De Lyon à Bisca - vers l'océan par chemins et voies vertes en VTT solaire
" L'important du temps, ce n'est pas de le perdre, mais de le prendre "
Cela fait quelques années que je murissais le doux rêve d'une itinérance à vélo.
Seulement voilà, le quotidien nous trouve toujours mille raisons de repousser, d'enfouir loin nos désirs les plus simples au profit d'une vie pourtant elle bien plus compliquée.
Je dévore les magazines carnets d'Av et fait des overdoses de récits d'aventuriers de tout bord, mais je reste un voyageur immobile.
Mon esprit rêve d'évasions et grands espaces mais je sent mon corps enfermé dans le confort de notre intérieur, comme prisonnier entre le canapé et la cuisinière.
Pourtant, il ne tient qu'à moi de tout bousculer.
Il parait que entre la liberté et le confort, la majorité ira vers le confort, pensant que c'est la liberté.
Il m'aura fallu du temps pour comprendre et contre toute attente, ce début d'année 2020 sera le déclencheur. Le confinement nous cloue tous à la maison et nous fait découvrir ou redécouvrir l'importance du temps. Et comme du temps j'en ai, j'en profite pour ressortir les rêves du grenier.
Ce rêve d'itinérance est accompagné de l'envie de m'alléger et de retrouver plus d'essentiel.
Pour certains l'aventure commence devant la porte, pour d'autres il faudra l'ascension d'un sommet pour être satisfait.
A chacun son bout du monde.
Pour moi ce sera donc une itinérance à vélo, de Lyon vers l'océan, en passant par une certaine "diagonale du vide". Cette bande de France peu peuplée mais tellement verte et à découvrir.
Le cahier des charges se dessine tout doucement. Une traversée par les sentiers, les GR, ou tout autre chemin le plus loin possible des routes goudronnées. Ce sera donc en VTT. Je souhaite aussi être le plus possible en autonomie, le choix est donc fait de partir avec une remorque et tout le nécessaire de camping. Enfin, comme l'idée de base n'a aucune ambition sportive ce sera le vélo VTT avec assistance.
Après 2 opérations et greffes au genoux, l'objectif n'est pas juste de partir mais surtout d'arriver. Partir en mode 2.0 permettra aussi d'ajouter au trajet une dimension ludique, de lever quelques barrières de franchissements, découvrir des chemins et traces auxquels je n'aurait pas eu accès avec un vélo de 25 kg, une remorque de 26 kg et mes petites jambes.
Pour finaliser cette autonomie, la remorque sera équipée d'un panneau solaire.
Je m'attèle à ce bricolage maison durant ces quelques semaines de parenthèse sanitaire et le rêve prend forme.
Je trépigne d'impatience. Je me vois déjà utiliser tous mes petits accessoires de bivouac, de vivre cette bouffée d'air tant espérée.
Je ne vais plus rêver ma vie, je vais vivre mon rêve.
Cela fait quelques années que je murissais le doux rêve d'une itinérance à vélo.
Seulement voilà, le quotidien nous trouve toujours mille raisons de repousser, d'enfouir loin nos désirs les plus simples au profit d'une vie pourtant elle bien plus compliquée.
Je dévore les magazines carnets d'Av et fait des overdoses de récits d'aventuriers de tout bord, mais je reste un voyageur immobile.
Mon esprit rêve d'évasions et grands espaces mais je sent mon corps enfermé dans le confort de notre intérieur, comme prisonnier entre le canapé et la cuisinière.
Pourtant, il ne tient qu'à moi de tout bousculer.
Il parait que entre la liberté et le confort, la majorité ira vers le confort, pensant que c'est la liberté.
Il m'aura fallu du temps pour comprendre et contre toute attente, ce début d'année 2020 sera le déclencheur. Le confinement nous cloue tous à la maison et nous fait découvrir ou redécouvrir l'importance du temps. Et comme du temps j'en ai, j'en profite pour ressortir les rêves du grenier.
Ce rêve d'itinérance est accompagné de l'envie de m'alléger et de retrouver plus d'essentiel.
Pour certains l'aventure commence devant la porte, pour d'autres il faudra l'ascension d'un sommet pour être satisfait.
A chacun son bout du monde.
Pour moi ce sera donc une itinérance à vélo, de Lyon vers l'océan, en passant par une certaine "diagonale du vide". Cette bande de France peu peuplée mais tellement verte et à découvrir.
Le cahier des charges se dessine tout doucement. Une traversée par les sentiers, les GR, ou tout autre chemin le plus loin possible des routes goudronnées. Ce sera donc en VTT. Je souhaite aussi être le plus possible en autonomie, le choix est donc fait de partir avec une remorque et tout le nécessaire de camping. Enfin, comme l'idée de base n'a aucune ambition sportive ce sera le vélo VTT avec assistance.
Après 2 opérations et greffes au genoux, l'objectif n'est pas juste de partir mais surtout d'arriver. Partir en mode 2.0 permettra aussi d'ajouter au trajet une dimension ludique, de lever quelques barrières de franchissements, découvrir des chemins et traces auxquels je n'aurait pas eu accès avec un vélo de 25 kg, une remorque de 26 kg et mes petites jambes.
Pour finaliser cette autonomie, la remorque sera équipée d'un panneau solaire.
Je m'attèle à ce bricolage maison durant ces quelques semaines de parenthèse sanitaire et le rêve prend forme.
Je trépigne d'impatience. Je me vois déjà utiliser tous mes petits accessoires de bivouac, de vivre cette bouffée d'air tant espérée.
Je ne vais plus rêver ma vie, je vais vivre mon rêve.
Quand : 07/06/2020
Durée : 18 jours
Durée : 18 jours
Distance globale :
1028km
Dénivelées :
+13590m /
-13933m
Alti min/max : 7m/1440m
Carnet publié par Kriss Caminando
le 06 déc. 2022
modifié le 08 déc. 2022
modifié le 08 déc. 2022
648 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le compte-rendu : J11 / J12-le coup de mou (mise à jour : 08 déc. 2022)
Un petit coup de mou
... quelque part avant Toulouse / quelque part après Toulouse...
PETITE ABSENCE. (Si t’as pas le temps tu zappes, ça va être long)
Après les vallées verdoyantes des rives du Tarn, le relief c’est aplati.
Autant Toulouse est une belle ville autant la traverser en vélo s’annonce comme un calvaire. Décision prise de contourner, quitte a rallonger de deux jours pratiquement.
Au dessus de Toulouse c’est donc un enchaînement de collines et petits villages, un decors champêtre qui passe de clocher en clocher. Mais aussi des traversées urbaines où voitures camions et asphalte me donnent envie de pedaler très vite pour en sortir.
Pas de quoi noircir des lignes ni coller des photos .
Et puis... Une ( énième ) erreur de parcours qui me rallonge de quelques heures, quelques haltes mécanique, une météo moyenne, un vent de face, la fatigue accumulée et un corps qui souffre ...
Bah oui, c’est pas tous les jours Noël, et je m’attendais à ce que ça arrive
Si il fallait retenir quelque chose de ces derniers jours, exit les décors mais zoom sur les rencontres.
Depuis le départ, les multiples rencontres rythment les journées. Les passants, les commerçants, des cyclistes qui se mettent à ma hauteur pour partager quelques kilomètres, des voitures qui font des signes, voir qui font des demi-tour pour venir m’accoster...
Et puis il y a les étapes, tous les jours, chaque étape est une rencontre, chaque rencontre est un souvenir.
Alors quand la route est longue, je pense à eux :
- A cette petite famille du Camping L'ecrin vert . Je n’y ai pas dormi car je sortais d’un bivouac mais je me suis arrêté déjeuner. Ils ont tout plaqué dans le Nord-Pas-de-Calais pour cette nouvelle aventure dans ce coin perdu mais de toute beauté. Trois ans à quatre avec leurs deux filles qu’ils reconstruisent et redonnent vie à ce lieu fermé depuis 2013. Après deux années d’acharnement plutôt difficiles, 2020 s’annonçait enfin comme une belle année. Le Covid aura tout bousculé. ils m’ont offert un café, et en partant, leur jeune fille, petite blonde très mature d’une vingtaine d’années m’a glissé avec un grand sourire , « quoi qu’il arrive, il y a de ma sueur sur les 300 dalles de cette piscine, et j’en suis fière » ... .
- À ce paysan bourru, pas forcément ravi de me voir débouler devant sa barrière, mais qui après quelques échanges c’est éclairé, m’a invité à traverser SES terres , m’a indiqué d’excellents sentiers pour rejoindre mon itinéraire et a insisté en partant pour que je prenne prunes et autres fruits de son verger.
- À cette boulangère d’Albi, qui ne me lâchait plus, trop heureuse d’échanger sur les voyages et l’itinérance à vélo, et qui a glissé dans mes bagages une petite tarte aux myrtilles pour mon prochain dessert en bivouac .
- A Vincent, qui m’a trouvé hier soir un peu fatigué, à l’entrée de son village, et qui avec Séverine m’a offert spontanément l’hospitalité. Un bout de jardin pour planter la tente,une bonne douche, un repas , quelques bières partagées à papoter voyage et liberté, et me voilà requinqué pour la suite de la balade. En fait, du WarmShower ou j’ai même pas eu besoin de téléphoner
- Enfin, en mode hors-série, à toi ma chérie qui m’a vu bricoler cette charrette et mettre au point ce séjour pendant ces deux mois où la planète avait ralenti son rythme cardiaque. Je n’étais qu’un voyageur assis et tu m’as mis un petit coup de pompe dans les miches quand tu m’as écris un jour « vis ton trip, vis ton reve, fonce mon coeur au gré du vent et des chemin etc... »
( et oui, je garde tout )
A tous merci, c’est reparti
... quelque part avant Toulouse / quelque part après Toulouse...
PETITE ABSENCE. (Si t’as pas le temps tu zappes, ça va être long)
Après les vallées verdoyantes des rives du Tarn, le relief c’est aplati.
Autant Toulouse est une belle ville autant la traverser en vélo s’annonce comme un calvaire. Décision prise de contourner, quitte a rallonger de deux jours pratiquement.
Au dessus de Toulouse c’est donc un enchaînement de collines et petits villages, un decors champêtre qui passe de clocher en clocher. Mais aussi des traversées urbaines où voitures camions et asphalte me donnent envie de pedaler très vite pour en sortir.
Pas de quoi noircir des lignes ni coller des photos .
Et puis... Une ( énième ) erreur de parcours qui me rallonge de quelques heures, quelques haltes mécanique, une météo moyenne, un vent de face, la fatigue accumulée et un corps qui souffre ...
Bah oui, c’est pas tous les jours Noël, et je m’attendais à ce que ça arrive
Si il fallait retenir quelque chose de ces derniers jours, exit les décors mais zoom sur les rencontres.
Depuis le départ, les multiples rencontres rythment les journées. Les passants, les commerçants, des cyclistes qui se mettent à ma hauteur pour partager quelques kilomètres, des voitures qui font des signes, voir qui font des demi-tour pour venir m’accoster...
Et puis il y a les étapes, tous les jours, chaque étape est une rencontre, chaque rencontre est un souvenir.
Alors quand la route est longue, je pense à eux :
- A cette petite famille du Camping L'ecrin vert . Je n’y ai pas dormi car je sortais d’un bivouac mais je me suis arrêté déjeuner. Ils ont tout plaqué dans le Nord-Pas-de-Calais pour cette nouvelle aventure dans ce coin perdu mais de toute beauté. Trois ans à quatre avec leurs deux filles qu’ils reconstruisent et redonnent vie à ce lieu fermé depuis 2013. Après deux années d’acharnement plutôt difficiles, 2020 s’annonçait enfin comme une belle année. Le Covid aura tout bousculé. ils m’ont offert un café, et en partant, leur jeune fille, petite blonde très mature d’une vingtaine d’années m’a glissé avec un grand sourire , « quoi qu’il arrive, il y a de ma sueur sur les 300 dalles de cette piscine, et j’en suis fière » ... .
- À ce paysan bourru, pas forcément ravi de me voir débouler devant sa barrière, mais qui après quelques échanges c’est éclairé, m’a invité à traverser SES terres , m’a indiqué d’excellents sentiers pour rejoindre mon itinéraire et a insisté en partant pour que je prenne prunes et autres fruits de son verger.
- À cette boulangère d’Albi, qui ne me lâchait plus, trop heureuse d’échanger sur les voyages et l’itinérance à vélo, et qui a glissé dans mes bagages une petite tarte aux myrtilles pour mon prochain dessert en bivouac .
- A Vincent, qui m’a trouvé hier soir un peu fatigué, à l’entrée de son village, et qui avec Séverine m’a offert spontanément l’hospitalité. Un bout de jardin pour planter la tente,une bonne douche, un repas , quelques bières partagées à papoter voyage et liberté, et me voilà requinqué pour la suite de la balade. En fait, du WarmShower ou j’ai même pas eu besoin de téléphoner
- Enfin, en mode hors-série, à toi ma chérie qui m’a vu bricoler cette charrette et mettre au point ce séjour pendant ces deux mois où la planète avait ralenti son rythme cardiaque. Je n’étais qu’un voyageur assis et tu m’as mis un petit coup de pompe dans les miches quand tu m’as écris un jour « vis ton trip, vis ton reve, fonce mon coeur au gré du vent et des chemin etc... »
( et oui, je garde tout )
A tous merci, c’est reparti