Grande boucle du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin
Quand : 21/07/2021
Durée : 7 jours
Durée : 7 jours
Distance globale :
211km
Dénivelées :
+3839m /
-3803m
Alti min/max : 141m/467m
Carnet publié par Béryl
le 24 juil. 2021
modifié le 05 nov. 2021
modifié le 05 nov. 2021
Mobilité douce
Précisions :
Depuis toutes les grandes gares, direction Périgueux puis La Coquille.
1367 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le topo : Jour 2 - St-Saud-Lacoussière/ St-Pardoux-la-Rivière (mise à jour : 16 août 2021)
Description :
Indications GPS :
Distance : 15,37Km
Dénivelé positif : 267m
Dénivelé négatif : 380m
Temps de marche : 3h24
Temps d'arrêt : 0h30
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Distance : 15,37Km
Dénivelé positif : 267m
Dénivelé négatif : 380m
Temps de marche : 3h24
Temps d'arrêt : 0h30
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Le compte-rendu : Jour 2 - St-Saud-Lacoussière/ St-Pardoux-la-Rivière (mise à jour : 16 août 2021)
Faire le nécessaire
Vendredi 16 juillet 2021
Qui veut voyager loin ménage ses pieds ! Du moins en rando.
Les miens font nettement moins les malins qu'hier. Pied gauche avec ampoule sous gros orteil et talon mâché. Saloperie de bitume !
Saloperie de moi, aussi... Je n'ai même pas remarqué que mes semelles intérieures étaient en fin de vie. Surtout la gauche, justement, qui est tellement creusée au niveau du talon qu'elle en est percée.
Il faut dire qu'elles ont pas mal de kilomètres dans les... semelles ! Tout comme les chaussures, dont la gauche n'est toujours pas étanche depuis ma traversée des Pyrénées. J'avais déjà ces semelles-là pour ce trek. En observant de près mes chaussures, je vois des coutures qui commencent à lâcher. Ah bravo la préparation !
Bon, tant pis pour moi, je n'avais qu'à faire attention.
Le moral prend un petit coup, mais c'est pas le pire.
Pourquoi ? mais expliquez-moi pourquoi le clocher de certains villages sonne les heures TOUTE LA NUIT ?! Celui-ci les sonne en double en plus à une minute d'intervalle ! Comment les gens qui vivent dans le village ne deviennent-ils pas fous ? Ou alors, ils sont tous sourds !
Bref, vu que j'ai choisi ma tente pour plein de qualités, mais pas son insonorisation, j'ai entendu toutes les heures de la nuit passer. J'ai bien somnolé un peu sur la fin, puisque je me souviens avoir rêvé, mais la cloche m'a définitivement réveillé à 5h00.
Pas besoin de vous faire un dessin : le départ est poussif.
Vendredi 16 juillet 2021
Qui veut voyager loin ménage ses pieds ! Du moins en rando.
Les miens font nettement moins les malins qu'hier. Pied gauche avec ampoule sous gros orteil et talon mâché. Saloperie de bitume !
Saloperie de moi, aussi... Je n'ai même pas remarqué que mes semelles intérieures étaient en fin de vie. Surtout la gauche, justement, qui est tellement creusée au niveau du talon qu'elle en est percée.
Il faut dire qu'elles ont pas mal de kilomètres dans les... semelles ! Tout comme les chaussures, dont la gauche n'est toujours pas étanche depuis ma traversée des Pyrénées. J'avais déjà ces semelles-là pour ce trek. En observant de près mes chaussures, je vois des coutures qui commencent à lâcher. Ah bravo la préparation !
Bon, tant pis pour moi, je n'avais qu'à faire attention.
Le moral prend un petit coup, mais c'est pas le pire.
Pourquoi ? mais expliquez-moi pourquoi le clocher de certains villages sonne les heures TOUTE LA NUIT ?! Celui-ci les sonne en double en plus à une minute d'intervalle ! Comment les gens qui vivent dans le village ne deviennent-ils pas fous ? Ou alors, ils sont tous sourds !
Bref, vu que j'ai choisi ma tente pour plein de qualités, mais pas son insonorisation, j'ai entendu toutes les heures de la nuit passer. J'ai bien somnolé un peu sur la fin, puisque je me souviens avoir rêvé, mais la cloche m'a définitivement réveillé à 5h00.
Pas besoin de vous faire un dessin : le départ est poussif.
Je prends mon rythme pépère. Mauvaise nuit, petit-déj trop léger, mal aux pieds, pas le choix.
J'admire tout de même quelques beaux paysages dont ceux de l'aube sont mes préférés. Et encore, il est un poil trop tard quand je démarre ce matin.
J'aime partir à la frontale, dans la nuit, et voir le soleil se lever. Ce moment si particulier, entre chien et loup ; l'heure des fées. J'aurai l'occasion de faire de belles rencontres dans ces moments-là pour les jours à venir. Chuuuuut, je ne vous en dis pas plus...
J'admire tout de même quelques beaux paysages dont ceux de l'aube sont mes préférés. Et encore, il est un poil trop tard quand je démarre ce matin.
J'aime partir à la frontale, dans la nuit, et voir le soleil se lever. Ce moment si particulier, entre chien et loup ; l'heure des fées. J'aurai l'occasion de faire de belles rencontres dans ces moments-là pour les jours à venir. Chuuuuut, je ne vous en dis pas plus...
Ne sachant pas où je vais dormir ce soir, je garde du jus. J'évite ainsi le détour par le Saut du Chalard. Dommage, je le regretterai ce soir en lisant le descriptif dans le petit guide du Parc. Figurez-vous qu'une légende habite ce lieu : la belle de Fargeas, du nom de cette paroisse d'Abjat. Une belle promise à un galant du bourg qui, ma foi, lui convenait parfaitement. Mais François de Vaucocourt, seigneur de Thiviers, épris à son tour de la jeune fille, ne l'entendit pas de cette oreille et, un jour de l'an 1640, voulut l'amener de force.
Les gens d'Abjat, armés de pieux et de fourches, lui firent barrage à lui et ses hommes sur le pont de la Charelle, tout au fond de la vallée. Non contents de défendre la belle, ils tuèrent le seigneur qui depuis hante les lieux sous la forme d'un gros cingle.
Le pauvre galant fut tué aussi, mais le pire vint quand le Roi de France fit pendre tous ceux qui avaient pris part au combat.
Sur ordre royal, le marché d'Abjat fut transféré à Piégut-Pluviers et les cloches descendues du clocher pour être envoyées au château de Vaucocourt.
C'est lors de ce voyage que le chariot qui les portait bascula dans la Dronne au Saut du Chalard. Depuis, les fines esgourdes peuvent entendre les cloches sonner sous l'eau tous les jeudis saints.
Les gens d'Abjat, armés de pieux et de fourches, lui firent barrage à lui et ses hommes sur le pont de la Charelle, tout au fond de la vallée. Non contents de défendre la belle, ils tuèrent le seigneur qui depuis hante les lieux sous la forme d'un gros cingle.
Le pauvre galant fut tué aussi, mais le pire vint quand le Roi de France fit pendre tous ceux qui avaient pris part au combat.
Sur ordre royal, le marché d'Abjat fut transféré à Piégut-Pluviers et les cloches descendues du clocher pour être envoyées au château de Vaucocourt.
C'est lors de ce voyage que le chariot qui les portait bascula dans la Dronne au Saut du Chalard. Depuis, les fines esgourdes peuvent entendre les cloches sonner sous l'eau tous les jeudis saints.
Il est 10h00 quand j'arrive à St-Pardoux-la-Rivière.
Une heure à p'tit café ! Je me pose donc au troquet du coin et commence à étudier les diverses options de la journée. Comme à mon habitude, je libère discrètement mes pauvres pieds qui sont à l'agonie. Cela finit toujours par se voir, mais je me moque pas mal des regards au mieux amusés des honnêtes gens.
Un mal aux pieds pareil au bout de quinze bornes, c'est vraiment pas normal...
Voyons la carte : le prochain camping pas trop excentré du chemin est à St-Estèphe. Grosse étape pour le coup si je continue. J'ai toujours l'option coin tranquille dans un bois, c'est l'avantage de partir avec tente, popote et tout le barda, mais est-ce bien raisonnable de continuer ?
Je vois un camping sur St-Pardoux. Bon, il faut que je revienne en arrière, mais ce n'est pas énorme.
Je sirote lentement mon expresso.
Voyons voir... St-Estèphe est à vingt-six kilomètres d'ici à peu près. Ça fait une étape correcte. Je n'avais pas établi de plan précis avant de partir, mais il est sûr que j'avais prévu d'aller plus loin aujourd'hui.
Je termine mon café.
Je me souviens d'une discussion avec Axel Khan, alors que nous sirotions une bière sous l'ombre bienvenue d'un cerisier chez mon frère. Je me souviens de mon étonnement quand, au détour de la conversation sur la marche - bien entendu ! -, il me dit : "il ne faut pas forcément écouter toutes les petites douleurs de son corps ; il faut savoir passer outre et le forcer à se mettre au pli."
Je fus extrêmement surpris d'entendre cela de la bouche d'un grand marcheur doublé d'un médecin si renommé. C'était sa philosophie de marche.
"Mais comment savoir quand s'arrêter, alors, face à la douleur de trop ?", lui rétorquais-je.
"Si l'on fait le nécessaire avant, le corps s'adapte très bien et n'a pas lieu de se blesser outre mesure", fut sa réponse.
J'étais estomaqué !
Ai-je fait le nécessaire avant de partir ? Il est évident que non, du moins niveau matériel. Ma décision est prise : je me pose pour aujourd'hui. Je vais rallier le camping de St-Pardoux et prendre un peu de repos avant de continuer.
Ça commence bien !
Une heure à p'tit café ! Je me pose donc au troquet du coin et commence à étudier les diverses options de la journée. Comme à mon habitude, je libère discrètement mes pauvres pieds qui sont à l'agonie. Cela finit toujours par se voir, mais je me moque pas mal des regards au mieux amusés des honnêtes gens.
Un mal aux pieds pareil au bout de quinze bornes, c'est vraiment pas normal...
Voyons la carte : le prochain camping pas trop excentré du chemin est à St-Estèphe. Grosse étape pour le coup si je continue. J'ai toujours l'option coin tranquille dans un bois, c'est l'avantage de partir avec tente, popote et tout le barda, mais est-ce bien raisonnable de continuer ?
Je vois un camping sur St-Pardoux. Bon, il faut que je revienne en arrière, mais ce n'est pas énorme.
Je sirote lentement mon expresso.
Voyons voir... St-Estèphe est à vingt-six kilomètres d'ici à peu près. Ça fait une étape correcte. Je n'avais pas établi de plan précis avant de partir, mais il est sûr que j'avais prévu d'aller plus loin aujourd'hui.
Je termine mon café.
Je me souviens d'une discussion avec Axel Khan, alors que nous sirotions une bière sous l'ombre bienvenue d'un cerisier chez mon frère. Je me souviens de mon étonnement quand, au détour de la conversation sur la marche - bien entendu ! -, il me dit : "il ne faut pas forcément écouter toutes les petites douleurs de son corps ; il faut savoir passer outre et le forcer à se mettre au pli."
Je fus extrêmement surpris d'entendre cela de la bouche d'un grand marcheur doublé d'un médecin si renommé. C'était sa philosophie de marche.
"Mais comment savoir quand s'arrêter, alors, face à la douleur de trop ?", lui rétorquais-je.
"Si l'on fait le nécessaire avant, le corps s'adapte très bien et n'a pas lieu de se blesser outre mesure", fut sa réponse.
J'étais estomaqué !
Ai-je fait le nécessaire avant de partir ? Il est évident que non, du moins niveau matériel. Ma décision est prise : je me pose pour aujourd'hui. Je vais rallier le camping de St-Pardoux et prendre un peu de repos avant de continuer.
Ça commence bien !
Je culpabilise, bien sûr, mais c'est mieux comme ça.
Le camping est très accueillant, moins "rural" que celui de M. Martial, en tout cas !
Après la douche et la lessive, je reviens vers le bourg en ayant dans la tête le fumet d'une bonne pizza. Bin quoi ? Je prépare l'étape de demain !
Je mets un peu de temps pour trouver la pizzeria qui est sur le parking d'un supermarché. Quand j'y arrive, un hélicoptère du SAMU fait le show pour les familles du coin qui n'ont d'yeux que pour lui ; tant pis pour le pauvre hère qui est dans le VSAB des pompiers garé à côté.
Quand il prend son envol (à vide, je ne sais si c'est une bonne nouvelle), tout ce que je peux dire c'est que ça décoiffe. Et ça pue aussi, oui. J'admire tout de même la maîtrise du pilote qui décolle en marche arrière et gagne rapidement de la hauteur en repartant vers sa base.
À défaut de pizza (hors de prix), je prends le menu du jour : assiette de charcuterie, tajine d'agneau, mousse au chocolat maison. Vin et café compris : 13€. Honnête.
De retour sous la tente, je m'occupe de mes petons. Massage au Voltaren, je sais qu'ils apprécient. L'ampoule n'est pas très grosse, je la laisse tranquille. Pour les chaussures et les semelles, rien à faire. Il faudrait que je trouve un magasin de sport, au moins pour les semelles, et il n'y en a pas sur la boucle.
Je reviendrai en fin d'après-midi au supermarché pour concocter mon menu du soir : une choucroute, une bière locale, et quelques compotes. J'en profite aussi pour prendre tout ce qu'il faut pour un petit-déjeuner solide avec du vrai lait et du muesli bio.
Je "fais le nécessaire", quoi !
Le camping est très accueillant, moins "rural" que celui de M. Martial, en tout cas !
Après la douche et la lessive, je reviens vers le bourg en ayant dans la tête le fumet d'une bonne pizza. Bin quoi ? Je prépare l'étape de demain !
Je mets un peu de temps pour trouver la pizzeria qui est sur le parking d'un supermarché. Quand j'y arrive, un hélicoptère du SAMU fait le show pour les familles du coin qui n'ont d'yeux que pour lui ; tant pis pour le pauvre hère qui est dans le VSAB des pompiers garé à côté.
Quand il prend son envol (à vide, je ne sais si c'est une bonne nouvelle), tout ce que je peux dire c'est que ça décoiffe. Et ça pue aussi, oui. J'admire tout de même la maîtrise du pilote qui décolle en marche arrière et gagne rapidement de la hauteur en repartant vers sa base.
À défaut de pizza (hors de prix), je prends le menu du jour : assiette de charcuterie, tajine d'agneau, mousse au chocolat maison. Vin et café compris : 13€. Honnête.
De retour sous la tente, je m'occupe de mes petons. Massage au Voltaren, je sais qu'ils apprécient. L'ampoule n'est pas très grosse, je la laisse tranquille. Pour les chaussures et les semelles, rien à faire. Il faudrait que je trouve un magasin de sport, au moins pour les semelles, et il n'y en a pas sur la boucle.
Je reviendrai en fin d'après-midi au supermarché pour concocter mon menu du soir : une choucroute, une bière locale, et quelques compotes. J'en profite aussi pour prendre tout ce qu'il faut pour un petit-déjeuner solide avec du vrai lait et du muesli bio.
Je "fais le nécessaire", quoi !