Grande boucle du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin
Quand : 21/07/2021
Durée : 7 jours
Durée : 7 jours
Distance globale :
211km
Dénivelées :
+3839m /
-3803m
Alti min/max : 141m/467m
Carnet publié par Béryl
le 24 juil. 2021
modifié le 05 nov. 2021
modifié le 05 nov. 2021
Mobilité douce
Précisions :
Depuis toutes les grandes gares, direction Périgueux puis La Coquille.
1367 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le topo : Jour 3 - St-Pardoux-la-Rivière / St-Estèphe (mise à jour : 05 nov. 2021)
Description :
Indications GPS :
Distance : 28,11Km
Dénivelé positif : 633m
Dénivelé négatif : 552m
Temps de marche : 6h11
Temps d'arrêt : 0h43
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Distance : 28,11Km
Dénivelé positif : 633m
Dénivelé négatif : 552m
Temps de marche : 6h11
Temps d'arrêt : 0h43
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Le compte-rendu : Jour 3 - St-Pardoux-la-Rivière / St-Estèphe (mise à jour : 05 nov. 2021)
Je veux juste dormir !
Samedi 17 juillet 2021
Réveil 4h30. J'ai beaucoup mieux dormi que la veille. Pas trop difficile, cela dit !
De suite, je file aux sanitaires où j'ai pris soin de repérer hier la présence de prises électriques. J'y branche mon chargeur de téléphone et mon appareil photo. C'est un réflexe dès que je me pose dans un camping : jamais bien loin des sanitaires !
Un petit-déjeuner roboratif, comme prévu, et je démarre à 6h00. Mes pieds semblent avoir bien apprécié les soins que je leur ai prodigués. Il n'y a plus qu'à espérer que le bitume se fera discret sur cette étape.
Très vite je me heurte à ce qui semble être une constante sur nos chemins : l'arbre en travers. Je ne me souviens pas avoir fait un trek de plusieurs jours sans en avoir rencontré. Souvent plusieurs, même. Comme sur cette boucle.
C'est à croire qu'un petit lutin - voire une bande, même ! - s'ingénie à empêcher le paisible randonneur de flâner sur les chemins le nez en l'air. Certains obstacles seront si périlleux à passer qu'il me faudra prendre des taillis de ronces et d'orties jusque sous les bras pour les contourner ! Pas très pratique avec le sac à dos. Et bien souvent, j'entendrai leur rire grinçant qui ressemble étrangement aux bois qui se frottent quand souffle une légère brise. Les coquins !
Samedi 17 juillet 2021
Réveil 4h30. J'ai beaucoup mieux dormi que la veille. Pas trop difficile, cela dit !
De suite, je file aux sanitaires où j'ai pris soin de repérer hier la présence de prises électriques. J'y branche mon chargeur de téléphone et mon appareil photo. C'est un réflexe dès que je me pose dans un camping : jamais bien loin des sanitaires !
Un petit-déjeuner roboratif, comme prévu, et je démarre à 6h00. Mes pieds semblent avoir bien apprécié les soins que je leur ai prodigués. Il n'y a plus qu'à espérer que le bitume se fera discret sur cette étape.
Très vite je me heurte à ce qui semble être une constante sur nos chemins : l'arbre en travers. Je ne me souviens pas avoir fait un trek de plusieurs jours sans en avoir rencontré. Souvent plusieurs, même. Comme sur cette boucle.
C'est à croire qu'un petit lutin - voire une bande, même ! - s'ingénie à empêcher le paisible randonneur de flâner sur les chemins le nez en l'air. Certains obstacles seront si périlleux à passer qu'il me faudra prendre des taillis de ronces et d'orties jusque sous les bras pour les contourner ! Pas très pratique avec le sac à dos. Et bien souvent, j'entendrai leur rire grinçant qui ressemble étrangement aux bois qui se frottent quand souffle une légère brise. Les coquins !
Je ne me presse pas. L'étape est tranquille et je prévois une arrivée en début d'après-midi. L'inconvénient de partir tôt est que tous les troquets sont fermés. Mon petit café du matin se fait attendre.
L'avantage de porter sa maison sur le dos, c'est que, justement, je peux m'arrêter quand je veux pour m'en faire un. Certes, cela demande plus de préparation et n'a pas la saveur d'un expresso en terrasse, mais le calme d'un bord d'étang, avec un héron qui prend son envol, des poissons qui mouchent et sautent parfois hors de l'eau et quelques grenouilles qui poussent la chansonnette, cela vaut bien un petit effort et du café lyophilisé.
Je me cale contre un arbre à l'assise moussue et savoure mon breuvage tout en repensant au lutin farceur. Je fabule, certes, mais fut un temps où les gens du coin ne rigolaient pas avec les légendes locales. Tenez, le lébérou, par exemple, créature typiquement périgordine. Approchez, que je vous raconte...
Les leberons - prononcez lébérous - il n'y en a plus guère, mais fut un temps pas si lointain où vous y regardiez à deux fois avant de vous aventurer dans la nuit. Non pas qu'il était dangereux, ce pauvre lébérou, mais qu'est-ce qu'il était fatigant ! Voyez donc : un pauvre bougre, rarement une femme, qui à la suite d'un grave différent est maudit par un mourant. Et le voilà obligé chaque nuit de battre la campagne, couvert d'une peau de bête (lièvre, renard, mouton, loup ou encore chèvre pour les femmes) dont il se pare toujours à la même fontaine. Il doit passer par sept clochers différents dans la nuit. Pensez-donc s'il galope la paubra bestia ! À son approche, les chiens hurlent à la mort et pour les faire taire, il les dévore !
Et chaque nuit, le voilà qui repart inlassablement pour expier sa faute. Si d'aventure, il vous arrive - exceptionnellement bien sûr - de rentrer un peu tard des champs ou du bistro, il vous saute dessus et vous force à le porter. Vous aurez beau y faire, pas moyen de le déloger ! Et vous voilà parti à galoper à votre tour, de paroisse en paroisse, en portant votre lébérou qui vous léchouille les oreilles a l'auvir ranar, oui, à l'entendre grogner !
L'on vous retrouvera, au petit matin, éreinté contre un arbre, seul ; le lébérou se presse dès que le ciel blanchit de rallier sa fontaine pour se dévêtir.
Ce coquin tout de même prend le temps de choisir ses proies, s'il le peut. Et si une jeune fille, qui a pour des raisons plus ou moins honnêtes bravé l'interdiction de sortir de ses parents, se retrouve seule à un carrefour, le lébérou en embuscade ne lui saute pas dessus, non beleau, il l'embrasse de force !
Alors pensez-donc si on s'en méfie ! Mais, vous savez, au final, ce n'est qu'un pauvre malheureux qui ne fait pas grand mal. Et cela peut arriver à tout le monde.
Cela dit, si vous rencontrez quelqu'un qui vous serre la main la paume vers le bas, qui sort sans arrêt une langue pointue à se lécher les babines et qui en plus a las ussas borrudas, les sourcils fournis qui se rejoignent, mesfiatz-vos brava gent, c'est un lébérou !
L'avantage de porter sa maison sur le dos, c'est que, justement, je peux m'arrêter quand je veux pour m'en faire un. Certes, cela demande plus de préparation et n'a pas la saveur d'un expresso en terrasse, mais le calme d'un bord d'étang, avec un héron qui prend son envol, des poissons qui mouchent et sautent parfois hors de l'eau et quelques grenouilles qui poussent la chansonnette, cela vaut bien un petit effort et du café lyophilisé.
Je me cale contre un arbre à l'assise moussue et savoure mon breuvage tout en repensant au lutin farceur. Je fabule, certes, mais fut un temps où les gens du coin ne rigolaient pas avec les légendes locales. Tenez, le lébérou, par exemple, créature typiquement périgordine. Approchez, que je vous raconte...
Les leberons - prononcez lébérous - il n'y en a plus guère, mais fut un temps pas si lointain où vous y regardiez à deux fois avant de vous aventurer dans la nuit. Non pas qu'il était dangereux, ce pauvre lébérou, mais qu'est-ce qu'il était fatigant ! Voyez donc : un pauvre bougre, rarement une femme, qui à la suite d'un grave différent est maudit par un mourant. Et le voilà obligé chaque nuit de battre la campagne, couvert d'une peau de bête (lièvre, renard, mouton, loup ou encore chèvre pour les femmes) dont il se pare toujours à la même fontaine. Il doit passer par sept clochers différents dans la nuit. Pensez-donc s'il galope la paubra bestia ! À son approche, les chiens hurlent à la mort et pour les faire taire, il les dévore !
Et chaque nuit, le voilà qui repart inlassablement pour expier sa faute. Si d'aventure, il vous arrive - exceptionnellement bien sûr - de rentrer un peu tard des champs ou du bistro, il vous saute dessus et vous force à le porter. Vous aurez beau y faire, pas moyen de le déloger ! Et vous voilà parti à galoper à votre tour, de paroisse en paroisse, en portant votre lébérou qui vous léchouille les oreilles a l'auvir ranar, oui, à l'entendre grogner !
L'on vous retrouvera, au petit matin, éreinté contre un arbre, seul ; le lébérou se presse dès que le ciel blanchit de rallier sa fontaine pour se dévêtir.
Ce coquin tout de même prend le temps de choisir ses proies, s'il le peut. Et si une jeune fille, qui a pour des raisons plus ou moins honnêtes bravé l'interdiction de sortir de ses parents, se retrouve seule à un carrefour, le lébérou en embuscade ne lui saute pas dessus, non beleau, il l'embrasse de force !
Alors pensez-donc si on s'en méfie ! Mais, vous savez, au final, ce n'est qu'un pauvre malheureux qui ne fait pas grand mal. Et cela peut arriver à tout le monde.
Cela dit, si vous rencontrez quelqu'un qui vous serre la main la paume vers le bas, qui sort sans arrêt une langue pointue à se lécher les babines et qui en plus a las ussas borrudas, les sourcils fournis qui se rejoignent, mesfiatz-vos brava gent, c'est un lébérou !
Vers 11h30, j'arrive dans le village d'Augignac, où je me pose dans le charmant jardin communal pour faire un sort à mon saucisson. Un petit square de bois abrite deux tables de pique-nique aux bancs bienvenus.
Je libère de suite mes pieds qui ont encore chauffé malgré la membrane Gore-Tex de mes chaussures et mes chaussettes "hyper respirantes". Moins de goudron sur cette étape, mais trop encore à mon goût. Je les frotte au Voltaren, ce qui deviendra une constante quasiment à chaque arrêt, dorénavant.
Je libère de suite mes pieds qui ont encore chauffé malgré la membrane Gore-Tex de mes chaussures et mes chaussettes "hyper respirantes". Moins de goudron sur cette étape, mais trop encore à mon goût. Je les frotte au Voltaren, ce qui deviendra une constante quasiment à chaque arrêt, dorénavant.
L'étape est ponctuée d'étangs et de cours d'eau aux eaux brunes. Certains galopent même comme des torrents de montagne.
Un peu avant St-Estèphe, je tombe sur un endroit plus densément peuplé de touristes. Il faut dire que le site invite à se poser et faire trempette au bord de la Doue qui caracole de vasque en piscine naturelle. L'endroit est vraiment enchanteur au milieu de centaines de gros rochers égrainés là comme un chapelet. Comme le chapelet du diable, le nom du coin, figurez-vous !
Car voyez-vous, pas plus tard que... oh si quand même ! le diable est passé par-là pour chaparder les rochers que le bon Dieu avait parsemés comme décor champêtre. Bien sûr, il s'est vite fait repérer alors qu'il prenait son envol pour les ramener dans ses enfers. Surpris, il a dérapé sur un des rochers restés au sol, mais si, vous savez, celui où l'on voit son empreinte (non pas celui-ci, l'autre, il y en a tellement dans notre beau pays, il faut dire !) et a échappé tous les gros cailloux de sa besace.
Ce sont ces mêmes cailloux que l'on retrouve égrainés comme un chapelet sur le bord de la Doue !
Puisque je vous le dis !
Remarquez, il y a bien une autre histoire qui dit qu'un moine aurait jeté son chapelet au visage du diable qui le harcelait, chapelet qui se brisa et dont chaque perle se changea en gros rocher au même endroit.
Une perle plus grosse que les autres devint même le Roc Branlant : un mystère pour les géologues, mais une source inépuisable de croyances et autres légendes !
Un peu avant St-Estèphe, je tombe sur un endroit plus densément peuplé de touristes. Il faut dire que le site invite à se poser et faire trempette au bord de la Doue qui caracole de vasque en piscine naturelle. L'endroit est vraiment enchanteur au milieu de centaines de gros rochers égrainés là comme un chapelet. Comme le chapelet du diable, le nom du coin, figurez-vous !
Car voyez-vous, pas plus tard que... oh si quand même ! le diable est passé par-là pour chaparder les rochers que le bon Dieu avait parsemés comme décor champêtre. Bien sûr, il s'est vite fait repérer alors qu'il prenait son envol pour les ramener dans ses enfers. Surpris, il a dérapé sur un des rochers restés au sol, mais si, vous savez, celui où l'on voit son empreinte (non pas celui-ci, l'autre, il y en a tellement dans notre beau pays, il faut dire !) et a échappé tous les gros cailloux de sa besace.
Ce sont ces mêmes cailloux que l'on retrouve égrainés comme un chapelet sur le bord de la Doue !
Puisque je vous le dis !
Remarquez, il y a bien une autre histoire qui dit qu'un moine aurait jeté son chapelet au visage du diable qui le harcelait, chapelet qui se brisa et dont chaque perle se changea en gros rocher au même endroit.
Une perle plus grosse que les autres devint même le Roc Branlant : un mystère pour les géologues, mais une source inépuisable de croyances et autres légendes !
Si le grand étang de St-Estèphe est appelé ainsi c'est que le mot lac ne faisait pas partie du vocabulaire occitan local, mais vous pouvez me croire, on peut user du mot lac sans craindre les foudres de l'Académie pour décrire cette si vaste étendue d'eau.
Les touristes en tout cas ne s'y sont pas trompés et c'est le mot que j'entends le plus souvent à mesure que je progresse vers le camping. Et Dieu sait qu'ils sont nombreux, les touristes. Et bruyants ! Serais-je arrivé sur la Côte d'Azur ?
Ah ça me change du calme des sous-bois !
La faune qui peuple le camping ne me rassure guère : adultes vociférants et gamins hurlants m'accueillent au milieu des aboiements des chiens rendus à moitié fous d'être attachés à leur arbre sans pouvoir aller renifler le derrière de leur voisin. Ou voisine.
Je m'installe en vitesse sur l'emplacement pile en face des sanitaires. J'aurai quelques regrets à ce propos, d'ailleurs !
Avant d'aller me siffler la petite mousse de rigueur, je passe par l'accueil pour régulariser ma situation. La somme colossale d'informations que me demande la jeune fille pour mon inscription provoque d'emblée chez moi un net blocage. Je l'interpelle à ce sujet :
"Mais pourquoi toutes ces informations ? Je viens d'un autre camping où on ne m'a rien demandé du tout !"
"C'est une obligation légale", me répond-elle.
"Et toutes ces données, elles vont où, ensuite ?", lui demandais-je ?
"Je ne sais pas, je suppose qu'elles sont stockées dans l'ordinateur".
"Et qui les consulte et dans quel but ? Qui peut me confirmer que toutes ces infos ne seront pas utilisées dans un but commercial ou pire, de surveillance ?"
"Ah ça, je ne sais pas, je ne fais que remplir le formulaire. Mais c'est vrai, vous avez raison, on n'en sait rien. Je vais quand même me renseigner", me dit-elle penaude.
Quand elle me demande mon numéro de téléphone, c'en est trop :
"Pourquoi ? Donnez-moi une et une seule bonne raison pour que je vous donne mon numéro de téléphone dans la cadre d'une inscription pour un emplacement d'une nuit dans un camping ?!"
Elle réfléchit... et finit par me répondre : "je ne sais pas, mais c'est obligatoire."
"Vous n'avez qu'à mettre que je n'ai pas le téléphone !"
"Impossible, il faut mettre un numéro, sinon l'inscription n'est pas valable."
Là, je m'emporte un peu : "mais l'inscription à quoi, bon sang ? À ce foutu fichier que vous ne maîtrisez pas ?! Je ne veux m'inscrire nulle part, je veux juste dormir une seule nuit dans votre camping, ET C'EST TOUT !"
Elle finit par mettre un numéro bidon devant mon refus catégorique de lui communiquer le mien. Elle comprend tout de même l'absurdité de la situation qui interdit à ceux qui n'ont pas de portable - car c'est bien un numéro de téléphone portable qui est obligatoire - de venir séjourner ici.
La protection des données personnelles et la vie privée sont des sujets très sensibles pour moi et, par les outils que j'utilise au quotidien, je fais en sorte de laisser le moins de traces possible.
D'ailleurs, elle mettra un bon moment pour trouver la monnaie du billet que je lui tends pour payer mon emplacement, trop habituée aux paiements par carte !
Les touristes en tout cas ne s'y sont pas trompés et c'est le mot que j'entends le plus souvent à mesure que je progresse vers le camping. Et Dieu sait qu'ils sont nombreux, les touristes. Et bruyants ! Serais-je arrivé sur la Côte d'Azur ?
Ah ça me change du calme des sous-bois !
La faune qui peuple le camping ne me rassure guère : adultes vociférants et gamins hurlants m'accueillent au milieu des aboiements des chiens rendus à moitié fous d'être attachés à leur arbre sans pouvoir aller renifler le derrière de leur voisin. Ou voisine.
Je m'installe en vitesse sur l'emplacement pile en face des sanitaires. J'aurai quelques regrets à ce propos, d'ailleurs !
Avant d'aller me siffler la petite mousse de rigueur, je passe par l'accueil pour régulariser ma situation. La somme colossale d'informations que me demande la jeune fille pour mon inscription provoque d'emblée chez moi un net blocage. Je l'interpelle à ce sujet :
"Mais pourquoi toutes ces informations ? Je viens d'un autre camping où on ne m'a rien demandé du tout !"
"C'est une obligation légale", me répond-elle.
"Et toutes ces données, elles vont où, ensuite ?", lui demandais-je ?
"Je ne sais pas, je suppose qu'elles sont stockées dans l'ordinateur".
"Et qui les consulte et dans quel but ? Qui peut me confirmer que toutes ces infos ne seront pas utilisées dans un but commercial ou pire, de surveillance ?"
"Ah ça, je ne sais pas, je ne fais que remplir le formulaire. Mais c'est vrai, vous avez raison, on n'en sait rien. Je vais quand même me renseigner", me dit-elle penaude.
Quand elle me demande mon numéro de téléphone, c'en est trop :
"Pourquoi ? Donnez-moi une et une seule bonne raison pour que je vous donne mon numéro de téléphone dans la cadre d'une inscription pour un emplacement d'une nuit dans un camping ?!"
Elle réfléchit... et finit par me répondre : "je ne sais pas, mais c'est obligatoire."
"Vous n'avez qu'à mettre que je n'ai pas le téléphone !"
"Impossible, il faut mettre un numéro, sinon l'inscription n'est pas valable."
Là, je m'emporte un peu : "mais l'inscription à quoi, bon sang ? À ce foutu fichier que vous ne maîtrisez pas ?! Je ne veux m'inscrire nulle part, je veux juste dormir une seule nuit dans votre camping, ET C'EST TOUT !"
Elle finit par mettre un numéro bidon devant mon refus catégorique de lui communiquer le mien. Elle comprend tout de même l'absurdité de la situation qui interdit à ceux qui n'ont pas de portable - car c'est bien un numéro de téléphone portable qui est obligatoire - de venir séjourner ici.
La protection des données personnelles et la vie privée sont des sujets très sensibles pour moi et, par les outils que j'utilise au quotidien, je fais en sorte de laisser le moins de traces possible.
D'ailleurs, elle mettra un bon moment pour trouver la monnaie du billet que je lui tends pour payer mon emplacement, trop habituée aux paiements par carte !
Ma petite bière à la terrasse d'une paillote du "grand étang" m'a permis d'y repérer un menu pour ce soir qui me convient bien. Aussi, une fois revenu sous ma tente pour y griffonner quelques notes qui me permettent d'agrémenter ce récit de scènes que ma mémoire a déjà effacées, la douche prise, je repars sur cette même terrasse pour y déguster une bonne andouillette/frites.
Quand je rentre me coucher, la horde de gamins (qui semble-t-il font partie d'une colo vu les animateurs qui les encadre) sont à table et l'environnement est plus calme. Seuls les adultes s'engueulent encore à cause de leurs chiens.
Je m'en fous, un bouchon dans chaque oreille, j'ai à peine posé la tête sur ma veste-oreiller que Morphée m'a déjà pris dans ses bras.
Et je fais bien de prendre du repos, car demain un record va tomber !
Quand je rentre me coucher, la horde de gamins (qui semble-t-il font partie d'une colo vu les animateurs qui les encadre) sont à table et l'environnement est plus calme. Seuls les adultes s'engueulent encore à cause de leurs chiens.
Je m'en fous, un bouchon dans chaque oreille, j'ai à peine posé la tête sur ma veste-oreiller que Morphée m'a déjà pris dans ses bras.
Et je fais bien de prendre du repos, car demain un record va tomber !