La route australe à vélo du Sud au Nord
Quatre cyclos (3 hommes et 1 femme) partis d'El Calafate (Argentine) pour rejoindre Puerto Montt (Chili) à vélo. Particularités : nous sommes âgés de 65 à 69 ans et nous avons envie de montrer que le voyage à vélo, même dans des contrées lointaines peut se pratiquer à tout âge.
Quand : 16/01/2016
Durée : 30 jours
Durée : 30 jours
Carnet publié par la Creuzette
le 31 mars 2016
modifié le 21 avr. 2016
modifié le 21 avr. 2016
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Le compte-rendu (mise à jour : 21 avr. 2016)
La Route australe à vélo : une belle aventure !
Une idée qui trotte dans la tête depuis la rencontre avec un cyclo-voyageur polonais, en septembre 2014, près d’Abra Pampa (Argentine). Début 2016, le rêve devient réalité.
Au Sud de la région des lacs et de Chiloe, la Patagonie chilienne se transforme en un ruban de fjords, glaciers, forêts humides, et steppe. La région compte moins de 100 000 habitants, et c’est donc une des régions les moins densément peuplées de la planète. Ces espaces quasi-vierges sont accessibles depuis peu par la fameuse Carretera Austral : la route du Sud. Décidée par Pinochet, elle fut construite dans les années 80 par l’armée pour désenclaver la population du Sud du pays, et relie Puerto Montt à Villa O’Higgins son terminus. Depuis cette route est devenue incontournable pour de nombreux cyclistes et beaucoup s’attaquent à ses 1200 km de piste – le fameux « ripio », (avec quand même un peu de goudron) chaque été, attirés par la beauté sauvage de la Patagonie. La route traverse en effet 11 parcs nationaux et réserves.
Le « ripio », c’est un mélange de sable et de graviers, plus ou moins compact sur lequel les pneus de vélo ont parfois du mal à s’accrocher. Pour corser l’affaire le passage des véhicules génère des trous et surtout des zones « tôle ondulée » appelée « calamina ». Il y a aussi les zones de travaux bien chaotiques. Il faut donc être très vigilants et bien choisir son passage car on peut enfoncer ses roues dans un amas de gravier, finir dans un trou ou rebondir sur la « calamina » et parfois, le torrent ou le ravin sont proches.
Ces cyclistes à sacoches, nous allons les rencontrer tous les jours durant notre mois de voyage. Ils viennent de tous les pays du monde et une bonne partie d’entre eux traverse l’Amérique Latine avec Ushuaia comme objectif.
L’accès par avion étant plus facile depuis l’Argentine, je décide de débuter le voyage à vélo à El Calafate, histoire d’aller saluer le glacier Perito Moreno, puis de passer tout près du mythique Fitz Roy. L’équipe se constitue à la fin de l’été 2015. Nous serons 4 et le départ est prévu mi-janvier 2016. Nous pédalerons sur la route australe dans un sens qui n’est pas habituel : du sud au nord.
Samedi 16 janvier : après avoir patienté presque une journée à l’aéroport de Santiago, nous voici enfin à El Calafate (Argentine) en fin d’après midi. Nous prenons une navette pour rejoindre l’hostal El Ovejero situé à une quinzaine de km. Nous retrouvons Jean Claude qui nous attend patiemment depuis 4 jours. Nuit dans des cabanons, inutile de monter les tentes.
Dimanche 17 janvier : le rythme s’accélère. Il faut déballer les cartons de vélos, remonter les vélos et vérifier que tout fonctionne, retirer des pesos argentins (pas facile un dimanche avec la plupart des distributeurs vides), faire les courses au supermarché (à moitié vide lui aussi !) et hop, nous prenons le bus pour aller admirer le Perito Moreno. C’est un spectacle grandiose…. Tout simplement magnifique. Le site est remarquablement bien aménagé avec des km de passerelles pour protéger l’environnement. Comme c’est l’après midi et qu’il fait très chaud, nous avons droit à de multiples explosions et chutes de gros blocs de glace dans le Lago Argentino, face à la péninsule de Magellan. Le front du glacier est imposant avec ses 5 km de large et ses 60 m de hauteur au dessus du niveau du lac. On ne se lasse pas d’admirer ce glacier qui, contrairement à tous les autres ne recule pas mais avance chaque jour de 12 m sur le lac. Toutes les nuances de bleu se mêlent au blanc intense de la glace et le contraste est impressionnant avec la belle forêt qui nous entoure et les eaux turquoises du lac.
Une idée qui trotte dans la tête depuis la rencontre avec un cyclo-voyageur polonais, en septembre 2014, près d’Abra Pampa (Argentine). Début 2016, le rêve devient réalité.
Au Sud de la région des lacs et de Chiloe, la Patagonie chilienne se transforme en un ruban de fjords, glaciers, forêts humides, et steppe. La région compte moins de 100 000 habitants, et c’est donc une des régions les moins densément peuplées de la planète. Ces espaces quasi-vierges sont accessibles depuis peu par la fameuse Carretera Austral : la route du Sud. Décidée par Pinochet, elle fut construite dans les années 80 par l’armée pour désenclaver la population du Sud du pays, et relie Puerto Montt à Villa O’Higgins son terminus. Depuis cette route est devenue incontournable pour de nombreux cyclistes et beaucoup s’attaquent à ses 1200 km de piste – le fameux « ripio », (avec quand même un peu de goudron) chaque été, attirés par la beauté sauvage de la Patagonie. La route traverse en effet 11 parcs nationaux et réserves.
Le « ripio », c’est un mélange de sable et de graviers, plus ou moins compact sur lequel les pneus de vélo ont parfois du mal à s’accrocher. Pour corser l’affaire le passage des véhicules génère des trous et surtout des zones « tôle ondulée » appelée « calamina ». Il y a aussi les zones de travaux bien chaotiques. Il faut donc être très vigilants et bien choisir son passage car on peut enfoncer ses roues dans un amas de gravier, finir dans un trou ou rebondir sur la « calamina » et parfois, le torrent ou le ravin sont proches.
Ces cyclistes à sacoches, nous allons les rencontrer tous les jours durant notre mois de voyage. Ils viennent de tous les pays du monde et une bonne partie d’entre eux traverse l’Amérique Latine avec Ushuaia comme objectif.
L’accès par avion étant plus facile depuis l’Argentine, je décide de débuter le voyage à vélo à El Calafate, histoire d’aller saluer le glacier Perito Moreno, puis de passer tout près du mythique Fitz Roy. L’équipe se constitue à la fin de l’été 2015. Nous serons 4 et le départ est prévu mi-janvier 2016. Nous pédalerons sur la route australe dans un sens qui n’est pas habituel : du sud au nord.
Samedi 16 janvier : après avoir patienté presque une journée à l’aéroport de Santiago, nous voici enfin à El Calafate (Argentine) en fin d’après midi. Nous prenons une navette pour rejoindre l’hostal El Ovejero situé à une quinzaine de km. Nous retrouvons Jean Claude qui nous attend patiemment depuis 4 jours. Nuit dans des cabanons, inutile de monter les tentes.
Dimanche 17 janvier : le rythme s’accélère. Il faut déballer les cartons de vélos, remonter les vélos et vérifier que tout fonctionne, retirer des pesos argentins (pas facile un dimanche avec la plupart des distributeurs vides), faire les courses au supermarché (à moitié vide lui aussi !) et hop, nous prenons le bus pour aller admirer le Perito Moreno. C’est un spectacle grandiose…. Tout simplement magnifique. Le site est remarquablement bien aménagé avec des km de passerelles pour protéger l’environnement. Comme c’est l’après midi et qu’il fait très chaud, nous avons droit à de multiples explosions et chutes de gros blocs de glace dans le Lago Argentino, face à la péninsule de Magellan. Le front du glacier est imposant avec ses 5 km de large et ses 60 m de hauteur au dessus du niveau du lac. On ne se lasse pas d’admirer ce glacier qui, contrairement à tous les autres ne recule pas mais avance chaque jour de 12 m sur le lac. Toutes les nuances de bleu se mêlent au blanc intense de la glace et le contraste est impressionnant avec la belle forêt qui nous entoure et les eaux turquoises du lac.
Lundi 18 janvier (95 km, D+ : 770 m) : c’est le début de notre grande aventure à vélo. Les sacoches sont vite prêtes et on a des fourmis dans les jambes… Nous quittons sans regret El Calafate, petite ville bien touristique où tout coûte très cher (même la bière australe!). Direction : La Leona.
On rencontre nos premiers cyclistes d’une longue série (anglais, français, allemands). Ils viennent d’Ushuaia et ils en ont bien bavé avec le vent et la circulation. Nos premiers guanacos se montrent en même temps que le vent vers la fin de matinée. A plusieurs reprises, nous apercevons aussi des autruches. Le vent ne va plus nous quitter jusqu’à la fin de l’après midi. Heureusement, nous roulons sur une route en très bon état et presque sans circulation. Le paysage est un peu monotone au sud de l’Argentine : c’est la pampa avec ses couleurs si particulières. Des passages sympas avec plusieurs traversées de torrents. On longe aussi l’extrémité du Lago Argentino aux eaux couleur émeraude. Vers 15h00, on s’arrête à un « puesto » pour demander de l’eau car il fait très chaud. La personne qui nous reçoit nous conseille de nous arrêter pour la nuit à la « casa rosada », maison abandonnée et abri favori des cyclistes, à quelques km de la Leona. C’est ce que nous faisons et cela nous donne l’occasion de rencontrer une cycliste des Pays Bas qui arrive de la Carretera Austral. Elle nous explique que c’est son plus beau voyage à vélo. De nombreux cyclistes ont laissé des inscriptions sur les murs, plus ou moins originales. On commence à faire partie de cette famille un peu particulière des cyclos-voyageurs.
La rivière La Leona coule juste en dessous de la « casa rosada » : c’est donc facile pour la toilette et pour la préparation du repas du soir. Pour moi, ce sera une nuit à la belle étoile avec un ciel magnifique.
Mardi 19 janvier (121 km, D+ 650). Départ matinal (à 06h40) car nous savons que la route est longue jusqu’à El Chaltén et surtout nous craignons le vent de face pour les 90 km plein Ouest.. La température est idéale. On se couvre juste pour éviter les brûlures du soleil. Arrêt à l’hostal La Leona où nous pouvons acheter des casse- croûtes pour midi. Le Fitz Roy montre le bout de son nez et nous allons l’avoir en ligne de mire sur 100 km. De beaux points de vue sur le lac Viedma. On aperçoit aussi le glacier Viedma (le plus grand glacier d’Argentine) qui descend dans le lac. Pause à l’ombre des peupliers, près d’une hacienda. On fait le plein d’eau et on reprend notre ligne droite en direction d’El Chaltén. Le vent nous gène un peu mais, heureusement, il n’est pas trop violent. Nous arrivons à El Chaltén (le Chamonix argentin) vers 18h00.Courses au super marché, on se partage une bière fraîche et des olives et on part à la recherche de la « casa de ciclista » dont on nous a parlé. Le fonctionnement d’une casa de ciclista implique un hébergement majoritairement gratuit. Tout fonctionne sur la base des échanges. Bons plans, cartes et autres infos sont échangés afin d’améliorer le voyage de l’autre dans la mesure du possible. Accueil bien sympathique de Flor qui nous ouvre généreusement sa maison. Il y a du monde, mais on se serre pour nous faire de la place. Cette fois nous sommes immergés dans une joyeuse troupe de cyclistes du monde entier. Certains sont partis sur leur vélo depuis plusieurs années !
Mercredi 20 janvier : Pas de vélo au programme mais une randonnée à pied pour profiter du beau temps et s’approcher du Fitz Roy. L’objectif, c’est la « Laguna de los tres ».
Le Fitz Roy, aussi appelé Cerro Chaltén (ce qui signifie « montagne qui fume ») culmine à 3405m. Malgré sa faible altitude, il est réputé comme l’une des montagnes les plus difficiles à gravir en raison de la qualité de son granit mais aussi des conditions climatiques souvent extrêmes. Nous aurons la chance de le voir sans un seul nuage. La montée dans la forêt est un peu rude. Après le passage au mirador, pause au bord d’un magnifique torrent. Je n’irai pas jusqu’à la lagune car la fin du sentier est très raide et je veux préserver mes genoux pour la suite du voyage. Le décor est déjà très impressionnant et je rentre un peu plus tôt pour faire les courses car nous devons emporter de la nourriture pour plusieurs jours. Retour à la casa de ciclista pour une soirée « asado ». On goûte au vin argentin et surtout à l’apéritif maison : calafates écrasées, citron, sucre et vin. Les calafates sont de petites baies violettes qui poussent sur des petits arbustes épineux et que nous allons retrouver tout au long de la carretera. Cela ressemble un peu à nos myrtilles et c’est plein de vitamines.
Soirée très sympathique, en musique. Echanges avec de nombreux cyclistes. Tous nous souhaitent bonne chance pour « el camino del infierno » qui sépare l’Argentine du Chili. Nouvelle nuit à la belle étoile.
Le Fitz Roy, aussi appelé Cerro Chaltén (ce qui signifie « montagne qui fume ») culmine à 3405m. Malgré sa faible altitude, il est réputé comme l’une des montagnes les plus difficiles à gravir en raison de la qualité de son granit mais aussi des conditions climatiques souvent extrêmes. Nous aurons la chance de le voir sans un seul nuage. La montée dans la forêt est un peu rude. Après le passage au mirador, pause au bord d’un magnifique torrent. Je n’irai pas jusqu’à la lagune car la fin du sentier est très raide et je veux préserver mes genoux pour la suite du voyage. Le décor est déjà très impressionnant et je rentre un peu plus tôt pour faire les courses car nous devons emporter de la nourriture pour plusieurs jours. Retour à la casa de ciclista pour une soirée « asado ». On goûte au vin argentin et surtout à l’apéritif maison : calafates écrasées, citron, sucre et vin. Les calafates sont de petites baies violettes qui poussent sur des petits arbustes épineux et que nous allons retrouver tout au long de la carretera. Cela ressemble un peu à nos myrtilles et c’est plein de vitamines.
Soirée très sympathique, en musique. Echanges avec de nombreux cyclistes. Tous nous souhaitent bonne chance pour « el camino del infierno » qui sépare l’Argentine du Chili. Nouvelle nuit à la belle étoile.
Jeudi 21 janvier (39 km, D+ : 350 m) : Toujours un grand beau temps. Séance photos avec la chaleureuse Flor et ses amis. Quelques dernières courses à El Claltén et nous attaquons la piste « ripio » vers 10h30, direction : le lac Desierto.
Le passage des voitures nous fait respirer pas mal de poussière (ce n’est qu’un début !). Heureusement, nous sommes dans une belle nature : des glaciers, des forêts, des torrents, des cascades et toujours le Fitz Roy. Nous longeons, sur une bonne partie de la journée le Rio Las Vueltas. Arrivés vers 15h30 au lac Desierto, nous avons juste le temps de boire une bière fraîche dans un bar typique et nous embarquons sur le bateau pour la traversée. Nous sommes rejoints par un couple de cyclistes chiliens rencontrés à la casa de ciclistas. Très belle traversée avec vue sur les glaciers.
Nous installons nos tentes sur une belle prairie au bout du lac. Le coin est très bucolique. Nous sommes rejoints par d’autres campeurs (des marcheurs avec gros sacs à dos, la seconde catégorie de voyageurs sur la route australe). Passage chez les « carabinieros » pour faire tamponner nos passeports « sortie d’Argentine » car il n’est pas certain qu’ils soient réveillés demain matin, à notre départ…
Vendredi 22 janvier (22 km, D+ :300 m) : Voici la journée tant redoutée du passage vers le Chili.
Il y a quelque chose d’étrange dans cette frontière, limite administrative de 2 pays, longtemps fondus dans « les terres Magellaniques ». Le lac Desierto n’a été attribué à l’Argentine qu’en 1994 par un tribunal international. Le tracé de la frontière semble bien arbitraire sauf qu’il a été décidé en gros que le Pacifique, c’était pour le Chili et l’Atlantique pour l’Argentine. Cela nous vaut un « no man’s land » de 22 km, réputé très difficile à franchir avec des vélos de près de 40 kg.
Départ vers 08h00. Comme prévu, les « carabinieros » dorment encore. Nous sommes vite dans le vif du sujet. Le sentier est très étroit et très raide, c’est parti pour une galère de 7 km. On s’entraide avec les jeunes chiliens. Il faut souvent pousser les vélos à deux, quitter les chaussures (c’est pour la boue), pousser, tirer, enlever les sacoches, les remettre. Au programme de cette montée : dénivelé, boue, racines, goulottes étroites, rivières (6 passages dans l’eau). Pas de quoi s’ennuyer. Heureusement, il fait beau, la forêt est belle et nous faisons la causette avec des cyclistes qui descendent (dont un couple de jeunes français, annéciens, avec un tandem et une remorque !). Le temps passe vite et nous atteignons le sommet vers 13h00, après avoir fait la pause déjeuner.
Dernier coup d’œil au Fitz Roy. Nous sommes à la vraie frontière avec d’un côté le panneau « bienvenue en Argentine » et de l’autre le panneau « bienvenue au Chili ». Cette fois, il reste 15 km de piste, plutôt descendante. Ce n’est pas de la balade tranquille car il y a aussi des montées, des traversées de torrents avec des ponts en construction…
Arrivée au poste frontière de Candelario Mansilla vers 17 h00. Passage chez les « carabinieros » pour le tampon d’entrée au Chili. Petite fouille des sacoches pour traquer nos oranges. Il faut les consommer sur place, si non, elles vont à la poubelle. Ouf, notre dernier casse-croûte échappe à la règle « pas de nourriture ». Le lac O’ Higgins est à nos pieds. On s’installe au camping situé près d’une « estancia ». C’est en fait un champ, mais cela donne l’accès aux toilettes et à la douche de la ferme. Le temps se couvre et le vent se lève. Mauvaise nouvelle : il n’y aura pas de bateau pour traverser le lac demain, peut-être dimanche…Un camp très chaleureux, très international, s’installe avec une bande de jeunes cyclistes et marcheurs. Ils sont tous étonnés de voir ces 4 « ancianos » se lancer dans l’aventure de la route australe.
Il y a quelque chose d’étrange dans cette frontière, limite administrative de 2 pays, longtemps fondus dans « les terres Magellaniques ». Le lac Desierto n’a été attribué à l’Argentine qu’en 1994 par un tribunal international. Le tracé de la frontière semble bien arbitraire sauf qu’il a été décidé en gros que le Pacifique, c’était pour le Chili et l’Atlantique pour l’Argentine. Cela nous vaut un « no man’s land » de 22 km, réputé très difficile à franchir avec des vélos de près de 40 kg.
Départ vers 08h00. Comme prévu, les « carabinieros » dorment encore. Nous sommes vite dans le vif du sujet. Le sentier est très étroit et très raide, c’est parti pour une galère de 7 km. On s’entraide avec les jeunes chiliens. Il faut souvent pousser les vélos à deux, quitter les chaussures (c’est pour la boue), pousser, tirer, enlever les sacoches, les remettre. Au programme de cette montée : dénivelé, boue, racines, goulottes étroites, rivières (6 passages dans l’eau). Pas de quoi s’ennuyer. Heureusement, il fait beau, la forêt est belle et nous faisons la causette avec des cyclistes qui descendent (dont un couple de jeunes français, annéciens, avec un tandem et une remorque !). Le temps passe vite et nous atteignons le sommet vers 13h00, après avoir fait la pause déjeuner.
Dernier coup d’œil au Fitz Roy. Nous sommes à la vraie frontière avec d’un côté le panneau « bienvenue en Argentine » et de l’autre le panneau « bienvenue au Chili ». Cette fois, il reste 15 km de piste, plutôt descendante. Ce n’est pas de la balade tranquille car il y a aussi des montées, des traversées de torrents avec des ponts en construction…
Arrivée au poste frontière de Candelario Mansilla vers 17 h00. Passage chez les « carabinieros » pour le tampon d’entrée au Chili. Petite fouille des sacoches pour traquer nos oranges. Il faut les consommer sur place, si non, elles vont à la poubelle. Ouf, notre dernier casse-croûte échappe à la règle « pas de nourriture ». Le lac O’ Higgins est à nos pieds. On s’installe au camping situé près d’une « estancia ». C’est en fait un champ, mais cela donne l’accès aux toilettes et à la douche de la ferme. Le temps se couvre et le vent se lève. Mauvaise nouvelle : il n’y aura pas de bateau pour traverser le lac demain, peut-être dimanche…Un camp très chaleureux, très international, s’installe avec une bande de jeunes cyclistes et marcheurs. Ils sont tous étonnés de voir ces 4 « ancianos » se lancer dans l’aventure de la route australe.
Samedi 23 janvier et dimanche 24 janvier : Patience, car la météo est capricieuse et il n’y aura pas de bateau. Il y a toujours pas mal de vent avec des averses. On se balade en direction du glacier O’Higgins mais nous ne dépasserons guère le Rio Obstaculo et sa très belle gorge bien sauvage. On se gave de calafates, de framboises et de groseilles car cela ne manque pas autour de notre campement. Un jeune espagnol me prête gentiment un livre d’Isabel Allende. Le soir, on alterne les repas à la ferme et les repas dans la cabane située près de l’embarcadère car il y a un poêle avec possibilité de faire du feu. On goûte aux plats des uns et des autres. Charly nous allume aussi de beaux feux de camps, histoire de nous réchauffer car les soirées sont fraîches Il y a aussi le vin chilien que l’on peut acheter à la ferme et on commence les tests comparatifs de « el gato » et de « el 120 » !
Lundi 25 janvier (10 km, D+ : 100 m) : Il a neigé sur les sommets et le temps est plutôt gris. Par contre, le vent qui a soufflé par rafales toute la nuit semble s’être calmé. Miracle (de la « madre natura »), il y aura bien plusieurs bateaux aujourd’hui pour faire la traversée. Nous décidons de prendre le « Robinson Crusoé » car il va nous permettre de nous approcher du glacier O’Higgins. On embarque vers 11h30. Nous serons bien ballottés mais le spectacle vaut le détour. Nous sommes entourés de glaciers : glacier Chico, glacier O’Higgins, Mont O’Higgins qui culmine à 2860 m et qui est enneigé. Nous aurons même droit à un whisky « on the rock » avec de vrais glaçons. Retour à Candelario Mansilla pour charger de nouveaux passagers et nos vélos vers 17h00. Nous arrivons au port de Bahamontez, de l’autre côté du lac, à 20h30. Pas de temps à perdre car la nuit va vite arriver. On installe les sacoches, et c’est parti pour 7 km de ripio. Cette fois, nous sommes sur la Carretera Austral ! On s’installe à l’Eco- camping situé à la sortie de Villa O’ Higgins, de nuit. Nous retrouvons une partie de la joyeuse bande de Candelario Mansilla.
Nous sommes accueillis par une française (Florence) qui vit à Coyhaïque et qui travaille durant l’été à ce curieux camping, construit dans une forêt. Pas un arbre n’a été coupé, les murs des toilettes sèches sont en bouteilles de verre et de plastique recyclées. L’eau vient d’une source et est chauffée avec le four à bois qui sert pour la cuisine (alimenté uniquement avec du bois mort ramassé dans la forêt). Le propriétaire est un expert en constructions écologiques. Il ne faut pas déranger les oiseaux et nous ne circulons que sur des allées. Grande salle commune très sympathique. Dommage que nous ne pussions pas rester plus longtemps et on aura vite oublié la présentation des différents chants d’oiseaux faite par Florence. Soirée dans un petit restaurant, à l’ambiance bien patagonienne. Une belle découverte : le « pastel de Choclos » (plat typique, à base de maïs et de viande).
Mardi 26 janvier (53 km, D+ : 650 m) : départ du camping vers 08h30 après les embrassades, la séance photo et les encouragements. Petit tour découverte de Villa O’Higgins. Cette ville de 500 habitants a été crée en 1966. Il s’agissait pour le Chili de sécuriser sa frontière et la route australe n’est arrivée jusque là qu’en 1999. Nous sommes au cœur de cette terre d’explorateurs, de marins, d’aventuriers, refuge de vie sauvage et d’espèces uniques. Villa O’higgins est située à l’extrémité du bras « nord-oriental » du lac. La ville est entourée de glaciers et de sommets enneigés. Les constructions sont modestes, le plus souvent en bois. Il y a une mairie, une école, une église et une place centrale, comme dans tous les villages que nous allons traverser.
Heureusement pour nous les épiceries (appelées de manière un peu pompeuses « supermercado ») sont bien approvisionnées et on peut faire nos provisions pour 4 jours, car nous ne trouverons plus rien sur les 230 km de piste qui vont suivre. La boulangère prend peur lorsque nous lui demandons 64 petits pains ! Nous commençons un régime pâtes à midi et pâtes le soir avec divers condiments (Jean Paul veut nous convertir au piment chilien !) et accompagnements de sardines, thon, charcuterie, fromage…
C’est parti pour notre première vraie journée sur la route australe et sur ripio. On dépasse des « marcheurs auto-stoppeurs » connus et on se souhaite « bonne chance ». Cela monte, cela descend et le ripio n’est pas de trop mauvaise qualité. On s’arrête souvent pour faire de la photo : de nouveaux lacs, torrents, glaciers presque à chaque virage. Quel plaisir de rouler dans une région où la nature occupe la première place. De loin en loin des fermes isolées. Il y aura bien quelques désagréments : la poussière soulevée par les véhicules qui nous doublent ou nous croisent et aussi les fameux « tavanos » qui ne nous quittent guère depuis le passage de la frontière. Ces sortes de grosses mouches ne sont heureusement pas très rapides et on peut en éliminer assez facilement plusieurs dizaines par jour. Mais il y a quelques « tavanos » rusés qui nous attaquent dans les montées lorsqu’il est difficile de lâcher le guidon et qui prennent tout leur temps pour sucer notre sang. Sales bêtes !
On s’installe pour la nuit dans un petit refuge pour cyclistes (en compagnie d’un cyclo nord-américain qui arrive du nord), gentiment signalé sur le bord de la route par un pneu et un dessin de vélo. Cela évite de monter la tente (il va pleuvoir dans la nuit), on peut faire du feu, et manger sur une table, assis sur un banc. Quel luxe !
Heureusement pour nous les épiceries (appelées de manière un peu pompeuses « supermercado ») sont bien approvisionnées et on peut faire nos provisions pour 4 jours, car nous ne trouverons plus rien sur les 230 km de piste qui vont suivre. La boulangère prend peur lorsque nous lui demandons 64 petits pains ! Nous commençons un régime pâtes à midi et pâtes le soir avec divers condiments (Jean Paul veut nous convertir au piment chilien !) et accompagnements de sardines, thon, charcuterie, fromage…
C’est parti pour notre première vraie journée sur la route australe et sur ripio. On dépasse des « marcheurs auto-stoppeurs » connus et on se souhaite « bonne chance ». Cela monte, cela descend et le ripio n’est pas de trop mauvaise qualité. On s’arrête souvent pour faire de la photo : de nouveaux lacs, torrents, glaciers presque à chaque virage. Quel plaisir de rouler dans une région où la nature occupe la première place. De loin en loin des fermes isolées. Il y aura bien quelques désagréments : la poussière soulevée par les véhicules qui nous doublent ou nous croisent et aussi les fameux « tavanos » qui ne nous quittent guère depuis le passage de la frontière. Ces sortes de grosses mouches ne sont heureusement pas très rapides et on peut en éliminer assez facilement plusieurs dizaines par jour. Mais il y a quelques « tavanos » rusés qui nous attaquent dans les montées lorsqu’il est difficile de lâcher le guidon et qui prennent tout leur temps pour sucer notre sang. Sales bêtes !
On s’installe pour la nuit dans un petit refuge pour cyclistes (en compagnie d’un cyclo nord-américain qui arrive du nord), gentiment signalé sur le bord de la route par un pneu et un dessin de vélo. Cela évite de monter la tente (il va pleuvoir dans la nuit), on peut faire du feu, et manger sur une table, assis sur un banc. Quel luxe !
Mercredi 27 janvier (46 km, D+ 800 m) : Le temps est un peu gris, mais cela va vite s’éclaircir. Il n’y a pratiquement pas de vent. Les montées et descentes s’enchaînent et le décor est toujours aussi fabuleux. Nous passons près du Rio Colorado et du rio Bravo. Il y a toujours des sommets enneigés au-dessus de nos têtes. Pique-nique au bord du Rio Bravo. Nous devons prendre un ferry pour traverser de Rio Bravo à Puerto Yungay (gratuit celui-là !). Le prochain ferry étant à 19h00, on s’installe dans la « salle d’attente », on fait la lessive, la sieste…La traversée se fait avec un temps bien brumeux. Nous débarquons vers 20h00 à Puerto Yungay. Il y a aussi une salle qui peut abriter marcheurs et cyclistes, quelques maisons et surtout un « kiosque » petite épicerie tenue par une dame très chaleureuse. Elle nous donne de l’eau chaude pour faciliter la cuisson de nos pâtes. Nous lui achetons des avocats, tomates et gâteaux secs. Pour moi, ce sera une nouvelle nuit à la belle étoile bien confortable avec un auvent comme abri en cas de pluie.
Jeudi 28 janvier (59 km, D+ : 850 m) : La journée commence par de belles montées. Cela devient une vraie piste de montagne aux virages bien relevés. Les 20 premiers km sont un peu rudes. Il faut souvent pousser les vélos. Nous longeons une belle gorge bien étroite avant de plonger vers le Rio Baker. Nous laissons l’embranchement vers Tortel pour continuer notre route vers Cochrane. Nous faisons la causette avec un couple de jeunes français, marcheurs, qui attendent un cycliste français qui doit les approvisionner en pain. Sur la « carretera », il faut être solidaires !
Nous longeons un grand moment le Rio Baker avant de nous en éloigner pour trouver des torrents plus modestes :Rio de Paso, Rio Vargas. Heureusement, nous pédalons sur une partie plate dans l’après midi, mais, pas question de relâcher l’attention car nous avons droit à de belles séries de « calamina ».Belle rencontre avec des cyclistes argentins très chaleureux. Ce soir nous dormons dans un bois, près d’un ruisseau. Soirée agréable autour d’un feu, entourés de très beaux arbres. La forêt est très importante en Patagonie. Les habitants utilisent tous le bois pour se chauffer, cuisiner et les maisons sont toujours entourées d’impressionnantes réserves de bois coupé. La forêt australe chilienne appartient au patrimoine de l’humanité et à l’histoire du monde. Ses espèces emblématiques : le pin Araucaria et les « alerces », arbres majestueux qui peuvent atteindre 3 000 ans !
Nuit à la belle étoile pour moi, mais avec quelques gouttes de pluie au réveil.
Nous longeons un grand moment le Rio Baker avant de nous en éloigner pour trouver des torrents plus modestes :Rio de Paso, Rio Vargas. Heureusement, nous pédalons sur une partie plate dans l’après midi, mais, pas question de relâcher l’attention car nous avons droit à de belles séries de « calamina ».Belle rencontre avec des cyclistes argentins très chaleureux. Ce soir nous dormons dans un bois, près d’un ruisseau. Soirée agréable autour d’un feu, entourés de très beaux arbres. La forêt est très importante en Patagonie. Les habitants utilisent tous le bois pour se chauffer, cuisiner et les maisons sont toujours entourées d’impressionnantes réserves de bois coupé. La forêt australe chilienne appartient au patrimoine de l’humanité et à l’histoire du monde. Ses espèces emblématiques : le pin Araucaria et les « alerces », arbres majestueux qui peuvent atteindre 3 000 ans !
Nuit à la belle étoile pour moi, mais avec quelques gouttes de pluie au réveil.
Vendredi 29 janvier (63 km, D+ : 1 100 m) : Départ pour Cochrane avec une petite pluie qui va vite céder la place au soleil. Les premiers 10 km sont tranquilles puis la qualité du ripio se dégrade et les côtes arrivent. Oui, mais au moins, cela ne risque pas d’être monotone ! Il y a toujours de beaux sommets enneigés, de beaux torrents tels que le rio Barrancos. On longe quelques fermes avec leurs animaux : brebis, vaches, chevaux… A 10 km de Cochrane : belle surprise avec le lac Esmeralda, de couleur violette, que l’on va longer presque jusqu’à Cochrane. Installation au camping, bière bien méritée, courses au super marché, puis repas au restaurant la Isla (pas mal le saumon à la sauce fruits de mer).
Samedi 30 janvier (54 km, D+ : 1200 m) : Il fait un peu frais lorsque nous enfourchons les vélos pour une petite visite de Cochrane (petite ville de 6 000 habitants qui a l’air bien endormie). et de sa place centrale, mais c’est toujours du grand beau temps. Nous partons en direction de Puerto Bertrand. Le ripio est plutôt de meilleure qualité que la veille mais cela attaque dur pour les côtes. Arrêt pique-nique près d’un éco-musée, perdu en pleine campagne, que nous visitons. Les coups d’œil sur le rio Baker sont extraordinaires. On se croirait dans le Verdon. Petit tour au charmant village Puerto Bertrand. Nous pouvons nous désaltérer et faire des courses à l’épicerie. On poursuit un peu notre route (ça grimpe, ça grimpe…) avant de se chercher un coin de bivouac près d’un petit torrent. Nous serons rejoints par un cycliste turc qui arrive du nord.
Dimanche 31 janvier (63 km, D+ 1 100m) : Très beau lever de soleil sur les montagnes environnantes. . Nous ne longeons plus le Campo Hielo Sur mais le Campo Hielo Norte. Il fait un peu frais au départ, mais le soleil va vite nous réchauffer. C’est la journée des lacs : lac Bertrand, lac Negro, lac Général Carrera. Le dénivelé est important mais surtout la qualité du ripio assez mauvaise. Nous sommes contents d’atteindre notre objectif : Puerto Rio Tranquilo vers 16h30. Il est encore temps de prendre une barque pour aller visiter les fameuses « chapelles de marbre » sur le lac Général Carrera. Ce lac que nous allons longer pendant 2 jours est le deuxième plus grand lac d’Amérique Latine (après le lac Titicaca). Nous n’en voyons qu’une petite partie. Dans sa partie argentine, il s’appelle le lac Buenos Aires. Ce que nous allons visiter, ce sont des constructions géologiques résultant de l’érosion d’une falaise calcaire plongeant dans le lac. Les formes et les couleurs (liées aux différents minéraux) sont assez surprenantes et nous essayons tant bien que mal de capter toute cette féerie de reflets et de formes avec nos appareils photos.
Repas dans un petit restaurant, puis installation dans un camping un peu minable près du lac. Nuit blanche en raison d’une fête qui durera jusqu’à 3 h du matin. On aurait du s’en douter en voyant cuire le mouton….
Repas dans un petit restaurant, puis installation dans un camping un peu minable près du lac. Nuit blanche en raison d’une fête qui durera jusqu’à 3 h du matin. On aurait du s’en douter en voyant cuire le mouton….
Lundi 1er février (53 km, D+ : 750 m) : Courses au super marché, petit tour du village. Le matin, nous longeons le lac Général Carrera, dans une partie assez étroite, ce qui lui donne des airs de lac d’Annecy et je m’attends à voir la Tournette ! Pique-nique près de l’embranchement pour Bahia Murta. C’est la fête, nous pouvons acheter de la bière dans un « hospedaje ». Le parcours devient ensuite de plus en plus forestier. Nous longeons le Rio Murta. Parmi les belles rencontres du jour : un cyclo polonais, un cyclo espagnol qui nous donnent beaucoup d’infos sur la suite de la carretera et en particulier sur la zone de travaux qui nous attend avant Villa Cero Castillo. Mais ce sera pour demain…. Rencontre sympathique avec un gaucho qui veut nous présenter son taureau (belle bête !) et son cheval. Vers 17h, on cherche un lieu de bivouac près d’un rio. On n’a que l’embarras du choix ! Baignade rafraîchissante.
Mardi 02 février (68 km, D+ : 850 m) : Départ matinal vers 07h30 car une longue journée nous attend. Les montées et les descentes s’enchaînent avant de pédaler dans une zone plus plate (vallée de la Murta). Nous longeons la laguna Colorada, puis le lago Verde d’un beau vert clair. En fin de matinée, nous rencontrons une première zone de travaux : il faut circuler au milieu des camions et engins de chantier, le sol est défoncé. Heureusement, il y a un camion citerne qui arrose le sol en permanence, ce qui évite la poussière.
Vers 15h30, nous serons bloqués pendant plus de 2 h en raisons de tirs d’explosifs. L’ambiance avec les ouvriers est bien sympathique. Ils nous donnent de l’eau, soignent nos écorchures, et même je peux danser sur un air « patagonien » avec l’un des ouvriers. La traversée du chantier est un peu difficile. Le vent se lève, mais, heureusement, il y a une grande descente avant notre objectif Villa Cero Castillo. Cette fois le camping est très champêtre et bien aménagé. Repas dans un petit restaurant et courses.
Vers 15h30, nous serons bloqués pendant plus de 2 h en raisons de tirs d’explosifs. L’ambiance avec les ouvriers est bien sympathique. Ils nous donnent de l’eau, soignent nos écorchures, et même je peux danser sur un air « patagonien » avec l’un des ouvriers. La traversée du chantier est un peu difficile. Le vent se lève, mais, heureusement, il y a une grande descente avant notre objectif Villa Cero Castillo. Cette fois le camping est très champêtre et bien aménagé. Repas dans un petit restaurant et courses.
Mercredi 03 février (99km, D+ : 1600m) : C’est une étape goudron qui nous attend mais qui ne sera pas facile, facile en raison du dénivelé et du vent. Traversée du village dominé par l’imposant Cero Castillo, un peu dans les nuages. Il y a beaucoup de randonnées montagne à faire dans le coin. On commence par 5 km de montée en lacets (ambiance Alpe d’Huez !), dans un environnement de belles forêts. Pique-nique au bord d’un torrent et à l’ombre. En début d’après midi, le vent se lève, nous obligeant à pédaler dans les descentes. En raison du vent, cela va vite devenir plus difficile que prévu. Pour la première fois, le paysage s’élargit. Nous traversons une plaine avec pas mal de troupeaux de vaches, des champs de céréales. A 40 km de Coyhaique, nous rejoignons une route assez importante qui arrive d’Argentine. Les bourrasques de vent nous font zigzaguer et on pense un peu à chercher un abri pour la nuit. Un paysan que nous interrogeons, nous encourage à continuer vers Coyhaique. Selon lui, nous allons bientôt quitter le plateau très venté et descendre vers des zones plus protégées. Il avait raison, mais nous arrivons à 20h30 à Coyhaique, un peu « cansados ». Passage par la meilleure pizzeria de la ville, qui sert aussi des bières artisanales. De quoi reprendre des forces avant de partir à la recherche d’un camping. Nous y arrivons à la nuit. Il est situé près d’un torrent dans un coin qui s’avère très tranquille et champêtre. Chouette, il y a de nouveau des framboises tout près de ma tente!
Jeudi 04 février : Journée repos à Coyhaique, la seule ville de Patagonie avec 50 000 habitants. On visite la ville mais aussi la banque, le cyber- café, la poste (pour les cartes postales.). Repas au restaurant de la caserne de pompiers. Voilà qui fait plaisir à Charly, le « bombero » de l’équipe ! C’est abondant, typique et bon marché. Coyhaique a un environnement montagne qui peut faire penser à Chambéry mais le Granier local est un peu dans les nuages.
Passage au super marché (un vrai celui-là) mais aussi à un petit marché pour acheter des fruits (cerises) et des légumes. Ce soir, ce sera salades variées et « asado » de « vacuna locale » préparé au camping par Charly. Un vrai festin !
Passage au super marché (un vrai celui-là) mais aussi à un petit marché pour acheter des fruits (cerises) et des légumes. Ce soir, ce sera salades variées et « asado » de « vacuna locale » préparé au camping par Charly. Un vrai festin !
Vendredi 05 février (88 km, D+ : 1100 m) : Départ dans le brouillard mais une fois de plus, le soleil arrive vite. Nous longeons le rio Simpson avant de plonger dans des gorges. Plusieurs cascades, des sanctuaires au bord de la route. Echanges avec des touristes chiliens qui s’étonnent de voir des personnes plus âgées qu’eux sur des vélos chargés. Ils sont encore plus étonnés lorsqu’on leur explique d’où on vient. La forme des montagnes nous rappelle le massif des Bauges et c’est le domaine des pêcheurs car il y a de beaux torrents partout. C’est notre seconde étape goudron et elle s’avère plus facile que la précédente. Il y a plus de descentes que de montées. Nous croisons beaucoup de cyclistes jusqu’à la bifurcation pour Puerto Aysén (l’île de Chiloé a du succès !). Arrivée à Manihuales vers 17h00. On retrouve Alexis, un jeune français parti la veille en fin d’après midi, du même camping que nous. Nous nous installons au camping « Borderio » et partageons notre repas. Un peu d’animation dans la soirée avec l’arrivée de familles chiliennes qui débutent un « asado » vers 22 h !
Samedi 06 février (75 km, D+ : 950 m) : La pluie s’invite par intermittence mais elle nous laisse prendre notre petit déjeuner au sec. Nous partons sans Alexis qui dort encore, direction : Villa Amengual. C’est toujours un beau décor de montagne avec beaucoup d’eau, Rio Cisnes, Rio Grande, lac Verde…. C’est une étape « goudron, qui ne devrait pas être trop difficile. Pique-nique au bord d’un torrent. Pause dans l’après midi à Villa Amengual. Courses dans une épicerie bien typique. C’est plus petit que Villa Manuhuales et c’est difficile de trouver du pain. Finalement on l’achète chez une dame qui fait son pain !
On poursuit pour trouver un coin de bivouac car demain on voudrait arriver à Puyuhuapi et nous allons retrouver le ripio. Bivouac près du Rio Grande, à l’entrée d’un bois.
On poursuit pour trouver un coin de bivouac car demain on voudrait arriver à Puyuhuapi et nous allons retrouver le ripio. Bivouac près du Rio Grande, à l’entrée d’un bois.
Dimanche 07 février (72 km, D+ : 990 m) : Quelques nappes de brouillard soulignent le relief et les sommets enneigés que nous n’avons pas vus la veille sont dégagés. On avale vite les 15 km de route goudronnée jusqu’à l’embranchement avec Puerto Cisnes. Ensuite, cela se corse avec une rude montée dans le ripio. Nous sommes dans le Parc national Queulat. Les sommets enneigés et la forêt sont magnifiques.
Lundi 08 février (66km, D+ : 900 m). Nous retardons un peu le départ en raison de la pluie et finalement nous partons sous une petite pluie fine. Dans la matinée, les averses alternent avec les éclaircies et bonne surprise, nous trouvons du goudron plus tôt que prévu. Les 30km qui nous restent à parcourir avant La Junta sont goudronnés. Pique-nique à l’abri de la pluie sous le hangar d’une ferme maraîchère. Courses, café à la Junta en début d’après midi. Le soleil revient dans l’après midi et autre bonne surprise : les parties goudronnées alternent avec les parties ripio. Bivouac près d’une ferme et au bord du Rio Palena. Le coin est fréquenté par des pêcheurs. Nous faisons la causette avec les paysans très sympathiques. Ils n’ont que des vaches à viande (une vingtaine) et de la volaille. Après notre repas du soir : balade très bucolique dans la forêt traversée par une belle piste. Des oies sauvages passent et repassent au dessus de nos têtes. Il y a aussi de nombreux oiseaux inconnus pour nous. Les seuls que nous arrivons à identifier, c’est une sorte de vautour noir et un pic noir à la tête rouge.
Mardi 09 février (70 km, D+ : 1100m). Départ sous un ciel un peu couvert. Nous parcourrons 15 km sur ripio avant de trouver la route goudronnée. Cette fois, pas de surprise car notre hôte de la veille nous avaient prévenus. On avale vite les 30 km de belle route goudronnée avant Santa Lucia. Toujours de belles forêts, pratiquement pas de voitures. Nous roulons au milieu de la route mais il faut tout de même faire attention aux vaches parfois bien installées sur la route. Arrivée vers 12h30 à Santa Lucia. Le village est un peu désert. Nous allons manger chez l’habitant une « chuletas » (côte de porc) avec du riz. Courses au super marché avant d’affronter de belles montées. Comme cette partie va sans doute être prochainement goudronnée, la piste est recouverte de gros graviers sur lesquels nos pneus dérapent. Après la grande montée, nous avons droit à une descente vertigineuse dans une gorge très sauvage. Bivouac au bord d’un torrent. Charly nous prépare un beau feu de camp pour notre dernière soirée de bivouac.
Mercredi 10 février (53 km, D+ : 650 m). C’est notre dernière étape pour Chaiten et aussi notre dernière étape sur la route australe. Compte tenu de retard lié à l’attente du bateau pour traverser le lac O’Higgins, nous avons jugé plus prudent de réserver un billet bateau pour relier Chaiten à Puerto Montt, afin d’arriver à temps pour notre avion (Puerto Montt- Santiago) réservé le 13 février. C’est un peu dommage car il ne restait plus beaucoup de km à parcourir (150 environ) mais avec plusieurs traversées de fjords sur des bacs et les aléas liés à la ponctualité de ses bateaux, à la météo, l’état du revêtement.
Cette dernière étape va être plutôt tranquille. On commence par une zone de travaux assez difficile, mais heureusement, les ouvriers n’ont pas encore commencé à travailler. Nous voici rapidement au bord du lac Yelcho, paradis des pécheurs. Nous avons aussi un beau volcan enneigé au dessus de nos têtes (Volcan Corcovado). Passage sur le pont Yelcho, coups d’œil sur Puerto Cardenas et là, belle surprise : la route est goudronnée jusqu’à Chaiten. Il ne reste plus qu’à se laisser glisser vers Chaiten. On savoure nos dernier km, on traîne pour admirer encore ces beaux paysages et cette belle route sans voiture ou presque.
Arrivée à Chaiten vers 14h00. Nous sommes au bord de l’océan Pacifique ! Le port nous semble minuscule. Le village a été reconstruit après l’éruption du volcan Chaiten de mai 2008. L’ancien Chaiten ayant été entièrement recouvert par des cendres, 4 000 personnes ont du être évacuées. L’ancien village est abandonné mais certains habitants tentent de revenir. Il y a toujours des fumeroles sur le sommet du volcan et surtout les traces de l’éruption sont encore bien visibles sur la forêt.
Installation à l’unique camping ‘Ruta 7 », balade dans le village. On goûte les empanadas aux fruits de mer. Pas mal pour accompagner la bière. Le soir nous goûtons à la « pailla marina » de Marita Estrella (un petit bistro-resto proche du camping avec une charmante Marita très accueillante) et c’est un vrai régal.
Balade au bord de l’océan pour admirer le coucher de soleil.
Cette dernière étape va être plutôt tranquille. On commence par une zone de travaux assez difficile, mais heureusement, les ouvriers n’ont pas encore commencé à travailler. Nous voici rapidement au bord du lac Yelcho, paradis des pécheurs. Nous avons aussi un beau volcan enneigé au dessus de nos têtes (Volcan Corcovado). Passage sur le pont Yelcho, coups d’œil sur Puerto Cardenas et là, belle surprise : la route est goudronnée jusqu’à Chaiten. Il ne reste plus qu’à se laisser glisser vers Chaiten. On savoure nos dernier km, on traîne pour admirer encore ces beaux paysages et cette belle route sans voiture ou presque.
Arrivée à Chaiten vers 14h00. Nous sommes au bord de l’océan Pacifique ! Le port nous semble minuscule. Le village a été reconstruit après l’éruption du volcan Chaiten de mai 2008. L’ancien Chaiten ayant été entièrement recouvert par des cendres, 4 000 personnes ont du être évacuées. L’ancien village est abandonné mais certains habitants tentent de revenir. Il y a toujours des fumeroles sur le sommet du volcan et surtout les traces de l’éruption sont encore bien visibles sur la forêt.
Installation à l’unique camping ‘Ruta 7 », balade dans le village. On goûte les empanadas aux fruits de mer. Pas mal pour accompagner la bière. Le soir nous goûtons à la « pailla marina » de Marita Estrella (un petit bistro-resto proche du camping avec une charmante Marita très accueillante) et c’est un vrai régal.
Balade au bord de l’océan pour admirer le coucher de soleil.
Jeudi 11 février : Journée farniente. Pour moi, ce sera balade au bord de l’océan, sieste et baignade. Il faut pas mal marcher pour atteindre la plage car il faut d’abord franchir une zone envahie par de nombreux bois rejetés par l’océan. En soirée, nous retrouvons la bonne cuisine et le sourire de Marita avant de partir nous balader vers le port. Encore un très beau coucher de soleil.
Vendredi 12 février (21 km, D+ 150 m) : nous embarquons sur le bateau « Jascaf » de la Naviera Austral en début de matinée pour rejoindre Puerto Montt. L’embarquement est assez long car le bateau est plein. Il y a aussi des voitures, des engins de chantier et bien sûr des vélos. Le mauvais temps va alterner avec de belles éclaircies et nous passerons plus de temps en cabine que sur le pont car c’est bien venté !
Nous débarquons vers 20H00. Nous sommes un peu inquiets car il pleut, la nuit va vite arriver et nous devons rejoindre l’aéroport. Tout commence par de belles montées et il faut traverser Puerto Montt, une vraie ville avec beaucoup de circulation.
Les explications des autochtones ne sont pas très précises car évidemment, l’aéroport est éloigné de la ville. On va avoir pas mal de difficultés d’orientation mais nous atteindrons finalement l’aéroport vers 22h00, sains et saufs après avoir parcouru 20 km de nuit, sous la pluie et au milieu des voitures, avec même un bout d’autoroute ! On se commande des empanadas, mais rien à voir avec ceux de Marita. On a l’impression qu’on nous sert des échantillons !
Il ne nous reste plus qu’à trouver un coin tranquille pour passer la nuit et préparer nos vélos et nos bagages pour l’avion. On fait même les poubelles pour trouver un peu de carton. Heureusement, nous avions aussi quelques accessoires utiles au fond de nos sacoche : mousse, gros scotch, film étirable…
Samedi 13 février : Embarquement sans problème pour Santiago. Tiens, cette fois la compagnie LAN ne fait pas payer de surpoids pour nos vélos. Arrivée en fin de matinée à l’aéroport de Santiago que nous commençons à bien connaître. On décide de faire filmer nos vélos pour faciliter le déplacement en taxi et aussi parce que nous ne voulons pas passer trop de temps à Santiago pour rechercher des cartons de bonne dimension.
Installation chez des jeunes français (Florent et Philo) qui nous prêtent leur appartement, particulièrement bien situé, dans un quartier tranquille (au dix huitième étage) avec le métro à proximité et un supermarché de l’autre côté de la rue. Florent et Philo sont partis en montagne, mais ils ont laissé les clés au gardien. Courses au supermarché (un vrai). On va pouvoir changer de menu ce soir !
Installation chez des jeunes français (Florent et Philo) qui nous prêtent leur appartement, particulièrement bien situé, dans un quartier tranquille (au dix huitième étage) avec le métro à proximité et un supermarché de l’autre côté de la rue. Florent et Philo sont partis en montagne, mais ils ont laissé les clés au gardien. Courses au supermarché (un vrai). On va pouvoir changer de menu ce soir !
Dimanche 14 février : Journée visite de Santiago, en partie à pied et en partie en métro. Le matin : visite du centre avec le Palais de la Moneda, la place de armas, le marché central (aux poissons et fruits de mer), le marché aux fleurs bien particulier car c’est la St Valentin (el dia del amor !). Déjeuner au marché avec des fruits de mer et l’ambiance « marché ». L’après midi, nous montons vers le Cero Santa Lucia, colline aménagée pour la balade. Beaucoup de couples avec le traditionnel bouquet de fleurs ou le ballon spécial St Valentin. Traversée à pied du quartier « Brasil » bien typique, pour nous rendre au musée de la Mémoire. Beaucoup d’émotions dans ce musée qui retrace tous les moments tragiques du coup d’état de Pinochet, les arrestations, tortures, disparitions, la solidarité internationale …
Retour à « notre » appartement. Nous arrivons juste avant nos hôtes qui reviennent d’un « plus de 4 000 m ». Il faut dire que la Cordillère des Andes est très proche de Santiago, même si nous avons du mal à apercevoir les sommets enneigés à cause de la brume liée à la pollution. Soirée de partage sympathique avec Florent et Philomène. Ils nous racontent leur expérience de vie au Chili et nous leur racontons notre périple sur la « Carretera ».
Retour à « notre » appartement. Nous arrivons juste avant nos hôtes qui reviennent d’un « plus de 4 000 m ». Il faut dire que la Cordillère des Andes est très proche de Santiago, même si nous avons du mal à apercevoir les sommets enneigés à cause de la brume liée à la pollution. Soirée de partage sympathique avec Florent et Philomène. Ils nous racontent leur expérience de vie au Chili et nous leur racontons notre périple sur la « Carretera ».
Lundi 15 février : embarquement pour Lyon, via Madrid. Arrivée à Lyon le mardi 16 janvier. Notre aventure australe se termine mais que de belles images dans la tête !
Un souhait : que la Patagonie chilienne garde son caractère authentique, que des projets tels que celui de constructions de barrages, notamment sur le Rio Baker soient définitivement abandonnés.
Un souhait : que la Patagonie chilienne garde son caractère authentique, que des projets tels que celui de constructions de barrages, notamment sur le Rio Baker soient définitivement abandonnés.
Et pour ceux qui attendent impatiemment la carte, la voici ci-dessous.
Vous pouvez aussi la télécharger sur google map :
https://www.google.com/maps/d/viewer?hl=fr&mid=zU9pol1xzl8s.kc4CGA8c4xqE
Il est possible aussi de télécharger le KMZ pour avoir la carte sur google earth et avoir les reliefs.
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