Nerri, descente intégrale de la Garonne (partie française)
Nerri est une expédition scientifique citoyenne qui a débuté le 5 mai dernier, mais aussi une descente intégrale de la Garonne (partie française). Elle a permis de rallier la source de la Garonne en kayak puis en canoë à la ville de Bordeaux 12 jours plus tard, tout en permettant la réalisation de 120 prélèvements d'eau pour en étudier la teneur en microplastique.
Quand : 01/05/2018
Durée : 12 jours
Durée : 12 jours
Carnet publié par lapagaiesauvage
le 09 août 2018
modifié le 17 sept. 2018
modifié le 17 sept. 2018
Mobilité douce
Précisions :
possibilité de s'y rendre en bus, en stop, mais difficile de le faire avec un canoë et le matos pour 12 jours d'autonomie
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Vue d'ensemble
Le topo : Descriptif général (mise à jour : 09 août 2018)
Le compte-rendu : Descriptif général (mise à jour : 09 août 2018)
Nerri, c'est qui ?
C'est d'abord, la Mère des Flots chez les inuits, mais c'est aussi...
Une descente intégrale de la Garonne, de l’organisation, du partage... Nerri a été une aventure humaine nécessitant un investissement bénévole important, rendue possible grâce à la contribution de nombreux donateurs !
Concernant l’équipe “Pagaies”, excepté pour un ou deux passages « techeu niqueu » gérés par Alex, notre Maestro du kayak, toute la descente s’est déroulée à quatre pagayeurs. Alex et Clément auront été de toutes les étapes, Johann alias JBach notre vidéaste embarqué aura effectué la presque intégralité de la descente également. Le dernier siège aura respectivement été occupé par Lise, Manon puis Phil. La dernière journée aura été notre petite « apothéose » où les fidèles de La Pagaie Sauvage à savoir Benoît, Sara, Thomas, Lucille et Élodie se sont aussi mis à l’eau pour participer à l’aventure lors d’une conclusion Bordelaise joyeuse et ensoleillée !
Une mention spéciale à Lise et Élodie qui auront été “Logistic’s girls” et à Alex, le “chargé de com” adepte du #hastag !
Le matériel avec nous :
Comment être en autonomie avec pour seules “montures” nos canoës ? Un des casses tête de l’organisation ! Nous avions prévu un “point de ravitaillement” à Toulouse pour changer de canoës, il nous fallait donc gérer notre matériel pour respectivement 5, puis 7 jours d’autonomie.
Prélèvements, nourriture, vêtements, matériel de bivouac… nous avons opté pour les sacs étanches pour caler tout notre barda :
- Un sac de 20L par personne pour les affaires personnelles + un sac de matériel vidéo pour JBach (appareil, batteries, drone…)
- Un sac contenant toute la nourriture et le matériel de cuisine
- Un sac contenant le matériel “scientifique” à savoir les flacons et les filets à prélèvements
- Un sac contenant duvets et matelas de sol
- Un sac pour les tentes (et généralement le reste des affaires trempées !)
Quelques sangles et le tour était joué ! Matériel minimaliste et équilibre précaire mais au final, c’est passé, bien que nous fussions un peu à l’étroit sur les kayaks. Au fil de la descente le stock de nourriture diminuait certes, mais les prélèvements se succédant, le chargement augmentait ! Sur l’eau ça ne change pas grand-chose, quand il s’agit de porter c’est une autre affaire...
Vous avez dit "zéro déchet" ?
L’objectif de cette expédition était également de limiter les déchets tout en utilisant des aliments issus de l’agriculture biologique. Contrat rempli grâce à l’ingéniosité de Lise et de son déshydrateur, ainsi qu’aux apports de La Vrac Mobile en produits locaux, bio et sans emballage !
Les petits déjeuners (mélange de céréales), déjeuners et dîners (plats déshydratés) et encas (barres de céréales) ont tous été confectionnés en amont puis stockés dans des tissus « maisons » imprégnés de cire d’abeille les rendant imperméables : les beeswraps. Ces repas plutôt simples à confectionner ont aussi le mérite d’être plus « goûtus » et vivants que du lyophilisé ! A quelques exceptions près (une petite tablette de chocolat achetée sur le chemin…) l’objectif zéro déchet fût un succès à nos yeux.
Et la logistique alors ?
La nourriture, le matériel, les partenaires, la communication… La “logistique” d’un projet comme celui-ci nécessite une grosse préparation en amont, en particulier quand tous les acteurs sont bénévoles et travaillent à côté !
Concernant l’organisation propre à la descente, un premier repérage cartographique a été fait pour identifier les barrages et autres obstacles à la navigation. Une fois la descente dessinée pour 12 jours, nous avons prévu nos étapes, d’abord 30 kilomètres par jour (le temps de se mettre en jambes !) puis 45 kilomètres.
Le matériel et la nourriture ont été préparés dans les locaux de La Pagaie Sauvage à Pau, puis il a fallu acheminer une partie du matériel à Toulouse avant de se rendre au départ côté espagnol pour nos premiers prélèvements à pied. Le “Jumpy” laissé au départ puis récupéré lorsque les crues ont stoppé notre progression en kayak nous aura aussi été bien utile ! Toute une organisation on vous dit !
Canoë et kayak !
Nous avons dans un premier temps opté pour des kayaks gonflables, gentiment mis à disposition par notre partenaire Itiwit. Ces kayaks ont l’avantage d’être faciles à transporter (compressés) et légers à porter ! Les nombreux barrages sur la première partie de l’itinéraire justifiaient largement leur utilisation.
Arrivés à Toulouse, les kayaks ont été remplacés par des canoës en durs. Plus de vitesse et plus d’espace à bord pour des étapes plus longues et (sur le papier…) moins exigeantes en termes de portages ! Un de ces canoës en bois appartient aux bénévoles l’association, l’autre nous a généreusement été prêté par l’Eskimo Kayak Club de Lourdes. Nos véhicules flottants nous auront mené à bon port !
PS : Canoë ou kayak, quelle différence ? Le kayak se pratique assis avec une pagaie double, le canoë à genoux avec une pagaie simple.
Météo : Un soleil... pluvieux !
On ne va pas s’en cacher, côté météo ce n’était pas la panacée ! Le mois de mai est souvent « mitigé », cela s’est vérifié plus que d’usage. Nos 12 jours de descente ont été rythmés par les espoirs d’éclaircies et de beau temps, finalement noyés sous les orages, averses et autres brouillards. Un bel orage a fait déborder la Garonne au jour 2, et nous avons pu constater qu’une rivière monte vite mais descend lentement ! Un peu de pluie sur l’eau ce n’est a priori pas un souci, mais quand on ne parvient pas à sécher le matériel (et surtout les tentes !) plusieurs jours d’affilée, on se met à rêver de sécheresse et de coups de soleil. Heureusement la conclusion et l’arrivée à Bordeaux auront été ensoleillées !
Nous avons dans un premier temps opté pour des kayaks gonflables, gentiment mis à disposition par notre partenaire Itiwit. Ces kayaks ont l’avantage d’être faciles à transporter (compressés) et légers à porter ! Les nombreux barrages sur la première partie de l’itinéraire justifiaient largement leur utilisation.
Arrivés à Toulouse, les kayaks ont été remplacés par des canoës en durs. Plus de vitesse et plus d’espace à bord pour des étapes plus longues et (sur le papier…) moins exigeantes en termes de portages ! Un de ces canoës en bois appartient aux bénévoles l’association, l’autre nous a généreusement été prêté par l’Eskimo Kayak Club de Lourdes. Nos véhicules flottants nous auront mené à bon port !
PS : Canoë ou kayak, quelle différence ? Le kayak se pratique assis avec une pagaie double, le canoë à genoux avec une pagaie simple.
Météo : Un soleil... pluvieux !
On ne va pas s’en cacher, côté météo ce n’était pas la panacée ! Le mois de mai est souvent « mitigé », cela s’est vérifié plus que d’usage. Nos 12 jours de descente ont été rythmés par les espoirs d’éclaircies et de beau temps, finalement noyés sous les orages, averses et autres brouillards. Un bel orage a fait déborder la Garonne au jour 2, et nous avons pu constater qu’une rivière monte vite mais descend lentement ! Un peu de pluie sur l’eau ce n’est a priori pas un souci, mais quand on ne parvient pas à sécher le matériel (et surtout les tentes !) plusieurs jours d’affilée, on se met à rêver de sécheresse et de coups de soleil. Heureusement la conclusion et l’arrivée à Bordeaux auront été ensoleillées !
Sensibilisation et rencontre :
Étudier les microplastiques c’est bien, en parler c’est mieux ! Nerri était aussi l’occasion d’échanger sur les activités de la Pagaie Sauvage et l’importance de prendre en compte les microplastiques dans nos rivières. Plusieurs articles de presse ont été écrits à l’occasion de cette descente, un stand a été mis en place à Portet sur Garonne où une équipe de télévision s’est déplacée, et surtout nous avons pu parler « microplastiques » avec tous les usagers rencontrés, notamment les bénévoles de l’association Champ d’action venus réaliser une collecte de déchets. Les conférences espérées n’ont pas eu lieu, mais ce n’est que partie remise !
L’itinérance, c’est aussi des rencontres. Une pensée particulière à ceux qui nous ont offert un point d’eau, un peu d’électricité pour recharger les batteries, un café ou encore des lasagnes ! Cette générosité simple et spontanée nous rappelle que l’aventure est humaine avant tout !
Les portages....
Pas de rivière sans barrages ! et à canoë barrage rime (trop) souvent avec portages ! Au final, nos bras ont été plus sollicités que prévu… Sur la première partie, les barrages ont aisément été franchis avec nos kayaks gonflables itiwit, et surtout car plusieurs barrages ont été passés en véhicule lors de la grosse crue. A partir de Toulouse ce fut une autre histoire… Un long portage dans la ville rose, puis une journée « épique » avec le contournement de la centrale de Golfech, en portant nos 2 canoës et tout le matériel de l’expédition sur plus d’un kilomètre avant de rejoindre le canal du midi (sans courant donc) et ses multiples écluses… On en a presque oublié qu’il avait fait plutôt beau ce jour là !
Étudier les microplastiques c’est bien, en parler c’est mieux ! Nerri était aussi l’occasion d’échanger sur les activités de la Pagaie Sauvage et l’importance de prendre en compte les microplastiques dans nos rivières. Plusieurs articles de presse ont été écrits à l’occasion de cette descente, un stand a été mis en place à Portet sur Garonne où une équipe de télévision s’est déplacée, et surtout nous avons pu parler « microplastiques » avec tous les usagers rencontrés, notamment les bénévoles de l’association Champ d’action venus réaliser une collecte de déchets. Les conférences espérées n’ont pas eu lieu, mais ce n’est que partie remise !
L’itinérance, c’est aussi des rencontres. Une pensée particulière à ceux qui nous ont offert un point d’eau, un peu d’électricité pour recharger les batteries, un café ou encore des lasagnes ! Cette générosité simple et spontanée nous rappelle que l’aventure est humaine avant tout !
Les portages....
Pas de rivière sans barrages ! et à canoë barrage rime (trop) souvent avec portages ! Au final, nos bras ont été plus sollicités que prévu… Sur la première partie, les barrages ont aisément été franchis avec nos kayaks gonflables itiwit, et surtout car plusieurs barrages ont été passés en véhicule lors de la grosse crue. A partir de Toulouse ce fut une autre histoire… Un long portage dans la ville rose, puis une journée « épique » avec le contournement de la centrale de Golfech, en portant nos 2 canoës et tout le matériel de l’expédition sur plus d’un kilomètre avant de rejoindre le canal du midi (sans courant donc) et ses multiples écluses… On en a presque oublié qu’il avait fait plutôt beau ce jour là !
Point de vue prélèvements scientifique ?
L’objectif initial était de 150, au final ce sont 120 prélèvements qui ont été effectués. Les prélèvements se font préférentiellement de la berge et pendant 30 minutes pour filtrer suffisamment d’eau. Les crues ont quelques peu changé la donne et nous avons dû faire avec les moyens du bord ! Les arrêts étant beaucoup plus compliqués en canoës quand le niveau d’un fleuve dépasse la cime de certains arbres, nous avons espacé les points d’échantillonnage. La perte d’un filet à prélèvement sur la fin (bien joué Clément !) a rendu l’objectif plus compliqué encore.
Alors 120 prélèvements dans ces conditions, ce n’est finalement pas si mal ! Et pour le moment nous n’avons pas eu vu d’une telle campagne de prélèvement à l’échelle d’un fleuve, et encore moins en canoë !
Concernant notre ressenti sur la présence en microplastiques c’est assez simple : dès que des activités humaines sont présentes (habitations, villes, industries…), les plastiques suivent. Les premiers débris plastiques ont été trouvés côté espagnol, là où la Garonne semble encore saine. Tout au long de la descente des déchets plastiques ont pu être observés sur les berges, mention spéciale pour les échantillons effectués juste après la ville de Toulouse, au milieu de berges remplies de granules de plastiques…
Nous attendons avec impatience les résultats complets des analyses qui ont commencé le 28 juin dernier à nos côtés. Pour l’instant, sur les 11 échantillons analysés, seulement 2 ne contiennent pas de microplastiques, et il s’agit des prélèvements réalisés à la source… Pour le reste, PE (polyethylene), PP (polypropylène), CE (cellophane), PS (polystyrène) : la Garonne semble polymérisée, et quelque chose nous dit que nous n’avons pas ramer pour du beurre, mais bien pour du plastique !
L'un des premiers prélèvements à quelques kilomètres de la source de la Garonne
Nos flacons de prélèvement, 250ml d'eau de la Garonne filtrée
Plage recouvert de microplastique le long de la Garonne
Envie de descendre la Garonne en canoë ? contactez nous ou laissez un commentaire, on vous donnera tous les détails des différents portages obligatoires et rapides dont il faut se méfier