Rando bivouac dans le Jurassique Polonais

7 Avril

J'ai de bonnes sensations ce matin. Le sommeil a été profond et réparateur. Mon pied n'est pas douloureux et je ne ressens aucune gêne. Nous sommes en route à 8h45. C'est dimanche et il n'y a pas un chat dans le village. Nous le traversons rapidement et apercevons une jolie maison blanche, la "Chata Kocjana" (Chata signifie maison en bois, cabane). Il s'agit de la maison où a grandi Antoni Kocjan avant la Deuxième Guerre mondiale. Célèbre aviateur et pilote de chasse polonais pendant la guerre, mort à Auschwitz en 1944, sa maison a été conservée et elle est aujourd'hui un musée en sa mémoire.

Un peu plus haut, le château de Rabsztyn, datant du 14ème siècle, il présente une architecture gothique complètement différente des châteaux précédents. Là, ça sent vraiment le Moyen Âge ! Une extension plus récente sur la partie inférieure lui donne un look original. Nous passons un moment au pied du château, le visage dans le soleil, seul avec l'histoire.

Nous filons à travers les bois et entendons les cloches sonner dans le prochain village. C'est la messe dominicale, les gens sont sur leur 31 et pas grand monde ne manque à l'appel. Tout le village est réuni, à tel point que la moitié des gens sont à l'extérieur de l'église. En Pologne, c'est Dieu, Honneur et Patrie.
Une petite épicerie est ouverte et nous en profitons pour faire le plein d'eau et déguster quelques pâtisseries locales. Nous chargeons 3 litres d'eau, ce qui nous permettra aussi d'assurer le repas de ce midi et de pouvoir tirer jusqu'à une rivière repérée sur la carte à environ 3h de marche. Là-bas, nous referons le plein pour assurer le bivouac de ce soir.
À la pause déjeuner, nous faisons un brin de causette avec deux randonneurs à vélo aperçus la veille. Ils font également le chemin mais en vélo gravel, les premiers randonneurs du séjour.
Nous arrivons aux ruines du château de Bydlin, détruit pendant la guerre. Seuls les vestiges d'une partie de la façade ont survécu. Autour, une reconstitution des tranchées dans lesquelles les soldats se planquaient, ainsi que des abris de fortune creusés dans les collines. Ils s'y réfugiaient recroquevillés à plusieurs autour d'un petit four à bois. Il est difficile de s'imaginer cette horrible période encore pas si lointaine.

Comme prévu, nous faisons le plein à la rivière. Pour cela, nous avons un filtre et des poches à eau qui nous offrent une capacité de 4 litres. Il fait chaud, nous transpirons comme des chameaux. Il nous faut boire et assurer au moins 4 litres nécéssaires pour le bivouac. Nous repartons chargés comme des mules !

Le plan est de bivouaquer avant d'arriver au village de Smoleń où le château de Pilcza nous attend. Vers 17h30, nous décidons de prendre le temps pour établir le campement.