Traversée des Pyrénées par la HRP
Pour les plus connues il y a 3 grandes façons de traverser les Pyrénées : le GR10 en France, le GR11 en Espagne et la Haute Randonnée des Pyrénées qui trace son propre itinéraire tantôt en Espagne, tantôt en France avec ponctuellement des petits tronçons de GR10 et de GR11. C’est pour son aspect plus engagé que j’ai choisi la HRP. Ma traversée des Pyrénées s’est faite de la Méditerranée à l’Océan via la Haute Randonnée des Pyrénées (HRP) réalisée sur 2 ans : la 1ère moitié en 2019 jusqu’à Bagnères-de-Luchon et l’autre moitié en 2020.
Le film complet de ce récit est sur ma page Facebook « 72 rayons d’espoir contre la maladie de Crohn » ainsi que bien d’autres itinérances à pied, à vélo, passées et à venir.
Bonne lecture et n'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions sur l'itinéraire.
Lien vers le film
1ère partie Banyuls-sur-Mer - Bagnères-de-Luchon : https://youtu.be/SPzDg-_aT2s
2ème partie Bagnères-de-Luchon - Hendaye : https://youtu.be/kaZ0yZmfDxc
Le film complet de ce récit est sur ma page Facebook « 72 rayons d’espoir contre la maladie de Crohn » ainsi que bien d’autres itinérances à pied, à vélo, passées et à venir.
Bonne lecture et n'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions sur l'itinéraire.
Lien vers le film
1ère partie Banyuls-sur-Mer - Bagnères-de-Luchon : https://youtu.be/SPzDg-_aT2s
2ème partie Bagnères-de-Luchon - Hendaye : https://youtu.be/kaZ0yZmfDxc
When : 7/13/19
Length : 26 days
Length : 26 days
Guidebook created by JB_Dijon
on 12 Sep 2019
updated on 07 Mar 2021
updated on 07 Mar 2021
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Guidebook : Pic Carlit - Andorre (updated : 07 Mar 2021)
Description :
J11 (23/07) : Très belle étape qui passe par le pic Carlit. La descente par le versant Ouest avec un sac chargé est moins problématique que je l'aurai crue. D+1093 D- 1126. Nuitée dans la cabane de Cortal Rosso, totalement seul, aucun passage sur la piste à proximité.
J12 (24/07) : Petite étape. Dans la continuité de la descente amorcée depuis Portella de Lanos pour rejoindre l'Hospitalet-près-l'Andorre, porte d'entrée dans les Pyrénées Ariègeoise. D+98 D-731. Hospitalet-près-l'Andorre, nuitée au Gîte "l'Hospitalité", réservé pour retrouver un peu de confort car fatigué et manque de temps pour débuter étape suivante. Bon accueil, chambre individuelle 30€, propre. La petite épicerie à proximité et qui fait aussi bar-snack a un choix plutôt limité.
J13 (25/07) : Très belle étape, sans doute l'une des plus belles depuis mon départ. En revanche assez fatigante, car elle se pratique beaucoup sur blocs d'éboulis plus ou moins stable. D+1292 D-566. Nuitée bivouac derrière le refuge du Rulhe. Il y avait 9 tentes, mais j'étais le seul à dîner en autonomie (tous au refuge). Un peu venté, mais jolie vue sur les montagnes.
J14 (26/07) : Étape agréable, néanmoins je commence à m'accoutumer aux paysages de montagnes, donc beau mais pas exceptionnel. La montée pour rejoindre la crête s'est avérée pentue ! D+1070 D-1013, mais avec un petit détour d'une heure. Nuitée au Refugi de la Coms de Jan, 2 pièces, mais finalement j'ai planté ma tente, car un groupe d'une dizaine de randonneurs (au demeurant très sympathique) a débarqué. Pluie et éclairs dans la nuit.
J15 (27/07) : Petite étape car sous l'orage et la pluie. Je suis arrivé trempé de la tête aux pieds. D+583 D-809. Refuge Sorteny. J'ai pris déjeuner, dîner, nuitée, petit déj pour reprendre des forces. Très bon refuge propre, bonne cuisine, tenu par des femmes sympathiques.
J12 (24/07) : Petite étape. Dans la continuité de la descente amorcée depuis Portella de Lanos pour rejoindre l'Hospitalet-près-l'Andorre, porte d'entrée dans les Pyrénées Ariègeoise. D+98 D-731. Hospitalet-près-l'Andorre, nuitée au Gîte "l'Hospitalité", réservé pour retrouver un peu de confort car fatigué et manque de temps pour débuter étape suivante. Bon accueil, chambre individuelle 30€, propre. La petite épicerie à proximité et qui fait aussi bar-snack a un choix plutôt limité.
J13 (25/07) : Très belle étape, sans doute l'une des plus belles depuis mon départ. En revanche assez fatigante, car elle se pratique beaucoup sur blocs d'éboulis plus ou moins stable. D+1292 D-566. Nuitée bivouac derrière le refuge du Rulhe. Il y avait 9 tentes, mais j'étais le seul à dîner en autonomie (tous au refuge). Un peu venté, mais jolie vue sur les montagnes.
J14 (26/07) : Étape agréable, néanmoins je commence à m'accoutumer aux paysages de montagnes, donc beau mais pas exceptionnel. La montée pour rejoindre la crête s'est avérée pentue ! D+1070 D-1013, mais avec un petit détour d'une heure. Nuitée au Refugi de la Coms de Jan, 2 pièces, mais finalement j'ai planté ma tente, car un groupe d'une dizaine de randonneurs (au demeurant très sympathique) a débarqué. Pluie et éclairs dans la nuit.
J15 (27/07) : Petite étape car sous l'orage et la pluie. Je suis arrivé trempé de la tête aux pieds. D+583 D-809. Refuge Sorteny. J'ai pris déjeuner, dîner, nuitée, petit déj pour reprendre des forces. Très bon refuge propre, bonne cuisine, tenu par des femmes sympathiques.
Report : Pic Carlit - Andorre (updated : 07 Mar 2021)
III. Solitude, Émerveillement, Orage
L’ascension du Carlit débuta par la contemplation de son pic à mesure que je m’en approchais. Et, progressivement mon regard s’en détacha pour se porter derrière, car avec l’altitude apparu un étang, puis deux, puis trois… jusqu’à ce que j’arrête de les dénombrer. Le paysage fut d’autant plus splendide que je bénéficiais de la lumière dorée de l’aurore, tout en jouissant en même temps de la fraicheur matinale sur un sentier déserté par les randonneurs au réveil plus tardif. Bien qu’étant mis en garde juste au moment de m’élancer, la descente par le pierrier du versant ouest du Carlit n'a posé aucune difficulté. Il est vrai que la haute randonnée des Pyrénées, plutôt généreuse en passages techniques, a déjà eu l’occasion de me mettre à contribution à de multiples reprises pour le meilleur comme pour le pire…
Après avoir traversé l’étang de Lanoux par son barrage et franchi le col du même nom, j’entame une très longue descente vers la vallée de l’Hospitalet. Je décide de m’arrêter à mi parcours à la rustique cabane de Cortal Rosso qui surplombe un vallon aux montagnes dénuées de l’empreinte de l’homme. C’est dans ce cadre idyllique que pour la première fois je ressenti la solitude. Peut-être parce que ici justement, à la différence de mes précédentes randonnées en vélo, je suis loin de toute forme de civilisation. Mais aussi sans doute parce que mes discussions avec les autres randonneurs sont éphémères, s’apparentant à de la courtoisie. Un peu comme si pour certains la marche s’accompagnait d’une plongée dans des pensées dont il serait difficile de s’extirper, ou encore de façon plus pragmatique pour les montagnards, efficacité ne rimerait pas avec bavardages. Quelles que soient les raisons, aussi multiples soient-elles, je réalise que dorénavant, en plus de l’effort physique et les soucis de santé, je devrai composer avec la solitude.
Après une bonne nuit allongé à même le sol « dans ma cabane bunker » dans le silence et l’obscurité la plus complète, j’atteignis la petite commune de l’Hospitalet-prés-l'Andorre. Ravitaillement fait pour une autonomie des quatre prochaines journées, à la fois trop tard et trop fatigué pour entamer la prochaine étape, je loue une chambre grand luxe au gite « l’Hospitalité » : toilettes, douche avec eau chaude, un lit, des prises électriques… pour mon plus grand bien me voila renoué, le temps de quelques heures, avec le confort de l’homme moderne.
Le parcours du lendemain entre l’Hospitalet-prés-l’Andorre et le refuge du Rulhe fut à mes yeux, le plus beau depuis le départ. A chaque détour d’un relief c’est un nouveau lac qui apparait, dont la surface caressée par les rayons du soleil, me renvoient mille scintillements. Tel un diamant aux reflets insaisissables, chaque lac est relié au suivant par un cours d’eau aux splendides cascades, formant ainsi un inestimable collier de pierres précieuses. Envouté devant tant de beauté, je me dis, qu’aujourd’hui la nature s’est dotée de ses plus beaux apparats pour qui ferait l’effort de la connaître un peu mieux en venant s'aventurer dans ses hauteurs reculées. Cette nuit là le vent en gardien conservant bien jalousement la « femme aux joyaux » chercha à se venger de qui l’aurait aperçue soufflant furieusement sur ma tente. Mais il ne m’atteignit pas et je m’endormis sereinement en rêvant à ma rencontre du jour.
Le jour suivant, ma quête, pour rejoindre le hameau de El Serrat, fut interrompue à la salutaire « cabana Sorda » qui me préserva de la pluie d’un orage grondant aux alentours. Après un diner dans la cabane partagée avec une dizaine d’Andorrans visiblement déterminés à veiller pour leur dernière soirée de randonnée, je plante la tente à proximité dans l’espoir de retrouver un peu de quiétude pour me reposer. La nuit fut de courte durée car à peine eu-je trouvé le sommeil que la pluie s’abattit pour la première fois sur ma toile de tente en laquelle je n’ai qu’une confiance limitée tant son montage est délicat et au final insatisfaisant. Puis les éclairs s’en mêlèrent m’inondant régulièrement de leur lumière d’une fraction de seconde, mais d’une intensité telle que je les percevais les yeux fermés. Mon sac était fait, dans le cas où les choses se gâteraient je me tenais prêt à rejoindre la cabane, où les Andorrans inquiets de me savoir dehors par ce temps, m’avaient gardé un lit à disposition.
Je me mis en route dès les premières lueurs du jour pour profiter de la courte accalmie avant les averses de fin de matinée annoncées par la météo. La pluie se manifesta bien plus tôt et par intermittence. Les nuages descendaient toujours plus bas alors que dans le même temps je montais, et au moment de nous rencontrer le tonnerre gronda. Vivre un orage à plus de 2000 m d’altitude sur un sol minéral est une situation que je ne souhaite à personne. J’étais trop avancé pour rebrousser chemin. Angoissé, je senti naître en moi l'instinct de survie, et je forçai le pas tant que je pus sans m’arrêter jusqu’à atteindre, un peu par hasard, un petit abri de berger situé sur mon chemin sous le pic de Serrère.
Que faire ? Attendre ici à 2700 m ou, en définitive, je ne sais pas si je suis réellement protégé de la foudre ? Ou bien franchir le col que j’aperçois 30 m plus haut pour redescendre le plus vite possible au refuge gardé ? L’orage faisant des va-et-vient j’ai profité qu’il semblait s’être écarté un peu plus que les autres fois pour reprendre la route. C’est trempé de la tête aux pieds, mais soulagé, que j’arrive au refuge de Sorteny. D’ailleurs dans les prochains jours mes chaussures mouillées ne manquèrent pas de me rappeler ce fâcheux épisode…
Ma demi pension, la première depuis mon départ, me fit réaliser que la vie au refuge, au regard de l’itinérance en autonomie ne se limite pas à porter un sac moins lourd c’est aussi :
- Ne rien faire si ce n’est d’arriver à l’heure pour l’apéritif (pas de tente à monter-démonter, pas de cuisine, pas de vaisselle, pas d’eau à gérer…) ;
- Bien manger, des produits frais et en quantité (pas de graines ni d’aliments déshydratés…) ;
- Se couper de l’environnement naturel de la montagne (pluie, vent, animaux, …).
Dans un milieu où tout est exclusivement voué à procurer aux hôtes un repos réparateur, je décide de m’octroyer à l’avenir ce plaisir revivifiant lorsque la fatigue commencera à nouveau à filtrer avec l’épuisement.
Le jour suivant, en pleine forme, le sac allégé par un besoin imminent de ravitaillement, tout me paru plus facile. Seul bémol au tableau, je laissais derrière moi deux confrères fort sympathiques de la traversée des Pyrénées contraints d’arrêter momentanément quelques jours, et avec qui je partageais, au gré des rencontre, les difficultés passées et à venir. Sans doute les récentes mésaventures de l’orage, et le sentiment de continuer dorénavant plus seul que je ne pus l’être, me firent éprouver un curieux soulagement au col frontière Arbella, me sentant pour ainsi dire, chez moi. Cela était sans compter sur les Pyrénées ariègeoises aux caractéristiques montagnardes...
Le film complet est sur ma page Facebook « 72 rayons d’espoir contre la maladie de Crohn » ainsi que bien d’autres itinérances à pied, à vélo, passées et à venir, dont le prochain défi : apprendre la randonnée hivernale avec une pulka
L’ascension du Carlit débuta par la contemplation de son pic à mesure que je m’en approchais. Et, progressivement mon regard s’en détacha pour se porter derrière, car avec l’altitude apparu un étang, puis deux, puis trois… jusqu’à ce que j’arrête de les dénombrer. Le paysage fut d’autant plus splendide que je bénéficiais de la lumière dorée de l’aurore, tout en jouissant en même temps de la fraicheur matinale sur un sentier déserté par les randonneurs au réveil plus tardif. Bien qu’étant mis en garde juste au moment de m’élancer, la descente par le pierrier du versant ouest du Carlit n'a posé aucune difficulté. Il est vrai que la haute randonnée des Pyrénées, plutôt généreuse en passages techniques, a déjà eu l’occasion de me mettre à contribution à de multiples reprises pour le meilleur comme pour le pire…
Après avoir traversé l’étang de Lanoux par son barrage et franchi le col du même nom, j’entame une très longue descente vers la vallée de l’Hospitalet. Je décide de m’arrêter à mi parcours à la rustique cabane de Cortal Rosso qui surplombe un vallon aux montagnes dénuées de l’empreinte de l’homme. C’est dans ce cadre idyllique que pour la première fois je ressenti la solitude. Peut-être parce que ici justement, à la différence de mes précédentes randonnées en vélo, je suis loin de toute forme de civilisation. Mais aussi sans doute parce que mes discussions avec les autres randonneurs sont éphémères, s’apparentant à de la courtoisie. Un peu comme si pour certains la marche s’accompagnait d’une plongée dans des pensées dont il serait difficile de s’extirper, ou encore de façon plus pragmatique pour les montagnards, efficacité ne rimerait pas avec bavardages. Quelles que soient les raisons, aussi multiples soient-elles, je réalise que dorénavant, en plus de l’effort physique et les soucis de santé, je devrai composer avec la solitude.
Après une bonne nuit allongé à même le sol « dans ma cabane bunker » dans le silence et l’obscurité la plus complète, j’atteignis la petite commune de l’Hospitalet-prés-l'Andorre. Ravitaillement fait pour une autonomie des quatre prochaines journées, à la fois trop tard et trop fatigué pour entamer la prochaine étape, je loue une chambre grand luxe au gite « l’Hospitalité » : toilettes, douche avec eau chaude, un lit, des prises électriques… pour mon plus grand bien me voila renoué, le temps de quelques heures, avec le confort de l’homme moderne.
Le parcours du lendemain entre l’Hospitalet-prés-l’Andorre et le refuge du Rulhe fut à mes yeux, le plus beau depuis le départ. A chaque détour d’un relief c’est un nouveau lac qui apparait, dont la surface caressée par les rayons du soleil, me renvoient mille scintillements. Tel un diamant aux reflets insaisissables, chaque lac est relié au suivant par un cours d’eau aux splendides cascades, formant ainsi un inestimable collier de pierres précieuses. Envouté devant tant de beauté, je me dis, qu’aujourd’hui la nature s’est dotée de ses plus beaux apparats pour qui ferait l’effort de la connaître un peu mieux en venant s'aventurer dans ses hauteurs reculées. Cette nuit là le vent en gardien conservant bien jalousement la « femme aux joyaux » chercha à se venger de qui l’aurait aperçue soufflant furieusement sur ma tente. Mais il ne m’atteignit pas et je m’endormis sereinement en rêvant à ma rencontre du jour.
Le jour suivant, ma quête, pour rejoindre le hameau de El Serrat, fut interrompue à la salutaire « cabana Sorda » qui me préserva de la pluie d’un orage grondant aux alentours. Après un diner dans la cabane partagée avec une dizaine d’Andorrans visiblement déterminés à veiller pour leur dernière soirée de randonnée, je plante la tente à proximité dans l’espoir de retrouver un peu de quiétude pour me reposer. La nuit fut de courte durée car à peine eu-je trouvé le sommeil que la pluie s’abattit pour la première fois sur ma toile de tente en laquelle je n’ai qu’une confiance limitée tant son montage est délicat et au final insatisfaisant. Puis les éclairs s’en mêlèrent m’inondant régulièrement de leur lumière d’une fraction de seconde, mais d’une intensité telle que je les percevais les yeux fermés. Mon sac était fait, dans le cas où les choses se gâteraient je me tenais prêt à rejoindre la cabane, où les Andorrans inquiets de me savoir dehors par ce temps, m’avaient gardé un lit à disposition.
Je me mis en route dès les premières lueurs du jour pour profiter de la courte accalmie avant les averses de fin de matinée annoncées par la météo. La pluie se manifesta bien plus tôt et par intermittence. Les nuages descendaient toujours plus bas alors que dans le même temps je montais, et au moment de nous rencontrer le tonnerre gronda. Vivre un orage à plus de 2000 m d’altitude sur un sol minéral est une situation que je ne souhaite à personne. J’étais trop avancé pour rebrousser chemin. Angoissé, je senti naître en moi l'instinct de survie, et je forçai le pas tant que je pus sans m’arrêter jusqu’à atteindre, un peu par hasard, un petit abri de berger situé sur mon chemin sous le pic de Serrère.
Que faire ? Attendre ici à 2700 m ou, en définitive, je ne sais pas si je suis réellement protégé de la foudre ? Ou bien franchir le col que j’aperçois 30 m plus haut pour redescendre le plus vite possible au refuge gardé ? L’orage faisant des va-et-vient j’ai profité qu’il semblait s’être écarté un peu plus que les autres fois pour reprendre la route. C’est trempé de la tête aux pieds, mais soulagé, que j’arrive au refuge de Sorteny. D’ailleurs dans les prochains jours mes chaussures mouillées ne manquèrent pas de me rappeler ce fâcheux épisode…
Ma demi pension, la première depuis mon départ, me fit réaliser que la vie au refuge, au regard de l’itinérance en autonomie ne se limite pas à porter un sac moins lourd c’est aussi :
- Ne rien faire si ce n’est d’arriver à l’heure pour l’apéritif (pas de tente à monter-démonter, pas de cuisine, pas de vaisselle, pas d’eau à gérer…) ;
- Bien manger, des produits frais et en quantité (pas de graines ni d’aliments déshydratés…) ;
- Se couper de l’environnement naturel de la montagne (pluie, vent, animaux, …).
Dans un milieu où tout est exclusivement voué à procurer aux hôtes un repos réparateur, je décide de m’octroyer à l’avenir ce plaisir revivifiant lorsque la fatigue commencera à nouveau à filtrer avec l’épuisement.
Le jour suivant, en pleine forme, le sac allégé par un besoin imminent de ravitaillement, tout me paru plus facile. Seul bémol au tableau, je laissais derrière moi deux confrères fort sympathiques de la traversée des Pyrénées contraints d’arrêter momentanément quelques jours, et avec qui je partageais, au gré des rencontre, les difficultés passées et à venir. Sans doute les récentes mésaventures de l’orage, et le sentiment de continuer dorénavant plus seul que je ne pus l’être, me firent éprouver un curieux soulagement au col frontière Arbella, me sentant pour ainsi dire, chez moi. Cela était sans compter sur les Pyrénées ariègeoises aux caractéristiques montagnardes...
Le film complet est sur ma page Facebook « 72 rayons d’espoir contre la maladie de Crohn » ainsi que bien d’autres itinérances à pied, à vélo, passées et à venir, dont le prochain défi : apprendre la randonnée hivernale avec une pulka