Bonjour,
je vous propose un CR d'un ami et sélection photos et vidéos d'un WE en vélo de montagne arano-ariégeois avec une trace originale si ce n'est inédite.
Retrouvez l'intégrale ici
J1 : De Baguergue à la Cabane de Subera par le Col de Montoulieu, Port d'Orle, Col de la Core et Col du Soularil.
http://www.plani-cycles.fr/cr-topo/velo/vtt/tour-du-valier-j1-port-d-orle-et-col-du-soularil-0,1580,1,1,.htmlJ2 : de la Cabane de Subera à Baguergue par Estours, le Port d'Aula, Montgarri et le Pla de Beret
http://www.plani-cycles.fr/cr-topo/velo/vtt/tour-du-valier-j2-estours-port-d-aula-montgarri-0,1595,1,1,.html""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""
L’an dernier, Roland avait émis l’idée de faire le Tour du Mont Vallier sur 2 jours… un piège à cons diraient certains. Puis il y a de cela 3 semaines, je me suis promené du côté du Port d’Orle à pied, et la descente m’a semblé roulable. Il n’en fallait pas plus pour lancer la machine à plans stupides mais tellement réjouissants de Roland. Faut dire qu’avec Philippe, on l’a pas ralenti. Carto, veille sur le web et une trace principale est proposée. Elle regroupera des passages reconnus auparavant pour s’assurer de leur roulabilité (ou presque…) et des endroits inconnus «sur la carte ça passe ». Le départ se fera du Val d’Aran, et on sera en autonomie pour la nourriture avec nuit en cabane.
Nous serons 6 heureux forçats à arpenter ces chemins des mines du Val d’Aran et du Couserans : JPR31 en Steven Spielberg, Hon2 et son fidèle vélo (le divorce est entamé), Revel03 à l’affût des beaux passages, PBDA et ses chaussures de Blues Brother, Enez.vtt derrière ces lignes, et Rowel en GO.
Départ de Baguergues, samedi matin, 9h30. Une piste bien roulante longe la vallée d’Unhola, dans de belles prairies fleuries, avec une herbe respirant encore le printemps. Quelques izards nous saluent. On quitte cette piste roulante au bout d’une heure pour un chemin montant en épingle. Premier poussage- portage. Les sacs et les vélos sont lourds… 30 minutes plus tard, on débouche sur un large plateau. Le sentier redevient plus roulant mais toujours ardu, on arrive sous le Maubermé au Lac de Montoliu. Lac magnifique, pauses photos, cadre immense. On sent qu’on est partis pour faire du bon vélo de montagne. Puis on repart pour le Col de Montoliu, mi à pied mi sur la selle. Il est midi, ce sera le point culminant du WE. On décide de faire la pause bouffe au Port d’Orle, ½ heure plus tard selon mes prévisions.
2 heures plus tard, nous arrivons au port d’Orle, après une navigation pas évidente et peu roulante sur les croupes du secteur. Ce devient plus simple quand on rejoint les mines Deth Horcalh, une ancienne voie Decauville nous mène à l’horizontale vers le Port d’Orle. Ca roule mieux.
Repas à 14h00, certains ventres crient au scandale. Puis la descente nous tend les bras. Devant le regard sceptique de certains, je leur dit que j’ai enlevé tous les cailloux jusqu’en bas.
En fait, cette descente est assez cassante et parfois hachée. Mais le cadre est vraiment beau et il y a de très beaux passages de vélo. On rate la bifurcation pour la voie Decauville, mais de toute façon il est trop tard pour s’y engager.
A 16h00, on arrive au Parking de la Pucelle. Ravitaillement en énergie et eau, et on enchaîne sur la route pour le Col de la Core. 820 m de D+ au dessus. Ca avance chacun à son rythme. Arrivées en haut, c’est nuage et froid. Le dernier ravitaillement avant le dernier effort. On a hâte de suivre le sentier à flanc qui va nous mener à la chaleureuse cabane.
Cela n’est pas si simple que dans la mémoire à Roland, surtout avec 2000 m de D+ dans les pattes et 9h00 sur la selle.. Ca roule au début, puis poussage, portage, terrain humide, glissade. La forêt est sombre, dans le brouillard, on traverse des cirques d’une ambiance ariégeoise 100%. A la fin, belle portion sur sentier après le col de Soularil. La cabane est là, nichée dans le beau cirque de Subera. Il est 20h15…
A la cabane de Subira, un gigot grille dans la cheminée, c’est pour les bergers et les personnes ayant monté les chevaux la veille. Mais le feu est prêt ! On peut lâcher le cerveau pour ce soir.
Au menu, ce sera au choix aligot – échine de porc mariné, pâtes, lyophilisé selon ses envies.
A 22h30, tout le monde est dans le duvet.
A 5h30, les lumières du petit jour percent à travers les fenêtres. Je ne résiste pas à l’idée de voir le lever de soleil. Je pique l’APN à Roland qui digère son aligot et me ballade sur les bosses entourant la Jasse. L’ambiance est magique. Un à un, les cyclistes se lèvent. Petit déjeûner dans une ambiance calme et insouciante..On ne pense pas trop à ce qui nous attend... Les restes d’aligot et de cochon sont achevés, ce serait dommage de laisser ça au chien.
Départ à 8h15. Les VDMistes ne sont pas des lève tôt.
Le décrassage commence par une descente free ride dans les traces de vache. Le réveil est brutal, les vertèbres sont remises en place ! Puis on entre dans la forêt. On roule, glisse, porte le vélo, passe des torrents assez casse gueule, enjambe des arbres. Puis on retrouve un bon sentier en fond de vallon et débouchons sur une Jasse magnifique (Combe de l’Amech), c’est bucolique. Le sentier s’élargit pour rentrer dans une forêt de buis dense, c’est ludique est rapide. On rejoint une piste raide, avec des gros pavés après la conduite forcée, puis la route d’Estours à Couflens.
Il nous aura fallu faire une 1h30 pour parcourir ces 9 premiers km, de descente… On reste donc en Ariège.
Arrivés au pont, on arrime le chargement sur les vélos en mode montée, avec le max de poids sur le vélo. Il faut dire qu’on a devant nous 1720 m de D+ en 26 km… jusqu’au Port d’Aula la plus longue montée en continue jamais effectuée pour bcp d’entre nous. Il va falloir gérer avec la chaleur qui s’est invité. Mais quasiment tout le monde a parcouru cette montée, ça rassure plus ou moins.
Le début se passe sur le goudron jusqu’à Couflens, où on remplit les bidons pour boire et faire la cuisine à midi. On tourne à droite pour prendre la route régulière mais raide à 9% de moyenne sur les 8,4 km jusqu’au Col de Pause atteint après 1h40 de montée. Il fait chaud, l’ombre est très rare, c’est long. Heureusement peu de voitures. Roland en profite pour faire du bois.
Au col, on sort les réchauds, au menu pâte bolognaise, nouilles chinoises, purée et surtout une sieste de 10 min à l’ombre, avec un point de vue magnifique sur le Vallier. Halte bien réparatrice, comme dit Jean Pierre, le Port d’Aula, faut prendre son temps.
On remonte sur les montures pour entamer la piste. Plus que 700 m de D+ jusqu’au Col, et la pente s’adoucit. La piste fait de nombreuses épingles, bien plates. En prenant de l’altitude, on voit touts celles qu’on a passées, mentalement ça aide. Mais l’alti ne monte pas vite. Au refuge forestier de l’Etang d’Areu, on a prévu de remplir les outres. Bruno finit par nous trouver un point d’eau, en fait un tuyau de vidange coincé dans une trappe technique. Il fallait le trouver… dommage que l’ONF n’ait pas mis un point d’eau sur ce refuge fraîchement restauré, mais fermé. Ce jet vertical n’est pas très pratique pour remplir nos réservoirs, mais avec quelques notions de plomberie, on s’en sort.
On repart pour les 400 derniers mètres, dans ce paysage dont on ne se lasse pas (ou presque pas). Il faut persévérer et oublier ce mal de fesses renforcés par le poids des sacs et le fait de monter au train, sans à coups. Pour se soulager, certains coupent les épingles en portant le vélo.
15h10, 2270 m, Port d’Aula, Olla l’Espagne. Grosse pause pour les premiers arrivés, et les derniers emmenant les nuages avec eux, on ne s’attarde pas trop. Philippe nous guide dans la descente, qu’il a plusieurs fois parcourue mais jamais par le même endroit. Objectif, atteindre la Piste de Montgarri 700 m plus bas. Le début de la descente se passe en free ride lisse, puis ça s’enchaîne sur des sentiers plus ou moins bien marqués. Une descente qui roule globalement. Ca se fait rare ! Et c’est très agréable. Après avoir coupé la piste montant au Port de Salau, on rentre dans une partie inconnue. En fait, on suit le GR jusqu’à traverser la Noguera Pallaresa.
Il est 16h20, il nous reste 500 m de D+ et une vingtaine de km à parcourir. Allez, on y est presque. C’est sur une piste que l’on remontera ce torrent, au milieu de riches pâturages, le paysage est somptueux. On croise bien quelques 4x4 mais cela n’est pas gênant. Ca monte, ça descend, mais on avance bien, on profite. A un croisement, on opte pour aller voir Montgarri, ancien village abandonné dont l’église a été restaurée. Je signale que ce choix est avant tout culturel, bien que le mot « bar » inscrit sur une pancarte fasse exploser la moyenne horaire en 500 mètres.
On arrive au sanctuaire de Montgarri en passant sur un pont puis on pénètre dans la cour par un portique au milieu de touristes en 4x4. Pour nous, c’est un peu la relâche, des boissons fraîches, on tombe les Tee-shirt pour faire profiter aux touristes de l’effort qu’on a fourni. On donne à ce lieu le fumet assez intense du vélo de montagne. Pour couronner tout ça, je lâche involontairement quelques éructations liées à une réhydratation fraîche et trop rapide. Ainsi, nous nous retrouvons enfin seuls pour profiter des bancs ombragés, après une résistance et quelques insultes en Catalan qu’on n’a pas su traduire. Les bières et jus de fruits absorbés, on en profite pour visiter l’église, lieu de pèlerinage du secteur. Pour nous, le chemin de Croix n’était pas si terrible.
C’est reparti en remontant par une piste rive gauche la vallée. Là, ce n’est pas la vue du mot « bar » qui nous fait opter pour ce chemin, mais la vision de Suédoises sur ce versant par nos éclaireurs. Perso, j’ai pas vu de Suédoises, mais le parcours est très agréable. Les paysages s’ouvrent, on passe au pied du Vallon du Port d’Orle, on fait dos au Barlonguère recouvert de nuages, et la vue embrasse les Encantats et le cirque de Colomers. 1890 m, le dernier col, la dernière suée. Les lumières de fin d’après midi nous accueillent au Pla de Beret. Il ne devait rester plus que 3 km de descente, mais Cyrille et son cadre de vélo se sont une nouvelle fois embrouillés, jusqu’à la rupture. Un nouveau déchirement. Le dernier ? Il rejoindra Salardu par la route. Pour le reste du peloton, on enchaîne cette descente rapide sur piste, puis sur sentier. Baguergue. Il ne reste plus qu’une montée pour rejoindre la voiture. Il est 19h00. Les compteurs indiquent 119 km, entre 4500 m et 4800 m de D+, en deux journées de 11h00.
Ca y est, on l’a fait.
Quelques ablutions dans le torrent effectuées, on retrouve Cyrille à Salardu, avant de s’attabler sur une place animée de Vielha. Puis retour à Toulouse pour un atterrissage en douceur les jours qui suivent.
Comme prévu, ce circuit était stupide à souhait mais fort réjouissant. Les amoureux de la découverte ont été comblés. Cette trace travaillée en carto 2D, en s’imaginant les passages qui a pris forme tout au long du WE, c’est du bonheur.
Merci à tous pour ces deux fabuleuses journées, pour ces images et ses sensations gravées dans la tête, cette bonne humeur partagée, cette organisation de la part de Roland, et globalement on a tous apporté notre pierre à ce beau parcours. Finalement, c’était inutile, ça ne manquait pas de cailloux….
@ plus pour les prochaines aventures Pyrénéennes !
je vous propose un CR d'un ami et sélection photos et vidéos d'un WE en vélo de montagne arano-ariégeois avec une trace originale si ce n'est inédite.
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J1 : De Baguergue à la Cabane de Subera par le Col de Montoulieu, Port d'Orle, Col de la Core et Col du Soularil.
http://www.plani-cycles.fr/cr-topo/velo/vtt/tour-du-valier-j1-port-d-orle-et-col-du-soularil-0,1580,1,1,.html
J2 : de la Cabane de Subera à Baguergue par Estours, le Port d'Aula, Montgarri et le Pla de Beret
http://www.plani-cycles.fr/cr-topo/velo/vtt/tour-du-valier-j2-estours-port-d-aula-montgarri-0,1595,1,1,.html
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L’an dernier, Roland avait émis l’idée de faire le Tour du Mont Vallier sur 2 jours… un piège à cons diraient certains. Puis il y a de cela 3 semaines, je me suis promené du côté du Port d’Orle à pied, et la descente m’a semblé roulable. Il n’en fallait pas plus pour lancer la machine à plans stupides mais tellement réjouissants de Roland. Faut dire qu’avec Philippe, on l’a pas ralenti. Carto, veille sur le web et une trace principale est proposée. Elle regroupera des passages reconnus auparavant pour s’assurer de leur roulabilité (ou presque…) et des endroits inconnus «sur la carte ça passe ». Le départ se fera du Val d’Aran, et on sera en autonomie pour la nourriture avec nuit en cabane.
Nous serons 6 heureux forçats à arpenter ces chemins des mines du Val d’Aran et du Couserans : JPR31 en Steven Spielberg, Hon2 et son fidèle vélo (le divorce est entamé), Revel03 à l’affût des beaux passages, PBDA et ses chaussures de Blues Brother, Enez.vtt derrière ces lignes, et Rowel en GO.
Départ de Baguergues, samedi matin, 9h30. Une piste bien roulante longe la vallée d’Unhola, dans de belles prairies fleuries, avec une herbe respirant encore le printemps. Quelques izards nous saluent. On quitte cette piste roulante au bout d’une heure pour un chemin montant en épingle. Premier poussage- portage. Les sacs et les vélos sont lourds… 30 minutes plus tard, on débouche sur un large plateau. Le sentier redevient plus roulant mais toujours ardu, on arrive sous le Maubermé au Lac de Montoliu. Lac magnifique, pauses photos, cadre immense. On sent qu’on est partis pour faire du bon vélo de montagne. Puis on repart pour le Col de Montoliu, mi à pied mi sur la selle. Il est midi, ce sera le point culminant du WE. On décide de faire la pause bouffe au Port d’Orle, ½ heure plus tard selon mes prévisions.
2 heures plus tard, nous arrivons au port d’Orle, après une navigation pas évidente et peu roulante sur les croupes du secteur. Ce devient plus simple quand on rejoint les mines Deth Horcalh, une ancienne voie Decauville nous mène à l’horizontale vers le Port d’Orle. Ca roule mieux.
Repas à 14h00, certains ventres crient au scandale. Puis la descente nous tend les bras. Devant le regard sceptique de certains, je leur dit que j’ai enlevé tous les cailloux jusqu’en bas.
En fait, cette descente est assez cassante et parfois hachée. Mais le cadre est vraiment beau et il y a de très beaux passages de vélo. On rate la bifurcation pour la voie Decauville, mais de toute façon il est trop tard pour s’y engager.
A 16h00, on arrive au Parking de la Pucelle. Ravitaillement en énergie et eau, et on enchaîne sur la route pour le Col de la Core. 820 m de D+ au dessus. Ca avance chacun à son rythme. Arrivées en haut, c’est nuage et froid. Le dernier ravitaillement avant le dernier effort. On a hâte de suivre le sentier à flanc qui va nous mener à la chaleureuse cabane.
Cela n’est pas si simple que dans la mémoire à Roland, surtout avec 2000 m de D+ dans les pattes et 9h00 sur la selle.. Ca roule au début, puis poussage, portage, terrain humide, glissade. La forêt est sombre, dans le brouillard, on traverse des cirques d’une ambiance ariégeoise 100%. A la fin, belle portion sur sentier après le col de Soularil. La cabane est là, nichée dans le beau cirque de Subera. Il est 20h15…
A la cabane de Subira, un gigot grille dans la cheminée, c’est pour les bergers et les personnes ayant monté les chevaux la veille. Mais le feu est prêt ! On peut lâcher le cerveau pour ce soir.
Au menu, ce sera au choix aligot – échine de porc mariné, pâtes, lyophilisé selon ses envies.
A 22h30, tout le monde est dans le duvet.
A 5h30, les lumières du petit jour percent à travers les fenêtres. Je ne résiste pas à l’idée de voir le lever de soleil. Je pique l’APN à Roland qui digère son aligot et me ballade sur les bosses entourant la Jasse. L’ambiance est magique. Un à un, les cyclistes se lèvent. Petit déjeûner dans une ambiance calme et insouciante..On ne pense pas trop à ce qui nous attend... Les restes d’aligot et de cochon sont achevés, ce serait dommage de laisser ça au chien.
Départ à 8h15. Les VDMistes ne sont pas des lève tôt.
Le décrassage commence par une descente free ride dans les traces de vache. Le réveil est brutal, les vertèbres sont remises en place ! Puis on entre dans la forêt. On roule, glisse, porte le vélo, passe des torrents assez casse gueule, enjambe des arbres. Puis on retrouve un bon sentier en fond de vallon et débouchons sur une Jasse magnifique (Combe de l’Amech), c’est bucolique. Le sentier s’élargit pour rentrer dans une forêt de buis dense, c’est ludique est rapide. On rejoint une piste raide, avec des gros pavés après la conduite forcée, puis la route d’Estours à Couflens.
Il nous aura fallu faire une 1h30 pour parcourir ces 9 premiers km, de descente… On reste donc en Ariège.
Arrivés au pont, on arrime le chargement sur les vélos en mode montée, avec le max de poids sur le vélo. Il faut dire qu’on a devant nous 1720 m de D+ en 26 km… jusqu’au Port d’Aula la plus longue montée en continue jamais effectuée pour bcp d’entre nous. Il va falloir gérer avec la chaleur qui s’est invité. Mais quasiment tout le monde a parcouru cette montée, ça rassure plus ou moins.
Le début se passe sur le goudron jusqu’à Couflens, où on remplit les bidons pour boire et faire la cuisine à midi. On tourne à droite pour prendre la route régulière mais raide à 9% de moyenne sur les 8,4 km jusqu’au Col de Pause atteint après 1h40 de montée. Il fait chaud, l’ombre est très rare, c’est long. Heureusement peu de voitures. Roland en profite pour faire du bois.
Au col, on sort les réchauds, au menu pâte bolognaise, nouilles chinoises, purée et surtout une sieste de 10 min à l’ombre, avec un point de vue magnifique sur le Vallier. Halte bien réparatrice, comme dit Jean Pierre, le Port d’Aula, faut prendre son temps.
On remonte sur les montures pour entamer la piste. Plus que 700 m de D+ jusqu’au Col, et la pente s’adoucit. La piste fait de nombreuses épingles, bien plates. En prenant de l’altitude, on voit touts celles qu’on a passées, mentalement ça aide. Mais l’alti ne monte pas vite. Au refuge forestier de l’Etang d’Areu, on a prévu de remplir les outres. Bruno finit par nous trouver un point d’eau, en fait un tuyau de vidange coincé dans une trappe technique. Il fallait le trouver… dommage que l’ONF n’ait pas mis un point d’eau sur ce refuge fraîchement restauré, mais fermé. Ce jet vertical n’est pas très pratique pour remplir nos réservoirs, mais avec quelques notions de plomberie, on s’en sort.
On repart pour les 400 derniers mètres, dans ce paysage dont on ne se lasse pas (ou presque pas). Il faut persévérer et oublier ce mal de fesses renforcés par le poids des sacs et le fait de monter au train, sans à coups. Pour se soulager, certains coupent les épingles en portant le vélo.
15h10, 2270 m, Port d’Aula, Olla l’Espagne. Grosse pause pour les premiers arrivés, et les derniers emmenant les nuages avec eux, on ne s’attarde pas trop. Philippe nous guide dans la descente, qu’il a plusieurs fois parcourue mais jamais par le même endroit. Objectif, atteindre la Piste de Montgarri 700 m plus bas. Le début de la descente se passe en free ride lisse, puis ça s’enchaîne sur des sentiers plus ou moins bien marqués. Une descente qui roule globalement. Ca se fait rare ! Et c’est très agréable. Après avoir coupé la piste montant au Port de Salau, on rentre dans une partie inconnue. En fait, on suit le GR jusqu’à traverser la Noguera Pallaresa.
Il est 16h20, il nous reste 500 m de D+ et une vingtaine de km à parcourir. Allez, on y est presque. C’est sur une piste que l’on remontera ce torrent, au milieu de riches pâturages, le paysage est somptueux. On croise bien quelques 4x4 mais cela n’est pas gênant. Ca monte, ça descend, mais on avance bien, on profite. A un croisement, on opte pour aller voir Montgarri, ancien village abandonné dont l’église a été restaurée. Je signale que ce choix est avant tout culturel, bien que le mot « bar » inscrit sur une pancarte fasse exploser la moyenne horaire en 500 mètres.
On arrive au sanctuaire de Montgarri en passant sur un pont puis on pénètre dans la cour par un portique au milieu de touristes en 4x4. Pour nous, c’est un peu la relâche, des boissons fraîches, on tombe les Tee-shirt pour faire profiter aux touristes de l’effort qu’on a fourni. On donne à ce lieu le fumet assez intense du vélo de montagne. Pour couronner tout ça, je lâche involontairement quelques éructations liées à une réhydratation fraîche et trop rapide. Ainsi, nous nous retrouvons enfin seuls pour profiter des bancs ombragés, après une résistance et quelques insultes en Catalan qu’on n’a pas su traduire. Les bières et jus de fruits absorbés, on en profite pour visiter l’église, lieu de pèlerinage du secteur. Pour nous, le chemin de Croix n’était pas si terrible.
C’est reparti en remontant par une piste rive gauche la vallée. Là, ce n’est pas la vue du mot « bar » qui nous fait opter pour ce chemin, mais la vision de Suédoises sur ce versant par nos éclaireurs. Perso, j’ai pas vu de Suédoises, mais le parcours est très agréable. Les paysages s’ouvrent, on passe au pied du Vallon du Port d’Orle, on fait dos au Barlonguère recouvert de nuages, et la vue embrasse les Encantats et le cirque de Colomers. 1890 m, le dernier col, la dernière suée. Les lumières de fin d’après midi nous accueillent au Pla de Beret. Il ne devait rester plus que 3 km de descente, mais Cyrille et son cadre de vélo se sont une nouvelle fois embrouillés, jusqu’à la rupture. Un nouveau déchirement. Le dernier ? Il rejoindra Salardu par la route. Pour le reste du peloton, on enchaîne cette descente rapide sur piste, puis sur sentier. Baguergue. Il ne reste plus qu’une montée pour rejoindre la voiture. Il est 19h00. Les compteurs indiquent 119 km, entre 4500 m et 4800 m de D+, en deux journées de 11h00.
Ca y est, on l’a fait.
Quelques ablutions dans le torrent effectuées, on retrouve Cyrille à Salardu, avant de s’attabler sur une place animée de Vielha. Puis retour à Toulouse pour un atterrissage en douceur les jours qui suivent.
Comme prévu, ce circuit était stupide à souhait mais fort réjouissant. Les amoureux de la découverte ont été comblés. Cette trace travaillée en carto 2D, en s’imaginant les passages qui a pris forme tout au long du WE, c’est du bonheur.
Merci à tous pour ces deux fabuleuses journées, pour ces images et ses sensations gravées dans la tête, cette bonne humeur partagée, cette organisation de la part de Roland, et globalement on a tous apporté notre pierre à ce beau parcours. Finalement, c’était inutile, ça ne manquait pas de cailloux….
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