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Comment recharger ses cartouches de gaz - Test complet du FlipFuel

par Anthony 21 sept. 1202 lecteurs 2 commentaires Lecture 6 min.

Résumé :

Encore une cartouche de gaz à moitié pleine. Ou à moitié vide, c’est selon. Quoi qu’il en soit, vous ne savez pas si elle en contient assez pour votre prochain voyage… On a tous connu cette situation où l’on finit par en acheter une nouvelle, dans le doute. Et les cartouches entamées s’accumulent… Le FlipFuel résout-il le problème une bonne fois pour toutes ?
Pour manger chaud au bivouac, le réchaud au gaz demeure communément la méthode la plus pratique :
  • Efficacité (combustion puissante, en toutes conditions)
  • Peu de risques (flamme contenue et maîtrisée, contrairement à l’alcool et au bois)
  • Allumage et extinction facile
Mais face à ses concurrents, il souffre d’un éternel talon d’Achille : son combustible. Pour deux raisons :
  1. On ne le trouve pas partout dans le monde
  2. Dans nos contrées, il n’est pas possible de remplir ses cartouches usagées*
*ce qui peut s’expliquer par quelques raisons techniques : 
  • Contrôle de la qualité des cartouches
  • D’un fabricant à l’autre, le mélange de gaz varie (butane / propane / isobutane…)
La promesse du FlipFuel
À défaut de résoudre le premier point, le FlipFuel apporte une solution concrète au second problème, en permettant à tout un chacun de transvaser le contenu d’une cartouche à une autre. Combien d’entre nous entreposent des cartouches de gaz presque vides, trop pleines pour être jetées, mais trop vides pour être emportées en bivouac sans courir le risque de manger ses pâtes crues… Ou pire, boire son café froid !

Ainsi, ce tout petit dispositif (à peine 35 g) permet de véritablement terminer ces fonds de cartouche, pour ne former qu’une cartouche bien remplie. Ou encore, de remplir une cartouche à peine entamée. Ou encore de “faire” une cartouche avec pile la quantité de gaz nécessaire pour votre prochaine virée. Ou encore… Bref, ce FlipFuel facilite grandement la gestion du précieux combustible. Et c’est tant mieux car les cartouches ne sont pas données, avouons-le.

D’ailleurs, côté économique, faisons un petit calcul rapide. Attention, il ne s’agit pas de jeter la pierre sur les prix pratiqués par les fabricants ici ! Contrairement au Nutella (ou tout groupe agroalimentaire qui pousse à la surconsommation), dans une cartouche de gaz, on paye davantage le contenant (et son transport) que le contenu. Voici les prix habituellement constatés des cartouches Primus (sensiblement identiques dans toutes les marques) :
  • 5,90 € la cartouche de 100 g, soit 59€/kg de gaz
  • 6,90 € la cartouche de 230 g, soit 30€/kg de gaz
  • 9,90 € la cartouche de 450 g, soit 22€/kg de gaz
Soit un prix au kilo presque divisé par trois pour les plus grandes bouteilles. En solo ou le temps d’un weekend, j’utilise souvent les petites bouteilles de 100 g : grâce au FlipFuel, je peux les recharger avec les grandes bouteilles de 450 g.

Fin Mosaic

Plein gaz : mise en application
Je ne m’attarde pas sur la mise en application, ultra-simple, décrite par une notice qui tient dans la paume de la main :
  • Mettre la cartouche à vider en plein soleil pendant 5 minutes
  • Placer la cartouche à remplir au congélateur pendant la même durée
  • Puis visser les deux cartouches sur le FlipFuel en respectant les indications ‘in’ et ‘out’
  • Ouvrir le robinet et écouter le doux bruit du gaz qui circule d’une cartouche à l’autre
En l’absence de soleil, il est possible de mettre la cartouche au four à deux conditions :
  • Pouvoir le régler à une température assez basse (50°C pour le mien : ça tombe bien, c’est la température maximum indiquée sur les cartouches*)
  • Laisser la cartouche peu de temps, on doit pouvoir la prendre à la main sans se brûler !
*fun fact : il est aussi indiqué de “NE PAS ESSAYER DE RECHARGER” (oui, en majuscule et en gras).

Et si on n’a pas de four ? En laissant la cartouche à vider à température ambiante (les 20°C d’une maison j’entends), et en prolongeant légèrement le séjour au congélateur de la cartouche à remplir (une dizaine de minutes), le transfert de gaz s’effectue très bien. Grosso modo, dès qu’il y a un différentiel de température entre les deux cartouches, ça fonctionne.

Notons enfin qu’il est possible de vider intégralement une cartouche de gaz avec le FlipFuel : pas de pertes donc. Fini le cimetière de cartouches à presque vides, dont on n’ose pas se séparer !
Les poids des cartouches sont écrits au feutre.
Les poids des cartouches sont écrits au feutre.
Celle à remplir au congélo.
Celle à remplir au congélo.
L'autre en plein soleil.
L'autre en plein soleil.
Après transfert : +30 grammes (±1g)
Après transfert : +30 grammes (±1g)
Et -30 grammes (±1g)
Et -30 grammes (±1g)
En réitérant l'opération, on peut quasiment vider la cartouche intégralement (une cartouche 230g doit peser 156g à vide).
En réitérant l'opération, on peut quasiment vider la cartouche intégralement (une cartouche 230g doit peser 156g à vide).

Fin Mosaic

Usine à gaz : précautions
Je ne sais pas vous, mais moi, manipuler du gaz ça me met toujours un peu en stress. Quelques précautions sont à respecter :
  • Ne pas mélanger différents types de cartouche de gaz. En soi, je ne pense pas que ça pose de réel problème, mais il me semble judicieux d’éviter de le faire. 
  • Ne pas sur-remplir la cartouche.
Ce dernier point est le seul défaut du FlipFuel : pendant le transvasement, il est impossible de connaître la progression du transfert. On doit alors régulièrement dévisser la cartouche pour la peser. Et recommencer l’opération tant que la cartouche n’est pas pleine. Un poil fastidieux.

Et si on dépasse la quantité de gaz préconisée ? Pas d’inquiétude, à température ambiante, la cartouche ne va pas exploser instantanément :) Deux conséquences sont à considérer (non testées pour d’évidentes raisons de sécurité !) :
  • La qualité de combustion peut être moins bonne
  • La cartouche ne supportera pas des températures aussi élevées (le 50°C maximum évoqué plus haut).
Heureusement, FlipFuel a pensé à intégrer un petit bouton de purge. Ainsi, pas besoin de devoir visser un brûleur pour évacuer un éventuel excédent de gaz. Par contre, c’est du gaz perdu…

Une solution consisterait à utiliser un flexible d’un côté du FlipFuel, ce qui permettrait de mettre une bouteille sur la balance, et l’autre à côté. Sans être précis au gramme près, cela donnerait une très bonne approximation du transfert (et un peu moins de stress donc !). Pour une prochaine version du FlipFuel ?
Après transfert, la cartouche contient 30 gramme de gaz en trop (en déduisant les 35 g du FlipFuel).
Après transfert, la cartouche contient 30 gramme de gaz en trop (en déduisant les 35 g du FlipFuel).
Bouton de purge en action.
Bouton de purge en action.
Et voilà, on a la bonne quantité !
Et voilà, on a la bonne quantité !

Fin Mosaic

De l’eau dans le gaz : qualité du mélange
Comme évoqué brièvement en introduction, nos cartouches de bivouac utilisent différents mélanges de gaz (entre butane, isobutane et propane). Cela permet de fournir de bonnes performances selon les températures envisagées, d’où l’existence de cartouches “winter” par exemple. En résumé : le propane fonctionne jusqu’à -42°C, tandis que le butane pur ne fonctionne pas sous 0°C*. Mais plus on entame une cartouche, plus la proportion de propane diminue : peu à peu, il ne reste plus que du butane.

*J’ai simplifié à l’extrême, si vous voulez creuser le sujet :
- Version simple : le wiki de l’excellent forum randonner-leger
- Version avancée : un article en anglais très très complet sur le sujet

On peut alors légitimement s’interroger sur la qualité du mélange en utilisant le FlipFuel.
→ Que se passe-t-il si on ne fait que vider des fonds de cartouches ?
Logiquement (physiquement plutôt), on risque de ne mettre que du butane dans la cartouche à remplir. Pas grave en soi, mais on ne retrouvera pas d’aussi bonnes performances quand la température chute.
→ Comment conserver les performances de mes cartouches ?
Avec le FlipFuel, la cartouche vidée est à l’envers : ainsi, les proportions butane/propane demeurent constantes car c’est la phase liquide qui sort de la cartouche. C’est tout l’intérêt des réchauds déportés par exemple. Donc en théorie, on transvase du gaz en respectant le mélange.
Cartouche 450g toute neuve, laissée à température ambiante (20°C)
Cartouche 450g toute neuve, laissée à température ambiante (20°C)
Cartouche 230g à remplir : 10 minutes au congélateur.
Cartouche 230g à remplir : 10 minutes au congélateur.
Transfert impeccable.
Transfert impeccable.

Fin Mosaic

Conclusion
En définitive, le FlipFuel permet véritablement de mieux gérer ses stocks de gaz à la maison, principal souci de ce combustible. La gestion du sur-remplissage est la seule ombre au tableau, mais elle est contrebalancée par la facilité de mise en œuvre du FlipFuel. Une bonne solution donc… en attendant que les bouteilles de gaz soient consignées un jour ?

Fin Mosaic

L'auteur de cet article :

Anthony Anthony
Commentaires
Francoise FB - 21 sept.
6 messages
Très bien expliqué il est vrai cependant moi ça me fait un peu peur tout ça entre l'éventuel surplus le mélange butane propane non controlable et tout et tout je continerai à vider mes bouteilles entamées en revenant de rando en chauffant mon petit déjeuner sur mon balcon !
En attendant ça économise la bouteille de butane de ma gazinière et commme d'habitude je rachète une bouteille neuve avant de repartir ....
.Je pensais aussi passer au réchaud à alcool plus léger mais ça aussi ça me fait un peu peur, je ne maitrise pas du tout cette utilisation

Anthony - 18 nov.
284 messages
Salut, ça fait cher le petit déjeuner en terrasse ;)
Blague à part, j'ai évoqué la qualité du mélange pour aller jusqu'au bout du test, comme à notre habitude ici. En pratique, pour la majorité d'entre nous :
- les bivouacs se font à température "plutôt clémente", où l'intérêt du propane reste relativement modéré.
- et nous utilisons souvent des réchauds classiques (non déportés) : par conséquent, au fur et à mesure de l'utilisation d'une cartouche, le mélange devient de plus en plus riche en butane, le propane étant consommé plus rapidement. Ce qui ne nous gêne pas vraiment avouons-le. Au pire, il suffit de glisser sa cartouche dans son duvet pendant la nuit.
Voilà pourquoi, au prix des cartouches de gaz, il me semble bon de l'économiser pour nos bivouacs 3 saisons :)