À vélo le long de la Loire par le GR3
1200 km à vélo de Bas-en-Basset (Haute-Loire) à Larmor-Baden (Morbihan) en suivant le GR3.
Toutes les photos et d'autres carnets de routes sur mon blog Latitude 45°
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Guidebook created by pattes_de_poulet
on 11 Oct 2015
updated on 03 Nov 2015
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Eco travel
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Global view
Guidebook : Section 3 (updated : 13 Oct 2015)
Section distance :
180km
Height difference for this section :
+2359m /
-2440m
Section Alti min/max : 144m/212m
Report : Section 3 (updated : 13 Oct 2015)
L’Orléanais
Aujourd’hui est une étape assez calme. Le profil s’aplanit de plus en plus. Dès le départ, mon regard est accroché par les cheminées d’une centrale nucléaire. Elles se dressent telles deux verrues purulentes sur l’épiderme terrestre.
Il fait très chaud. Plus de 35°C. Moi qui crains la chaleur, je me dis que j’étais presque mieux sous les orages, six jours auparavant. Sur la route, il y a très peu d’ombre. J’accélère alors pour trouver de la fraîcheur en forêt. Mon moral commence à baisser malgré la belle carte postale que m’offrent les villes de Briare, où je traverse la Loire par le pont-canal, et de Gien. Je roule encore puis m’arrête, épuisé, à l’ombre d’un arbre pour reprendre des forces. L’après-midi est du même acabit. Parfois, je chemine en forêt, sous le couvert d’une canopée épaisse protégeant du soleil. Soudain, dans un chemin, j’aperçois à quelques mètres devant moi une laie avec ses deux marcassins. La rencontre est fugace mais me comble de bonheur. En effet, malgré toutes mes balades dans les bois, je n’avais encore jamais vu de sanglier. L’erreur est enfin réparée.
En fin de journée, j’arrive à Dampierre-en-Burly, village d’une propreté remarquable semblant sorti tout récemment de terre. Mais étrangement désert hormis un apéritif de mariage à la salle des fêtes. Tous les habitants seraient-ils donc conviés à la noce ? Je pousse jusqu’à Ouzouer-sur-Loire où je monte ma tente dans un camping tout aussi désert.
Aujourd’hui est une étape assez calme. Le profil s’aplanit de plus en plus. Dès le départ, mon regard est accroché par les cheminées d’une centrale nucléaire. Elles se dressent telles deux verrues purulentes sur l’épiderme terrestre.
Il fait très chaud. Plus de 35°C. Moi qui crains la chaleur, je me dis que j’étais presque mieux sous les orages, six jours auparavant. Sur la route, il y a très peu d’ombre. J’accélère alors pour trouver de la fraîcheur en forêt. Mon moral commence à baisser malgré la belle carte postale que m’offrent les villes de Briare, où je traverse la Loire par le pont-canal, et de Gien. Je roule encore puis m’arrête, épuisé, à l’ombre d’un arbre pour reprendre des forces. L’après-midi est du même acabit. Parfois, je chemine en forêt, sous le couvert d’une canopée épaisse protégeant du soleil. Soudain, dans un chemin, j’aperçois à quelques mètres devant moi une laie avec ses deux marcassins. La rencontre est fugace mais me comble de bonheur. En effet, malgré toutes mes balades dans les bois, je n’avais encore jamais vu de sanglier. L’erreur est enfin réparée.
En fin de journée, j’arrive à Dampierre-en-Burly, village d’une propreté remarquable semblant sorti tout récemment de terre. Mais étrangement désert hormis un apéritif de mariage à la salle des fêtes. Tous les habitants seraient-ils donc conviés à la noce ? Je pousse jusqu’à Ouzouer-sur-Loire où je monte ma tente dans un camping tout aussi désert.
Ce dimanche, le départ est fixé à sept heures pour profiter de la fraîcheur matinale. À l’ouest, la lune ronde est encore haut dans le ciel. À l’est, les premiers rayons du soleil éclairent la nuit. Chassé-croisé céleste au centre duquel je me trouve, moi, simple terrien en errance. Trente minutes plus tard, me voilà allongé de tout mon long au milieu d’un chemin pour photographier un escargot qui traverse tranquillement la voie. L’escargot est au monde animal ce que le globe-trotter est au monde des hommes. Il parcourt la Terre, transportant sa coquille-sac à dos qui contient le strict nécessaire pour vivre. Ce doit être ce gastéropode qui a inspiré le mode MUL (marche ultra-légère) de la randonnée ! Et il n’a pas besoin d’écrire de carnet de route pour laisser une trace de son passage !
Le parcours longe ensuite au plus près la Loire. Il serpente au milieu des arbustes, broussailles et herbes hautes. J’avance à la vitesse de mon compagnon baveux, me griffe aux ronces, me pique aux orties et me cogne aux branches basses. Je galère ainsi pendant une dizaine de kilomètres jusqu’à Sully-sur-Loire. Là, j’admire le château en prenant mon petit-déjeuner puis repars. Changement radical de décor : le GR se confond maintenant avec l’itinéraire « La Loire à vélo ». Ce dernier est une belle piste cyclable qui relie Nevers à Saint-Brévin-les-Pins, sur la côte atlantique. C’est donc très roulant et ma vitesse oscille entre vingt et vingt-cinq kilomètres à l’heure voire trente lorsque j’arrive à prendre la roue d’un cycliste en vélo de route. Désormais, je vais effectuer des étapes de « baroudeur », c’est-à-dire longues et très roulantes. Il faut juste trouver le bon braquet pour maintenir l’allure, parfois avec le baladeur dans les oreilles et une musique entraînante pour garder le rythme. J’avale les kilomètres et entre dans Orléans à midi et demi. Casse-croûte et sieste en bord de Loire. Puis, je vais voir la cathédrale de plus près. Il est quatorze heures et le soleil darde ses rayons brûlants. Je pousse donc jusqu’au parc Pasteur pour m’allonger à l’ombre pendant une heure et demi. Je prends mon temps car j’ai prévu de rallier Beaugency à seulement trente kilomètres de là. Je m’arrêterai souvent s’il le faut pour bénéficier des endroits ombragés.
Mon baladeur joue un morceau de blues à l'harmonica. Tout en serpentant le long du fleuve, je m’imagine orpailleur dans les plaines de l’ouest américain, en quête d’une pépite nommée Liberté. Soudain, je découvre un eldorado au bord du chemin. La guinguette « La Corne des Patûres ». Elle est unique. Elle a été conçue dans un souci de respect de l’environnement : deux vieux bus aménagés en bar et cuisine, une tente berbère, une terrasse en palettes, des tables et chaises de récupération. De plus, outre le duo de chanteurs (classique pour une guinguette !), les gens peuvent s’adonner aux jeux en libre-service (fléchettes et autres jeux d’adresse, jeux de société, de cartes, molkkÿ…). Je repère la buvette qui sert une bière artisanale locale. Il n’en faut pas plus pour me retenir et m’imprégner de l’ambiance bon enfant qui règne dans ce lieu.