À vélo le long de la Loire par le GR3
1200 km à vélo de Bas-en-Basset (Haute-Loire) à Larmor-Baden (Morbihan) en suivant le GR3.
Toutes les photos et d'autres carnets de routes sur mon blog Latitude 45°
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Carnet publié par pattes_de_poulet
le 11 oct. 2015
modifié le 03 nov. 2015
modifié le 03 nov. 2015
Mobilité douce
5632 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le topo : Section 4 (mise à jour : 11 oct. 2015)
Distance section :
290km
Dénivelées section :
+3584m /
-3662m
Section Alti min/max : 34m/109m
Le compte-rendu : Section 4 (mise à jour : 11 oct. 2015)
Le Val de Loire et l’Anjou
Avant d’entreprendre mon périple, je ressentais le besoin de prendre la route. J’envisageais d’aller, en dix-sept jours, jusqu’à Larmor-Baden pour rendre visite à Anne et Alex. Cependant, je ne faisais pas de cette destination un objectif à atteindre absolument. Je voulais surtout rouler et prendre un maximum de plaisir. Yalla ! Au fil du temps, il adviendrait ce qu’il adviendrait. Au dixième jour de l’aventure, je suis à 580 kilomètres du Golfe du Morbihan, sans difficulté particulière à l’horizon. Désormais, plus je progresse, plus je me dis que je peux aller au bout. En effet, je parcours entre quatre-vingt-cinq et cent cinq bornes par jour. En maintenant cette cadence, et sauf pépin physique ou mécanique, je pourrai être auprès de mes amis dans cinq ou six jours. J’espère aussi que le vent ne forcira pas. En mettant le cap à l’ouest, il souffle désormais de face. En ce lundi, je redécouvre le pédalage face à Éole, comme en Islande l’année dernière. Mais cette fois-ci, je n’ai pas de compagnons pour m’abriter et les autres cyclistes roulent presque tous en sens inverse. Résumé de la journée : vent en guidon et mal aux fesses ! Si on y ajoute la fatigue générale, mon moral en prend un coup… Mais je ne baisse pas les bras, je m’accroche. Pour m’énerver un peu plus, en l’absence de panneau d’indication, je manque le pont sur la Loire menant à Chambord. Qu’importe, j’emprunterai le suivant qui, en observant un plan, doit être quatre kilomètres plus loin. Je continue donc ma route… pendant dix kilomètres. Je n’ai pas dû voir clair sur le plan car le prochain pont enjambant la Loire est à Blois. Un panneau m’indique alors que Chambord est à dix-huit kilomètres de là. Trop loin. Tant pis, je ne verrai pas le château royal. Je me consolerai avec celui d’Amboise où je compte passer la nuit.
Au camping qui fait face au château, une famille de cyclistes arrive lorsque je suis en train de manger. Le père tire une remorque dans laquelle a pris place un bébé. Derrière eux suivent trois enfants de cinq à dix ans. La mère ferme la marche. Tandis que les parents s’affairent à monter la tente, les enfants jouent. Le plus petit s’approche alors de moi et me demande de l’eau. Je lui en offre. Il me pose quelques questions puis repart, satisfait. Je me hâte de finir mon repas car un orage menace. Le temps d’avaler la dernière bouchée et de me glisser sous la tente, il éclate de tout son vacarme. La nuit risque d’être agitée !
Avant d’entreprendre mon périple, je ressentais le besoin de prendre la route. J’envisageais d’aller, en dix-sept jours, jusqu’à Larmor-Baden pour rendre visite à Anne et Alex. Cependant, je ne faisais pas de cette destination un objectif à atteindre absolument. Je voulais surtout rouler et prendre un maximum de plaisir. Yalla ! Au fil du temps, il adviendrait ce qu’il adviendrait. Au dixième jour de l’aventure, je suis à 580 kilomètres du Golfe du Morbihan, sans difficulté particulière à l’horizon. Désormais, plus je progresse, plus je me dis que je peux aller au bout. En effet, je parcours entre quatre-vingt-cinq et cent cinq bornes par jour. En maintenant cette cadence, et sauf pépin physique ou mécanique, je pourrai être auprès de mes amis dans cinq ou six jours. J’espère aussi que le vent ne forcira pas. En mettant le cap à l’ouest, il souffle désormais de face. En ce lundi, je redécouvre le pédalage face à Éole, comme en Islande l’année dernière. Mais cette fois-ci, je n’ai pas de compagnons pour m’abriter et les autres cyclistes roulent presque tous en sens inverse. Résumé de la journée : vent en guidon et mal aux fesses ! Si on y ajoute la fatigue générale, mon moral en prend un coup… Mais je ne baisse pas les bras, je m’accroche. Pour m’énerver un peu plus, en l’absence de panneau d’indication, je manque le pont sur la Loire menant à Chambord. Qu’importe, j’emprunterai le suivant qui, en observant un plan, doit être quatre kilomètres plus loin. Je continue donc ma route… pendant dix kilomètres. Je n’ai pas dû voir clair sur le plan car le prochain pont enjambant la Loire est à Blois. Un panneau m’indique alors que Chambord est à dix-huit kilomètres de là. Trop loin. Tant pis, je ne verrai pas le château royal. Je me consolerai avec celui d’Amboise où je compte passer la nuit.
Au camping qui fait face au château, une famille de cyclistes arrive lorsque je suis en train de manger. Le père tire une remorque dans laquelle a pris place un bébé. Derrière eux suivent trois enfants de cinq à dix ans. La mère ferme la marche. Tandis que les parents s’affairent à monter la tente, les enfants jouent. Le plus petit s’approche alors de moi et me demande de l’eau. Je lui en offre. Il me pose quelques questions puis repart, satisfait. Je me hâte de finir mon repas car un orage menace. Le temps d’avaler la dernière bouchée et de me glisser sous la tente, il éclate de tout son vacarme. La nuit risque d’être agitée !
Les cieux ont tenu leur promesse. Pluie et vent s’en sont donné à cœur joie. J’ai très mal dormi. À six heures du matin, je décide donc de m’accorder un peu plus de sommeil car les éléments se sont enfin calmés. Je me réveille à nouveau à huit heures et remonte en selle à dix. La pluie ne tombe pas mais le fond de l’air est frais. Je rallie Tours à la mi-journée et mange dans une pizzéria. Tour de ville à vélo pour découvrir cette cité parsemée de beaux édifices comme la cathédrale, l’hôtel de ville ou le pont de pierre. Traversée des vignobles de Touraine-Val-de-Loire l’après-midi. Plus loin, un cycliste répare une crevaison sur le bas-côté de la route. Je m’arrête à sa hauteur et nous bavardons le temps qu’il change sa chambre à air. Il m’apprend qu’il vient de Lyon et va jusqu’à Lorient. Je lui souhaite bonne route et repars. Pendant un moment, je quitte les bords de Loire pour longer le Cher, rivière magnifique. L’étape se termine au mental car je veux dormir au camping que j’ai repéré à Savigny-en-Véron, au terme de quatre-vingt-dix-huit kilomètres de vélo.
Les nuits sont de plus en plus inconfortables sous la tente. Je rêve parfois d’un vrai lit avec un matelas douillet. De plus, la fraîcheur nocturne couvre la tente de rosée et de la condensation se forme désormais à l’intérieur. Je suis donc obligé de la déplier pendant la journée pour qu’elle sèche. En tout début de matinée, je retrouve le cycliste lyonnais. Nous roulons ensemble et nous séparons peu avant Saumur car il continue par la départementale. Moi, je prends de la hauteur et m’engage au milieu des vignes. Les châteaux royaux ont sûrement inspiré les nobles de la région car beaucoup de villages possèdent un château ou une église à l’architecture impressionnante. L’autre particularité réside dans la présence de nombreuses maisons troglodytes. On y voit également des caves à vin et autres commerces creusés dans la falaise calcaire qui borde le fleuve. À Souzay-Champigny, c’est une rue entière qui est souterraine ! Suite aux éboulements du plafond de galeries, cette rue a été creusée il y a plusieurs siècles puis récemment restaurée. Ce lieu surprenant m’invite à faire une pause et me préparer un café dans la placette à ciel ouvert. Alors que je me restaure tranquillement déboule un groupe de randonneurs retraités qui doivent se demander si je fais vraiment partie du décor.
Aujourd’hui, mon manque de vigilance fait que je m’égare deux fois en traversant des villes. Je manque un panneau et lorsque j’en repère un autre, le balisage me renvoie en arrière. Je m’en rends compte un ou deux kilomètres après. Ces égarements ont au moins un avantage : je fais de belles découvertes. À Saumur, cela m’a permis de monter jusqu’aux abords du château qui domine la ville. Panorama grandiose.
L’après-midi, je parcours encore une longue distance. Dans mes oreilles, le baladeur en lecture aléatoire choisit souvent des morceaux de Soldat Louis. J’y vois là le signe que j’approche de la Bretagne. Et cela me motive, même après six heures passées à pédaler. La journée se termine à La Possonnière, à quatre-vingt kilomètres de Nantes. Dans le village d’avant, on m’indique un camping à proximité. Je fais trois kilomètres dans sa direction puis demande mon chemin à une dame. Celle-ci m’informe qu’il m’en reste encore au moins cinq à parcourir ! Trop loin. Demi-tour. À la première occasion, je bivouaquerai. Ce sera donc au camping de la Possonnière, débusqué in-extrémis alors que je cherche un endroit où planter ma tente.
Aujourd’hui, mon manque de vigilance fait que je m’égare deux fois en traversant des villes. Je manque un panneau et lorsque j’en repère un autre, le balisage me renvoie en arrière. Je m’en rends compte un ou deux kilomètres après. Ces égarements ont au moins un avantage : je fais de belles découvertes. À Saumur, cela m’a permis de monter jusqu’aux abords du château qui domine la ville. Panorama grandiose.
L’après-midi, je parcours encore une longue distance. Dans mes oreilles, le baladeur en lecture aléatoire choisit souvent des morceaux de Soldat Louis. J’y vois là le signe que j’approche de la Bretagne. Et cela me motive, même après six heures passées à pédaler. La journée se termine à La Possonnière, à quatre-vingt kilomètres de Nantes. Dans le village d’avant, on m’indique un camping à proximité. Je fais trois kilomètres dans sa direction puis demande mon chemin à une dame. Celle-ci m’informe qu’il m’en reste encore au moins cinq à parcourir ! Trop loin. Demi-tour. À la première occasion, je bivouaquerai. Ce sera donc au camping de la Possonnière, débusqué in-extrémis alors que je cherche un endroit où planter ma tente.