Grande boucle du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin
When : 7/21/21
Length : 7 days
Length : 7 days
Total distance :
211km
Height difference :
+3839m /
-3803m
Alti min/max : 141m/467m
Guidebook created by Béryl
on 24 Jul 2021
updated on 05 Nov 2021
updated on 05 Nov 2021
Eco travel
Details :
Depuis toutes les grandes gares, direction Périgueux puis La Coquille.
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-
Global view
Guidebook : Jour 6 - Dans les bois après St-Cyr / Sous les châtaigners après La Bussière-Montbrun (updated : 05 Nov 2021)
Description :
Indications GPS :
Distance : 36,19Km
Dénivelé positif : 670m
Dénivelé négatif : 620m
Temps de marche : 7h39
Temps d'arrêt : 1h37
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Distance : 36,19Km
Dénivelé positif : 670m
Dénivelé négatif : 620m
Temps de marche : 7h39
Temps d'arrêt : 1h37
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Report : Jour 6 - Dans les bois après St-Cyr / Sous les châtaigners après La Bussière-Montbrun (updated : 05 Nov 2021)
Voleurs de jimbourra
Mardi 20 juillet 2021
La chaleur étouffante sous la tente m'a fait craindre une nuit passablement courte, hier soir. En fait, j'ai dormi comme un bébé. Un bébé qui dort bien !
Allongé sur mon matelas, je pense à la journée qui s'annonce. Je ne suis toujours pas décidé à m'arrêter au camping de Champagnac. En poussant plus loin, je peux finir mercredi, avec un jour d'avance donc. Non pas qu'il me tarde, mais vu la dégradation météo annoncée, c'est une option à ne pas négliger. D'un autre côté, une douche et une lessive ne seraient pas du luxe !
Debout 5h25 : grasse mat' record !
Le manque d'eau m'a fait limiter le repas du soir et je prends le minimum pour le petit-déjeuner ce matin. Pas de lavage de dents, non plus, ce qui me manque le plus finalement.
6h10, un dernier tour de bivouac à la frontale histoire de vérifier que je ne laisse rien, et je démarre. L'avantage des bois, c'est que la tente est sèche. L'inconvénient, c'est l'obscurité qui ne me fait pas remarquer le passager clandestin qui s'est glissé dans mes affaires.
Mardi 20 juillet 2021
La chaleur étouffante sous la tente m'a fait craindre une nuit passablement courte, hier soir. En fait, j'ai dormi comme un bébé. Un bébé qui dort bien !
Allongé sur mon matelas, je pense à la journée qui s'annonce. Je ne suis toujours pas décidé à m'arrêter au camping de Champagnac. En poussant plus loin, je peux finir mercredi, avec un jour d'avance donc. Non pas qu'il me tarde, mais vu la dégradation météo annoncée, c'est une option à ne pas négliger. D'un autre côté, une douche et une lessive ne seraient pas du luxe !
Debout 5h25 : grasse mat' record !
Le manque d'eau m'a fait limiter le repas du soir et je prends le minimum pour le petit-déjeuner ce matin. Pas de lavage de dents, non plus, ce qui me manque le plus finalement.
6h10, un dernier tour de bivouac à la frontale histoire de vérifier que je ne laisse rien, et je démarre. L'avantage des bois, c'est que la tente est sèche. L'inconvénient, c'est l'obscurité qui ne me fait pas remarquer le passager clandestin qui s'est glissé dans mes affaires.
Je vise St-Laurent-sur-Gorre pour un p'tit café. Le GR654, voie de Vezelay que j'ai prise en 2015 vers Compostelle, m'indique le village à cinq kilomètres.
Seulement plus j'avance, moins je le vois, ce village ! Mais où est-il, bon sang ?
Au bout d'une quinzaine de bornes, je fais une pause sur un banc près d'un Dolmen classé. Aération et massage des pieds sont mes priorités. Je vérifie ma carte, ensuite. Englober la boucle entière sur une feuille A3 ne permet pas une précision assez fine pour que je m'aperçoive - merci mon GPS - que le chemin ne passe PAS par St-Laurent ! Par contre, elle indique bien le monument classé qui se situe nettement après le village !
De fait, voilà un moment que j'ai raté la route qui y mène. Pas de regret, il aurait fallu dévier de plusieurs kilomètres pour y arriver.
Bon, je suis bien ici. Allez, un café ragougnasse et ça repart !
Seulement plus j'avance, moins je le vois, ce village ! Mais où est-il, bon sang ?
Au bout d'une quinzaine de bornes, je fais une pause sur un banc près d'un Dolmen classé. Aération et massage des pieds sont mes priorités. Je vérifie ma carte, ensuite. Englober la boucle entière sur une feuille A3 ne permet pas une précision assez fine pour que je m'aperçoive - merci mon GPS - que le chemin ne passe PAS par St-Laurent ! Par contre, elle indique bien le monument classé qui se situe nettement après le village !
De fait, voilà un moment que j'ai raté la route qui y mène. Pas de regret, il aurait fallu dévier de plusieurs kilomètres pour y arriver.
Bon, je suis bien ici. Allez, un café ragougnasse et ça repart !
En chemin je prends une décision : si à Champagnac je trouve un resto ou une pizzeria sympa où je peux manger pour pas trop cher et recharger mon téléphone qui est dans le rouge, je zibe le camping et je continue !
Bingo ! À peine entré dans le village, je repère un resto/pizzeria (combo !) dont les prix sont fort honnêtes.
J'entre donc "Chez Dino" qui m'accueille avec le sourire tout en me disant qu'il a l'habitude des randonneurs. Il le prouve de suite quand je lui demande si je peux mettre mon téléphone à charger : "oui bien sûr, et avant de partir, je remplis vos gourdes avec de l'eau bien fraîche !"
Pas de doute, il connait bien les randonneurs !
Décidé à me faire une bonne grosse pizza, je me ravise finalement en pensant que plus loin le Grand Puyconnieux m'attend. Certes, ce n'est pas les Pyrénées, mais ça fait un bon dénivelé pour monter à près de 500m d'altitude. Aussi, je me rabats sur le menu du jour, moins roboratif mais certainement plus digeste. En plus, le quart de rouge et le café sont compris !
Ah c'est sûr, ce n'est pas le repas de fête de mon enfance, mais ça ira bien !
Quand je dis "repas de fête", ce n'est pas spécialement Noël ou le Premier de l'an, non. Voyez plus loin, vers la mi-janvier par exemple, à la cochonnaille. Oui, chez nous, on tuait le cochon - parfois même deux -, enfin il arrivait déjà mort, on n'est pas des barbares. Ne me demandez pas comment, je n'y ai jamais assisté. Quand je rentrais de l'école, le samedi à midi, il était là, dans la pièce froide du garage, en partie découpé. Alors la fête commençait.
Quelques jours avant, j'étais allé donner un coup de main à mon oncle pour aiguiser les couteaux. Il pouvait le faire sans moi, mais il était hors de question qu'un autre tourne la meule à ma place ! Ils étaient donc déjà à l'œuvre - les couteaux - quand je posais mon vélo, mes affaires d'école et entrais dans la pièce chaude pour mon deuxième travail : moudre le poivre au moulin.
Et c'était parti pour plusieurs jours de fête. Enfin, pour nous, les gosses. Parce que pour les adultes, ça bossait fort. Chacun à sa tâche : les hommes aux gros morceaux de viande, ma tante aux boudins et aux saucisses, ma grand-mère au peyrol (chez nous on disait "la peyrol"), cette énorme marmite en fonte où cuisent les boudins, et ma mère aux pâtés, grattons et rillettes qui régentait tout son petit monde.
Avec l'eau de cuisson des boudins, quelques légumes du jardin, un peu de sel (parfois un peu beaucoup quand ma grand-mère disait qu'il lui coulait entre les doigts !) et surtout, surtout une bonne quantité de poivre, tout cela touillé dans cette énorme peyrol avec une baratte de bois par ma grand-mère, ma mère et ma tante, cela donnait une soupe unique, exceptionnelle, divine : le jimbourra !
Servie en premier, on ne manquait pas de la tremper - une bonne tranche de pain dans l'assiette -, puis de souffler cent fois dessus tellement elle nous brûlait, avant de la sentir dégringoler dans le gosier tel un torrent de lave propre à réveiller un mort ! Puis la saveur explosait en bouche, ce goût métallique adouci par les carottes puis rehaussé par les poireaux : des montagnes russes gustatives ! C'est alors, après la deuxième ou troisième cuillerée, que le poivre nous cueillait tout à fait. Ah elle avait la main lourde, ma mère, quand elle poivrait, mais que voulez-vous "le jimbourra, ça doit être relevé !"
Et l'on y revenait, avec mes frères, on tombait les couches de vêtements les unes après les autres pour finir en tricot dans cette pièce où il faisait si chaud que les murs dégoulinaient de condensation. Mais on y revenait !
Point trop n'en faut cependant, car la suite déjà était servie. La salade de choux ! Ah mes aïeux, qu'elle était bienvenue cette note de fraîcheur après ce délicieux enfer ! Allez, va, resserre-moi une assiette.
Entre les deux, mes oncles et mon père ne dérogeaient pas à la tradition du chabrol : un grand coup de rouge dans la calotte - profonde assiette creuse - où il reste un fond de soupe.
Puis venait la fricassée : le petit Jésus en culottes de velours. Tous ces petits os à curer dans cette sauce épaisse où nageaient les carottes que l'on épongeait à grand coup de pain : à damner un saint ! J'emploie des termes religieux, pourtant avec mon père les curés n'étaient pas les bienvenus à table ! Et c'est tant mieux, car ça en faisait plus pour nous. Et on y revenait !
Après cela, il restait bien encore de la place pour le fromage (sauf pour moi qui ai horreur de ça !) et le dessert, bien souvent des glaces fondantes et des fruits, parfois une tarte quand ma mère avait le temps.
Pour clore le tout, un café filtre maison que les adultes faisaient immanquablement suivre par le pousse-café, c'est-à-dire deux doigts d'eau-de-vie au fond du verre, puis la rincette, c'est-à-dire deux doigts d'eau-de-vie au fond du verre, puis la sur-rincette, c'est-à-dire deux doigts d'eau-de-vie au fond du verre et enfin le gloria, c'est-à-dire deux doigts d'eau-de-vie au fond du verre.
Bon d'accord, j'exagère un peu. Disons qu'après le pousse-café, le reste est plus de tradition périgordine !
Ensuite, pas question d'aller faire une sieste, ce piège d'après repas propre à attirer la Cauca Vielha (prononcez Kàouko bièlio) qui attend patiemment qu'un pauvre bougre s'allonge dans un lit moelleux pour juste "s'assoupir un instant". Alors, elle se faufile par le trou de la serrure, lui monte sur la poitrine et avec les genoux elle appuie, elle appuie, elle appuie !
Les Périgordins ont bons estomacs, aussi ce n'est pas ce que vous croyez ; c'est juste la Cauca Vielha !
Tout cela sur plusieurs jours, des moments de fête pour nous les gosses.
Ensuite venait le défilé des profiteurs qui passaient chercher leur part de jimbourra sans jamais donner la main. Ça me dégoûtait. On ne voyait certains qu'à ce moment-là de l'année. Mais que voulez-vous, c'était la tradition. Mes parents étaient trop gentils.
Moi, je leur aurais volontiers botté les fesses à ces doryphores qui venaient me voler mon jimbourra !
Bingo ! À peine entré dans le village, je repère un resto/pizzeria (combo !) dont les prix sont fort honnêtes.
J'entre donc "Chez Dino" qui m'accueille avec le sourire tout en me disant qu'il a l'habitude des randonneurs. Il le prouve de suite quand je lui demande si je peux mettre mon téléphone à charger : "oui bien sûr, et avant de partir, je remplis vos gourdes avec de l'eau bien fraîche !"
Pas de doute, il connait bien les randonneurs !
Décidé à me faire une bonne grosse pizza, je me ravise finalement en pensant que plus loin le Grand Puyconnieux m'attend. Certes, ce n'est pas les Pyrénées, mais ça fait un bon dénivelé pour monter à près de 500m d'altitude. Aussi, je me rabats sur le menu du jour, moins roboratif mais certainement plus digeste. En plus, le quart de rouge et le café sont compris !
Ah c'est sûr, ce n'est pas le repas de fête de mon enfance, mais ça ira bien !
Quand je dis "repas de fête", ce n'est pas spécialement Noël ou le Premier de l'an, non. Voyez plus loin, vers la mi-janvier par exemple, à la cochonnaille. Oui, chez nous, on tuait le cochon - parfois même deux -, enfin il arrivait déjà mort, on n'est pas des barbares. Ne me demandez pas comment, je n'y ai jamais assisté. Quand je rentrais de l'école, le samedi à midi, il était là, dans la pièce froide du garage, en partie découpé. Alors la fête commençait.
Quelques jours avant, j'étais allé donner un coup de main à mon oncle pour aiguiser les couteaux. Il pouvait le faire sans moi, mais il était hors de question qu'un autre tourne la meule à ma place ! Ils étaient donc déjà à l'œuvre - les couteaux - quand je posais mon vélo, mes affaires d'école et entrais dans la pièce chaude pour mon deuxième travail : moudre le poivre au moulin.
Et c'était parti pour plusieurs jours de fête. Enfin, pour nous, les gosses. Parce que pour les adultes, ça bossait fort. Chacun à sa tâche : les hommes aux gros morceaux de viande, ma tante aux boudins et aux saucisses, ma grand-mère au peyrol (chez nous on disait "la peyrol"), cette énorme marmite en fonte où cuisent les boudins, et ma mère aux pâtés, grattons et rillettes qui régentait tout son petit monde.
Avec l'eau de cuisson des boudins, quelques légumes du jardin, un peu de sel (parfois un peu beaucoup quand ma grand-mère disait qu'il lui coulait entre les doigts !) et surtout, surtout une bonne quantité de poivre, tout cela touillé dans cette énorme peyrol avec une baratte de bois par ma grand-mère, ma mère et ma tante, cela donnait une soupe unique, exceptionnelle, divine : le jimbourra !
Servie en premier, on ne manquait pas de la tremper - une bonne tranche de pain dans l'assiette -, puis de souffler cent fois dessus tellement elle nous brûlait, avant de la sentir dégringoler dans le gosier tel un torrent de lave propre à réveiller un mort ! Puis la saveur explosait en bouche, ce goût métallique adouci par les carottes puis rehaussé par les poireaux : des montagnes russes gustatives ! C'est alors, après la deuxième ou troisième cuillerée, que le poivre nous cueillait tout à fait. Ah elle avait la main lourde, ma mère, quand elle poivrait, mais que voulez-vous "le jimbourra, ça doit être relevé !"
Et l'on y revenait, avec mes frères, on tombait les couches de vêtements les unes après les autres pour finir en tricot dans cette pièce où il faisait si chaud que les murs dégoulinaient de condensation. Mais on y revenait !
Point trop n'en faut cependant, car la suite déjà était servie. La salade de choux ! Ah mes aïeux, qu'elle était bienvenue cette note de fraîcheur après ce délicieux enfer ! Allez, va, resserre-moi une assiette.
Entre les deux, mes oncles et mon père ne dérogeaient pas à la tradition du chabrol : un grand coup de rouge dans la calotte - profonde assiette creuse - où il reste un fond de soupe.
Puis venait la fricassée : le petit Jésus en culottes de velours. Tous ces petits os à curer dans cette sauce épaisse où nageaient les carottes que l'on épongeait à grand coup de pain : à damner un saint ! J'emploie des termes religieux, pourtant avec mon père les curés n'étaient pas les bienvenus à table ! Et c'est tant mieux, car ça en faisait plus pour nous. Et on y revenait !
Après cela, il restait bien encore de la place pour le fromage (sauf pour moi qui ai horreur de ça !) et le dessert, bien souvent des glaces fondantes et des fruits, parfois une tarte quand ma mère avait le temps.
Pour clore le tout, un café filtre maison que les adultes faisaient immanquablement suivre par le pousse-café, c'est-à-dire deux doigts d'eau-de-vie au fond du verre, puis la rincette, c'est-à-dire deux doigts d'eau-de-vie au fond du verre, puis la sur-rincette, c'est-à-dire deux doigts d'eau-de-vie au fond du verre et enfin le gloria, c'est-à-dire deux doigts d'eau-de-vie au fond du verre.
Bon d'accord, j'exagère un peu. Disons qu'après le pousse-café, le reste est plus de tradition périgordine !
Ensuite, pas question d'aller faire une sieste, ce piège d'après repas propre à attirer la Cauca Vielha (prononcez Kàouko bièlio) qui attend patiemment qu'un pauvre bougre s'allonge dans un lit moelleux pour juste "s'assoupir un instant". Alors, elle se faufile par le trou de la serrure, lui monte sur la poitrine et avec les genoux elle appuie, elle appuie, elle appuie !
Les Périgordins ont bons estomacs, aussi ce n'est pas ce que vous croyez ; c'est juste la Cauca Vielha !
Tout cela sur plusieurs jours, des moments de fête pour nous les gosses.
Ensuite venait le défilé des profiteurs qui passaient chercher leur part de jimbourra sans jamais donner la main. Ça me dégoûtait. On ne voyait certains qu'à ce moment-là de l'année. Mais que voulez-vous, c'était la tradition. Mes parents étaient trop gentils.
Moi, je leur aurais volontiers botté les fesses à ces doryphores qui venaient me voler mon jimbourra !
Mas, dijatz dròlles, vautres n'atz pas 'na tripa que bufa a tant parlar de minjar ?
Dites donc, vous n'auriez pas un boyau qui jappe à tant entendre parler de cuisine ?
Moi si ! Allez je termine mon repas et reprends des forces ; lu Pueg-Conhos, le Grand Puyconnieux m'attend !
Dites donc, vous n'auriez pas un boyau qui jappe à tant entendre parler de cuisine ?
Moi si ! Allez je termine mon repas et reprends des forces ; lu Pueg-Conhos, le Grand Puyconnieux m'attend !
"Une vraie montagne à l'image de chez nous, toute en modestie et retenue, qui se garde comme il se doit, à deux mètres près, de se hisser au-delà des 500 mètres d'altitude.", une définition, à l'image de chez nous, du petit guide de la Grande Boucle.
Je vous l'ai dit et vous le répète donc, demandez-le ce petit guide. Ou téléchargez-le, il est gratuit. Quel régal à lire. Écrit par des amoureux de leur région qui mêlent informations utiles, folklore local, histoires et Histoire.
Ma méconnaissance du patois, proche du zéro absolu - un de mes grands regrets -, me permet quand même de faire le malin en vous glissant quelques mots d'occitan par-ci par-là. Sans ce guide, et quelques vieux livres de ma bibliothèque que j'affectionne particulièrement, je n'aurais même pas su écrire les trois mots que je connais !
Merci donc aux auteurs du guide ainsi qu'à Marcel Secondat, Daniel L'Homond, Daniel Chavaroche et Maguelonne Toussaint-Samat.
Merci aussi à Claude Seignolle, ce grand récolteur de contes et légendes, qui a tant écrit sur l'imaginaire périgordin.
Revenons à notre "montagne". Ce n'est pas les Pyrénées, certes, mais ça grimpe quand même pas mal ! Le corps accepte sans broncher ; les jours d'avant l'ont rodé et surtout il a connu pire. Il n'y a que les pieds pour souffrir plus que de raison. Il faut dire que la majorité de la grimpette se fait sur le bitume. La chaleur n'aide pas et le manque d'eau commence à se faire sentir. Je bois beaucoup en rando, de petites gorgées, mais souvent. Je respecte au mieux la règle des trois "avant" : manger avant d'avoir faim, boire avant d'avoir soif et se couvrir avant d'avoir froid. La température déjà haute et qui ne cesse de grimper me fait boire même plus que de raison. Les deux litres que je porte sont bientôt curés.
Quand j'arrive en haut du col, j'ai déjà tout transpiré et rien pissé. Un banc m'invite à me poser au cas où j'aurais l'idée d'aérer mes pauvres pieds voire même de les masser à la pommade revigorante.
Je ne refuse pas l'invitation.
Un petit coup d'œil à la carte : alors, où vais-je dormir ce soir ? Dournazac ? Ça fait un peu loin et j'ai déjà un peu plus de trente bornes dans les semelles. Bon, je continue, on verra bien !
Perdu dans mes pensées, je repars en suivant bêtement les balises et je rate le petit détour pour monter tout en haut de "la montagne". Tant pis pour le magnifique point de vue avec le Limousin devant et le Périgord derrière ! C'est trop loin, maintenant.
Je vous l'ai dit et vous le répète donc, demandez-le ce petit guide. Ou téléchargez-le, il est gratuit. Quel régal à lire. Écrit par des amoureux de leur région qui mêlent informations utiles, folklore local, histoires et Histoire.
Ma méconnaissance du patois, proche du zéro absolu - un de mes grands regrets -, me permet quand même de faire le malin en vous glissant quelques mots d'occitan par-ci par-là. Sans ce guide, et quelques vieux livres de ma bibliothèque que j'affectionne particulièrement, je n'aurais même pas su écrire les trois mots que je connais !
Merci donc aux auteurs du guide ainsi qu'à Marcel Secondat, Daniel L'Homond, Daniel Chavaroche et Maguelonne Toussaint-Samat.
Merci aussi à Claude Seignolle, ce grand récolteur de contes et légendes, qui a tant écrit sur l'imaginaire périgordin.
Revenons à notre "montagne". Ce n'est pas les Pyrénées, certes, mais ça grimpe quand même pas mal ! Le corps accepte sans broncher ; les jours d'avant l'ont rodé et surtout il a connu pire. Il n'y a que les pieds pour souffrir plus que de raison. Il faut dire que la majorité de la grimpette se fait sur le bitume. La chaleur n'aide pas et le manque d'eau commence à se faire sentir. Je bois beaucoup en rando, de petites gorgées, mais souvent. Je respecte au mieux la règle des trois "avant" : manger avant d'avoir faim, boire avant d'avoir soif et se couvrir avant d'avoir froid. La température déjà haute et qui ne cesse de grimper me fait boire même plus que de raison. Les deux litres que je porte sont bientôt curés.
Quand j'arrive en haut du col, j'ai déjà tout transpiré et rien pissé. Un banc m'invite à me poser au cas où j'aurais l'idée d'aérer mes pauvres pieds voire même de les masser à la pommade revigorante.
Je ne refuse pas l'invitation.
Un petit coup d'œil à la carte : alors, où vais-je dormir ce soir ? Dournazac ? Ça fait un peu loin et j'ai déjà un peu plus de trente bornes dans les semelles. Bon, je continue, on verra bien !
Perdu dans mes pensées, je repars en suivant bêtement les balises et je rate le petit détour pour monter tout en haut de "la montagne". Tant pis pour le magnifique point de vue avec le Limousin devant et le Périgord derrière ! C'est trop loin, maintenant.
Ces petites pauses me font du bien. Je repars tout ragaillardi et j'enchaîne les kilomètres le regard perdu dans le paysage sans m'en apercevoir.
Il faut dire que les baliseurs ont fait du bon boulot. À part quelques passages où la végétation a poussé et quelques balises pas judicieusement placées ou même orientées, globalement on est bien guidé. Reste juste à retoucher la trace GPS fournie par le site du Parc.
Ces balises sont assez discrètes, mais on les voit généralement de loin. Sauf que, peu après le Grand Puyconnieux, allez savoir pourquoi, il y a un guignol (ou une, d'ailleurs, ne soyons pas sexiste) qui s'est amusé à les recouvrir de peinture en bombe. Bêtise ou paysan fâché de voir trois randonneurs par semaine - et encore, quand il fait beau - passer par son chemin dont il a donné l'autorisation d'accès officiellement ?
Je ne sais, mais toujours est-il que c'est carrément contre-productif, car les ayant taguées avec de la peinture fluo, elles se voient encore mieux !
Il faut dire que les baliseurs ont fait du bon boulot. À part quelques passages où la végétation a poussé et quelques balises pas judicieusement placées ou même orientées, globalement on est bien guidé. Reste juste à retoucher la trace GPS fournie par le site du Parc.
Ces balises sont assez discrètes, mais on les voit généralement de loin. Sauf que, peu après le Grand Puyconnieux, allez savoir pourquoi, il y a un guignol (ou une, d'ailleurs, ne soyons pas sexiste) qui s'est amusé à les recouvrir de peinture en bombe. Bêtise ou paysan fâché de voir trois randonneurs par semaine - et encore, quand il fait beau - passer par son chemin dont il a donné l'autorisation d'accès officiellement ?
Je ne sais, mais toujours est-il que c'est carrément contre-productif, car les ayant taguées avec de la peinture fluo, elles se voient encore mieux !
Après La Bussière-Montbrun, je commence à regarder de plus près les abords en cherchant un coin de bivouac. J'ai encore du jus, c'est pas pressé, mais la fin d'après-midi est déjà bien avancée autant joindre l'utile à l'agréable. Je suis plus inquiet pour mes réserves d'eau. Pas beaucoup de maisons dans le coin et personne à qui demander.
C'est juste à la sortie du hameau des Mapas, que j'interpelle un homme sortant de la sienne. Il est d'accord pour remplir mes gourdes, malgré le fait qu'il semble sur le départ avec madame tout endimanchée. Il rentre chez lui et revient avec deux bouteilles bien fraîches qu'il vide dans mes gourdes à ras bord ! Ah merci !
Je repars tout guilleret chargé de deux kilos de plus. Je sais que je ne vais pas aller bien loin et c'est très rassurant.
De fait, à peine un kilomètre après, je tombe sur un champ de châtaigniers dont l'herbe rase me parait fort accueillante. J'hésite un peu ; j'ai encore assez de jus pour une heure, voire deux de plus, mais je pars dans l'inconnu. Là, j'ai un spot idéal. Et puis mes réserves d'eau sont pleines, ce qui veut dire un bon repas, un bon p'tit-déj et une toilette de chat. Pas à négliger !
Allez, va, j'en ai assez fait. Je m'arrête là. Pas la peine de faire le tour pour demander l'autorisation, je sais que l'honnêteté ne paie pas toujours !
Je me pose donc contre un châtaignier, sans déballer mes affaires. Il est 18h bien passées et il y a un peu de circulation sur la petite route en contrebas. Je sors mon panneau solaire et mets mon téléphone à charger. J'aère mes pieds. Tout va bien. Vers 19h, ne voyant rien venir, je décide de monter la tente. Je nettoie un peu le terrain des quelques brindilles qui trainent, je déballe et là, surprise ! Une énorme loche orange est enfermée dans la chambre. Elle n'a pas pu bouger beaucoup, mais a bien ruiné la toile ! J'ai dû l'embarquer en pliant la tente ce matin, à la frontale dans les bois.
Elle est encore vivante. Je la balance au loin et tente un nettoyage de fortune, mais rien à faire, ça ne part pas. Bon, je verrai une fois à la maison. Remarquez, j'aurais pu trouver pire comme passager clandestin !
Une fois mon palace monté, je rentre et je m'aperçois qu'il reste encore pas mal de vieilles bogues de châtaignes qui trainent sous le tapis de sol. Ça pique fort ! Pas question de le percer !
Allez hop, je défais tout et vais me placer un peu à l'écart des arbres. Je suis certes moins discret, mais au moins, je ne me prendrai pas pour un fakir !
C'est juste à la sortie du hameau des Mapas, que j'interpelle un homme sortant de la sienne. Il est d'accord pour remplir mes gourdes, malgré le fait qu'il semble sur le départ avec madame tout endimanchée. Il rentre chez lui et revient avec deux bouteilles bien fraîches qu'il vide dans mes gourdes à ras bord ! Ah merci !
Je repars tout guilleret chargé de deux kilos de plus. Je sais que je ne vais pas aller bien loin et c'est très rassurant.
De fait, à peine un kilomètre après, je tombe sur un champ de châtaigniers dont l'herbe rase me parait fort accueillante. J'hésite un peu ; j'ai encore assez de jus pour une heure, voire deux de plus, mais je pars dans l'inconnu. Là, j'ai un spot idéal. Et puis mes réserves d'eau sont pleines, ce qui veut dire un bon repas, un bon p'tit-déj et une toilette de chat. Pas à négliger !
Allez, va, j'en ai assez fait. Je m'arrête là. Pas la peine de faire le tour pour demander l'autorisation, je sais que l'honnêteté ne paie pas toujours !
Je me pose donc contre un châtaignier, sans déballer mes affaires. Il est 18h bien passées et il y a un peu de circulation sur la petite route en contrebas. Je sors mon panneau solaire et mets mon téléphone à charger. J'aère mes pieds. Tout va bien. Vers 19h, ne voyant rien venir, je décide de monter la tente. Je nettoie un peu le terrain des quelques brindilles qui trainent, je déballe et là, surprise ! Une énorme loche orange est enfermée dans la chambre. Elle n'a pas pu bouger beaucoup, mais a bien ruiné la toile ! J'ai dû l'embarquer en pliant la tente ce matin, à la frontale dans les bois.
Elle est encore vivante. Je la balance au loin et tente un nettoyage de fortune, mais rien à faire, ça ne part pas. Bon, je verrai une fois à la maison. Remarquez, j'aurais pu trouver pire comme passager clandestin !
Une fois mon palace monté, je rentre et je m'aperçois qu'il reste encore pas mal de vieilles bogues de châtaignes qui trainent sous le tapis de sol. Ça pique fort ! Pas question de le percer !
Allez hop, je défais tout et vais me placer un peu à l'écart des arbres. Je suis certes moins discret, mais au moins, je ne me prendrai pas pour un fakir !