"L'Odyssée de Cherche-Midi " - Tour de France en Kayak par les rivières
Tour de France en kayak par les rivières. En quatre mois, Cherche-Midi a traversé les quatre bassins fluviaux français. Ce périple a été effectué en autonomie et en solitaire exclusivement à la pagaie et à pied.
When : 7/1/24
Length : 120 days
Length : 120 days
Total distance :
3078km
Height difference :
+1714m /
-1665m
Alti min/max : -1m/384m
Guidebook created by Cherche_Midi
on 30 Oct 2024
updated on 05 Dec 2024
updated on 05 Dec 2024
Eco travel
du pas de la porte au pas de la porte
Details :
Le bateau est parti d'Evreux début juillet 2021 et revenu à Evreux début juillet 2024. Il a navigué un mois par an en saison estivale et hiverné en club CK. Le pagayeur est revenu chez lui entre temps par le train.
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Global view
Guidebook : Saison 1 - Bassin de la Seine (updated : 05 Dec 2024)
Section distance :
680km
Height difference for this section :
+415m /
-289m
Section Alti min/max : 1m/384m
Description :
Ce premier mois de navigation a été effectué en juillet 2021. Après deux jours de descente en petite rivière sur l'Iton et l'Eure, la remontée du bassin de la Seine a demandé 25 jours de navigation à contre-courant. Cherche-Midi a remonté la Seine, l'Yonne, l'Armançon et le canal de Bourgogne. Il est arrivé à Dijon sur le lac Kir après avoir descendu l'Ouche. Cette première saison représente un parcours de 683 km.
Report : Saison 1 - Bassin de la Seine (updated : 05 Dec 2024)
4 juillet
Cherche-Midi part pour son odyssée qui durera 4 ans. Je le tracte jusqu'à l'Iton qui coule 60 mètres plus bas en dessous de chez moi.
Cherche-Midi part pour son odyssée qui durera 4 ans. Je le tracte jusqu'à l'Iton qui coule 60 mètres plus bas en dessous de chez moi.
Nous rencontrons deux vannages entièrement fermés. Un des propriétaires présent à bien voulu ouvrir une vanne pour me laisser passer. Il n’a absolument pas voulu croire que j’étais parti pour effectuer un tour de France.
Cherche-Midi connaît déjà ce parcours sur l’Iton, qui est assez technique. La basse vallée de l’Iton a un cours très rapide pour la région : Si on part en aval d’Evreux, on parcours 24 km jusqu’à la confluence avec l’Eure en descendant de 40m en altitude.
Il y a une douzaine de moulins que l’on franchit soit en sautant les déversoirs soit en passant dans les vannes ouvertes. Nous rencontrons quelques embâcles et trois arbres tombés en travers de la rivière.
Débarquement à 16 h 45 à la confluence. Je monte le campement sur le parc du lac de l’Onglais. Normalement le camping n'est pas autorisé mais une autorisation m'a été accordée.
Cherche-Midi connaît déjà ce parcours sur l’Iton, qui est assez technique. La basse vallée de l’Iton a un cours très rapide pour la région : Si on part en aval d’Evreux, on parcours 24 km jusqu’à la confluence avec l’Eure en descendant de 40m en altitude.
Il y a une douzaine de moulins que l’on franchit soit en sautant les déversoirs soit en passant dans les vannes ouvertes. Nous rencontrons quelques embâcles et trois arbres tombés en travers de la rivière.
Débarquement à 16 h 45 à la confluence. Je monte le campement sur le parc du lac de l’Onglais. Normalement le camping n'est pas autorisé mais une autorisation m'a été accordée.
5 juillet
Cette descente de la basse vallée de l’Eure est bien aménagée grace aux clubs locaux (Louviers, Val de Reuil, La Croix-Saint-Leufroy) et à la location de canoës. Les déversoirs sont munis de passes pour canots et une dérivation très amusante faite de petits ressauts a été faite à Louviers pour contourner un gros barrage de régulation.
La météo est très maussade. Je m’arrête pour le pique-nique au club CK de Val de Reuil. Un responsable prend mes coordonnées pour me suivre sur le groupe WhatsApp.
En aval du Vaudreuil, je rencontre deux jeunes de la commission Environnement départementale qui étudient l'état du cours de l'Eure, ils descendent lentement le cours de la rivière en notant des mesures et des observations : seuils, relevé des fonds, observation des ouvrages et embâcles.
Arrivant au camping de Pont-de-l'Arche à 14H30, je décide de remonter la Seine jusqu'à Poses.
Le déversoir descendant dans la Seine se passe à pied. Remarque saisissante: l'eau de la Seine est plus chaude. Le fleuve exhale un mélange d'eaux usées et de mazout. Les marées se répercutent jusque là. Le barrage de Poses muni d’une grande écluse marque le point amont de la zone maritime de la Seine.
Une belle plage en aval du barrage de Poses me permet de débarquer pour rejoindre le camping, mais la rive pour accéder au chemin est très raide. Heureusement deux cyclistes m'aident à porter le bateau.
Cette descente de la basse vallée de l’Eure est bien aménagée grace aux clubs locaux (Louviers, Val de Reuil, La Croix-Saint-Leufroy) et à la location de canoës. Les déversoirs sont munis de passes pour canots et une dérivation très amusante faite de petits ressauts a été faite à Louviers pour contourner un gros barrage de régulation.
La météo est très maussade. Je m’arrête pour le pique-nique au club CK de Val de Reuil. Un responsable prend mes coordonnées pour me suivre sur le groupe WhatsApp.
En aval du Vaudreuil, je rencontre deux jeunes de la commission Environnement départementale qui étudient l'état du cours de l'Eure, ils descendent lentement le cours de la rivière en notant des mesures et des observations : seuils, relevé des fonds, observation des ouvrages et embâcles.
Arrivant au camping de Pont-de-l'Arche à 14H30, je décide de remonter la Seine jusqu'à Poses.
Le déversoir descendant dans la Seine se passe à pied. Remarque saisissante: l'eau de la Seine est plus chaude. Le fleuve exhale un mélange d'eaux usées et de mazout. Les marées se répercutent jusque là. Le barrage de Poses muni d’une grande écluse marque le point amont de la zone maritime de la Seine.
Une belle plage en aval du barrage de Poses me permet de débarquer pour rejoindre le camping, mais la rive pour accéder au chemin est très raide. Heureusement deux cyclistes m'aident à porter le bateau.
6 juillet
Mon ami Alain qui habite Le Vaudreuil est venu à ma rencontre à vélo. Après deux tasses de thé bien chaud je repars. Le vent a tourné, et je continue vent arrière sur de grosses vagues. Cherche-Midi est dévié : il faut lutter pour garder le cap. J'avais envisagé de m'arrêter au camping de Bernières mais le raidillon de la berge m’en dissuade.
Le thé d'Alain m’a dopé. Le vent a faibli et les vagues ont diminué. Arrivé en vue des falaises de la Roque…, je décide d'aller jusqu'aux Andelys.
Le camping est là au pied du Château Gaillard, mais aucune cale ou ponton n’ont été prévus pour l’accueil des petites embarcations. J'amarre Cheche-Midi à un arbre, monte un raidillon et vais me présenter à accueil. On vient m’aider à porter le bateau.
Mon ami Alain qui habite Le Vaudreuil est venu à ma rencontre à vélo. Après deux tasses de thé bien chaud je repars. Le vent a tourné, et je continue vent arrière sur de grosses vagues. Cherche-Midi est dévié : il faut lutter pour garder le cap. J'avais envisagé de m'arrêter au camping de Bernières mais le raidillon de la berge m’en dissuade.
Le thé d'Alain m’a dopé. Le vent a faibli et les vagues ont diminué. Arrivé en vue des falaises de la Roque…, je décide d'aller jusqu'aux Andelys.
Le camping est là au pied du Château Gaillard, mais aucune cale ou ponton n’ont été prévus pour l’accueil des petites embarcations. J'amarre Cheche-Midi à un arbre, monte un raidillon et vais me présenter à accueil. On vient m’aider à porter le bateau.
7 juillet
À l'approche de l'écluse de Port-Mort je téléphone à l'éclusier pour demander où on peut débarquer en aval : il ne sait pas … et le règlement interdit d'écluser les petites embarcations à rame (ça je le sais mais on peut toujours demander). Un pêcheur me dit qu'il y a un escalier au pied de la vieille écluse en cours de restauration pour les petits bateaux. Effectivement, je découvre un ancien quai de déchargement avec un escalier en béton partiellement couvert par les ronces. Il me faut entièrement décharger le bateau, monter le bateau vide sur l’épaule et faire des navettes avec les bagages pour recharger le bateau sur le chemin. Après avoir sanglé le bateau sur chariot, il me faut rouler 200 m jusqu'à une cale de mise à l'eau, puis dessangler, démonter et ranger le chariot … c'est physique et ça prend du temps. La péniche qui s'est présentée pendant toutes ces opérations est déjà hors de vue quand j'embarque.
Un certain nombre d’îles partagent le lit de la Seine en deux : d’un côté le bras navigable pour les péniches et de l’autre un petit bras sans péniche qui fait le bonheur des oiseaux et petites embarcations. C’est au bout d’un petit bras tranquile que je vois arriver un kayakiste, c'est Pierre qui vient du club de Vernon et me dit que je ne suis plus très loin de la base. En effet je vois le début de la ville dans le lointain. Tant mieux, je suis vraiment vanné.
Arrivé à proximité du ponton, Je suis reçu par Coralie en train d’encadrer un stage de kayak pour les jeunes. Elle me dit que je peux rentrer dans leur local en l'attendant et prendre une douche. C’est bien agréable, bien que l’eau soit vraiment tiédasse.
On m'offre une cage pour la nuit : c'est le parc a bateaux entouré d'un grillage et fermé par un cadenas à chiffres. Je suis donc en sécurité, sauf qu'il y a du passage tout autour, c'est un espace public très fréquenté. J'ai vraiment le sentiment d'être au zoo, mais à la place de l'animal : c’est cocasse.
À l'approche de l'écluse de Port-Mort je téléphone à l'éclusier pour demander où on peut débarquer en aval : il ne sait pas … et le règlement interdit d'écluser les petites embarcations à rame (ça je le sais mais on peut toujours demander). Un pêcheur me dit qu'il y a un escalier au pied de la vieille écluse en cours de restauration pour les petits bateaux. Effectivement, je découvre un ancien quai de déchargement avec un escalier en béton partiellement couvert par les ronces. Il me faut entièrement décharger le bateau, monter le bateau vide sur l’épaule et faire des navettes avec les bagages pour recharger le bateau sur le chemin. Après avoir sanglé le bateau sur chariot, il me faut rouler 200 m jusqu'à une cale de mise à l'eau, puis dessangler, démonter et ranger le chariot … c'est physique et ça prend du temps. La péniche qui s'est présentée pendant toutes ces opérations est déjà hors de vue quand j'embarque.
Un certain nombre d’îles partagent le lit de la Seine en deux : d’un côté le bras navigable pour les péniches et de l’autre un petit bras sans péniche qui fait le bonheur des oiseaux et petites embarcations. C’est au bout d’un petit bras tranquile que je vois arriver un kayakiste, c'est Pierre qui vient du club de Vernon et me dit que je ne suis plus très loin de la base. En effet je vois le début de la ville dans le lointain. Tant mieux, je suis vraiment vanné.
Arrivé à proximité du ponton, Je suis reçu par Coralie en train d’encadrer un stage de kayak pour les jeunes. Elle me dit que je peux rentrer dans leur local en l'attendant et prendre une douche. C’est bien agréable, bien que l’eau soit vraiment tiédasse.
On m'offre une cage pour la nuit : c'est le parc a bateaux entouré d'un grillage et fermé par un cadenas à chiffres. Je suis donc en sécurité, sauf qu'il y a du passage tout autour, c'est un espace public très fréquenté. J'ai vraiment le sentiment d'être au zoo, mais à la place de l'animal : c’est cocasse.
8 juillet
Le trajet Vernon Mousseaux est encore bien joli, orné d’îles dont certaines sont habitées. Je m'arrête à la Roche Guyon (beau château) et pique-nique sur le ponton destiné à l’escale des bateaux de croisières.
Un accueil chaleureux au camping de Mouseaux.
Après une douche chaude réparatrice, j’installe mon campement.
Le patron fait la cuisine! Le soir, moules-frites en compagnie des travailleurs du chantier de l'écluse de Méricourt qui est en travaux.
Le trajet Vernon Mousseaux est encore bien joli, orné d’îles dont certaines sont habitées. Je m'arrête à la Roche Guyon (beau château) et pique-nique sur le ponton destiné à l’escale des bateaux de croisières.
Un accueil chaleureux au camping de Mouseaux.
Après une douche chaude réparatrice, j’installe mon campement.
Le patron fait la cuisine! Le soir, moules-frites en compagnie des travailleurs du chantier de l'écluse de Méricourt qui est en travaux.
9 juillet
Avant d’embarquer, j’appelle l'écluse de Méricourt. On me fait exactement la même réponse qu’à la Garenne, l’éclusier ne connaît pas l'aval de l'ouvrage. Je téléphone à la capitainerie du port de plaisance jouxtant l'écluse en rive droite, on me dit que le portage est possible. Redoutant une configuration semblable à la précédente m’ayant obligé à tout décharger, je décide de débarquer avant sur une cale et tracter Cherche-Midi sur 3 km (qui feraient plutôt 4) jusqu'à la mise à l'eau en amont de l'écluse. Ça économisera un peu mes bras !
Pour la mise à l'eau, je dois descendre Cherche-Midi d’un quai de 60 cm, puis ensuite descendre avec précaution dans le bateau sans pouvoir le stabiliser avec la pagaie : c’est un peu acrobatique.
Avant d’embarquer, j’appelle l'écluse de Méricourt. On me fait exactement la même réponse qu’à la Garenne, l’éclusier ne connaît pas l'aval de l'ouvrage. Je téléphone à la capitainerie du port de plaisance jouxtant l'écluse en rive droite, on me dit que le portage est possible. Redoutant une configuration semblable à la précédente m’ayant obligé à tout décharger, je décide de débarquer avant sur une cale et tracter Cherche-Midi sur 3 km (qui feraient plutôt 4) jusqu'à la mise à l'eau en amont de l'écluse. Ça économisera un peu mes bras !
Pour la mise à l'eau, je dois descendre Cherche-Midi d’un quai de 60 cm, puis ensuite descendre avec précaution dans le bateau sans pouvoir le stabiliser avec la pagaie : c’est un peu acrobatique.
10 juillet
Je fais la connaissance d’Arthur Germain qui descend la Seine à la nage de sa source à son embouchure. Je savais que nous allions nous croiser. Nous avons discuté un peu de nos projets respectifs et du matériel embarqué, du détail des sacs. Arthur tire 100 kg de matériel, il a toute sa nourriture déshydratée pour le mois.
Malgré mon invitation à partager le gîte (vestiaire du club CK de Mantes), il décide de passer la nuit dans sa tente à moitié montée et dans l’humidité … il doit finir de se transformer en grenouille.
Je fais la connaissance d’Arthur Germain qui descend la Seine à la nage de sa source à son embouchure. Je savais que nous allions nous croiser. Nous avons discuté un peu de nos projets respectifs et du matériel embarqué, du détail des sacs. Arthur tire 100 kg de matériel, il a toute sa nourriture déshydratée pour le mois.
Malgré mon invitation à partager le gîte (vestiaire du club CK de Mantes), il décide de passer la nuit dans sa tente à moitié montée et dans l’humidité … il doit finir de se transformer en grenouille.
11 juillet
La plus grande partie de l'étape se fait par des petits bras sans péniche. Les 25 km m'ont paru moins durs que les jours précédents, sans doute mes muscles se sont déjà renforcés depuis une semaine de navigation.
L'île du Platais est un très bon endroit pour bivouaquer. C'est aussi un spot pour les amateurs d'urbex.
[L’île du Platais a une histoire particulière :
C'est à partir de 1880 que l’écrivain Émile Zola arrive sur l'île pour y installer son chalet, surnommé le Paradou. Le peintre Cézanne a également fréquenté l'île à cette époque.
En 1927, les frères André et Gaston Durville initiateurs du naturisme en France ont acheté la moitié de l’île (24 hectares) pour y fonder une colonie naturiste qu'ils ont appelée Physiopolis.
À cette époque, mon grand-père maternel a lui aussi fréquenté l’île les dimanches d’été et participé à ce mouvement de libération du corps.
Une plage et une piscine ont accueilli les baigneurs depuis 1935 jusqu’à la fermeture en 2003. Actuellement à l'abandon, la plage de Villennes a été rachetée. Le bâtiment côtoyant la piscine est inscrit depuis 2009 au titre des monuments historiques et fait l'objet d'un projet de réhabilitation.
Je passe une très bonne soirée après avoir pris des photos du vieux bâtiment en béton datant d'avant-guerre. Alors que j'écris ces lignes, les grenouilles s'en donnent à cœur joie dans la piscine désaffectée.
La plus grande partie de l'étape se fait par des petits bras sans péniche. Les 25 km m'ont paru moins durs que les jours précédents, sans doute mes muscles se sont déjà renforcés depuis une semaine de navigation.
L'île du Platais est un très bon endroit pour bivouaquer. C'est aussi un spot pour les amateurs d'urbex.
[L’île du Platais a une histoire particulière :
C'est à partir de 1880 que l’écrivain Émile Zola arrive sur l'île pour y installer son chalet, surnommé le Paradou. Le peintre Cézanne a également fréquenté l'île à cette époque.
En 1927, les frères André et Gaston Durville initiateurs du naturisme en France ont acheté la moitié de l’île (24 hectares) pour y fonder une colonie naturiste qu'ils ont appelée Physiopolis.
À cette époque, mon grand-père maternel a lui aussi fréquenté l’île les dimanches d’été et participé à ce mouvement de libération du corps.
Une plage et une piscine ont accueilli les baigneurs depuis 1935 jusqu’à la fermeture en 2003. Actuellement à l'abandon, la plage de Villennes a été rachetée. Le bâtiment côtoyant la piscine est inscrit depuis 2009 au titre des monuments historiques et fait l'objet d'un projet de réhabilitation.
Je passe une très bonne soirée après avoir pris des photos du vieux bâtiment en béton datant d'avant-guerre. Alors que j'écris ces lignes, les grenouilles s'en donnent à cœur joie dans la piscine désaffectée.
13 juillet
Longeant les rives de l'île Saint-Denis, je réalise que conformément à ce que je pensais, la berge est abrupte. Une végétation inextricable interdit toute possibilité de débarquer. Le seul endroit accessible est occupé par une tente de sans abri. Impossible de rejoindre le le site de “Lil’ô”. Ce n'est qu'à la fin du parc régional qu'enfin j'aperçois entre les branches un escalier. Laissant Cherche-Midi amarré à un arbre, je pars en reconnaissance. Il pleut à verse. Le parc départemental est fermé, servant d’enceinte sécurisée pour le feu d'artifice du 14 juillet. Épuisé et frigorifié, je finis par laisser Cherche-Midi chez un riverain et passe une nuit à l'hôtel.
Longeant les rives de l'île Saint-Denis, je réalise que conformément à ce que je pensais, la berge est abrupte. Une végétation inextricable interdit toute possibilité de débarquer. Le seul endroit accessible est occupé par une tente de sans abri. Impossible de rejoindre le le site de “Lil’ô”. Ce n'est qu'à la fin du parc régional qu'enfin j'aperçois entre les branches un escalier. Laissant Cherche-Midi amarré à un arbre, je pars en reconnaissance. Il pleut à verse. Le parc départemental est fermé, servant d’enceinte sécurisée pour le feu d'artifice du 14 juillet. Épuisé et frigorifié, je finis par laisser Cherche-Midi chez un riverain et passe une nuit à l'hôtel.
14 juillet
Le courant est sensiblement plus fort que la veille. Je prends un petit bras à droite de l'île de la Jatte très agréable où le courant est plus faible.
Puis au sortir de la Jatte, le courant reprend de la puissance, il doit faire dans les 4 ou 5 km/h. À la recherche des contre-courants, je passe derrière les piles des ponts ou entre la rive et les péniches quand c'est possible.
Alors que je fais une pose derrière une péniche, la propriétaire avec qui je discute un moment me dit que l'eau est montée de 1 m depuis la veille et que le Barrage de Suresnes chasse pour évacuer le surplus : d’où l’augmentation du flux.
En effet, le dernier km avant le barrage est très sportif, je pagaye « à fond » pour avancer à 2 km/h.
Le courant est sensiblement plus fort que la veille. Je prends un petit bras à droite de l'île de la Jatte très agréable où le courant est plus faible.
Puis au sortir de la Jatte, le courant reprend de la puissance, il doit faire dans les 4 ou 5 km/h. À la recherche des contre-courants, je passe derrière les piles des ponts ou entre la rive et les péniches quand c'est possible.
Alors que je fais une pose derrière une péniche, la propriétaire avec qui je discute un moment me dit que l'eau est montée de 1 m depuis la veille et que le Barrage de Suresnes chasse pour évacuer le surplus : d’où l’augmentation du flux.
En effet, le dernier km avant le barrage est très sportif, je pagaye « à fond » pour avancer à 2 km/h.
15 juillet
La navigation dans Paris intramuros entre les deux ponts aval et amont du boulevard périphérique est interdit aux “petits bateaux exclusivement mus par force humaine“ comme le stipule le règlement de VNF. Cherche-Midi se demande vraiment pourquoi on lui interdit de traverser la capitale ?
La voie Pompidou est en mode piéton et je marche tranquillement sur les quais rive droite en passant devant tous les grands monuments parisiens.
La navigation dans Paris intramuros entre les deux ponts aval et amont du boulevard périphérique est interdit aux “petits bateaux exclusivement mus par force humaine“ comme le stipule le règlement de VNF. Cherche-Midi se demande vraiment pourquoi on lui interdit de traverser la capitale ?
La voie Pompidou est en mode piéton et je marche tranquillement sur les quais rive droite en passant devant tous les grands monuments parisiens.
Par téléphone, il est convenu avec le responsable de la sécurité civile du 12ème arrondissement que je déposerai Cherche-Midi devant l'entrée de leur garage à bateau et qu'on me le rentrera le soir pour le ressortir le lendemain matin.
Je me rends par le métro à Ménilmontant chez mes enfants qui m'hébergent pour la nuit. Mon petit fils Camille attendait avec impatience le passage de son Grand-père.
Je me rends par le métro à Ménilmontant chez mes enfants qui m'hébergent pour la nuit. Mon petit fils Camille attendait avec impatience le passage de son Grand-père.
16 juillet
Vent dans le dos, courant faible, des vaguelettes. Le temps est gris mais ce n’est pas grave : j'aurai moins chaud.
L'éclusier de Port l'Anglais m'indique par téléphone qu'une cale en rive droite me permettra de débarquer et que l'embarquement en amont ne pose pas de problème. En fait, un quai de 80 cm de haut se prolonge pendant plusieurs kilomètres.
Je remarque heureusement qu'un collecteur pluvial passe sous le quai. Une petite barrière de sécurité empêche une éventuelle chute dans le collecteur, mais il est aisé de passer par dessus. Je me fais aider pour faire glisser Cherche-Midi sur la rambarde. Une fois le bateau réceptionné il ne me reste plus qu'à embarquer pour me retrouver dans le fleuve.
Vent dans le dos, courant faible, des vaguelettes. Le temps est gris mais ce n’est pas grave : j'aurai moins chaud.
L'éclusier de Port l'Anglais m'indique par téléphone qu'une cale en rive droite me permettra de débarquer et que l'embarquement en amont ne pose pas de problème. En fait, un quai de 80 cm de haut se prolonge pendant plusieurs kilomètres.
Je remarque heureusement qu'un collecteur pluvial passe sous le quai. Une petite barrière de sécurité empêche une éventuelle chute dans le collecteur, mais il est aisé de passer par dessus. Je me fais aider pour faire glisser Cherche-Midi sur la rambarde. Une fois le bateau réceptionné il ne me reste plus qu'à embarquer pour me retrouver dans le fleuve.
19 juillet
Le petit port de Samois date du 18ème siècle et témoigne du temps où le transport en seine était effectué sur des barges plates que l'on venait échouer sur cette place pentue. La "Place de Grève" de Paris (Place de l'hôtel de ville) était construite sur ce modèle.
Malgré le courant et le vent, mes bras tiennent la distance. J'arrive à Maurey-sur-Loing assez frais, ayant fait 27 km et 6h30 de navigation.
La cale en béton est couverte de caca d'oie.
Le camping du Lido est équipé d’une piscine avec une eau bien chaude, j’y délasse mes bras pendant un moment.
Demain, Cherche-Midi remontera l'Yonne, 17 écluses l'attendent. Le courrier électronique envoyé au réseau fluvial de Bourgogne pour demander l'autorisation d'être éclusé est resté sans réponse…
Le petit port de Samois date du 18ème siècle et témoigne du temps où le transport en seine était effectué sur des barges plates que l'on venait échouer sur cette place pentue. La "Place de Grève" de Paris (Place de l'hôtel de ville) était construite sur ce modèle.
Malgré le courant et le vent, mes bras tiennent la distance. J'arrive à Maurey-sur-Loing assez frais, ayant fait 27 km et 6h30 de navigation.
La cale en béton est couverte de caca d'oie.
Le camping du Lido est équipé d’une piscine avec une eau bien chaude, j’y délasse mes bras pendant un moment.
Demain, Cherche-Midi remontera l'Yonne, 17 écluses l'attendent. Le courrier électronique envoyé au réseau fluvial de Bourgogne pour demander l'autorisation d'être éclusé est resté sans réponse…
20 juillet
Le barrage de Varennes est vraiment bien équipé pour le passage des petites embarcations : en aval je débarque sur une plagette montant en pente douce sur le chemin de halage. Au dessus du barrage, on embarque sur un quai bas en béton.
À Montereau, on se trouve face à deux ponts. Entre les deux, à la pointe du confluent, se dresse une statue équestre de Napoléon. La Seine arrive sous le pont de droite, l'Yonne arrive sous celui de gauche. Le cours de l'Yonne semble calme par rapport à celui de la Seine. Je sais pourtant que ce n’est pas toujours le cas car les rivières impétueuses du Morvan provoquent souvent des crues. Sur l'Yonne, la largeur du cours d'eau est moindre, Cherche-Midi habitué aux petites rivières s’y sent plus à son aise.
Au barrage de Cannes-Ecluse, on débarque en rive droite sur une plagette qui rejoint le chemin par une pente douce. La remise à l'eau juste au dessus du barrage est aisée.
À l’écluse de “La Brosse”, ne voyant qu'un escalier en bas d'écluse permettant de débarquer j'appelle l'éclusier par téléphone. Il vient m'aider à porter le bateau par l'escalier. J'aurai la permission d'embarquer directement dans l'écluse restée ouverte à l'amont. Le trafic de fret est moins intense et le personnel de VNF est plus disponible.
Après quelques méandres, j'aperçois un petit bateau amarré devant un espace herbeux bien entretenu : cela doit être le “Petit Port” indiqué sur la carte. Effectivement, la petite cale de mise à l'eau se trouve en face de l'entrée du camping.
Le barrage de Varennes est vraiment bien équipé pour le passage des petites embarcations : en aval je débarque sur une plagette montant en pente douce sur le chemin de halage. Au dessus du barrage, on embarque sur un quai bas en béton.
À Montereau, on se trouve face à deux ponts. Entre les deux, à la pointe du confluent, se dresse une statue équestre de Napoléon. La Seine arrive sous le pont de droite, l'Yonne arrive sous celui de gauche. Le cours de l'Yonne semble calme par rapport à celui de la Seine. Je sais pourtant que ce n’est pas toujours le cas car les rivières impétueuses du Morvan provoquent souvent des crues. Sur l'Yonne, la largeur du cours d'eau est moindre, Cherche-Midi habitué aux petites rivières s’y sent plus à son aise.
Au barrage de Cannes-Ecluse, on débarque en rive droite sur une plagette qui rejoint le chemin par une pente douce. La remise à l'eau juste au dessus du barrage est aisée.
À l’écluse de “La Brosse”, ne voyant qu'un escalier en bas d'écluse permettant de débarquer j'appelle l'éclusier par téléphone. Il vient m'aider à porter le bateau par l'escalier. J'aurai la permission d'embarquer directement dans l'écluse restée ouverte à l'amont. Le trafic de fret est moins intense et le personnel de VNF est plus disponible.
Après quelques méandres, j'aperçois un petit bateau amarré devant un espace herbeux bien entretenu : cela doit être le “Petit Port” indiqué sur la carte. Effectivement, la petite cale de mise à l'eau se trouve en face de l'entrée du camping.
21 juillet
L'Yonne est toujours très calme : pas de vagues, très peu de péniches et elles sont plus petites. Mais il y a du courant quand-même !
Au premier barrage, écluse de Barbey, le débarquement se fait facilement sans aide en tirant le bateau sur l'herbe. L'éclusier vient me voir alors que j'explore la rive amont à la recherche d'un embarcadère. Il me propose gentiment de remplir l'écluse pour que je puisse embarquer à niveau. Ce n'était pas nécessaire, mais je le remercie chaleureusement et nous bavardons un bon moment de politique, de société, d'écologie ...
Le Barrage de St Loup vient peu après. La sortie d'eau en rive droite est un peu sauvage entre les branches flottées et la végétation envahissante, mais je réussis à tirer le bateau et le mettre sur chariot sans aide. La mise à l'eau en amont me demande un petit désherbage de la cale à la pagaie.
Le dernier barrage avant Pont sur Yonne avec l'écluse de “Champ Fleuri” se passe en rive gauche côté barrage. Un poste de pêche à hauteur d'eau mène au chemin de halage. Il suffit de tirer le bateau sur l'herbe.
L'Yonne est toujours très calme : pas de vagues, très peu de péniches et elles sont plus petites. Mais il y a du courant quand-même !
Au premier barrage, écluse de Barbey, le débarquement se fait facilement sans aide en tirant le bateau sur l'herbe. L'éclusier vient me voir alors que j'explore la rive amont à la recherche d'un embarcadère. Il me propose gentiment de remplir l'écluse pour que je puisse embarquer à niveau. Ce n'était pas nécessaire, mais je le remercie chaleureusement et nous bavardons un bon moment de politique, de société, d'écologie ...
Le Barrage de St Loup vient peu après. La sortie d'eau en rive droite est un peu sauvage entre les branches flottées et la végétation envahissante, mais je réussis à tirer le bateau et le mettre sur chariot sans aide. La mise à l'eau en amont me demande un petit désherbage de la cale à la pagaie.
Le dernier barrage avant Pont sur Yonne avec l'écluse de “Champ Fleuri” se passe en rive gauche côté barrage. Un poste de pêche à hauteur d'eau mène au chemin de halage. Il suffit de tirer le bateau sur l'herbe.
22 juillet
Arrivant sur l'écluse de Villeperrot, un petit bateau de plaisance me double. J'accélère un peu et entre dans l'écluse juste derrière lui. Je demande une fois rentré la permission à l'éclusier. Il accepté en me disant que c'est exceptionnel. Il pouvait difficilement refuser devant le fait accompli.
À l'écluse de Saint Martin, j'emprunte le bras mort indiqué la carte. Au bout, j’aperçois un quai derrière des roseaux. Le débarquement est facile et je tire ensuite le bateau à la corde sur les roseaux faisant office de tapis protecteur pour la coque et réussis seul à le poser sur le quai en ciment. L’embarquement en amont est facile.
Je suis accueilli par Sandrine, la présidente, en train d’encadrer des enfants. Après avoir débarqué, trouvé un emplacement sur la berge pour la tente et fait un peu connaissance avec les cadres du club présents, je laisse Cherche-Midi sous bonne garde et pars visiter le centre-ville.
Le club CK sénonais propose au public chaque jeudi soir un tour de l'île en canoë 10 places avec commentaires historiques. Je suis invité en tant que VIP à prendre place dans l’un des trois canoës. Sandrine, la présidente commente la visite à l’aide d’un micro et d’un amplificateur mobile. Elle connaît particulièrement bien l'histoire de la ville à travers les âges.
La visite est suivie d'un apéritif dînatoire.
Arrivant sur l'écluse de Villeperrot, un petit bateau de plaisance me double. J'accélère un peu et entre dans l'écluse juste derrière lui. Je demande une fois rentré la permission à l'éclusier. Il accepté en me disant que c'est exceptionnel. Il pouvait difficilement refuser devant le fait accompli.
À l'écluse de Saint Martin, j'emprunte le bras mort indiqué la carte. Au bout, j’aperçois un quai derrière des roseaux. Le débarquement est facile et je tire ensuite le bateau à la corde sur les roseaux faisant office de tapis protecteur pour la coque et réussis seul à le poser sur le quai en ciment. L’embarquement en amont est facile.
Je suis accueilli par Sandrine, la présidente, en train d’encadrer des enfants. Après avoir débarqué, trouvé un emplacement sur la berge pour la tente et fait un peu connaissance avec les cadres du club présents, je laisse Cherche-Midi sous bonne garde et pars visiter le centre-ville.
Le club CK sénonais propose au public chaque jeudi soir un tour de l'île en canoë 10 places avec commentaires historiques. Je suis invité en tant que VIP à prendre place dans l’un des trois canoës. Sandrine, la présidente commente la visite à l’aide d’un micro et d’un amplificateur mobile. Elle connaît particulièrement bien l'histoire de la ville à travers les âges.
La visite est suivie d'un apéritif dînatoire.
23 juillet
Sandrine prend des images de mon départ.
L'Yonne serpente entre collines et falaises de craie, l’eau est toujours calme et le courant modéré, Cherche-Midi enchaîne les lignes droite et prend les virages à la corde.
Saint Bon, Rosoy, Etigny, Villeneuve sur Yonne, les écluses se suivent, j'observe les rives et trouve chaque fois moyen de tirer le bateau sur herbe jusqu'au chemin de halage.
À Villevallier le camping se trouve au pied du pont en rive gauche. Une jolie plage de sable à été aménagée. En haut de la plage, campeurs et baigneurs peuvent profiter d’un petit snack et d’une location de kayaks. Le sable c'est bien pour poser sa serviette de bain, mais pour tirer un chariot de 40 kg, c'est bien difficile : la jeune femme qui tient le snack m'aide gentiment.
Sandrine prend des images de mon départ.
L'Yonne serpente entre collines et falaises de craie, l’eau est toujours calme et le courant modéré, Cherche-Midi enchaîne les lignes droite et prend les virages à la corde.
Saint Bon, Rosoy, Etigny, Villeneuve sur Yonne, les écluses se suivent, j'observe les rives et trouve chaque fois moyen de tirer le bateau sur herbe jusqu'au chemin de halage.
À Villevallier le camping se trouve au pied du pont en rive gauche. Une jolie plage de sable à été aménagée. En haut de la plage, campeurs et baigneurs peuvent profiter d’un petit snack et d’une location de kayaks. Le sable c'est bien pour poser sa serviette de bain, mais pour tirer un chariot de 40 kg, c'est bien difficile : la jeune femme qui tient le snack m'aide gentiment.
24 juillet
Journée en vigilance orange selon la météo : risques d’orages.
Je m’équipe comme la veille avec maillot de bain, haut anti-UV et chapeau de soleil sans oublier le filtre solaire sur le visage,… espérons tout de même que le beau temps se maintienne.
Les muscles de mes bras se sont renforcés depuis le départ et j’ai maintenant un bon coup de pagaie. Les méandres s’enchaînent et je prends à chaque virage un nouveau cap pour suivre une ligne m’amenant à l’intérieur du virage suivant…
À l’écluse de Villevallier, la rive droite se révèle impraticable, abrubte, style forêt amazonienne. Après avoir consulté la carte, mieux vaut redescendre un peu en aval et débarquer sur une plage aperçue en rive gauche pour emprunter la route. Le ciel devient très menaçant, l’air est lourd et humide.
Arrivé à l’écluse du Pêchoir, pas de possibilité de débarquer. J’amarre Cherche-Midi au pied de l’écluse, prends les escaliers pour demander solution à l’éclusier. A ma grande surprise, celui-ci me dit qu’après avoir évacué en aval les herbes accumulées dans le sas, il va m’écluser en amont. Ça alors ! m’écluser seul, c’est la première fois. Décidément les éclusiers de l’Yonne sont surprenants. Et le meilleur, c’est qu’il téléphone à l’écluse suivante pour annoncer mon passage.
À l’écluse d’Epineau, on m’attend écluse ouverte et je suis une nouvelle fois éclusé vers l’amont : Formidable ! Si c’est dorénavant la règle, cela va m’être confortable.
Le camping de Migennes se trouve au confluent entre l’Yonne et l’Armançon. Une fête a lieu sur la plage et j'arrive au rythme des tam-tams, on se croirait à l’autre bout du monde.
Journée en vigilance orange selon la météo : risques d’orages.
Je m’équipe comme la veille avec maillot de bain, haut anti-UV et chapeau de soleil sans oublier le filtre solaire sur le visage,… espérons tout de même que le beau temps se maintienne.
Les muscles de mes bras se sont renforcés depuis le départ et j’ai maintenant un bon coup de pagaie. Les méandres s’enchaînent et je prends à chaque virage un nouveau cap pour suivre une ligne m’amenant à l’intérieur du virage suivant…
À l’écluse de Villevallier, la rive droite se révèle impraticable, abrubte, style forêt amazonienne. Après avoir consulté la carte, mieux vaut redescendre un peu en aval et débarquer sur une plage aperçue en rive gauche pour emprunter la route. Le ciel devient très menaçant, l’air est lourd et humide.
Arrivé à l’écluse du Pêchoir, pas de possibilité de débarquer. J’amarre Cherche-Midi au pied de l’écluse, prends les escaliers pour demander solution à l’éclusier. A ma grande surprise, celui-ci me dit qu’après avoir évacué en aval les herbes accumulées dans le sas, il va m’écluser en amont. Ça alors ! m’écluser seul, c’est la première fois. Décidément les éclusiers de l’Yonne sont surprenants. Et le meilleur, c’est qu’il téléphone à l’écluse suivante pour annoncer mon passage.
À l’écluse d’Epineau, on m’attend écluse ouverte et je suis une nouvelle fois éclusé vers l’amont : Formidable ! Si c’est dorénavant la règle, cela va m’être confortable.
Le camping de Migennes se trouve au confluent entre l’Yonne et l’Armançon. Une fête a lieu sur la plage et j'arrive au rythme des tam-tams, on se croirait à l’autre bout du monde.
25 juillet
Cherche-Midi et moi sommes tout excités de découvrir l’Armançon. Cette nouvelle rivière est la cinquième du parcours. Le confluent est large et calme.
Puis le courant commence à se faire sentir et il faut remonter un premier rapide. Je prends de l’élan dans le coutre-courant, et le voilà franchi. Cela augure un parcours sportif. Le second rapide mène au pied d’une centrale hydroélectrique.
La carte IGN ne montre aucun chemin menant à la rivière. Je longe le déversoir dans les remous jusqu’à l’extrémité…et découvre à côté de l’échelle à poissons un raidillon très étroit caché dans les herbes hautes, les ronces et les chardons. Après avoir tiré Cherche-Midi dans les herbes, je décharge les bagages et fais des navettes de portage jusqu’en haut du déversoir pour rendre le bateau tractable. Ensuite, je le porte par l’hiloire un pied de chaque côté par petits sauts de 20 cm pour éviter de râcler la coque sur les blocs de pierre cachés dans les herbes. Je finis par le tirer dans les hautes herbes jusqu’au petit passage entre les roseaux. L’embarquement est lui aussi acrobatique : ne pouvant pas disposer cherche-Midi parallèle à la rive, je monter à califourchon sur la pointe arrière pour avancer jusqu’à l’hiloire. Le passage de l’obstacle a pris 45 mn.
Après un répit dû au barrage, la suite de la navigation devient de plus en plus sportive, le courant de plus en plus rapide. Je joue avec les contre-courants : bac… élan dans le contre… la gomme pour passer la veine d’eau… je constate avec la carte que ma progression est très lente, et sens déjà la fatigue gagner mes bras. Après un seuil sous un pont difficile à remonter, le courant s’amplifie encore. Je m’arrête dans un contre-courant pour regarder le GPS, Briénon sur Armançon n’est pas très loin. Après l’essai infructueux de remonter un nouveau rapide et un bac qui ne m’a pas permis de trouver un contre en face, je dois reconnaître que j’atteins mes limites.
Je me rends compte à l’endroit où j’ai débarqué que la rivière a vraiment débordé de son lit : la rive n’est plus visible, les arbres de rive sont au milieu de l’eau et le courant couche les herbes. Il a dû pleuvoir ces derniers temps en amont, c’est la crue.
Un sentier marqué sur la carte n’est pas très loin en rive droite : je pars en reconnaissance, une peupleraie embroussaillée à traverser jusqu’à un champ moissonné. Essoufflé, transpirant comme une bête de somme, je parviens enfin au bout de l’interminable champ sans avoir trouvé le moindre chemin ; l’évidence est que le cultivateur s’est approprié et a cultivé le chemin. Une heure de galère !
Le camping municipal de Briénon n’en est plus un, une colonie de vacances occupe l’endroit. Le directeur, un collègue professeur des écoles me permet tout de même d’y passer la nuit. Les enfants pratiquent le canoé sur l’Armançon, encadrés par un moniteur breveté. Il y a des sanitaires, des bornes électriques, c’est parfait.
Je suis tellement claqué : Je monte la tente, mange, me douche, et m’endors sans rédiger le compte-rendu de la journée.
Demain je passe sur le canal de Bourgogne. Le canal suit la vallée de l’Armançon qui lui apporte son eau ! je sais qu’une quantité d’écluses vont m’obliger à des manœuvres de chariot fastidieuses, mais je n’ai pas le choix.
Cherche-Midi et moi sommes tout excités de découvrir l’Armançon. Cette nouvelle rivière est la cinquième du parcours. Le confluent est large et calme.
Puis le courant commence à se faire sentir et il faut remonter un premier rapide. Je prends de l’élan dans le coutre-courant, et le voilà franchi. Cela augure un parcours sportif. Le second rapide mène au pied d’une centrale hydroélectrique.
La carte IGN ne montre aucun chemin menant à la rivière. Je longe le déversoir dans les remous jusqu’à l’extrémité…et découvre à côté de l’échelle à poissons un raidillon très étroit caché dans les herbes hautes, les ronces et les chardons. Après avoir tiré Cherche-Midi dans les herbes, je décharge les bagages et fais des navettes de portage jusqu’en haut du déversoir pour rendre le bateau tractable. Ensuite, je le porte par l’hiloire un pied de chaque côté par petits sauts de 20 cm pour éviter de râcler la coque sur les blocs de pierre cachés dans les herbes. Je finis par le tirer dans les hautes herbes jusqu’au petit passage entre les roseaux. L’embarquement est lui aussi acrobatique : ne pouvant pas disposer cherche-Midi parallèle à la rive, je monter à califourchon sur la pointe arrière pour avancer jusqu’à l’hiloire. Le passage de l’obstacle a pris 45 mn.
Après un répit dû au barrage, la suite de la navigation devient de plus en plus sportive, le courant de plus en plus rapide. Je joue avec les contre-courants : bac… élan dans le contre… la gomme pour passer la veine d’eau… je constate avec la carte que ma progression est très lente, et sens déjà la fatigue gagner mes bras. Après un seuil sous un pont difficile à remonter, le courant s’amplifie encore. Je m’arrête dans un contre-courant pour regarder le GPS, Briénon sur Armançon n’est pas très loin. Après l’essai infructueux de remonter un nouveau rapide et un bac qui ne m’a pas permis de trouver un contre en face, je dois reconnaître que j’atteins mes limites.
Je me rends compte à l’endroit où j’ai débarqué que la rivière a vraiment débordé de son lit : la rive n’est plus visible, les arbres de rive sont au milieu de l’eau et le courant couche les herbes. Il a dû pleuvoir ces derniers temps en amont, c’est la crue.
Un sentier marqué sur la carte n’est pas très loin en rive droite : je pars en reconnaissance, une peupleraie embroussaillée à traverser jusqu’à un champ moissonné. Essoufflé, transpirant comme une bête de somme, je parviens enfin au bout de l’interminable champ sans avoir trouvé le moindre chemin ; l’évidence est que le cultivateur s’est approprié et a cultivé le chemin. Une heure de galère !
Le camping municipal de Briénon n’en est plus un, une colonie de vacances occupe l’endroit. Le directeur, un collègue professeur des écoles me permet tout de même d’y passer la nuit. Les enfants pratiquent le canoé sur l’Armançon, encadrés par un moniteur breveté. Il y a des sanitaires, des bornes électriques, c’est parfait.
Je suis tellement claqué : Je monte la tente, mange, me douche, et m’endors sans rédiger le compte-rendu de la journée.
Demain je passe sur le canal de Bourgogne. Le canal suit la vallée de l’Armançon qui lui apporte son eau ! je sais qu’une quantité d’écluses vont m’obliger à des manœuvres de chariot fastidieuses, mais je n’ai pas le choix.
26 juillet
Boutoir, Duchy, Maladrerie, St Florentin, Germigny, Egrevin, Percey, Chailly, Pragnon: au total 9 écluses contournées avant la pause méridienne.
Au dessus de l'écluse de Duchy, un bateau amarré fait chauffer son diesel, Oh surprise! c'est Capucine rencontrée le 22 juillet à Sens sur sa sa planche à pagaie.
Nous sommes contents de nous revoir et faisons route ensemble. Nous avançons à la même vitesse. À l'écluse de la Maladrerie, la jeune intérimaire à la manœuvre téléphone à son chef pour demander l'autorisation d'écluser mon kayak : Non! …Et s’il est accroché à un bateau à moteur ?: Non!…En remorque du bateau de Capucine sans moi dedans ?: Non!
Ce chef ira même jusqu'à téléphoner aux éclusier de l'amont pour bien leur rappeler que le règlement interdit d'écluser les bateaux sans moteur.
Terra-Amata et Cherche-Midi arrivent ensemble à Saint Florentin.
Je suis invité sur Terra Amata pour un thé. Capucine habite toute l'année à Paris sur son bateau qu'elle considère comme "son petit cocon douillet". Elle est partie faire une boucle par le canal du Nivernais mais ne va pas continuer pas sur le canal de Bourgogne, par peur des nombreuses herbes aquatiques (Myriophylles) qui menacent de s'enrouler dans son hélice. Dommage, sa compagnie était fort agréable.
À l’écluse de Pragnon, deux chèvres se promènent. Un écriteau indique : "Champignons, oeufs, girolles". Je me présente à l’écluse dont la porte est par ailleurs ouverte. Laurent, l’éclusier vivant tranquille dans son petit paradis vert, accueille les voyageurs, cyclistes, touristes, kayakistes : cela fait 30 ans qu'il est là. Il me dresse un portrait très négatif du chef de section du canal qui est un odieux personnage : une mentalité de petit chef parvenu, autoritaire et malveillant qui martyrise ses subordonnés… je comprends pourquoi les jeunes éclusiers n'acceptaient pas de me faire passer avec le bateau de Capucine.
Le soir, je me fais une grosse omelette (ou plutôt,des œufs brouillés) aux girolles.
Boutoir, Duchy, Maladrerie, St Florentin, Germigny, Egrevin, Percey, Chailly, Pragnon: au total 9 écluses contournées avant la pause méridienne.
Au dessus de l'écluse de Duchy, un bateau amarré fait chauffer son diesel, Oh surprise! c'est Capucine rencontrée le 22 juillet à Sens sur sa sa planche à pagaie.
Nous sommes contents de nous revoir et faisons route ensemble. Nous avançons à la même vitesse. À l'écluse de la Maladrerie, la jeune intérimaire à la manœuvre téléphone à son chef pour demander l'autorisation d'écluser mon kayak : Non! …Et s’il est accroché à un bateau à moteur ?: Non!…En remorque du bateau de Capucine sans moi dedans ?: Non!
Ce chef ira même jusqu'à téléphoner aux éclusier de l'amont pour bien leur rappeler que le règlement interdit d'écluser les bateaux sans moteur.
Terra-Amata et Cherche-Midi arrivent ensemble à Saint Florentin.
Je suis invité sur Terra Amata pour un thé. Capucine habite toute l'année à Paris sur son bateau qu'elle considère comme "son petit cocon douillet". Elle est partie faire une boucle par le canal du Nivernais mais ne va pas continuer pas sur le canal de Bourgogne, par peur des nombreuses herbes aquatiques (Myriophylles) qui menacent de s'enrouler dans son hélice. Dommage, sa compagnie était fort agréable.
À l’écluse de Pragnon, deux chèvres se promènent. Un écriteau indique : "Champignons, oeufs, girolles". Je me présente à l’écluse dont la porte est par ailleurs ouverte. Laurent, l’éclusier vivant tranquille dans son petit paradis vert, accueille les voyageurs, cyclistes, touristes, kayakistes : cela fait 30 ans qu'il est là. Il me dresse un portrait très négatif du chef de section du canal qui est un odieux personnage : une mentalité de petit chef parvenu, autoritaire et malveillant qui martyrise ses subordonnés… je comprends pourquoi les jeunes éclusiers n'acceptaient pas de me faire passer avec le bateau de Capucine.
Le soir, je me fais une grosse omelette (ou plutôt,des œufs brouillés) aux girolles.
27 juillet
Les écluses sont vraiment proches les une unes des autres. Cerisiers, Flogny, Charrey, Cheney, Dannemoine, Tonnerre 1 et 2: 7 écluses au programme.
Les herbes aquatiques envahissent les deux tiers de la largeur du canal qui de ce fait est déserté par les plaisanciers. J’apprendrai que les débris d’herbes broyés par les hélices ont aussi la facheuse tendance à d’obstruer les circuits de refroidissement des moteurs. Je croiserai seulement deux petits bateaux dans la journée. On se demande à quoi il sert maintenant, et pourquoi diable cette interdiction idiote aux Kayaks d'utiliser les écluses.
Alors que je débarque en aval de l'écluse de Charrey, une voiture de VNF s'arrête à ma hauteur et deux hommes en sortent. Je reconnais tout de suite en l’un des deux le chef de district, à la description que m'en a fait Laurent: Il a les cheveux roux. Sans préambule ni salutation, ils m’observent sans rien dire mettre Cherche-Midi sur son chariot. Je leur expose mon projet et explique l’impossibilité de remonter l'Armançon en crue, et la contrainte de naviguer sur le canal. Je me doute qu’ils ont remarqué ma présence sur le canal depuis mon passage à Briénon. Ils me rappellent que les écluses sont nombreuses, je ne le sais que trop. Est-ce que le fait de naviguer sur les biefs dérange ? On me répond que non sans autre commentaire. Ils remontent dans leur voiture et continuent leur patrouille.
Les écluses sont vraiment proches les une unes des autres. Cerisiers, Flogny, Charrey, Cheney, Dannemoine, Tonnerre 1 et 2: 7 écluses au programme.
Les herbes aquatiques envahissent les deux tiers de la largeur du canal qui de ce fait est déserté par les plaisanciers. J’apprendrai que les débris d’herbes broyés par les hélices ont aussi la facheuse tendance à d’obstruer les circuits de refroidissement des moteurs. Je croiserai seulement deux petits bateaux dans la journée. On se demande à quoi il sert maintenant, et pourquoi diable cette interdiction idiote aux Kayaks d'utiliser les écluses.
Alors que je débarque en aval de l'écluse de Charrey, une voiture de VNF s'arrête à ma hauteur et deux hommes en sortent. Je reconnais tout de suite en l’un des deux le chef de district, à la description que m'en a fait Laurent: Il a les cheveux roux. Sans préambule ni salutation, ils m’observent sans rien dire mettre Cherche-Midi sur son chariot. Je leur expose mon projet et explique l’impossibilité de remonter l'Armançon en crue, et la contrainte de naviguer sur le canal. Je me doute qu’ils ont remarqué ma présence sur le canal depuis mon passage à Briénon. Ils me rappellent que les écluses sont nombreuses, je ne le sais que trop. Est-ce que le fait de naviguer sur les biefs dérange ? On me répond que non sans autre commentaire. Ils remontent dans leur voiture et continuent leur patrouille.
28 juillet
À l'écluse d'Arcot, je suis hélé par un couple de cyclistes. Ils m'appellent à l'aide pour secourir "un faon" tombé dans le sas de l'écluse.
Effectivement, une pauvre petite bête nage le long du mur de l'écluse ouverte à l'aval. Ne pouvant pas soulever l'animal et le mettre dans le bateau, je le contrains avec la pointe du bateau à nager vers la rive herbeuse d'où il pourra plus facilement remonter. Pas facile : la rive est abrupte et l'animal à bout de forces est incapable de sortir de l'eau par ses propres moyens. En même temps que je soulève l'animal qui est relativement lourd, la dame essaie de l'attraper pour le tirer. J’essaie de placer les pattes arrières pour caler les sabots … enfin le voilà sorti.
C'est une jeune chevrette, pas encore adulte. Pendant que la dame la couvre avec une serviette pour l'éponger et la réchauffer, deux voiture de VNF passent à côté de nous, prennent le pont de l'écluse et repassent en face de nous sur l'autre rive sans s’arrêter. Je fais des grands signes, mais les voitures continuent sans rien voir. La pauvre bête frigorifiée tremble et claque des dents comme une personne.
J'appelle la mairie qui me dit d'appeler la gendarmerie, … qui me dit d'appeler le comité départemental de la chasse, … enfin on me répond que le mieux à faire est de ne pas trop imprégner la bête de notre odeur, de la déposer dans un endroit tranquille plutôt au soleil et de le laisser. Ce que nous faisons. La jeune chevrette semble retrouver un peu de force sur ses pattes.
La journée se poursuit par le contournement de 8 autres écluses :
Arthe, St Martin, Tanlay, St Vinnemer aval, St Vinnemer amont, Argentenay, Ancy, Lézinnes
À l'écluse d'Arcot, je suis hélé par un couple de cyclistes. Ils m'appellent à l'aide pour secourir "un faon" tombé dans le sas de l'écluse.
Effectivement, une pauvre petite bête nage le long du mur de l'écluse ouverte à l'aval. Ne pouvant pas soulever l'animal et le mettre dans le bateau, je le contrains avec la pointe du bateau à nager vers la rive herbeuse d'où il pourra plus facilement remonter. Pas facile : la rive est abrupte et l'animal à bout de forces est incapable de sortir de l'eau par ses propres moyens. En même temps que je soulève l'animal qui est relativement lourd, la dame essaie de l'attraper pour le tirer. J’essaie de placer les pattes arrières pour caler les sabots … enfin le voilà sorti.
C'est une jeune chevrette, pas encore adulte. Pendant que la dame la couvre avec une serviette pour l'éponger et la réchauffer, deux voiture de VNF passent à côté de nous, prennent le pont de l'écluse et repassent en face de nous sur l'autre rive sans s’arrêter. Je fais des grands signes, mais les voitures continuent sans rien voir. La pauvre bête frigorifiée tremble et claque des dents comme une personne.
J'appelle la mairie qui me dit d'appeler la gendarmerie, … qui me dit d'appeler le comité départemental de la chasse, … enfin on me répond que le mieux à faire est de ne pas trop imprégner la bête de notre odeur, de la déposer dans un endroit tranquille plutôt au soleil et de le laisser. Ce que nous faisons. La jeune chevrette semble retrouver un peu de force sur ses pattes.
La journée se poursuit par le contournement de 8 autres écluses :
Arthe, St Martin, Tanlay, St Vinnemer aval, St Vinnemer amont, Argentenay, Ancy, Lézinnes
29 juillet
Les écluses sont nombreuses aujourd'hui : Batillet, Pacy, Argenteuil, Rapille, Ancy le Franc, Chassignelles, Fulvy, Papèterie, Ravières, Nuits, Arlot … 11 écluses.
À chaque bief du canal de Bourgogne, un petit canal amène l’eau de l’Armançon pour maintenir le niveau d’eau. Un autre canal a pour fonction d’évacuer le trop plein. Chaque éclusage chasse l’eau du sas vers l’aval. En période d’étiage de l’Armançon, l’alimentation du canal de Bourgogne peut être plus lente, ce qui peut aussi ralentir le trafic. En tout cas, en ce moment, le canal ne mangue pas d’eau !
Je dépasse sur chaque bief une pénichette qui se nomme "Mielette", car j'avance plus vite à la pagaie qu'elle au moteur. La pénichette gagne un peu d'avance à chaque écluse pendant que j'effectue les manœuvres de chariot. Nous allons ainsi jusqu'à Cry-sur-Armançon. Le paysage est de plus en plus vallonné bordé de falaises par endroit. Deux anciennes carrières d’extraction de pierre de construction se trouvent sur le parcours, dont une avec une darse pour le chargement sur les péniches.
Port de Cry est une petite halte fluviale minimale : des tables en bois et des poubelles. Un seul équipement fait défaut: l'eau est coupée aux robinets !
il est absolument regrettable que le canal ne soit plus assez bien entretenu et que l'acheminement des marchandises ne puisse plus se faire par ce moyen tellement économique. Pourquoi les élus de notre gouvernement ne sont-il pas conscient de cette richesse inutilisée alors qu'il faut absolument freiner la consommation d'énergies fossiles.
Le « Jour du Dépassement » est la date à laquelle l'humanité a dépensé l'ensemble des ressources en carbone que la Terre peut régénérer en un an. Pour cette année 2021, ce jour est aujourd'hui le 29 juillet. Nous épuiserons donc les ressources toute cette fin d’année et lâcherons 18 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
Les écluses sont nombreuses aujourd'hui : Batillet, Pacy, Argenteuil, Rapille, Ancy le Franc, Chassignelles, Fulvy, Papèterie, Ravières, Nuits, Arlot … 11 écluses.
À chaque bief du canal de Bourgogne, un petit canal amène l’eau de l’Armançon pour maintenir le niveau d’eau. Un autre canal a pour fonction d’évacuer le trop plein. Chaque éclusage chasse l’eau du sas vers l’aval. En période d’étiage de l’Armançon, l’alimentation du canal de Bourgogne peut être plus lente, ce qui peut aussi ralentir le trafic. En tout cas, en ce moment, le canal ne mangue pas d’eau !
Je dépasse sur chaque bief une pénichette qui se nomme "Mielette", car j'avance plus vite à la pagaie qu'elle au moteur. La pénichette gagne un peu d'avance à chaque écluse pendant que j'effectue les manœuvres de chariot. Nous allons ainsi jusqu'à Cry-sur-Armançon. Le paysage est de plus en plus vallonné bordé de falaises par endroit. Deux anciennes carrières d’extraction de pierre de construction se trouvent sur le parcours, dont une avec une darse pour le chargement sur les péniches.
Port de Cry est une petite halte fluviale minimale : des tables en bois et des poubelles. Un seul équipement fait défaut: l'eau est coupée aux robinets !
il est absolument regrettable que le canal ne soit plus assez bien entretenu et que l'acheminement des marchandises ne puisse plus se faire par ce moyen tellement économique. Pourquoi les élus de notre gouvernement ne sont-il pas conscient de cette richesse inutilisée alors qu'il faut absolument freiner la consommation d'énergies fossiles.
Le « Jour du Dépassement » est la date à laquelle l'humanité a dépensé l'ensemble des ressources en carbone que la Terre peut régénérer en un an. Pour cette année 2021, ce jour est aujourd'hui le 29 juillet. Nous épuiserons donc les ressources toute cette fin d’année et lâcherons 18 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
30 juillet
Cherche-Midi est sur l'eau à 9h30. La Miellette est partie juste avant moi, mais je la rattrape assez vite.
Cry, Perrigny, Aisy, Rougemont, Buffon 1&2, St Rémy, Fontenoy, Montbard … 9 écluses.
À Rougemont on entre en Côte d'Or et le réseau est administré par un autre chef de district: Je fais donc ma demande auprès des éclusiers pour passer derrière la Mielette et c'est accepté : je passe Rougemont et Buffon 1 dans l'écluse derrière la Mielette. Ces petites haltes pendant que le sas se remplit sont bien reposantes.
Le canal passe à côté de la "Grande forge de Buffon", et je profite de la pause méridienne pour en effectuer la visite. La forge est effectivement une magnifique construction, dont la fonction à l'époque du 18ème était de travailler le fer d'une façon moderne et qui nous paraît maintenant totalement archaïque. Tout est construit en voûtes et pierres taillées. On y fondait le métal et on le laminait au marteau pilon. Les marteaux et soufflets étaient activés mécaniquement à l’aide de l’énergie hydraulique.
L’après-midi, La Mielette repart un peu avant moi. L’ayant doublée, j'arrive un peu avant elle a à l'écluse de Buffon 2. L'éclusier m'accueille en me disant que je suis éclusé pour la dernière fois. Quelqu’un du district de l’Yonne a malheureusement transmis l’information à mon sujet au chef de district de Côte d’Or qui ne m'autorise pas non plus à être éclusé en compagnie d’un autre bateau. C’est dommage, l’organisation était bonne et économisait mes forces.
Cherche-Midi est sur l'eau à 9h30. La Miellette est partie juste avant moi, mais je la rattrape assez vite.
Cry, Perrigny, Aisy, Rougemont, Buffon 1&2, St Rémy, Fontenoy, Montbard … 9 écluses.
À Rougemont on entre en Côte d'Or et le réseau est administré par un autre chef de district: Je fais donc ma demande auprès des éclusiers pour passer derrière la Mielette et c'est accepté : je passe Rougemont et Buffon 1 dans l'écluse derrière la Mielette. Ces petites haltes pendant que le sas se remplit sont bien reposantes.
Le canal passe à côté de la "Grande forge de Buffon", et je profite de la pause méridienne pour en effectuer la visite. La forge est effectivement une magnifique construction, dont la fonction à l'époque du 18ème était de travailler le fer d'une façon moderne et qui nous paraît maintenant totalement archaïque. Tout est construit en voûtes et pierres taillées. On y fondait le métal et on le laminait au marteau pilon. Les marteaux et soufflets étaient activés mécaniquement à l’aide de l’énergie hydraulique.
L’après-midi, La Mielette repart un peu avant moi. L’ayant doublée, j'arrive un peu avant elle a à l'écluse de Buffon 2. L'éclusier m'accueille en me disant que je suis éclusé pour la dernière fois. Quelqu’un du district de l’Yonne a malheureusement transmis l’information à mon sujet au chef de district de Côte d’Or qui ne m'autorise pas non plus à être éclusé en compagnie d’un autre bateau. C’est dommage, l’organisation était bonne et économisait mes forces.
31 juillet
Cherche-Midi commence la journée par la descente de la Brenne sur 1 km jusqu'au pont-canal. Il est heureux de faire cette courte et rapide descente en eau vive … Il souhaite que l'Ouche soit elle aussi en crue, et que la fin de la saison se fasse en eau vive.
Juste en amont du pont-canal en rive droite, un espace entretenu avec une table pique-nique permet de remonter sur le canal au niveau du port de plaisance. La Mielette est à quai et Serge me voit arriver par la fenêtre de proue. Ils doivent attendre 48h pour que VNF leur organise le franchissement de la chaîne d'écluses jusqu’à Pouilly, nous ne nous reverrons dans doute pas.
9 écluses au programme d’aujourd’hui: Montbard, Nogent, Moulin de Nogent, Courcelles, Benoisey, Seigny, Grignon, les Granges et Vénaray.
Cherche-Midi commence la journée par la descente de la Brenne sur 1 km jusqu'au pont-canal. Il est heureux de faire cette courte et rapide descente en eau vive … Il souhaite que l'Ouche soit elle aussi en crue, et que la fin de la saison se fasse en eau vive.
Juste en amont du pont-canal en rive droite, un espace entretenu avec une table pique-nique permet de remonter sur le canal au niveau du port de plaisance. La Mielette est à quai et Serge me voit arriver par la fenêtre de proue. Ils doivent attendre 48h pour que VNF leur organise le franchissement de la chaîne d'écluses jusqu’à Pouilly, nous ne nous reverrons dans doute pas.
9 écluses au programme d’aujourd’hui: Montbard, Nogent, Moulin de Nogent, Courcelles, Benoisey, Seigny, Grignon, les Granges et Vénaray.
1er août
La pente du canal augmente avec le relief et 39 écluses se suivent à vue sur 2O km. Aujourd’hui je vais donc tracter Cherche-Midi toute la journée sur le chemin de halage.
Je passe un bâton dans anneau de portage: cela me permet de porter à deux mains sans me fatiguer et d'adopter une bonne position pour mon dos.
En fin de journée les biefs rallongent et je décide de recommencer à naviguer. Nous sommes à peine sur l'eau que le second orage de la journée éclate.
Au port de Braux il pleut des cordes et je me réfugie sous le pont en attendant que cela passe, puis continue jusqu'à l'écluse pour y passer la nuit.
Deux jeunes femmes habitent l’écluse avec leur chatte. Elles partent passer la soirée ailleurs et ne voient aucun inconvénient ni à ce que je plante la tente pour la nuit ni à ce que j’utilise le salon de jardin.
Un vieux lave linge à l'abri du vent me sert de cuisine et je peux profiter du salon de jardin et du soleil du soir pour le repas. Pas de moustique, j'écris ces mots tente grande ouverte.
La pente du canal augmente avec le relief et 39 écluses se suivent à vue sur 2O km. Aujourd’hui je vais donc tracter Cherche-Midi toute la journée sur le chemin de halage.
Je passe un bâton dans anneau de portage: cela me permet de porter à deux mains sans me fatiguer et d'adopter une bonne position pour mon dos.
En fin de journée les biefs rallongent et je décide de recommencer à naviguer. Nous sommes à peine sur l'eau que le second orage de la journée éclate.
Au port de Braux il pleut des cordes et je me réfugie sous le pont en attendant que cela passe, puis continue jusqu'à l'écluse pour y passer la nuit.
Deux jeunes femmes habitent l’écluse avec leur chatte. Elles partent passer la soirée ailleurs et ne voient aucun inconvénient ni à ce que je plante la tente pour la nuit ni à ce que j’utilise le salon de jardin.
Un vieux lave linge à l'abri du vent me sert de cuisine et je peux profiter du salon de jardin et du soleil du soir pour le repas. Pas de moustique, j'écris ces mots tente grande ouverte.
2 août
De longs biefs me permettent de pagayer régulièrement à bon rythme. Les 10 dernières écluses avant Pouilly s’enchaînent et je dois encore tracter Cherche-Midi sur 5 km.
À Pouilly , la troisième averse de la journée est agrémentée de grêlons, je me réfugie sous l’avancée d’un hangar métallique bordant le port.
Le camping me refuse l'accès sans attestation de vaccination anti-covid! Je décide faute de mieux de m'installer sur les tables de pique-nique du port qui sont abritées sous barnum. Il y a même suffisamment de place pour y mettre la tente : S'il repleut je serai à l'abri.
Mes voisins de table, des jeunes garçons venus boire ensemble quelques bières, me demandent si j’ai l’intention de traverser la voûte et m'apprennes que l'entrée du tunnel est équipé de caméras : si l’on me voit, je peux être accueilli à l’autre bout par la gendarmerie.
Réfléchissant à toutes ces contraintes, je décide (sans rien dire) d’attendre la nuit noire et naviguer jusqu’au tunnel lumière éteinte. La sortie se fera également de nuit dans le noir, et il y a peu de risque de me faire repérer.
De longs biefs me permettent de pagayer régulièrement à bon rythme. Les 10 dernières écluses avant Pouilly s’enchaînent et je dois encore tracter Cherche-Midi sur 5 km.
À Pouilly , la troisième averse de la journée est agrémentée de grêlons, je me réfugie sous l’avancée d’un hangar métallique bordant le port.
Le camping me refuse l'accès sans attestation de vaccination anti-covid! Je décide faute de mieux de m'installer sur les tables de pique-nique du port qui sont abritées sous barnum. Il y a même suffisamment de place pour y mettre la tente : S'il repleut je serai à l'abri.
Mes voisins de table, des jeunes garçons venus boire ensemble quelques bières, me demandent si j’ai l’intention de traverser la voûte et m'apprennes que l'entrée du tunnel est équipé de caméras : si l’on me voit, je peux être accueilli à l’autre bout par la gendarmerie.
Réfléchissant à toutes ces contraintes, je décide (sans rien dire) d’attendre la nuit noire et naviguer jusqu’au tunnel lumière éteinte. La sortie se fera également de nuit dans le noir, et il y a peu de risque de me faire repérer.
Passage de la voûte – Nuit du 2 au 3 août
Je reste sur le port à rédiger le compte rendu de ma journée jusqu'à la nuit noire. Puis discrètement je prends Cherche-Midi par la bride et nous nous dirigeons vers le hall du toueur et le contournons vers l’amont du bief. La nuit est sans lune et le chemin de halage n’est pas éclairé.
Juste après les locaux de VNF fermés à cette heure, une pente herbeuse permet d’embarquer facilement. Dans le noir, je me change en kayakiste et modifie mon chargement pour pouvoir sortir en premier la tente et le couchage. Être spéléo et connaître par cœur les opérations aide condiderablement.
J'embarque tous feux éteints. Le ciel sans lune, très sombre, se reflète légèrement à la surface de l'eau et cela me suffit pour diriger Cherche-Midi dans l'obscurité. Au bout du long bief, un réverbère placé sur le belvédère éclaire un peu l’entrée du tunnel, et les feux de signalisation vert et rouge sont allumés.
Je m'arrête un peu avant d’être dans le champ lumineux, vérifie qu’aucun noctambule ne passe au niveau du belvédère et lance Cherche-Midi vers le trou noir. Immédiatement nous sommes absorbés par un brouillard tiède et compact, la différence de température entre les masses d’air extérieures et souterraines a créé une condensation impressionnante. Impossible de voir ni les parois ni la pointe avant du bateau, j’imagine ainsi le passage du Styx…
Après avoir mis plein phare (frontale et torche du téléphone) nous avançons tout doucement dans ce néant. D'un seul coup la vision s’éclaircit et je découvre le couloir rectiligne semi-circulaire de la voûte de pierre semblant mener vers l’infini : cela me rappelle le sas temporel de la série télévisée des années 60 « Au cœur du temps ».
L'ambiance est irréelle ! Pris d'une euphorie soudaine, je propulse Cherche-Midi vers l'infini : C'est magique ! Mon éclairage est assez puissant pour me permettre d'admirer la voûte et les parois sur une bonne distance. Tous les 25 m, un écriteau plaqué à la paroi annonce la distance à partir de l’entrée. Mes coups de pagaie résonnent et se répercutent en échos. Prenant mon rythme, accompagné par le bruit rythmique des coups de pagaie je me mets à chanter. Chaque note se mélange à la précédente, revenant en écho. Je m’amuse donc à composer des accords qui partent et reviennent, se mélangeant aux précédents. C'est dans cet état d'extase musicale que Cherche-Midi traverse les 3333 mètres de ce passage mystérieux qui relie le bassin versant de la Seine au bassin versant méditerranéen … un moment de bonheur ineffable hors du temps…
Les cottes s'inversent à mi-parcours et les distances décroissent sur les panneaux : la moitié du tunnel est franchie et je souhaiterais que cette traversée qui m’a paru courte se prolonge. - 150, -100, -50, -25, ... Je laisse Cherche-Midi glisser sur son erre, éteins les lumières et retrouve le ciel étoilée. Un long bief s’étire entre des murailles sombres et je me laisse guider par le reflet du ciel sur l’eau noire.
Puis les murs disparaissent. Où sommes nous? J'allume le GPS et constate que nous sommes au milieu du vaste plan d’eau de Port-Escommes. Je me dirige lumière éteinte vers la rive où sur mon écran, une icône indique l'aire de pique-nique. J'allume la frontale en mode liseuse et constate que la rive basse et herbeuse permet de débarquer facilement.
Une table de pique-nique et un herbage bien tondu m'accueillent. Je tire au sec Cherche-Midi, sors les sacs de literie, monte la tente, gonfle mon matelas et mon oreiller. Il est 1 h 30, je tombe avec délice dans les bras de Morphée.
Je reste sur le port à rédiger le compte rendu de ma journée jusqu'à la nuit noire. Puis discrètement je prends Cherche-Midi par la bride et nous nous dirigeons vers le hall du toueur et le contournons vers l’amont du bief. La nuit est sans lune et le chemin de halage n’est pas éclairé.
Juste après les locaux de VNF fermés à cette heure, une pente herbeuse permet d’embarquer facilement. Dans le noir, je me change en kayakiste et modifie mon chargement pour pouvoir sortir en premier la tente et le couchage. Être spéléo et connaître par cœur les opérations aide condiderablement.
J'embarque tous feux éteints. Le ciel sans lune, très sombre, se reflète légèrement à la surface de l'eau et cela me suffit pour diriger Cherche-Midi dans l'obscurité. Au bout du long bief, un réverbère placé sur le belvédère éclaire un peu l’entrée du tunnel, et les feux de signalisation vert et rouge sont allumés.
Je m'arrête un peu avant d’être dans le champ lumineux, vérifie qu’aucun noctambule ne passe au niveau du belvédère et lance Cherche-Midi vers le trou noir. Immédiatement nous sommes absorbés par un brouillard tiède et compact, la différence de température entre les masses d’air extérieures et souterraines a créé une condensation impressionnante. Impossible de voir ni les parois ni la pointe avant du bateau, j’imagine ainsi le passage du Styx…
Après avoir mis plein phare (frontale et torche du téléphone) nous avançons tout doucement dans ce néant. D'un seul coup la vision s’éclaircit et je découvre le couloir rectiligne semi-circulaire de la voûte de pierre semblant mener vers l’infini : cela me rappelle le sas temporel de la série télévisée des années 60 « Au cœur du temps ».
L'ambiance est irréelle ! Pris d'une euphorie soudaine, je propulse Cherche-Midi vers l'infini : C'est magique ! Mon éclairage est assez puissant pour me permettre d'admirer la voûte et les parois sur une bonne distance. Tous les 25 m, un écriteau plaqué à la paroi annonce la distance à partir de l’entrée. Mes coups de pagaie résonnent et se répercutent en échos. Prenant mon rythme, accompagné par le bruit rythmique des coups de pagaie je me mets à chanter. Chaque note se mélange à la précédente, revenant en écho. Je m’amuse donc à composer des accords qui partent et reviennent, se mélangeant aux précédents. C'est dans cet état d'extase musicale que Cherche-Midi traverse les 3333 mètres de ce passage mystérieux qui relie le bassin versant de la Seine au bassin versant méditerranéen … un moment de bonheur ineffable hors du temps…
Les cottes s'inversent à mi-parcours et les distances décroissent sur les panneaux : la moitié du tunnel est franchie et je souhaiterais que cette traversée qui m’a paru courte se prolonge. - 150, -100, -50, -25, ... Je laisse Cherche-Midi glisser sur son erre, éteins les lumières et retrouve le ciel étoilée. Un long bief s’étire entre des murailles sombres et je me laisse guider par le reflet du ciel sur l’eau noire.
Puis les murs disparaissent. Où sommes nous? J'allume le GPS et constate que nous sommes au milieu du vaste plan d’eau de Port-Escommes. Je me dirige lumière éteinte vers la rive où sur mon écran, une icône indique l'aire de pique-nique. J'allume la frontale en mode liseuse et constate que la rive basse et herbeuse permet de débarquer facilement.
Une table de pique-nique et un herbage bien tondu m'accueillent. Je tire au sec Cherche-Midi, sors les sacs de literie, monte la tente, gonfle mon matelas et mon oreiller. Il est 1 h 30, je tombe avec délice dans les bras de Morphée.
3 août
Au réveil je découvre Port-Escommes. Nous sommes maintenant sur le versant méditerranéen et les écluses vont redescendre.
De l'écluse N°1 jusqu'à l'écluse N°12 qui sont très rapprochées, inutile de naviguer dans cet “escalier”, je tracte mon compagnon sur le chemin de halage pendant toute la matinée.
Les biefs ensuite s'allongent et je reprends la navigation entrecoupée par les portages. Un bateau de croisière attend d'être éclusé à la descente. Je demande incidemment à l'éclusière si l'on m'autoriserait à passer en compagnie de ce bateau, la réponse est positive. Profitons en !
Il pleut à verse quand j’arrive à Pont d'Ouche et je débarque au port pour trouver un refuge provisoire et pique-niquer au sec. Ma batterie de GPS est très faible et ma batterie de rechargement est vide : il me faut absolument recharger si je veux continuer, mais tout est fermé. Je m'adresse au bureau VNF du district situé à côté de l'écluse pour demander assistance. On me laisse entrer et on me branche mon téléphone. Le chef entre, et sans même m'adresser la parole lance à l’employé m’ayant accueilli : "C'est pas un bureau d'accueil ici !". Je récupère téléphone et chargeur puis sors, suivi peu après par l’employé m’ayant accueilli qui s’excuse et me conseiller d'aller un peu plus loin à Veuvey sur Ouche où une anglaise tient une "épicerie-camping-snack-chambres d'hôtes ".
Je repars donc stoïquement sous le froid et la pluie vers Veuvey : encore trois écluses à contourner.
Là je suis bien accueilli: je peux prendre enfin un repas, une douche chaude, faire sécher mes vêtements dans une salle de convivialité, et recharger les batteries.
Au réveil je découvre Port-Escommes. Nous sommes maintenant sur le versant méditerranéen et les écluses vont redescendre.
De l'écluse N°1 jusqu'à l'écluse N°12 qui sont très rapprochées, inutile de naviguer dans cet “escalier”, je tracte mon compagnon sur le chemin de halage pendant toute la matinée.
Les biefs ensuite s'allongent et je reprends la navigation entrecoupée par les portages. Un bateau de croisière attend d'être éclusé à la descente. Je demande incidemment à l'éclusière si l'on m'autoriserait à passer en compagnie de ce bateau, la réponse est positive. Profitons en !
Il pleut à verse quand j’arrive à Pont d'Ouche et je débarque au port pour trouver un refuge provisoire et pique-niquer au sec. Ma batterie de GPS est très faible et ma batterie de rechargement est vide : il me faut absolument recharger si je veux continuer, mais tout est fermé. Je m'adresse au bureau VNF du district situé à côté de l'écluse pour demander assistance. On me laisse entrer et on me branche mon téléphone. Le chef entre, et sans même m'adresser la parole lance à l’employé m’ayant accueilli : "C'est pas un bureau d'accueil ici !". Je récupère téléphone et chargeur puis sors, suivi peu après par l’employé m’ayant accueilli qui s’excuse et me conseiller d'aller un peu plus loin à Veuvey sur Ouche où une anglaise tient une "épicerie-camping-snack-chambres d'hôtes ".
Je repars donc stoïquement sous le froid et la pluie vers Veuvey : encore trois écluses à contourner.
Là je suis bien accueilli: je peux prendre enfin un repas, une douche chaude, faire sécher mes vêtements dans une salle de convivialité, et recharger les batteries.
4 août
Humidité très importante, les gouttes de condensation s'écoulent comme chaque nuit sur les côtés intérieurs de la tente et forment des flaques. Heureusement, ma literie située au centre n'est pas mouillée. Par contre, il faut faire attention au rangement et tout mettre en bidon, en sac, sur les couvercles ou des sacs.
Je peux heureusement prendre le petit déjeuner dans la salle hors sac pourvue d'un WC, d'un évier, d'une prise de courant, d'une grande table et de chaises. Tout est très sale mais on est au sec, Il faut simplement éviter de mettre ses affaires sur la table qui est couverte de crasse moisie.
Il est 11 heures sonnantes quand je mets Cherche-Midi à l'eau sous la pluie. 13 écluses à passer aujourd'hui jusqu’à Sainte-Marie-sur-Ouche. Ensuite, j’espère trouver assez d’eau sur l’Ouche pour finir à Dijon avec un peu d’eau vive.
À 13 heures 30, j’arrive à l’écluse de la Charme. C’est un lieu de restauration et de culture géré par une association : programmation surprenante de spectacles, expositions et animations. Le chef du restaurant se fournit chez les producteurs locaux. Arrivé en plein coup de feu, la pitance se fait attendre mais cela en vaut la peine : À 13 heures 30, j’arrive à l’écluse de la Charme. C’est un lieu de restauration et de culture géré par une association : programmation surprenante de spectacles, expositions et animations. Le chef du restaurant se fournit chez les producteurs locaux. Je commande une bière locale et . Arrivé en plein coup de feu, la pitance se fait attendre mais cela en vaut la peine : le confit de canard pommes sautées est délicieux et très bien présenté. Je me laisse tenter au dessert par une spécialité que le chef me recommandé, une glace au miel sur pain d'épice.
Dopé par cette gastronomie bourguignonne, je passe Les 7 écluses restantes à un rythme soutenu, je commence à acquérir une certaine rapidité dans la manœuvre.
Arrivé à Sainte Marie il pleut toujours, il a plu pratiquement toute la journée.
Le petit camping municipal de Sainte Marie est rudimentaire. La pluie marquant une pause, je me dépêche de monter la tente avant que cela ne recommence, puis file à la douche pour enfin retirer ma tenue néoprène et mes sous-vêtements que je piétine pour effectuer un petit lavage.
La soirée se poursuit sans goutte et je réussis même à préparer et prendre mon repas devant la tente. Pendant ce temps, Cherche-Midi tient la corde à linge sur laquelle les vêtements de navigation tentent de s’égoutter. S’il ne repleut pas dans la nuit, j’enfilerai des néoprènes moins mouillés demain.
Deux clubs ont proposé d’accueillir Cherche-Midi à la fin de cette première saison de navigation : Le club de Dijon et le club de Saint-Jean-de-Losne. Je prend la décision de m’arrêter à Dijon. La dernière journée me permettra de me reposer en passant une journée chez Fred, mon ami professeur de chimie.
Humidité très importante, les gouttes de condensation s'écoulent comme chaque nuit sur les côtés intérieurs de la tente et forment des flaques. Heureusement, ma literie située au centre n'est pas mouillée. Par contre, il faut faire attention au rangement et tout mettre en bidon, en sac, sur les couvercles ou des sacs.
Je peux heureusement prendre le petit déjeuner dans la salle hors sac pourvue d'un WC, d'un évier, d'une prise de courant, d'une grande table et de chaises. Tout est très sale mais on est au sec, Il faut simplement éviter de mettre ses affaires sur la table qui est couverte de crasse moisie.
Il est 11 heures sonnantes quand je mets Cherche-Midi à l'eau sous la pluie. 13 écluses à passer aujourd'hui jusqu’à Sainte-Marie-sur-Ouche. Ensuite, j’espère trouver assez d’eau sur l’Ouche pour finir à Dijon avec un peu d’eau vive.
À 13 heures 30, j’arrive à l’écluse de la Charme. C’est un lieu de restauration et de culture géré par une association : programmation surprenante de spectacles, expositions et animations. Le chef du restaurant se fournit chez les producteurs locaux. Arrivé en plein coup de feu, la pitance se fait attendre mais cela en vaut la peine : À 13 heures 30, j’arrive à l’écluse de la Charme. C’est un lieu de restauration et de culture géré par une association : programmation surprenante de spectacles, expositions et animations. Le chef du restaurant se fournit chez les producteurs locaux. Je commande une bière locale et . Arrivé en plein coup de feu, la pitance se fait attendre mais cela en vaut la peine : le confit de canard pommes sautées est délicieux et très bien présenté. Je me laisse tenter au dessert par une spécialité que le chef me recommandé, une glace au miel sur pain d'épice.
Dopé par cette gastronomie bourguignonne, je passe Les 7 écluses restantes à un rythme soutenu, je commence à acquérir une certaine rapidité dans la manœuvre.
Arrivé à Sainte Marie il pleut toujours, il a plu pratiquement toute la journée.
Le petit camping municipal de Sainte Marie est rudimentaire. La pluie marquant une pause, je me dépêche de monter la tente avant que cela ne recommence, puis file à la douche pour enfin retirer ma tenue néoprène et mes sous-vêtements que je piétine pour effectuer un petit lavage.
La soirée se poursuit sans goutte et je réussis même à préparer et prendre mon repas devant la tente. Pendant ce temps, Cherche-Midi tient la corde à linge sur laquelle les vêtements de navigation tentent de s’égoutter. S’il ne repleut pas dans la nuit, j’enfilerai des néoprènes moins mouillés demain.
Deux clubs ont proposé d’accueillir Cherche-Midi à la fin de cette première saison de navigation : Le club de Dijon et le club de Saint-Jean-de-Losne. Je prend la décision de m’arrêter à Dijon. La dernière journée me permettra de me reposer en passant une journée chez Fred, mon ami professeur de chimie.
5 août
L'aube chasse la pluie et je parviens à prendre le petit déjeuner devant la tente. Les vêtements de navigation par contre sont toujours dégoulinants.
Il pleut de nouveau quand j'embarque sur le canal pour la dernière étape. Sept écluses avant la N°44 (Combe de Fain) au niveau de laquelle je peux tenter de passer sur l'Ouche. D'après un kayakiste de Dijon connaissant bien la rivière, en fonction du niveau d'eau actuellement assez bas, la descente ne devrait pas trop racler à partir de là.
La pluie semble vouloir s'arrêter quand j'arrive sur Combe de Fain. Vers l’aval une entrée de pâture se prolonge par un chemin qui longe la rivière. La rive est pentue et la mise à l'eau délicate. Je choisis l’endroit qui me paraît le moins risqué. Une fois le chariot rangé, je positionne Cherche-Midi dans la pente, et descends dans l'eau pour le réceptionner : je tire pour le faire glisser et conformément à mes craintes, il glisse d'un seul coup, m'entraîne, et me pousse au bouillon. Tellement pressé de retrouver l’eau vive !
Je tente de profiter d'une éclaircie pour casse-croûter sur une jolie petite plage. Une fois le repas sorti du sac un gros nuage noir vient occulter le soleil, des gouttes commencent à tomber : Je me dépêche d’engloutir ma pitance avant de tout remettre en vrac mouillé dans le sac.
Le niveau d'eau est effectivement bas et le fond des rapides bien haut : ça racle et je suis obligé de descendre maintes fois pour haler le bateau. Idem pour les deux déversoirs qui manquent d'eau. Je pagaye avec les jambes sorties pour sortir plus rapidement dans les rapides qui se succèdent. Pour couronner le tout, trois arbres tombés en travers de la rivière m'obligent à des acrobaties fastidieuses. Cherche-Midi en vient à regretter les écluses: tout cela lui fait mal à la coque.
Enfin le lac Kir ! Les pontons de l'AS PTT CK sont tout de suite à droite.
Après avoir mis Cherche-Midi à l'abri dans le hangar, je prends une douche et me change dans les vestiaires.
On verra demain pour l'au-revoir à mon compagnon de voyage. Je lui ferai un brin de toilette.
Fred arrive alors que je finis de trier les bagages. Pour la première fois depuis un mois, je monte dans une voiture. Fred me fait découvrir en chemin son environnement d'enfance : les coins de pêche au bord de la Saône, avant de me recevoir dans la petite maison de la famille. Tente et vêtements sont mis à sécher. Fred et sa femme Joëlle m'invitent au restaurant à St-Jean-de-Losne : Filets de poisson de rivières et cuisses de grenouilles, le tout agrémenté d'un petit blanc de Chablis. Je dors ensuite dans un lit confortable.
Demain c'est le retour en Normandie.
L'aube chasse la pluie et je parviens à prendre le petit déjeuner devant la tente. Les vêtements de navigation par contre sont toujours dégoulinants.
Il pleut de nouveau quand j'embarque sur le canal pour la dernière étape. Sept écluses avant la N°44 (Combe de Fain) au niveau de laquelle je peux tenter de passer sur l'Ouche. D'après un kayakiste de Dijon connaissant bien la rivière, en fonction du niveau d'eau actuellement assez bas, la descente ne devrait pas trop racler à partir de là.
La pluie semble vouloir s'arrêter quand j'arrive sur Combe de Fain. Vers l’aval une entrée de pâture se prolonge par un chemin qui longe la rivière. La rive est pentue et la mise à l'eau délicate. Je choisis l’endroit qui me paraît le moins risqué. Une fois le chariot rangé, je positionne Cherche-Midi dans la pente, et descends dans l'eau pour le réceptionner : je tire pour le faire glisser et conformément à mes craintes, il glisse d'un seul coup, m'entraîne, et me pousse au bouillon. Tellement pressé de retrouver l’eau vive !
Je tente de profiter d'une éclaircie pour casse-croûter sur une jolie petite plage. Une fois le repas sorti du sac un gros nuage noir vient occulter le soleil, des gouttes commencent à tomber : Je me dépêche d’engloutir ma pitance avant de tout remettre en vrac mouillé dans le sac.
Le niveau d'eau est effectivement bas et le fond des rapides bien haut : ça racle et je suis obligé de descendre maintes fois pour haler le bateau. Idem pour les deux déversoirs qui manquent d'eau. Je pagaye avec les jambes sorties pour sortir plus rapidement dans les rapides qui se succèdent. Pour couronner le tout, trois arbres tombés en travers de la rivière m'obligent à des acrobaties fastidieuses. Cherche-Midi en vient à regretter les écluses: tout cela lui fait mal à la coque.
Enfin le lac Kir ! Les pontons de l'AS PTT CK sont tout de suite à droite.
Après avoir mis Cherche-Midi à l'abri dans le hangar, je prends une douche et me change dans les vestiaires.
On verra demain pour l'au-revoir à mon compagnon de voyage. Je lui ferai un brin de toilette.
Fred arrive alors que je finis de trier les bagages. Pour la première fois depuis un mois, je monte dans une voiture. Fred me fait découvrir en chemin son environnement d'enfance : les coins de pêche au bord de la Saône, avant de me recevoir dans la petite maison de la famille. Tente et vêtements sont mis à sécher. Fred et sa femme Joëlle m'invitent au restaurant à St-Jean-de-Losne : Filets de poisson de rivières et cuisses de grenouilles, le tout agrémenté d'un petit blanc de Chablis. Je dors ensuite dans un lit confortable.
Demain c'est le retour en Normandie.
Impressions générales saison 1 : Le mois de juillet 2021 a été dans l’ensemble pluvieux et froid. Mettant de côté le canal de Bourgogne, à part 3 jours de descente , le restant du trajet a été effectué en montée. Le courant a été difficile à remonter en aval de Paris et impossible sur l’Armançon à cause des crues.
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