"L'Odyssée de Cherche-Midi " - Tour de France en Kayak par les rivières
Tour de France en kayak par les rivières. En quatre mois, Cherche-Midi a traversé les quatre bassins fluviaux français. Ce périple a été effectué en autonomie et en solitaire exclusivement à la pagaie et à pied.
Quand : 01/07/2024
Durée : 120 jours
Durée : 120 jours
Distance globale :
3078km
Dénivelées :
+1714m /
-1665m
Alti min/max : -1m/384m
Carnet publié par Cherche_Midi
le 30 oct. 2024
modifié le 05 déc. 2024
modifié le 05 déc. 2024
Mobilité douce
du pas de la porte au pas de la porte
Précisions :
Le bateau est parti d'Evreux début juillet 2021 et revenu à Evreux début juillet 2024. Il a navigué un mois par an en saison estivale et hiverné en club CK. Le pagayeur est revenu chez lui entre temps par le train.
Coup de coeur !
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Vue d'ensemble
Le topo : Saison 2 - Rhône / Languedoc (mise à jour : 29 nov. 2024)
Distance section :
878km
Dénivelées section :
+254m /
-322m
Section Alti min/max : 0m/242m
Description :
Cette seconde saison a été effectué en juillet 2022. Cherche-Midi a descendu l'Ouche, la Saône et le Rhône jusqu'à la Méditerranée. Il a ensuite traversé le Languedoc avant de remonter l'Aude jusqu'à Limoux.
Le compte-rendu : Saison 2 - Rhône / Languedoc (mise à jour : 29 nov. 2024)
29 juin 2022
Pour cette deuxième saison, je me suis équipé d'une tente à arceaux plus spacieuse ainsi que d'un tarp carré de 3 mètres. Cette toile attachée en diagonale aux pointes de Cherche-Midi et soutenue par mes deux pagaies abrite le bateau qui me sert de cuisine salle à manger. Il m'est aussi possible d'y suspendre linge et serviettes humides pour la nuit.
Pour cette deuxième saison, je me suis équipé d'une tente à arceaux plus spacieuse ainsi que d'un tarp carré de 3 mètres. Cette toile attachée en diagonale aux pointes de Cherche-Midi et soutenue par mes deux pagaies abrite le bateau qui me sert de cuisine salle à manger. Il m'est aussi possible d'y suspendre linge et serviettes humides pour la nuit.
30 juin
Réveillé de bonne heure par le jour et les oiseaux, je commence par déjeuner en rangeant le matériel. La météo annonce des orages dans l’après-midi. Cherche-Midi est fini de charger peu avant 9h30. Un promeneur accompagné de sa petite chienne m'accompagne jusqu'à l’endroit où un sentier rejoint enfin la rive. Il m'aide à descendre le bateau sur la plagette de départ. À 9h50 le pagayeur est à bord prêt à partir.
La ville de Dijon n'est pas très visible de la rivière qui s'écoule dans un corridor de verdure. Au bout d'un moment, les ponts s'espacent et la campagne se laisse deviner. Le niveau d'eau est tout juste suffisant et il me faut être attentif, les hauts fonds sont garnis de pierres affleurantes. Des seuils empierrés m'obligent à descendre prudemment en marchant à côté du bateau : il serait fâcheux d'abîmer la coque dés le début de la saison.
Un barrage de 1,5 m juste derrière un pont m'oblige à descendre Cherche-Midi à l'aide de la corde. La pointe avant se bloque malheureusement sur une pierre, impossible de le faire avancer, il est coincé : la chute d'eau rebondit sur l'arrière du bateau et s'engouffre dans le trou d'homme. Je lâche précipitamment la corde et me hâte de descendre pour dégager le bateau qui est déjà bien plein. C'est le test pour savoir si tout est étanche à l'intérieur.
Les abord du barrage de Varanges sont assez vaseux. Après une reconnaissance des lieux je décide de tirer Cherche-Midi sous la passerelle du déversoir qui est à sec mais moussu et extrêmement glissant. Pour la seconde fois je laisse glisser Cherche-Midi en le tenant par la corde.
L'orage devient assez menaçant, le ciel est noir, le vent souffle en rafales. Après une reconnaissance des lieux, je décide de porter tous les bagages dans l’herbage situé au-dessus. Je choisis un endroit dans les herbes hautes à l’écart des arbres qui pourraient tomber. Le tarp et le double toit sont à peine montés que les premières gouttes tombent.
Alors que j'écris ces lignes, il est maintenant 22h37, il pleut à verse depuis la fin d'après midi.
Réveillé de bonne heure par le jour et les oiseaux, je commence par déjeuner en rangeant le matériel. La météo annonce des orages dans l’après-midi. Cherche-Midi est fini de charger peu avant 9h30. Un promeneur accompagné de sa petite chienne m'accompagne jusqu'à l’endroit où un sentier rejoint enfin la rive. Il m'aide à descendre le bateau sur la plagette de départ. À 9h50 le pagayeur est à bord prêt à partir.
La ville de Dijon n'est pas très visible de la rivière qui s'écoule dans un corridor de verdure. Au bout d'un moment, les ponts s'espacent et la campagne se laisse deviner. Le niveau d'eau est tout juste suffisant et il me faut être attentif, les hauts fonds sont garnis de pierres affleurantes. Des seuils empierrés m'obligent à descendre prudemment en marchant à côté du bateau : il serait fâcheux d'abîmer la coque dés le début de la saison.
Un barrage de 1,5 m juste derrière un pont m'oblige à descendre Cherche-Midi à l'aide de la corde. La pointe avant se bloque malheureusement sur une pierre, impossible de le faire avancer, il est coincé : la chute d'eau rebondit sur l'arrière du bateau et s'engouffre dans le trou d'homme. Je lâche précipitamment la corde et me hâte de descendre pour dégager le bateau qui est déjà bien plein. C'est le test pour savoir si tout est étanche à l'intérieur.
Les abord du barrage de Varanges sont assez vaseux. Après une reconnaissance des lieux je décide de tirer Cherche-Midi sous la passerelle du déversoir qui est à sec mais moussu et extrêmement glissant. Pour la seconde fois je laisse glisser Cherche-Midi en le tenant par la corde.
L'orage devient assez menaçant, le ciel est noir, le vent souffle en rafales. Après une reconnaissance des lieux, je décide de porter tous les bagages dans l’herbage situé au-dessus. Je choisis un endroit dans les herbes hautes à l’écart des arbres qui pourraient tomber. Le tarp et le double toit sont à peine montés que les premières gouttes tombent.
Alors que j'écris ces lignes, il est maintenant 22h37, il pleut à verse depuis la fin d'après midi.
1er juillet
Le nouveau campement a bien résisté aux éléments déchainés de la nuit.
Sur la plage, des débris végétaux laissés sur les galets attestent de la montée des eaux pendant la nuit, cela devrait améliorer la navigation.
Effectivement, les rapides sont plus en eau. Le barrage de Tart-l'Abbaye n'offre aucune possibilité évidente de débarquer et j'emprunte le bief menant au moulin. Les résidents surpris de voir un kayak viennent s'informer de ma présence : ils habitent là depuis peu et ne connaissent pas trop le terrain. Ils m'autorisent à traverser la cour pour embarquer sur le bief aval. Je rencontre des branches, des ronces, des arbres tombés… J’aurais dû m'en douter sur un petit bief de sortie de moulin. Après avoir bagarré une demi-heure, je retrouve enfin la rivière.
Le second barrage est plus facile à franchir: après une reconnaissance, je tire Cherche-Midi par la corde sur un sentier, le mets sur chariot et emprunte la passerelle qui passe sur les les vannes… De l’autre côté, une petite descente permet d'arriver sur une plage de petits galets. L’endroit mi-ombre mi-soleil est idéal pour la pause casse-croûte.
Ensuite le niveau d'eau est bien diminué car le bief du moulin a pris une grande partie du débit. Je passe chaque petit rapide en mode "cul de jatte" en poussant le fond avec les mains. Enfin à Échenon le bief du moulin restitue l’eau et l'Ouche arrive sur la Saône.
Le nouveau campement a bien résisté aux éléments déchainés de la nuit.
Sur la plage, des débris végétaux laissés sur les galets attestent de la montée des eaux pendant la nuit, cela devrait améliorer la navigation.
Effectivement, les rapides sont plus en eau. Le barrage de Tart-l'Abbaye n'offre aucune possibilité évidente de débarquer et j'emprunte le bief menant au moulin. Les résidents surpris de voir un kayak viennent s'informer de ma présence : ils habitent là depuis peu et ne connaissent pas trop le terrain. Ils m'autorisent à traverser la cour pour embarquer sur le bief aval. Je rencontre des branches, des ronces, des arbres tombés… J’aurais dû m'en douter sur un petit bief de sortie de moulin. Après avoir bagarré une demi-heure, je retrouve enfin la rivière.
Le second barrage est plus facile à franchir: après une reconnaissance, je tire Cherche-Midi par la corde sur un sentier, le mets sur chariot et emprunte la passerelle qui passe sur les les vannes… De l’autre côté, une petite descente permet d'arriver sur une plage de petits galets. L’endroit mi-ombre mi-soleil est idéal pour la pause casse-croûte.
Ensuite le niveau d'eau est bien diminué car le bief du moulin a pris une grande partie du débit. Je passe chaque petit rapide en mode "cul de jatte" en poussant le fond avec les mains. Enfin à Échenon le bief du moulin restitue l’eau et l'Ouche arrive sur la Saône.
2 juillet
À la dérivation du Châtelet, juste avant le barrage en rive droite, un ponton et un petit panneau indiquent " Débarquement obligatoire" : là ça semble bien aménagé. Que nenni ! Le raidillon menant au chemin est un champ d’orties. Après avoir fauché à la pagaie et bien piétiné les orties, je cherche de l’aide chez les riverains.
Devant leur bungalow, deux dames discutent assises à l'ombre dans leur salon de jardin. « Entrez, attendez 10 mn, nos hommes vont revenir » me répond-t-on. Les deux dames m'offrent un rafraîchissement, on bavarde, on se présente, les hommes reviennent, on se raconte nos vies. Marie est franco-brésilienne, Jason est anglais du Yorkshire, Michel est ingénieur retraité 73 ans … le temps passe vite … j'ai bien cru, à l'instar de Bruno Podalydès dans le film "Comme un avion", ne plus avoir la volonté suffisante pour repartir(*). Finalement Marie me demande si peut-être je voudrais y aller et je réponds un peu soulagé que oui, il y a encore de la route pour arriver à Seurre.
(*) Comme un avion – film de Bruno Podalydès - 2015
À la dérivation du Châtelet, juste avant le barrage en rive droite, un ponton et un petit panneau indiquent " Débarquement obligatoire" : là ça semble bien aménagé. Que nenni ! Le raidillon menant au chemin est un champ d’orties. Après avoir fauché à la pagaie et bien piétiné les orties, je cherche de l’aide chez les riverains.
Devant leur bungalow, deux dames discutent assises à l'ombre dans leur salon de jardin. « Entrez, attendez 10 mn, nos hommes vont revenir » me répond-t-on. Les deux dames m'offrent un rafraîchissement, on bavarde, on se présente, les hommes reviennent, on se raconte nos vies. Marie est franco-brésilienne, Jason est anglais du Yorkshire, Michel est ingénieur retraité 73 ans … le temps passe vite … j'ai bien cru, à l'instar de Bruno Podalydès dans le film "Comme un avion", ne plus avoir la volonté suffisante pour repartir(*). Finalement Marie me demande si peut-être je voudrais y aller et je réponds un peu soulagé que oui, il y a encore de la route pour arriver à Seurre.
(*) Comme un avion – film de Bruno Podalydès - 2015
3 juillet
Embarquement à 10 heures, très peu de nuages se déplacent lentement sur le bleu du ciel.
Après avoir regardé hier soir les vues satellites des deux barrages situés sur le cours naturel entre Charney et Ecuelles, j'ai décidé de shunter ce petit tronçon de 2,5 km et de passer par la dérivation pour contourner l’écluse.
Arrivé devant la grande porte fermée de l'écluse d’Ecuelles, j'amarre Cherche-Midi au ponton d'attente et me rends au poste de commande. Une jeune femme ouvre la fenêtre pour me répondre que des cales bétonnées sont prévues en amont et en aval pour le passage des petites embarcations. Je débarque donc sur la cale amont bétonnée, sangle Cherche-Midi sur le chariot et pars confiant sur la route. La cale aval, située assez loin au niveau du village d’Ecuelles est elle aussi bétonnée et bien entretenue.
À la confluence du Doubs, l'eau commence à sentir le sale, des petits amas de mousse indiquent une qualité de l'eau assez dégradée. Il paraît que les intrants utilisés par les vignerons en sont la cause.
Embarquement à 10 heures, très peu de nuages se déplacent lentement sur le bleu du ciel.
Après avoir regardé hier soir les vues satellites des deux barrages situés sur le cours naturel entre Charney et Ecuelles, j'ai décidé de shunter ce petit tronçon de 2,5 km et de passer par la dérivation pour contourner l’écluse.
Arrivé devant la grande porte fermée de l'écluse d’Ecuelles, j'amarre Cherche-Midi au ponton d'attente et me rends au poste de commande. Une jeune femme ouvre la fenêtre pour me répondre que des cales bétonnées sont prévues en amont et en aval pour le passage des petites embarcations. Je débarque donc sur la cale amont bétonnée, sangle Cherche-Midi sur le chariot et pars confiant sur la route. La cale aval, située assez loin au niveau du village d’Ecuelles est elle aussi bétonnée et bien entretenue.
À la confluence du Doubs, l'eau commence à sentir le sale, des petits amas de mousse indiquent une qualité de l'eau assez dégradée. Il paraît que les intrants utilisés par les vignerons en sont la cause.
4 juillet
Des petites pluies fines et intermittentes tombent toute la matinée, mais il ne fait pas froid, l'anorak est de trop et je l'enlève vite.
Le cours de la Saône est bien monotone et je m'occupe l’esprit en observant un insecte qui a décidé de voyager sur la corde de sécurité. Il se tient à distance des éclaboussures de la pagaie et dresse ses antennes vers l'avant. Il sera patient jusqu'à midi où une petite impatience le fait d'abord marcher de long en large sur le pont avant de reprendre sa place sur la corde. Puis il tente un peu plus tard de s'envoler (je n'avais pas vu qu'il avait des ailes) et atterrit très vite sur le pont après avoir vu que l'eau s'étendait tout autour. Heureusement nous arrivons à Châlons et j'accoste au vieux ponton du camping. Un gros plan de l'animal serait intéressant, mais je ai pas le temps de préparer l'appareil, il s'envole. En pique-niquant je m'interroge: comment un si petit machin doté d'un cerveau minuscule peut-il mesurer aussi bien le danger, faire preuve de patience, être aussi prudent, et prendre la bonne décision au bon moment ? Je connais des humains incapables de le faire.
Des petites pluies fines et intermittentes tombent toute la matinée, mais il ne fait pas froid, l'anorak est de trop et je l'enlève vite.
Le cours de la Saône est bien monotone et je m'occupe l’esprit en observant un insecte qui a décidé de voyager sur la corde de sécurité. Il se tient à distance des éclaboussures de la pagaie et dresse ses antennes vers l'avant. Il sera patient jusqu'à midi où une petite impatience le fait d'abord marcher de long en large sur le pont avant de reprendre sa place sur la corde. Puis il tente un peu plus tard de s'envoler (je n'avais pas vu qu'il avait des ailes) et atterrit très vite sur le pont après avoir vu que l'eau s'étendait tout autour. Heureusement nous arrivons à Châlons et j'accoste au vieux ponton du camping. Un gros plan de l'animal serait intéressant, mais je ai pas le temps de préparer l'appareil, il s'envole. En pique-niquant je m'interroge: comment un si petit machin doté d'un cerveau minuscule peut-il mesurer aussi bien le danger, faire preuve de patience, être aussi prudent, et prendre la bonne décision au bon moment ? Je connais des humains incapables de le faire.
5 juillet
Cherche-Midi est sur l'eau à 10h30. Bien que la toile soit sèche, difficile de faire plus vite. Grand soleil, avec un air du matin frais et agréable.
La cale de mise à l'eau de l'écluse d'Ormes est équipée de eux gros tubes métalliques servent de glissières pour le canot d'intervention. Celui-ci prêt à être descendu obstrue le passage : je ne peux donc pas mettre Cherche-Midi sur le chariot. Je le fais glisser en le portant par l'hiloire pour réduire les frottements sur le côté de la rampe où l'herbe cache mal les cailloux. Nous montons ainsi pas à pas jusqu’en haut de la rampe. La cale aval est sur le même modèle, mais sans bateau. Je me risque à faire descendre mon compagnon sur chariot entre les escaliers et le tube de la glissière en me cramponnant comme je peux. Heureusement que l'adhérence du béton et de mes chaussures est suffisante, et Cherche-Midi arrive dans l’eau sans m’avoir entraîné avec lui.
À mi-journée je débarque sur une petite plage déserte, la rive ombragée est idéale pour la pause méridienne. Cette plage est composé d'une multitude de petits coquillages d'eau douce, la plupart bivalves avec quelques hélicoïdaux. Peu de monde connait cette faune benthique de nos rivières.
Cherche-Midi est sur l'eau à 10h30. Bien que la toile soit sèche, difficile de faire plus vite. Grand soleil, avec un air du matin frais et agréable.
La cale de mise à l'eau de l'écluse d'Ormes est équipée de eux gros tubes métalliques servent de glissières pour le canot d'intervention. Celui-ci prêt à être descendu obstrue le passage : je ne peux donc pas mettre Cherche-Midi sur le chariot. Je le fais glisser en le portant par l'hiloire pour réduire les frottements sur le côté de la rampe où l'herbe cache mal les cailloux. Nous montons ainsi pas à pas jusqu’en haut de la rampe. La cale aval est sur le même modèle, mais sans bateau. Je me risque à faire descendre mon compagnon sur chariot entre les escaliers et le tube de la glissière en me cramponnant comme je peux. Heureusement que l'adhérence du béton et de mes chaussures est suffisante, et Cherche-Midi arrive dans l’eau sans m’avoir entraîné avec lui.
À mi-journée je débarque sur une petite plage déserte, la rive ombragée est idéale pour la pause méridienne. Cette plage est composé d'une multitude de petits coquillages d'eau douce, la plupart bivalves avec quelques hélicoïdaux. Peu de monde connait cette faune benthique de nos rivières.
6 juillet
À 10h30, Cherche-Midi est sur la Reyssouze, la petite rivière qui passe derrière le camping et rejoint la Saône.
Sur la Saône, le petit vent du nord est là pour me pousser un peu dans le dos, c'est bien agréable. Ce vent forcira jusqu'à midi et mollira dans l'après-midi.
À 10h30, Cherche-Midi est sur la Reyssouze, la petite rivière qui passe derrière le camping et rejoint la Saône.
Sur la Saône, le petit vent du nord est là pour me pousser un peu dans le dos, c'est bien agréable. Ce vent forcira jusqu'à midi et mollira dans l'après-midi.
À Mâcon je débarque sur une cale juste après le pont du centre-ville. Une passerelle en béton permet de cacher Cherche-Midi dessous à l'ombre. Après un petit tour du centre ville et des achats alimentaires chez Casino, je reviens pique-niquer sur les quais.
L’après-Midi, des vagues se sont formées sur la Saône qui s’élargit. Aucun bateau autre que Cherche-Midi ne navigue et je prends mes aises, pagayant au beau milieu de la rivière. Prenant le cap au plus court, Cherche-Midi passe d’une rive à l’autre à chaque virage.
L’après-Midi, des vagues se sont formées sur la Saône qui s’élargit. Aucun bateau autre que Cherche-Midi ne navigue et je prends mes aises, pagayant au beau milieu de la rivière. Prenant le cap au plus court, Cherche-Midi passe d’une rive à l’autre à chaque virage.
7 juillet
Réveillé à 6h, j'entends le chuintement incessant des poids lourds roulant sur l'autoroute du soleil. Ce bruit de fond présent depuis avant Mâcon me rabâche que des quantités colossales de CO2 partent dans l'atmosphère pour acheminer des produits inutile ou qui pourraient être produits localement, et des matériaux lourds qui devraient être transportés par voie fluviale … Et sur la Saône, pas une péniche de fret !
Le barrage de Dracé se passe sans trop de difficulté : la berge pour sortir le bateau est assez basse, et l’herbe vient d’être tondue au rotofil.
La rampe de mise à l'eau aval est longue et pentue, exactement semblable à celle de l'écluse d'Ormes. La pente est la même, heureusement que mes chaussures adhérents bien au béton.
Sur une portion particulièrement sauvage, je trouve une petite plage de sable avec une rive herbeuse et ombragée pour la pause méridienne… belle occasion de se dévêtir entièrement pour ne pas avoir froid et faire sécher les vêtements sur le pont de Cherche-Midi.
À 16h30, débarquement sur la cale de la halte fluviale du Colombier à Anses. Il y a une poubelle, une fontaine, des bancs et un vaste espace vert. Une petite pointe surplombe la rivière, c'est un peu caché, on ne voit rien ni du parking ni du restaurant: j'y installe mon bivouac.
Réveillé à 6h, j'entends le chuintement incessant des poids lourds roulant sur l'autoroute du soleil. Ce bruit de fond présent depuis avant Mâcon me rabâche que des quantités colossales de CO2 partent dans l'atmosphère pour acheminer des produits inutile ou qui pourraient être produits localement, et des matériaux lourds qui devraient être transportés par voie fluviale … Et sur la Saône, pas une péniche de fret !
Le barrage de Dracé se passe sans trop de difficulté : la berge pour sortir le bateau est assez basse, et l’herbe vient d’être tondue au rotofil.
La rampe de mise à l'eau aval est longue et pentue, exactement semblable à celle de l'écluse d'Ormes. La pente est la même, heureusement que mes chaussures adhérents bien au béton.
Sur une portion particulièrement sauvage, je trouve une petite plage de sable avec une rive herbeuse et ombragée pour la pause méridienne… belle occasion de se dévêtir entièrement pour ne pas avoir froid et faire sécher les vêtements sur le pont de Cherche-Midi.
À 16h30, débarquement sur la cale de la halte fluviale du Colombier à Anses. Il y a une poubelle, une fontaine, des bancs et un vaste espace vert. Une petite pointe surplombe la rivière, c'est un peu caché, on ne voit rien ni du parking ni du restaurant: j'y installe mon bivouac.
8 juillet
Le soleil se pointe à 6h40. Je commence à ranger le couchage pour démarrer tôt, Lyon est à plus de 35 km.
Le vent a soufflé toute la nuit d'une manière irrégulière, les rafales ont gêné mon sommeil.
Ce vent du nord qui ne s'appelle pas encore mistral souffle toujours autant. Butant sur les reliefs qui s'élèvent, il change de direction, arrivant souvent de côté et même parfois de face.
Le barrage de Crozon est le premier depuis que je navigue sur la Saône où un panneau annonce aux canotiers le point de débarquement. Après avoir emprunté la piste cyclable, une terrasse informative offre un panorama sur l’écluse et le barrage. Ensuite, un autre panneau indique le point d'embarquement. Une grille simplement munie d'une targette pour la sécurité mène à un ponton adapté aux petites embarcations. Je pique-nique sur le ponton au soleil car le vent d'Est est un peu frais.
Le soleil se pointe à 6h40. Je commence à ranger le couchage pour démarrer tôt, Lyon est à plus de 35 km.
Le vent a soufflé toute la nuit d'une manière irrégulière, les rafales ont gêné mon sommeil.
Ce vent du nord qui ne s'appelle pas encore mistral souffle toujours autant. Butant sur les reliefs qui s'élèvent, il change de direction, arrivant souvent de côté et même parfois de face.
Le barrage de Crozon est le premier depuis que je navigue sur la Saône où un panneau annonce aux canotiers le point de débarquement. Après avoir emprunté la piste cyclable, une terrasse informative offre un panorama sur l’écluse et le barrage. Ensuite, un autre panneau indique le point d'embarquement. Une grille simplement munie d'une targette pour la sécurité mène à un ponton adapté aux petites embarcations. Je pique-nique sur le ponton au soleil car le vent d'Est est un peu frais.
La seconde partie du trajet s'urbanise petit à petit, et je pagaie les derniers kilomètres entre des quais bordés de magnifiques immeubles assez anciens : c’est le vieux Lyon. Des petits bateaux touristiques voguent dans tous les sens et Cherche-Midi est ballotté par la houle. Je croise un vaporetto qui soulève une vague qui submerge le pont de Cherche-Midi.
Enfin, le Rhône : ses eaux claires contrastent nettement avec le vert jade de la Saône.
Le club de kayak de Lyon est proche de la confluence, Hervé et Agnès m'attendent au ponton. Nous faisons connaissance en visitant les locaux du club. La base est entièrement constitué de containers, qui sont assemblés et forment une enceinte entourant une cour centrale bitumée. Celle-ci reçoit les bateaux, matériel, véhicules et remorques. Autour, les bureaux, vestiaires, sanitaires.
On me confie les clés du portail, on m'offre deux tickets de tram pour aller au centre ville et un plan de Lyon.
Enfin, le Rhône : ses eaux claires contrastent nettement avec le vert jade de la Saône.
Le club de kayak de Lyon est proche de la confluence, Hervé et Agnès m'attendent au ponton. Nous faisons connaissance en visitant les locaux du club. La base est entièrement constitué de containers, qui sont assemblés et forment une enceinte entourant une cour centrale bitumée. Celle-ci reçoit les bateaux, matériel, véhicules et remorques. Autour, les bureaux, vestiaires, sanitaires.
On me confie les clés du portail, on m'offre deux tickets de tram pour aller au centre ville et un plan de Lyon.
9 juillet
Le vent violent de la veille à beaucoup faibli. À la sortie de Lyon, on aperçoit de loin les torchères et l'énorme panache de fumées noires lâché dans l’atmosphère par le complexe pétrolier de Feyzin.
Le tronçon de "vieux Rhône" qui suit Pierre-Bénite commence par un superbe seuil de classe 3. Le fleuve est resté naturel avec ses rapides et ses plages de galets. On retrouve ensuite le Rhône navigable à Grigny. Le tronçon suivant est bien évidemment plus large, le vent souffle du nord y forme de belles vagues.
Le vent violent de la veille à beaucoup faibli. À la sortie de Lyon, on aperçoit de loin les torchères et l'énorme panache de fumées noires lâché dans l’atmosphère par le complexe pétrolier de Feyzin.
Le tronçon de "vieux Rhône" qui suit Pierre-Bénite commence par un superbe seuil de classe 3. Le fleuve est resté naturel avec ses rapides et ses plages de galets. On retrouve ensuite le Rhône navigable à Grigny. Le tronçon suivant est bien évidemment plus large, le vent souffle du nord y forme de belles vagues.
Le point de débarquement du barrage de Vienne est vraiment très bien signalé (15 minute de portage). Ensuite on arrive à Vienne, et sa rive gauche défigurée par les voies de communications modernes. Par contre, la rive droite est restée authentique, bordée de constructions anciennes et d'un joli quai en pierre taillée. Étant passé un nombre incalculable de fois sur l’autoroute du sud à grande vitesse, je n’avais jamais remarqué cela.
À 18h30 à hauteur du camping de Condrieu, je suis lentement la berge à la recherche d'une cale, mais en vain. Les seuls aménagements permettant de rejoindre la berge sont des escaliers distants de 200m. Une dame assise accepte gentiment de m'aider à porter Cherche-Midi sur le chemin.
Il est à signaler que l'autoroute passe derrière la Colline et que Condrieu est épargné par le bruit des véhicules. CLe camping de "l'île aux Pêcheurs" sans voiture est exclusivement réservé aux cyclistes (et kayakistes) qui font la “viarhôna”. L’ambiance est donc particulièrement conviviale, tous ces randonneurs sont ouverts, sympathiques et il est difficile de se déplacer sans lier conversation avec les uns ou les autres. Je fais partie d'une très petite minorité, ils reçoivent seulement 2 ou 3 kayakistes de passage par saison.
À 18h30 à hauteur du camping de Condrieu, je suis lentement la berge à la recherche d'une cale, mais en vain. Les seuls aménagements permettant de rejoindre la berge sont des escaliers distants de 200m. Une dame assise accepte gentiment de m'aider à porter Cherche-Midi sur le chemin.
Il est à signaler que l'autoroute passe derrière la Colline et que Condrieu est épargné par le bruit des véhicules. CLe camping de "l'île aux Pêcheurs" sans voiture est exclusivement réservé aux cyclistes (et kayakistes) qui font la “viarhôna”. L’ambiance est donc particulièrement conviviale, tous ces randonneurs sont ouverts, sympathiques et il est difficile de se déplacer sans lier conversation avec les uns ou les autres. Je fais partie d'une très petite minorité, ils reçoivent seulement 2 ou 3 kayakistes de passage par saison.
10 juillet
Je commence à ranger avant qu'il ne fasse trop chaud car la tente est au soleil et la météo est au beau fixe. Finalement je suis prêt à 9h30 au lieu des 10h habituels.
Sur le Rhône navigable, les péniches et convois poussés sont énormes mais peu nombreux. Les petites embarcations naviguent sur les bandes de rives en dehors du chenal et il n’y a donc pas de danger.
À Saint-Pierre-de-Bœuf, première dérivation, il faut effectuer un portage pour rejoindre le lit naturel du fleuve. Des panneaux indiquent l' “Espace Eau Vive". Une rivière artificielle a été aménagée, utilisant le dénivelé du barrage. Passer par la rivière artificielle est tentant, mais l’accès est payant, et la rivière ne rejoint pas directement le Rhône. En tout cas, l'accueil est très convivial, on m'indique le chemin pour rejoindre le lit du Rhône naturel. L’un des hôtes d’accueil, visiblement kayakiste, me pose quelques questions pertinentes sur ma façon de randonner et la logistique choisie.
La suite de la descente sur le vieux Rhône est de toute beauté : rapides et grands planiols serpentant entre des rives sauvages bordées de roseaux. Après la résidence d’artistes de Moly Sabata il faut contourner un déversoir infranchissable, puis ce tronçon naturel se termine par de beaux rapides.
On retrouve le Rhône navigable à St-Rambert-d’Albon avec ses vagues et ses gros bateaux. Le Rhône fait ensuite de grandes lignes droites jusqu'à Saint Vallier. Sur les berges du Rhône navigable ont été plantés des panneaux kilométriques qui prennent comme origine la confluence de Lyon.
À Saint Vallier le panneau kilométrique indique 75km. La cale est bien cachée derrière des arbres juste avant le pont en rive gauche.
Je commence à ranger avant qu'il ne fasse trop chaud car la tente est au soleil et la météo est au beau fixe. Finalement je suis prêt à 9h30 au lieu des 10h habituels.
Sur le Rhône navigable, les péniches et convois poussés sont énormes mais peu nombreux. Les petites embarcations naviguent sur les bandes de rives en dehors du chenal et il n’y a donc pas de danger.
À Saint-Pierre-de-Bœuf, première dérivation, il faut effectuer un portage pour rejoindre le lit naturel du fleuve. Des panneaux indiquent l' “Espace Eau Vive". Une rivière artificielle a été aménagée, utilisant le dénivelé du barrage. Passer par la rivière artificielle est tentant, mais l’accès est payant, et la rivière ne rejoint pas directement le Rhône. En tout cas, l'accueil est très convivial, on m'indique le chemin pour rejoindre le lit du Rhône naturel. L’un des hôtes d’accueil, visiblement kayakiste, me pose quelques questions pertinentes sur ma façon de randonner et la logistique choisie.
La suite de la descente sur le vieux Rhône est de toute beauté : rapides et grands planiols serpentant entre des rives sauvages bordées de roseaux. Après la résidence d’artistes de Moly Sabata il faut contourner un déversoir infranchissable, puis ce tronçon naturel se termine par de beaux rapides.
On retrouve le Rhône navigable à St-Rambert-d’Albon avec ses vagues et ses gros bateaux. Le Rhône fait ensuite de grandes lignes droites jusqu'à Saint Vallier. Sur les berges du Rhône navigable ont été plantés des panneaux kilométriques qui prennent comme origine la confluence de Lyon.
À Saint Vallier le panneau kilométrique indique 75km. La cale est bien cachée derrière des arbres juste avant le pont en rive gauche.
11 juillet
Le mistral est tombé, mais peut certainement se lever dans la journée.
Le passage du barrage d'Arras demande 20 mn de portage. Cette dérivation est assez courte et on retrouve le large Rhône navigable pendant 15 km.
Au joli petit port de la Roche de Glun, il faut traverser le plan d'eau pour débarquer en rive droite effectuer les 600 m de portage sous le barrage. le cours naturel du Rhône se poursuit ensuite sur 8,5 km jusqu’à Valence où on retrouve le Rhône navigable. Je pagaie encore 12,7 km jusqu’à Charmes sur le Rhône, aidé par le mistral qui me pousse gentiment.
Pour accéder au camping de Charmes, on sous le pont et on remonte en rive droite le petit affluent de l’Embroye.
Le mistral est tombé, mais peut certainement se lever dans la journée.
Le passage du barrage d'Arras demande 20 mn de portage. Cette dérivation est assez courte et on retrouve le large Rhône navigable pendant 15 km.
Au joli petit port de la Roche de Glun, il faut traverser le plan d'eau pour débarquer en rive droite effectuer les 600 m de portage sous le barrage. le cours naturel du Rhône se poursuit ensuite sur 8,5 km jusqu’à Valence où on retrouve le Rhône navigable. Je pagaie encore 12,7 km jusqu’à Charmes sur le Rhône, aidé par le mistral qui me pousse gentiment.
Pour accéder au camping de Charmes, on sous le pont et on remonte en rive droite le petit affluent de l’Embroye.
12 juillet
Pour passer le barrage de Charmes, il me faut remonter sous le pont et traverser le bras du Rhône. En face, à la pointe de l’île du Couriol, une pancarte indique aux kayaks de débarquer. Sous le barrage, un autre panneau indique la direction et la distance du portage : 500 m. Mais le trajet fait certainement plus de 500 m… Enfin un chemin descend vers le vieux Rhône ! Le chariot cahote sur de gros galets, puis finit par s'enliser dans le sable.
Après avoir tiré de toutes mes forces sous un soleil de plomb, je dois encore tracter de toutes mes forces à travers une roseraie par un semblant d'ancien sentier de pêcheur très étroit. Les roues du chariot doivent coucher cette végétation haute et raide pour rouler. Enfin, fourbu,transpirant et une jambe bien griffée par une souche, j’atteins la rive.
Après un tronçon sauvage de 7 km, nous retrouvons le Rhône navigable. Un vent très fort et de grosses vagues courtes font dévier le bateau de son cap. Les Bateaux et péniches viennent ajouter à l'agitation. Après 18 km sur le Rhône navigable, nous arrivons sur le barrage de Loriol, le contournement est heureusement beaucoup plus facile.
Après ces 8 km de descente sur le vieux Rhône, on passe devant la centrale nucléaire de Cruas, avec sa tour de refroidissement ornée d’une fresque monumentale : “Le Verseau”. Cette œuvre réalisée en 1991 par Jean-Marie Pierret représente un enfant nu qui tient dans les mains une coquille. Est-elle censée faire oublier l’envers funeste de cette technologie ?
De grosses vagues et un fort vent contraire m’accompagnent jusqu’au barrage de Rochemaure.
Déjà 35 km de navigation depuis ce matin, j’envisage de m’arrêter au camping de “l’Île Blanc” se trouvant en rive gauche après une grande digue en “L”. D’après la personne contactée par téléphone , on y accéde par une passerelle enjambant le contre-canal.
Une mousse verte épaisse bloque Cherche-Midi avant qu’il ait atteint la rive. Après m'en être extirpé au prix de beaucoup d'efforts, je ne trouve aucune cale permettant de sortir le bateau sur la rive. Une courte reconnaissance dans la pierrailles me convainc d'abandonner le projet de faire étape là. Nous traversons le Rhône bien agité jusqu'à la cale du barrage de Rochemaure pour le contourner et continuer sur le vieux Rhône.
Un autre camping est indiqué plus bas en rive droite. Débarquant sur une plage sableuse et abrupte, je pars en reconnaissance: aucun sentier ne permet de traverser le bosquet inextricable séparant le fleuve du chemin. Je renonce donc une seconde fois pour continuer ma descente en observant les berges et espérant une plage propice au camping sauvage … rien sur des km.
Plus en aval, en rive gauche, une base de loisirs est indiquée sur la carte, et un petit bras devrait permettre d'y accéder … Mais le Rhône est à cet endroit tellement encaissé qu'aucune sortie n'est possible, encore une déception !
Je suis condamné à continuer la descente sur le Vieux Rhône sur 13 km jusqu’à Viviers. La fatigue gagnant tous mes muscles, Je n’ai même plus envie de filmer les rapides qui mériteraient bien des vidéos.
Quand j’arrive enfin à Viviers, il est 20 heures. Pratiquement 50 km de navigation en 11h30 : Je suis totalement lessivé!
La guinguette du port de plaisance propose des frites et des moules. Je me change rapidement et m'installe en terrasse avec vue sur Cherche-midi que j’ai laissé sur le parking.
Je n’ai pas non plus le courage de monter la tente. J’installe mon bivouac "à la belle étoile" à côté de Cherche-Midi sur le quai à et m’abandonne à une nuit réparatrice.
Pour passer le barrage de Charmes, il me faut remonter sous le pont et traverser le bras du Rhône. En face, à la pointe de l’île du Couriol, une pancarte indique aux kayaks de débarquer. Sous le barrage, un autre panneau indique la direction et la distance du portage : 500 m. Mais le trajet fait certainement plus de 500 m… Enfin un chemin descend vers le vieux Rhône ! Le chariot cahote sur de gros galets, puis finit par s'enliser dans le sable.
Après avoir tiré de toutes mes forces sous un soleil de plomb, je dois encore tracter de toutes mes forces à travers une roseraie par un semblant d'ancien sentier de pêcheur très étroit. Les roues du chariot doivent coucher cette végétation haute et raide pour rouler. Enfin, fourbu,transpirant et une jambe bien griffée par une souche, j’atteins la rive.
Après un tronçon sauvage de 7 km, nous retrouvons le Rhône navigable. Un vent très fort et de grosses vagues courtes font dévier le bateau de son cap. Les Bateaux et péniches viennent ajouter à l'agitation. Après 18 km sur le Rhône navigable, nous arrivons sur le barrage de Loriol, le contournement est heureusement beaucoup plus facile.
Après ces 8 km de descente sur le vieux Rhône, on passe devant la centrale nucléaire de Cruas, avec sa tour de refroidissement ornée d’une fresque monumentale : “Le Verseau”. Cette œuvre réalisée en 1991 par Jean-Marie Pierret représente un enfant nu qui tient dans les mains une coquille. Est-elle censée faire oublier l’envers funeste de cette technologie ?
De grosses vagues et un fort vent contraire m’accompagnent jusqu’au barrage de Rochemaure.
Déjà 35 km de navigation depuis ce matin, j’envisage de m’arrêter au camping de “l’Île Blanc” se trouvant en rive gauche après une grande digue en “L”. D’après la personne contactée par téléphone , on y accéde par une passerelle enjambant le contre-canal.
Une mousse verte épaisse bloque Cherche-Midi avant qu’il ait atteint la rive. Après m'en être extirpé au prix de beaucoup d'efforts, je ne trouve aucune cale permettant de sortir le bateau sur la rive. Une courte reconnaissance dans la pierrailles me convainc d'abandonner le projet de faire étape là. Nous traversons le Rhône bien agité jusqu'à la cale du barrage de Rochemaure pour le contourner et continuer sur le vieux Rhône.
Un autre camping est indiqué plus bas en rive droite. Débarquant sur une plage sableuse et abrupte, je pars en reconnaissance: aucun sentier ne permet de traverser le bosquet inextricable séparant le fleuve du chemin. Je renonce donc une seconde fois pour continuer ma descente en observant les berges et espérant une plage propice au camping sauvage … rien sur des km.
Plus en aval, en rive gauche, une base de loisirs est indiquée sur la carte, et un petit bras devrait permettre d'y accéder … Mais le Rhône est à cet endroit tellement encaissé qu'aucune sortie n'est possible, encore une déception !
Je suis condamné à continuer la descente sur le Vieux Rhône sur 13 km jusqu’à Viviers. La fatigue gagnant tous mes muscles, Je n’ai même plus envie de filmer les rapides qui mériteraient bien des vidéos.
Quand j’arrive enfin à Viviers, il est 20 heures. Pratiquement 50 km de navigation en 11h30 : Je suis totalement lessivé!
La guinguette du port de plaisance propose des frites et des moules. Je me change rapidement et m'installe en terrasse avec vue sur Cherche-midi que j’ai laissé sur le parking.
Je n’ai pas non plus le courage de monter la tente. J’installe mon bivouac "à la belle étoile" à côté de Cherche-Midi sur le quai à et m’abandonne à une nuit réparatrice.
13 juillet
Le mistral s’est calmé. Le lit du Rhône se sépare du canal de Donzères-Mongragon 6 km en aval. Sous le barrage de Donzères, le vieux Rhône poursuit sa courses sur une trentaine de km. Les cales sont bien indiquées, mais le trajet de portage annoncé de 1500m est dévié en raison de travaux : il me faudra tracter pendant 2 km sur la piste cyclable.
Ce tronçon de Rhône naturel jusqu’à Pont-Saint-Esprit est un véritable bonheur de soleil et d’eau vive ! Je n’apercevrai au loin sur cette portion de fleuve sauvage qu’un seul humain. En passant à côté de Saint-Andéol je remarque que la ville est coupée du fleuve : aucune possibilité ce débarquer pour aller faire des courses, la route longe la rive, et quand bien même on voudrait la traverser, ce serait dangereux.
À la confluence avec l'Ardèche, une mauvaise surprise m’attend: un empierrement de gros rochers laisse filtrer l'eau de l’Ardèche dans le Rhône, aucun moyen de passer en rive avec le chariot en l’absence de chemin. Haler le bateau dans la veine d’eau serait scabreux. Je m’apprête donc à vider le bateau pour le transporter à vide sur l’épaule dans le chaos de rochers. Par chance, des baigneurs sont là et on accepte de m'aider à transporter Cherche-Midi en amont.
Le camping de Saint-Just est très convenable, et muni d'une pizzéria : Je réserve 4 couvert car mes deux cousines qui habitent la région viennent me rendre visite … J'ai juste le temps de faire une lessive et de me doucher avant que Françoise, Anne et Bernard arrivent.
L’après-midi suffit à peine pour nous raconter tout ce que nous avons à nous dire, nous nous voyons peu fréquemment du fait de l’éloignement géographique. Françoise habite près de Saint Ambroix, Anne et Bernard à Barjac.
Le mistral s’est calmé. Le lit du Rhône se sépare du canal de Donzères-Mongragon 6 km en aval. Sous le barrage de Donzères, le vieux Rhône poursuit sa courses sur une trentaine de km. Les cales sont bien indiquées, mais le trajet de portage annoncé de 1500m est dévié en raison de travaux : il me faudra tracter pendant 2 km sur la piste cyclable.
Ce tronçon de Rhône naturel jusqu’à Pont-Saint-Esprit est un véritable bonheur de soleil et d’eau vive ! Je n’apercevrai au loin sur cette portion de fleuve sauvage qu’un seul humain. En passant à côté de Saint-Andéol je remarque que la ville est coupée du fleuve : aucune possibilité ce débarquer pour aller faire des courses, la route longe la rive, et quand bien même on voudrait la traverser, ce serait dangereux.
À la confluence avec l'Ardèche, une mauvaise surprise m’attend: un empierrement de gros rochers laisse filtrer l'eau de l’Ardèche dans le Rhône, aucun moyen de passer en rive avec le chariot en l’absence de chemin. Haler le bateau dans la veine d’eau serait scabreux. Je m’apprête donc à vider le bateau pour le transporter à vide sur l’épaule dans le chaos de rochers. Par chance, des baigneurs sont là et on accepte de m'aider à transporter Cherche-Midi en amont.
Le camping de Saint-Just est très convenable, et muni d'une pizzéria : Je réserve 4 couvert car mes deux cousines qui habitent la région viennent me rendre visite … J'ai juste le temps de faire une lessive et de me doucher avant que Françoise, Anne et Bernard arrivent.
L’après-midi suffit à peine pour nous raconter tout ce que nous avons à nous dire, nous nous voyons peu fréquemment du fait de l’éloignement géographique. Françoise habite près de Saint Ambroix, Anne et Bernard à Barjac.
14 juillet
Ce matin, le pagayeur était un peu ramollo, pas très motivé, les tâches à accomplir lui pesaient. Il s'est même demandé s'il n'allait pas rester pour un farniente. Et puis non! Même tard, il faut partir et avancer un peu.
Arrivé à la confluence, je suis perplexes devant le barrage: personne n'est là pour m'aider. Si je dois porter seul le bateau, je dois tout vider, mettre les bagages en sécurité sur la rive, porter le bateau vide, et ce sera encore très lourd et dangereux de le porter seul dans le chaos de rochers. Je choisis finalement de laisser glisser Cherche-Midi dans la veine d’eau en le maintenant avec la corde.
Mais soudain alors qu’il est presque sorti de la veine, il se coince en travers et gîte du mauvais côté. Je ne parviens pas à le remettre droit et l'eau s'engouffre dans le trou, le remplissant entièrement. Je tire fortement la corde, dégage la pointe, et le voilà chargé de 150 litres d'eau qui m'entraîne au bouillon.
Bilan : Bonne séance d'écopage. Heureusement que tout est bien étanche et que les objets sensibles (duvet, vêtements, batterie etc…) n’ont pas pris l’eau !
La descente commence immédiatement avant le pont par une série de rapides, et je mets la caméra en enregistrement. Après un petit rapide gentillet, d'un seul coup, nous voilà devant un seuil formant un rouleau “rappelant” . Impossible d'éviter l'obstacle, pic d’adrénaline, je mets la gomme et nous plongeons. Revenus en surface, je pagaye très énergiquement pour sortir du rappel (*) : c’est passé !… sauf que que j’ai perdu mon chapeau. En me retournant, je le vois flotter un peu en amont.
(*) Les kayakistes connaissent tous ce danger. Le "rappel" est un courant qui descend rapidement d'un seuil vertical, va taper dans le fond de la rivière avant de remonter en surface et revenir sur l'obstacle. C'est la quantité d'eau et son degré d'émulsion qui font le danger. L'eau du rappel, très émulsionnée est blanche. Elle contient donc de l'air et sa densité est très inférieure à 1. En conséquence, le bateau est moins bien porté et se retourne plus facilement. Il peut être compliqué d'en sortir quand on n'est pas entraîné.
Au barrage de Caderousse. Un panneau “canoë” en rive gauche indique qu’il faut traverser le Rhône et prendre la rampe côté barrage en rive droite. Les vues satellites montrent un chemin menant au plan d'eau qui reçoit les eaux de la Cèze. On devine ensuite un aménagement permettant de regagner le lit du Rhône. Après être contraint de tracter pendant 250m mon bateau sur la route jusqu’à la fin des glissières de sécurité, enfin un chemin pentu non carrossable descend sur une belle rive marécageuse bordée d’une roseraie. Je range le chariot et pousse mon compagnon par l'arrière jusqu'à l'eau libre en enfonçant mes pieds dans un sol vaseux, puis chevauche le pont arrière les jambes dans l’eau pour faire glisser mes fesses jusqu'à l'hiloire et embarquer.
Il est 19 heures, je débarque sur une rive herbeuse au milieu du plan d’eau: Une clairière ombragée un peu ornée de détritus divers (restant de feu et cannettes de bières) va me permettre d’y établir mon bivouac.
Ce matin, le pagayeur était un peu ramollo, pas très motivé, les tâches à accomplir lui pesaient. Il s'est même demandé s'il n'allait pas rester pour un farniente. Et puis non! Même tard, il faut partir et avancer un peu.
Arrivé à la confluence, je suis perplexes devant le barrage: personne n'est là pour m'aider. Si je dois porter seul le bateau, je dois tout vider, mettre les bagages en sécurité sur la rive, porter le bateau vide, et ce sera encore très lourd et dangereux de le porter seul dans le chaos de rochers. Je choisis finalement de laisser glisser Cherche-Midi dans la veine d’eau en le maintenant avec la corde.
Mais soudain alors qu’il est presque sorti de la veine, il se coince en travers et gîte du mauvais côté. Je ne parviens pas à le remettre droit et l'eau s'engouffre dans le trou, le remplissant entièrement. Je tire fortement la corde, dégage la pointe, et le voilà chargé de 150 litres d'eau qui m'entraîne au bouillon.
Bilan : Bonne séance d'écopage. Heureusement que tout est bien étanche et que les objets sensibles (duvet, vêtements, batterie etc…) n’ont pas pris l’eau !
La descente commence immédiatement avant le pont par une série de rapides, et je mets la caméra en enregistrement. Après un petit rapide gentillet, d'un seul coup, nous voilà devant un seuil formant un rouleau “rappelant” . Impossible d'éviter l'obstacle, pic d’adrénaline, je mets la gomme et nous plongeons. Revenus en surface, je pagaye très énergiquement pour sortir du rappel (*) : c’est passé !… sauf que que j’ai perdu mon chapeau. En me retournant, je le vois flotter un peu en amont.
(*) Les kayakistes connaissent tous ce danger. Le "rappel" est un courant qui descend rapidement d'un seuil vertical, va taper dans le fond de la rivière avant de remonter en surface et revenir sur l'obstacle. C'est la quantité d'eau et son degré d'émulsion qui font le danger. L'eau du rappel, très émulsionnée est blanche. Elle contient donc de l'air et sa densité est très inférieure à 1. En conséquence, le bateau est moins bien porté et se retourne plus facilement. Il peut être compliqué d'en sortir quand on n'est pas entraîné.
Au barrage de Caderousse. Un panneau “canoë” en rive gauche indique qu’il faut traverser le Rhône et prendre la rampe côté barrage en rive droite. Les vues satellites montrent un chemin menant au plan d'eau qui reçoit les eaux de la Cèze. On devine ensuite un aménagement permettant de regagner le lit du Rhône. Après être contraint de tracter pendant 250m mon bateau sur la route jusqu’à la fin des glissières de sécurité, enfin un chemin pentu non carrossable descend sur une belle rive marécageuse bordée d’une roseraie. Je range le chariot et pousse mon compagnon par l'arrière jusqu'à l'eau libre en enfonçant mes pieds dans un sol vaseux, puis chevauche le pont arrière les jambes dans l’eau pour faire glisser mes fesses jusqu'à l'hiloire et embarquer.
Il est 19 heures, je débarque sur une rive herbeuse au milieu du plan d’eau: Une clairière ombragée un peu ornée de détritus divers (restant de feu et cannettes de bières) va me permettre d’y établir mon bivouac.
15 juillet
J’ai bien dormi à la belle étoile. C'était cette nuit la "super lune"( une pleine lune coïncidant avec une distance minimale de notre satellite à la Terre). . Ayant bivouaqué sur le tapis de sol et sans tarp, un peu de condensation perle sur mes affaires. Je suspends sac de couchage et matelas sur les buissons et ils sèchent pendant le petit déjeuner.
Mon interprétation de la vue satellite était bonne, un passage formé de murets bétonnés en chicanes a été aménagé sans doute pour ralentir le flux de la Cèze arrivant dans le Rône. Ce passage technique est assez amusant.
Nous descendons tranquillement le vieux Rhône pendant 5 km avant de retrouver le lit unique à Montfaucon.
Après 11 km de clapot, le Rhône se sépare en deux. Il faut passer le barrage de Sauveterre à Gauche si l’on veut passer par Avignon. Une cale en rive gauche propose de débarquer et de rejoindre un bras mort du Rhône. Le chemin s'arrête devant une haie de roseaux que je dois de débroussailler à l'opinel. Judicieusement, j’étale mes coupes au sol sur les pierres comme un tapis pour y faire glisser la coque de mon compagnon. Je pagaie ensuite pendant un bon km sur une surface couverte d'une mousse jaune verdâtre qui frotte contre la coque et freine le bateau.
9 km en aval du barrage, nous voilà à l'entrée d'Avignon, il est 15 heures. Le camping se trouve sur l’île en rive droite peu après le pont St Bénezet. Le ponton de la location de canoës me permet d’y débarquer confortablement avec autorisation du loueur. Il fait 38 degrés à l'ombre, je m’affale devant une boisson fraîche en attendant que le soleil baisse.
Le soir, attablé en terrasse d’un petit resto proche du Palais des Papes, j'assiste au ballet des canadairs : ils vont remplir leurs soutes dans le Rhône puis survolent la ville pour larguer leur eau sur le plateau du Vaucluse qu’un incendie est en train de consumer.
Cela fait des mois que les pluies sont rares ou inexistantes et tout est extrêmement sec et inflammable. Les arbres du camping lâchent leurs feuilles desséchées qui forment un tapis n’attendant qu’une étincelle pour s’enflammer.
J’ai bien dormi à la belle étoile. C'était cette nuit la "super lune"( une pleine lune coïncidant avec une distance minimale de notre satellite à la Terre). . Ayant bivouaqué sur le tapis de sol et sans tarp, un peu de condensation perle sur mes affaires. Je suspends sac de couchage et matelas sur les buissons et ils sèchent pendant le petit déjeuner.
Mon interprétation de la vue satellite était bonne, un passage formé de murets bétonnés en chicanes a été aménagé sans doute pour ralentir le flux de la Cèze arrivant dans le Rône. Ce passage technique est assez amusant.
Nous descendons tranquillement le vieux Rhône pendant 5 km avant de retrouver le lit unique à Montfaucon.
Après 11 km de clapot, le Rhône se sépare en deux. Il faut passer le barrage de Sauveterre à Gauche si l’on veut passer par Avignon. Une cale en rive gauche propose de débarquer et de rejoindre un bras mort du Rhône. Le chemin s'arrête devant une haie de roseaux que je dois de débroussailler à l'opinel. Judicieusement, j’étale mes coupes au sol sur les pierres comme un tapis pour y faire glisser la coque de mon compagnon. Je pagaie ensuite pendant un bon km sur une surface couverte d'une mousse jaune verdâtre qui frotte contre la coque et freine le bateau.
9 km en aval du barrage, nous voilà à l'entrée d'Avignon, il est 15 heures. Le camping se trouve sur l’île en rive droite peu après le pont St Bénezet. Le ponton de la location de canoës me permet d’y débarquer confortablement avec autorisation du loueur. Il fait 38 degrés à l'ombre, je m’affale devant une boisson fraîche en attendant que le soleil baisse.
Le soir, attablé en terrasse d’un petit resto proche du Palais des Papes, j'assiste au ballet des canadairs : ils vont remplir leurs soutes dans le Rhône puis survolent la ville pour larguer leur eau sur le plateau du Vaucluse qu’un incendie est en train de consumer.
Cela fait des mois que les pluies sont rares ou inexistantes et tout est extrêmement sec et inflammable. Les arbres du camping lâchent leurs feuilles desséchées qui forment un tapis n’attendant qu’une étincelle pour s’enflammer.
16 juillet
La nuit a été tellement chaude que les cigales ont commencé à chanter à 6h. Des rafales secouent les platanes.
Pendant le petit déjeuner j’observe un frelon asiatique attaquant une cigale. Bien que cette dernière soit nettement plus grosse que lui, le prédateur a remarqué que ce gros insecte était dépourvu de défense.
Depuis la sortie d'Avignon, le mistral souffle violemment de travers en rafales, et une bonne houle s’est formée. La navigation devient fatigante, je dois pagayer de façon asymétrique toujours avec le bras droit. Je fais des pauses derrière les roseaux, traverse le fleuve pour tenter de m’abriter derrière la végétation des rives qui n’est pas bien haute. La ripisylve est bien malmenée par les vents dans ce couloir rhôdanien extrêmement venteux.
Les bras se fatiguent, je me laisse parfois dériver en travers pour me reposer.
La matinée se termine, je pagaie mollement de mes muscles fatigués et me fait ballotter dans les vagues comme un débutant.
À Vallabrègues j’évite précautionneusement la zone de remplissage des canadairs : Ils y survolent le Rhône en rase-motte pour remplir leurs soutes. Pour le moment pas un en vue mais on ne sait jamais.
Je débarque sur la cale du barrage de Comps. Aucune flèche n'indique le chemin à suivre pour la remise à l'eau en aval. Laissant Cherche-Midi à l'ombre, je pars en reconnaissance sous un soleil cuisant en direction du barrage.
Après avoir scruté attentivement la vue par satellite, je distingue un chemin bétonné menant à l'eau l’île du Compte. Je traverse donc le pont en tractant Cherche-Midi sur le bord de la route, frôlé par les voitures. Le soleil brûlant cuit le visage rien qu'en regardant la route. De gros engins de chantier routier sont au travail sur l’île et soulèvent à chaque passage une poussière blanche qui recouvre la végétation.
Après une pause casse-croûte et un bain dans le Rhône pour rafraîchir le corps, je reprends gaillardement la navigation sur le vieux Rhône jusqu'au dernier obstacle avant la Méditerranée. Le seuil de Beaucaire, empierré, est interdit et on comprend pourquoi c’est le truc idéal pour casser un kayak… Pourquoi aucune passe à canoës n’a-t-elle été aménagée ?
La cale amont est parfaite, mais celle aménagée à l’aval est trop courte, il reste 4 mètres à descendre dans un enrochement grossier: seule solution, tout décharger et porter mon compagnon vide sur l'épaule… tout ça sous un soleil implacable. 26 minutes après des manœuvres fastidieuses de déchargement des bagages, portage du bateau, navettes pour descendre le matériel, et rechargement des bagages, Cherche-Midi est à l'eau et enfin prêt à repartir.
Il ne reste plus qu'à descendre à la pointe de l’île et remonter le bras navigable jusqu'à Tarascon qui se trouve en rive gauche. Le camping “Le Tartarin” est au pied de la citadelle.
La nuit a été tellement chaude que les cigales ont commencé à chanter à 6h. Des rafales secouent les platanes.
Pendant le petit déjeuner j’observe un frelon asiatique attaquant une cigale. Bien que cette dernière soit nettement plus grosse que lui, le prédateur a remarqué que ce gros insecte était dépourvu de défense.
Depuis la sortie d'Avignon, le mistral souffle violemment de travers en rafales, et une bonne houle s’est formée. La navigation devient fatigante, je dois pagayer de façon asymétrique toujours avec le bras droit. Je fais des pauses derrière les roseaux, traverse le fleuve pour tenter de m’abriter derrière la végétation des rives qui n’est pas bien haute. La ripisylve est bien malmenée par les vents dans ce couloir rhôdanien extrêmement venteux.
Les bras se fatiguent, je me laisse parfois dériver en travers pour me reposer.
La matinée se termine, je pagaie mollement de mes muscles fatigués et me fait ballotter dans les vagues comme un débutant.
À Vallabrègues j’évite précautionneusement la zone de remplissage des canadairs : Ils y survolent le Rhône en rase-motte pour remplir leurs soutes. Pour le moment pas un en vue mais on ne sait jamais.
Je débarque sur la cale du barrage de Comps. Aucune flèche n'indique le chemin à suivre pour la remise à l'eau en aval. Laissant Cherche-Midi à l'ombre, je pars en reconnaissance sous un soleil cuisant en direction du barrage.
Après avoir scruté attentivement la vue par satellite, je distingue un chemin bétonné menant à l'eau l’île du Compte. Je traverse donc le pont en tractant Cherche-Midi sur le bord de la route, frôlé par les voitures. Le soleil brûlant cuit le visage rien qu'en regardant la route. De gros engins de chantier routier sont au travail sur l’île et soulèvent à chaque passage une poussière blanche qui recouvre la végétation.
Après une pause casse-croûte et un bain dans le Rhône pour rafraîchir le corps, je reprends gaillardement la navigation sur le vieux Rhône jusqu'au dernier obstacle avant la Méditerranée. Le seuil de Beaucaire, empierré, est interdit et on comprend pourquoi c’est le truc idéal pour casser un kayak… Pourquoi aucune passe à canoës n’a-t-elle été aménagée ?
La cale amont est parfaite, mais celle aménagée à l’aval est trop courte, il reste 4 mètres à descendre dans un enrochement grossier: seule solution, tout décharger et porter mon compagnon vide sur l'épaule… tout ça sous un soleil implacable. 26 minutes après des manœuvres fastidieuses de déchargement des bagages, portage du bateau, navettes pour descendre le matériel, et rechargement des bagages, Cherche-Midi est à l'eau et enfin prêt à repartir.
Il ne reste plus qu'à descendre à la pointe de l’île et remonter le bras navigable jusqu'à Tarascon qui se trouve en rive gauche. Le camping “Le Tartarin” est au pied de la citadelle.
17 juillet
Pendant le petit déjeuner, je contacte par téléphone le camping “Crin Blanc” dans le delta camarguais. On me conseille plutôt d'aller à Saint Gilles sur le canal du Rhône à Sète, car il n’y a aucune possibilité de débarquer sur le petit Rhône qui est encaissé, contenu par des digues.
Le Rhône est calme, le mistral est totalement tombé. À Fourques nous bifurquons à droite vers le Petit Rhône que les grosses embarcations ne peuvent pas emprunter.
En milieu de journée je trouve une petite plage déserte un tantinet vaseuse pour la pause méridienne. L’humidité de mon corps attire immédiatement les moustiques et j’en écrase deux avant d'avoir les jambes sèches. Je surveille mes jambes tout au long du pique-nique, pour ne pas me faire bouffer. Pique-nique terminé, je repars sans avoir fait la petite sieste dont je ressens le besoin.
Un peu avant le canal de Saint Gilles, je m'arrête à l'ombre, bloque la pelle de la pagaie sur la rive, pose les bras croisés sur la jupe et la tête sur les bras pique un roupillon.
Je débarque ensuite à l'écluse de Saint Gilles. Sur la rive, je passe à côté des restes d’une carcasse de mouton dévorée.
La mise sur chariot et la montée sont difficiles dans des herbes glissantes. Ensuite, le trajet de contournement pour retrouver le canal est long. Pagayant contre un fort vent de face, le canal qui me semble interminable. Au bout d'un moment je m'arrête, regarde la carte et réalise que St Gilles est encore à 5 km, et que le trajet sera à refaire dans l'autre sens demain: que suis-je donc venu faire dans cette galère ?
Abandonnant le projet du camping, je décide de revenir à l'écluse pour y passer la nuit. L'éclusier me donne de l'eau, prend les clés pour ouvrir la grille à Cherche-Midi et me permettre de shunter le contournement en traversant le domaine de VNF.
Il m’explique que des moutons ont été mis là pour tondre l'herbe des rives, et qu'ils ont subi des attaques de loups. Des Loups sont donc arrivés là, à la recherche de nouveaux espaces pour s’installer. Les loups arrivent de l’Est et réoccupent progressivement beaucoup de territoires de France d’où ils avaient disparu.
Quelle idée ai-je eu de prendre ce bout de canal ? Trois heures et demie d’efforts inutiles ! Comme disent les jeunes poliment, j'en ai bavé grave !…
Je me dépêche de hisser Cherche-Midi sur le chemin, surface à peu près plate. Il faut monter la tente avant que les moustiques attaquent, nous sommes en Camargue, le jour décline, il est bientôt 20 heures.
Pendant le petit déjeuner, je contacte par téléphone le camping “Crin Blanc” dans le delta camarguais. On me conseille plutôt d'aller à Saint Gilles sur le canal du Rhône à Sète, car il n’y a aucune possibilité de débarquer sur le petit Rhône qui est encaissé, contenu par des digues.
Le Rhône est calme, le mistral est totalement tombé. À Fourques nous bifurquons à droite vers le Petit Rhône que les grosses embarcations ne peuvent pas emprunter.
En milieu de journée je trouve une petite plage déserte un tantinet vaseuse pour la pause méridienne. L’humidité de mon corps attire immédiatement les moustiques et j’en écrase deux avant d'avoir les jambes sèches. Je surveille mes jambes tout au long du pique-nique, pour ne pas me faire bouffer. Pique-nique terminé, je repars sans avoir fait la petite sieste dont je ressens le besoin.
Un peu avant le canal de Saint Gilles, je m'arrête à l'ombre, bloque la pelle de la pagaie sur la rive, pose les bras croisés sur la jupe et la tête sur les bras pique un roupillon.
Je débarque ensuite à l'écluse de Saint Gilles. Sur la rive, je passe à côté des restes d’une carcasse de mouton dévorée.
La mise sur chariot et la montée sont difficiles dans des herbes glissantes. Ensuite, le trajet de contournement pour retrouver le canal est long. Pagayant contre un fort vent de face, le canal qui me semble interminable. Au bout d'un moment je m'arrête, regarde la carte et réalise que St Gilles est encore à 5 km, et que le trajet sera à refaire dans l'autre sens demain: que suis-je donc venu faire dans cette galère ?
Abandonnant le projet du camping, je décide de revenir à l'écluse pour y passer la nuit. L'éclusier me donne de l'eau, prend les clés pour ouvrir la grille à Cherche-Midi et me permettre de shunter le contournement en traversant le domaine de VNF.
Il m’explique que des moutons ont été mis là pour tondre l'herbe des rives, et qu'ils ont subi des attaques de loups. Des Loups sont donc arrivés là, à la recherche de nouveaux espaces pour s’installer. Les loups arrivent de l’Est et réoccupent progressivement beaucoup de territoires de France d’où ils avaient disparu.
Quelle idée ai-je eu de prendre ce bout de canal ? Trois heures et demie d’efforts inutiles ! Comme disent les jeunes poliment, j'en ai bavé grave !…
Je me dépêche de hisser Cherche-Midi sur le chemin, surface à peu près plate. Il faut monter la tente avant que les moustiques attaquent, nous sommes en Camargue, le jour décline, il est bientôt 20 heures.
18 juin
Le petit Rhône est certes agréable, mais un peu monotone, il s'étire mollement entre des rives nappées d'amorphes buissonnantes*.
Dans l’après-midi je rencontre un groupe de chevaux camarguais broutant les jambes dans l'eau les plantes aquatiques du fleuve… le régime semble leur réussir.
Puis Le lit du petit Rhône s'élargit, les arbres disparaissent, et enfin apparaît devant la proue de Cherche-Midi l’immensité de la “Grande Bleue”.
(*) L’amorphe buissonnante, originaire d'Amérique du Nord et du Mexique, a été importée en Europe au XVIIIe siècle pour sa capacité à fixer les dunes, les berges et les talus.
Le petit Rhône est certes agréable, mais un peu monotone, il s'étire mollement entre des rives nappées d'amorphes buissonnantes*.
Dans l’après-midi je rencontre un groupe de chevaux camarguais broutant les jambes dans l'eau les plantes aquatiques du fleuve… le régime semble leur réussir.
Puis Le lit du petit Rhône s'élargit, les arbres disparaissent, et enfin apparaît devant la proue de Cherche-Midi l’immensité de la “Grande Bleue”.
(*) L’amorphe buissonnante, originaire d'Amérique du Nord et du Mexique, a été importée en Europe au XVIIIe siècle pour sa capacité à fixer les dunes, les berges et les talus.
19 juillet
Je me rends à pied vers les Saintes-Maries par le chemin piéton longeant les marais. 20 mn de marche pour faire travailler les jambes. Le soleil chauffe déjà et j'enlève le tee-shirt pour le tenir à la main et le faire sécher. Passant par une petite rue entre les échoppes à touristes, j'arrive directement au sanctuaire. Il fait relativement chaud dans l'église. La température est un peu plus agréable dans la crypte. Je m'assieds sur les marchés en pierres sous le soupirail de ventilation…c'est là qu'on est le mieux, et je m'imprègne un peu de ce lieu chargé de culture gitane.
C'est ici, vers l'an 45-46, qu’auraient débarqué les premières messagères de la foi chrétienne Marie-Salomé et Marie-Jacobé. Ce Sanctuaire est l'un des tout premiers lieux de pèlerinage de la Provence. En mai il est particulièrement fréquenté par les gens du voyage qui vénèrent ici leur sainte patronne Sara. “Sara la noire” (Sara e Kali), serait une manifestation syncrétique et christianisée de la déesse indienne Kâlî. D'après la culture Rom, Personnellement je trouve ce lien entre la chrétienté et l’hindouisme très intéressant.
Pour finir cette demi-journée, en attendant la navette, je commande une pression et des tapas à la brasserie d'en face.
Je profite à fond de l'après midi. L'espace "Zen" de la piscine du camping se compose d’un grand bassin avec des jets et des bulles et d’un coin massage avec des vélum, des transats et du gazon synthétique. Trempette, sieste, yoga ...Ensuite plage ... trempette ...yoga … il faut recharger les batteries “physiologiques”.
Demain nous allons longer les marais camarguais sur la mer jusqu'à Port Camargue (25 km cela me paraît raisonnable). D'après les kayakistes locaux, cette étape en kayak de mer est de toute beauté.
J’ai inventé cet après-Midi une petite chanson de marin pour me donner du courage dans les moments difficiles. La petite sirène un peu timide qui m'accompagne et me pousse un peu de temps en temps va être contente!
Je me rends à pied vers les Saintes-Maries par le chemin piéton longeant les marais. 20 mn de marche pour faire travailler les jambes. Le soleil chauffe déjà et j'enlève le tee-shirt pour le tenir à la main et le faire sécher. Passant par une petite rue entre les échoppes à touristes, j'arrive directement au sanctuaire. Il fait relativement chaud dans l'église. La température est un peu plus agréable dans la crypte. Je m'assieds sur les marchés en pierres sous le soupirail de ventilation…c'est là qu'on est le mieux, et je m'imprègne un peu de ce lieu chargé de culture gitane.
C'est ici, vers l'an 45-46, qu’auraient débarqué les premières messagères de la foi chrétienne Marie-Salomé et Marie-Jacobé. Ce Sanctuaire est l'un des tout premiers lieux de pèlerinage de la Provence. En mai il est particulièrement fréquenté par les gens du voyage qui vénèrent ici leur sainte patronne Sara. “Sara la noire” (Sara e Kali), serait une manifestation syncrétique et christianisée de la déesse indienne Kâlî. D'après la culture Rom, Personnellement je trouve ce lien entre la chrétienté et l’hindouisme très intéressant.
Pour finir cette demi-journée, en attendant la navette, je commande une pression et des tapas à la brasserie d'en face.
Je profite à fond de l'après midi. L'espace "Zen" de la piscine du camping se compose d’un grand bassin avec des jets et des bulles et d’un coin massage avec des vélum, des transats et du gazon synthétique. Trempette, sieste, yoga ...Ensuite plage ... trempette ...yoga … il faut recharger les batteries “physiologiques”.
Demain nous allons longer les marais camarguais sur la mer jusqu'à Port Camargue (25 km cela me paraît raisonnable). D'après les kayakistes locaux, cette étape en kayak de mer est de toute beauté.
J’ai inventé cet après-Midi une petite chanson de marin pour me donner du courage dans les moments difficiles. La petite sirène un peu timide qui m'accompagne et me pousse un peu de temps en temps va être contente!
20 juillet
Il est 10 heures, j’embarque sur la Méditerranée. Mer belle à peu agitée… Les grandes ondulations de la houle ne sont pas gênantes, la petite brise douce du large bien agréable.
Les plages qui bordent les étangs de Camargue sont sauvages et désertes. Pause méridienne sur une belle plage ornée de troncs flottés. En reprenant le cabotage l’après-midi, la tramontane a forci et la mer est devenue plus agitée. Nous parvenons cependant à garder une bonne allure.
Passant peu après devant la plage de l'Espiguette connue des naturiste, je ne résiste pas à faire un petit arrêt baignade !
C'est après que les choses se gâtent car la tramontane a pris de la vigueur. À peine embarqué, les vagues s'engouffrent par l’hiloire avant que j'arrive à fermer la jupe. Je dois écoper trois fois de suite avant de réussir à fermer la jupe sur un bateau vide. La navigation devient très physique : le vent me parvient en pleine face, la mer commence à moutonner. Il m’est impossible de lâcher la pagaie pour consulter le GPS pendu en pochette étanche à mon cou, et de localiser l'entrée de Port-Camargue pour me rassurer.
À la pointe de l’Espiguette, je commence à être inquiet: Les ondulations courtes de la houle me poussent vers la côte où les vagues déferlent sauvagement et je suis contraint de reprendre le large à plusieurs reprises pour échapper au danger. Chaque vague déferlant sur le pont fait glisser un peu plus la jupe de ma taille, et l’eau pénètre de plus en plus dans le bateau. Impossible de lâcher la pagaie pour la remette en place, impossible de retirer la jupe pour écoper. La masse d’eau dans la cale augmente petit à petit et rend le bateau plus difficile à manœuvrer. Les conditions se détériorent de minute en minute. Je dois pagayer puissamment pour contrer le courant de face et la houle qui me dévie de ma trajectoire. J’ai l’impression de ne plus avancer, et Port-Camargue n’est toujours pas en vue. Tous les hors-bord sortis se hâtent de revenir au port eux aussi… Combien de temps vais-je pouvoir encore tenir dans cette tourmente ? …
Le port est enfin en vue ! … Je peux mettre cap sur la côte et me laisser pousser vers la baie. Cherche-Midi se retrouve échoué sur un haut fond en compagnie des hors-bord et je peux me remettre de mes émotions. Les plaisanciers motorisés me confient ne pas avoir été rassurés eux non plus.
Il est 10 heures, j’embarque sur la Méditerranée. Mer belle à peu agitée… Les grandes ondulations de la houle ne sont pas gênantes, la petite brise douce du large bien agréable.
Les plages qui bordent les étangs de Camargue sont sauvages et désertes. Pause méridienne sur une belle plage ornée de troncs flottés. En reprenant le cabotage l’après-midi, la tramontane a forci et la mer est devenue plus agitée. Nous parvenons cependant à garder une bonne allure.
Passant peu après devant la plage de l'Espiguette connue des naturiste, je ne résiste pas à faire un petit arrêt baignade !
C'est après que les choses se gâtent car la tramontane a pris de la vigueur. À peine embarqué, les vagues s'engouffrent par l’hiloire avant que j'arrive à fermer la jupe. Je dois écoper trois fois de suite avant de réussir à fermer la jupe sur un bateau vide. La navigation devient très physique : le vent me parvient en pleine face, la mer commence à moutonner. Il m’est impossible de lâcher la pagaie pour consulter le GPS pendu en pochette étanche à mon cou, et de localiser l'entrée de Port-Camargue pour me rassurer.
À la pointe de l’Espiguette, je commence à être inquiet: Les ondulations courtes de la houle me poussent vers la côte où les vagues déferlent sauvagement et je suis contraint de reprendre le large à plusieurs reprises pour échapper au danger. Chaque vague déferlant sur le pont fait glisser un peu plus la jupe de ma taille, et l’eau pénètre de plus en plus dans le bateau. Impossible de lâcher la pagaie pour la remette en place, impossible de retirer la jupe pour écoper. La masse d’eau dans la cale augmente petit à petit et rend le bateau plus difficile à manœuvrer. Les conditions se détériorent de minute en minute. Je dois pagayer puissamment pour contrer le courant de face et la houle qui me dévie de ma trajectoire. J’ai l’impression de ne plus avancer, et Port-Camargue n’est toujours pas en vue. Tous les hors-bord sortis se hâtent de revenir au port eux aussi… Combien de temps vais-je pouvoir encore tenir dans cette tourmente ? …
Le port est enfin en vue ! … Je peux mettre cap sur la côte et me laisser pousser vers la baie. Cherche-Midi se retrouve échoué sur un haut fond en compagnie des hors-bord et je peux me remettre de mes émotions. Les plaisanciers motorisés me confient ne pas avoir été rassurés eux non plus.
21 juillet
Un vent modéré souffle 1/4 tribord avant, la mer est un peu agitée, mais ça va. Nous laissons la Grande Motte à tribord, peut-être à un mille marin. Un patrouilleur de sécurité en jet-ski vient voir si le kayakiste n'est pas en difficulté, puis il repart.
Étant donné que le vent vient de terre, je compte sur effet de relief pour modérer la poussée vers le large. Ainsi, à l'approche de Palavas, la mer est momentanément moins agitée.
Je rentre quand même par sécurité dans Port Carnon, pour rejoindre le canal car la météo confirme la levée de la tramontane dans l’après-midi.
Dans l’après-midi, un passage vers l'étang me permet de surprendre un groupe de flamants roses : Tout en prenant des photos, je laisse doucement dériver Cherche-Midi vers les oiseaux qui reculent au fur et à mesure pour garder leur distance. Les photos prises au smartphone muni d’un objectif grand angle ne mettent pas en valeur la proximité des échassiers. Je réalise trop tard que j’aurais dû faire une vidéo.
À 16h30 nous arrivons à Maguelone. Une passerelle flottante permet aux touristes de traverser le canal, le petit train qui les emmène à la plage fait un arrêt pour la visite de la cathédrale. Je laisse Cherche-Midi caché entre deux bateaux de pêche derrière une maison et pars effectuer la visite de Saint-Pierre-de-Maguelone. Cette cathédrale romane du XII ème a été construite sur un îlot volcanique anciennement habitée par les étrusques, à l’époque en pleine mer. Cet édifice achevé au début du Xlll ème reste très bien conservé. Il y règne un calme et une fraicheur telle que j’y aurai bien passé la nuit.
Au centre nautique, trois monitrices viennent de terminer leur journée de travail et s'apprêtent à quitter les lieux. On m’autorise à bivouaquer dans l'enceinte condition que je sois parti de bonne heure le lendemain. J’ai accès aux toilettes et aux douches. Je suis tout seul sur le site : super !
Après une douche fraiche bien agréable, je prépare mon repas. Je pose le réchaud à l'abri du vent, mais les moustiques y sont aussi ! … Impossible de faire fonctionner le réchaud en plein vent : je me contente donc d’un repas froid en restant dans les courants d’air pour ne pas me faire attaquer.
Pour terminer la soirée sans moustique, je me rends sur la plage pour une promenade au soleil couchant. Deux randonneuses tchèques s’installent pour y bivouaquer et nous échangeons quelques mots. Elles viennent à pied de l'Ardèche.
Un vent modéré souffle 1/4 tribord avant, la mer est un peu agitée, mais ça va. Nous laissons la Grande Motte à tribord, peut-être à un mille marin. Un patrouilleur de sécurité en jet-ski vient voir si le kayakiste n'est pas en difficulté, puis il repart.
Étant donné que le vent vient de terre, je compte sur effet de relief pour modérer la poussée vers le large. Ainsi, à l'approche de Palavas, la mer est momentanément moins agitée.
Je rentre quand même par sécurité dans Port Carnon, pour rejoindre le canal car la météo confirme la levée de la tramontane dans l’après-midi.
Dans l’après-midi, un passage vers l'étang me permet de surprendre un groupe de flamants roses : Tout en prenant des photos, je laisse doucement dériver Cherche-Midi vers les oiseaux qui reculent au fur et à mesure pour garder leur distance. Les photos prises au smartphone muni d’un objectif grand angle ne mettent pas en valeur la proximité des échassiers. Je réalise trop tard que j’aurais dû faire une vidéo.
À 16h30 nous arrivons à Maguelone. Une passerelle flottante permet aux touristes de traverser le canal, le petit train qui les emmène à la plage fait un arrêt pour la visite de la cathédrale. Je laisse Cherche-Midi caché entre deux bateaux de pêche derrière une maison et pars effectuer la visite de Saint-Pierre-de-Maguelone. Cette cathédrale romane du XII ème a été construite sur un îlot volcanique anciennement habitée par les étrusques, à l’époque en pleine mer. Cet édifice achevé au début du Xlll ème reste très bien conservé. Il y règne un calme et une fraicheur telle que j’y aurai bien passé la nuit.
Au centre nautique, trois monitrices viennent de terminer leur journée de travail et s'apprêtent à quitter les lieux. On m’autorise à bivouaquer dans l'enceinte condition que je sois parti de bonne heure le lendemain. J’ai accès aux toilettes et aux douches. Je suis tout seul sur le site : super !
Après une douche fraiche bien agréable, je prépare mon repas. Je pose le réchaud à l'abri du vent, mais les moustiques y sont aussi ! … Impossible de faire fonctionner le réchaud en plein vent : je me contente donc d’un repas froid en restant dans les courants d’air pour ne pas me faire attaquer.
Pour terminer la soirée sans moustique, je me rends sur la plage pour une promenade au soleil couchant. Deux randonneuses tchèques s’installent pour y bivouaquer et nous échangeons quelques mots. Elles viennent à pied de l'Ardèche.
22 juillet
Les animateurs du club nautique arrivent à 9 heures alors que je finis mon petit déjeuner sous la pergola. Ils sont courtois, le responsable me pose des questions sur mon parcours.
La météo annonce des températures caniculaires pour aujourd’hui.
J’embarque sur le lac de la Pierre Blanche et le traverse pour rejoindre le canal. Inutile de rejoindre la mer avec la tramontane qui perdure. Je projette de rejoindre l’étang de Thau qui sera je pense moins agité.
La ville de Frontignan ne semble pas vouloir accueillir les visiteurs venus du canal: pas de débarcadère. Après avoir traversé des quartiers industrialisés, nous débouchons sur l'étang de Thau. Sur les rives , des carcasses de bateaux ! Les tempêtes sont-elles terribles sur l'étang ?
Je fais une halte au port de plaisance de Balaruc-Les-Bains, cache Cherche-Midi entre deux bateaux amarrés au ponton et pars faire quelques courses chez Intermarché. La chaleur est torride à l'extérieur, mais avec mes vêtements humides, l’air climatisé du supermarché devient vite glacial.
Le camping de Balaruc étant complet, je continues jusqu'à Bouzigues. L’orage menace, il fait une chaleur moite insupportable. Heureusement, on m'octroie un emplacement est ombragé. je file prendre une douche froide avec les vêtements de navigation sur le dos pour les dessaler et me rafraîchir, et n’ai pas le courage de ressortir visiter la ville pour déguster des huitres.
Les animateurs du club nautique arrivent à 9 heures alors que je finis mon petit déjeuner sous la pergola. Ils sont courtois, le responsable me pose des questions sur mon parcours.
La météo annonce des températures caniculaires pour aujourd’hui.
J’embarque sur le lac de la Pierre Blanche et le traverse pour rejoindre le canal. Inutile de rejoindre la mer avec la tramontane qui perdure. Je projette de rejoindre l’étang de Thau qui sera je pense moins agité.
La ville de Frontignan ne semble pas vouloir accueillir les visiteurs venus du canal: pas de débarcadère. Après avoir traversé des quartiers industrialisés, nous débouchons sur l'étang de Thau. Sur les rives , des carcasses de bateaux ! Les tempêtes sont-elles terribles sur l'étang ?
Je fais une halte au port de plaisance de Balaruc-Les-Bains, cache Cherche-Midi entre deux bateaux amarrés au ponton et pars faire quelques courses chez Intermarché. La chaleur est torride à l'extérieur, mais avec mes vêtements humides, l’air climatisé du supermarché devient vite glacial.
Le camping de Balaruc étant complet, je continues jusqu'à Bouzigues. L’orage menace, il fait une chaleur moite insupportable. Heureusement, on m'octroie un emplacement est ombragé. je file prendre une douche froide avec les vêtements de navigation sur le dos pour les dessaler et me rafraîchir, et n’ai pas le courage de ressortir visiter la ville pour déguster des huitres.
23 juillet
La menace orageuse s’est dissipée, mais la tramontane est encore plus forte. Je choisis donc de naviguer près de la rive nord du lac, pensant que les reliefs pourraient briser un peu le vent ou la houle.
Trois heures plus tard et des embruns salés plein les lunettes, j’arrive au port de Marseillan, en face du phare des Onglous, l’entrée du canal du Midi. Après avoir amarré Cherche-Midi au bout du port devant la cascade, je monte l'échelle du quai avec le sac du pique-nique et trouve un banc à l'ombre pour le casse-croûte. Je clos la pause par un petit café, et nous repartons cap sur le phare.
Les berges des premiers km du canal du Midi dont dénudées, puis le canal contourne Agde par le Nord, s’éloigne de la mer et les arbres apparaissent : ils offrent leur ombre et coupent le vent. C'est super les arbres ! Prions pour qu'ils survivent aux canicules, aux insectes, et aux incendies.
Petite anecdote: un poisson de bonne taille a voulu sauter par dessus le kayak … et je l'ai pris dans la figure, il m'a violemment giflé le menton et la joue, me faisant claquer les dents et me laissant dans la barbe une odeur de poiscaille !
Le camping de “l'Air Marin” situé au bord du canal à proximité de Vias est complet ! Tant mieux, ça fera des économies, c’était un 4 étoiles très cher. Juste à côté, la halte fluviale offre une grande pelouse, et une table de pique-nique…
À la nuit tombée je monte la tente un peu sous les arbres à abri des regards. Au loin vers la ville d’Agde, les lumières et flonflons d’une fête foraine. Je me méfie un peu de la proximité d’Agde et des personnes mal intentionnées attirées par ces lieux d’affluence en pleine saison touristique et dors d’un œil vigilant.
La menace orageuse s’est dissipée, mais la tramontane est encore plus forte. Je choisis donc de naviguer près de la rive nord du lac, pensant que les reliefs pourraient briser un peu le vent ou la houle.
Trois heures plus tard et des embruns salés plein les lunettes, j’arrive au port de Marseillan, en face du phare des Onglous, l’entrée du canal du Midi. Après avoir amarré Cherche-Midi au bout du port devant la cascade, je monte l'échelle du quai avec le sac du pique-nique et trouve un banc à l'ombre pour le casse-croûte. Je clos la pause par un petit café, et nous repartons cap sur le phare.
Les berges des premiers km du canal du Midi dont dénudées, puis le canal contourne Agde par le Nord, s’éloigne de la mer et les arbres apparaissent : ils offrent leur ombre et coupent le vent. C'est super les arbres ! Prions pour qu'ils survivent aux canicules, aux insectes, et aux incendies.
Petite anecdote: un poisson de bonne taille a voulu sauter par dessus le kayak … et je l'ai pris dans la figure, il m'a violemment giflé le menton et la joue, me faisant claquer les dents et me laissant dans la barbe une odeur de poiscaille !
Le camping de “l'Air Marin” situé au bord du canal à proximité de Vias est complet ! Tant mieux, ça fera des économies, c’était un 4 étoiles très cher. Juste à côté, la halte fluviale offre une grande pelouse, et une table de pique-nique…
À la nuit tombée je monte la tente un peu sous les arbres à abri des regards. Au loin vers la ville d’Agde, les lumières et flonflons d’une fête foraine. Je me méfie un peu de la proximité d’Agde et des personnes mal intentionnées attirées par ces lieux d’affluence en pleine saison touristique et dors d’un œil vigilant.
24 juillet
Aujourd’hui, dernière étape en mer. Il est prudent de partir de bonne heure pour arriver au port de Cabanes de Fleury avant que la tramontane et la houle ne rendent dangereuse la navigation. L'étape de Saintes-Maries à Port-Camargue m'a servi de leçon. Je rejoins la mer par ce qui ressemble à un épanchoir de régulation pour le canal du Midi. Presque arrivé à la mer, le barrage réglable bien que pas très haut est infranchissable. Un pêcheur aimable m’aide au portage et j’embarque les pieds dans une vase nauséabonde.
Sitôt sur la mer, je mets le cap sur Valras. Une tour assez haute visible à 20 km me sert d'amer et nous traçons tout droit sur une mer calme. Je demande à Poséidon et à Éole trois heures de répit.
Au large de Valras, une quantité de bateaux à moteurs et se jet-skis tournent bêtement en rond dans tous les sens, histoire de consommer du pétrole et de réchauffer un peu plus le climat. Un garde-côte en jet-ski vient m’aborder pour me dire que c'est dangereux de naviguer là en kayak et m'enjoint de regagner la distance de 300m matérialisée par des bouées. Il doute à tort que mon équipement soit conforme pour naviguer jusqu’à 2 milles marins de la côte. Il pense peut-être aussi que ces “smokers” * savent à peine piloter leur engin et sont capables de me percuter. Je fais mine de me rapprocher des bouées, puis reprends mon cap au large.
(*) Référence aux pirates en jet-ski du film Waterworld de Kevin Reynolds.
Aujourd’hui, dernière étape en mer. Il est prudent de partir de bonne heure pour arriver au port de Cabanes de Fleury avant que la tramontane et la houle ne rendent dangereuse la navigation. L'étape de Saintes-Maries à Port-Camargue m'a servi de leçon. Je rejoins la mer par ce qui ressemble à un épanchoir de régulation pour le canal du Midi. Presque arrivé à la mer, le barrage réglable bien que pas très haut est infranchissable. Un pêcheur aimable m’aide au portage et j’embarque les pieds dans une vase nauséabonde.
Sitôt sur la mer, je mets le cap sur Valras. Une tour assez haute visible à 20 km me sert d'amer et nous traçons tout droit sur une mer calme. Je demande à Poséidon et à Éole trois heures de répit.
Au large de Valras, une quantité de bateaux à moteurs et se jet-skis tournent bêtement en rond dans tous les sens, histoire de consommer du pétrole et de réchauffer un peu plus le climat. Un garde-côte en jet-ski vient m’aborder pour me dire que c'est dangereux de naviguer là en kayak et m'enjoint de regagner la distance de 300m matérialisée par des bouées. Il doute à tort que mon équipement soit conforme pour naviguer jusqu’à 2 milles marins de la côte. Il pense peut-être aussi que ces “smokers” * savent à peine piloter leur engin et sont capables de me percuter. Je fais mine de me rapprocher des bouées, puis reprends mon cap au large.
(*) Référence aux pirates en jet-ski du film Waterworld de Kevin Reynolds.
25 juillet
… Cette maudite tramontane souffle toujours en rafales …
Une route passe sur le barrage qui délimite la partie maritime de la partie fluviale de l’Aude. Entre l’écluse visiblement désaffectée et un déversoir réglable, toute l'eau du fleuve s’engouffre par un passage étroit impossible à remonter. Le débit total du fleuve me laisse perplexe quant à la possibilité de naviguer plus en amont. Je sangle mon compagnon, traverse le pont avec les voitures et remets à l’eau sur l’autre rive. Durée du portage une bonne demi-heure.
Les rives de l’Aude sont couvertes de ronces et les mûres sont énormes : petit plaisir réservé aux canotiers !
Grace aux arbres et aux ponts, je peux de nouveau m'arrêter à l'ombre pour consulter la carte sur l’écran du téléphone. En mer avec la pochette étanche et le soleil, il était très difficile de lire l’écran, même avec la luminosité réglée au plus fort.
Les rafales perdurent toute la matinée, m'arrachant le chapeau de la tête.
Au pont de Coursan commencent les rapides. Je suis contraint de débarquer pour haler mon compagnon. Le débit du fleuve s'avère bien faible.
Le temps devient orageux, les rafales violentes, et quelques gouttes tombent. Des grondements retentissent dans le lointains. Je m'arrête pour mettre l'anorak.
Les quelques autres rapides rencontrés manquent eux aussi d’eau et il me faut chaque fois haler Cherche-Midi.
Après avoir dépassé Cuxac, Enfin une plage où débarquer. je découvre un sentier en raidillon, et en haut une belle place sableuse horizontale pour mettre la tente. En prime, un prunier garni de mirabelles. La pluie s'arrête enfin et le soleil perce : ce soir ça va être bivouac “sauvage” ! Naturisme permis.
Faisant le trajet prévisionnel de demain, je réalise que l'Aude va être très difficile à remonter: des barrages difficiles à contourner, sûrement les mêmes rapides sans eau, et peu de possibilité de ravitaillement dans les deux jours à venir. Je décide de rejoindre le canal du midi par le canal de la Robine à Sallèles : bien que les écluses soient nombreuses ce sera moins fastidieux que de remonter le lit de l’Aude à pied…
… Cette maudite tramontane souffle toujours en rafales …
Une route passe sur le barrage qui délimite la partie maritime de la partie fluviale de l’Aude. Entre l’écluse visiblement désaffectée et un déversoir réglable, toute l'eau du fleuve s’engouffre par un passage étroit impossible à remonter. Le débit total du fleuve me laisse perplexe quant à la possibilité de naviguer plus en amont. Je sangle mon compagnon, traverse le pont avec les voitures et remets à l’eau sur l’autre rive. Durée du portage une bonne demi-heure.
Les rives de l’Aude sont couvertes de ronces et les mûres sont énormes : petit plaisir réservé aux canotiers !
Grace aux arbres et aux ponts, je peux de nouveau m'arrêter à l'ombre pour consulter la carte sur l’écran du téléphone. En mer avec la pochette étanche et le soleil, il était très difficile de lire l’écran, même avec la luminosité réglée au plus fort.
Les rafales perdurent toute la matinée, m'arrachant le chapeau de la tête.
Au pont de Coursan commencent les rapides. Je suis contraint de débarquer pour haler mon compagnon. Le débit du fleuve s'avère bien faible.
Le temps devient orageux, les rafales violentes, et quelques gouttes tombent. Des grondements retentissent dans le lointains. Je m'arrête pour mettre l'anorak.
Les quelques autres rapides rencontrés manquent eux aussi d’eau et il me faut chaque fois haler Cherche-Midi.
Après avoir dépassé Cuxac, Enfin une plage où débarquer. je découvre un sentier en raidillon, et en haut une belle place sableuse horizontale pour mettre la tente. En prime, un prunier garni de mirabelles. La pluie s'arrête enfin et le soleil perce : ce soir ça va être bivouac “sauvage” ! Naturisme permis.
Faisant le trajet prévisionnel de demain, je réalise que l'Aude va être très difficile à remonter: des barrages difficiles à contourner, sûrement les mêmes rapides sans eau, et peu de possibilité de ravitaillement dans les deux jours à venir. Je décide de rejoindre le canal du midi par le canal de la Robine à Sallèles : bien que les écluses soient nombreuses ce sera moins fastidieux que de remonter le lit de l’Aude à pied…
26 juillet
Je suis obligé, comme supposé, de remonter les rapides à pied.
En arrivant au pied du déversoir de Moussoulens, je sursaute : un poisson énorme affolé se faufile entre mes jambes.
À ce niveau le canal de la Robine traverse l’Aude. Alors que je finis de haler Cherche-Midi sur le déversoir moussu, une pénichette traverse l'Aude, sortant de l'écluse de Gailhousty qui est toute proche à droite.
C’est une très belle écluse. Je débarque, monte les escaliers, je vois une dame qui manœuvre la commande automatique pour remplir le sas. Ensuite, le bateau entre dans le sas avec son mari à la barre. La porte amont se ferme. Il m' explique pendant la bassinée comment fonctionnent les commandes. Il est clair que je ne peux pas être dans le bateau et aux commandes. Je dois donc tirer Cherche-Midi dans le sas du bord de l'écluse avec les 10 m de corde et l'amarrer avant de commander le remplissage.
Je fais ainsi, amarre mon compagnon qui est 6 m sous mes pieds, vais appuyer sur le bouton rouge, attends,... attends longtemps…la porte aval reste désespérément ouverte. Y-a-t-il un dysfonctionnement ? Faut il attendre un certain temps que eau soit suffisante en amont (nous sommes en période de manque d’eau)?
Au bout d'une demi-heure je décide de ressortir mon compagnon et de tenter un portage plus en aval par la route. Alors que je viens d'embarquer, j'entends les portes qui commencent à se refermer… je fonce pour me faufiler avant la fermeture, me retrouve dans le sas tout content, attendant que le sas se remplisse. J'attends, attends, …..rien!
Après 10 à 15 mn je décide de monter l'échelle de secours …avec la corde au cas où… Je lance la commande de remplissage… miracle! Reculant mon compagnon vers la porte aval pour éviter les remous assez violents vers la porte amont, j'attends que mon compagnon arrive à mon niveau. J'embarque, la porte amont s'ouvre … enfin libres !
20 minutes plus tard je dois débarquer à l'écluse de Sallèles. Les berges sont très haute et très pentues, j’en bave, je mets les roues, je marche, et suis de très mauvaise humeur… si c'est comme ça à chaque écluse, cela va être très très fastidieux. Regardant la carte, je vois qu'une chaîne d'écluses m'attend et décide de marcher quelques kilomètres pour les contourner. Nous traversons la ville de Sallèle, et d’un seul coup… Pan ! Un pneu du chariot éclate… Là c'est vraiment la tuile !
Je sors le pique-nique, m'assois sur la pointe de Cherche-Midi et mange en réfléchissant à la situation. Il va falloir mettre le bateau à l'eau et revenir à la dernière écluse pour demander qu'on me garde le bateau. Je dois également téléphoner aux magasins de bricolage pour demander s'ils ont des roues adaptables.
Alors que j'amarre CM au ponton de l'écluse, je vois un drapeau normand flottant au dessus du toit de la maison d'éclusier, Je frappe … Et je fais la connaissance de “Didier le Viking”, un personnage! Ancien chaudronnier, normand originaire de Dieppe, féru d'histoire, de mythologie nordique, maquettiste… il a réalisé plusieurs maquettes de drakkars (knarr) et dit en avec beaucoup d'humour: "Je suis bon pour un dîner de cons!"
Il m'emmène en voiture à Narbonne au magasin de bricolage qu'il connaît bien… effectivement, ils ont de superbes roues compatibles équipées de roulements à aiguilles. De retour à l'atelier, il vérifie la pression, et graisse les roulements (un peu trop) … Ta rencontre et ton aide ont été providentielles … merci encore Didier !
Je suis obligé, comme supposé, de remonter les rapides à pied.
En arrivant au pied du déversoir de Moussoulens, je sursaute : un poisson énorme affolé se faufile entre mes jambes.
À ce niveau le canal de la Robine traverse l’Aude. Alors que je finis de haler Cherche-Midi sur le déversoir moussu, une pénichette traverse l'Aude, sortant de l'écluse de Gailhousty qui est toute proche à droite.
C’est une très belle écluse. Je débarque, monte les escaliers, je vois une dame qui manœuvre la commande automatique pour remplir le sas. Ensuite, le bateau entre dans le sas avec son mari à la barre. La porte amont se ferme. Il m' explique pendant la bassinée comment fonctionnent les commandes. Il est clair que je ne peux pas être dans le bateau et aux commandes. Je dois donc tirer Cherche-Midi dans le sas du bord de l'écluse avec les 10 m de corde et l'amarrer avant de commander le remplissage.
Je fais ainsi, amarre mon compagnon qui est 6 m sous mes pieds, vais appuyer sur le bouton rouge, attends,... attends longtemps…la porte aval reste désespérément ouverte. Y-a-t-il un dysfonctionnement ? Faut il attendre un certain temps que eau soit suffisante en amont (nous sommes en période de manque d’eau)?
Au bout d'une demi-heure je décide de ressortir mon compagnon et de tenter un portage plus en aval par la route. Alors que je viens d'embarquer, j'entends les portes qui commencent à se refermer… je fonce pour me faufiler avant la fermeture, me retrouve dans le sas tout content, attendant que le sas se remplisse. J'attends, attends, …..rien!
Après 10 à 15 mn je décide de monter l'échelle de secours …avec la corde au cas où… Je lance la commande de remplissage… miracle! Reculant mon compagnon vers la porte aval pour éviter les remous assez violents vers la porte amont, j'attends que mon compagnon arrive à mon niveau. J'embarque, la porte amont s'ouvre … enfin libres !
20 minutes plus tard je dois débarquer à l'écluse de Sallèles. Les berges sont très haute et très pentues, j’en bave, je mets les roues, je marche, et suis de très mauvaise humeur… si c'est comme ça à chaque écluse, cela va être très très fastidieux. Regardant la carte, je vois qu'une chaîne d'écluses m'attend et décide de marcher quelques kilomètres pour les contourner. Nous traversons la ville de Sallèle, et d’un seul coup… Pan ! Un pneu du chariot éclate… Là c'est vraiment la tuile !
Je sors le pique-nique, m'assois sur la pointe de Cherche-Midi et mange en réfléchissant à la situation. Il va falloir mettre le bateau à l'eau et revenir à la dernière écluse pour demander qu'on me garde le bateau. Je dois également téléphoner aux magasins de bricolage pour demander s'ils ont des roues adaptables.
Alors que j'amarre CM au ponton de l'écluse, je vois un drapeau normand flottant au dessus du toit de la maison d'éclusier, Je frappe … Et je fais la connaissance de “Didier le Viking”, un personnage! Ancien chaudronnier, normand originaire de Dieppe, féru d'histoire, de mythologie nordique, maquettiste… il a réalisé plusieurs maquettes de drakkars (knarr) et dit en avec beaucoup d'humour: "Je suis bon pour un dîner de cons!"
Il m'emmène en voiture à Narbonne au magasin de bricolage qu'il connaît bien… effectivement, ils ont de superbes roues compatibles équipées de roulements à aiguilles. De retour à l'atelier, il vérifie la pression, et graisse les roulements (un peu trop) … Ta rencontre et ton aide ont été providentielles … merci encore Didier !
Cherche-Midi est sur le canal du Midi à 17 heures.
Nous passons sur le pont-canal de la Cesse, puis arrivons à la belle halte fluviale du Somail, très fréquentée.
Je déclare forfait à 19h20 en arrivant à Paraza où une magnifique cale en pierre mène par une callade au Café du Port. Menu local et bio: oeuf poché à la turque, salade composée et cheesecake vergeoise.
En l'absence d’endroit adéquat pour bivouaquer en berge à Paraza, je suis contraint de continuer Nous arrivons à l'aire de pique-nique de Roubia à la nuit tombante. Je monte la tente à la frontale et me réfugie en hâte à l’abri des moustiques pour sortir la literie.
Quelle journée !!!
Nous passons sur le pont-canal de la Cesse, puis arrivons à la belle halte fluviale du Somail, très fréquentée.
Je déclare forfait à 19h20 en arrivant à Paraza où une magnifique cale en pierre mène par une callade au Café du Port. Menu local et bio: oeuf poché à la turque, salade composée et cheesecake vergeoise.
En l'absence d’endroit adéquat pour bivouaquer en berge à Paraza, je suis contraint de continuer Nous arrivons à l'aire de pique-nique de Roubia à la nuit tombante. Je monte la tente à la frontale et me réfugie en hâte à l’abri des moustiques pour sortir la literie.
Quelle journée !!!
27 juillet
Réveillé au petit jour par un mal de crâne, je prends un comprimé de paracétamol et un bol d'eau avant de continuer à somnoler.
Tramontane, tramontane !
L'écluse de Pech-Laurier est en panne, la crémaillères de la porte amont est tordue et un spécialiste est au travail. En attendant, une dizaine de bateaux attendent amarrés en aval. Là je prends vraiment de l'avance sur les touristes motorisés, d'ailleurs aucun bateau ne me rattrapera de la journée.
Du vent, du vent du vent... de face toujours, la tramontane n'abdique pas.
Les rives sont couvertes de ronces, je m'arrête régulièrement faire une pause et manger quelques mûres.
Pour passer au-dessus de l'Ognon, un ouvrage d’art complexe formé d’une double écluse et d’un pont canal a été conçu par le célèbre architecte du canal, Pierre-Paul Riquet.
À Homps, j'amarre Cherche-Midi à l'ombre, (je prends toujours soin de lui.) et je passe le pont pour aller au café "Rive Gauche". Le GPS a besoin d’un petit coup de jus … et moi aussi. Les trois restos de Homps sont pleins, c’est la haute saison pour le tourisme fluvial sur le canal du midi.
Au-dessus de l’Argent-Double a été construit l'un des ouvrages les plus originaux du canal du Midi. Le pont-canal est suivi d’un épanchoir : l'eau excédentaire du canal se déverse et tombe en cascade jusqu'à la rivière. Un passage sur des arches a été aménagé pour éviter aux chevaux de halage le passage glissant et périlleux que le déversoir présentait.
À l’écluse de Puichéric, le ponton est très très haut, l'éclusier vient m'aider à sortir le kayak en s'excusant de ne pas avoir un aménagement mieux conçu.
Je le tracte ensuite Cherche-Midi sur le chemin pierreux et ensoleillé menant au Bourg de Puichéric pendant 15 à 20 mn.
La base d’Eaurizon donne sur les rives de l’Aude. Très bon accueil chez Eaurizon. Les sanitaires et douches sont à ma disposition, et j’en profite immédiatement... Il fallait ça après trois jours d'étapes sauvages sans commodités. Je suis en terrain de connaissance, la base propose descentes en canoë, spéléo et canyoning. J'ai le loisir de discuter avec les cadres et le patron autour d'une bière une fois qu'ils ont eu achevé leurs corvées de nettoyage et lessivage du matos.
On m'autorise à vivouaquer au bord de l’Aude, un peu en dessous de la base.
Réveillé au petit jour par un mal de crâne, je prends un comprimé de paracétamol et un bol d'eau avant de continuer à somnoler.
Tramontane, tramontane !
L'écluse de Pech-Laurier est en panne, la crémaillères de la porte amont est tordue et un spécialiste est au travail. En attendant, une dizaine de bateaux attendent amarrés en aval. Là je prends vraiment de l'avance sur les touristes motorisés, d'ailleurs aucun bateau ne me rattrapera de la journée.
Du vent, du vent du vent... de face toujours, la tramontane n'abdique pas.
Les rives sont couvertes de ronces, je m'arrête régulièrement faire une pause et manger quelques mûres.
Pour passer au-dessus de l'Ognon, un ouvrage d’art complexe formé d’une double écluse et d’un pont canal a été conçu par le célèbre architecte du canal, Pierre-Paul Riquet.
À Homps, j'amarre Cherche-Midi à l'ombre, (je prends toujours soin de lui.) et je passe le pont pour aller au café "Rive Gauche". Le GPS a besoin d’un petit coup de jus … et moi aussi. Les trois restos de Homps sont pleins, c’est la haute saison pour le tourisme fluvial sur le canal du midi.
Au-dessus de l’Argent-Double a été construit l'un des ouvrages les plus originaux du canal du Midi. Le pont-canal est suivi d’un épanchoir : l'eau excédentaire du canal se déverse et tombe en cascade jusqu'à la rivière. Un passage sur des arches a été aménagé pour éviter aux chevaux de halage le passage glissant et périlleux que le déversoir présentait.
À l’écluse de Puichéric, le ponton est très très haut, l'éclusier vient m'aider à sortir le kayak en s'excusant de ne pas avoir un aménagement mieux conçu.
Je le tracte ensuite Cherche-Midi sur le chemin pierreux et ensoleillé menant au Bourg de Puichéric pendant 15 à 20 mn.
La base d’Eaurizon donne sur les rives de l’Aude. Très bon accueil chez Eaurizon. Les sanitaires et douches sont à ma disposition, et j’en profite immédiatement... Il fallait ça après trois jours d'étapes sauvages sans commodités. Je suis en terrain de connaissance, la base propose descentes en canoë, spéléo et canyoning. J'ai le loisir de discuter avec les cadres et le patron autour d'une bière une fois qu'ils ont eu achevé leurs corvées de nettoyage et lessivage du matos.
On m'autorise à vivouaquer au bord de l’Aude, un peu en dessous de la base.
28 juillet
On m'offre le café et je discute avec les moniteurs avant que les clients arrivent. L'un d'entre eux vient d'Evreux. Je vais me ravitailler chez Vival pendant que mon GPS finit sa charge.
10h18 sur l'eau, après avoir traversé la ville… le canal est un peu distant. Le creusement du canal du Midi a été un travail titanesque. Il a été creusé à la main, et sur les parties encaissées dans la roche, on voit encore les coups de pics à certains endroits.
Écluse de l’Aiguille, de Saint-Martin, de Fonfile, de Marseillette … À l’écluse de Trèbes, j’effectue ma pause méridienne en compagnie d'un canneur de chaise: je discute avec lui en le regardant travailler.
L'après-midi je coutourne l’écluse de Villedubert et l’écluse de l’Evêque dans la foulée, puis la triple écluse du Fresquel. L’écluse de St Jean est la dernière avant Carcassonne.
À Carcassonne, je dois rejoindre l’Aude. Bien que le canal soit très proche de l’Aude, passer de l’un à l’autre est problématique. Laissant Cherche-Midi amarré sur le canal je pars en reconnaissance. Un chemin descend vers des propriétés privées : je sonne à une porte, un couple de septuagénaires habite là. Le monsieur me montre l'accès au fleuve de chez lui…des escaliers ! D'après lui les autres solutions seraient encore plus difficiles… il propose de m'aider. Après m'avoir offert une boisson fraîche, nous procédons au portage. Cherche-Midi est enfin sur l'Aude à 20 heures.
Remonter l'Aude n'est pas facile, ça augure pour les deux derniers jours de Carca à Limoux. Le niveau d'eau est toujours excessivement bas.
À 21h, Je remonte le petit bras qui normalement se dirige vers le camping. Le gué qui devait me permettre de sortir est entièrement en friche. Je tire Cherche-Midi avec le plus de ménagement possible sur un déversoir totalement à sec pour débarquer dans un petit parc boisé. Un père avec son fils accompagnés de leur brave Setter sont là avec une petite roulotte confectionnée maison, ils voyagent à vélo. Bien sympathiques !
Il est 21h30, le jour décline, il commence à pleuvoir, la fatigue me rend moins attentif, j’ai hâte d'arriver au camping… et c'est l'accident. Cherche-Midi fait un tonneau dans le fossé deux mètres en contrebas dans les ronces, impossible de le remonter seul. Un jeune homme en scooter s'arrête pour m’aider. Appartement pas de mal, la crainte étant d’avoir tordu le chariot ou cassé le support de GPS.
21h45, enfin le camping! La réception est évidemment fermée mais le snack pas encore … On enregistre mon arrivée, et on accepte de me faire chauffer une pizza.
À minuit, enfin, la tente est montée, le couchage installé, et je m’abandonne au sommeil avec les pieds sales dans mon tee-shirt qui pue.
On m'offre le café et je discute avec les moniteurs avant que les clients arrivent. L'un d'entre eux vient d'Evreux. Je vais me ravitailler chez Vival pendant que mon GPS finit sa charge.
10h18 sur l'eau, après avoir traversé la ville… le canal est un peu distant. Le creusement du canal du Midi a été un travail titanesque. Il a été creusé à la main, et sur les parties encaissées dans la roche, on voit encore les coups de pics à certains endroits.
Écluse de l’Aiguille, de Saint-Martin, de Fonfile, de Marseillette … À l’écluse de Trèbes, j’effectue ma pause méridienne en compagnie d'un canneur de chaise: je discute avec lui en le regardant travailler.
L'après-midi je coutourne l’écluse de Villedubert et l’écluse de l’Evêque dans la foulée, puis la triple écluse du Fresquel. L’écluse de St Jean est la dernière avant Carcassonne.
À Carcassonne, je dois rejoindre l’Aude. Bien que le canal soit très proche de l’Aude, passer de l’un à l’autre est problématique. Laissant Cherche-Midi amarré sur le canal je pars en reconnaissance. Un chemin descend vers des propriétés privées : je sonne à une porte, un couple de septuagénaires habite là. Le monsieur me montre l'accès au fleuve de chez lui…des escaliers ! D'après lui les autres solutions seraient encore plus difficiles… il propose de m'aider. Après m'avoir offert une boisson fraîche, nous procédons au portage. Cherche-Midi est enfin sur l'Aude à 20 heures.
Remonter l'Aude n'est pas facile, ça augure pour les deux derniers jours de Carca à Limoux. Le niveau d'eau est toujours excessivement bas.
À 21h, Je remonte le petit bras qui normalement se dirige vers le camping. Le gué qui devait me permettre de sortir est entièrement en friche. Je tire Cherche-Midi avec le plus de ménagement possible sur un déversoir totalement à sec pour débarquer dans un petit parc boisé. Un père avec son fils accompagnés de leur brave Setter sont là avec une petite roulotte confectionnée maison, ils voyagent à vélo. Bien sympathiques !
Il est 21h30, le jour décline, il commence à pleuvoir, la fatigue me rend moins attentif, j’ai hâte d'arriver au camping… et c'est l'accident. Cherche-Midi fait un tonneau dans le fossé deux mètres en contrebas dans les ronces, impossible de le remonter seul. Un jeune homme en scooter s'arrête pour m’aider. Appartement pas de mal, la crainte étant d’avoir tordu le chariot ou cassé le support de GPS.
21h45, enfin le camping! La réception est évidemment fermée mais le snack pas encore … On enregistre mon arrivée, et on accepte de me faire chauffer une pizza.
À minuit, enfin, la tente est montée, le couchage installé, et je m’abandonne au sommeil avec les pieds sales dans mon tee-shirt qui pue.
30 juillet
Cherche-Midi est mis à l’eau à Couffoulens au-dessus des deux barrages repérés sur la carte. Le président du CK Limouxin m'avait bien dit que le débit d'eau en amont de Carcassonne est meilleur. Je l’estime au double du débit rencontré en aval. C’est logique, les pompages agricoles sont de moins en moins nombreux en amont. Cela signifie qu’une grande partie des eaux de l’Aude est aspirée pour être projetée sur les cultures !
Nous rencontrons maintenant de vrais rapides, avec des contre-courants ainsi que des seuils. Ce n’est pas pour autant plus facile à remonter, et je suis souvent obligé de haler à pied, titubant dans les galets glissants.
Vers les midi, je n'en crois pas mes yeux ! Est-ce un mirage ? J'aperçois une vraie sirène au milieu de la rivière, entièrement nue bien entendu. Elle est allongée lascivement sur un petit îlot de galets.
Un homme tenant un drone dans ses mains lui crie quelque chose de la rive … et elle se redresse de dos en position assise pour cacher ses seins … Le couple a dans l'idée de faire une petite vidéos de charme et je les ai dérangés un instant.
Je découvre plus en amont un magnifique rocher creusé par dessous, formant un vaste abri sous roche. L'endroit est idéal pour le pique nique. Une plagette de sable de surcroît ombragée permet d'y échouer Cherche-Midi. Il y a même des grosses pierres pour s'asseoir.
Plusieurs très beau seuils naturels m’obligent à hisser Cherche-Midi à l’aide de la corde. avec un niveau d’eau plus important, j’imagine une descente de catégorie 4 (difficile et manœuvrier).
En amont de Pomas, des orpailleurs sont à l'œuvre avec leurs batées, tamis et autres pans américains. Ils disent trouver quelquefois quelques paillettes.
Arrivée au camping à 19h30, évidemment bien cuit. Il m'a fallu une douche fraiche pour me remettre.
Soirée restaurant sous les arcades de la place de la République de Limoux, une très belle place carrée au sol dallé de pierres bien lisses. La magnifique fontaine surmontée d’une Vénus qui se trouve au centre fait le plaisir des enfants et des grands.
Cherche-Midi est mis à l’eau à Couffoulens au-dessus des deux barrages repérés sur la carte. Le président du CK Limouxin m'avait bien dit que le débit d'eau en amont de Carcassonne est meilleur. Je l’estime au double du débit rencontré en aval. C’est logique, les pompages agricoles sont de moins en moins nombreux en amont. Cela signifie qu’une grande partie des eaux de l’Aude est aspirée pour être projetée sur les cultures !
Nous rencontrons maintenant de vrais rapides, avec des contre-courants ainsi que des seuils. Ce n’est pas pour autant plus facile à remonter, et je suis souvent obligé de haler à pied, titubant dans les galets glissants.
Vers les midi, je n'en crois pas mes yeux ! Est-ce un mirage ? J'aperçois une vraie sirène au milieu de la rivière, entièrement nue bien entendu. Elle est allongée lascivement sur un petit îlot de galets.
Un homme tenant un drone dans ses mains lui crie quelque chose de la rive … et elle se redresse de dos en position assise pour cacher ses seins … Le couple a dans l'idée de faire une petite vidéos de charme et je les ai dérangés un instant.
Je découvre plus en amont un magnifique rocher creusé par dessous, formant un vaste abri sous roche. L'endroit est idéal pour le pique nique. Une plagette de sable de surcroît ombragée permet d'y échouer Cherche-Midi. Il y a même des grosses pierres pour s'asseoir.
Plusieurs très beau seuils naturels m’obligent à hisser Cherche-Midi à l’aide de la corde. avec un niveau d’eau plus important, j’imagine une descente de catégorie 4 (difficile et manœuvrier).
En amont de Pomas, des orpailleurs sont à l'œuvre avec leurs batées, tamis et autres pans américains. Ils disent trouver quelquefois quelques paillettes.
Arrivée au camping à 19h30, évidemment bien cuit. Il m'a fallu une douche fraiche pour me remettre.
Soirée restaurant sous les arcades de la place de la République de Limoux, une très belle place carrée au sol dallé de pierres bien lisses. La magnifique fontaine surmontée d’une Vénus qui se trouve au centre fait le plaisir des enfants et des grands.
31 juillet
J'emmène ensuite mon compagnon rutilant au club CK qui se trouve juste à 100m. Philippe m'y attend déjà. Rencontre chaleureuse, petit café, visite guidée du domaine du club. Philippe ouvre un container et m'aide à porter Cherche-Midi vide et tout léger. Il va être parfaitement à l'abri pendant les 11 mois de remisage.
Je suis invité pour le repas de midi chez Philippe et sa femme Sylvie. Ils ont deux petites chiennes adorables toutes blanches et toutes poilues. Il me montre un numéro de CK-Magazine dans lequel est relaté l'expédition de Gilles Lelièvre. Ce kayakiste a descendu tout le Danube, et est revenu en France par la Mer Noire et la Méditerranée en kayak de mer. J'ai ses coordonnées car il connaît bien la Garonne et l'Atlantique, ses conseils me seront précieux.
Philippe me ramène au camping en voiture, nous nous disons au revoir jusqu'à l'année prochaine. Il pratique le parapente et va faire un vol cet après-midi.
Pour moi, l'après midi est employé à empaqueter consciencieusement tous les bagages dans les deux grands sacs et à les sangler solidement sur le diable.
J'emmène ensuite mon compagnon rutilant au club CK qui se trouve juste à 100m. Philippe m'y attend déjà. Rencontre chaleureuse, petit café, visite guidée du domaine du club. Philippe ouvre un container et m'aide à porter Cherche-Midi vide et tout léger. Il va être parfaitement à l'abri pendant les 11 mois de remisage.
Je suis invité pour le repas de midi chez Philippe et sa femme Sylvie. Ils ont deux petites chiennes adorables toutes blanches et toutes poilues. Il me montre un numéro de CK-Magazine dans lequel est relaté l'expédition de Gilles Lelièvre. Ce kayakiste a descendu tout le Danube, et est revenu en France par la Mer Noire et la Méditerranée en kayak de mer. J'ai ses coordonnées car il connaît bien la Garonne et l'Atlantique, ses conseils me seront précieux.
Philippe me ramène au camping en voiture, nous nous disons au revoir jusqu'à l'année prochaine. Il pratique le parapente et va faire un vol cet après-midi.
Pour moi, l'après midi est employé à empaqueter consciencieusement tous les bagages dans les deux grands sacs et à les sangler solidement sur le diable.
Impressions générales sur la saison 2 : Le beau temps a dominé en ce mois de juillet 2022, avec des températures quasi-caniculaires. Mais quand on navigue en rivière, la chaleur est considérablement atténuée par la fraicheur de l’eau et l’évaporation.
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