La mer par les airs
2 jours de vol-bivouac pour aller de Gap (05) à la mer
Quand : 03/04/2017
Durée : 2 jours
Durée : 2 jours
Distance globale :
230km
Dénivelées :
+10629m /
-10727m
Alti min/max : 1227m/2348m
Carnet publié par Anthony
le 18 avr. 2017
modifié le 02 mai 2017
modifié le 02 mai 2017
Mobilité douce
Réalisé en utilisant covoiturage, autostop
C'est possible (ou réalisé) en
bus
stop
Coup de coeur !
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Vue d'ensemble
Le topo : Jour 1 (mise à jour : 30 avr. 2017)
Distance section :
100km
Dénivelées section :
+7111m /
-7050m
Section Alti min/max : 1227m/2348m
Le compte-rendu : Jour 1 (mise à jour : 30 avr. 2017)
Voilà quelques temps que l'idée mûrissait : combiner bivouac et vol de distance en parapente. Si nous affectionnons autant voler que bivouaquer, marier ces deux plaisirs n'est pas une mince affaire. Et pourtant, c'est un plaisir indicible : faire un joli vol, dormir où l'on atterrit, et en repartir le lendemain procure un si fort goût de liberté !
Par de belles journées, le parapente décuple cette sensation. Il mute en un outil magique, et permet de réaliser des déplacements inimaginables pour le pilote, qui n'était qu'un simple randonneur avant décollage... Mais si la météo se gâte, le randonneur se retrouve lesté d'un outil inutilisable !
Pour éviter tout désagrément météo, nous avons choisi de commencer par partir 2 jours, annoncés comme propices au vol libre. Ceci étant, les contraintes inhérentes au vol-bivouac demeurent :
Après une première tentative infructueuse/enrichissante (selon l'humeur du jour ) quelques jours plus tôt dans le Dévoluy (où nous nous sommes posés à un endroit d'où il a été impossible de repartir le lendemain), nous voilà partis pour un nouvel essai. Sur le papier, l'idée est simple : monter à pied à un décollage proche de la maison, puis voler sans objectif fixe. Se balader au gré de l'air, on se sent l'âme d'un marin des montagnes !
Dimanche soir, nous préparons nos affaires. Les météos ne sont pas toutes d'accord pour le lendemain matin : certaines annoncent un fort vent d'est, qui nous clouerait au sol. Qu'à cela ne tienne, le décollage est à deux pas de la maison, quelques 300 mètres de dénivelé sont à gravir : essayons !
Par de belles journées, le parapente décuple cette sensation. Il mute en un outil magique, et permet de réaliser des déplacements inimaginables pour le pilote, qui n'était qu'un simple randonneur avant décollage... Mais si la météo se gâte, le randonneur se retrouve lesté d'un outil inutilisable !
Pour éviter tout désagrément météo, nous avons choisi de commencer par partir 2 jours, annoncés comme propices au vol libre. Ceci étant, les contraintes inhérentes au vol-bivouac demeurent :
- Le poids du sac : à lui seul, le matériel de vol pèse environ 10kg (voile Ozone Swift 4, sellette Supair Delight 2, parachute de secours Supair Fluid, radio, casque...). Auquel il faut rajouter de quoi bivouaquer, ainsi que des vêtements (très) chauds pour voler. Nous avons épuré au maximum (cf. liste du matos en fin de carnet), mais les températures froides obligeaient à être bien couverts la nuit.
- Être au bon moment, au bon endroit pour décoller : c'est l'enjeu principal du vol-bivouac. Arriver à se poser à un endroit qui facilite le décollage du lendemain. Sinon, il faudra marcher, et là on en revient au problème n°1 : le sac lourd est l'ennemi du randonneur !
- Arriver à rester ensemble : surtout si l'un a le réchaud et l'autre la popote Nous avions des radios pour communiquer en l'air, mais leur autonomie n'est pas illimitée... Le plus simple reste de voler le plus "ensemble" possible, ce qui n'est pas toujours aisé !
Après une première tentative infructueuse/enrichissante (selon l'humeur du jour ) quelques jours plus tôt dans le Dévoluy (où nous nous sommes posés à un endroit d'où il a été impossible de repartir le lendemain), nous voilà partis pour un nouvel essai. Sur le papier, l'idée est simple : monter à pied à un décollage proche de la maison, puis voler sans objectif fixe. Se balader au gré de l'air, on se sent l'âme d'un marin des montagnes !
Dimanche soir, nous préparons nos affaires. Les météos ne sont pas toutes d'accord pour le lendemain matin : certaines annoncent un fort vent d'est, qui nous clouerait au sol. Qu'à cela ne tienne, le décollage est à deux pas de la maison, quelques 300 mètres de dénivelé sont à gravir : essayons !
Nous montons tranquillement au décollage de "la Croupe", situé sur une crête menant au sommet de Charance, dominant Gap. Les pins ne sont pas à la fête : les chenilles processionnaires ont envahi les lieux.
Bien que le cumulus semble joli, au décollage, le vent d'est annoncé est bien présent, et bien trop fort ! Il est encore tôt, nous avons bon espoir que tout se calme prochainement. C'est un peu la loterie, mais ça permet de s'adonner à une pratique courante : le "parawaiting". Comme son nom l'indique, c'est l'art d'attendre sur un décollage ! Dit autrement, il est toujours plus prudent d'arriver trop tôt (et devoir attendre) que trop tard... Une attente inhérente à l'activité donc
Le temps nous donnera raison : plus d'une heure après être arrivés, le vent se calme. Nous nous préparons lentement pour que la masse d'air se "mette en place". Nous en profitons pour établir une esquisse de "plan" : on pense alors faire un tour vers le Dévoluy (entêtés ? ), surtout si le vent nous "pousse" vers l'ouest.
Le temps nous donnera raison : plus d'une heure après être arrivés, le vent se calme. Nous nous préparons lentement pour que la masse d'air se "mette en place". Nous en profitons pour établir une esquisse de "plan" : on pense alors faire un tour vers le Dévoluy (entêtés ? ), surtout si le vent nous "pousse" vers l'ouest.
La surprise est aussi belle qu'insoupçonnée : la masse d'air est excellente, les ascendances du jour montent très très haut ! Atteindre une telle altitude ici est si rare : à presque 3000m au-dessus de Gap, le 360° est grandiose : Ecrins, Queyras, Ubaye, Monges, Dévoluy... tout semble accessible !
Le champ des possibles est si vaste que je suis euphorique un moment, avant de saisir la radio pour établir un "nouveau plan" ensemble : malgré la neige, nous décidons de partir vers le sud-est, pour rejoindre la vallée de la Blanche.
Le champ des possibles est si vaste que je suis euphorique un moment, avant de saisir la radio pour établir un "nouveau plan" ensemble : malgré la neige, nous décidons de partir vers le sud-est, pour rejoindre la vallée de la Blanche.
Après avoir traversé une première fois le lac, j'arrive déjà très haut sur le Morgon. Je patiente un peu pour que Johanna me rejoigne. En l'attendant, un nouveau cadeau tombe : une ascendance me propulse à plus de 4200m ! Le lac, 3500m plus bas, prend des allures de flaque d'eau
La vue majeure fait oublier les mains qui s'engourdissent par le froid. L'après-midi avance mais il semble possible d'aller encore loin si la masse d'air reste si bonne... Cerise sur le gateau : à part quelques planeurs, nous sommes seuls en l'air !
La vue majeure fait oublier les mains qui s'engourdissent par le froid. L'après-midi avance mais il semble possible d'aller encore loin si la masse d'air reste si bonne... Cerise sur le gateau : à part quelques planeurs, nous sommes seuls en l'air !
Un peu plus loin, rebelote : un thermique nous mène, ensemble, proche de 4300m.
Inutile de préciser qu'on ne se lasse pas du point de vue unique dont nous avons la chance de bénéficier. Si haut, il devient possible de rejoindre une zone que nous ne connaissons pas : cap au sud !
Inutile de préciser qu'on ne se lasse pas du point de vue unique dont nous avons la chance de bénéficier. Si haut, il devient possible de rejoindre une zone que nous ne connaissons pas : cap au sud !
À partir d'ici, ni Johanna ni moi ne connaissons les lieux : c'est la découverte totale. Et pour une découverte, nous sommes gâtés par les éléments, avec de tels points de vue.
Pour nous faciliter encore plus la tâche, nous pensons un moment essayer de nous poser en altitude pour ne même pas avoir à marcher le lendemain. Oui, le parapentiste est fainéant
La masse d'air en décidera autrement : les conditions sont toujours si bonnes qu'il est impossible de descendre au niveau de la crête, ça monte partout ! Après quelques tentatives, nous écoutons la voix de la raison : posons-nous en vallée, ici, la montée ne sera pas trop longue demain. Malgré tout, nous mettrons un moment pour descendre car même en vallée, il nous faudra enchaîner quelques spirales et wing-over pour atteindre le plancher des vaches.
La masse d'air en décidera autrement : les conditions sont toujours si bonnes qu'il est impossible de descendre au niveau de la crête, ça monte partout ! Après quelques tentatives, nous écoutons la voix de la raison : posons-nous en vallée, ici, la montée ne sera pas trop longue demain. Malgré tout, nous mettrons un moment pour descendre car même en vallée, il nous faudra enchaîner quelques spirales et wing-over pour atteindre le plancher des vaches.