LE JEUNE COMME UNE PORTE D’ENTREE– LA NATURE COMME UNE PORTE DE SECOURS -
Je réserve mon stage de jeune comme chaque année, avec mon amie naturopathe ; On part dans l’Ubaye au-dessus de Colmars-les-Alpes.
Je pars le cœur lourd et secret.
.....
L’expérience du décès est indiscutablement hors norme....le mot deuil..., le mot fourre-tout...mon chemin...mes joies et mes peines...
.....
Je pars le cœur lourd et secret.
.....
L’expérience du décès est indiscutablement hors norme....le mot deuil..., le mot fourre-tout...mon chemin...mes joies et mes peines...
.....
When : 6/17/22
Length : 6 days
Length : 6 days
Total distance :
24.9km
Height difference :
+1185m /
-771m
Alti min/max : 1256m/2474m
Guidebook created by StfPetitCaillou
on 19 Sep 2022
updated on 21 Sep 2022
updated on 21 Sep 2022
Eco travel
Details :
nous on a covoituré à 3.
393 reader(s)
-
Global view
Guidebook : LES JOURS DE JEUNES ET DE MARC.. (updated : 21 Sep 2022)
Description :
- LE JEÛNE COMME UNE PORTE D’ENTREE– LA NATURE COMME UNE PORTE DE SECOURS _
Ca fait plus de 2 mois que je suis dans une belle inertie. Ma sensibilité déborde plus que jamais.
Je réserve mon stage comme chaque année, avec mon amie naturopathe ; elle est une femme extraordinaire, une amie aux sens aigus. On part dans l’Ubaye au-dessus de Colmars avec 2 autres filles que je ne connais pas, de la chartreuse. Je pars le cœur lourd et secret.
Jour 1 = Colmars – cabane de bressenge - je peine
La chaleur est accablante et rend le corps lourd. L’eau est précieuse, l’ombre est réconfortante.
Je me sens déconnectée des autres, comme pas envie. Je ne me sens ni en joie ni fluide dans mon entrée dans ce jeûne.
Je me préfère en communion avec le paysage. Et ça tombe bien c’est ce dont nous parle louise en entrée en matière. L’esprit de la nature, ces habitudes, nos habitudes, notre adoption, notre communion avec elle. Les peuples racines nous racontent.
Le soir, notre collation de bouillon, le paysage est joli. Louise nous apporte avec douceur toujours des informations, des compréhensions, des réflexions. Mais ce soir-là, je n’y suis pas, les moustiques m’agacent, comme un rien. Désolée je vais dormir. Je suis ainsi, parfois un peu brut, associable, sans concession. Mais ici c’est accueilli et ok.
Je retrouve ma tente, mon cocon, mon souffle.
J2 = cabane - jour off- j'accueille -
Je me sens impatience, j’accueille en moi une information physique qui me dit que l’inertie, il y en a marre. Bon patience. Laisse faire encore, cher corps-esprit, là c’est un peu différent.
Mais, la sensation colle, j’ai envie de retrouver l’action et l’énergie de la vie. La rivière et le vent dans les arbres me le soufflent. Je suis engagée, je sais que l’expérience sera encore différente, mon mental n’est pas très d’accord, je le dompte et lui demande de me foutre la paix.
On fait un exercice de méditation en communion avec la nature. Ma quête est de retrouver le chemin vers ma joie. Je cherche aussi le chemin avec moi-même, je veux dire qui je suis sans mon entrée sportive, sans mon potentiel physique ? Où et comment puis-je trouver la joie et l’équilibre dedans ? M’enfin autant de question que je laisse en suspens, que je laisse vivre sans m’acharner à la réponse. Car, Les réponses existentielles existent telles vraiment ? Des fois j’ai la sensation que le chemin et ses paysages guident mieux que mon mental. Que mes jambes guident mieux, et en itinérance l’esprit y trouve son compte.
Méditation avec la nature et onces de réponse :
Apres les expériences désagréables (parce que je lui ai marché dessus, parce que le vent la malmène) je suis, et je suis toujours belle, a dit la fleur.
Même au bord du précipice je suis solidement ancré, a dit le rocher. Et je domine aux premières loges.
Comme moi ?
Ces méditations sont rigolotes, pour moi elles viennent nourrir l’esprit comme des mantras pour accompagner l’œuvre du temps, pour que l’émotion fasse son chemin.
Ces jeûnes en connexion avec la nature, loin de la maison ont le mérite d’être soutenu par l’espace et ses composantes naturelles. Que ce soit minéral ou vivant. Tout est vibration, tout est esprit, tout est matière, tout est sensation et les pensées viennent ou pas. C’est ça que j’aime dehors. C’est ça que j’aime aussi avec l’accompagnement de Louise, c’est toutes les histoires de ces peuples racines…ça parait magique, presque des légendes et pourtant c’est sous nos pieds, et au-dessus de nos têtes. On a la sensation que c’est pourtant bien vrai. La nature est une source et une ressource d’énergie et d’inspiration. C’est un terrain de jeu pour le corps et l’esprit. Mais dans nos mondes, il semble qu’on ait perdu cet esprit connecté à nous et à eux les esprits de la nature…on l’a transcendé avec des connexions très étrangères…
Aussi on se baigne ; enfin pas moi. La fraicheur me repousse. Je colle le caillou chaud et ensoleillé. Je colle la pierre. Je fonds sur elle. Ma peau s’imprègne dans le caillou. Mais bon sang, ces sensations à la nature sont juste extraordinaires. Et le jeune accentue les sens. J’ai l’impression que la terre et le soleil m’enveloppe, me fond un câlin. J’ai froid, des fois, depuis que Bruno est parti. (ca c’est mon être fabulateur, lol, je suis frileuse de nature )
On plante la tente, mais l’orage guette. Les filles visent la cabane. On pourra être ensemble.
Le soir j’ai faim et c’est plutôt désagréable. Ça ne m’avait pas fait ça sur les autres jeunes. Je me sens faible. Je laisse le temps œuvrer. On est dans une cabane, c’est cocon. On discute, je me lie. On lit un Bobin rigolo (ça change de Christian, d’habitude il fait plutôt de l’esprit en prose) ça passe. Bonne nuit, les amis. Merci cabane.
J3 = cabane – vers les lacs de Lignin - Minéral !
Je ne sais plus pourquoi, mais dans la nuit je retourne dans ma tente…ma tente préférée... celle dans laquelle je partage les Etoiles, le vent avec lui, avec toi, avec moi. Et A même le sol, sur mon petit matelas, je me rendors. A l’heure où j’écris ce récit je ne sais plus ce qui me ramène à dormir sous la lune, en solo.
Ce matin-là, j’ai la patate. Mon impatience pointe. J’ai la vibration qui me donne envie d’avoir de l’énergie et de dévorer la nature en dévalant les kilomètres. Mais hey, c’est le troisième jour de jeune…je suis quand même décalée parce que j’ai encore de la réserve sous le pied…arrivée aux camps, les copines s’effondrent de sommeil. Moi sur ce jeune je ne dors pas beaucoup. Aucun jeune ne se ressemble. Discussion ‘private’ avec louise entre amitié, confidence et compétences de l’accompagnement sur ses jeunes, mon cœur se nourrit, lui parler me fait du bien. Le paysage où on est, est d’un grand spectacle minéral. Presque ça donne envie de pleurer, mais non c’est une sensation de vibration du beau des grands espaces.
Le soir c’est une conversation philosophique très riche que nous avons. L’inducteur est un caillou et des écritures de Jon Youg. Il y a chez notre guide, de belles références. Servir ces dons et être à leur service. Se sentir pleinement vivant – Amour et Pardon – épanouissement – ça remonte le flux de mon énergie – ça remonte mon Amour à la vie – le lieu est tellement soutenant qu’il transmet des forces particulières à l’intérieur des pensées– et sur ces jeunes, le groupe et les âmes spirituelles qui le composent soutiennent aussi, largement. J’aime cette présence des autres -
J4 = lac – tour du mont carton – cabane carton - Vide intergalactique -
Au matin je me sens plus faible. Plus alignée au manque d’apport énergétique. On fait le tour du sommet du carton, les paysages sont juste majestueux, majeurs, ils en mettent pleins la vue et le cœur.
Le chemin en balcon, c’est la trans Verdon, j’y suis sans mon vélo. Je suis très silencieuse. Je suis assez vide, mes pensées sont lentes voire absentes. Pendant ce temps les filles parlent de recettes et de nourritures (la grande classique en jeune). Moi je ne cuisine pas savoureusement. Je me taie, et puis je n’ai pas envie de parler. Je contemple les espaces : les hauteurs et les textures sont minérales et imprenables. Mon pas est mécanique. Mon énergie est basse. Mais je marche. Dans ma tête c’est lent et vide. C’est une sensation que je qualifierais « de petite mort ». Un état proche de la méditation. Je veux dire que j’ai la sensation que tout flotte, mon âme avec. Ca me le fait des fois en fin de journée, en itinérance vélo. C’est agréable d’être en mode hauteur, là où les pensées son vides, là où tu touches le ciel, là ou ton être-toi est silencieux.
Mais je sens aussi que cet état de lenteur m’incommode. Je sens mon impatience à retrouver la vie joyeuse et dans l’action. La contemplation bat son plein en J4, l’énergie baisse aussi, et mes émotions deviennent un peu tristes. Le soir c’est une autre cabane. Un brin de toilette. Je me sens raplapla et vide. Je suis mécanique.
C’est louise qui reprendra mon éveil et la rythmique, sur un échange sur les roues de médecine. Ça m’intéresse et me ramène à l’interaction. AH ces peuples racine… ils en ont en réserve pour vivre la vie avec conscience.
J5 = cabane carton – bivouac _ je chavire
Ma nuit est très découpée. Avec des rêves étranges. J’ai un nœud à l’estomac_ j’ai la sensation de faim. Je me lève plusieurs fois pour aller faire pipi, ou voire les étoiles. L’une est l’excuse de l’autre.
Mon levée est très complexe. On va dire que c’est mon fatidique 5eme jour. Tête qui tourne, estomac et œsophage noués, je me sens partir dans les vapes, sans les pommes. Comme l’année dernière un bout d’algues salé un peu de bicarbonate et je reprends mes esprits, mais me lever finira d’achever le malaise. J’ai l’émotion à fleur de peau, les larmes aux yeux je me sens faible et l’âme vagabonde. La naturopathe est le guide et l’ange gardien. On laisse le corps trouver ses réserves.
L’infusion ne passe pas bien, je me rallonge et les émotions montent assez violentes. J’ai de la colère. "Ce n’est pas juste ! Tu étais trop jeune, tu étais passé à 80 % pour vivre, en plein apogée de tes recherches scientifiques, avec tes étudiants, avec toi ; tu t’appropriais à nouveau ta maison, tout venait juste d’être isolé. Nous on se retrouvait de plus belle. Je te trouvais épanouis et plus sereins. Tu étais trop jeune…"
Que veut le destin et la vie !!! Il ne faut jamais dire jamais ou toujours ! Mais dans ce contexte, je peux dire jamais je n’y aurais cru que je t’aimerais pour toujours. Louise accueille, le jeune a aussi cette réalité spirituelle, cette dimension émotionnelle. Cette fois il est allé chercher profond ma colère que je n’aime pas. Cette colère que je transforme souvent en tristesse. Je déteste cette colère synonyme de non maitrise de soi à mes yeux. Probablement, un enjeu éducatif que j’ai transformé a l’extrême. Le jeune nettoie, épure, exprime ce qui est juste. Il me fait grandir j’ai la sensation que ça a fait sortir un nœud. Ça se passe en douceur. Mon corps est las. Ma journée sera très lasse. Je me sens épuisée. La colère ca épuise. Mais là grâce, au jeune la colère n’est pas dans le corps, elle est dans mon profond, dans mon émotion épurée et essentielle ; quelque chose de difficile pour moi, voilà c’est exprimé.
Ce jour-là le temps est maussade et à la pluie. Mais le temps est bienveillant et il nous épargne de sa peine et de la mienne. Il se dégage et nous laisse apercevoir de sa beauté. Car pour moi la marche est difficile et très mécanique. Je sens mon pas au minimum de dépense, il n’est pas fluide, un peu saccadé. Mon esprit est complètement absent, je me laisse guider par le groupe. Ce jeune a une saveur très étrange. Le soir je retrouve un peu l’énergie. Je me sens mieux dans mon corps et ma tête. Va savoir, ce matin j’ai eu un doigt de miel, une lichée de miel…le corps trouve quelque part l’énergie de vivre simplement. Il récupère de ses soubresauts émotionnels, il revient à l’essentiel. Ça fait un bien fou. C’est ça que j’aime dans ces jeûnes connecté à la nature, l’effet est encore plus grand.
J6 = bivouac - parking colmars - Couleurs !
La nuit est à la lecture. Je suis très éveillée, et en bonne énergie, Je finis mon livre et j’attaque sauvagement le deuxième. Les heures dormies sont bonnes et réparatrices.
Le matin, le temps est à la pluie. On s'habille bien.
Heureusement, je sens dès le matin que pour moi l’énergie et les bonnes pensées sont avec moi. Est-ce la motivation du dernier jour ? Je ne pense vraiment pas. Je reste persuadée qu’il y a quelque chose de grand dans la guérison de mon âme et de mon esprit dans cette nature sauvage. Le jeune multiplie les effets j’en ai une clairvoyance et une sensation assez claire.
Mon micro biote est au repos, les bonnes bactéries sont en survis et les mauvaises n’ont plus rien à manger. Enfin physiologiquement la détoxification agit aussi en étroite collaboration avec l’ensemble de mon être. Ca bouscule quand même, ça stress l’intérieur du corps entier, mais dans l’ensemble ça le régénère le fortifie et ça le nettoie. Les pauses ne font pas de mal, alors parfois pourquoi ne pas mettre en vacances cette fonction intestinale qui bosse comme une dératé avec nos vies folles.
Puis c’est la chance, puis c’est la reprise alimentaire, puis c’est la fin du jeune, puis c’est la joie, puis c’est la suite de la vie…ça c’est fait, c’est un sacré coup de pieds aux fesses pour rentrer dans le jeune mais au final c’est un challenge de bien être, assuré. Nettoyage dans tous les sens du terme. Nettoyage de ces vies folles, je suis sure que mes jeunes ont un impact sur mes choix de vie.
On cuisine les aliments colorés, c’est la joie et la fête aux couleurs dehors et dedans.
Dans la bouche un unique grain de raisin « savourez ! »
ca explose !
Aucune photo n'est de moi...Louise Neveu...
Ca fait plus de 2 mois que je suis dans une belle inertie. Ma sensibilité déborde plus que jamais.
Je réserve mon stage comme chaque année, avec mon amie naturopathe ; elle est une femme extraordinaire, une amie aux sens aigus. On part dans l’Ubaye au-dessus de Colmars avec 2 autres filles que je ne connais pas, de la chartreuse. Je pars le cœur lourd et secret.
Jour 1 = Colmars – cabane de bressenge - je peine
La chaleur est accablante et rend le corps lourd. L’eau est précieuse, l’ombre est réconfortante.
Je me sens déconnectée des autres, comme pas envie. Je ne me sens ni en joie ni fluide dans mon entrée dans ce jeûne.
Je me préfère en communion avec le paysage. Et ça tombe bien c’est ce dont nous parle louise en entrée en matière. L’esprit de la nature, ces habitudes, nos habitudes, notre adoption, notre communion avec elle. Les peuples racines nous racontent.
Le soir, notre collation de bouillon, le paysage est joli. Louise nous apporte avec douceur toujours des informations, des compréhensions, des réflexions. Mais ce soir-là, je n’y suis pas, les moustiques m’agacent, comme un rien. Désolée je vais dormir. Je suis ainsi, parfois un peu brut, associable, sans concession. Mais ici c’est accueilli et ok.
Je retrouve ma tente, mon cocon, mon souffle.
J2 = cabane - jour off- j'accueille -
Je me sens impatience, j’accueille en moi une information physique qui me dit que l’inertie, il y en a marre. Bon patience. Laisse faire encore, cher corps-esprit, là c’est un peu différent.
Mais, la sensation colle, j’ai envie de retrouver l’action et l’énergie de la vie. La rivière et le vent dans les arbres me le soufflent. Je suis engagée, je sais que l’expérience sera encore différente, mon mental n’est pas très d’accord, je le dompte et lui demande de me foutre la paix.
On fait un exercice de méditation en communion avec la nature. Ma quête est de retrouver le chemin vers ma joie. Je cherche aussi le chemin avec moi-même, je veux dire qui je suis sans mon entrée sportive, sans mon potentiel physique ? Où et comment puis-je trouver la joie et l’équilibre dedans ? M’enfin autant de question que je laisse en suspens, que je laisse vivre sans m’acharner à la réponse. Car, Les réponses existentielles existent telles vraiment ? Des fois j’ai la sensation que le chemin et ses paysages guident mieux que mon mental. Que mes jambes guident mieux, et en itinérance l’esprit y trouve son compte.
Méditation avec la nature et onces de réponse :
Apres les expériences désagréables (parce que je lui ai marché dessus, parce que le vent la malmène) je suis, et je suis toujours belle, a dit la fleur.
Même au bord du précipice je suis solidement ancré, a dit le rocher. Et je domine aux premières loges.
Comme moi ?
Ces méditations sont rigolotes, pour moi elles viennent nourrir l’esprit comme des mantras pour accompagner l’œuvre du temps, pour que l’émotion fasse son chemin.
Ces jeûnes en connexion avec la nature, loin de la maison ont le mérite d’être soutenu par l’espace et ses composantes naturelles. Que ce soit minéral ou vivant. Tout est vibration, tout est esprit, tout est matière, tout est sensation et les pensées viennent ou pas. C’est ça que j’aime dehors. C’est ça que j’aime aussi avec l’accompagnement de Louise, c’est toutes les histoires de ces peuples racines…ça parait magique, presque des légendes et pourtant c’est sous nos pieds, et au-dessus de nos têtes. On a la sensation que c’est pourtant bien vrai. La nature est une source et une ressource d’énergie et d’inspiration. C’est un terrain de jeu pour le corps et l’esprit. Mais dans nos mondes, il semble qu’on ait perdu cet esprit connecté à nous et à eux les esprits de la nature…on l’a transcendé avec des connexions très étrangères…
Aussi on se baigne ; enfin pas moi. La fraicheur me repousse. Je colle le caillou chaud et ensoleillé. Je colle la pierre. Je fonds sur elle. Ma peau s’imprègne dans le caillou. Mais bon sang, ces sensations à la nature sont juste extraordinaires. Et le jeune accentue les sens. J’ai l’impression que la terre et le soleil m’enveloppe, me fond un câlin. J’ai froid, des fois, depuis que Bruno est parti. (ca c’est mon être fabulateur, lol, je suis frileuse de nature )
On plante la tente, mais l’orage guette. Les filles visent la cabane. On pourra être ensemble.
Le soir j’ai faim et c’est plutôt désagréable. Ça ne m’avait pas fait ça sur les autres jeunes. Je me sens faible. Je laisse le temps œuvrer. On est dans une cabane, c’est cocon. On discute, je me lie. On lit un Bobin rigolo (ça change de Christian, d’habitude il fait plutôt de l’esprit en prose) ça passe. Bonne nuit, les amis. Merci cabane.
J3 = cabane – vers les lacs de Lignin - Minéral !
Je ne sais plus pourquoi, mais dans la nuit je retourne dans ma tente…ma tente préférée... celle dans laquelle je partage les Etoiles, le vent avec lui, avec toi, avec moi. Et A même le sol, sur mon petit matelas, je me rendors. A l’heure où j’écris ce récit je ne sais plus ce qui me ramène à dormir sous la lune, en solo.
Ce matin-là, j’ai la patate. Mon impatience pointe. J’ai la vibration qui me donne envie d’avoir de l’énergie et de dévorer la nature en dévalant les kilomètres. Mais hey, c’est le troisième jour de jeune…je suis quand même décalée parce que j’ai encore de la réserve sous le pied…arrivée aux camps, les copines s’effondrent de sommeil. Moi sur ce jeune je ne dors pas beaucoup. Aucun jeune ne se ressemble. Discussion ‘private’ avec louise entre amitié, confidence et compétences de l’accompagnement sur ses jeunes, mon cœur se nourrit, lui parler me fait du bien. Le paysage où on est, est d’un grand spectacle minéral. Presque ça donne envie de pleurer, mais non c’est une sensation de vibration du beau des grands espaces.
Le soir c’est une conversation philosophique très riche que nous avons. L’inducteur est un caillou et des écritures de Jon Youg. Il y a chez notre guide, de belles références. Servir ces dons et être à leur service. Se sentir pleinement vivant – Amour et Pardon – épanouissement – ça remonte le flux de mon énergie – ça remonte mon Amour à la vie – le lieu est tellement soutenant qu’il transmet des forces particulières à l’intérieur des pensées– et sur ces jeunes, le groupe et les âmes spirituelles qui le composent soutiennent aussi, largement. J’aime cette présence des autres -
J4 = lac – tour du mont carton – cabane carton - Vide intergalactique -
Au matin je me sens plus faible. Plus alignée au manque d’apport énergétique. On fait le tour du sommet du carton, les paysages sont juste majestueux, majeurs, ils en mettent pleins la vue et le cœur.
Le chemin en balcon, c’est la trans Verdon, j’y suis sans mon vélo. Je suis très silencieuse. Je suis assez vide, mes pensées sont lentes voire absentes. Pendant ce temps les filles parlent de recettes et de nourritures (la grande classique en jeune). Moi je ne cuisine pas savoureusement. Je me taie, et puis je n’ai pas envie de parler. Je contemple les espaces : les hauteurs et les textures sont minérales et imprenables. Mon pas est mécanique. Mon énergie est basse. Mais je marche. Dans ma tête c’est lent et vide. C’est une sensation que je qualifierais « de petite mort ». Un état proche de la méditation. Je veux dire que j’ai la sensation que tout flotte, mon âme avec. Ca me le fait des fois en fin de journée, en itinérance vélo. C’est agréable d’être en mode hauteur, là où les pensées son vides, là où tu touches le ciel, là ou ton être-toi est silencieux.
Mais je sens aussi que cet état de lenteur m’incommode. Je sens mon impatience à retrouver la vie joyeuse et dans l’action. La contemplation bat son plein en J4, l’énergie baisse aussi, et mes émotions deviennent un peu tristes. Le soir c’est une autre cabane. Un brin de toilette. Je me sens raplapla et vide. Je suis mécanique.
C’est louise qui reprendra mon éveil et la rythmique, sur un échange sur les roues de médecine. Ça m’intéresse et me ramène à l’interaction. AH ces peuples racine… ils en ont en réserve pour vivre la vie avec conscience.
J5 = cabane carton – bivouac _ je chavire
Ma nuit est très découpée. Avec des rêves étranges. J’ai un nœud à l’estomac_ j’ai la sensation de faim. Je me lève plusieurs fois pour aller faire pipi, ou voire les étoiles. L’une est l’excuse de l’autre.
Mon levée est très complexe. On va dire que c’est mon fatidique 5eme jour. Tête qui tourne, estomac et œsophage noués, je me sens partir dans les vapes, sans les pommes. Comme l’année dernière un bout d’algues salé un peu de bicarbonate et je reprends mes esprits, mais me lever finira d’achever le malaise. J’ai l’émotion à fleur de peau, les larmes aux yeux je me sens faible et l’âme vagabonde. La naturopathe est le guide et l’ange gardien. On laisse le corps trouver ses réserves.
L’infusion ne passe pas bien, je me rallonge et les émotions montent assez violentes. J’ai de la colère. "Ce n’est pas juste ! Tu étais trop jeune, tu étais passé à 80 % pour vivre, en plein apogée de tes recherches scientifiques, avec tes étudiants, avec toi ; tu t’appropriais à nouveau ta maison, tout venait juste d’être isolé. Nous on se retrouvait de plus belle. Je te trouvais épanouis et plus sereins. Tu étais trop jeune…"
Que veut le destin et la vie !!! Il ne faut jamais dire jamais ou toujours ! Mais dans ce contexte, je peux dire jamais je n’y aurais cru que je t’aimerais pour toujours. Louise accueille, le jeune a aussi cette réalité spirituelle, cette dimension émotionnelle. Cette fois il est allé chercher profond ma colère que je n’aime pas. Cette colère que je transforme souvent en tristesse. Je déteste cette colère synonyme de non maitrise de soi à mes yeux. Probablement, un enjeu éducatif que j’ai transformé a l’extrême. Le jeune nettoie, épure, exprime ce qui est juste. Il me fait grandir j’ai la sensation que ça a fait sortir un nœud. Ça se passe en douceur. Mon corps est las. Ma journée sera très lasse. Je me sens épuisée. La colère ca épuise. Mais là grâce, au jeune la colère n’est pas dans le corps, elle est dans mon profond, dans mon émotion épurée et essentielle ; quelque chose de difficile pour moi, voilà c’est exprimé.
Ce jour-là le temps est maussade et à la pluie. Mais le temps est bienveillant et il nous épargne de sa peine et de la mienne. Il se dégage et nous laisse apercevoir de sa beauté. Car pour moi la marche est difficile et très mécanique. Je sens mon pas au minimum de dépense, il n’est pas fluide, un peu saccadé. Mon esprit est complètement absent, je me laisse guider par le groupe. Ce jeune a une saveur très étrange. Le soir je retrouve un peu l’énergie. Je me sens mieux dans mon corps et ma tête. Va savoir, ce matin j’ai eu un doigt de miel, une lichée de miel…le corps trouve quelque part l’énergie de vivre simplement. Il récupère de ses soubresauts émotionnels, il revient à l’essentiel. Ça fait un bien fou. C’est ça que j’aime dans ces jeûnes connecté à la nature, l’effet est encore plus grand.
J6 = bivouac - parking colmars - Couleurs !
La nuit est à la lecture. Je suis très éveillée, et en bonne énergie, Je finis mon livre et j’attaque sauvagement le deuxième. Les heures dormies sont bonnes et réparatrices.
Le matin, le temps est à la pluie. On s'habille bien.
Heureusement, je sens dès le matin que pour moi l’énergie et les bonnes pensées sont avec moi. Est-ce la motivation du dernier jour ? Je ne pense vraiment pas. Je reste persuadée qu’il y a quelque chose de grand dans la guérison de mon âme et de mon esprit dans cette nature sauvage. Le jeune multiplie les effets j’en ai une clairvoyance et une sensation assez claire.
Mon micro biote est au repos, les bonnes bactéries sont en survis et les mauvaises n’ont plus rien à manger. Enfin physiologiquement la détoxification agit aussi en étroite collaboration avec l’ensemble de mon être. Ca bouscule quand même, ça stress l’intérieur du corps entier, mais dans l’ensemble ça le régénère le fortifie et ça le nettoie. Les pauses ne font pas de mal, alors parfois pourquoi ne pas mettre en vacances cette fonction intestinale qui bosse comme une dératé avec nos vies folles.
Puis c’est la chance, puis c’est la reprise alimentaire, puis c’est la fin du jeune, puis c’est la joie, puis c’est la suite de la vie…ça c’est fait, c’est un sacré coup de pieds aux fesses pour rentrer dans le jeune mais au final c’est un challenge de bien être, assuré. Nettoyage dans tous les sens du terme. Nettoyage de ces vies folles, je suis sure que mes jeunes ont un impact sur mes choix de vie.
On cuisine les aliments colorés, c’est la joie et la fête aux couleurs dehors et dedans.
Dans la bouche un unique grain de raisin « savourez ! »
ca explose !
Aucune photo n'est de moi...Louise Neveu...