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Mobilités douces en Corse

(réalisé)
Récit d'une escapade de 3 semaines en Corse pour aller donner une conférence sur l'alimentation et l'activité physique à Ajaccio, en passant par quelques coins mythiques de l'île (désert des Agriates, Cap Corse, Aiguilles de Bavella, Piana..), dans une belle improvisation qui fait tout le sel du voyage à vélo !

Un grand merci à toutes les personnes rencontrées sur la route, qui nous ont accompagnés, aidés ou accueillis lors de notre périple : Laurence, à l'origine du projet sans le savoir, Manon & Nico pour les housses de vélo, Loïc pour m'avoir redonné goût à la photo, Stéphane pour ton accueil à St Raph, Nath & Caro pour les moments partagés en mer, Roxane pour ton accueil à Bastia, Fabrice pour cette passionnante discussion autour d'un verre, Laurent & Béatrice pour votre accueil à Ajaccio, Caramel pour ton accueil au camping municipal, l'atelier Change de Chaîne pour l'aide à la remise en état de mon destrier, Carnet d'Av pour la source d'inspiration, et toutes celles et ceux dont le prénom m'échappe :)
vélo de randonnée / randonnée/trek voilier
Quand : 12/06/2024
Durée : 16 jours
Distance globale : 628km
Dénivelées : +10232m /
Alti min/max : -1m/1209m
Carnet publié par loicbm le 26 juil. 2024
modifié le 31 juil. 2024
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en train
Précisions : Départ en vélo, petit trajet en train jusqu'à la côte, puis traversée en voilier
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Vue d'ensemble

Le topo : Retour à Calvi (mise à jour : 26 juil. 2024)

Distance section : 206km
Dénivelées section : +2838m /
Section Alti min/max : 1m/502m

Description :

La côte Ouest de la Corse, la beauté de ses paysages, son asphalte chaotique, ses biquettes en liberté.
Un charme fou qui pousse à la parcourir plusieurs fois...

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Le compte-rendu : Retour à Calvi (mise à jour : 26 juil. 2024)

Jour 14 – « Pourquoi, ma pourquoi le vélo? » (23 mai)

La trêve a été de courte durée. Le lendemain matin nous quittons l’hôtel de bonne heure, histoire de rouler à la fraîche pour le col San Bastiano qui nous attend. Au final, après le détour par la salle où avait lieu la conférence la veille pour discuter avec nos nouvelles connaissances, puis le détour par la seule biocoop de Corse pour refaire les stocks de nourriture et boissons, et enfin par le resto découvert l’avant veille pour emporter quelques-uns de leurs délicieux produits, nous commençons l’ascension en fin de matinée ! Et nous aurons bien besoin de ces mets réconfortants pour la longue ascension qui nous attend, d’autant que nous optons pour la version petite route, plus calme en théorie, mais qui monte plus haut pour redescendre : 600 mètres de dénivelé étalés sur 18 km. La sortie de la ville ne ressemble pas à l’idée que l’on se faisait d’une route calme, mais l’inclinaison de la route ne nous déçoit pas ! La suite est plus facile, du plat ou globalement plat, quand ce n’est pas de la descente. Les paysages sont à nouveau grandiose, et plus touristiques aussi.
C'est déjà l'heure de reprendre du service !
C'est déjà l'heure de reprendre du service !
LA biocoop.
LA biocoop.
Arrivés au col, nous rencontrons 2 voyageurs à vélo encore plus chargés que nous. Le gars transporte une glacière sous sa sacoche de guidon, 2 sacoches sur chaque porte bagage avant et arrière, et encore un énorme sac sur les sacoches arrière ! Impressionnant. Nous discutons de tout et de rien avec un plaisir partagé pendant 20 bonnes minutes, avant de chacun reprendre notre descente d’un côté ou de l’autre. Quel plaisir de rencontrer d’autres voyageurs aussi sympas !

Un pique nique classique après un passage dans notre magasin préféré.
Un pique nique classique après un passage dans notre magasin préféré.
Nous dégotons une très bonne glace à Sagone en cherchant la banque, discrètement à l'abri de la route, sur une terrasse ombragée.

Lors d’une énième montée, nous croisons un chauffeur routier, qui ralentit à notre niveau et nous lance avec un accent italien et la gestuelle qui va avec : « Pourquoi ma pourquoi le vélo ?! ». Sandrine répond d’un ton plus enjoué que la pente ne l’aurait laissé présager « Pour s’amuser! ». Notre interlocuteur ne semble pas comprendre l’amusement que l’on peut y trouver, et conclura notre conversation par « Ma tu prends la moto !! » avant de disparaître dans un virage. Nous éclatons de rire ! Il n'a visiblement jamais discuté avec la dame de l'office du tourisme de l'Île Rousse pour recommander un deux roues aussi dangereux !
"Tu vois la route tout en bas...? C'est par là qu'on va !"
"Tu vois la route tout en bas...? C'est par là qu'on va !"
Y'a pas une tyrolienne pour traverser ?
Y'a pas une tyrolienne pour traverser ?
Un peu plus loin, je recueille un petit passager ailé. Imaginant la petite bête assoiffée ou affamée, je l’installe sur un bout de peau de melon que je transportais. Elle y restera solidement accrochée pendant 8 km, se rassasiant du bout de peau de melon que je tiens entre deux doigts, jusqu’au camping.
Mon compagnon de route ailé
Mon compagnon de route ailé
Jour 15 – Au pays des biquettes ! (24 mai)

Départ tôt pour une longue journée qui nous attend. Elle commence par 500 D+ après une courte descente, pour rejoindre Piana ! La beauté des paysages que la route traverse et la vue en arrivant au sommet sont à la hauteur de la montée !

Attention, ne faites pas les moutons !
Attention, ne faites pas les moutons !
Et de l'autre côté de l'objectif, ça monte encore ...
Et de l'autre côté de l'objectif, ça monte encore ...
Par temps de pluie de balles, gare aux glissades !
Par temps de pluie de balles, gare aux glissades !
A Piana nous dégotons de délicieux petits chaussons aux légumes : courge, “herbes” (épinards & co), oignons, vites avalés face à la jolie vue depuis les hauteurs du village. Puis nous empruntons la mythique route des calanques de Piana, classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Grandiose ! La circulation des voitures est alternée, tant la route est étroite. Un plaisir supplémentaire à vélo. Les pauses sont nombreuses pour admirer ce paysage de roches dorées tombant à pic dans la mer.

Nous avançons relativement bien, alternant montée et descente, croisant des chèvres en chemin, dont le terrain de jeu inclut la route. Un peu plus loin, un groupe de 5 biquettes alignées sur un promontoire semblent nous saluer.

Le village de Piana
Le village de Piana
ça sent le patrimoine mondial par ici...
ça sent le patrimoine mondial par ici...
A chaque virage, sa pause photo
A chaque virage, sa pause photo
Gare aux chutes de balles !
Gare aux chutes de balles !
Piana semble déjà si lointaine..
Piana semble déjà si lointaine..
Après le col de Palmarella, 408 m, nous abordons la descente vers Galeria, plus de 11 Km de pente, puis du plat jusqu’au village, où des vaches nous accueillent, broutant tranquillement l’herbe à l’entrée du village, au beau milieu de la route.

Pas de camping ouvert à cette époque ici, nous optons pour une sympathique petite auberge, suivie d’un resto tout aussi sympa. Quoi de mieux après la plus grosse journée de notre périple ?

Le comité d'accueil nous attendait !
Le comité d'accueil nous attendait !
Nous ne sommes pas les seuls à profiter de la plage de bon matin
Nous ne sommes pas les seuls à profiter de la plage de bon matin
Jour 16 – Pour une poignée de feuilles de menthe (25 mai)

C’est déjà le dernier jour du périple. La grosse journée de la veille nous a bien rapproché de notre destination finale, Calvi, et le dénivelé annoncé est très correct. Cela s’annonce tranquille !

Comme nous l’avait annoncé nos hôtes à Ajaccio, la route est bien dégradée par endroit, soleil bien chaud et point d’arbres pour faire de l’ombre. Nous regrettons presque les luxuriantes forêts de Bavella … Malgré (ou grâce à) cela, peu de circulation, et une jolie côte qui se dessine au gré des virages de la route, avec de nombreuses petites criques lovées en contrebas. Calvi, sa citadelle, son port. Nous y voilà ! Notre tour est bouclé, il n’y a plus qu’à décharger les vélos, monter la tente une dernière fois, et profiter de notre dernière soirée corse… à moins qu’une surprise ne nous attendent au camping ?

Pique nique tranquille, ignorant le drame qui se joue en coulisses
Pique nique tranquille, ignorant le drame qui se joue en coulisses
La fameuse route de l'Ouest ...
La fameuse route de l'Ouest ...
L'avantage de rouler lentement, c'est de profiter des jolis criques !
L'avantage de rouler lentement, c'est de profiter des jolis criques !
Retour à Calvi
Nous découvrons avec effroi que le petit plant de menthe glaciale que Sandrine a recueilli il y a près d’une semaine, et amoureusement humidifié quotidiennement pour maximiser ses chances de survie, … est resté prendre le soleil sur notre lieu de pause … de ce midi ! … ou comment doubler ses kilomètres du jour ? La motivation de Sandrine n’est pas débordante à l’idée de retourner 17 km en arrière. De mon côté, je n’envisage pas un seul instant abandonner cette frêle tige, sa serviette humide et le sac plastique autour. Ma seule crainte est de parcourir tous ces kilomètres pour rien, une autre personne apitoyée par son sort l’ayant recueilli avant moi, ou le vent l’ayant impitoyablement chassée dans un ravin, polluant toute la zone pour les centaines d'années à venir (non, je n'exagère pas du tout !). Nous évoquons la possibilité d’y retourner le lendemain : le voilier partant en début d’après-midi, nous avons le temps d’un petit aller retour. Mais plus le temps passe, et plus le risque que mes craintes se confirment augmente. Et la perspective de repartir le lendemain avec une échéance horaire à tenir et des sacoches à transporter ne me réjouit guère, et je n’hésite pas vraiment. Je confie le soin du campement et mes sacoches à ma comparse, et nous partons avec Tornado, qui se montre étonnamment rapide, libéré de son lourd chargement. Même les montées semblent faciles. La dernière est un peu angoissante : et s’il n’était plus là ?
Et nettement plus rapide avec un vélo sans sacoches...
Et nettement plus rapide avec un vélo sans sacoches...
Même au deuxième passage, c'est joli !
Même au deuxième passage, c'est joli !
Dernière ligne droite avant le lieu du désastre... et s'il n'était plus là ?
Dernière ligne droite avant le lieu du désastre... et s'il n'était plus là ?
Mes doutes sont rapidement levés, quand je l’aperçois au détour du virage, profitant désormais de l’ombre du grand chêne qui le surplombe. Le retour passe encore plus vite que l’aller, si bien qu’en moins d’une heure et demi, j’ai re parcouru les 35 km aller retour.
Voilà le miraculé !
Voilà le miraculé !
C'est encore plus beau après le miracle
C'est encore plus beau après le miracle
Même arrivé à Calvi, ça monte encore !
Même arrivé à Calvi, ça monte encore !
L'impressionnante citadelle, au moins 10 Sandrines de hauteur !
L'impressionnante citadelle, au moins 10 Sandrines de hauteur !
Dernier coucher de soleil insulaire
Dernier coucher de soleil insulaire
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