PYRÉNÉES - LA GRANDE TRAVERSÉE
PYRÉNÉES - LA GRANDE TRAVERSÉE
☛ Le cadre :
Les Pyrénées s'étirent sur environ 420 km de longueur à vol d'oiseau, soit une centaine de plus que les Alpes françaises. Il existe différents itinéraires qui parcourent le massif dans sa longueur. Les GR 10 et 11, balisés, traversent les Pyrénées, respectivement françaises et espagnoles, par la moyenne montagne. La Haute Route Pyrénéenne (HRP) est un itinéraire non balisé qui passe par les parties les plus hautes de la chaîne. L’itinéraire que nous avons suivi s’inspire de la Haute Route, sans toutefois s’y conformer vraiment.
☛ La naissance du projet :
Au départ, cette traversée était le vœu de Sylvie. En 2015, elle avait fait une tentative de traversée solo par la HRP, malheureusement avortée après une dizaine de jours en raison d’une aponévrosite (tendinite du pied) handicapante. Depuis, elle espérait une nouvelle occasion d'essayer à nouveau, tout en se questionnant sur le moyen de ne pas refaire à l'identique les 10 jours qu'elle avait déjà parcourus. De mon côté, les circonstances faisaient que je pouvais, une fois n'est pas coutume, être disponible durant les deux mois d'été. De plus, l’idée d'une traversée mixte, à la fois en VTT et à pied, qui donnait un caractère singulier à ce projet, et l'opportunité d'une itinérance un peu "longue" finissaient de me convaincre de son intérêt.
☛ Le « cahier des charges » de cette Grande Traversée des Pyrénées était le suivant :
- Découvrir les secteurs les plus montagneux et les plus emblématiques de la chaîne pyrénéenne selon un parcours d’altitude aussi sauvage que possible.
- Couper les routes et les lieux de civilisation le moins souvent possible.
☛ La traversée a été découpée en différents tronçons, en partie du fait des moyens de progression différents [VTT et marche] utilisés, en partie pour des raisons logistiques [échange de matériel, arrivée de nouveaux participants, ravitaillements].
Le découpage proposé dans ce CR (6 sections) s'appuie principalement sur les entités géographiques traversées.
- Les sections 1 & 6 ont été consacrées à la traversée des Pyrénées Orientales et du Pays Basque en VTT.
- Les tronçons 2 à 5 concernent la traversée à pied des parties les plus hautes de la chaîne : les Pyrénées ariégeoises, catalanes, aragonaises, luchonnaises, navarraises, bigourdanes et béarnaises.
☛ Une immersion prolongée en altitude et une grande itinérance réalisée « en semi-autonomie » : nous avons bivouaqué la très grande majorité du temps, mais également utilisé quelques cabanes et fait des passages réguliers par des infrastructures "en dur" (8 au total) pour récupérer nos ravitaillements.
☛ Sens de la traversée :
Les difficultés de l'itinéraire programmé se concentraient a priori davantage sur la partie orientale de la chaîne et il me semblait plus judicieux, pour des raisons de gestion de l'effort global, de commencer par le plus dur. Il me semblait également plus logique de progresser soleil dans le dos au moment de la journée où il y a le plus de chance que celui-ci soit présent (le matin).
☛ D'autres infos complémentaires en fin de carnet...
☛ Le cadre :
Les Pyrénées s'étirent sur environ 420 km de longueur à vol d'oiseau, soit une centaine de plus que les Alpes françaises. Il existe différents itinéraires qui parcourent le massif dans sa longueur. Les GR 10 et 11, balisés, traversent les Pyrénées, respectivement françaises et espagnoles, par la moyenne montagne. La Haute Route Pyrénéenne (HRP) est un itinéraire non balisé qui passe par les parties les plus hautes de la chaîne. L’itinéraire que nous avons suivi s’inspire de la Haute Route, sans toutefois s’y conformer vraiment.
☛ La naissance du projet :
Au départ, cette traversée était le vœu de Sylvie. En 2015, elle avait fait une tentative de traversée solo par la HRP, malheureusement avortée après une dizaine de jours en raison d’une aponévrosite (tendinite du pied) handicapante. Depuis, elle espérait une nouvelle occasion d'essayer à nouveau, tout en se questionnant sur le moyen de ne pas refaire à l'identique les 10 jours qu'elle avait déjà parcourus. De mon côté, les circonstances faisaient que je pouvais, une fois n'est pas coutume, être disponible durant les deux mois d'été. De plus, l’idée d'une traversée mixte, à la fois en VTT et à pied, qui donnait un caractère singulier à ce projet, et l'opportunité d'une itinérance un peu "longue" finissaient de me convaincre de son intérêt.
☛ Le « cahier des charges » de cette Grande Traversée des Pyrénées était le suivant :
- Découvrir les secteurs les plus montagneux et les plus emblématiques de la chaîne pyrénéenne selon un parcours d’altitude aussi sauvage que possible.
- Couper les routes et les lieux de civilisation le moins souvent possible.
☛ La traversée a été découpée en différents tronçons, en partie du fait des moyens de progression différents [VTT et marche] utilisés, en partie pour des raisons logistiques [échange de matériel, arrivée de nouveaux participants, ravitaillements].
Le découpage proposé dans ce CR (6 sections) s'appuie principalement sur les entités géographiques traversées.
- Les sections 1 & 6 ont été consacrées à la traversée des Pyrénées Orientales et du Pays Basque en VTT.
- Les tronçons 2 à 5 concernent la traversée à pied des parties les plus hautes de la chaîne : les Pyrénées ariégeoises, catalanes, aragonaises, luchonnaises, navarraises, bigourdanes et béarnaises.
☛ Une immersion prolongée en altitude et une grande itinérance réalisée « en semi-autonomie » : nous avons bivouaqué la très grande majorité du temps, mais également utilisé quelques cabanes et fait des passages réguliers par des infrastructures "en dur" (8 au total) pour récupérer nos ravitaillements.
☛ Sens de la traversée :
Les difficultés de l'itinéraire programmé se concentraient a priori davantage sur la partie orientale de la chaîne et il me semblait plus judicieux, pour des raisons de gestion de l'effort global, de commencer par le plus dur. Il me semblait également plus logique de progresser soleil dans le dos au moment de la journée où il y a le plus de chance que celui-ci soit présent (le matin).
☛ D'autres infos complémentaires en fin de carnet...
VTT
randonnée/trek
/
Durée : 49 jours
Distance globale :
868km
Dénivelées :
+56443m /
-56638m
Alti min/max : 5m/3343m
Carnet publié par Mika05
le 13 sept. 2021
modifié le 05 déc. 2021
modifié le 05 déc. 2021
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Vue d'ensemble
Le topo : HAUTE ARIEGE & HAUT VALL D'ANEU (mise à jour : 05 déc. 2021)
Distance section :
126km
Dénivelées section :
+12358m /
-11626m
Section Alti min/max : 853m/3135m
Description :
PARTIE HAUTE ARIEGE
De l'Hospitalet-près-l'Andorre au haut Vall d'Aneu catalan en passant par les montagnes ariégeoises (massif d'Aston, Haut Vicdessos, Haut Couserans) et le Parc naturel espagnol Alt Pireneu
Du Jour 9 au jour 18 (10 jours)
L'essentiel des 10 premiers jours de marche ont été passés en Haute Ariège, côté français. Pas par chauvinisme mais simplement parce que les hautes vallées ariégeoises (surtout celles au sud-est de ce département) sont, passez-moi l'expression, le « trou du cul » des Pyrénées ! Les routes principales qui desservent les grandes vallées ariégeoises sont toutes « à perpette », quant aux petites routes donnant accès aux hautes vallées, elles sont peu nombreuses, relativement éloignées de la frontière et ne s'aventurent guère en altitude. Bref, tout concourt pour que le fond des hautes vallées ariégeoises soient de véritables no man's lands. Davantage en tout cas que les vallées andorranes et catalanes où quelques routes desservent de petites stations de ski et des pistes, les fonds de vallée où il n'y a pas de route.
La version la plus empruntée de la HRP passe d'ailleurs côté andorran et espagnol, les sentiers y sont manifestement plus évidents, plus fréquentés et les points de passage par des lieux où le ravitaillement est envisageable plus fréquents. C'est pourquoi nous avons décidé (ou plutôt, j'ai imposé à mes 2 coéquipiers - hé oui, il faut bien qu'il y est quelques avantages à se taper le boulot de planification de l'itinéraire ) de rester côté français. Itinérance sauvage garantie !
De 9 à J12 : Haut Val d'Ariège, bordure sud du massif de l'Aston, Haut Vicdessos (France)
J9 D+ 1250 m D- 350 m distance parcourue 12.7 km
J10 D+ 1000 m D- 1100 m distance parcourue 13.5 km
J11 D+ 1200 m D- 1050 m distance parcourue 13.3 km
J12 D+ 550 m D- 1850 m distance parcourue 12.8 km [Ravitaillement et nuit « en dur » à Mounicou, hameau de la haute vallée du Vicdessos, Ariège]
De J13 à J16 : Haut Vicdessos (France), massif Montcalm-Estats & Certascan (Catalogne), haut Couserans (France)
J13 D+ 2500 m D- 1050 m distance parcourue 15.6 km
J14 D+ 900 m D- 1350 m distance parcourue 13.4 km
J15 D+ 1200 m D- 1100 m distance parcourue 11.6 km
J16 D+ 350 m D- 1650 m distance parcourue 8.6 km [Ravitaillement et nuit « en dur » à Salau, haute vallée du Salat, Ariège]
De J17 à J18 : Entre Haut Couserans (France) et haut Vall d'Aneu (Catalogne)
J17 D+ 1700 m D- 350 m distance parcourue 17.1 km
J18 D+ 1500 m D- 2100 m distance parcourue 16.7 km [Ravitaillement et nuit « en dur » à Montgarri, haute vallée d'Aneu, Catalogne]
De l'Hospitalet-près-l'Andorre au haut Vall d'Aneu catalan en passant par les montagnes ariégeoises (massif d'Aston, Haut Vicdessos, Haut Couserans) et le Parc naturel espagnol Alt Pireneu
Du Jour 9 au jour 18 (10 jours)
L'essentiel des 10 premiers jours de marche ont été passés en Haute Ariège, côté français. Pas par chauvinisme mais simplement parce que les hautes vallées ariégeoises (surtout celles au sud-est de ce département) sont, passez-moi l'expression, le « trou du cul » des Pyrénées ! Les routes principales qui desservent les grandes vallées ariégeoises sont toutes « à perpette », quant aux petites routes donnant accès aux hautes vallées, elles sont peu nombreuses, relativement éloignées de la frontière et ne s'aventurent guère en altitude. Bref, tout concourt pour que le fond des hautes vallées ariégeoises soient de véritables no man's lands. Davantage en tout cas que les vallées andorranes et catalanes où quelques routes desservent de petites stations de ski et des pistes, les fonds de vallée où il n'y a pas de route.
La version la plus empruntée de la HRP passe d'ailleurs côté andorran et espagnol, les sentiers y sont manifestement plus évidents, plus fréquentés et les points de passage par des lieux où le ravitaillement est envisageable plus fréquents. C'est pourquoi nous avons décidé (ou plutôt, j'ai imposé à mes 2 coéquipiers - hé oui, il faut bien qu'il y est quelques avantages à se taper le boulot de planification de l'itinéraire ) de rester côté français. Itinérance sauvage garantie !
De 9 à J12 : Haut Val d'Ariège, bordure sud du massif de l'Aston, Haut Vicdessos (France)
J9 D+ 1250 m D- 350 m distance parcourue 12.7 km
J10 D+ 1000 m D- 1100 m distance parcourue 13.5 km
J11 D+ 1200 m D- 1050 m distance parcourue 13.3 km
J12 D+ 550 m D- 1850 m distance parcourue 12.8 km [Ravitaillement et nuit « en dur » à Mounicou, hameau de la haute vallée du Vicdessos, Ariège]
De J13 à J16 : Haut Vicdessos (France), massif Montcalm-Estats & Certascan (Catalogne), haut Couserans (France)
J13 D+ 2500 m D- 1050 m distance parcourue 15.6 km
J14 D+ 900 m D- 1350 m distance parcourue 13.4 km
J15 D+ 1200 m D- 1100 m distance parcourue 11.6 km
J16 D+ 350 m D- 1650 m distance parcourue 8.6 km [Ravitaillement et nuit « en dur » à Salau, haute vallée du Salat, Ariège]
De J17 à J18 : Entre Haut Couserans (France) et haut Vall d'Aneu (Catalogne)
J17 D+ 1700 m D- 350 m distance parcourue 17.1 km
J18 D+ 1500 m D- 2100 m distance parcourue 16.7 km [Ravitaillement et nuit « en dur » à Montgarri, haute vallée d'Aneu, Catalogne]
Le compte-rendu : HAUTE ARIEGE & HAUT VALL D'ANEU (mise à jour : 05 déc. 2021)
Ci-après, le déroulé de la partie pédestre en photos et quelques moments choisis :
♫♫ Quand t'es dans le désert... ♫♫ (depuis pas longtemps)
(Bordure sud du massif de l'Aston, hautes vallées de l'Ariège orientale. J10) :
La mise en route (le première journée de marche) fut sans histoire et l'itinéraire agréable avec son chapelet de lacs (Planel du Roux, Estanh de Pedorrès, Etang de Couart, Étangs inf et sup de l'Albe, Estany sup de Juclar, Etang de Joclar). Le début de matinée du second jour est sur la même lignée (on fait un « plouf » rafraichissant dans les eaux claires des beaux étangs de Fontargente). Sauf que nous avons alors mangé tout notre pain blanc.
Après, c'est un peu la traversée du « désert », des vallons qui sous le cagnard nous semblent d'autant plus longs qu'ils nous paraissent presque quelconque, à la topographie basique et dépourvus de tout ombre et plans d'eau salvateur - du moins sur notre route - où faire baisser la température des moteurs. Fond du vallon de la Coume de Varilhes, nous ne sommes pas en avance sur le programme de la journée qui, cela semble se confirmait, est un poil long ; je présente succinctement les 2 options possibles à Sylvie qui me talonne (Tony est plus loin en arrière) : la sente à peine visible à droite fait un détour vers l'Etang Mirabail tandis que le « mur » en face de nous monte directement vers le col convoité. Sylvie, qui ne se représente pas vraiment la raideur de cette pente herbeuse à l'allure faussement débonnaire (45° au plus raide), me répond : « tout droit ». Banco ! On ne devrait pas perdre trop de temps en détours inutiles
Il est déjà tard lorsqu'on casse la croûte au premier col atteint, et toujours pas 1 mètre carré d'ombre... En guise de digestif, nous faisons les dahus sur une vague sente jalonnée de cairns qui traverse les éboulis à l'ubac du Pic de Ransol, dans le haut vallon de la Rebenne. Quelques centaines de mètres en contrebas, les eaux bleu lagon de l'Etang de Coume d'Ose, dont on aspirerait bien le contenu d'un coup de langue, nous narguent. Sylvie et Tony débouchent un peu raides au col de l'Homme Mort, sous le Pic de Mil Menut ; Moi, je regarde la montre et comptabilise le dénivelé qu'il faudrait encore faire pour atteindre le lieu de bivouac envisagé - il me revient de gérer la progression globale de notre traversée, c'est à la fois un poids et un carburant : je suis certainement davantage tendu que les autres vers l'objectif final et j'assume du coup un peu plus facilement de faire le « forcing » quand cela est nécessaire. Et surtout, je sais en permanence où on en est dans le déroule de la journée.
Toujours pas de lac quand on s'arrête au fond du vallon de la Coume de Seignac, mais au moins le torrent nous fournit boisson et bain. Dure et austère entrée en matière...
(Bordure sud du massif de l'Aston, hautes vallées de l'Ariège orientale. J10) :
La mise en route (le première journée de marche) fut sans histoire et l'itinéraire agréable avec son chapelet de lacs (Planel du Roux, Estanh de Pedorrès, Etang de Couart, Étangs inf et sup de l'Albe, Estany sup de Juclar, Etang de Joclar). Le début de matinée du second jour est sur la même lignée (on fait un « plouf » rafraichissant dans les eaux claires des beaux étangs de Fontargente). Sauf que nous avons alors mangé tout notre pain blanc.
Après, c'est un peu la traversée du « désert », des vallons qui sous le cagnard nous semblent d'autant plus longs qu'ils nous paraissent presque quelconque, à la topographie basique et dépourvus de tout ombre et plans d'eau salvateur - du moins sur notre route - où faire baisser la température des moteurs. Fond du vallon de la Coume de Varilhes, nous ne sommes pas en avance sur le programme de la journée qui, cela semble se confirmait, est un poil long ; je présente succinctement les 2 options possibles à Sylvie qui me talonne (Tony est plus loin en arrière) : la sente à peine visible à droite fait un détour vers l'Etang Mirabail tandis que le « mur » en face de nous monte directement vers le col convoité. Sylvie, qui ne se représente pas vraiment la raideur de cette pente herbeuse à l'allure faussement débonnaire (45° au plus raide), me répond : « tout droit ». Banco ! On ne devrait pas perdre trop de temps en détours inutiles
Il est déjà tard lorsqu'on casse la croûte au premier col atteint, et toujours pas 1 mètre carré d'ombre... En guise de digestif, nous faisons les dahus sur une vague sente jalonnée de cairns qui traverse les éboulis à l'ubac du Pic de Ransol, dans le haut vallon de la Rebenne. Quelques centaines de mètres en contrebas, les eaux bleu lagon de l'Etang de Coume d'Ose, dont on aspirerait bien le contenu d'un coup de langue, nous narguent. Sylvie et Tony débouchent un peu raides au col de l'Homme Mort, sous le Pic de Mil Menut ; Moi, je regarde la montre et comptabilise le dénivelé qu'il faudrait encore faire pour atteindre le lieu de bivouac envisagé - il me revient de gérer la progression globale de notre traversée, c'est à la fois un poids et un carburant : je suis certainement davantage tendu que les autres vers l'objectif final et j'assume du coup un peu plus facilement de faire le « forcing » quand cela est nécessaire. Et surtout, je sais en permanence où on en est dans le déroule de la journée.
Toujours pas de lac quand on s'arrête au fond du vallon de la Coume de Seignac, mais au moins le torrent nous fournit boisson et bain. Dure et austère entrée en matière...
Faites demi-tour !!! (ou l'histoire de l'homme qui a vu l'ours...)
(Aux limites de l'Aston, du Haut Vicdessos et de l'Andorre, J11) :
Toujours loin des sentiers battus, nous retrouvons la frontière au Port de Bagnels après avoir dépassé les Étangs de Soulanet, et nous ne la quittons plus pendant une paire d'heures, grimpant et dévalant le long des crêtes que suit le fil symbolique de la limite administrative. Magnifique Etang Blaou qui domine l'interminable et sauvage vallon de Peyregrand - une grosse bambée s'il fallait rejoindre la civilisation par là ! Au Pic d'Arial, où je suis monté seul, je repère la cabane de Llassiès, qui pourrait nous abriter si le temps devait tourner rapidement à l'orage, comme le laissent envisager les services météo.
Je retrouve Sylvie et Tony au bout de la crête, au pied de l'éperon qui mène au Pic de Font Blanca. On cherche un peu les cairns qui indiqueraient le passage qui permet de descendre vers la Crête du Rouch. Soudain, on entend beuglait au loin. Je ne comprends pas ce que braille le gars qui doit être, au bas mot, à 500 m de nous, en contrebas. « ...aaaait... iiiii... oooouuu... ». Je me dis qu'il doit s'agir du berger et qu'on a à faire à un olibrius énervé. Que nous veut-il ? Il n'est peut-être pas content qu'on soit là, mais je n'en ai rien à braire, la montagne ne lui appartient pas... Mais Sylvie finit par nous dire ce qu'elle a clairement entendu : « Faites demi tour !!! »
Ah ouais, carrément ? Ben non, on va pas faire demi-tour, notre route passe par là et t'as beau brailler, elle continue de passer par là... On cherche un moment le passage en zigzaguant entre des barres dans un versant raide, descendant, remontant, contournant les obstacles et les ressauts verticaux. Hum, pas évident, les cairns sont rares dans le pays... Une brebis souffrante, avec une patte en vrac, s'est « embarrée » juste sur notre passage et nous passons à pas de velours pour ne pas la faire détaler, ce qui signerait certainement son arrêt de mort sous nos yeux.
Pendant ce temps, le gars a remonté le vallon et s'est rapproché de nous. Il s'agit bien du berger, et la moindre distance qui nous sépare maintenant de lui permet de se comprendre sans ambiguïté. « Descendez par ici, je viens de voir l'ours !!! »
Nous descendons donc à sa rencontre et pouvons enfin échanger clairement : il vient de voir l'ours en rejoignant son estive depuis l'autre côté de la Crête du Rouch il y a à peine une petite heure en arrière ; un beau mâle à ses dires. Il nous déconseille formellement de franchir la Crête du Rouch. Car si l'ours est là, c'est parce que les brebis le sont aussi. Et si on le surprend au passage du col en train d'en dévorer une, il ne donne pas cher de notre peau...
Mouais. La partie de tarot à la cabane du berger en attendant que cet ours finisse de sucer les os de sa proie serait certainement sympathique mais elle n'est pas prévue au programme alors que l'orage, lui, oui ! On serait bien allé discuter le coup, mais nous préférons ne pas trop trainer. On remercie le jeune berger pour sa mise en garde et pour éviter de surprendre le Mossu, nous franchissons la Crête du Rouch en chantant. Enfin, surtout Tony qui nous sort le meilleur de son registre, les tops de la chanson française des années 60 aux années 80... S'il nous a été donné une maigre chance de voir l'ours durant ce périple de 50 jours, c'est clair, on vient de la réduire à néant !!!
A l'Etang du Rouch, on jumelle le cirque à l'ubac de Font Blanca. Les brebis, disséminées ça et là, ont l'air totalement zen ; pourrait-il en être ainsi si elles avaient vu l'ours une heure avant ? Se peut-il qu'elles ne l'aient tout simplement pas calculé ? Bizarre. En tout cas, pas la moindre trace d'ursidé à la ronde... On se console avec la couleur hallucinante de l'Etang du Rouch : les éboulis rougeâtres viennent se refléter sur le bleu électrique du lac, lui donnant un ton lavande ou gris de lin des plus remarquable...
« Faaaaites demiiii-touuuur » restera une des punchlines de cette traversée
(Aux limites de l'Aston, du Haut Vicdessos et de l'Andorre, J11) :
Toujours loin des sentiers battus, nous retrouvons la frontière au Port de Bagnels après avoir dépassé les Étangs de Soulanet, et nous ne la quittons plus pendant une paire d'heures, grimpant et dévalant le long des crêtes que suit le fil symbolique de la limite administrative. Magnifique Etang Blaou qui domine l'interminable et sauvage vallon de Peyregrand - une grosse bambée s'il fallait rejoindre la civilisation par là ! Au Pic d'Arial, où je suis monté seul, je repère la cabane de Llassiès, qui pourrait nous abriter si le temps devait tourner rapidement à l'orage, comme le laissent envisager les services météo.
Je retrouve Sylvie et Tony au bout de la crête, au pied de l'éperon qui mène au Pic de Font Blanca. On cherche un peu les cairns qui indiqueraient le passage qui permet de descendre vers la Crête du Rouch. Soudain, on entend beuglait au loin. Je ne comprends pas ce que braille le gars qui doit être, au bas mot, à 500 m de nous, en contrebas. « ...aaaait... iiiii... oooouuu... ». Je me dis qu'il doit s'agir du berger et qu'on a à faire à un olibrius énervé. Que nous veut-il ? Il n'est peut-être pas content qu'on soit là, mais je n'en ai rien à braire, la montagne ne lui appartient pas... Mais Sylvie finit par nous dire ce qu'elle a clairement entendu : « Faites demi tour !!! »
Ah ouais, carrément ? Ben non, on va pas faire demi-tour, notre route passe par là et t'as beau brailler, elle continue de passer par là... On cherche un moment le passage en zigzaguant entre des barres dans un versant raide, descendant, remontant, contournant les obstacles et les ressauts verticaux. Hum, pas évident, les cairns sont rares dans le pays... Une brebis souffrante, avec une patte en vrac, s'est « embarrée » juste sur notre passage et nous passons à pas de velours pour ne pas la faire détaler, ce qui signerait certainement son arrêt de mort sous nos yeux.
Pendant ce temps, le gars a remonté le vallon et s'est rapproché de nous. Il s'agit bien du berger, et la moindre distance qui nous sépare maintenant de lui permet de se comprendre sans ambiguïté. « Descendez par ici, je viens de voir l'ours !!! »
Nous descendons donc à sa rencontre et pouvons enfin échanger clairement : il vient de voir l'ours en rejoignant son estive depuis l'autre côté de la Crête du Rouch il y a à peine une petite heure en arrière ; un beau mâle à ses dires. Il nous déconseille formellement de franchir la Crête du Rouch. Car si l'ours est là, c'est parce que les brebis le sont aussi. Et si on le surprend au passage du col en train d'en dévorer une, il ne donne pas cher de notre peau...
Mouais. La partie de tarot à la cabane du berger en attendant que cet ours finisse de sucer les os de sa proie serait certainement sympathique mais elle n'est pas prévue au programme alors que l'orage, lui, oui ! On serait bien allé discuter le coup, mais nous préférons ne pas trop trainer. On remercie le jeune berger pour sa mise en garde et pour éviter de surprendre le Mossu, nous franchissons la Crête du Rouch en chantant. Enfin, surtout Tony qui nous sort le meilleur de son registre, les tops de la chanson française des années 60 aux années 80... S'il nous a été donné une maigre chance de voir l'ours durant ce périple de 50 jours, c'est clair, on vient de la réduire à néant !!!
A l'Etang du Rouch, on jumelle le cirque à l'ubac de Font Blanca. Les brebis, disséminées ça et là, ont l'air totalement zen ; pourrait-il en être ainsi si elles avaient vu l'ours une heure avant ? Se peut-il qu'elles ne l'aient tout simplement pas calculé ? Bizarre. En tout cas, pas la moindre trace d'ursidé à la ronde... On se console avec la couleur hallucinante de l'Etang du Rouch : les éboulis rougeâtres viennent se refléter sur le bleu électrique du lac, lui donnant un ton lavande ou gris de lin des plus remarquable...
« Faaaaites demiiii-touuuur » restera une des punchlines de cette traversée
Parfait terrain à chamois dirait-on dans l'Alpe. Mais bizarrement, ici, aucun isard !
(Entre Haut Vicdessos et Parc naturel de l'Alt Pirineu, J13) :
Le petit jour poind sur la terrasse du gîte de Mounicou (hébergement où nous avons récupérer notre 2ème réapprovisionnement) que Tony et moi avons préféré aux dortoirs exigus et un peu surchargés lorsque je plie bagage. Sylvie et Tony ont besoin de se reposer un peu et prendront le chemin le plus direct en direction du secteur de Certascan coté espagnol. Je ne souhaite quant à moi pas déroger à l'objectif du jour, les Pics du Montcalm et d'Estats, les points culminants d'Ariège et de Catalogne, pour lesquels nous trimbalons piochon et crampons. Par une petite sente je remonte le vallon de Subra d'un bon pas. Rien d'exceptionnel jusque là, sauf qu'il fait déjà chaud quand vient le moment d'attaquer les pentes sud qui mènent aux Tables du Montcalm. La sente est raide et regardant vers le haut, je me demande par où va bien pouvoir se faire le cheminement dans ce versant de la Pointe du Montcalm ou barres verticales, piliers rocheux et vires herbeuses semblent empiler les uns sur les autres sur 1000 mètres de hauteur. Parfait terrain à chamois dirait-on dans l'alpe. Mais bizarrement, ici, aucun isard ! Un gypaète rompt tout de même ma solitude.
Il faut s'aider des mains par endroits ; je suis parfois étonné de constater que les cairns me font passer dans une petite barre alors qu'il serait simple de l'éviter... Pourquoi les « Tables » ? je ne saurais dire ce qui vaut ce toponyme à cette combe suspendue à mi-pente et qui abrite un petit lac. Mais une chose est sûre : si je casse la croûte ici, les 300 mètres au-dessus du lac, qui réclament encore de l'attention, vont être un purgatoire. Manifestement, le printemps fut sec cette année dans les Pyrénées et s'il reste encore quelques petits névés ici et là, il n'y a plus, en cette mi-juillet, nécessité de cramponner pour monter au Montcalm. C'est certainement pas plus mal. C'est beau, sauvage, et il y a un peu de gaz : mieux vaut ne pas « riper des galoches ».
Déjà plus de 2000 de d+ au compteur quand j'atteins le sommet du Montcalm. Première vraie pause. Je rejoins ensuite le col de Riufret et monte sans traîner au Pic d'Estats. Les 3000 du secteurs (Montcalm, Estats et et Pic du Port de Sullo) forment la ligne de crête d'un cirque sauvage, minéral, dans les tons brun-orangé. Ca a de la gueule, et le contraste que génère ces couleurs avec l'étonnant relief en dalles claires du massif de Bassiès, de l'autre côté du vallon de l'Artigue, n'y ait pas étranger. J'observe enfin quelques isards craintifs et surtout 3 bouquetins ibériques (pas la même espèce que le Capra ibex alpin, mais pas moins apathique et confiant). Les seuls d'ailleurs que nous verrons au cours de toute la traversée.
Une désescalade délicate d'une petite barre au-dessus d'un névé incliné dans la remontée au Port de Sullo me donne encore un peu de fil à retordre. Le sac, lourd en ce début de tronçon (19 kg ce matin) est tout de même un peu handicapant dés qu'il faut désescalader en marche arrière et je préfère chercher un passage plus sûr plutôt que prendre le risque de me mettre « au taquet ».
Il doit être pas loin de 19 heures quand je plante la tente sur les rives de l'Estany d'Estats et j'ai clairement ma dose pour aujourd'hui. Je partage agréablement le repas et la discussion avec un couple de Français qui campe à côté de moi. Puis rideau, dodo !
« Un ours en liberté, des vies en danger ! »
(Entre le Certascan espagnol et le Cirque d'Anglade, J15) :
Le spectacle qui s'offre à nous en parvenant à la brèche sous le Pic de la Lleia est superbe : une solide chape de nuage recouvre le versant français et s'appuie sur les sommets de la chaîne frontalière, du Cap de Ruhos aux deux Monts Rouch, dits de France et d'Espagne. Nous effleurons une première fois la couche ouatée le temps de traverser les pentes nord-est du Pic de Marterat, mais rebasculons aussitôt sur le versant sec de la chaîne, côté espagnol. A l'approche du Port de Marterat, qui marque la frontière, aussi bien administrative que climatique, la question se pose de bivouaquer au versant catalan ou d'aller dormir à la cabane de Marterat versant français. Sylvie plaide pour la cabane mais nous ne sommes pas arrivés au Port que déjà les nuées qui débordent de la frontière - comme le ferait un trop-plein d'eau - nous rafraîchissent façon brumisateur. Hum... faut-il vraiment passer du côté obscur de la force ?
En veste et surpantalon de pluie, nous quittons le soleil et nous engouffrons sous la chape. La cabane de Marterat n'est que 100 mètres de dénivelé sous le col mais le temps de l'atteindre nous sommes déjà trempés. Le soleil, pourtant si proche, ne semble jamais atteindre ces lieux. La porte de la cabane est ouverte et instinctivement je maugrée contre les derniers visiteurs qui n'auraient pas daigné refermer la porte après leur passage. Mais une voix de quelqu'un sorti un peu précipitamment d'un bon somme retentit : « Bienvenu, entrez, entreez donc ! Vous voulez dormir lààà, pas de problème, il y a de la place pour tout le mooonde ». Le bonhomme, la 50aine bien mûre, sec comme un coup de trique, le regard clair et l'accent fleuri du montagnard, est manifestement du quartier. On hésite un peu à partager le lieu, non pas que sa présence nous dérange, mais l'endroit est exigu et passablement sommaire. Et la source est à 10 ou 15 minutes de marche de là... Mais où irions nous passer la nuit ?
On discute avec notre « hôte », du pays, de la traversée, de son job et de la vie dans ces hautes vallées ariégeoises. Voyant que nous ne parvenons pas à nous décider, il se propose très gentiment d'aller nous chercher de l'eau à la source. Difficile de refuser une telle proposition. Quand il passe le pas de la porte après avoir enfilé sa veste, nous voyons tous les 3 le slogan qui y est ostentatoirement affiché : « Un ours en liberté, des vies en danger »... On se regarde en souriant et en se demandant sur quel genre d'énergumène on est encore tombé ?
A la vérité, la soirée sera fort sympathique, les discussions sur le pays variées et intéressantes, les phrases souvent ponctuées d'un « C'est comme çaaa » un peu fataliste et désabusé. Didier sera le personnage le plus haut en couleur, le plus authentique que nous aurons rencontré durant ces 50 jours de traversée, totalement "raccord" avec l'aspect "brut de décoffrage" des lieux et le caractère sauvage de ces combes nimbées d'un brouillard quasi perpétuel. Sous des dehors un peu « rusto », le gars est fin, observateur, et a très vite compris qui il avait en face de lui. Son discours restera modéré. Mais si par malice nous avions voulu joué la carte des anti-ours, il n'ait pas impossible que nous ayons eu droit à quelques histoires qui ne se racontent pas ; ou alors, qu'à couvert, au fond des bois ou dans l'intimité un peu spartiate d'une cabane prise dans l'éternelle brume des hautes vallées ariégeoises...
Toréros débutants
(Entre pays Couserans et le Val d'Aneu catalan, J17) :
La hêtraie de la haute vallée du Salat est saturée d'humidité, le taux d'hygrométrie est à son comble. Incroyable le climat de ces hautes vallées ariégeoises et pas étonnant que l'ours en ait fait son secteur de prédilection : la forêt est partout, et peu pénétrable. Aujourd'hui, la prise d'altitude ne change rien à la couleur du ciel et à l'hygrométrie, au contraire : plus on monte, plus il bruine. Bouses Land : pour parfaire le tableau, dès la sortie du bois, le sentier et les pelouses sont constellées de déjections bovines, il n'y a pas 3 mètres carrés indemnes de ce type de décoration, au point de se demander si les sols de ces montagnes ne finissent pas par trinquer à force d'être fumer de la sorte... ?
Les montagnes et les cirques environnants ont certainement de la gueule, mais malheureusement on n'y voit goutte ! Alors on espère du franchissement de la frontière l'avènement d'un petit miracle. Et, en effet, il se produit : une fois franchit le Port de Salau et basculé dans le Val d'Aneu espagnol, le brouillard se dissipe, laissant juste un voile qui nimbe le paysage d'une atmosphère étrangement cotonneuse. Puis celle-ci s'évapore à son tour. Quel pied de retrouver la vue, des arrière-plans, des lignes de crêtes, des horizons, un bout de ciel bleu... Le brumisateur s'est remis en route et on fait fissa pour traverser sous le Port d'Aula, qui semble siphonner les brumes ariégeoises. Le ciel est chargé, un orage n'est pas impossible, nous visons les replats autour de l'Estany du Port d'Aula pour monter le camp. Pour une fois que nous nous arrêtons relativement tôt soulignent mes deux compères ! On tourne un peu, on tâte le terrain, on cherche le meilleur emplacement, - c'est qu'on devient difficile avec l'âge - et on le trouve finalement juste en aval du lac principal : du plat, une herbe bien verte, tendre et sans bouses, avec la vue sur le Val d'Aneu... On est en train de déballer nos affaires quand toutes les vaches du quartier - des Brunes des Pyrénées, la race la mieux représentée versant espagnol - déboulent en file indienne sur notre replat en beuglant de concert. Rapidement, elles sont au milieu de nous, on tente de les repousser mais rien n'y fait. Et c'est même l'effet inverse qui se produit : elles sont de plus en plus pressantes, beuglent à qui mieux mieux et nous poursuivent littéralement lorsqu'on tente finalement de déplacer nos affaires un peu dans la précipitation. La scène est cocasse lorsqu'elle poursuivent Tony qui s'échappe avec sa couverture de survie déployée aux quatre vents et nous allons mettre une demi-heure en inventant toutes sortes de stratagèmes pour récupérer les quelques affaires qui traînent encore au sol tant les bestiaux semblent devenus inamicaux.
Un peu décontenancé par la scène, on n'a pas d'autres solutions que de repartir trouver un lieu de bivouac plus loin. Le problème, c'est que les prochains replats avec de l'eau ne sont pas juste à côté. Dans le brouillard, nous suivons avec précautions des sentes de vaches traversant des pentes à 40 ou 45 degrés et sommes surpris de les savoir passer en de tels endroits alors que la progression pour les bipèdes légers que nous sommes n'est pas une évidence. La localisation fine que permet le GPS du téléphone sur les fonds de cartes numériques nous facilite grandement la tâche dans ces successions de crêtes et de pentes raides qu'un brouillard à découper au hachoir ne nous révèle qu'au dernier moment.
On finit par rejoindre un superbe petit lac, l'Estanyet de Clavera, près duquel nous campons. Vers 22 ou 23 heures, un feulement nous sort de notre torpeur. Putain, qu'est-ce que c'est encore ?? Le grognement se reproduit à intermittence pendant une dizaine de minutes, nous poussant à sortir des tentes, frontales vissées sur le crâne et piolet entre les dents... Même si nous sommes loin de tout bois, peut-être était-ce un chevreuil ? Même si ces animaux aboient d'ordinaire 3 ou 4 fois avant de prendre la poudre d'escampette. Pas reposante, en tout cas, la faune pyrénéenne...
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