Rentrer de Noël à pieds
Et si je rentrais de Noël chez les parents à pieds??
Je revisiterais quelques endroits sympas qui ont marqué mon enfance, et
je proposerais à la famille de m'accompagner sur un ou deux kilomètres,
ce serait sympa de se voir dans ce cadre là! Et ça pourrait peut-être
donner envie aux neveux de marcher avec moi?
Et cette fois, au lieu de faire les 200 bornes en voiture, je prendrais
le canal de Brest à Nantes... Et un peu les rives du Blavet, pour y
arriver au canal...
Oh ouais, ce serait chouette! La nature!!
Mais, à Noël, il fait froid! Et il pleut! Même il neige, parfois...
C'est pas la meilleure période pour faire une randonnée bivouac de
300km! Et puis, y'a pas beaucoup de lumière à cette période de
l'année... Je pourrais pas attendre l'été?
C'est peut-être pas la meilleure période pour le faire, mais c'est la
bonne. Et pour la lumière, justement, c'est comme ça que tu en auras un
maximum.
Ah? Bon, ok. Ca marche.
Oui, effectivement, ça va marcher!!
Et puis, comme ça, si tu vas pas trop vite (), tu commenceras l'année
en marchant!
Est-ce qu'on peut trouver une plus belle manière de commencer une
nouvelle année toute neuve?
Je revisiterais quelques endroits sympas qui ont marqué mon enfance, et
je proposerais à la famille de m'accompagner sur un ou deux kilomètres,
ce serait sympa de se voir dans ce cadre là! Et ça pourrait peut-être
donner envie aux neveux de marcher avec moi?
Et cette fois, au lieu de faire les 200 bornes en voiture, je prendrais
le canal de Brest à Nantes... Et un peu les rives du Blavet, pour y
arriver au canal...
Oh ouais, ce serait chouette! La nature!!
Mais, à Noël, il fait froid! Et il pleut! Même il neige, parfois...
C'est pas la meilleure période pour faire une randonnée bivouac de
300km! Et puis, y'a pas beaucoup de lumière à cette période de
l'année... Je pourrais pas attendre l'été?
C'est peut-être pas la meilleure période pour le faire, mais c'est la
bonne. Et pour la lumière, justement, c'est comme ça que tu en auras un
maximum.
Ah? Bon, ok. Ca marche.
Oui, effectivement, ça va marcher!!
Et puis, comme ça, si tu vas pas trop vite (), tu commenceras l'année
en marchant!
Est-ce qu'on peut trouver une plus belle manière de commencer une
nouvelle année toute neuve?
When : 12/28/19
Length : 8 days
Length : 8 days
Guidebook created by Floma
on 25 Dec 2017
updated on 05 Feb 2020
updated on 05 Feb 2020
Eco travel
Details :
Bon, et bien le train n'accepte pas les objets encombrants, sauf les
vélos en TER, et mon objet encombrant ne rentre pas dnas le cadre de
"vélo"... Mais des covoitureurs m'ont pris avec le chariot, et nous avons passé un trajet passionnant à dis...
Bon, et bien le train n'accepte pas les objets encombrants, sauf les
vélos en TER, et mon objet encombrant ne rentre pas dnas le cadre de
"vélo"... Mais des covoitureurs m'ont pris avec le chariot, et nous avons passé un trajet passionnant à discuter voyages nature... Au retour, le contrôleur du train n'a pas semblé voir l'étrange animal encombrant qui reposait devant moi... Bon, ça pouvait ressembler à une grosse caisse à roues plantée de deux paires de skis... ;-)
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Report : J4: Je crois que je suis un peu givrée... (updated : 03 Jan 2018)
Réveil tôt, il fait pas chaud...
Je suis immensément heureuse d'avoir été invitée par mon filleul à dormir chez eux ce soir... Cette nuit, je me disais "demain soir je suis chez Marc, demain soir je suis chez Marc!"
Et je me sens complètement givrée. Physiquement, et psychologiquement aussi: est-ce que je suis neuneu de me mettre à camper dans des températures pareilles? -1° ce matin mais ça me semble peu par rapport au froid ressenti. Ai-je perdu tout bon sens?
En tous cas, je vais avoir du mal à poursuivre le voyage tel qu'il était prévu: sous la tente. Trouver des gîtes? Demander à des inconnus de m'héberger? J'ai du mal à aller demander un coup de main, je ne me sens pas légitime: c'est quand même moi qui suis hors du sens commun d'aller camper en plein hiver, les braves gens savent qu'on ne fait pas ça, si on a un peu de bon sens... Je me sens des grands moments de ridicule, et d'humidité. La solitude, je connais, et souvent, j'aime. Mais là, à certains moments, je m'apparais grotesque. Mon bivouacmanship n'est pas au point... L'airmanship est un peu le bon sens du pilote pour s'ajuster aux situations délicates, ou imprévues, qui parfois sortent des règles, là il me faut construire mon ajustement à la situation hivernale.
Quand je me remets en marche, dans toute cette belle campagne givrée, je sais pourquoi je suis là: c'est tellement beau, tellement pur, tellement précieux! Je suis givrée, oui, et j'ai envie de le rester: ces moments si froids, si hors de l'ordinaire me sont un moment de grâce, de beauté pure qui s'offre à moi, j'en ai les larmes aux yeux.
Bon, il vaut mieux pas que je pleure, ça risquerait de geler!!
Et je ne suis pas la seule à jouir des petits matins gelés: un pêcheur s'est installé plus loin, et un promeneur est intrigué par mon campement quand je chauffe mon petit déjeuner.
Et je reprends la marche avec le promeneur qui repasse juste au moment où je m'attelle au chariot: nous allons faire un petit bout de chemin ensemble, et il va me raconter plein de choses passionnantes:
-les étangs que nous voyons sur le bord sont d'anciennes carrières
-le canal a été construit par des prisonniers et des bagnards, on a même retrouvé des boulets de bagnards à certains endroits du canal... Il vaut mieux ne pas retrouver celui qui était au bout!
-il avait l'habitude de voir un chevreuil dans les environs où nous passons, jusqu'à ce qu'un chasseur vienne avec son chien, depuis, plus de chevreuil!
-la rigole d'Hilvern viendra plus tard sur le chemin, mais son histoire est édifiante! Pour alimenter en eau le canal et permettre la navigation, il fallait un autre apport, celui d'une autre rivière, et une rigole a donc été construite pour amener l'eau. L'ingénieur qui l'a conçue avait calculé que l'eau mettrait 4 jours à arriver au canal. Au bout des 4 jours, rien. 5 jours, toujours rien. 6 jours, non plus. 7 jours, rien. L'ingénieur s'est pendu!
Et l'eau est arrivée le 8e jour... Bon, il faut resituer le contexte: dnas les années 1800, 1830!
Après ce charmant voyage historique, j'arrive à Saint Nicolas des Eaux. Le lieu est magnifique, je suis ébahie de la beauté de ce site, je ne sais pas pourquoi on ne s'arrêtait jamais quand on était enfants...
Là, je prends le temps de discuter avec un jeune trotinette free rider qui s'exerce sous le regard vigilant et amusé d'une magnifique statue féminine. Il est intéressé par mon chariot, on échange pendant un moment. il me dit que son thermomètre donnait -4°, et vu la température fraiche qu'il fait toujours à midi, avec la glace partout, je le crois volontiers, je fais plus confiance à un vrai thermomètre qu'à des indications météo sur un portable.
Plus loin, je croise une dame anglaise et son amie qui me posent aussi des questions sur mon voyage, un pêcheur très sympa qui me prédit une heure de marche jusque Pontivy, je ne le crois pas, mais il aura presque raison! Puis deux amies qui sont charmées par le principe de mon voyage, et m'encouragent de tout coeur! Ca me touche, je m'attendais à beaucoup plus de critiques que d'encouragements sur la saison du voyage...
Enfin, après une énorme côte, j'arrive chez mon filleul, sa femme et leurs deux enfants, qui me fêtent comme j'ai rarement été fêtée!!
Goûter, montage de la tente pour la sécher, réparation du chariot où Marc décèle un essieu avec un axe bizarre: en plus d'avoir des roues Gordini, il y a un penchant dans un axe pas catholique: il redresse tout avec un tube de métal, et me voici parée pour les 200km restants! (Alors, un autre avantage des voyages nature: on agrandit son vocabulaire en même temps que son périmètre de compétences... Entre les cadènes de bastaque que Canoë n'a pas, et les roues Gordini, on ferait mieux de voyager que de suivre des cours de Français en classe, non??)
Mon super filleul voit aussi mon costume de bibendum prêté par mon frère et réfléchit: il va me prêter le sien, il ne s'en sert pas souvent, mais il est beaucoup plus léger que le costume de bucheron... Alors demain, à priori, je repartirai en père noel jaune canari!! Magnifique, non??
Puis un bon bain chaud m'est offert, des jeux et des câlins avec les filles, une soupe de potimarron succulente, une super ambiance de famille, et un gros dodo dans un vrai lit (avec une barre pour m'empêcher de tomber, on ne sait jamais!!)... Que demander de plus?
Ca n'est pas les prévisions météo qui vont jouer les rabat-joie, d'ailleurs, hein, ils se trompent souvent, à la météo, non??
Je suis immensément heureuse d'avoir été invitée par mon filleul à dormir chez eux ce soir... Cette nuit, je me disais "demain soir je suis chez Marc, demain soir je suis chez Marc!"
Et je me sens complètement givrée. Physiquement, et psychologiquement aussi: est-ce que je suis neuneu de me mettre à camper dans des températures pareilles? -1° ce matin mais ça me semble peu par rapport au froid ressenti. Ai-je perdu tout bon sens?
En tous cas, je vais avoir du mal à poursuivre le voyage tel qu'il était prévu: sous la tente. Trouver des gîtes? Demander à des inconnus de m'héberger? J'ai du mal à aller demander un coup de main, je ne me sens pas légitime: c'est quand même moi qui suis hors du sens commun d'aller camper en plein hiver, les braves gens savent qu'on ne fait pas ça, si on a un peu de bon sens... Je me sens des grands moments de ridicule, et d'humidité. La solitude, je connais, et souvent, j'aime. Mais là, à certains moments, je m'apparais grotesque. Mon bivouacmanship n'est pas au point... L'airmanship est un peu le bon sens du pilote pour s'ajuster aux situations délicates, ou imprévues, qui parfois sortent des règles, là il me faut construire mon ajustement à la situation hivernale.
Quand je me remets en marche, dans toute cette belle campagne givrée, je sais pourquoi je suis là: c'est tellement beau, tellement pur, tellement précieux! Je suis givrée, oui, et j'ai envie de le rester: ces moments si froids, si hors de l'ordinaire me sont un moment de grâce, de beauté pure qui s'offre à moi, j'en ai les larmes aux yeux.
Bon, il vaut mieux pas que je pleure, ça risquerait de geler!!
Et je ne suis pas la seule à jouir des petits matins gelés: un pêcheur s'est installé plus loin, et un promeneur est intrigué par mon campement quand je chauffe mon petit déjeuner.
Et je reprends la marche avec le promeneur qui repasse juste au moment où je m'attelle au chariot: nous allons faire un petit bout de chemin ensemble, et il va me raconter plein de choses passionnantes:
-les étangs que nous voyons sur le bord sont d'anciennes carrières
-le canal a été construit par des prisonniers et des bagnards, on a même retrouvé des boulets de bagnards à certains endroits du canal... Il vaut mieux ne pas retrouver celui qui était au bout!
-il avait l'habitude de voir un chevreuil dans les environs où nous passons, jusqu'à ce qu'un chasseur vienne avec son chien, depuis, plus de chevreuil!
-la rigole d'Hilvern viendra plus tard sur le chemin, mais son histoire est édifiante! Pour alimenter en eau le canal et permettre la navigation, il fallait un autre apport, celui d'une autre rivière, et une rigole a donc été construite pour amener l'eau. L'ingénieur qui l'a conçue avait calculé que l'eau mettrait 4 jours à arriver au canal. Au bout des 4 jours, rien. 5 jours, toujours rien. 6 jours, non plus. 7 jours, rien. L'ingénieur s'est pendu!
Et l'eau est arrivée le 8e jour... Bon, il faut resituer le contexte: dnas les années 1800, 1830!
Après ce charmant voyage historique, j'arrive à Saint Nicolas des Eaux. Le lieu est magnifique, je suis ébahie de la beauté de ce site, je ne sais pas pourquoi on ne s'arrêtait jamais quand on était enfants...
Là, je prends le temps de discuter avec un jeune trotinette free rider qui s'exerce sous le regard vigilant et amusé d'une magnifique statue féminine. Il est intéressé par mon chariot, on échange pendant un moment. il me dit que son thermomètre donnait -4°, et vu la température fraiche qu'il fait toujours à midi, avec la glace partout, je le crois volontiers, je fais plus confiance à un vrai thermomètre qu'à des indications météo sur un portable.
Plus loin, je croise une dame anglaise et son amie qui me posent aussi des questions sur mon voyage, un pêcheur très sympa qui me prédit une heure de marche jusque Pontivy, je ne le crois pas, mais il aura presque raison! Puis deux amies qui sont charmées par le principe de mon voyage, et m'encouragent de tout coeur! Ca me touche, je m'attendais à beaucoup plus de critiques que d'encouragements sur la saison du voyage...
Enfin, après une énorme côte, j'arrive chez mon filleul, sa femme et leurs deux enfants, qui me fêtent comme j'ai rarement été fêtée!!
Goûter, montage de la tente pour la sécher, réparation du chariot où Marc décèle un essieu avec un axe bizarre: en plus d'avoir des roues Gordini, il y a un penchant dans un axe pas catholique: il redresse tout avec un tube de métal, et me voici parée pour les 200km restants! (Alors, un autre avantage des voyages nature: on agrandit son vocabulaire en même temps que son périmètre de compétences... Entre les cadènes de bastaque que Canoë n'a pas, et les roues Gordini, on ferait mieux de voyager que de suivre des cours de Français en classe, non??)
Mon super filleul voit aussi mon costume de bibendum prêté par mon frère et réfléchit: il va me prêter le sien, il ne s'en sert pas souvent, mais il est beaucoup plus léger que le costume de bucheron... Alors demain, à priori, je repartirai en père noel jaune canari!! Magnifique, non??
Puis un bon bain chaud m'est offert, des jeux et des câlins avec les filles, une soupe de potimarron succulente, une super ambiance de famille, et un gros dodo dans un vrai lit (avec une barre pour m'empêcher de tomber, on ne sait jamais!!)... Que demander de plus?
Ca n'est pas les prévisions météo qui vont jouer les rabat-joie, d'ailleurs, hein, ils se trompent souvent, à la météo, non??