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Sur le Quasi Fil du Vercors - Traversée pas tout à fait intégrale mais presque des arêtes - Acte I

(réalisé)
Une aventure depuis chez soi pour aligner des crêtes dans le Vercors sans carbone ajoutée d'Engins au Mont Aiguille.
La règle du jeu était simple, se promener sur le haut des falaises en direction du sud, la mise en application fut sympathique et de toute beauté malgré une fin de parcours quelque peu éprouvante.
randonnée/trek / alpinsime escalade
Quand : 25/05/2017
Durée : 4.5 jours
Distance globale : 21km
Dénivelées : +2335m / -1752m
Alti min/max : 861m/2305m
Carnet publié par Vinc1 le 21 juin 2019
modifié le 05 janv. 2020
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en train bus stop
Précisions : Aller par le bus Transisère Grenoble -> Engins, pour démarrer le plus tôt possible la journée en montagne. Nous n'étions pas les seuls à tenter une traversée du Vercors en mobilité douce en ce week end de l'Ascension :) ! Attention par contre aux ...
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Vue d'ensemble

Le topo : Jour 1 : D'Engins au Col de l'Arc (mise à jour : 05 janv. 2020)

Distance section : 15.5km
Dénivelées section : +1915m / -1056m
Section Alti min/max : 861m/1924m

Description :

J1 : montée en bus Transisère à Engins depuis Grenoble ou Fontaine. 
Engins -> St Nizier -> les 3 Pucelles par la voie Petit-Didier -> le Moucherotte -> Pic St Michel -> Col de l’Arc
16 km, D+ 1900m / D- 1100m environ

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Le compte-rendu : Jour 1 : D'Engins au Col de l'Arc (mise à jour : 05 janv. 2020)

Version courte :
Avec le précieux sésame "Oura Bouge moi de là" nous montons en transisère pour rejoindre le village d'Engins fin d'aller défier les Cimes. C'est au milieu de vestiges d’une civilisation sportive dépassée (autrefois appelée Jeux Olympiques) que se situe le crux du périple : Les Trois Pucelles.
La Voie Petit-Didier est protégée par une boîte aux lettres toujours pas mise aux normes (on est au 21ème siècle tout de même !), ce qui nous oblige à moultes manoeuvres pour faire passer nos corps pas encore endurcis et surtout nos sacs volumineux dont les carrémats s’obstinent à freiner toute tentative de forcer le passage. L'un après l'autre, nous nous lançons à l'assaut de la forteresse, profitant d'un bon rocher et de la vue d'un joyeux Tychodrome voletant dans le Couteau en face
“Eh, tout va bien là-haut ?”
“Rah, bah non ! J’ai pas optimisé ma longueur, j’ai mis le carrémat du mauvais côté !”
Jour 1 : D'Engins au Col de l'Arc
Nos lourds fardeaux sont hissés, mais une fois les cinq sacs vachés au relais, il reste bien peu de place à l’arrivée pour le sixième sac qui se battait ouvertement dans sa longueur, grommelant des propos inintelligibles.

Le reste de notre ascension se déroula presque sans encombres en dehors de quelques petits problèmes de tirage nécessitant des appels vocaux : 
“allôôô Gastooon ? oui, en fait je suis coincée dans la désescalade, là ! Ben j’sais pas, j’arrive plus à avancer, la corde est bloquée quelque part !

Le premier “sommet” de la traversée est atteint et fêté en troquant les douloureux chaussons d’escalade contre des chaussures plus adaptées à la randonnée.

A 17h, nous arrivons à la Salle à Manger, d’où nous constatons l’étendue des dégâts : où dormir, et où trouver de l’eau ? Descendre vers les villes ? Pourquoi ne pas commencer les quatre jours par une sublime fuite en avant en rejoignant le lointain Col de l’Arc pour profiter de la Fontaine du Berger ? C’est finalement vers le Moucherotte que nos pieds nous menèrent. 

Une petite pause au sommet pour manger quelques graines et nous nous remettons en marche. Les crêtes déroulaient sous nos pas et le soleil à l’horizon commença doucement à embrasser la terre… Mais soudain au Trou Saint Michel, le chemin se partage en mille et une sentes, toutes menant sous des arbres et plantes entremêlées au milieu de piégeux lapiazs. Les ronces nous déchirent la peau, nos larges sacs se coincent dans les végétaux récalcitrants (et dire que la machette est restée à la maison). Heureusement, cette fois-ci, le sort nous sourit : un sentier tracé apparait peu à peu permettant de longer à nouveau les crêtes sans nous obliger à se débattre dans la jungle. Le ciel prend maintenant de belles couleurs dorées, et les téléskis de la station commencent à orner délicatement les pentes de leurs fiers pieux métalliques épousant la douce arabesque aérienne des câbles.

J'arrête pas de m'exclamer et de déclamer : “Il est trop beau, ce chemin !”
Nos pieds poussent de plus en plus de grognements de protestation et nos cerveaux engourdis se mettent en position “marche automatique”. La lumière se fait rare tandis que le Pic Saint Michel nous nargue, impassible. Après une vaillante marche, le sommet est enfin atteint à la lueur des frontales et le chemin bien vite redescendu au Col de l’Arc. En route pour la Fontaine du Berger !

“Aaaah !”
“C’est bon, tu l’as trouvée ?”
“Heu…”
Silence.
“Bon bah si, venez !”

L’eau coulait en un mince filet, mais ce fut pour nous aussi réjouissant qu’un torrent d’eau fraîche bondissant dans son lit de roches le long d’une vallée sauvage des Ecrins.

Une fois nos gourdes remplies (ce qui a pris un certain temps), ils nous restent plus qu'à faire cuire les gnocchis. La fatigue pèse mais quel bonheur de manger chaud, en profitant des emballages plastiques comme assiettes (très pratique !). Enchantés par cette découverte , nous sombrons sans résistance aucune dans les bras de Morphée.
Version longue :D
e bon matin, les compères fin prêts pour l’aventure montèrent donc depuis la métropole grenobloise dans leur Transisère grâce à leur précieux sésame Oura Bougemoidlà afin d’aller défier les cimes.
Cette épopée semblait démarrer sans accroc, d’Engins à Saint Nizier en passant par le Pas de la Corne. Et, malgré un peu d’errance au milieu de vestiges d’une civilisation sportive dépassée (autrefois appelée Jeux Olympiques), ils se rapprochaient peu à peu des Trois Pucelles.
Il fallut alors rejoindre un couloir peu avenant pour accéder à la Voie Petit-Didier : en effet, un passage de boîte aux lettres, toujours pas mise aux normes (on est au 21ème siècle tout de même !), les obligea à moultes manoeuvres pour faire passer leurs corps pas encore endurcis ainsi que leurs sacs volumineux dont les carrémats s’obstinaient à freiner toute tentative de forcer le passage.
Une fois face au premier spit de la première longueur, ce fut notre Lézard qui se lança le premier à l’assaut de la forteresse rocheuse. Gaston le suivit, profitant du bon rocher et de la vue sur le joyeux Tychodrome voletant dans le Couteau en face. Puis ce fut au tour de l’amie Micheline, qui oubliant toute déontologie après une dizaine de mètres à batailler avec le poids du sac, passait de dégaine en dégaine avec une certaine grâce et agilité pour rejoindre ses compagnons au premier relais.
“Eh, Lézard, tout va bien là-haut ?”
“Rah, bah non ! J’ai pas optimisé ma longueur, j’ai mis le carrémat du mauvais côté !”
La deuxième longueur leur donna plus de fil à retordre. L’idée d’affronter ce petit surplomb en traversée n’était guère avenante. Pourtant, le passage se révéla très bien équipé, et l’équipe usa de force techniques d’artif pour enfin rejoindre le relais marquant la fin de la partie très grimpante. Les lourds fardeaux furent hissés, mais une fois les cinq sacs vachés au relais (oui, cinq, vous avez bien compté !), il restait bien peu de place à l’arrivée pour le sixième sac qui se battait ouvertement dans sa longueur, grommelant des propos inintelligibles sur les sangles pendues aux spits par le Lézard !
Le reste de la traversée se déroula presque sans encombres en dehors de quelques petits problèmes de tirage nécessitant des appels vocaux (“allôôô Gastooon ? oui, en fait je suis coincée dans la désescalade, là ! Ben j’sais pas, j’arrive plus à avancer, la corde est bloquée quelque part !). Le premier “sommet” de la traversée fut atteint et fêté en troquant les douloureux chaussons d’escalade contre des chaussures plus adaptées à la randonnée.
A 17h, les trois compères arrivèrent à la Salle à Manger, d’où ils constatèrent l’étendue des dégâts : où dormir, et où trouver de l’eau ? Descendre vers les villes, en se rajoutant des dénivelées inutiles qu’il faudra remonter le lendemain ? Ou commencer les quatre jours par une sublime fuite en avant en rejoignant le lointain Col de l’Arc pour profiter de la Fontaine du Berger ? La discussion fut brève et c’est vers le Moucherotte que leurs pieds les menèrent. Une petite pause au sommet pour boire un coup, jouer de l’harmonica, manger quelques graines ou discuter avec notre mascotte, et ils se remirent en marche. Les crêtes se suivirent sans soucis vers le Trou Saint Michel, cela déroulait, et le soleil à l’horizon commençait doucement à embrasser la terre… Mais au Trou Saint Michel, le chemin se partagea en mille sentes possibles, toutes menant sous les arbres et les plantes entremêlées au milieu de piégeux lapiaz. Les ronces déchirèrent la peau, les larges sacs se coincèrent dans les végétaux récalcitrants (et la machette était restée à la maison). Heureusement, cette fois-ci, le sort sourit aux compagnons et un sentier tracé apparut peu à peu, permettant de longer à nouveau les crêtes sans les obliger à se débattre dans la jungle. Le ciel prit de belles couleurs dorées, et au long du chemin, les téléskis de la station commencèrent à orner délicatement les pentes de leurs fiers pieux métalliques épousant la douce arabesque aérienne des câbles.
Un peu de poésie au coucher du soleil ne faisait pas de mal, alors qu’ils n’avaient pas encore atteint le Grand Cheval… Mais comme le répétait inlassablement Micheline, “Il est trop beau, ce chemin !”. Les pieds poussaient peu à peu des grognements de protestation et les cerveaux engourdis se mirent en position “marche automatique”. Après une hésitation teinte de rouge, le soleil se décida finalement à disparaître au loin. La lumière se fit un peu plus rare tandis que le Pic Saint Michel narguait, impassible, les trois naïfs personnages qui se dirigeaient à sa rencontre. Après une vaillante marche, le sommet fut atteint à la lueur des frontales et le chemin bien vite redescendu au Col de l’Arc. Une aire de bivouac, éloignée des tentes déjà plantées au col, fut choisie et les sacs déposés. En route pour la Fontaine du Berger !

… … Mais où qu’elle est-elle donc ?
… … ...
Après un long -très long- moment de farfouille dans les éboulis et les arbres ras, ce fut le Lézard  qui héla ses compagnons assoiffés.
“Aaaah !”
“C’est bon, tu l’as trouvée ?” s’exclamèrent en choeur les deux autres qui n’osaient plus trop espérer trouver la source, mais n’osaient pas non plus s’imaginer descendre encore plus bas à la recherche de l’autre fontaine, bien trop distante.
“Heu…”
Silence.
“Bon bah si, venez !”
Ce fut sur ces mots encourageants et pleins d’(entrain), euh... d’incertitudes qu’ils suivirent la lueur vague d’une frontale accompagnée de délicats “mais t’es oùùù ?” “je suis làààà !”. Cinq minutes plus tard, ils étaient bien à la Fontaine. L’eau coulait en un mince filet, mais ce fut pour eux aussi réjouissant qu’un torrent d’eau fraîche bondissant dans son lit de roches le long d’une vallée sauvage des Ecrins.
Une fois leurs gourdes remplies, ils firent tant bien que mal cuire leurs gnocchis, alors que la fatigue pesait, mais ils eurent le bonheur de manger chaud, profitant des emballages plastiques comme assiettes (très pratique !). Eux qui voulaient voyager léger n’avaient pris qu’une popotte et ils furent enchantés par cette découverte (comme quoi, avec la fatigue, les joies simples sont les meilleures !). Puis ils sombrèrent sans résistance aucune dans les bras de Morphée qui devait être, ce soir-là, vraiment très séduisant.
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