3 jours en autonomie en kayak de mer
Ton retour d'expérience et tes conclusions sont très intéressantes. Je ne complèterai pas car je suis novice.
En revanche cela me donne une vision moins "idéaliste" et surement plus réaliste de la chose avant de peut-être franchir le pas.
Actuellement avec Marina (mon amie) nous rêvons du Baïkal, à pied, en vélo ou ... en kayak.
Tes quelques lignes nous permettrons surement de garder les pieds sur terre quant "au moyen de découverte" que nous choisirons :p.
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Se protéger les mains : pour éviter de me casser les ongles, je les coupe ras avant toute randonnée. Si j'ai à défaire une noeud récalcitrant, j'utilise un poinçon taillé dans un bout de bois (ou celui du couteau suisse). Pour les travaux éventuellement agressifs pour les mains, mieux vaut mettre des gants.
Pour avoir chaud aux pieds la nuit sans chaussettes : j'enfile mes pieds dans les manches d'un vêtement chaud (top polaire, carline, etc.).
Préparation de la nav : c'est nécessaire quelque soit le bateau.
Problème pour chauffer sa nourriture : toujours avoir aussi de quoi bouffer qui ne nécessite pas de cuisson. Mieux vaut manger froid que jeûner surtout au mois de Mars. Faire du feu par temps humides est possible, mais à condition de prendre le temps qu'il faut (et de suivre les conseils que David Manise prodigue dans le dernier numéro de CA).
Quel a été ton itinéraire dans le Golfe du Morbihan ?
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mercredi : arrivée tard au passage à saint armel, vent et courant contre; direction les iles logoden pour bivouaquer
jeudi : départ de logoden passage entre les iles drennec, contour de l'ile d'arz par l'est, tour d'ilur, d'iluric, de godec, visite de la pointe bernon (erreur de navigation) puis direction Port navalo en passant par le sud de Govihan.
Pause à Port navalo, départ vers er lannic pour admirer les chromlec'h, cote est de gavrinis, berder, Larmor-baden puis piquer vers le sud de Locmariaquer, remontée et traversée vers les 7 iles puis radenec. Navigation relativement facile entre pluie, soleil et courant.
Vendredi : départ de radenec direction la riviére d'auray en raison d'un fort coup de vent prévu. En réalité j'ai raté le bulletin météo et le vent était plus fort qu'anoncé. Remontée vers Auray dans une navigation technique et très dure par la force du vent et des vagues. Une fois dans la riviére ce fut plus calme, sauf que la pluie et le vent, me font quitter la riviére pour explorer une baie qui était un cul de sac.
Pause à Auray et départ rapide pour profiter de la marée descendante, le vent forcit dans l'après midi, je m'engage un peu dans la riviére du bono mais ne veut pas passer le pont, par crainte de l'effet venturi. Je met 5 minutes pour l'atteindre et le vent bien dans l'axe, cela me prends 15 pour en sortir.
Je me rends compte que le vent est plus fort que le matin, donc les problémes seront plus importants pour regagner le golfe.
je navigue rive ouest de la riviére pour me protéger du vent, plusieurs fois j'ai l'impression que le vent m'arrache la pagaie des mains, en plus de le sentir me renverser et de ne pas pouvoir aller là où je veux, je ne dirige plus mon kayak.
arrivée à Locmariaquer, je discute de la situation avec un ostréoculteur a qui je demande de me faire traverser sur son bateau car je dois être à Kerners pour la nuit. Il accepte de me déposer entre l'ile longue et gavrinis.
En passant au nord de gavrinis, le vent me fait dériver vers le sud de l'ile de la jument. Je m'échoue pour pouvoir faire demi-tour et passer au nord de cette ile, le vent encore fort me fait dévier. Une fois au nord j'ai pu rejoindre la pointe de kerners avec plus de facilité.
Samedi c'était journée technique de sécu avec le ckmer, donc peu de navigation et plus de trempette dans l'eau.
voila en gros mon parcours, j'ai surtout voulu découvrir le golfe dans les zones que je ne connaissais pas.
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l'aventure est vraiment à notre porte ! et autant là commencer tout prés avant de trop s'éloigner !
Beaucoup des problèmes (les esxtrémités, le froid et humide,..) que tu nous racontes, arrivent également lorsqu'on est en groupe mais seul (et pourtant "en plein pays habité civilisé", les moindres "bobos" prennent un autre dimension. Tu as raison de le souligner. Tout n'est pas rose ou grandiose
Je ne sais pas si tu as réussi à donner plus de "bon sens"à ceux qui parfois révent d'aventure ! mais en tout cas tu m'as donné envie de me mettre un de ces jours en face de ce type de challenge (seul sur 3jours en kayak en partant de chez moi : pourquoi pas ? il fat dire qu'il y fait déjà plus chaud et sec que dans le golfe du Morbihan)
Au delà des problémes liés à la solitude, la co-habitation avec des équipiers sur des périodes de quelques semaines n'est pas toujours aisée non plus. Souvent les écrits semblent enjoliver bien l'aventure par rapport aux versions plus intimes qu'on peut avoir oralement avec leurs participants.
Merci donc pour la simplicité et l'honnétété de ton recit, j'y crois plus qu'en bien d'autres !
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Suite à différenctes circonstances, je me suis retrouvé du mercredi 26 mars au samedi 29 mars uniquement à naviguer dans le golfe du morbihan.
Au lieu de vous raconter ce que j'ai fait, et les difficultés que j'ai eu (je ne suis pas Mike Horn, donc ce fut relativement calme !!!) je préfère vous livrer quelques conclusions pour aider ceux qui veulent franchir le pas du départ en solitaire.
Si des personnes plus expérimentées veulent bien compléter avec leur solution ce serait interessant
1) IL N'EST PAS PRUDENT DE NAVIGUER SEUL EN KAYAK DE MER !!!
2) Protégé les extrémités, je termine avec les mains un peu abimées : coupures, ongles cassés, ampoules. Pour si peu de temps, ce n'est pas génant, mais pour une longue durée cela pouvait devenir handicapant, je ne sais pas si il y a une préparation spécifique pour prévenir ces problémes. (essayer de défaire un noeud serré avec des ongles cassés)
3) les pieds : suite à un habillage d'urgence, j'ai fait une erreur et la conséquence a été d'avoir les pieds mouillés pendant la journée de vendredi, sans possibilités de les sécher, ni d'avoir des chaussettes séches pour la nuit. la prochaine fois je vais prévoir deux paires de chaussettes pour au moins avoir les pieds chauds pour dormir.
4) la navigation n'est pas facile depuis un kayak de mer, il faut préparer ses trajets et connaitre ses caps à suivre avant le départ. J'ai fait plusieurs kilométres de trop, suite à des erreurs d'interprétation entre la carte et ce que je voyais;
5) un gps est très lisible quand il fait beau, que l'on sait sa position et qu'en fait on en a pas besoin. Mais il devient illisible sous la pluie, le vent et les vagues, de plus comme le mien à une cartographie en anglais, les noms sont différends entre ma carte française et la carte du gps. L'écran n'est jamais assez grand pour être bien lisible;
6) Chauffer sa nourriture est nécessaire, pratique avec un réchaud, mais parfois difficile au feu de bois, j'ai passé une heure à chauffer 1litre d'eau avec un réchaud à bois, (kelly kettle), le bois était mouillé, pas de vent, pas concentré sur le feu car je voulais faire autre chose en même temps. Un feu de bois demande de l'attention et un peu de pratique, sinon cela tourne à la galére et l'on perd du temps.
7) Pour une premières fois, j'ai apprécié de naviguer dans un environnement que je connaissais un peu, cela évite de grosses erreurs et permet d'avoir des solutions de repli. Un soir, aprés avoir cherché un lieu de bivouac et constaté que deux possibilités étaient mauvaises, j'ai pu me rabattre sur un dernier lieu connu, il ne me restait plus que 3/4h de navigation, mais je savais que cela serait bien;
l'humidité et le sable sont deux énnemis importants, il faut bien s'en protéger pour limiter les dégats. L'humidité une fois installée est difficile à faire partir (surtout si il n'y a pas de soleil et qu'il pleut), comment faire avec une tente pliée sous la pluie pour que tout ne devienne pas mouillé : le sac de couchage, les vétements etc...
9) partir seul demande beaucoup d'énergies, il est préférable de le faire en bonne santé et bien préparé, mais c'est une expérience forte qui permet de se découvrir des défauts ou des qualités enfouies jusque là. Le plus dur étant de se lever et de plier dans le noir pour profiter de la marée.
10) Pour une première fois, il est préférable de viser petit, pour pouvoir en faire plus si cela se passe bien et avoir une marge de manoeuvre pour s'adapter aux conditions climatiques.
En espérant que ces quelques lignes donnent envie de vivre cette expérience.
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