Bonjour à tous,
Un petit topo rapide de ma balade estivale dans le sud-ouest au fil de l’Adour du 2 au 6 juillet 2016 pour un parcours de 145 km de Préchac-sur-Adour (32) à Dax (40).
Pour la manip du dépôt du matos et la navette véhicule j’ai dû prévoir de faire tout ça sur deux jours pour tenir compte des correspondances et des moyens de transport disponibles avant le début de la descente le 2 juillet.
J’arrive donc à Préchac le jeudi 30 juin en milieu de journée et dois appeler la gardienne pour m’ouvrir l’agréable petit camping en début d’après-midi. Dans ce petit village les vacanciers ne sont pas encore arrivés je serai le premier et seul occupant durant ces deux jours
camping Centradour.
J’ai toute l’après-midi pour installer tranquillement mon bivouac sous les tilleuls puis vais faire une petite visite dans le village et pousse jusqu’à la mise à l’eau sous le pont à… un kilomètre du village.
Vendredi matin je descends la voiture pour la laisser à l’arrivée à Dax. Par téléphone j’avais trouvé un camping assez proche en rive gauche à la sortie de la ville après le pont SNCF mais les gérants n’ont pas voulu me garder la voiture en garage mort durant une semaine invoquant la sécurité en cas d’évacuation soudaine des occupants (bof…) J’en ai trouvé un autre,
camping le Bascat, avec un accueil très sympa, confortable et très arrangeant mais à 1.600 km de l’Adour. Bonjour les portages !
Dans l’après-midi, retour à pied vers la gare pour prendre un train qui me ramènera à Tarbes d’où j’emprunterai un bus sur la ligne 940 Tarbes/Aire-sur-Adour avec arrêt à Préchac.
Samedi 2 juillet : Préchac-sur-Adour (32) > 1 km av. St-Mont (32) : 22,200 km(Préchac - Cahuzac-sur-Adour - Riscle - St-Mont)
Pour la mise en train au départ du camping je commence la journée par un portage jusqu’à la mise à l’eau. J’arrive au pont après un peu plus de trente minutes par une route heureusement assez plate. Avec le kayak chargé la manip a été rude obligeant à des arrêts fréquents pour soulager un peu. En fait je porte depuis quelque temps une attèle au poignet gauche suite à un accident de VTT en juin. N’ayant rien décelé sur les radios les toubibs ont pensé à une simple entorse… je saurai plus tard en août que j’avais le poignet en vrac avec le scaphoïde pété en deux.
Au départ le plan d’eau est calme mais je déchante rapidement. La journée s’annonce « galère » avec beaucoup trop d’embâcles : arbres couchés obstruant le passage qui obligent à mettre pied à terre pour un contournement par la berge ou se mettre à l’eau pour franchissement sur les bois :
Le niveau de l’eau est assez bas par endroit : ça touche beaucoup dans les courbes, beaucoup de passage à la cordelle pour tirer le kayak sur les cailloux.
(? juillet est peut-être un peu tard pour l’Adour qui baisse assez vite en été ?)
1,300 km avant Cahuzac (32) un gros bouchon constitué de deux embâcles successifs barre le passage. J’ai bien essayé de passer par-dessus mais l’équilibre est instable sur les bois et bien trop dangereux avec une accélération du courant et l’affouillement qu’il crée sous le barrage. Je me résigne donc à faire un long portage (250 m) par un bras mort repéré à gauche. Mais, pour ajouter davantage à la galère, le chariot coince sous le poids contre les galets durant le portage et je tords les deux tiges du chariot sur lesquelles on enfourche le kayak. J’essaie de redresser les deux tubes dans des fentes de troncs d’arbres mais n’ose pas trop forcer dessus de peur de voir casser net les tubes d’alu et compromettre les chariotages suivants. Pour l’instant ça tient mais le chariot avance ne crabe :
Un petit seuil juste après le pont de Cahuzac franchi embarqué :
J’espère qu’il y a du monde (services municipaux, associations, clubs ou propriétaires riverains) qui s’occupe de l’entretien de ce cours d’eau à la bonne saison mais ils vont avoir du boulot !
4 km après Cahuzac le franchissement du barrage de la Saouque est franchi directement sur le déversoir :
Le barrage du Moulin de Tarsaguet, un peu moins de 4 km avant Riscle (32), est un peu plus sérieux avec un franchissement par le déversoir trop périlleux avec une hauteur trop importante. Un passage est peut-être possible par portage en berge droite (d’après carte), mais non vérifié sur le terrain. Reste une passe à poissons aménagée côté gauche par laquelle je passerai après un bon moment de réflexion pour en apprécier les risques. J’ai fait un essai en arrière du premier parapet pour voir que je n’avais pas pied dans les sas. Le courant est très fort et je suis seul. Pas le moment de me mettre en vrac ou en cravate dans un sas !
A Riscle en début d’après-midi le passage au niveau du pont se passe embarqué mais en touchant pas mal par une veine côté gauche du cours :
Après c’est toujours une succession d’arbres couchés rencontrés régulièrement au cours de la descente :
Arrêt à 17 h pour le premier bivouac à 1 km avant St-Mont (32) sur un chemin « Sentier de l’Adour » en haut de berge droite :
Dimanche 3 juillet : Saint-Mont (32) > 5 km av. Grenade-sur-l’Adour (40) : 33,600 km(St-Mont - Aire-sur-l’Adour - Cazères-sur-l’Adour - av. Grenade)
Un peu de soleil à l’embarquement au départ du bivouac. Comme partout un plan d’eau élargi et calme annonce l’approche d’un prochain barrage…
Le premier arrive moins de 2 km après Saint-Mont. Arrivé sur le barrage les hautes berges embroussaillées empêchent une manip par la berge. Le passage est délicat avec ma patte folle et va me prendre un bon moment sur la gauche de l’ouvrage à travers les gros rochers :
Heureusement qu’entre les différentes difficultés on navigue sur des parties bien sauvages et sympas :
Le barrage d’Artigaux 7 km après Saint-Mont. Un semblant de passe à canoë est pratiqué dans une veine à droite du cours :
Un peu plus bas, 3 km avant Aire-sur-l’Adour (40), le barrage se passe par la droite en tout début d’ouvrage sur une belle rivière de contournement récemment aménagée. Avec des ferrailles à son entrée et trop accidentée (cailloux) ne pas prendre la passe suivante juste avant le déversoir !
A Aire-sur-l’Adour on passe le barrage juste après le pont par une passe à canoë à droite :
La passe est propre et facile à faire. Attention selon le niveau d’eau, le nez de la marche en bas de la passe est cassé et l’eau se déverse en travers en sortie. De plus, une veine d’eau tout contre la berge se déverse directement en bas de la passe ce qui crée en plus une vague de biais en portefeuille qui ajoute à une petite instabilité mais ce n’est pas bien méchant :
1 km après le pont de l’Autoroute A65 le petit barrage de la Pachère au niveau d’une gravière coupe la descente mais se passe facilement à gauche par une veine entre les rochers :
La descente se prolonge sur une rivière parfois largement ouverte dans un milieu plutôt sauvage et éloigné de toute occupation humaine la plupart du temps.
Quelques centaines de mètres plus bas au niveau du hameau des Arrats arrive un prochain barrage bien équipé pour une fois d’une belle passe à canoë fléchée à côté d’une énorme passe à poissons. La glissière est bien faite avec une sortie bien propre mais avec un faible niveau d’eau aujourd’hui :
La navigation se poursuit tranquillement avec de temps en temps quelques petites accélérations dans des courbes :
En cette presque fin d’après-midi je descends doucement pour repérer un éventuel emplacement pour installer mon hamac pour le bivouac du soir. Mais les berges sont le plus souvent assez hautes ou très embroussaillées dans les parties basses et les arbres trop peu nombreux et mal situés pour les utiliser. La décrue de fin de printemps a laissé quantité d’arbres déracinés, branchages ou autres déchets végétaux. Je me résous encore une fois à m’installer au sol sur une berge quand même accueillante entre Cazères et Grenade. Le plan d’eau est tranquille avec un fond de sable et parfait pour la baignade du soir :
Lundi 4 juillet : bivouac 5 km av. Grenade-sur-l’Adour (40) > bivouac 9,100 km ap. St-Sever : 28,850 km(Grenade-sur-l’Adour - barrage St-Maurice-sur-Adour - nature…- Saint-Sever)
Après le démontage du campement avec un beau soleil matinal je démarre la descente vers 8 h. Ça glisse bien sur une rivière élargie et calme qui m’emmène doucement jusqu’à Grenade en à peine une heure.
Les dernières maisons riveraines sont vite dépassées et j’atteins moins de 3 km après le large barrage de l’usine électrique de Saint-Maurice-sur-l’Adour (40) :
Le milieu de l’ouvrage est constitué d’un long déversoir bien glissant qui atterrit sur un gros enrochement à sa base :
A gauche une grande passe à canoë maçonnée mais sèche se déverse sur une sortie trop haute et également enrochée :
Sur la droite de l’édifice au niveau de l’usine la hauteur des aménagements bétonnés et la vitesse du courant interdisent le passage :
En me promenant sur le haut du déversoir il ne me reste qu’à choisir le passage le plus favorable sur la pente et sa sortie dans les rochers :
En fin de matinée j’arrive sur des formations rocheuses sur près de 2 km qui procurent par endroits quelques bonnes accélérations. Le spot est pratiqué à la belle saison par les clubs locaux sur les rapides du circuit de Montgaillard à Saint-Sever.
Vers le milieu de ce tronçon un passage trop accidenté avec le niveau d’eau actuel est infranchissable avec un kayak chargé pour la randonnée. La seule possibilité étant de contourner par la droite par un long cheminement dans l’enrochement très abrasif pour la coque :
Un peu plus bas encore où il faut bien viser pour se positionner sur les bonnes trajectoires et arriver à la sortie de cet endroit surement très ludique avec d’autres conditions :
Après la pause de midi bien méritée l’arrivée à Saint-Sever est marquée par le passage au niveau du pont d’un seuil largement enroché encore une fois.
Côté gauche du barrage un passage au milieu des blocs serait plus praticable avec un niveau d’eau plus important. Là, pas question de s’y aventurer à la cordelle ou à pied ; le jus pousse trop fort dans la caillasse :
Une passe à canoë non signalée est aménagée complètement à droite du fleuve. Toujours à cause du faible niveau du moment le kayak chargé colle à l’entrée et sur la pente de la passe :
Moins de 3 km après arrive le seuil d’Augreilh, commune de St-Sever, Je pensais que le franchissement serait une simple formalité ni plus ni moins comme à l’habitude pour me mettre ensuite à la recherche du prochain bivouac après une dure journée.
Le barrage est infranchissable avec une passe à canoë trop haute en sortie. Un portage par la rive gauche sera la solution sur près de 200 m le long d’un champ. Moi qui voulait faire le moins de chariotage possible pour soulager mon chariot malade… :
Je m’arrête à gauche contre l’entrée de la passe à poissons et commence le va-et-vient du déchargement du matos en haut de berge. Je laisse le kayak en position sur son chariot et pars pour aller vérifier un passage possible dans le champ mais surtout la présence d’une mise à l’eau au bout :
En bas une petite pente sinueuse débouche à travers la végétation sur la rivière. A ce moment, très proche, j’entends comme un coup de fusil mais n’y prête pas plus attention que çà. Je remonte récupérer le kayak que je charge de tout le matos pour commencer le portage. Avec ses tiges d’alu tordues le chariot avance en crabe mais le portage est anormalement trop dur ; j’avance péniblement. Obligé de m’arrêter tout les trois mètres tellement c’est pénible je me décide à faire le tour du montage pour voir le problème. Et là, stupeur ! : le truc qui n’arrive jamais ou alors oui une fois dans sa vie sur l’autoroute quand on part en vacances ; un pneu éclaté !!! Une « première » peut-être en randonnée kayak. Fallait le faire. C’est sûr qu’on ne vérifie pas tous les jours la pression des pneus d’un chariot de kayak mais bon… Le soleil a chauffé fort aujourd’hui et l’engin exposé toute la journée à l’arrière du kayak n’a pas dû aimer :
Là c’est la totale je me dis que suis mal barré pour les éventuels portages à venir et particulièrement celui de l’arrivée à Dax avec une « promenade » de 1,600 km pour rejoindre le camping !
Après plusieurs navettes pour redescendre sacs, bidons et autres à la mise à l’eau je n’en peut plus et me pose un bon quart d’heure à l’ombre pour récupérer un peu avant de repartir. La manip m’aura pris quand même plus d’une heure sous un beau soleil :
Je trouve enfin 6 km plus bas un bon endroit pour me poser et installer le bivouac sous des érables en hauteur sur une large berge. Baignade, apéro, orageux, petite pluie en soirée. Trop bien sous la bâche !
Mardi 5 juillet : bivouac 9,100 km ap. St-Sever > bivouac 2 km av. Pontonx-sur-l’Adour (40): 30,830 km(rien, nature - Mugron (qu’on ne voit pas) - toujours rien, re-nature… bivouac)
Ce matin le ciel est couvert après le temps orageux de la veille.
1 km après arrive un énième seuil-barrage au milieu de nulle part. Il se passe bien après une rapide inspection de routine de la passe aménagée sur la gauche de l’ouvrage. Une passe non signalée mais bien faite, large et propre :
Ensuite c’est la pleine nature, rien, sauvage juste ce qu’il faut sur des kilomètres :
Le passage sous le pont de Mugron (qu’on ne voit pas, en retrait quelques centaines de mètres à gauche) :
Un peu plus bas encore dans une boucle très élargie du fleuve je vais à la rencontre de pêcheurs de silures en poste depuis la nuit. C’est l’occasion d’une petite pause en milieu de matinée et de papoter dix minutes. La pêche a été bonne cette nuit avec trois belles prises dont la dernière, un magnifique silure de 2,20 m pas décidé à retourner dans les fonds après la relâche :
Vers midi j’arrive sur le barrage de la rivière de dérivation de la microcentrale hydroélectrique d’Onard (40). On laisse donc à gauche le bras qui mène à l’usine pour aller en face passer le barrage. Je ne manque pas d’aller vérifier l’état de la passe à canoë bâtie à droite. Ça pousse fort mais le passage est sympa même si j’embarque pas mal de flotte. A la sortie je m’arrête encore pour parler un peu avec un ado en train de pêcher au pied du barrage. Il y a vraiment de beaux coins sur cette rivière où il faut prendre son temps :
La rivière s’écoule doucement toujours au milieu de nulle part :
Ici, la confluence avec la Midouze qui arrive du nord sur la droite de l’Adour. A cet endroit j’ai parcouru 107 km depuis le départ à Préchac :
Large avec un bon débit la rivière s’écoule doucement au milieu d’une épaisse végétation en berges ou bordée de forêts. A force de repousser toujours plus loin pour trouver un emplacement pour le campement du soir je tombe enfin sur une cale de mise à l’eau en berge droite 2 km avant Pontonx-sur-l’Adour (40). Arbres ou pas arbres il y aura certainement de quoi monter un hamac ou faire une installation au sol quelque-part plus haut. C’est un endroit fréquenté par les promeneurs du coin avec pas mal de passage :
Mercredi 6 juillet : bivouac 2 km av. Pontonx-sur-l’Adour > Dax (40): 28,860 km(Pontox-sur-l’Adour - … rien, pleine nature… - Dax)
Avec un peu de soleil au lever la journée semble s’annoncer agréable sur l’eau pour ce qui devrait être ma dernière étape.
Mais je suis à court d’eau et dois faire absolument un peu de réserve pour finir cette descente. Je m’arrêterai 2 km plus bas à Pontonx qui sera ma dernière chance pour faire le plein car d’après ce que je peux voir sur ma carte c’est le vide sidéral jusqu’à Dax. De plus il faudrait que je trouve, si possible, un magasin de bricolage en ville pour acheter une nouvelle roue pour mon chariot en prévision du portage final pour rejoindre le camping.
A l’arrivée à Pontonx je laisse le kayak en berge droite juste sous le pont et monte vers l’entrée de la ville (image Google Earth) :
Dès la première maison j’aperçois dans le jardin la propriétaire en train de cueillir des fleurs. Il s’agit en fait d’un
atelier artisan où sont cultivées des fleurs pour être séchées et montées en diverses compositions. J’entre et la rejoins pour lui demander la possibilité de faire le plein d’eau qu’elle accepte bien volontiers. On discute un petit moment et lui expose mon problème avec ma roue et lui demande s’il n’y aurait pas un magasin de bricolage dans la ville pour en acheter une. Elle m’indique qu’il y a bien un magasin et me propose même de m’y conduire ayant elle-même une course à y faire. C’est pas cool ça ?!
Coup de bol, il y avait dans le magasin le modèle de roue recherché. Trop content !
Un grand merci à ma bienfaitrice, elle me sauve la vie !
Je repars satisfait et reprends ma descente où je me laisse emporter en prenant tout mon temps sur un cours d’eau maintenant sans obstacle. Maintenant la rivière commence à s’élargir un peu et sinue en pleine nature au milieu des arbres. Rien, personne jusqu’à Dax :
La traversée de la cité thermale se fait sans souci. Ma sortie est à l’autre bout de la ville et je me laisse glisser entre les ponts d’où je peux apercevoir sur les berges ou les allées les curistes, pour quelques jours en station, en promenade entre deux séances de cure.
Quelques centaines de mètres après le dernier pont (ferroviaire) je peux sortir en berge gauche face à la petite route qui me mènera au camping. Pas d’aménagement particulier, il suffit de passer le kayak en haut du talus et suivre le chemin en bas du pré pour rejoindre la route :
Enfin prêt pour le portage final après l’ultime chargement du matos sur le kayak et un joli chariot refait à neuf.
La journée a été un peu longue et j’attends avec impatience après ce dernier long portage une bonne douche réparatrice et une bière ou deux tranquillement installé sous les arbres :
A bientôt pour d'autres balades...
Un petit topo rapide de ma balade estivale dans le sud-ouest au fil de l’Adour du 2 au 6 juillet 2016 pour un parcours de 145 km de Préchac-sur-Adour (32) à Dax (40).
Pour la manip du dépôt du matos et la navette véhicule j’ai dû prévoir de faire tout ça sur deux jours pour tenir compte des correspondances et des moyens de transport disponibles avant le début de la descente le 2 juillet.
J’arrive donc à Préchac le jeudi 30 juin en milieu de journée et dois appeler la gardienne pour m’ouvrir l’agréable petit camping en début d’après-midi. Dans ce petit village les vacanciers ne sont pas encore arrivés je serai le premier et seul occupant durant ces deux jours camping Centradour.
J’ai toute l’après-midi pour installer tranquillement mon bivouac sous les tilleuls puis vais faire une petite visite dans le village et pousse jusqu’à la mise à l’eau sous le pont à… un kilomètre du village.
Vendredi matin je descends la voiture pour la laisser à l’arrivée à Dax. Par téléphone j’avais trouvé un camping assez proche en rive gauche à la sortie de la ville après le pont SNCF mais les gérants n’ont pas voulu me garder la voiture en garage mort durant une semaine invoquant la sécurité en cas d’évacuation soudaine des occupants (bof…) J’en ai trouvé un autre, camping le Bascat, avec un accueil très sympa, confortable et très arrangeant mais à 1.600 km de l’Adour. Bonjour les portages !
Dans l’après-midi, retour à pied vers la gare pour prendre un train qui me ramènera à Tarbes d’où j’emprunterai un bus sur la ligne 940 Tarbes/Aire-sur-Adour avec arrêt à Préchac.
Samedi 2 juillet : Préchac-sur-Adour (32) > 1 km av. St-Mont (32) : 22,200 km
(Préchac - Cahuzac-sur-Adour - Riscle - St-Mont)
Pour la mise en train au départ du camping je commence la journée par un portage jusqu’à la mise à l’eau. J’arrive au pont après un peu plus de trente minutes par une route heureusement assez plate. Avec le kayak chargé la manip a été rude obligeant à des arrêts fréquents pour soulager un peu. En fait je porte depuis quelque temps une attèle au poignet gauche suite à un accident de VTT en juin. N’ayant rien décelé sur les radios les toubibs ont pensé à une simple entorse… je saurai plus tard en août que j’avais le poignet en vrac avec le scaphoïde pété en deux.
Au départ le plan d’eau est calme mais je déchante rapidement. La journée s’annonce « galère » avec beaucoup trop d’embâcles : arbres couchés obstruant le passage qui obligent à mettre pied à terre pour un contournement par la berge ou se mettre à l’eau pour franchissement sur les bois :
Le niveau de l’eau est assez bas par endroit : ça touche beaucoup dans les courbes, beaucoup de passage à la cordelle pour tirer le kayak sur les cailloux.
(? juillet est peut-être un peu tard pour l’Adour qui baisse assez vite en été ?)
1,300 km avant Cahuzac (32) un gros bouchon constitué de deux embâcles successifs barre le passage. J’ai bien essayé de passer par-dessus mais l’équilibre est instable sur les bois et bien trop dangereux avec une accélération du courant et l’affouillement qu’il crée sous le barrage. Je me résigne donc à faire un long portage (250 m) par un bras mort repéré à gauche. Mais, pour ajouter davantage à la galère, le chariot coince sous le poids contre les galets durant le portage et je tords les deux tiges du chariot sur lesquelles on enfourche le kayak. J’essaie de redresser les deux tubes dans des fentes de troncs d’arbres mais n’ose pas trop forcer dessus de peur de voir casser net les tubes d’alu et compromettre les chariotages suivants. Pour l’instant ça tient mais le chariot avance ne crabe :
Un petit seuil juste après le pont de Cahuzac franchi embarqué :
J’espère qu’il y a du monde (services municipaux, associations, clubs ou propriétaires riverains) qui s’occupe de l’entretien de ce cours d’eau à la bonne saison mais ils vont avoir du boulot !
4 km après Cahuzac le franchissement du barrage de la Saouque est franchi directement sur le déversoir :
Le barrage du Moulin de Tarsaguet, un peu moins de 4 km avant Riscle (32), est un peu plus sérieux avec un franchissement par le déversoir trop périlleux avec une hauteur trop importante. Un passage est peut-être possible par portage en berge droite (d’après carte), mais non vérifié sur le terrain. Reste une passe à poissons aménagée côté gauche par laquelle je passerai après un bon moment de réflexion pour en apprécier les risques. J’ai fait un essai en arrière du premier parapet pour voir que je n’avais pas pied dans les sas. Le courant est très fort et je suis seul. Pas le moment de me mettre en vrac ou en cravate dans un sas !
A Riscle en début d’après-midi le passage au niveau du pont se passe embarqué mais en touchant pas mal par une veine côté gauche du cours :
Après c’est toujours une succession d’arbres couchés rencontrés régulièrement au cours de la descente :
Arrêt à 17 h pour le premier bivouac à 1 km avant St-Mont (32) sur un chemin « Sentier de l’Adour » en haut de berge droite :
Dimanche 3 juillet : Saint-Mont (32) > 5 km av. Grenade-sur-l’Adour (40) : 33,600 km
(St-Mont - Aire-sur-l’Adour - Cazères-sur-l’Adour - av. Grenade)
Un peu de soleil à l’embarquement au départ du bivouac. Comme partout un plan d’eau élargi et calme annonce l’approche d’un prochain barrage…
Le premier arrive moins de 2 km après Saint-Mont. Arrivé sur le barrage les hautes berges embroussaillées empêchent une manip par la berge. Le passage est délicat avec ma patte folle et va me prendre un bon moment sur la gauche de l’ouvrage à travers les gros rochers :
Heureusement qu’entre les différentes difficultés on navigue sur des parties bien sauvages et sympas :
Le barrage d’Artigaux 7 km après Saint-Mont. Un semblant de passe à canoë est pratiqué dans une veine à droite du cours :
Un peu plus bas, 3 km avant Aire-sur-l’Adour (40), le barrage se passe par la droite en tout début d’ouvrage sur une belle rivière de contournement récemment aménagée. Avec des ferrailles à son entrée et trop accidentée (cailloux) ne pas prendre la passe suivante juste avant le déversoir !
A Aire-sur-l’Adour on passe le barrage juste après le pont par une passe à canoë à droite :
La passe est propre et facile à faire. Attention selon le niveau d’eau, le nez de la marche en bas de la passe est cassé et l’eau se déverse en travers en sortie. De plus, une veine d’eau tout contre la berge se déverse directement en bas de la passe ce qui crée en plus une vague de biais en portefeuille qui ajoute à une petite instabilité mais ce n’est pas bien méchant :
1 km après le pont de l’Autoroute A65 le petit barrage de la Pachère au niveau d’une gravière coupe la descente mais se passe facilement à gauche par une veine entre les rochers :
La descente se prolonge sur une rivière parfois largement ouverte dans un milieu plutôt sauvage et éloigné de toute occupation humaine la plupart du temps.
Quelques centaines de mètres plus bas au niveau du hameau des Arrats arrive un prochain barrage bien équipé pour une fois d’une belle passe à canoë fléchée à côté d’une énorme passe à poissons. La glissière est bien faite avec une sortie bien propre mais avec un faible niveau d’eau aujourd’hui :
La navigation se poursuit tranquillement avec de temps en temps quelques petites accélérations dans des courbes :
En cette presque fin d’après-midi je descends doucement pour repérer un éventuel emplacement pour installer mon hamac pour le bivouac du soir. Mais les berges sont le plus souvent assez hautes ou très embroussaillées dans les parties basses et les arbres trop peu nombreux et mal situés pour les utiliser. La décrue de fin de printemps a laissé quantité d’arbres déracinés, branchages ou autres déchets végétaux. Je me résous encore une fois à m’installer au sol sur une berge quand même accueillante entre Cazères et Grenade. Le plan d’eau est tranquille avec un fond de sable et parfait pour la baignade du soir :
Lundi 4 juillet : bivouac 5 km av. Grenade-sur-l’Adour (40) > bivouac 9,100 km ap. St-Sever : 28,850 km
(Grenade-sur-l’Adour - barrage St-Maurice-sur-Adour - nature…- Saint-Sever)
Après le démontage du campement avec un beau soleil matinal je démarre la descente vers 8 h. Ça glisse bien sur une rivière élargie et calme qui m’emmène doucement jusqu’à Grenade en à peine une heure.
Les dernières maisons riveraines sont vite dépassées et j’atteins moins de 3 km après le large barrage de l’usine électrique de Saint-Maurice-sur-l’Adour (40) :
Le milieu de l’ouvrage est constitué d’un long déversoir bien glissant qui atterrit sur un gros enrochement à sa base :
A gauche une grande passe à canoë maçonnée mais sèche se déverse sur une sortie trop haute et également enrochée :
Sur la droite de l’édifice au niveau de l’usine la hauteur des aménagements bétonnés et la vitesse du courant interdisent le passage :
En me promenant sur le haut du déversoir il ne me reste qu’à choisir le passage le plus favorable sur la pente et sa sortie dans les rochers :
En fin de matinée j’arrive sur des formations rocheuses sur près de 2 km qui procurent par endroits quelques bonnes accélérations. Le spot est pratiqué à la belle saison par les clubs locaux sur les rapides du circuit de Montgaillard à Saint-Sever.
Vers le milieu de ce tronçon un passage trop accidenté avec le niveau d’eau actuel est infranchissable avec un kayak chargé pour la randonnée. La seule possibilité étant de contourner par la droite par un long cheminement dans l’enrochement très abrasif pour la coque :
Un peu plus bas encore où il faut bien viser pour se positionner sur les bonnes trajectoires et arriver à la sortie de cet endroit surement très ludique avec d’autres conditions :
Après la pause de midi bien méritée l’arrivée à Saint-Sever est marquée par le passage au niveau du pont d’un seuil largement enroché encore une fois.
Côté gauche du barrage un passage au milieu des blocs serait plus praticable avec un niveau d’eau plus important. Là, pas question de s’y aventurer à la cordelle ou à pied ; le jus pousse trop fort dans la caillasse :
Une passe à canoë non signalée est aménagée complètement à droite du fleuve. Toujours à cause du faible niveau du moment le kayak chargé colle à l’entrée et sur la pente de la passe :
Moins de 3 km après arrive le seuil d’Augreilh, commune de St-Sever, Je pensais que le franchissement serait une simple formalité ni plus ni moins comme à l’habitude pour me mettre ensuite à la recherche du prochain bivouac après une dure journée.
Le barrage est infranchissable avec une passe à canoë trop haute en sortie. Un portage par la rive gauche sera la solution sur près de 200 m le long d’un champ. Moi qui voulait faire le moins de chariotage possible pour soulager mon chariot malade… :
Je m’arrête à gauche contre l’entrée de la passe à poissons et commence le va-et-vient du déchargement du matos en haut de berge. Je laisse le kayak en position sur son chariot et pars pour aller vérifier un passage possible dans le champ mais surtout la présence d’une mise à l’eau au bout :
En bas une petite pente sinueuse débouche à travers la végétation sur la rivière. A ce moment, très proche, j’entends comme un coup de fusil mais n’y prête pas plus attention que çà. Je remonte récupérer le kayak que je charge de tout le matos pour commencer le portage. Avec ses tiges d’alu tordues le chariot avance en crabe mais le portage est anormalement trop dur ; j’avance péniblement. Obligé de m’arrêter tout les trois mètres tellement c’est pénible je me décide à faire le tour du montage pour voir le problème. Et là, stupeur ! : le truc qui n’arrive jamais ou alors oui une fois dans sa vie sur l’autoroute quand on part en vacances ; un pneu éclaté !!! Une « première » peut-être en randonnée kayak. Fallait le faire. C’est sûr qu’on ne vérifie pas tous les jours la pression des pneus d’un chariot de kayak mais bon… Le soleil a chauffé fort aujourd’hui et l’engin exposé toute la journée à l’arrière du kayak n’a pas dû aimer :
Là c’est la totale je me dis que suis mal barré pour les éventuels portages à venir et particulièrement celui de l’arrivée à Dax avec une « promenade » de 1,600 km pour rejoindre le camping !
Après plusieurs navettes pour redescendre sacs, bidons et autres à la mise à l’eau je n’en peut plus et me pose un bon quart d’heure à l’ombre pour récupérer un peu avant de repartir. La manip m’aura pris quand même plus d’une heure sous un beau soleil :
Je trouve enfin 6 km plus bas un bon endroit pour me poser et installer le bivouac sous des érables en hauteur sur une large berge. Baignade, apéro, orageux, petite pluie en soirée. Trop bien sous la bâche !
Mardi 5 juillet : bivouac 9,100 km ap. St-Sever > bivouac 2 km av. Pontonx-sur-l’Adour (40): 30,830 km
(rien, nature - Mugron (qu’on ne voit pas) - toujours rien, re-nature… bivouac)
Ce matin le ciel est couvert après le temps orageux de la veille.
1 km après arrive un énième seuil-barrage au milieu de nulle part. Il se passe bien après une rapide inspection de routine de la passe aménagée sur la gauche de l’ouvrage. Une passe non signalée mais bien faite, large et propre :
Ensuite c’est la pleine nature, rien, sauvage juste ce qu’il faut sur des kilomètres :
Le passage sous le pont de Mugron (qu’on ne voit pas, en retrait quelques centaines de mètres à gauche) :
Un peu plus bas encore dans une boucle très élargie du fleuve je vais à la rencontre de pêcheurs de silures en poste depuis la nuit. C’est l’occasion d’une petite pause en milieu de matinée et de papoter dix minutes. La pêche a été bonne cette nuit avec trois belles prises dont la dernière, un magnifique silure de 2,20 m pas décidé à retourner dans les fonds après la relâche :
Vers midi j’arrive sur le barrage de la rivière de dérivation de la microcentrale hydroélectrique d’Onard (40). On laisse donc à gauche le bras qui mène à l’usine pour aller en face passer le barrage. Je ne manque pas d’aller vérifier l’état de la passe à canoë bâtie à droite. Ça pousse fort mais le passage est sympa même si j’embarque pas mal de flotte. A la sortie je m’arrête encore pour parler un peu avec un ado en train de pêcher au pied du barrage. Il y a vraiment de beaux coins sur cette rivière où il faut prendre son temps :
La rivière s’écoule doucement toujours au milieu de nulle part :
Ici, la confluence avec la Midouze qui arrive du nord sur la droite de l’Adour. A cet endroit j’ai parcouru 107 km depuis le départ à Préchac :
Large avec un bon débit la rivière s’écoule doucement au milieu d’une épaisse végétation en berges ou bordée de forêts. A force de repousser toujours plus loin pour trouver un emplacement pour le campement du soir je tombe enfin sur une cale de mise à l’eau en berge droite 2 km avant Pontonx-sur-l’Adour (40). Arbres ou pas arbres il y aura certainement de quoi monter un hamac ou faire une installation au sol quelque-part plus haut. C’est un endroit fréquenté par les promeneurs du coin avec pas mal de passage :
Mercredi 6 juillet : bivouac 2 km av. Pontonx-sur-l’Adour > Dax (40): 28,860 km
(Pontox-sur-l’Adour - … rien, pleine nature… - Dax)
Avec un peu de soleil au lever la journée semble s’annoncer agréable sur l’eau pour ce qui devrait être ma dernière étape.
Mais je suis à court d’eau et dois faire absolument un peu de réserve pour finir cette descente. Je m’arrêterai 2 km plus bas à Pontonx qui sera ma dernière chance pour faire le plein car d’après ce que je peux voir sur ma carte c’est le vide sidéral jusqu’à Dax. De plus il faudrait que je trouve, si possible, un magasin de bricolage en ville pour acheter une nouvelle roue pour mon chariot en prévision du portage final pour rejoindre le camping.
A l’arrivée à Pontonx je laisse le kayak en berge droite juste sous le pont et monte vers l’entrée de la ville (image Google Earth) :
Dès la première maison j’aperçois dans le jardin la propriétaire en train de cueillir des fleurs. Il s’agit en fait d’un atelier artisan où sont cultivées des fleurs pour être séchées et montées en diverses compositions. J’entre et la rejoins pour lui demander la possibilité de faire le plein d’eau qu’elle accepte bien volontiers. On discute un petit moment et lui expose mon problème avec ma roue et lui demande s’il n’y aurait pas un magasin de bricolage dans la ville pour en acheter une. Elle m’indique qu’il y a bien un magasin et me propose même de m’y conduire ayant elle-même une course à y faire. C’est pas cool ça ?!
Coup de bol, il y avait dans le magasin le modèle de roue recherché. Trop content !
Un grand merci à ma bienfaitrice, elle me sauve la vie !
Je repars satisfait et reprends ma descente où je me laisse emporter en prenant tout mon temps sur un cours d’eau maintenant sans obstacle. Maintenant la rivière commence à s’élargir un peu et sinue en pleine nature au milieu des arbres. Rien, personne jusqu’à Dax :
La traversée de la cité thermale se fait sans souci. Ma sortie est à l’autre bout de la ville et je me laisse glisser entre les ponts d’où je peux apercevoir sur les berges ou les allées les curistes, pour quelques jours en station, en promenade entre deux séances de cure.
Quelques centaines de mètres après le dernier pont (ferroviaire) je peux sortir en berge gauche face à la petite route qui me mènera au camping. Pas d’aménagement particulier, il suffit de passer le kayak en haut du talus et suivre le chemin en bas du pré pour rejoindre la route :
Enfin prêt pour le portage final après l’ultime chargement du matos sur le kayak et un joli chariot refait à neuf.
La journée a été un peu longue et j’attends avec impatience après ce dernier long portage une bonne douche réparatrice et une bière ou deux tranquillement installé sous les arbres :
A bientôt pour d'autres balades...
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