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Edge 1040 Solar de Garmin

par Anthony 04 oct. 622 lecteurs Soyez le premier à commenter Lecture 17 min.

Résumé :

Dans le domaine des GPS destinés aux activités outdoor, Garmin est un acteur connu et reconnu pour son savoir-faire. Sur le papier, le Edge 1040 Solar ne déroge pas à la règle : un concentré de technologie dans un petit appareil costaud. S’il dispose de pléthore de fonctionnalités à destination des cyclistes sportifs, je me suis demandé s’il était pertinent pour nos voyages en bivouac où l’autonomie et la fiabilité prévalent. Test terrain, et comparaison avec le smartphone qui m’accompagne sur chaque trip.

En bref

Poids total (constaté) : 133 g

Prix approximatif : 750 €

Toutes les caractéristiques
Depuis des années maintenant, en voyage, j’utilise quasi-systématiquement mon téléphone comme seul support de navigation. J’avais d’ailleurs écrit un dossier complet sur le sujet, le smartphone étant devenu un véritable GPS de poche. Mais suite à une navigation plus exigeante sur certaines sections de la Grande Traversée du Massif Central, j’ai cherché à améliorer mon expérience de navigation au guidon. À commencer par tester des supports de smartphone. Le résultat était satisfaisant, mais qu’en est-il d’un vrai GPS dédié ?

Plusieurs éléments me retenaient de franchir le pas, notamment celui d’éviter de multiplier les appareils électroniques. Et la gestion de batterie qui va de pair. Or, ce Garmin Edge 1040 Solar, comme son nom le laisse supposer, profite d’une charge solaire qui prolonge une autonomie déjà annoncée monstrueuse. Il ne restait plus qu’à essayer sur le terrain. En guise de préambule, je précise qu’il s’agit donc d’un test purement orienté dans le cadre d’un voyage vélo à la cool. Ni perf’, ni besoin de rouler la nuit, ni besoin de connaître sa vitesse d’ascension moyenne. Un vrai voyage contemplatif en somme, le GPS en guise d’instrument de navigation fiable et durable. C’est parti ?
Comparatif en live.
Comparatif en live.

Fin Mosaic

AVANT DE PARTIR
Avant de prendre la route (ou le chemin), un petit paramétrage préalable du GPS s’impose. Le Garmin fourmille de fonctionnalités. Bien plus qu’un smartphone. Et bien plus que nécessaire pour les besoins d’un simple voyage à vélo comme j’entends, par exemple. D’ailleurs, au fur et à mesure de mon utilisation, j’ai continuellement découvert de nouvelles fonctionnalités. Mention spéciale pour la métrique “saut” qui m’a permis de connaître combien de temps passais-je en lévitation lors de sorties à VTT. Spoiler alert : je ne suis pas Danny MacAskill, mes roues touchent souvent le sol.
Si de nombreuses fonctionnalités ne sont d’aucune utilité en voyage (dont cette métrique “saut” très probablement !), le Garmin regorge de possibilités et il serait vain d’en dresser la liste ici. Un potentiel décuplé par la connexion de divers capteurs (cardio, cadence, puissance…) ou de son smartphone, ce qui permet de lire ses textos et contrôler sa musique depuis l’appareil. Parmi les fonctionnalités activées de base, l’appareil vous avertit par un bip (très) sonore à l’approche d’un virage dangereux. Autant dire qu’ici, dans les Hautes-Alpes, à la descente, tout virage est considéré comme dangereux par Garmin… Voilà pourquoi j’ai regretté dès ma première sortie de ne pas avoir configuré mon GPS avant de partir : ma première descente a été un concert de biiiips !

En ce qui concerne une utilisation en mode voyage, on prendra soin de :
  • Configurer son propre “profil”. Par défaut, l’appareil est pré-configuré avec 3 profils : VTT, route et gravel. J’ai ainsi ajouté un profil “TRIP” qui me permet d’économiser la batterie en voyage (on en reparle dans la section dédiée plus loin).
  • Synchroniser le Garmin avec d’autres plateformes. Pour ma part, j’ai beaucoup utilisé Komoot, soit avant de rouler, pour préparer un itinéraire depuis un autre dispositif (ordinateur le plus souvent, mais c’est aussi possible depuis un smartphone), soit après une sortie pour récupérer ma trace. Et ça marche super bien.
  • Installer d’autres cartographies que celle de base (on en reparle également dans la section dédiée plus loin).
  • Désactiver l’auto-pause, pour éviter qu’elle ne se déclenche dans une montée où vous en bavez. Mon égo s’en souvient encore. Ou régler l’auto-pause au minimum pour éviter toute blessure narcissique (1,61 km/h, soit l’équivalent d’1 mph).
Toutefois, la configuration du Garmin est quelque peu ternie par une interface pas toujours intuitive, dont les menus relèvent parfois de l’usine à gaz. Je me classe volontiers parmi les geeks et il y a parfois des paramètres que je peine à trouver. Expérience vécue à plusieurs reprises : j’ai trouvé une fonctionnalité, je me souviens très bien qu’elle existe… mais je n’arrive pas à la retrouver ! Certes, l’écran relativement petit et peu défini (3,5″ de diagonale, 282 x 470 pixels) ne facilite pas la tâche. À quand une application (sur smartphone ou ordinateur) pour configurer son Garmin ?

En comparaison, la configuration d’un smartphone est simplifiée par un grand écran à haute définition (entre 5″ et 7″, et une définition souvent supérieure à 1080x1920), ce qui permet d’afficher bien plus d’informations. Quoi qu’il en soit, en utilisant des applications complètes comme Locus ou AlpineQuest, il faudra également mettre les mains dans le cambouis et passer du temps pour configurer toutes les options comme on le souhaite.

Fin Mosaic

AU GUIDON
Garmin fournit 3 types de supports qui permettent de déporter plus ou moins l’appareil du guidon. Tous sont d’excellente facture, et très faciles à installer et bien pensés pour que chacun puisse choisir l’emplacement optimal. Tant mieux car parfois, en voyage équipé de sacoches de bikepacking, on commence à manquer de place disponible au guidon… D’ailleurs, il sera plus facile d’y glisser ce GPS de taille modérée que les derniers smartphones de 7 pouces de diagonale !

Au guidon, le Garmin est très agréable à utiliser : changer d’affichage, zoomer la carte, valider un message, etc. Dans ce domaine, sa taille modeste et son interface deviennent des avantages considérables : en train de rouler, il est facile d’interagir avec l’appareil sans avoir l’impression de viser. Les bouton s sont de taille adaptée et l’écran tactile fonctionne à merveille : tout est réuni pour ne pas galérer depuis le poste de pilotage, même quand le chemin est mal pavé. À l’inverse, un smartphone est bien plus compliqué à manipuler au guidon, l’interface étant souvent trop détaillée.

Quant à la lisibilité de l’écran du Garmin, elle est dans l’ensemble très bonne. Notamment au soleil où elle est la meilleure ! Oui, vous avez bien lu, on est ici dans l’extrême opposé du smartphone qui, lui, est à la peine en plein jour. Sous un soleil de plomb, le contraste du Garmin est à son maximum : tant mieux pour un appareil dont la batterie se recharge grâce au rayonnement de l’astre ! En conditions plutôt sombres, le rétro-éclairage assure une très bonne lisibilité également. En revanche, c’est dans des conditions intermédiaires que celle-ci peut se dégrader : par ciel clair, en roulant à l’ombre d’une végétation clairsemée par exemple, le contraste chute et les reflets peuvent prendre le dessus. Bien entendu, ceci est loin d’être rédhibitoire : dans ce type de scénario, le Garmin fait plus ou moins jeu égal avec la lisibilité d’un smartphone.

Enfin, terminons avec un détail important : la luminosité du Garmin n’est pas affectée par les lunettes polarisées. Ceci est notamment dû au fait que l’appareil s’utilise seulement en mode portrait. Les smartphones, eux, choisissent souvent une polarisation à 45° pour ne pas “éteindre” l’écran dans les deux orientations, portrait et paysage : ce faisant, la luminosité est réduite dans les deux cas (et on a tendance à pencher la tête pour y voir plus clair !).
Montage possible avec un long bras.
Montage possible avec un long bras.
Ou avec un bras plus court.
Ou avec un bras plus court.
Ou sur la potence.
Ou sur la potence.
En plein soleil.
En plein soleil.
À travers des lunettes polarisées.
À travers des lunettes polarisées.
Par luminosité moyenne, les écrans demeurent très sujets aux reflets.
Par luminosité moyenne, les écrans demeurent très sujets aux reflets.

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CARTOGRAPHIE
On entre ici dans le cœur du système de navigation. En la matière, les cartes de base incluses sur le Garmin sont assez simples, si on les compare aux cartes IGN qui fourmillent de détails. Mais ces cartes – aussi basiques soient-elles – s'accommodent parfaitement à l’écran du GPS, dont la faible résolution ne se prête pas à l’affichage de nombreux détails. De plus, cette simplification augmente grandement la lisibilité de l’écran lorsqu’on est au guidon.

Ceci étant dit, selon ses projets de voyage, il peut être intéressant d’utiliser d’autres fonds de carte. En bon geek du sujet, je me suis penché quelques heures sur la question. Distinguons deux sources possibles : soit auprès de Garmin directement, soit en chinant sur les internets.
  • Du côté Garmin : le choix est très vaste, de couverture mondiale. Il serait impossible ici d’en faire l’inventaire, mais on trouvera un peu de tout, et à tous les prix ! Par exemple, la carte IGN de la France entière coûte 150€. Ou 80€ si l’on ne prend qu’un quart de pays (NO, NE, SO ou SE). Mais pour la majorité des pays européens, la cartographie est basée sur les données OSM (OpenStreetMaps), et les prix oscillent entre 20 et 50€, selon la couverture souhaitée.
  • Du côté des internets : le choix est encore plus vaste ! La majorité sont, à ma connaissance, basées sur les données OSM : c’est pourquoi leur wiki en recense une multitude. Petite dédicace à la carte créée par UtagawaVTT, que j’ai adorée. Point commun entre toutes ces cartes : elles sont gratuites ! Celles-ci sont également plus faciles à installer (en général, brancher le GPS à son ordinateur et copier un fichier), tandis que les cartes Garmin demandent l’installation d’un logiciel tiers (Garmin Express). Ceci s’explique par le fait que ces dernières sont protégées contre la copie…[/b]
Et le smartphone ? Clairement, son écran s’accommode mieux de tout type de cartographie :
  • Par sa résolution, il peut afficher une carte complexe sans problème.
  • Par sa taille, il est plus facile de parcourir visuellement la carte. D’ailleurs, même si le tactile du Garmin fonctionne très bien, le glissement de la carte est bien plus fluide sur un smartphone.
Concernant la cartographie sur téléphone, c’est un sujet qui mérite un article complet. Ça tombe bien, il est déjà écrit. Si l’on résume :
  • Certaines cartographies ne sont consultables qu’en ligne (type Google Maps).
  • D’autres peuvent être téléchargées pour être consultées hors connexion. Gratuit (comme OpenTopoMap) ou payant (comme l’IGN). Le plus souvent, c’est un modèle par abonnement (environ 25€/an pour l’IGN), mais il existe quelques modèles par paiement unique (comme Komoot dont les tarifs sont entre 4 et 30€, selon la couverture souhaitée).
Aussi, avec le téléphone, on pourra jongler entre plusieurs fonds de carte, voire plusieurs applications.
Synchro téléphone->Garmin via l'appli Komoot.
Synchro téléphone->Garmin via l'appli Komoot.
Synchro ordinateur->Garmin via l'appli Komoot.
Synchro ordinateur->Garmin via l'appli Komoot.

Fin Mosaic

GUIDAGE
Un domaine dans lequel le Garmin excelle : il est conçu pour suivre son itinéraire sans jamais poser le pied à terre ! Encore mieux, avec la fonction ClimbPro, il est possible de voir sa progression dans les montées, avec affichage du profil altimétrique, de la pente actuelle et à venir… Soit. Même sans avoir le nez dans le guidon, le guidage du GPS fonctionne à merveille et s’avère bien pratique pour rouler en terrain inconnu : il prévient en amont des intersections, tout en affichant la carte bien zoomée et la direction à prendre. Idéal pour ne pas rater ce petit chemin qui partait discrètement, ou pout traverser une zone pleine de bifurcations.
En mode guidage, une seule chose me chagrine : par défaut, l’appareil avertit beaucoup, et fort. Trop ?! Un bip bien avant l’intersection. Un bip un peu avant. Parfois cumulés avec d’autres alertes (détection de montée par exemple), on s’approche du concert de bips sonores. À la longue, selon l’environnement, j’avoue avoir été un peu fatigué… Bien sûr, je comprends que ces alertes soient très bruyantes : elles doivent être entendues en toutes circonstances (en descente avec le vent dans les oreilles, sur une route avec beaucoup de circulation, etc). Mais aucun paramètre ne permet de régler leur puissance. J’ai donc essayé de réduire la quantité d’alertes pour n’en garder qu’une : être prévenu seulement si je viens de quitter la trace. Échec, je n’ai pas su trouver ! Dommage pour un appareil doté de tant de fonctionnalités !

Bien entendu, l’appareil ne se contente pas seulement d’afficher une carte et un tracé par dessus. Il est aussi capable de générer un guidage de son propre chef, selon le type d’activité souhaitée (VTT, route, gravel). Et sans connexion ! Ce qui peut servir dans deux cas :
  • Quand on quitte un itinéraire planifié, le GPS est capable de calculer un nouvel itinéraire à la volée, en respectant le type d’activité en cours.
  • Sans itinéraire planifié, on peut le créer sur l’appareil en pointant une destination sur la carte. Un simple clic sur “Aller” et l’appareil se charge de dessiner un itinéraire adapté à l’activité.
Notons qu’il est par ailleurs possible de demander à l’appareil d’éviter les péages. Bon à savoir.

Petite information que je ne savais pas où mettre : l’appareil est équipé d’un baromètre de très bonne qualité, qui s’auto-étalonne au démarrage de l’appareil. Ainsi, pendant tout mon test les altitudes et les dénivelés ont toujours été d’une très grande précision.

Une seule fonctionnalité me manque par rapport au smartphone : afficher plusieurs traces GPX à la fois, ce qui m’arrive souvent en voyage, pour choisir entre plusieurs itinéraires par exemple. Mais ni l’écran ni l’ergonomie du Garmin ne sont prévues pour un tel usage.
19%, veuillez donc pardonnez la photo floue.
19%, veuillez donc pardonnez la photo floue.
Guidage : dans 4 secondes arrive l'intersection.
Guidage : dans 4 secondes arrive l'intersection.
Être au fond du trou ?
Être au fond du trou ?
Cool, on peut éviter les péages.
Cool, on peut éviter les péages.

Fin Mosaic

AUTONOMIE
Une des caractéristiques primordiales pour nos voyages, souvent loin de toute prise électrique. Et quand il s’agit de gérer son orientation, un appareil économe en énergie est un gage de fiabilité, donc de sécurité. De base, le Garmin promet une autonomie à faire pâlir un smartphone : entre 35 et 180 heures, écran allumé et trace GPS enregistrée ! Pourquoi une plage si large ? De nombreux facteurs entrent en jeu. À ce sujet, le manuel explique assez précisément quels paramètres prolongent ou réduisent la durée de vie de la batterie, comme ce tableau fourni par Garmin. Dans le cadre d’un voyage, on pourra notamment :
  • Utiliser le GPS basique plutôt que le multi-GNSS : ce dernier est plus précis, mais plus énergivore.
  • Ne pas coupler le Garmin avec le téléphone ni d’autres capteurs (fréquence cardiaque, cadence…). Le mode avion en somme.
  • Régler la luminosité au minimum et réduire la durée du rétroéclairage.
On apprend également que deux fonctionnalités peuvent réduire la durée de vie… mais celles-ci sont assez utiles en voyage :
  • Suivre une trace, qui, comme son nom l’indique assez bien, permet de suivre un itinéraire dessiné à l’avance.
  • Laisser l’affichage sur le mode “carte” plutôt que le mode “chronomètre”
Concernant ce dernier point, on peut regretter de ne pas pouvoir éteindre et rallumer l’écran du Garmin à la manière d’un smartphone : ces derniers, que l’on soit en train d’enregistrer sa trace ou non, peuvent quasi-instantanément sortir de leur mode veille. Sur le Garmin, dès que l’on enregistre sa trace, il n’est plus possible d’utiliser le mode veille qui coupe l’écran : ne pourrait-on pas encore gagner en autonomie avec cette possibilité ?

Personnellement, j’utilise souvent mon smartphone sans enregistrer ma trace : la sortie de veille et la captation du signal GPS sont si rapides que je suis presque immédiatement géo-localisé sur la carte. De cette manière, je ne consomme de l’énergie que lorsque je dois vérifier mon chemin, à une intersection par exemple : un usage très économe, en phase avec le rythme d’un voyage en bivouac. Or, ce mode n’a pas de réel équivalent sur le Garmin, qui est plutôt conçu pour enregistrer la trace coûte que coûte, et non pour être utilisé comme carte à sortir dans les moments de choix (ou de doutes :)).

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Le seul moyen de contourner cette “limitation” :
  • Démarrer une activité enregistrée comme d’habitude
  • Mettre en affichage carte
  • Faire pause : ainsi, quand on appuie sur le bouton marche/arrêt, on peut mettre en veille l’appareil (effectivement au bout de 5 secondes)
Et quand on a besoin de consulter la carte :
  • Un appui sur le bouton marche/arrêt sort instantanément l’appareil de sa veille
  • Il faut alors appuyer sur ‘play’ pour reprendre l’activité : la carte apparaît.
Pas aussi pratique qu’un smartphone n’est-ce pas ! Disons plutôt que c’est un hack, qui permet d’économiser énormément d’énergie si la batterie venait à faiblir.
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Enfin, un autre facteur important influence directement l’autonomie : la charge solaire. Dans les meilleurs scénarios testés par Garmin, la charge solaire peut doubler la durée de vie. Jusqu’à 180 heures dans les modes les plus économes ! À raison de 8 à 10 heures de vélo par jour, ça environ 3 semaines sans le charger… De quoi lui pardonner les quelques bémols évoqués ci-dessus ?! Rappelons qu’un smartphone ne joue clairement pas dans la même cour, ne pouvant prétendre à guère plus d’une journée si le GPS fonctionne en continu. Et encore moins si on souhaite garder l’écran allumé ! Bien entendu, cette prolongation d’autonomie demeure théorique : Garmin précise qu’elle s’obtient dans des conditions constantes de 75 000 lux (le plein soleil correspond à 100 000 lux, tandis qu’un ciel couvert oscille entre 10 000 et 25 000 lux). En pratique, un affichage dédié permet de consulter, en direct ou en différé, si la charge a lieu et à quelle puissance (exprimée en pourcentage). Bien sûr, ces données fournies par Garmin ne sont pas vérifiables en soi et il est impossible de reproduire des conditions de test parfaitement identiques d’une journée à l’autre (passage sous des arbres, météo variable…). Parfois c’est le cycliste lui-même qui fait de l’ombre à l’appareil ! D’ailleurs, quand le mercure monte, on aura tendance à privilégier d’être à l’ombre, au détriment de la charge solaire :)

Malgré l’impossibilité d’effectuer des mesures rigoureuses, on observe aisément l’apport solaire par un test simple : à VTT, j’ai parfois glissé le GPS dans ma poche (en verrouillant l’écran), car je n’avais pas installé le support de guidon. Dans ce scénario, l’autonomie est clairement diminuée. Enfin, comme avec un bon panneau solaire, un temps nuageux provoque une petite charge du Garmin toujours bonne à prendre ! Proche du solstice, une sortie de 6 heures par temps gris-pluvieux, l’appareil annonçait un gain d’une heure. Soit autant qu’une sortie plutôt ensoleillée à l’équinoxe !

Garmin affirme que “la batterie emmagasine l'énergie solaire même lorsque l'appareil est en mode veille ou éteint”. On aurait alors tout intérêt à laisser l’appareil en plein soleil, même pendant les pauses. Une habitude à prendre ! En laissant pendant 2 heures le Garmin en plein soleil, entre midi et deux, il m’indiquait avoir gagné 15 minutes d’autonomie. Par conséquent, Il me semble primordial d’installer le GPS le plus à l’horizontale possible sur son guidon, pour maximiser la collecte du rayonnement en roulant.
En plein été, grand bleu : la charge solaire est à son comble.
En plein été, grand bleu : la charge solaire est à son comble.
Au solstice, par temps nuageux, la différence est perceptible.
Au solstice, par temps nuageux, la différence est perceptible.
On voit bien le moment où je l'ai glissé dans la poche !
On voit bien le moment où je l'ai glissé dans la poche !

Fin Mosaic

OUTDOOR-PROOF
Pardonnez le néo-anglicisme, ce concept mériterait un mot dans la langue de Molière. “Tout terrain” ? Trop connoté 4x4 à mon goût ! Dit autrement, la capacité du matériel à endurer tout ce qui arrive dehors : pluie, neige, vent, froid, chaud, etc. Et les chocs aussi : le matériel, ça tombe par terre, plus ou moins brutalement, qu’on le veuille ou non. Qui n’a jamais cassé son écran de téléphone ici ? Water-proof + weather-proof + shock-proof + … = outdoor proof !

Une caractéristique donne une première information : l’indice de protection, abrégé IP (page wikipédia). Le Garmin est IPX7, le ‘7’ signifiant qu’il est “protégé contre les effets de l'immersion temporaire jusqu'à 1 m pendant 30 min”. Côté smartphone, cela va beaucoup dépendre du budget alloué : seuls les modèles moyen et haut de gamme sont indiqués IP67 voire IP68. Les téléphones entrée de gamme quant à eux font généralement l’impasse sur ces certifications (pour des raisons de coût je suppose !).

Alors, IP68, c’est mieux que IPX7, non ? Sur le papier, oui. Sur le terrain, peut-être pas. Le match se déroule en trois rounds : résistance aux chocs, à l’eau, et aux variations de température.

Round 1 : Par conception, le design des smartphones ne répond pas vraiment aux besoins des utilisateurs outdoor que nous sommes. À commencer par les grands écrans, aux bordures les plus fines possibles. C’est beau et la presse spécialisée en raffole. Mais c’est aussi particulièrement fragile. Dans ce domaine, le Garmin et son écran de 3,5 pouces dégage une sensation de solidité et de durabilité palpable. Il inspire confiance, à l’instar des (rares) smartphones renforcés du marché (Caterpillar et Crosscall par exemple, pour ne citer qu’eux).

Round 2 : Oui, certains téléphones peuvent se targuer d’être immergés pendant 30 minutes à 1 mètre de profondeur. Ce que ne peut pas prétendre le Garmin. Sauf si vous avez prévu de rejoindre une île d’une manière improbable, cela ne devrait pas vous déranger. En effet, la certification IPX7 suffit largement pour rouler pendant des heures sous la pluie, et le cycliste sera rincé bien avant le GPS. J’ajouterais, sans pouvoir apporter de preuve indiscutable, que la protection IP68 d’un smartphone risque de se dégrader avec le temps, là où celle du Garmin me semble plus pérenne. Explication dans le round suivant.

Round 3 : Qui n’a pas déjà vu son smartphone avoir une bouffée de chaleur en plein cagnard ? Dans les mêmes conditions, le Garmin ne bronche pas. Comme au premier round, les contraintes de design sont au cœur du problème : à vouloir miniaturiser les smartphones, les constructeurs s’exposent à des difficultés techniques qui affectent la dissipation de la chaleur, par exemple. Aussi, les joints et colles d’étanchéité sont réduits à leur strict minimum, sous peine d’épaissir le téléphone. Or, ces éléments sont justement fragilisés par la chaleur… et voilà comment un indice IP68 peut être vrai à la sortie du magasin, mais un peu moins au bout d’un an !

À l’issue de ces trois rounds, le résultat du match est sans appel : le Garmin semble bien plus adapté au terrain, et à tous les aléas qui peuvent croiser notre chemin.
Ce n'est pas la pluie qui l'arrête (le Garmin, pas le cycliste en revanche).
Ce n'est pas la pluie qui l'arrête (le Garmin, pas le cycliste en revanche).
Ni un peu de boue.
Ni un peu de boue.

Fin Mosaic

SÉCURITÉ
Avant de me plonger dans la notice de 116 pages, j’ai commencé à rouler avec le Garmin sans vraiment connaître son panel de fonctionnalités. À VTT, au détour d’une épingle mal négociée, je me retrouve par terre (sans gravité maman), et quand je retourne sur le vélo, l’accéléromètre du GPS avait bien compris ce qu’il était passé : et voilà comment j’ai appris l’existence de la fonction détection d’incident. Une découverte à l’allure de sérendipité.
À mon retour, j’ai configuré tout le nécessaire pour qu’à la prochaine chute, un proche soit prévenu. Et forcément, je ne suis pas tombé depuis. De là à dire que j’aurais vraiment aimé tester la fonctionnalité, il n’y a qu’un pas. Ou une racine mouillée.

Garmin précise – à juste titre – que “la détection d'incident est une fonctionnalité complémentaire sur laquelle l'utilisateur ne DEVRAIT PAS compter en tant que méthode de communication principale avec les services d’urgence”. Et surtout, l’appareil n’est pas autonome en matière de communication : il a besoin du smartphone pour transmettre l’alerte ! Et seul le téléphone permet d’appeler les secours. En bref, côté sécurité, je dirais que les deux appareils sont très complémentaires.

Quelques réflexions supplémentaires sur le sujet :
  • Redondance : dans le cas où le téléphone est le seul moyen de prévenir les secours, recourir à un autre appareil pour se guider permet d’éviter d’exposer le téléphone à tout risque de casse (notamment la chute, ou la perte). La logique est la même pour les photos d’ailleurs ! Une forme de redondance, gage de sécurité, particulièrement en voyage solo (= un seul téléphone qu’il ne faut pas endommager donc !).
  • Livetrack : il est possible de configurer un suivi en direct avec le Garmin. Tout comme la détection d’incident, elle demeure 100% dépendante du smartphone à proximité (et de sa connexion internet).
  • Communication par satellite : Garmin a une renommée mondiale en la matière, notamment grâce à sa gamme d’appareils inReach. Un atout sécurité, indépendant du réseau mobile. Peut-on espérer qu’un appareil hybride entre le Edge 1040 Solar et un inReach Mini voie le jour ?
Épingle mal négociée.
Épingle mal négociée.
Tiens, le Garmin cherche à joindre un contact d'urgence...
Tiens, le Garmin cherche à joindre un contact d'urgence...
... que je n'ai pas encore renseigné !
... que je n'ai pas encore renseigné !

Fin Mosaic

POLYVALENCE
Sur ce sujet, difficile de rivaliser avec les smartphones : ils sont véritablement devenus nos couteaux suisses du quotidien. Même un peu trop parfois, mais ce n’est pas le sujet ici. En voyage, avouons que le téléphone dépanne dans de nombreuses circonstances : consultation de la météo, recherche d’hébergement (si besoin d’un Warmshowers par exemple) ou toute requête internet pertinente (par exemple : à quelle distance se situe la prochaine boulangerie ?). Le Garmin se contente de faire GPS, point. Ah si, vous pouvez faire un petit 2048 si le cœur vous en dit.

Pour une raison que j’ignore, Garmin semble restreindre le Solar 1040 Edge à une utilisation cycliste uniquement. En sortie de boîte, l’appareil vous laisse le choix entre une sortie de route, de gravel ou de VTT. Les autres choix ? Seules des activités cyclistes sont dans la liste : cyclocross, trajets quotidiens, vélo électrique et... vélo d’intérieur ! Bref, pas de doute, l’appareil ne semble pas destiné aux marcheurs, aux kayakistes… selon Garmin ! Car en soi, rien ne vous en empêche. Il est d’ailleurs possible de verrouiller l’écran, ce qui permet de le glisser partout. En installant la cartographie adaptée, vous pouvez en faire un petit GPS de poche… comme un smartphone quoi ! Certes, Garmin commercialise également des GPS dédiés à la randonnée… mais n’est-il pas dommage de créer une telle segmentation ? Par les temps qui courent, on plébiscite volontiers les appareils les plus polyvalents.

CONCLUSION
Le Garmin Edge 1040 Solar est un petit bijou de technologie ! Pourvu d’une liste de fonctionnalités longue comme le bras, il faudra se perdre dans les menus alambiqués et dans le manuel avant de parvenir à une configuration optimale. La rançon du succès en somme : un si petit écran pour paramétrer une si grande liste de fonctionnalités, ce n’est pas une mince affaire ! On regrette seulement que l’appareil soit si cantonné au monde du vélo, alors qu’il fonctionne tout aussi bien dans d’autres activités outdoor.

Que conclure pour une utilisation en voyage bivouac : le GPS surclasse-t-il le smartphone ? Côté autonomie et fiabilité, il n’y a pas match : le Garmin met tout smartphone K.O. Pour le reste, je dirais que le Garmin se prête mieux au guidage d’une trace pré-établie, tandis que le smartphone a nettement l’avantage en guise de cartographie de poche. Mais l’appareil à tout faire peut-il exister ? Solide (pour ne pas le casser), autonome (pour ne pas se perdre), léger tout en ayant un grand (pour pouvoir se balader partout)... En bref, un cahier des charges impossible à tenir… à l’heure actuelle. En attendant, les deux appareils me semblent plutôt très complémentaires, notamment en matière de sécurité.

Un dernier mot sur les alternatives intéressantes pour nos voyages :
  • Chez le même fabricant et dans la même gamme de prix, à condition de faire l’impasse sur de nombreuses fonctionnalités “vélo”, le GPSMAP 67i semble plus polyvalent. Et il est doté d’un système de communication satellite !
  • Chez Coros, le modèle Dura reprend la recette d’une autonomie titanesque doublée d’une charge solaire… pour moins que la moitié du prix. À tester prochainement ?
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Caractéristiques générales

Poids total (constaté) : 133 g
marque : Garmin

Prix approximatif : 750 €

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