Premières couches manches longues à capuche et laine mérinos

Pour quels usages ?

Trouver des vêtements adaptés à l’effort par températures intermédiaires à fraiches et aux conditions météorologiques changeantes est un véritable enjeu. Un simple petit vent qui se lève, même par température pas spécialement basse, peut refroidir significativement certaines parties du corps particulièrement exposées (tête, cou, extrémités…) et conduire à de l’inconfort, une perte d’efficacité, des tensions et douleurs musculaires et/ou articulaires, voire plus grave. L’ensemble cou + tête est le siège de nombreux échanges thermiques, et l’on entend souvent que c’est par là que l’on perd 20 à 30% de notre chaleur. « Si t’as froid aux pieds, mets un bonnet » (sur la tête hein ) dit l’adage.
Bien évidemment, les différences inter-individus mais aussi personnelles (dépendant de son état de forme, du sommeil, de l’état de son microbiote ou encore du cycle menstruel pour les femmes) font qu’il n’y a pas de solution vestimentaire idéale répondant à tous les besoins en toutes circonstances. Quand l’un.e a les mains gelées mais transpire tant qu’il/elle est en t-shirt, un.e autre marchera peut-être mains nues mais en polaire, tour de cou et bonnet !

Critères et spécifications

Pour ces usages, nous avons donc choisi des hauts première couche manches longues qui soient à la fois respirants et protecteurs, et pourvus d’une protection pour la tête et le cou grâce à une capuche intégrée. Notons que même lorsque la capuche n’est pas portée sur la tête, la coupe avec le long col maintient la nuque au chaud, ce qui était un de nos critères.
Les vêtements que nous avons sélectionnés sont composés de laine mérinos (entièrement pour la plupart, en partie pour un) pour ses principaux atouts :

• propriétés antibactériennes et de régulation des odeurs,
• de régulation et d’isolation thermique,
• de régulation de l’humidité par sa capacité à absorber l’humidité jusqu’à environ un tiers de son poids (et l’évaporer progressivement) sans sensation de moiteur, et en conservant ses propriétés d’isolation thermique (en clair : la laine tient encore chaud quand elle est mouillée) ;
• de douceur et d’extensibilité/résilience qui rendent les vêtements bien confortables.

Si le poids n’était pas notre critère principal, les vêtements testés présentent un bon rapport légèreté / protection. Dans la taille testée (modèle femme en S ou XS, testeuse 1,71m 59 kg), ils sont tous dans une fourchette entre 200 et 260 g.
Au regard de nos attentes pour ce type de vêtement et d’usage, et après avoir testé ces différents modèles pendant plusieurs mois, voici un petit récapitulatif des éléments qui nous semblent importants ou des points à considérer lors du choix.

Confort

Le confort de ces vêtements réside dans plusieurs paramètres que l’on va développer ci-après, notamment une coupe ajustée qui donne la sensation d’être bien enveloppé par le vêtement, des « accessoires » ou éléments de coupe bien pensés, l’utilisation de la laine mérinos pour ses multiples propriétés, la combinaison de panneaux de types, textures et propriétés différentes… Les vêtements testés ici ont répondu positivement, chacun avec ses spécificités et atouts (voir la fiche de chacun).

Coupe

Une coupe ajustée est appréciée aussi bien à l’effort qu’au repos, elle procure la sensation d’être bien enveloppé, bien « pris en charge » par le vêtement. Une partie des vêtements de notre test sont vraiment très près du corps ; certains les trouveront peut-être un peu trop moulants, personnellement, et surtout pour des conditions intermédiaires à fraiches / froides, j’apprécie vraiment les vêtements très près du corps et bien enveloppants. On peut aussi jouer sur la taille, que j’ai volontairement choisie ajustée.
Une face arrière descendant suffisamment sur les reins protégera les lombaires, et évitera des ponts thermiques et autres perfides petits courants d’air s’insinuant entre le haut du pantalon et le bas du dos.

Capuche et col

Comme expliqué précédemment, nous avons choisi dans nos critères des vêtements avec capuche pour la protection qu’elle apporte à la zone tête/cou par laquelle ont lieu beaucoup d’échanges thermiques. Sa présence augmente la plage d’utilisation du vêtement puisque l’on peut la porter ou non sur la tête, et lorsque ce n’est pas le cas, la coupe avec le long col maintient quand même la nuque au chaud (mieux qu’un vêtement à col classique ou même zippé). Certains pourront trouver cette coupe de « long col » un peu gênante lorsqu’il fait chaud et/ou qu’ils font un effort intense.  Cela dépend bien sûr de la coupe du col : sur certains vêtements on peut le remonter jusque par-dessus la bouche, offrant alors une excellente protection à l'intégralité de la gorge et au bas du visage, et faisant mieux jonction de protection avec la capuche au niveau des joues et des oreilles… En général au détriment du look : on pourra en effet trouver qu’une capuche aussi près du corps (ou plutôt de la tête) – comme c’est le cas sur plusieurs vêtements de notre dossier –, ne met pas en valeur de la meilleure façon : pas facile d’avoir le beurre et l’argent du beurre ! Pour ces vêtements, on a trois configurations possibles d'utilisation : sans capuche, avec capuche mais sans relever le protège-visage, et avec capuche et protège-visage pour une protection maximale.
Petit plus bien appréciable pour les miss* aux cheveux longs sur le ZoneKnit d'Icebreaker : l’arrière de la capuche est pourvue d’une fente passe cheveux (rassemblés comme en queue de cheval). On pourrait voir là un détail, mais plutôt qu’un tas de cheveux écrasés en boule sous la capuche, il est bien appréciable de pouvoir libérer les cheveux à l’extérieur tout en conservant confort et aisance de mouvement. *Si j’ai écrit “les miss”, c’est que seule la version femme de ce ZoneKnit est équipé de ce passe-cheveux… pas assez wok chez Icebreaker ? 

La présence d’un zip au col (comme c’est le cas sur deux des vêtements de notre test) donne un peu plus de flexibilité d’utilisation et de confort (et facilite l’enfilage/désenfilage notamment avec un casque, mais les vêtements considérés ici étant des premières couches, en général, on ne passe pas son temps à les mettre et les enlever). La longueur du zip est variable, certains plutôt courts (13,5 cm par ex. pour l’Ortovox Fleece light grid de ce test) permettent une petite aération, tandis que d’autres peuvent descendre jusqu’à mi-poitrine (24 cm comme l’Icebreaker Sonebula).
Alors, choisir ou non un modèle avec col zippé ? Là encore, cela dépend des personnes ; celles qui transpirent beaucoup, ou qui (comme moi) ont une régulation thermique à géométrie variable (vite chaud, puis vite froid) apprécieront l’option. À noter tout de même que ces vêtements pourvus d’un zip de col remontent généralement moins sur le visage. La plupart du temps, le tissu et le zip du col s’arrêtent autour de la pomme d’Adam, laissant donc un petit espace en haut de la gorge dans lequel le vent peut s'infiltrer, là où des vêtements donc le col remonte sur le menton voire sur la bouche offrent une protection plus complète. Toujours l’histoire du beurre et l’argent du beurre... Pour ces vêtements, on a aussi plusieurs configurations principales d'utilisation : sans capuche zip remonté, sans capuche zip tout ouvert, et avec capuche et zip remonté, ou encore, par exemple dans le cas de petit vent arrière désagréable sur la nuque mais grosse transpiration quand même : avec capuche et zip grand-ouvert !

Manches et passe-pouce

La longueur des manches peut être considérée en fonction de votre morphologie. Des manches suffisamment longues pour bien protéger le poignet (et donc in fine les mains) sont confortables. La présence d’un passe-pouce sera très appréciée par certains, moins par d’autres. Leur confort et praticité dépend de leur construction et intégration dans la main. Parfois c’est très agréable, parfois cela peut finir par être désagréable selon la morphologie, l’activité, les gants éventuellement portés… ; ou peu pratique, par exemple lorsqu’on porte une montre cardio (sans ceinture, donc nécessitant d’être portée à même la peau et non pas par dessus la manche) que l’on veut consulter régulièrement. Bon, l’avantage du passe-pouce, c’est qu’on n’est pas obligé de l’utiliser .

Choix et la répartition des tissus

Un point important également. Même si le vêtement est constitués quasi exclusivement de laine mérinos (c’est le cas de quatre des cinq modèles testés ici), divers paramètres peuvent varier :

• grammage : plus c’est épais, plus c’est isolant ; à prendre donc en compte en fonction de ses propres besoins (frileux ou pas, transpire peu ou beaucoup) et des usages envisagés. Pour donner une idée, le vêtement le plus « chaud » de notre test est à 260 g/m², les autres autour de 200 g/m².
• Type de tissage / texture : pour le même tissu et grammage, la « texture » peut varier :  texture plane ou plutôt 3d ; mesh, gaufrée (fleece), aérée…
• Répartition : un même vêtement peut comporter certains panneaux dans un matériau, tissage ou grammage différents, pour faciliter le mouvement et/ou la respirabilité de zones de plus forte sudation (par exemple sous les bras / aisselles), ou améliorer la protection : meilleure isolation ou même parfois membrane coupe-vent sur tout ou partie du panneau de devant (gorge, voies aériennes, bronches, organes vitaux, organes digestifs) ; l’arrière étant moins exposé au vent relatif et souvent protégé par le sac à dos…

Idée maligne mise en oeuvre sur le Devold Tuvegga testé : le vêtement est réversible et comporte une face à la texture plane très respirante à placer au contact du corps quand le besoin de respirabilité est important (régulation de la température corporelle lors d’une activité intensive), et une face à texture 3D à placer contre la peau lorsqu’une meilleure isolation thermique est nécessaire.
Note : comme expliqué plus haut, la laine mérinos a de nombreuses propriétés mais pas celle de sécher rapidement (c’est en partie pour cela qu’elle nous garde au chaud même humide) ; ainsi le point fort de la plupart des vêtements de ce dossier (composés quasi exclusivement de mérinos) n’est pas de sécher rapidement ; sauf le Ortovox Fleece light grid à la composition hybride (72% polyester + 22% laine + 6% polyamide) qui, lui, sèche vite.

Plage d’utilisation étendue

Comme expliqué précédemment, nous avons orienté nos critères et nos tests principalement pour des activités par températures intermédiaires à fraiches, et les vêtements testés ont été bien appréciés aussi bien en effort dans ces conditions variées (automne, hiver, printemps) qu’au repos (bivouac toute saison, vie de tous les jours).
Il est toutefois possible d’utiliser des hauts mérinos manches longues capuche sur une plage encore plus étendue – toute l’année, y compris en activité l’été dans certaines circonstances – : on choisira alors des paramètres plus adaptés : grammage plus fin, texture plus aérée (par exemple le Merino Thermovent de chez Ortovox), panneaux plus respirants (aisselles…), et accessoires type zip permettant une large ouverture du col…

Éthique et qualité

Les marques testées ici revendiquent toutes une éthique soignée : choix de matières premières de qualité, traçabilité, bien-être animal, etc., et mènent des actions concrètes. Cet aspect-là compte plus ou moins selon chacun, mais il nous semblait intéressant de le mentionner. Nous en disons davantage sur les fiches de chaque vêtement.