De Besançon à Carnac en passant par la Somme. Pérégrinations de Jacqueline

Samedi 3 août - Jour 20
Lion-sur-Mer / Grandcamp-Maisy 

   Je pars en catimini sans avoir l’envie de rencontrer le fermier récalcitrant. Il est 7h45 et je suis déjà en selle. Aujourd’hui, j’aimerais rejoindre un camping GCU situé à 80 km.
   Magnifique ! Absolument magnifique ! La piste cyclable est superbe. Sur ma gauche, de magnifiques villas. Sur ma droite, la mer. Que demander de plus ? Rien. Pourtant, un petit bémol. Un panneau indique que le passage sur la route pour les piétons et les vélos est toléré.
   Tout est calme, je ne croise que quelques marcheurs solitaires. Parfois, la piste me mène un peu à l’intérieur des terres, dans des forets. Elle passe à l’intérieur de tunnels végétaux.
   Aujourd’hui, le ciel est couvert. Ce qui me sied parfaitement. Il fait nettement moins chaud.
Un couple belge à vélo électrique me double. La dame reste à ma hauteur pour échanger quelques mots. Elle constate : « nous vous avons vue à plusieurs reprises. » Je ne les ai pas remarqués. Les cyclos à vélo électrique  ont tendance à aller vite et je ne les remarque pas. Elle précise : « C’est notre première sortie à vélo électrique. C’est d’un grand confort. Je vous félicite pour votre performance. »
   À Bernières-sur-Mer, la piste est presque dans le mer.
   À l'ocasion du 80e anniversaire de la libération de la France, des commémorations ont été organisées en 2024.
   On rend hommage aux soldats britanniques et aux victimes normandes. Les plages que je longe ne sont pas comme les autres. Elles sont marquées par le débarquement. Étape chargée de mémoire.
   J’arrive sur les hauteurs des falaises d'Arromanches et près de la table d'orientation, le cinéma circulaire domine les vestiges du port artificiel, mais aussi la baie de Seine. Point de vue incroyable sur tout un pan de l’histoire moderne.
   La pente est tellement vertigineuse que je la descends à pied.
   Je déteste le vélo ! À la sortie d’Arromanches je dois gravir la falaise. Chemin de sable. Que c’est difficile ! Dans cette éreintante côte, un cyclotouriste au vélo lourdement chargé me double. Il pédale. Il semble exténué. Il fait du sur-place et patine tellement la côte est raide. Plus très jeune non plus.  Un genou logé dans une genouillère. Je pense qu’il force trop. On s’épuise moins en poussant son vélo.
   Un jeune homme sympathique me vient en aide. Il monte sans souci. J’ai le temps de discuter avec lui. Il habite en Mayenne et passent le we ici avec sa compagne.  Ils trouvent qu’il n’y a pas bcp de touristes. En effet, les plages sont peu profondes et les hôtels moins nombreux. De petites maisons toutes simples, bordent le littoral. Ici, il n’est pas mentionné que nous sommes tolérés sur la route. Il est naturel de circuler sur le chemin.
   La signalisation est moins bonne. Je me perds à plusieurs reprises. Dans un sentier de forêt, une jeune femme pousse mon vélo à l’arrière. Belle solidarité . Merci à eux tous. 
   La pluie fait son apparition et je joue aux chats et à la souris avec un couple à vélo électrique. Ils se perdent régulièrement aussi. La batterie du vélo du monsieur est pratiquement déchargée. La batterie de son téléphone l’est complètement et comme il pleut ils ont loué une chambre d’hôte. Mais ils n’ont plus l’adresse  car elle était dans le téléphone de Monsieur et je n’ai pas pensé à lui prêter ma batterie nomade afin de recharger quelque peu son tel. Et tout ça sous une pluie diluvienne. Quant à moi je dois rejoindre un camping. J’essaie néanmoins  de trouver une chambre, mais c’est peine perdue. 
   Perchée sur les falaises, pédalant vivement la dernière dizaine de kilomètres sur une piste de sable figé, en plein vent mes vêtements sèchent un peu. 
   Lorsque j’arrive au camping (21 h) je suis tout de même bien rincée. J’ai froid. Faire descendre la température de mon corps après ces jours de canicule ne peut être qu’un bienfait.
   Demain il fera beau m’avise ma voisine de camping. Je vais rester une journée ici. Un peu d’intendance : lessive, sécher mes vêtements….et puis demain : marché, brocante, marché nocturne. Même si je n’apprécie ni les marchés ni les brocantes.
  Et restaurant. Cela fait trop lgtps que je n’ai pas dégusté un repas correct et je dois absolument rattraper le retard de mon carnet de voyage.