GR20 sud - la Corse en solo
Le GR20 est un pique-nique, la preuve, certains le traversent en 4 jours.
Chaussez vos tongues, et embarquez pour cette promenade dominicale.
Chaussez vos tongues, et embarquez pour cette promenade dominicale.
Durée : 7 jours
Distance globale :
92.1km
Dénivelées :
+4330m /
-5021m
Alti min/max : 257m/2094m
Carnet publié par Lö
le 03 nov. 2023
modifié le 09 nov. 2023
modifié le 09 nov. 2023
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en
train
stop
ferry
638 lecteur(s)
-
Vue d'ensemble
Le topo : Section 4 (mise à jour : 09 nov. 2023)
Distance section :
13.6km
Dénivelées section :
+344m /
-516m
Section Alti min/max : 1317m/1772m
Le compte-rendu : Section 4 (mise à jour : 09 nov. 2023)
Queue de cochons
Je me prépare dans le noir, il doit être 4h30. Je commence l’ascension avant les premières lumières. Les crêtes sont aussi techniques que la veille, notamment un passage comportant une chaîne métalique. Et toujours le sac qui gène les mouvements dans ce type d'escalade. On passe tantôt à l’ouest, tantôt au soleil à l’est. Je fais une photo pour mon cher ami Adam, à qui j’avais dit que le GR20 serait un pique-nique que je ferai en sandales.
Je me prépare dans le noir, il doit être 4h30. Je commence l’ascension avant les premières lumières. Les crêtes sont aussi techniques que la veille, notamment un passage comportant une chaîne métalique. Et toujours le sac qui gène les mouvements dans ce type d'escalade. On passe tantôt à l’ouest, tantôt au soleil à l’est. Je fais une photo pour mon cher ami Adam, à qui j’avais dit que le GR20 serait un pique-nique que je ferai en sandales.
Au bout de la crête se trouve l’arrête de Scadatta devant lesquelles je… m’arrête.
Dans la descente, on traverse une forêt enchantée d’hêtres nains sortis d'un conte de fée. Chaque arbre possède une personnalité, la forêt est clairement habitée. Je suis émerveillé. Tout en bas, m’accueille un bassin d’eau glacé dans lequel je ne trempe que les jambes, le coin n'étant pas assez discret pour se baigner nu. Mano, la vingtaine à peine, s’assoit à côté de moi, les traits tirés du gars blasé. C’est sa 12e étape.
"- Ouais la partie sud c’est carrément moins beau que l'nord, du coup j’double pour en finir au plus vite."
Moins beau?! T'as du crotin de bouquetin dans les yeux ? C’est fou comme la fatigue altère le discernement. Et au lieu de ralentir pour recommencer à apprécier, on s’épuise de plus belle et tout devient laid, on ne profite plus de rien.
Mais le bassin cache en jardin encore plus divin, une clairière d’herbe verte aux papillons multicolors virevoltant dans des milliers de fleurs sauvages, des colchiques des prés mauves. On se croirait au Paradis des amoureux, s'il en est un.
Dans la descente, on traverse une forêt enchantée d’hêtres nains sortis d'un conte de fée. Chaque arbre possède une personnalité, la forêt est clairement habitée. Je suis émerveillé. Tout en bas, m’accueille un bassin d’eau glacé dans lequel je ne trempe que les jambes, le coin n'étant pas assez discret pour se baigner nu. Mano, la vingtaine à peine, s’assoit à côté de moi, les traits tirés du gars blasé. C’est sa 12e étape.
"- Ouais la partie sud c’est carrément moins beau que l'nord, du coup j’double pour en finir au plus vite."
Moins beau?! T'as du crotin de bouquetin dans les yeux ? C’est fou comme la fatigue altère le discernement. Et au lieu de ralentir pour recommencer à apprécier, on s’épuise de plus belle et tout devient laid, on ne profite plus de rien.
Mais le bassin cache en jardin encore plus divin, une clairière d’herbe verte aux papillons multicolors virevoltant dans des milliers de fleurs sauvages, des colchiques des prés mauves. On se croirait au Paradis des amoureux, s'il en est un.
Les bergeries de Bassetta ne sont plus très loin. Des cochons noirs me montrent le chemin.
11h. Je me pose sur la terrasse et commande une omelette au fromage de brebis et menthe. J'achète des fromages. Il y a des camiers de pompons garés plus haut, le proprio me dit qu’ils font le plein d'eau. Il m’explique alors qu’un arbuste en particulier s’enflamme avec la chaleur, car sa résine est inflammable. Cela explique les petites patches de buissons calcinés aperçus en arrivant.
Je continue en longeant un tuyau de pompiers qui traverse la zone incendiée, le sol est noir et un arbre est carbonisé.
Je continue en longeant un tuyau de pompiers qui traverse la zone incendiée, le sol est noir et un arbre est carbonisé.
Au restaurant d’A Maltaza je commande une glace, trop sucrée et beaucoup moins satisfaisante que je m’y attendais. Je m'équipe en saucissons.
Le chemin suit ensuite un ruisseau dans lequel se baignent quelques familles locales. C'est l'heure de la sieste pour les vaches corses, je passe discrètement entre les corps endormis.
Le chemin suit ensuite un ruisseau dans lequel se baignent quelques familles locales. C'est l'heure de la sieste pour les vaches corses, je passe discrètement entre les corps endormis.
J’arrive aux bergeries d’I Croci vers 14h, commande une grosse lasagne. Malgré la beauté du site je décide de continuer car j’ai encore de l’énergie, et il n'y a 3h30 de marche jusqu’au refuge d’Asinau. Au moment de redécoller, je croise les deux randonneuses à qui j’avais indiqué les bassins le premier jour. Je leur dis que je vais tenter de doubler. Elles sont de Bruxelles. Décidemment, la Belgique m'accompagne sur ce GR.
Après une demi-heure, il devient clair que je me suis égaré, j'ére sur un chemin carrossable qui n’est plus balisé. Demi-tour pour trouver l’embranchement loupé et réaliser que je ne suis plus concentré. La fatigue m’a rattrapé. Il me restait juste une heure de réserve mais pas assez pour doubler. La marche devient une addiction, on ne veut plus s’arrêter.
Je retourne à I Croci. Le sourire chaleureux des belges y étant sûrement pour quelque chose. L’accueil des gardiens est la plus agréable. Je loue une tente, prends une douche et retrouve Ji & Ju en terrasse. Pastis. On fait connaissance, parlons de voile et de voyage. Se réveille leur envie de naviguer. Elles travaillent dans des cabinets d’architecte, mais sont peu bavardes sur le sujet. Je comprends qu’elles sont venues marcher pour se changer les idées.
Le coucher de soleil est sublime, je grimpe dans un chêne vénérable qui surplombe la vallée rosée.
Depuis ma tente, que je rejoins vers 20h, j’entends les hommes chanter à capella leurs fameux chants corses qui me bercent vers un profond sommeil.
Après une demi-heure, il devient clair que je me suis égaré, j'ére sur un chemin carrossable qui n’est plus balisé. Demi-tour pour trouver l’embranchement loupé et réaliser que je ne suis plus concentré. La fatigue m’a rattrapé. Il me restait juste une heure de réserve mais pas assez pour doubler. La marche devient une addiction, on ne veut plus s’arrêter.
Je retourne à I Croci. Le sourire chaleureux des belges y étant sûrement pour quelque chose. L’accueil des gardiens est la plus agréable. Je loue une tente, prends une douche et retrouve Ji & Ju en terrasse. Pastis. On fait connaissance, parlons de voile et de voyage. Se réveille leur envie de naviguer. Elles travaillent dans des cabinets d’architecte, mais sont peu bavardes sur le sujet. Je comprends qu’elles sont venues marcher pour se changer les idées.
Le coucher de soleil est sublime, je grimpe dans un chêne vénérable qui surplombe la vallée rosée.
Depuis ma tente, que je rejoins vers 20h, j’entends les hommes chanter à capella leurs fameux chants corses qui me bercent vers un profond sommeil.