Test comparatif de 18 sacs de couchage -10–0°C
Test comparatif de 18 sacs de couchage légers, garnis de duvet, de température confort entre 0°C et -10°CDans CA n°16, nous avions passé en revue 19 sacs de couchage légers de température confort entre 0°C et +10°C. Dans CA n°35, nous nous sommes également intéressés à 10 sacs de couchage ultralégers (quilts, top bags et pieds d'éléphant). Cet article présente les sacs de couchage testés de manière détaillée, ainsi que des explications pour.sa bonne lecture (notamment sur les normes de test des sacs de couchage et du duvet).
Voir le tableau comparatif des 18 sacs de couchage testés
Vous trouverez dans CA n°33 un complément de test utile, avec :
Voir la discussion associée. N'hésitez pas à partager votre expérience.
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Isolation théorique du duvet
L’isolation thermique d’un sac de couchage est déterminée d’une part par le pouvoir isolant théorique du duvet qu’il contient, et d’autre part par sa qualité de construction. La capacité d’isolation du duvet seul est estimée par son pouvoir gonflant (ou « cuin » – voir plus bas), qui détermine la quantité d’air qu’il pourra emprisonner. Cette information est insuffisante à elle seule puisque cette valeur ne prend pas en compte la qualité de construction du sac de couchage (voir ci-dessous). De plus, il existe une incertitude sur le poids de duvet et surtout sur le cuin (± 5%, pour une même norme), et notons également que le résultat de ce calcul est indépendant de la taille du sac de couchage (alors que bien souvent la quantité de duvet est adaptée à la taille du modèle, pour assurer une isolation réelle semblable). Pour mieux faire, il faudrait rapporter cette valeur à la surface d’échange, difficile à évaluer. On peut même, comme le proposent nos amis de Randonner-leger.org, calculer des températures théoriques moyennes d’utilisation des sacs de couchage, en fonction de cette isolation théorique. Nous avons également calculé ces températures indicatives, à prendre impérativement avec des pincettes, mais elles peuvent éventuellement fournir une indication supplémentaire, en tenant compte de tout le reste.
Construction du sac de couchageLa construction du sac est un élément encore plus important que le duvet qu’on y met. Seul un sac bien construit permettra au duvet de vous offrir toutes ses capacités thermiques, en évitant les points froids. Les compartiments doivent avoir un volume optimisé pour que le duvet prenne tout son volume, tout en lui assurant un bon maintien pour éviter sa migration. Les fabricants parlent d’ailleurs de « coupe différentielle » pour désigner la technique de fabrication consistant à adapter la différence de circonférence entre les tissus extérieur et intérieur, en fonction de la charge en duvet, et de son pouvoir gonflant. Signalons aussi que certains fabricants choisissent de répartir le duvet de manière différentielle entre les compartiments du dessus et du dessous (un rapport de l’ordre de 55/45 est fréquent ; un rapport de 60/40 est notable, et destiné à des sacs qui restent à plat, sous peine de perte d’efficacité thermique), ou bien augmentent le garnissage sur certaines zones (buste, pieds…). Tout cela ne peut être efficace qu’avec une coupe différentielle performante ! L’épaisseur des cloisons est également importante. Un sac aux compartiments « piqués travers » génèrera d’importants points froids, ce qui est également sensible sur un sac d’aspect boudiné, avec des cloisons peu épaisses (ce que l’on a pu vérifier avec notre thermomètre infrarouge). Les principaux types de cloisonnement rencontrés sont :
(images avec l'aimable autorisation de Rab UK) Autres caractéristiques importantes : des petits compartiments permettent de mieux fixer le duvet, de même que des compartiments latéraux. D’une manière générale, la multiplication des compartiments est intéressante pour optimiser la répartition du duvet, mais le nombre de cellules joue aussi sur le poids, la complexité et donc le prix du sac. Le nombre de compartiments et l’épaisseur des cloisons sont donnés dans notre tableau comparatif.
La norme EN 13537 : évaluation de la température d’utilisation d’un sac de couchageEnquête sur la norme EN 13537Comme vous le savez probablement, la norme EN 13537 définit un test de laboratoire destiné à évaluer les températures d’utilisation d’un sac de couchage : températures confort, limite et extrême. Dans le cadre de ce test, nous avons essayé d’en savoir plus, et avons demandé à tous les fabricants les rapports de test de leur sac de couchage (sauf aux 4 fabricants qui ne revendiquent pas ce test) ! Enfin, rappelons que la température d'utilisation est une notion très théorique, ne tenant pas compte de multiples facteurs, et que le meilleur sac de couchage ne vous protègera pas sans une isolation du sol adaptée (voir à ce sujet notre dernier test de matelas de sol). Pour tout savoir sur la norme EN 13537:2012, consultez notre article dédié. Rapports de test des sacs testésIl n’est pas évident d’obtenir ces rapports de tests, malgré la garantie donnée aux fabricants qu’ils ne seront pas publiés. La publication de telles informations n’est pas courante, et les importateurs des marques n’en ont pas connaissance non plus. A croire que ça n’intéresse que nous ? Pourtant notre enquête a été riche en enseignements… Signalons également que parmi toutes les marques dont nous avons déjà testé des sacs de couchage dans nos pages (voir la liste des fiches Expemag), Valandré est la seule marque à publier un extrait du rapport de test EN 13537 pour tous ses modèles. On apprécie la transparence de la marque française, quand beaucoup de fabricants entretiennent le flou sur les modèles réellement testés par un laboratoire agréé.
Pouvoir gonflant et labels du duvet : cuin, ratio duvet-plumes, espèces
Les fabricants indiquent en général le pouvoir gonflant (« fill power » en anglais, souvent contracté en « FP », ou « cuin », pour « cubic inches per ounce ») du duvet utilisé dans leurs sacs de couchage. Les sacs de couchage de notre test affichent des cuins entre 700 et 900, signe d’une grande qualité de duvet, qui permet un bon rapport isolation/poids du sac de couchage. De même, les fabricants indiquent souvent d’autres labels : ratio duvet/plumes (par exemple 90/10, 95/5…), et espèces utilisées (par exemple « duvet de canard », « pur duvet d’oie »…). Pour tenter d’y voir plus clair dans toutes ces normes, nous avons demandé à tous les fabricants les rapports de test du duvet utilisé dans les sacs testés. Nous avons également enquêté sur le contenu des normes, et questionné l’IDFL, laboratoire de référence dans le domaine. Pour en savoir plus sur les normes de mesure du fill power et les labels du duvet, consultez notre article sur le duvet.
Ethique et contrôle qualitéIl nous a paru également intéressant de rassembler des informations sur les conditions de production des duvets, demandées aux marques ou publiées sur leur site web (voir notre tableau comparatif). Les fabricants communiquent plus ou moins sur le sujet, ce qui est révélateur de l’intérêt qu’ils y portent. Certains imposent à leurs fournisseurs un cahier des charges qualité, et vont jusqu’à les faire auditer par un organisme indépendant. A priori, aucun duvet de notre test n’est arraché sur des animaux vivants, ce qui reste heureusement une pratique assez rare (concerne 2% du duvet produit selon l’IDFL).
Notre protocole de testUne douzaine de testeurs ont participé à ce test, notamment lors de nuits froides dans la neige et sous igloo (avec une isolation du sol adaptée – voir notre dernier test de matelas de sol).
Nous avons également mis en place un protocole de test objectif pour évaluer la « chaleur » de tous les sacs de couchage, de manière indépendante et reproductible, en utilisant un mannequin « maison » et deux bidons d’eau chaude à environ 75°C, l'un au niveau du buste, l'autre au niveau des pieds (photo ci-contre). C’est le même principe de calcul que pour le test du congélateur de notre récent test de gants de montagne chauds (une Pom'Potes jouant le rôle du bidon). Notre protocole est expliqué plus longuement dans Carnets d'Aventures n°33.
AcronymesIDFB : International Down and Feather Bureau, association internationale représentant l’industrie du duvet et de la plume, et qui propose les normes de test (equivalent équivalent européen : EDFA, European Down and Feather Association) IDFL : International Down and Feather Laboratory, laboratoires de test, de recherche, et d’audit, sur la qualité du duvet et de la plume, mais aussi des garnissages synthétiques et textiles
RemerciementsMerci aux fabricants, et aux sociétés qui les représentent, pour leur participation à ce test, et pour avoir supporté le flot de questions pour notre enquête. Merci à l’IDFL pour l’intérêt qu’elle a porté à notre enquête, et pour ses réponses précises. Merci aussi à Aventure Nordique pour son aide à la fourniture de certains sacs de couchage. Merci enfin à tous ceux qui ont contribué à ce test en donnant leur avis constructif.
Les modèles testés
Les 18 modèles testés sont listés ci-dessous, du plus léger au plus lourd : cliquez sur une photo de sac de couchage pour accéder à la fiche associée.
Lire aussi le tableau comparatif des 18 sacs de couchage testés (ci-contre) pour en connaître toutes les caractéristiques.
Quelques photos de groupe sont ajoutées ci-dessous, notamment pour comparer les volumes dans les sacs de transport fournis par les fabricants...
Triple Zéro - Petit Astazou 600 FLMountain Hardwear - Phantom 15Cumulus - Panyam 600Mountain Equipment - Helium 600Sea-to-Summit - Talus IIMountain Equipment - Xero 550Marmot - PinnaclePHD - Hispar 600Therm-a-Rest - AltaïrSierra Designs - Dridown Cal 6Valandré - Bloody MaryWarmth - GT II 750Rab - Neutrino Endurance 600Sir Joseph - Koteka 850Exped - Lite 900Mammut - Altitude EXP 3-seasonsYeti - VIB 800Millet - Expedition 6000
Test réalisé par Julien de l'équipe des testeurs Expemag.com
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