La traversée du Massif des Vosges, malgré tout !
Parti pour un trek de 4 mois, abandonné au bout de 16 jours.
Récit d'une aventure qui n'est pas passée du tout comme prévu...
Récit d'une aventure qui n'est pas passée du tout comme prévu...
Quand : 13/06/2024
Durée : 16 jours
Durée : 16 jours
Distance globale :
432km
Dénivelées :
+22478m /
-21133m
Alti min/max : 164m/1391m
Carnet publié par Béryl
le 05 nov.
modifié le 10 nov.
modifié le 10 nov.
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en
train
Précisions :
Tous les trajets aller et retour ont été faits en train, à part un taxi dans Paris pour aller de la gare de l'Est à la gare Montparnasse.
231 lecteur(s)
-
Vue d'ensemble
Le topo : Jour 1 - Wissembourg/Refuge du Scherhol (mise à jour : 06 nov.)
Distance section :
11km
Dénivelées section :
+337m /
-32m
Section Alti min/max : 164m/501m
Description :
Données GPS :
Distance : 11,63 km
Dénivelé positif :
Dénivelé négatif :
Des kilomètres ont été ajoutés du fait que je suis parti de la gare jusqu'à la boite à lettres totem du départ de l'Hexatrek, deux kilomètres au nord de Wissembourg, soit quatre kilomètres en plus.
Distance : 11,63 km
Dénivelé positif :
Dénivelé négatif :
Des kilomètres ont été ajoutés du fait que je suis parti de la gare jusqu'à la boite à lettres totem du départ de l'Hexatrek, deux kilomètres au nord de Wissembourg, soit quatre kilomètres en plus.
Le compte-rendu : Jour 1 - Wissembourg/Refuge du Scherhol (mise à jour : 06 nov.)
Mercredi 29 mai 2024
Les gouttes d'eau glissent en cascade sur la vitre du train, mince plaque de verre qui m'isole encore de la pluie qui tombe avec obstination sur le dernier trajet qui m'amène à Wissembourg.
Il est 16h55 quand je sors de la gare. Le ciel prend une respiration entre deux sanglots. Je me décide à partir en arrière, vers la fameuse boite à lettres, point zéro de l'Hexatrek. Je sais que cela rajoutera quatre kilomètres, mais j'ai prévu une étape courte pour commencer. C'est plus le bitume qui me fait peur. J'ai horreur du bitume, casse-pieds ultime dans tous les sens du terme.
Les derniers camelots d'un marché finissent de remballer. Je m'arrête devant le fourgon d'un vendeur de crêpes après qu'il m'ait lancé : "Vous allez où comme ça avec votre gros sac ?
- Là, je vais juste à la frontière pour voir une boite à lettres.
- Si c'est pour envoyer du courrier, y'en a de plus près !
- Non, je n'ai même pas de courrier à envoyer, c'est juste pour la voir."
Devant son air ahuri, je lui explique quand même le symbole que représente cette petite boite blanche.
"Et vous comptez aller où ? me demande-t-il
- Ce soir, je vise un refuge à quelques kilomètres sur les hauteurs.
- Ce soir, oui, mais après ?
- Hendaye, pour finir.
- Andaille ? C'est où, ça ?
- Au bout des Pyrénées-Atlantiques, au bord de l'océan.
- Hé bé, z'êtes pas arrivé ! Vous voulez pas une crêpe ? Il me reste un peu de pâte et je vais la jeter, ce serait dommage ! Je vous la fais à moitié prix.
- Allez, c'est presque offert de bon cœur, donnez-m'en une, lui dis-je d'un air malicieux."
Il ne relève pas le "presque". Je m'acquitte de ma redevance et mange ma crêpe tiède. Manifestement, sa plaque de cuisson était déjà arrêtée. De plus, comme je l'avais remarqué sans rien dire, elle est nature. Sans sucre ni quoi que ce soit. Pas grave, je ne cours pas après le sucre de toute façon, ce plus petit des grands poisons pour parodier la pub.
Allez, je repars.
Le ciel inconsolable déverse un crachin qui s'insinue partout. Ce chagrin céleste plombe l'ambiance. Tout le monde est d'accord, ingénieurs comme intelligence artificielle pour dire que c'est parti pour durer.
Je peine à mettre mon poncho avec le vent qui se lève, gesticulant dans tous les sens, tournant sur moi-même pour tenter d'attraper ces fichues manches qui battent l'air, gêné par mon sac à dos. Si quelqu'un me voit, ça doit sourire dans les chaumières.
Enfin, je me souviens de la manière sûre et non ridicule d'enfiler ce bout de toile bleue qui me fait ressembler à un Quasimodo en plastique.
Un peu plus loin, je croise Jérémy, autre hextrekeur, qui en revient de la boite. Il est monté léger, très léger et gambade presque. Quelques mots échangés et le voilà parti sur un chemin qui n'est pas sur la trace. Je dézoome l'image de mon GPS ; ce sentier contourne la ville et rattrape la piste à sa sortie.
La petite boite blanche en fer blanc ne paie pas de mine sur son piquet penché. L'entre-gouttes s'agrandit assez pour que je puisse coucher quelques mots sur le cahier caché en son sein. Une petite pensée pour cette boite à lettres qui ne verra jamais de lettre, mais qui abrite déjà tant de mots d'encouragement et d'espoir. Elle est ce témoin des doutes et des joies de tous ceux qui passent par là, au départ comme à l'arrivée. Je suis content d'être venu lui rendre hommage.
Un petit regard à la frontière allemande, à quelques mètres et me voilà reparti en sens inverse.
Les gouttes d'eau glissent en cascade sur la vitre du train, mince plaque de verre qui m'isole encore de la pluie qui tombe avec obstination sur le dernier trajet qui m'amène à Wissembourg.
Il est 16h55 quand je sors de la gare. Le ciel prend une respiration entre deux sanglots. Je me décide à partir en arrière, vers la fameuse boite à lettres, point zéro de l'Hexatrek. Je sais que cela rajoutera quatre kilomètres, mais j'ai prévu une étape courte pour commencer. C'est plus le bitume qui me fait peur. J'ai horreur du bitume, casse-pieds ultime dans tous les sens du terme.
Les derniers camelots d'un marché finissent de remballer. Je m'arrête devant le fourgon d'un vendeur de crêpes après qu'il m'ait lancé : "Vous allez où comme ça avec votre gros sac ?
- Là, je vais juste à la frontière pour voir une boite à lettres.
- Si c'est pour envoyer du courrier, y'en a de plus près !
- Non, je n'ai même pas de courrier à envoyer, c'est juste pour la voir."
Devant son air ahuri, je lui explique quand même le symbole que représente cette petite boite blanche.
"Et vous comptez aller où ? me demande-t-il
- Ce soir, je vise un refuge à quelques kilomètres sur les hauteurs.
- Ce soir, oui, mais après ?
- Hendaye, pour finir.
- Andaille ? C'est où, ça ?
- Au bout des Pyrénées-Atlantiques, au bord de l'océan.
- Hé bé, z'êtes pas arrivé ! Vous voulez pas une crêpe ? Il me reste un peu de pâte et je vais la jeter, ce serait dommage ! Je vous la fais à moitié prix.
- Allez, c'est presque offert de bon cœur, donnez-m'en une, lui dis-je d'un air malicieux."
Il ne relève pas le "presque". Je m'acquitte de ma redevance et mange ma crêpe tiède. Manifestement, sa plaque de cuisson était déjà arrêtée. De plus, comme je l'avais remarqué sans rien dire, elle est nature. Sans sucre ni quoi que ce soit. Pas grave, je ne cours pas après le sucre de toute façon, ce plus petit des grands poisons pour parodier la pub.
Allez, je repars.
Le ciel inconsolable déverse un crachin qui s'insinue partout. Ce chagrin céleste plombe l'ambiance. Tout le monde est d'accord, ingénieurs comme intelligence artificielle pour dire que c'est parti pour durer.
Je peine à mettre mon poncho avec le vent qui se lève, gesticulant dans tous les sens, tournant sur moi-même pour tenter d'attraper ces fichues manches qui battent l'air, gêné par mon sac à dos. Si quelqu'un me voit, ça doit sourire dans les chaumières.
Enfin, je me souviens de la manière sûre et non ridicule d'enfiler ce bout de toile bleue qui me fait ressembler à un Quasimodo en plastique.
Un peu plus loin, je croise Jérémy, autre hextrekeur, qui en revient de la boite. Il est monté léger, très léger et gambade presque. Quelques mots échangés et le voilà parti sur un chemin qui n'est pas sur la trace. Je dézoome l'image de mon GPS ; ce sentier contourne la ville et rattrape la piste à sa sortie.
La petite boite blanche en fer blanc ne paie pas de mine sur son piquet penché. L'entre-gouttes s'agrandit assez pour que je puisse coucher quelques mots sur le cahier caché en son sein. Une petite pensée pour cette boite à lettres qui ne verra jamais de lettre, mais qui abrite déjà tant de mots d'encouragement et d'espoir. Elle est ce témoin des doutes et des joies de tous ceux qui passent par là, au départ comme à l'arrivée. Je suis content d'être venu lui rendre hommage.
Un petit regard à la frontière allemande, à quelques mètres et me voilà reparti en sens inverse.
La sortie de Wissembourg est un peu longuette.
Déjà, je m'arrête dans un bar pour prendre un café, prétexte à la demande de remplissage de mes gourdes ; l'honnête marchand de crêpes n'ayant que de l'eau en bouteille, je me voyais mal lui en prendre deux litres. Même à moitié prix.
Un peu plus loin, je me heurte à la porte obstinément fermée d'une boulangerie, l'obstination venant de la présence de la boulangère derrière son comptoir qui me voit batailler avec la paroi de verre sans faire le moindre geste ni le moindre sourire, ce qui se prêtait pourtant à la situation.
Les horaires placardés sur ladite porte m'indiquent que je suis bien dans le créneau d'ouverture. Mes gesticulations accompagnées de lancements de SOS de mes yeux grands ouverts ne changent rien ; la femme du boulanger préfère ranger ses muffins avec une minutie d'horloger puis, volage, passe aux tartelettes qu'elle tourne de quelques degrés sans plus me lancer un regard.
Dépité, j'abandonne cet antre gardé par son dragon intérieur et continue mon chemin en contournant la boulangerie. Mon bougonnement intérieur contre l'injustice de cette situation qui me prive de mon indispensable baguette semble trouver un écho devant le sésame de côté qui s'ouvre largement à mon passage. Je l'extériorise quand j'aperçois une affiche sur la partie fixe de la porte qui indique une magnifique "Entrée", gueule béante dans laquelle je m'engouffre, bien décidé à en découdre avec son imperturbable gardien.
"Bonjour. Vous auriez pu m'indiquer que l'entrée était sur le côté !
- Ça l'est, il suffit de savoir lire, me répond la tenancière toujours occupée à aligner ses pâtisseries au cordeau.
- Pas assez visible, manifestement ! lui rétorqué-je passablement agacé.
- Faut lever les yeux, mon petit monsieur, me lance-t-elle en daignant enfin se tourner vers moi. Je vais fermer, qu'est-ce qu'il vous faut ? rajoute-t-elle, les mains fermement posées sur le comptoir."
Derrière elle, je vois la dernière baguette disponible. Mon orgueil blessé par sa prise de haut ne fait pas long feu face au seul morceau de pain disponible à des milliers de kilomètres à la ronde (tout est loin quand on est à pied), indispensable pain pour mes futurs repas.
"Donnez-moi la dernière baguette, s'il vous plait, lui dis-je en réglant.
- Voilà. La sortie est par là !", me répond-elle en me rendant la monnaie tout en montrant la porte derrière moi.
La porte qui ne voulait pas s'ouvrir tout à l'heure.
Je sors après un au revoir bourru et me retourne une fois dehors. À gauche de l'ouverture, une affiche : "L'entrée est sur le côté", parfaitement visible.
J'enfouis mon ego sous une chape de honte et reprends ma route en bougonnant : "N'empêche, un petit signe, qu'est-ce que ça lui coûtait ?!"
Déjà, je m'arrête dans un bar pour prendre un café, prétexte à la demande de remplissage de mes gourdes ; l'honnête marchand de crêpes n'ayant que de l'eau en bouteille, je me voyais mal lui en prendre deux litres. Même à moitié prix.
Un peu plus loin, je me heurte à la porte obstinément fermée d'une boulangerie, l'obstination venant de la présence de la boulangère derrière son comptoir qui me voit batailler avec la paroi de verre sans faire le moindre geste ni le moindre sourire, ce qui se prêtait pourtant à la situation.
Les horaires placardés sur ladite porte m'indiquent que je suis bien dans le créneau d'ouverture. Mes gesticulations accompagnées de lancements de SOS de mes yeux grands ouverts ne changent rien ; la femme du boulanger préfère ranger ses muffins avec une minutie d'horloger puis, volage, passe aux tartelettes qu'elle tourne de quelques degrés sans plus me lancer un regard.
Dépité, j'abandonne cet antre gardé par son dragon intérieur et continue mon chemin en contournant la boulangerie. Mon bougonnement intérieur contre l'injustice de cette situation qui me prive de mon indispensable baguette semble trouver un écho devant le sésame de côté qui s'ouvre largement à mon passage. Je l'extériorise quand j'aperçois une affiche sur la partie fixe de la porte qui indique une magnifique "Entrée", gueule béante dans laquelle je m'engouffre, bien décidé à en découdre avec son imperturbable gardien.
"Bonjour. Vous auriez pu m'indiquer que l'entrée était sur le côté !
- Ça l'est, il suffit de savoir lire, me répond la tenancière toujours occupée à aligner ses pâtisseries au cordeau.
- Pas assez visible, manifestement ! lui rétorqué-je passablement agacé.
- Faut lever les yeux, mon petit monsieur, me lance-t-elle en daignant enfin se tourner vers moi. Je vais fermer, qu'est-ce qu'il vous faut ? rajoute-t-elle, les mains fermement posées sur le comptoir."
Derrière elle, je vois la dernière baguette disponible. Mon orgueil blessé par sa prise de haut ne fait pas long feu face au seul morceau de pain disponible à des milliers de kilomètres à la ronde (tout est loin quand on est à pied), indispensable pain pour mes futurs repas.
"Donnez-moi la dernière baguette, s'il vous plait, lui dis-je en réglant.
- Voilà. La sortie est par là !", me répond-elle en me rendant la monnaie tout en montrant la porte derrière moi.
La porte qui ne voulait pas s'ouvrir tout à l'heure.
Je sors après un au revoir bourru et me retourne une fois dehors. À gauche de l'ouverture, une affiche : "L'entrée est sur le côté", parfaitement visible.
J'enfouis mon ego sous une chape de honte et reprends ma route en bougonnant : "N'empêche, un petit signe, qu'est-ce que ça lui coûtait ?!"
Il est 20h passées quand j'arrive en vue du refuge du Scherhol, une cabane non gardée, mais tout confort.
La pluie ne m'a pas lâché, aussi il me tarde de me mettre à l'abri. Je souris à la vue du foyer au sol, entouré de ses pierres, à trois mètres à peine d'un panneau : "Feu interdit". Ce sera, malheureusement, une constante devant toutes les cabanes que je croiserai.
Mon sourire s'éteint d'un coup quand je sens la porte résister à ma poussée. La poignée s'actionne, mais le sésame ne s'ouvre pas. J'insiste. Rien à faire. La voie est close. Aucun dragon, cela dit, pour voir mes épaules s'affaisser et se gausser intérieurement en rangeant son trésor, pâtissier ou autre.
Deux solutions : soit je monte la tente sous la pluie sur un sol détrempé, soit je continue vers le refuge du pigeonnier sans plus savoir s'il sera ouvert. Je pèse les pour et les contre de chaque option, sachant que l'une d'elles n'a aucun pour, quand un bruit de serrure se fait entendre.
La porte s'ouvre !
Foin de reptile interlope, c'est une princesse qui m'ouvre : Maïwenn, trekeuse internationale qui, selon elle, n'habite nulle part, se présente à moi avec un grand sourire :
"On a fermé la porte parce qu'on s'est couchées avec mon amie et on avait un peu peur.
- Et vous m'ouvrez comme ça, sans savoir ?! lui dis-je, taquin.
- Bin, on avait un peu honte quand même de laisser quelqu'un dehors, me répond-elle, penaude.
- Je peux entrer, alors ?
- Oui oui, bien sûr, nous ne sommes que deux, il y a de la place.
- Merci, je n'en prendrai pas beaucoup !"
L'amie, dont j'ai oublié le prénom, m'est présentée. Elles font une partie de l'Hexatrek.
La cabane est grande, mais les filles se sont tellement étalées qu'il ne me reste qu'une minuscule place sous la fenêtre. Pas grave, j'y pose mon matelas, me déshabille en étendant mes affaires au sol et me couche sans tarder, bercé par la pluie qui redouble d'intensité.
Mon regard se pose sur mon sac à dos, posé sur la table. Sur le côté, un bout de baguette imbibé pend mollement. Je souris intérieurement de mon aventure boulangère :"Tout ça pour ça..."
Même la créature qui a fait un raffut du diable dans les combles toute la nuit ne sera pas descendue y toucher.
La pluie ne m'a pas lâché, aussi il me tarde de me mettre à l'abri. Je souris à la vue du foyer au sol, entouré de ses pierres, à trois mètres à peine d'un panneau : "Feu interdit". Ce sera, malheureusement, une constante devant toutes les cabanes que je croiserai.
Mon sourire s'éteint d'un coup quand je sens la porte résister à ma poussée. La poignée s'actionne, mais le sésame ne s'ouvre pas. J'insiste. Rien à faire. La voie est close. Aucun dragon, cela dit, pour voir mes épaules s'affaisser et se gausser intérieurement en rangeant son trésor, pâtissier ou autre.
Deux solutions : soit je monte la tente sous la pluie sur un sol détrempé, soit je continue vers le refuge du pigeonnier sans plus savoir s'il sera ouvert. Je pèse les pour et les contre de chaque option, sachant que l'une d'elles n'a aucun pour, quand un bruit de serrure se fait entendre.
La porte s'ouvre !
Foin de reptile interlope, c'est une princesse qui m'ouvre : Maïwenn, trekeuse internationale qui, selon elle, n'habite nulle part, se présente à moi avec un grand sourire :
"On a fermé la porte parce qu'on s'est couchées avec mon amie et on avait un peu peur.
- Et vous m'ouvrez comme ça, sans savoir ?! lui dis-je, taquin.
- Bin, on avait un peu honte quand même de laisser quelqu'un dehors, me répond-elle, penaude.
- Je peux entrer, alors ?
- Oui oui, bien sûr, nous ne sommes que deux, il y a de la place.
- Merci, je n'en prendrai pas beaucoup !"
L'amie, dont j'ai oublié le prénom, m'est présentée. Elles font une partie de l'Hexatrek.
La cabane est grande, mais les filles se sont tellement étalées qu'il ne me reste qu'une minuscule place sous la fenêtre. Pas grave, j'y pose mon matelas, me déshabille en étendant mes affaires au sol et me couche sans tarder, bercé par la pluie qui redouble d'intensité.
Mon regard se pose sur mon sac à dos, posé sur la table. Sur le côté, un bout de baguette imbibé pend mollement. Je souris intérieurement de mon aventure boulangère :"Tout ça pour ça..."
Même la créature qui a fait un raffut du diable dans les combles toute la nuit ne sera pas descendue y toucher.