Petit-fils et grand-mère pour une échappée complice en France. Voie Bleue, Alsace et Franche-Comté.
C'est avec plaisir que je débute cette boucle du Grand Est avec Gaël mon petit-fils.
Les premiers kilomètres sont toujours difficiles car je dois me réhabituer à tirer ce long attelage dansant de droite et de gauche. Le poids de l'ensemble est considérable pour moi. Avec Gaël, le tout doit peser environ quatre-vingt kilos !
Mais les moments merveilleux partagés, compensent bien les efforts à fournir.
Après quelques étapes je voyagerai seule. Cette boucle m'entraînera à Dôle pour rejoindre la Voie Bleue jusqu'au Luxembourg, puis ce sera l’Allemagne, ensuite Strasbourg et Besançon pour terminer.
Les premiers kilomètres sont toujours difficiles car je dois me réhabituer à tirer ce long attelage dansant de droite et de gauche. Le poids de l'ensemble est considérable pour moi. Avec Gaël, le tout doit peser environ quatre-vingt kilos !
Mais les moments merveilleux partagés, compensent bien les efforts à fournir.
Après quelques étapes je voyagerai seule. Cette boucle m'entraînera à Dôle pour rejoindre la Voie Bleue jusqu'au Luxembourg, puis ce sera l’Allemagne, ensuite Strasbourg et Besançon pour terminer.
Quand : 11/07/2023
Durée : 25 jours
Durée : 25 jours
Carnet publié par Jacqueline25
le 13 juil. 2023
modifié le 10 août 2023
modifié le 10 août 2023
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Vue d'ensemble
Le topo : Section 5 - 15 juillet 2023 (mise à jour : 21 juil. 2023)
Description :
Jour 5
Samedi 15 juillet 2023
Baulay - Bains-les-Bains
Samedi 15 juillet 2023
Baulay - Bains-les-Bains
Le compte-rendu : Section 5 - 15 juillet 2023 (mise à jour : 21 juil. 2023)
Cette nuit, le ciel fut illuminé au loin par les feux d’artifice du 14 juillet. Les pétarades, estompées, par la distance, sont un doux ronronnement.
La pluie est annoncée pour ce matin. Je ne tergiverse pas pour ranger mes affaires sous un ciel parfaitement fermé. Puis par une opération magique les nuages disparaissent subitement pour laisser place à un ciel divinement bleu.
Anne part pour une longue étape. Nous nous assurons de nous revoir cet hiver. Elle réalise un documentaire sur le vélo et mon expérience en tant que femme, seule, à vélo, « âgée », l’intéresse ; surtout après m’avoir entendue raconter quelques anecdotes drôles et insolites ; ma sortie en boîte de nuit en tongs au-delà du cercle polaire arctique, le regard circonspect de mon nouveau vélociste m’évaluant de haut en bas lorsque je lui ai dit que je partais seule à vélo au cap Nord. Pour mon départ, il m’écrira «votre pugnacité l’emportera sur les difficultés… ». Il est certain que ce genre d’affirmation est extrêmement porteuse. J’y pense souvent, également pendant ce voyage-ci.
Quant à Anne, elle me qualifie de « femme coquelicot » et de « femme béguine ». Anne se retrouve souvent avec d’autres femmes en béguinage laïc.
Après ces pensées, je traverse quelques villages encore endormis. Le répit est néanmoins de courte durée, la circulation devient intense. Les automobilistes vont vite dans ce nord de la Haute-Saône. Je porte toujours un gilet jaune à vélo. Ça me garantit une meilleure sécurité.
Rapidement, l’orage annoncé est au-dessus de moi. Les nuages se déversent me rinçant le temps de mettre ma cape de pluie. Je traverse une forêt sous d’impressionnants coups de tonnerre. Je n’aime pas être sous ces arbres. Puis tout se calme. La pluie a apporté un peu de fraîcheur, et j’apprécie l’excellente odeur de pétrichor, odeur d’après pluie.
De beaux paysages m’arrêtent le temps de quelques photos. J’entre dans le département des Vosges.
À Fontenoy-le-Château je suis admirative de l’imposante fresque en l’honneur de Julie-Victoire Daubié née en 1824, journaliste, militante des droits des femmes, première femme française à s'inscrire aux épreuves du baccalauréat à Lyon en 1861. C'est aussi la première licenciée ès lettres en 1871, à l'époque où les cours à La Sorbonne ne sont pas ouverts aux femmes.
Fontenoy-le-Château, le village de l’écrit… mes yeux se portent aussi sur les multiples panneaux accrochés aux barrières des maisons. Je lis quelques extraits de poèmes de Prévert, Dis donc camarade Soleil tu ne trouves pas que c'est plutôt con de donner une journée pareille à un patron ? ; de Martin Luther King Les barricades sont les voix de ceux qu'on n'entend pas.
À trop regarder, je m’égare, je perds la Voie Bleue… et je me retrouve par un heureux hasard à la Manufacture royale ferblanterie de 1733 de Bains-Les-Bains, le plus ancien site industriel de Lorraine bien rénové avec visites guidées… et bénéficiant d’une inscription au titre des monuments historiques depuis 1988.
Pour terminer ma journée, je suis impeccablement accueillie par Stéphane et Jeanne, jeune couple propriétaire du camping de Bains-les-Bains. Petite bouteille d’eau fraîche offerte à mon arrivée ; table avec chaise mises à disposition à l’emplacement de ma tente ; grand abri en cas de pluie pour les cyclistes.
Le petit camping familial est surtout occupé par les curistes. Les sympathiques propriétaires sont totalement investis, ils cuisinent pour les vacanciers, installent un petit kiosque à glace certains soirs, rôtissent des poulets… et sont extrêmement prévenants.
Village thermal… et pourquoi pas une petite cure ? Et voilà, je m’inscris pour une mini-cure de cinq jours de lundi à vendredi.
Je sais qu’il est difficile de repartir après une interruption de plusieurs jours. Une coupure occasionne bien souvent des douleurs articulaires après des efforts intenses. Je verrai bien lorsque je réendosserai mon costume de cyclotouriste…
La pluie est annoncée pour ce matin. Je ne tergiverse pas pour ranger mes affaires sous un ciel parfaitement fermé. Puis par une opération magique les nuages disparaissent subitement pour laisser place à un ciel divinement bleu.
Anne part pour une longue étape. Nous nous assurons de nous revoir cet hiver. Elle réalise un documentaire sur le vélo et mon expérience en tant que femme, seule, à vélo, « âgée », l’intéresse ; surtout après m’avoir entendue raconter quelques anecdotes drôles et insolites ; ma sortie en boîte de nuit en tongs au-delà du cercle polaire arctique, le regard circonspect de mon nouveau vélociste m’évaluant de haut en bas lorsque je lui ai dit que je partais seule à vélo au cap Nord. Pour mon départ, il m’écrira «votre pugnacité l’emportera sur les difficultés… ». Il est certain que ce genre d’affirmation est extrêmement porteuse. J’y pense souvent, également pendant ce voyage-ci.
Quant à Anne, elle me qualifie de « femme coquelicot » et de « femme béguine ». Anne se retrouve souvent avec d’autres femmes en béguinage laïc.
Après ces pensées, je traverse quelques villages encore endormis. Le répit est néanmoins de courte durée, la circulation devient intense. Les automobilistes vont vite dans ce nord de la Haute-Saône. Je porte toujours un gilet jaune à vélo. Ça me garantit une meilleure sécurité.
Rapidement, l’orage annoncé est au-dessus de moi. Les nuages se déversent me rinçant le temps de mettre ma cape de pluie. Je traverse une forêt sous d’impressionnants coups de tonnerre. Je n’aime pas être sous ces arbres. Puis tout se calme. La pluie a apporté un peu de fraîcheur, et j’apprécie l’excellente odeur de pétrichor, odeur d’après pluie.
De beaux paysages m’arrêtent le temps de quelques photos. J’entre dans le département des Vosges.
À Fontenoy-le-Château je suis admirative de l’imposante fresque en l’honneur de Julie-Victoire Daubié née en 1824, journaliste, militante des droits des femmes, première femme française à s'inscrire aux épreuves du baccalauréat à Lyon en 1861. C'est aussi la première licenciée ès lettres en 1871, à l'époque où les cours à La Sorbonne ne sont pas ouverts aux femmes.
Fontenoy-le-Château, le village de l’écrit… mes yeux se portent aussi sur les multiples panneaux accrochés aux barrières des maisons. Je lis quelques extraits de poèmes de Prévert, Dis donc camarade Soleil tu ne trouves pas que c'est plutôt con de donner une journée pareille à un patron ? ; de Martin Luther King Les barricades sont les voix de ceux qu'on n'entend pas.
À trop regarder, je m’égare, je perds la Voie Bleue… et je me retrouve par un heureux hasard à la Manufacture royale ferblanterie de 1733 de Bains-Les-Bains, le plus ancien site industriel de Lorraine bien rénové avec visites guidées… et bénéficiant d’une inscription au titre des monuments historiques depuis 1988.
Pour terminer ma journée, je suis impeccablement accueillie par Stéphane et Jeanne, jeune couple propriétaire du camping de Bains-les-Bains. Petite bouteille d’eau fraîche offerte à mon arrivée ; table avec chaise mises à disposition à l’emplacement de ma tente ; grand abri en cas de pluie pour les cyclistes.
Le petit camping familial est surtout occupé par les curistes. Les sympathiques propriétaires sont totalement investis, ils cuisinent pour les vacanciers, installent un petit kiosque à glace certains soirs, rôtissent des poulets… et sont extrêmement prévenants.
Village thermal… et pourquoi pas une petite cure ? Et voilà, je m’inscris pour une mini-cure de cinq jours de lundi à vendredi.
Je sais qu’il est difficile de repartir après une interruption de plusieurs jours. Une coupure occasionne bien souvent des douleurs articulaires après des efforts intenses. Je verrai bien lorsque je réendosserai mon costume de cyclotouriste…