Dans les îles au nord-ouest de Tromsø
La rédaction de Carnets d'Aventures était en Norvège en juin et juillet 2010. Nous avons entre autres navigué 10 jours dans les îles situées au nord-ouest de Tromsø (70°nord environ). L’île de Reinøya et l’île de Ringvassøya. La navigation est assez tranquille car ces îles ne sont pas directement exposées à la haute-mer. Reste à se méfier du vent (qui est parfois violent) et de la température de l’eau (autour de 10°C). Les côtes sont dans l’ensemble assez aimables ce qui n’empêche pas qu’il y ait du relief. Il nous semble que l’ensemble de l’archipel à l’ouest de Tromsø vaut le coup en kayak de mer. Nous sommes également allés naviguer dans le lac naturel (grand pour un lac insulaire) qui se niche sur l’île de Ringvassøya en utilisant les chariots.
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Vue sur les montagnes des Alpes de Lyngen
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Nous publions ici quelques morceaux choisis de cette aventure (article paru dans Carnets d'Aventures #23).
Îles, fjords, glaciers et morues
En kayak dans le Troms
La surface de l’eau est si lisse que nous ne pouvons distinguer le reflet du vrai et le vrai du reflet…
"Il faut un faux pour faire un vrai, sinon le faux ne fait pas vrai, il fait faux, pas vrai ?" dit Averell Dalton.
Ça me laisse songeuse…
Juillet 2010, Troms, nord de la Norvège.
Une dizaine de jours de kayak bivouac entre les îles et les fjords. L’occasion pour nous de découvrir à la pagaie des paysages nouveaux et inhabituels, mais aussi d’appréhender l’itinérance kayak en mer froide…
Morceaux choisis.
Textes : Johanna Nobili (avec extraits du carnet de bord), Séverine Javey
Photos : Carnets d’Aventures
Participants : Séverine Javey, Sébastien Peythieu, Olivier et Johanna Nobili
Zone géographique : archipel au nord de Tromsø et juste à l’ouest des Alpes de Lyngen.
Carte au 1:100.000e (Turkart) « Karlsoy ».
Remerciements pour ce trip norvégien :
Innovation Norway pour le soutien logistique
Julbo pour ses lunettes polarisantes et flottantes
Kayak Attitude pour le prêt des kayaks Goltziana Marlin et Goltziana Nomura
Kokatat, Prijon et Reed pour les vêtements
Prijon pour les chariots de kayak Crossover et SmartTravel compacts, solides et fonctionnels
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On se croirait en Croatie, certaines sections de côte réservent des surprises. Sud-est de Reinøya, vue sur les Alpes de Lyngen.
Navigation avec en toile de fond les Alpes de Lyngen et leurs glaciers.
L'approvisionnement en eau douce n'est pas un problème, partout des ruisseaux descendent jusqu'à la mer.
Notre terrain de jeu : l'archipel au nord de Tromsø, non loin des Alpes de Lyngen
Ciel plombé, les conditions de mer d'huile ne vont pas durer !
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Plan B (on aime bien…)
Des kayakistes locaux nous ayant fortement déconseillé de mettre à exécution notre projet initial d’aller caboter le long des Alpes de Lyngen (pour cause principalement de vents catabatiques délicats ; a posteriori, après en avoir discuté avec d’autres personnes, il ne semble pas que cette côte pose de problème particulier), c’est dans l’archipel situé au nord de Tromsø et juste à l’ouest de Lyngen que nous décidons d’aller tremper nos pagaies.
Nous longerons plusieurs îles, principalement Reinøya et Ringvassøya, qui présentent un relief marqué de nombreux petits sommets entre 300 et 1000 m d’altitude entrecoupés de lacs et rivières (fleuves !), arborées de forêts de bouleaux et peuplées de rennes. Nous naviguerons face aux magnifiques montagnes et glaciers de Lyngen, au look alpin comme le nom l’indique, mais aux pieds dans l’océan ! À côté de troupeaux de rennes pas plus intrigués que ça. Pas loin des dauphins. Le long de plages aux couleurs et ambiances tropicales (n’étaient les montagnes enneigées en face !). À contre-courant. Poussés. Vent de face. Au portant. En t-shirt. En anorak-cagoule. Sous la pluie. Au soleil. Sous un arc-en-ciel. Dans une estampe japonaise. Sur un miroir.
La Norvège offre un terrain de jeux incroyable et une diversité étonnante. Nous reviendrons !
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Session pêche sur fond des glaciers et montagnes des Alpes de Lyngen.
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Kayak de mer secteur Tromsø / Alpes de Lyngen : conditions météo, navigation et équipement
- Ciel : alternance soleil, nuages, averses. Au mieux une demi-journée de ciel bleu d’affilée. Parfois une journée de pluie avec quelques accalmies.
« Too north… » telle était la réponse d’un local à ma question posée fin juin, alors qu’il faisait mauvais depuis quelques jours, « can we hope a better weather soon ? »… Bon il semble que l’été 2010 a été particulièrement médiocre sur la Scandinavie à cause de l’anticyclone d’Afrique du Nord qui maintenait chaleur et beau temps sur l’Hexagone en repoussant les perturbations plus au nord…
- Températures : de 5°C (nuages ou pluie) à 18°C (soleil, peu de vent) ; peu d’amplitude thermique la nuit vu qu’il ne fait pas nuit…
- Vent : rarement pétole, tempête par moments – au bivouac heureusement (+ de 100 km/h un soir ; nous n’en menions pas large et avons été « rassurés » d’apprendre auprès de locaux le lendemain qu’il s’agissait d’une tempête « anormale » et qu’une grue était même tombée dans un village proche).
- Courant : parfois mais nous avons soigneusement évité les zones ou configurations propices au courant.
- Équipement de navigation : tenues semi-étanches de kayak :
En bas : pantalon avec manchons néoprène aux pieds, en général un collant dessous. Bottes de kayak en néoprène ou chaussons néoprène sur pantalon « à pied ».
En haut : sous-vêtement manches longues (+ une polaire par moments) et souvent anorak de kayak étanche et coupe-vent avec manchons aux poignets et capuche.
- Principale faune rencontrée (hors insectes…) :
Marine : poissons (morues) !, phoques, dauphins, macareux, sternes, goélands.
Terrestre : rennes, pluviers dorés.
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Navigation non loin des Alpes de Lyngen. Le temps changeant nécessite d'être vigilant mais quelles belles ambiances !
Pantalon et anorak de kayak semi-étanches. Bottes néoprène.
Pantalon et anorak de kayak semi-étanches. Bottes néoprène.
Temps gris et frais, anorak de kayak de rigueur. Le mauvais temps arrive, il est temps d'accoster !
Rare moment combinant soleil, température douce et pas de vent, on navigue en t-shirt et même torse-nu pour certains !
Un vent tempétueux nous cloue au bivouac sur l'ile de Rigvassøya.
Moustiquaire de tête pour se protéger des insectes voraces !
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Itinérance en kayak de mer : témoignage d'une première fois !
Texte : Séverine Javey
Passé 31 ans, ma conception de l’aventure se résumait à la découverte gastronomique et paysagère des régions visitées. Aimant la nature, j’ai toujours eu un faible pour l’escalade, la randonnée, la spéléo… mais toujours « tranquillou ».
Dans le même esprit nature et pour changer un peu, j’ai eu envie de me mettre au canoë-kayak… grand bien m’en prit car j’eus beaucoup de plaisir à dévaler les rivières déchaînées du sud des Deux-Sèvres pendant un an. Si bien que le jour où un charmant collègue me proposa un voyage en kayak de mer en Norvège, je me posai très peu de questions et acceptai dans l'heure : l’enthousiasme général l’emportant sur la raison.
Ma conception de ce type de voyage était très limitée – quelques articles dans Carnet d'Aventures – mais cela me faisait surtout rêver et avait peu de rapport avec ma réalité….
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Séverine sur une mer d'huile sur fond d'Alpes de Lyngen
A la queue-leu-leu au sud-est de l'ile de Reinøya.
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Quand la réalité vous rattrape
Après quelques jours passés à visiter Oslo, Sébastien et moi sommes remontés en train, bus et bateau-bus jusqu'à Tromsø, point de rendez-vous avec Olivier et Johanna. La veille du grand départ pour le périple en kayak, après un début de soirée au sauna à dégouliner comme des phoques, nous avons commencé à préparer les embarcations, ce qui, pour moi, débuta par une plongée tête la première dans mon kayak pour régler les cales-(petits) pieds.
Le premier jour de navigation, je fis une réelle découverte : le kayak chargé pesait plusieurs dizaines de kilos ! Cela peut paraître très naïf mais j’ai également réalisé que la mer (à laquelle je ne suis pas du tout habituée) n'était pas soumise à la gravité (contrairement à une rivière) et que les courants contraires étaient assez fréquents. Durant ces premières heures, je découvris également que mes bras n’étaient pas vraiment à la hauteur de mes espérances… il y a comme une différence entre naviguer 3 heures par semaine dans le Marais Poitevin et 5 heures par jour dans l’océan Arctique !
Mais bon, ce n’était que le premier jour ; normal me disais-je, mon statut de « boulet » ne serait que provisoire…
Le deuxième jour, rebelote. Normal toujours… C’est comme les vendanges : les trois premiers jours sont les plus difficiles. Ensuite, mes bras ne se rendront même plus compte qu’ils sont en train de ramer et je pourrai enfin arborer un vrai sourire de contentement !
Le troisième jour ressemblant aux deux précédents, je commençais sérieusement à m’interroger sur ma capacité sportive (et psychologique) à tenir…
Un arrêt météo le quatrième jour nous donna l’occasion de faire un trek avec vue imprenable sur les fjords ; ce fut grandiose, d'autant que le soleil nous accompagna finalement. Le point de vue du sommet offrant l'extrême avantage d'apprécier toute la sinuosité des vallées déboulant dans l'océan. Cela nous permit aussi de mesurer le minuscule et frêle aspect de nos petits bateaux stationnés sur la plage en contrebas.
Après cette pause reposante pour le haut du corps, je comptais sur le cinquième jour de navigation pour évaluer à nouveau mon statut de « boulet ». Or, le mauvais temps annoncé nous cloua 2 jours durant. Lecture, mots fléchés et pêchounette dans un lac furent notre quotidien pendant qu'Olivier et Johanna étaient partis en stop pour aller chercher le véhicule et ainsi le rapprocher de notre futur point d’arrivée (encore inconnu).
Se remettre à ramer après 2 jours de repos mit fin à mes espérances de rattraper un jour mes coéquipiers… Les bras brûlent, font mal, je suis derrière. La pluie, le vent. J’ai la désagréable impression que mon kayak fait du surplace… le sentiment de culpabilité de ne pas être à la hauteur… et pourtant, nous sommes loin de conditions extrêmes (comme le dit le fameux dicton norvégien, « il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements ! »), d’autant que mes co-navigants font preuve de beaucoup de sollicitude et de prudence à mon égard.
Ne pouvant changer de bras ni me dérouter jusqu’à la rencontre de l’Hurtigruten (paquebot de croisière dans les fjords norvégiens), ma conclusion fut qu'il fallait tenir et tenter d'en profiter un maximum ; des occasions pareilles sont rares et j'ai beaucoup de chance de pouvoir participer à ce périple.
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Séverine avec le sourire malgré les bras qui tirent
Nous longeons la côte afin d'entrer davantage vers le fond du fjord et ne pas couper trop au large au cas où le vent se mettait à forcir.
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Quelques macareux et rennes plus loin…
Les 2 derniers jours de navigation se firent sur un lac (après un portage avec les chariots de kayak), et là, ce fut l'apothéose, oserais-je dire la récompense ? Un temps magnifique, une eau calme, des paysages incroyables. Et le soulagement de constater que j’ai enfin l’impression d’avancer ! D’autant que l’ambiance est à la contemplation ; on profite, je profite, tu profites !
Sébastien et moi terminerons le périple à pied puisqu’Olivier et Johanna nous proposent de finir par une rando traversant un petit massif, pendant qu'eux ramènent nos kayaks (en les remorquant aux leurs) au véhicule (via une nouvelle « mission » stop).
La montagne semble aussi peu fréquentée que les fjords : nous ne rencontrons durant toute la journée que deux étudiants néozélandais installés en Norvège. Ces six heures dans la montagne à 600 m d'altitude furent l'occasion de dérouler les jambes, et, si je n'ai pas de bras, j'ai heureusement des mollets qui me permettent de tenir sans trop être à la traîne :-). À propos de traîne, il faut noter que, contrairement à la mer, la pêche fut totalement infructueuse dans ces lacs d'« altitude », d'autant que même en pleine montagne, il faut être deux pour pêcher : un qui tient la canne et l'autre qui le fouette pour éloigner les moustiques trop affectueux !
L’effort physique a malheureusement quelque peu assombri ma perception du voyage, je pensais être capable. J’en suis quitte pour des séances de natation et de musculation hebdomadaires… (ça fait partie de mes bonnes résolutions de l'année 2011 !).
Je garde heureusement en mémoire des paysages superbes, une organisation (et une sécurisation) optimale du voyage, l’absence de moustiques en mer, les bivouacs à la Robinson, l’abondance de la pitance fraîche, le pain d'épices grillé sur le réchaud à bois, les moules géantes dégustées au soleil de minuit et des rennes, macareux et autre phoques à portée de vue…
Merci et à la prochaine fois… en kayak biplace en Corse !
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Séverine, aux anges dans les conditions calmes que nous avons eues sur le lac de l’île Ringvassøya.
Olivier et Johanna remorquent chacun un kayak, pendant que Séverine et Sébastien rejoignent l'autre côté de l'ile en randonnée.
Le remorquage des kayaks est facile quand les conditions sont aussi bonnes que cette journée-là.
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Pêche
« 1e journée, 1e tentative de pêche du périple. Avant le 1er lancer. Un truc incroyable ! Tandis qu’Olivier tente de démêler les nœuds de son fil, son leurre plombé, pendant quelque 2 ou 3 mètres sous le kayak, oppose une résistance. Accroché à une algue ?! Non non, engamé ! Ils sont voraces ici les poissons ! Presque une prise à chaque lancer, et de belle taille ! 4 en 3 minutes, des morues ou des lieux jaunes ? »
« 4 poissons pêchés en 5 minutes. Comme hier. Les mêmes. Nous les débitons en filets qui seront cuits avec de l’huile d’olive et des herbes dans la casserole. C’est bien bon bien que légèrement mou, ce qui nous fait dire qu’il doit s’agir de lieux jaunes et non de morues ».
« Vers 21h, malgré la bruine, Olivier profite de la marée basse pour ramasser des moules énormes (une trentaine chacun, miam !) pendant que Sébastien va pêcher depuis son kayak : 3 poissons "habituels" ».
La question cruciale ne sera tranchée que le lendemain de la fin du périple à l’aquarium du musée Polaria de Tromsø : morues !
« Pendant que je prépare des galettes de pain à faire cuire ce soir, les 3 autres gravissent le sommet qui surplombe le bivouac et en profitent pour pêcher une truite dans un petit lac. Les petits pains ne seront pas tout seuls sur la grille ! »
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Galettes de pain confectionnées au bivouac et truite fraichement pêchée dans une des rivières proches du bivouac cuisent côte à côte.
Pause pêche avec en fond les Alpes de Lyngen.
Les rennes ne sont pas farouches et on les voit en nombre.
Un dauphin non loin de nous.
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Déphasage nycthéméral
Qu’est-ce que ça donne quand il fait jour toute la nuit et quand un ciel nuageux (donc soleil caché) ne vous donne absolument aucune info sur l’heure qu’il peut bien être ?
« Départ 15h juste après le petit déj. »
« Vers 18h, alors que la pluie s’intensifie, nous montons rapidement les tentes et nous glissons dedans. En beuglant entre les gouttes d’une tente à l’autre, nous nous accordons sur le programme immédiat (du genre assez simple) : faire une sieste pendant qu’il pleut et attendre une accalmie pour dîner.
Réveil collectif. Le grouic-grouic des estomacs a remplacé le plic-plic de la pluie sur la tente. Seb nous lance :
- Ah ben j’ai les crocs moi, il doit bien être 20h là non ?!
Un coup d’œil à la montre : 2h30 du matin !
- Tu m’étonnes que t’as faim ! »
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Estampe japonaise sur le Skogsfjordvatnet, le lac de l’île Ringvassøya que nous avons rejoint à l’aide des chariots. Photo prise au milieu de la "nuit".
Nuit calme au bivouac. Photo prise au milieu de la "nuit".
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Feu mouillé
« Une accalmie relative (de la bruine à la place de la pluie) nous permet de sortir des tentes pour tenter de faire un repas pas trop humide. La bruine finit quand même par pénétrer. Nous bataillons avec le réchaud à bois – ou plutôt avec le bois lui-même gorgé d’eau jusqu’à l’âme. Même en le fendant à la machette, nous n’obtenons que des copeaux humides. Les quelques bûchettes (mouillées…) que nous avions eu la bonne idée de mettre hier soir à l’abri d’une abside, et notre botte secrète – quelques morceaux de bois gras – améliorent un peu l’affaire et au bout d’une heure et demie, nous avons mangé et rempli les 2 thermos ! ».
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Après des heures de pluie, le bois est trempé jusqu'à l'âme et il faut batailler pour maintenir un petit foyer. Photo prise vers 2h du matin après une sieste visant à laisser passer les averses !
Dernier bivouac marin avant de charioter pour aller pagayer sur le proche lac Skogsfjordvatnet. Ce soir-là, la marée basse nous permet de ramasser quantité de moules ; une partie est bouille, l'autre cuite sur la grille au feu. Nous nous régalons.
Les moules cuisent sur la grille pendant que nous prenons l'apéro !
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Kayak sur roulettes
« 16 juillet. Marée basse ce matin : la journée commence par un portage vaseux et "moucheronneux", se poursuit par du "ramping cul-de-jatte" dans 20 cm d’eau, puis par environ 2 km de chariotage des kayaks sur une petite route qui nous permet, depuis les eaux salées du fond du Skogsfjorden, d’atteindre celles douces du Skogsfjord vatnet (=lac). 2 (comme le nombre de chariots que nous avons emportés) et 2 faisant 4 (comme le nombre de kayaks que nous avons), il faut faire 2 allers-retours. Jusque-là, mathématiquement ça reste simple !
- Les filles faites-vous une pause pendant qu’on va chercher les 2 autres kayaks !
Sont galants ces garçons… Mais pas autant que les moucherons ! Quelle affection débordante ! Ah quel plaisir de bouquiner en louchant sur chaque petit rusé qui pénètre la moustiquaire de tête. Séverine est sauve : la sienne est maillée suffisamment petit !
La mise à l’eau sur le lac est une double libération : on pagaye, et les insectes nous lâchent la grappe ! »
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Chariotage pour atteindre le lac Skogsfjordvatnet.
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Miroir
« Réflexion. Parfaite.
Un nuage en forme de dragon ! Le même.
Une molaire montagneuse – la même – avec trois caries de névés – les mêmes.
Le nez de mon kayak. Le même.
Ma pagaie, mon bras, mon visage. Moi ou mon reflet ? Mon reflet ou moi ?
Où sommes-nous ? Un étrange monde double. Un univers parallèle. Lisse, brillant, parfait de réalité.
Mais éphémère… Ne pagaie plus, tu vas l’abîmer ! Suspends ton vol !
Oui ton vol. Je vole, tu voles, on vole là non ?
Éphémère… Éole soupire et c’en est déjà fini. Une ride, deux rides, des milliers de rides. Le monde parallèle a disparu, le miroir est brisé.
Nous rentrons dans notre monde. Il est beau notre monde ! »
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Le miroir du lac Skogsfjordvatnet, quelques heures suspendues dans le ciel (idem pour le bandeau de droite).
Navigation miroir du lac Skogsfjordvatnet.
Le miroir du lac Skogsfjordvatnet
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Ça use les souliers
30 kilomètres à pied, ça use, ça use… Olivier et moi faisons une mission stop pour aller chercher notre véhicule à la fin du trip kayak ; ce n'est pas toujours gagné selon où l'on se trouve...
« Pour le stop, prévoir un peu de temps, surtout sur une petite route qui ne mène qu’au fin fond d’un fjord, qu’il est 17h, que les rares habitants du fjord rentrent chez eux alors que vous cherchez à aller dans l’autre sens, et que pour couronner le tout, il menace de pleuvoir… »
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Petites maisons typiques sur l'ile de Reinøya.
Ile de Rigvassøya : un joli bivouac ; les phoques nagent dans la baie.
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