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L'improbable voyage à vélo de Besançon au cap Nord en 2022.

(réalisé)
     
À Caroline ma fille et à Gaël mon petit-fils,     
  
De Besançon au cap Nord… Chiche !
 

Besançon – le cap Nord…
   Partir en solitaire, un défi pour un si long voyage à vélo !
  Il faut donc relever la bravade par un premier coup de pédale. Mes premiers voyages de cinq-cents kilomètres, qu’aujourd’hui je considère comme de courtes distances, m’ont fait découvrir ce qui m’apportait de l’étonnement, de multiples surprises et surtout, ce qui me procurait un véritable sentiment de liberté. Au fur et à mesure, j’ai allongé ces dernières années mes périples avec parfois une impression de frustration. À mon retour, ce n’était jamais assez…
   Celui-ci sera le plus long, le plus ambitieux que j’aurai entrepris ! 
  Toutes mes pérégrinations à vélo ont été l’occasion de faire des rencontres magiques, de découvrir des paysages magnifiques, de vivre des surprises émouvantes. Quand je pédale, j’éprouve un grand sentiment de liberté. Je deviens philosophe, poète, artiste.
   Je partage mes réflexions et mes sentiments, mes efforts aussi, avec les cyclotouristes qui m’accompagnent quelquefois sur des dizaines de kilomètres. Certains me disent que croiser une dame de mon âge, j’ai soixante-huit ans, seule, à vélo, partant si loin, les aide et les motive. Moi aussi je suis très enthousiaste et je continue, le nez au vent et les sourires dans mon baluchon. 
   Mais le plus amusant et flatteur aussi, je l’avoue, c’est de lire dans le regard de certains l’étonnement, l’admiration et le respect. Parfois même, on me perçoit comme une personne « perchée à l’âme romantique ». Mais tous font preuve d’humanité. Ils sont accueillants, aimables, généreux et surtout émerveillés !
   Certaines amies m’ont attribué le terme de « jeunior ». D’autres sont subjuguées. Rares sont celles qui me regardent d’un air circonspect voire dubitatif. Ma fille Caroline, qui sait que je ne suis pas une personne éthérée et que je n’outrepasserai pas mes capacités physiques, me fait confiance et c’est important. De cette façon, je pars tranquille pour ce long voyage, l’esprit léger.
   Quant à Gaël, mon petit-fils, adepte de cyclotourisme depuis nos échappées complices, il sera penché sur les cartes, à tracer mon parcours et à dessiner des campings et des restaurants.
   Mais je sais qu’au fond de lui, il aimerait partir avec moi pour pouvoir cueillir les cadeaux comme autant de fleurs magiques parce qu’il est sûr que je vais rencontrer le père Noël au cap Nord !
   Enfin, pour mon retour, fin août 2022, lorsque je prendrai l’avion à Alta en Norvège, mes sacoches, mon cœur, ma tête, mes jambes aussi, seront sans doute pleins de souvenirs, de rencontres, de paysages, de saines fatigues qui me rendront heureuse et fière d’avoir fait ce que j’aurai fait en trois mois. 
vélo de randonnée
Quand : 15/05/2022
Durée : 94 jours
Distance globale : 5638km
Dénivelées : +26238m / -26332m
Alti min/max : -1m/488m
Carnet publié par Jacqueline25 le 09 mai 2022
modifié le 14 avr. 2023
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Vue d'ensemble

Le topo : Section 13. Du 6 juillet au 10 ... (mise à jour : 05 janv.)

Distance section : 300km
Dénivelées section : +2335m / -2325m
Section Alti min/max : 0m/422m

Description :

Kristiansund / Leirvåg / Eidet / Kyrksæterøra / Ytre Snillfjord / Gagnås / Orkanger / Viggja / Øysandan / Trondheim  

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Le compte-rendu : Section 13. Du 6 juillet au 10 ... (mise à jour : 05 janv.)

Mercredi 6 juillet – 53e jour
Tornes / Kristiansund / Leirvåg / Eidet – 150 km

Se rendre invisible

   Ce matin, je dois tout replier rapidement entre deux averses. Je quitte le camping vêtue encore aujourd’hui comme une cosmonaute, il ne me manque qu’une bulle sur la tête. Cet ensemble de pluie ne m’est pas ajusté, c’est le moins qu’on puisse dire ! Le pantalon bouffe et la veste pourrait être portée par quelqu’un mesurant un mètre quatre-vingt-cinq. Mais c’est un bon matériel dans lequel je suis à l’aise et qui me protège parfaitement.

  Mes surchaussures ne valent rien, elles ne sont pas assez imperméables et partent déjà en lambeaux. Elles ne sont certainement pas prévues pour faire autant de marche. J’aurais dû prendre celles que j’utilise depuis dix ans. 
   Pas la peine de le dire… il pleut. Celui qui a inventé l’adage « il n’y a pas de mauvais temps, mais que de mauvais vêtements » devait être un sédentaire qui séchait ses vêtements chaque jour dans une armoire chauffante. Les jours de pluie à répétition sont un souci lorsque l’on fait du camping et que l’on est un cyclo-voyageur. 
   Pourtant, la pluie ne me gêne pas si je peux tout faire sécher chaque jour !
   Je suis très motivée ! Dans quelques kilomètres je vais rouler sur la célèbre route de l’Atlantique, l’Atlanterhavsveien, section de 8274 mètres de la route nationale 64. « Les travaux de construction ont débuté en 1983 et l’inauguration a eu lieu en 1989. La route est construite sur plusieurs petites îles et récifs reliés par huit ponts. Cette route a une vue sur la mer ouverte, ce qui est rare sur les routes du long de la côte norvégienne. Elle a été élue construction norvégienne du siècle en 2005 ». (Wikipédia)
   J’arrive… La route étroite est intégrée au paysage. Je saute d’île en île. Dix-sept ilots, huit ponts. Et le pont courbé… Le Storseisundet, impressionnant et magnifique ouvrage d’art. Je le vois de loin. Je prends mon temps, je m’arrête, je l’observe. Deux-cent-soixante mètres de long et une hauteur maximale à la mer de vingt-trois mètres. Sa courbe est extrêmement surprenante, car elle est en porte-à-faux. Au cours des six années de sa construction les ouvriers ont été interrompus par douze ouragans.
   Je m’y attendais ! Je n’arrive pas en haut ! Peu importe, cela me permet de regarder autour de moi ; la route sinueuse qui se prolonge, les îlots, les montagnes, les fjords. Puis vient la descente avec les vingt-trois mètres de dénivelé, vite avalée.
   Kristiansund est à quelques dizaines de kilomètres. Malgré mon insistance, mon GPS veut dévier ma route de plus de cent kilomètres. C’est ainsi que je comprends que le tunnel de l’océan Atlantique, tunnel sous-marin pour arriver à Kristiansund, est interdit aux vélos. La chance est avec moi, j’attends très peu de temps à un abri bus situé le long de ma route. Le bus ne peut prendre que deux vélos, mais je suis la seule cycliste.
   Je ne prends pas le temps de m’arrêter à Kristiansund, je dois avancer, mon étape est longue aujourd’hui. 
   Certains paysages sont grandioses, tout est gris mais c’est une couleur aussi. Les sites sont sublimés par toutes les nuances se situant entre le blanc et le noir.
   Sur deux longs ponts contigus passant au-dessus de l’entrelacement de plusieurs fjords, le vent hurle à faire frémir. Je ne sens pas ce vent, c’est très étrange. Le bruit est assourdissant. Après s’être engouffré en rugissant dans les différents fjords, il termine sa course comme un damné en s’enroulant, en se frottant autour des piles du pont et autour des tubes de la balustrade. Ce n’est pas une musique, c’est un son terrifiant, tonitruant, vociférant, hurlant comme des loups qui se motivent avant le départ à la chasse. Prise dans ce tourbillon de bruit et de fureur, je n’en mène pas large et je m’empresse de franchir ces deux ponts en jetant de rapides regards obliques sur la magnificence du paysage composé par la rencontre de plusieurs fjords. Et puis tout s’arrête… Le calme revient. 
   Et il apparaît au loin, il se rapproche… une apparition sous la pluie battante. Oui oui oui ! c’est un cyclo-voyageur. Je m’arrête pour le prendre en photo. Il se rapproche et vient vers moi. Nous sommes ravis de nous rencontrer. Comme moi, il n’a vu aucun cycliste ces derniers jours.
   Arnoldas, magnifique garçon, est Lituanien. Il est parti de Lituanie, est passé par la Finlande, a rejoint le cap Nord et se rend maintenant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Son voyage devrait durer sept mois. Il fait cent-vingt kilomètres par jour. 
   Lorsque je lui dis que j’en fais en principe quatre-vingts, sauf aujourd’hui, il lève son pouce. Le geste universel. Son vélo est très chargé aussi et il est bien équipé. 
   Lorsqu’il repart, je me retourne et je constate que sa selle est couverte d’un plastique de protection, peut-être est-elle en cuir ! Lui aussi se retourne, nous nous faisons un petit signe et nous continuons nos chemins en sens inverse. Cette rencontre égaie ma journée. Je ne suis pas seule à pédaler. Nous sommes sur les mêmes registres, enfin presque, il va au sud et moi au nord.
   J’ai construit toutes mes étapes avant mon départ en utilisant OsmAnd, application de carte du monde. J’ai enregistré mes tracés GPX sur mon GPS vélo. Mon amie Nadine m’a donné un sérieux coup de main. Évidemment, ce n’est qu’un canevas qui se modifie en fonction des rencontres, de la difficulté des étapes, des envies, de l’humeur et des perspectives d’hébergement… 
   Je dois dire qu’il n’y a pas de nombreux campings sur cette partie de l’EuroVelo 1 et parfois ils n’en ont que le nom. Le camping d’Ediet n’a pas de site internet. Il est noté sur ma carte et un panneau l’indique sur la route. Je le rejoins. Il semble désaffecté, mais, en son temps, il a dû vraiment avoir son heure de gloire. Des hommes entrent et sortent d’immenses chalets, je vois que ce sont des pêcheurs.
   Puis un vieil homme arrive de nulle part. Il s’avère que c’est le patron. Il est Tchèque. À la suite de ma requête, il me propose un petit chalet chauffé à l’écart des grands. Je suis ravie, je vais pouvoir faire sécher, tente, vêtements, chaussures, ouvrir toutes mes pochettes de rangement… Il m’invite à boire un café dans l’immense bâtiment du camping.
   J’entre dans une salle de plus de cent mètres carrés, composée d’un long bar avec cuisine, de plusieurs enfilades de tables, d’un salon. Une femme regarde la cinquième étape du Tour de France sur un immense écran relié à un ordinateur. Elle n’est pas Norvégienne, ni Tchèque…
   À la demande du vieil homme, elle s’empresse de me faire un café servi avec un délicieux gâteau. On n’est pas ici à l’ère de l’égalité entre femmes et hommes ! Elle se dépêche, elle ne veut pas manquer une minute du tour. Caché derrière un autre grand écran, il y a un homme. Le patron me dit qu’il est Allemand. Il se penche pour me saluer. Il a une tête bizarre ! Ses traits ne sont pas harmonieux. Un autre homme se prépare à manger derrière le bar. Le patron me dit qu’ici on rencontre un bon nombre de nationalités différentes. Hormis la femme au Tour de France, je n’aperçois que des hommes. 
   Toute la façade du bâtiment est vitrée, la vue sur la mer, sur les îles et les pêcheurs est magnifique. Une table devant les vitres est couverte de plusieurs paires de jumelles. Un trépied porte aussi une longue vue. Le vieil homme explique à la femme d’où je viens, tous les pays que j’ai traversés et au moment où il se tape le front de la main pour dire qu’il met en doute ma santé mentale, les trois premiers du Tour de France appuient comme des « fous » sur leurs pédales pour remporter l’étape. Quelle synchronisation !
   Ils sont sympathiques, bienveillants avec moi. Je sais que je peux faire confiance à mon intuition. Je ne me sens pas en insécurité malgré l’inquiétante étrangeté du lieu et des personnes réunies ici. 
   Je me rends ensuite sur le charmant ponton conduisant à un petit îlot et c’est seulement lorsque je demande un peu de poisson pour mon repas aux pêcheurs occupés à le nettoyer, que je comprends. Les hommes ne parlent ni norvégien, ni anglais et ils ne me regardent pas. Un jeune est dépêché pour me répondre. Lorsque j’ai mes deux filets de poisson en main, je m’éclipse rapidement.
   Je connais cette attitude. L’attitude des gens qui ne veulent pas apparaître. Il ne faut pas montrer son visage, il ne faut surtout pas croiser le regard de l’autre. C’est une réaction de défense, comme si le simple fait de ne pas voir, suffisait à se rendre invisible. En effet, le regard renseigne, il dit tout. Seul le jeune garçon était tranquille. 
   Je comprends que ce n’est plus un camping mais un camp qui exploite des hommes venus d’ailleurs. Je me dis encore une fois que j’ai de la chance d’avoir pu traverser six pays depuis mon départ, avec ce moyen de locomotion insolite qu’est un vélo. J’ai de la chance de toujours avoir été libre !
Coop.
Coop.
Tutsa
Tutsa
Arnoldas le Lituanien
Arnoldas le Lituanien
Ma cabane pour la nuit. Elle est un peu défraîchie. Mais il y a le chauffage, deux lits, deux fauteuils et une cuisine équipée
Ma cabane pour la nuit. Elle est un peu défraîchie. Mais il y a le chauffage, deux lits, deux fauteuils et une cuisine équipée
Les pêcheurs clandestins
Les pêcheurs clandestins
Mon festin
Mon festin
Il ne fait pas nuit. Il est trois heures du matin.
Il ne fait pas nuit. Il est trois heures du matin.
L’immense bâtiment depuis lequel ils observent .
L’immense bâtiment depuis lequel ils observent .
Le ponton rejoignant l’îlot
Le ponton rejoignant l’îlot
Jeudi 7 juillet – 54e jour
Eidet / Kyrksæterøra / Ytre Snillfjord – 73 km
 
La pluie… encore !

   Du vélo, de la marche, de la pluie, des villages de pêcheurs, des vaches surprises par ma présence sur la route et le souhait de trouver un abri pour la nuit. Je ne veux pas mouiller ma tente sèche. Quoiqu’un peu ridicule dans la mesure où il pleut chaque jour !

    Je suis subjuguée par une petite construction dans le jardin d’une maison. Je m’arrête, je l’observe. J’aimerais dormir dans cette maison de poupées. Mais c’est le matin. Une seule pièce doit l’occuper. Une vraie miniature, hexagonale, bleu azur. Deux fenêtres superposées occupent chaque pan de l’hexagone, les encadrements décoratifs sont en bois peints en blanc. Le débord de toiture est une frise en bois découpé, il se détache et s’avance dans le vide. L’entrée est extrêmement soignée ; un porche magnifié par deux balustrades ajourées semblablement à une dentelle le sublime.
   Quelle belle maisonnette !
   Mon espoir du matin sera satisfait en fin de journée. Trempée, j’arrive dans un petit camping. Quelques résidents sont bien à l’abri dans leur mobil-home. Ils ont dû m’entendre et j’ai dû créer une diversion dans leur quiétude, en effet l’un d’eux se précipite dehors à mon arrivée. Il me propose gentiment de m’accompagner au village chez le propriétaire du camping. La seule cabine du camping est libre. C’est un espace tout en longueur pour deux personnes, avec cuisine, chambre et chauffage pour seulement vingt euros. Je suis absolument ravie.
   Peut-être que ma tente n’est pas adaptée pour tant de pluie. Je l’ai achetée pour ce voyage et les avis étaient très bons. Lorsque je la replie trempée, je mouille la chambre. Si je désolidarise la chambre de la toile extérieure, c’est toute une sinécure pour la rattacher, de surcroît sous la pluie. Une tente quatre saisons aurait été un achat plus judicieux pour ce voyage, mais plus lourde. Le nord de la Norvège viendra confirmer ce que je pressens. Mais je n’en suis pas encore là ! 
   Pédaler sous la pluie ne me dérange pas. Aussi curieux que cela puisse paraître, j’aime la pluie ! J’apprécie d’observer le ciel s’assombrir et les nuages qui viennent l’habiller. Je ne me lasse pas d’écouter les gouttes qui tombent et qui s’écrasent sur le sol, cela m’offre un moment de quiétude. J’aime les bruits feutrés, l’ambiance calme, l’environnement paisible. Et le pétrichor, l’odeur d’après pluie qui persiste après son passage, est un parfum absolument subtil pour moi. Je préfère ça à la canicule estivale qui sévit en ce moment en France. 
   Je dois toutefois revenir à ma réalité de cyclo-voyageuse… la pire météo enregistrée de tous les temps pour cet été norvégien, n’est pas de tout confort pour moi, vivant constamment dehors depuis presque deux mois.
Village de pêcheurs
Village de pêcheurs
Une pièce dans la petite maison.
Une pièce dans la petite maison.
Vendredi 8 juillet – 55e jour
Ytre Snillfjord / Gagnås / Orkanger / Viggja – 50 km

Une forêt sur le toit

   Après une longue nuit, je pars très tardivement ce matin pour une courte étape. Maintenant je sais que je peux allier vélo et marche et accomplir des étapes tout à fait correctes. 

   Mon GPS détecte le pourcentage et la distance des côtes. Aujourd’hui, je me donne l’objectif d’aller le plus loin possible dans la déclivité à venir qui est de sept pour cent. Je fais environ un kilomètre et lorsqu’elle passe à neuf pour cent, je capitule. J’entends à ce moment-là, à la radio, que les coureurs du Tour de France terminent à vingt-cinq pour cent dans les gravillons à la Planche des Belles Filles en Haute-Saône. Mais eux, ils sont professionnels. 
   Je pense aussi que c’est extraordinaire pour une dame de soixante-huit ans de faire un kilomètre à sept pour cent avec cinquante kilos à déplacer, plus le poids de ma personne qui semblerait être plus léger qu’à mon départ. En effet je maigrirai de douze kilogrammes durant mon voyage.
   Il faut reconnaître que depuis que je suis en Norvège, c’en est terminé des pâtisseries, des desserts lactés d’Allemagne, des fraises et des jus de fruits achetés dans les petits abris au bord de la piste cyclable. Et même parfois des petits-déjeuners en sus du premier déjà pris. Ici, lorsque je trouve une supérette chaque jour c’est déjà bien. Néanmoins une glace est au menu quotidiennement, quelle que soit l’heure. Les glaces sont des Mikos, des Cônes. Un vrai délice ! Rien à voir avec les nôtres ! 
   Comme il n’y a aucun endroit abrité pour m’asseoir, hormis les abris bus, mes repas sont assez frugaux. J’ai parfois l’impression d’être une vagabonde. Depuis Bergen j’ai traversé une zone montagneuse peu peuplée, fortement agricole. De multiples ferries me permettent de traverser les nombreux fjords de Norvège. En effet la route s’arrête brusquement au bord de l’eau et reprend de l’autre côté. Le ferry est donc une continuité de la route.
   Le village d’Orkanger est étonnant. Quelques boutiques habillent encore la rue centrale.  D’intéressants bâtiments attirent mon regard. Surtout le Thamspaviljongen (musée du patrimoine). Cette construction a été conçue comme une église en bois debout. Elle a représenté la Norvège à l'Exposition universelle de Chicago en 1893.  En 2017, le pavillon a été rapatrié et ouvert au public après un effort fantastique des habitants.  Ils ont démantelé le bâtiment, l'ont acheminé jusqu’à son emplacement actuel, l'ont restauré et reconstruit. Il est fermé lors de mon passage, mais je peux contempler l’intérieur par une fenêtre.
   Une dame intriguée par ma curiosité s’approche et me raconte l’histoire du pavillon. Elle veut savoir aussi… qui je suis, ce que je fais. Elle me dit être stupéfiée par ma performance et me félicite. Elle me fait penser à Marta et à Dunna. Je regrette qu’elle parte, je déplore de ne pas avoir osé lui demander si elle pouvait m’héberger et poursuivre ce bon moment. Mais je n’ai jamais fait de telles demandes de ma vie ! Je ne suis jamais allée non plus au cap Nord à vélo !
   J’arrive au camping de Viggja. Un vrai camping avec une réception et un monsieur présent ; une jolie salle pour prendre un verre et un salon pour se détendre. Je prends une bière pression qui me semble très alcoolisée au vu de l’effet qu’elle me procure. Le monsieur est très sympathique, il est heureux de rechercher dans sa mémoire les mots français appris à l’école. Il me dit qu’il parle bien allemand, vu que de nombreux Allemands viennent dans son camping, mais les Français ne viennent pas jusque-là. C’est trop loin !
   Je rejoins mon petit chalet. Sur son toit poussent un tapis herbeux et de petits arbustes, semblables à une petite forêt. Un couple m’arrête. La dame frémit à l’idée de tout le chemin parcouru à vélo et du cap Nord à venir qui n’est pas la porte à côté. Elle et son mari sont propriétaires d’un magnifique bungalow dans le camping avec balconnet, mini terrasse, jardinet bien végétalisé. Ils vont bientôt monter dans le Nord en suivant la côte jusqu’à Bodø. Ils me disent qu’ils me verront peut-être sur la route et que ce sera avec plaisir. Là encore, ce sont des personnes très sympathiques. 
   Les Norvégiens rencontrés après tant de jours vécus solitairement me paraissent très aimables et attentionnés, avec beaucoup de douceur dans la voix. 
   Dans tous ces chaos qu’étaient ce début de voyage en Norvège, je commence à trouver dans ces instants suspendus des bonheurs infinis qui remplissent mon cœur d’une digne émotion. Je sens qu’un virage s’est opéré depuis quelques jours, j’ai adopté la Norvège, la Norvège m’a acceptée.
  Alors, je rejoins ma petite cabane avec sa forêt poussant sur son toit.







Ah ! Un complexe de repos !!! Le premier
Ah ! Un complexe de repos !!! Le premier
Le Norway Building de l'exposition universelle de Chicago en 1893.
Le Norway Building de l'exposition universelle de Chicago en 1893.
Camping de Viggja.
Camping de Viggja.
Camping de Viggja
Camping de Viggja
Camping de Viggja.
Camping de Viggja.
On les voit bien les petits arbustes sur son toit.
On les voit bien les petits arbustes sur son toit.
Camping de Viggja.
Camping de Viggja.
Camping de Viggja.
Camping de Viggja.
La petite plage du camping.
La petite plage du camping.
Samedi 9 juillet – 56e jour
Viggja / Øysandan / Trondheim – 50 km


Mouthe, la petite Sibérie du Doubs avant l’arrivée à Trondheim
 
   À mon départ, le propriétaire m’offre un café. À son initiative il téléphone à quelques hôtels à Trondheim pour me trouver une chambre. Quelle prévenance ! 
   À quelques kilomètres du camping de Viggja, un panneau m’indique qu’il existe un atelier de réparation de vélos à proximité. Parfait !  Cela me simplifiera la vie, ainsi je serai libérée de cette contrainte à Trondheim. Je dois faire changer mes patins de frein. Il faut ouvrir les mâchoires et retirer les roues. Il est donc facile de dérégler le système.
   Un chemin conduit à une grande maison d’habitation blanche située en contrebas de la route, très jolie, toute en longueur avec porches, entrées et balcons. Les bâtiments adjacents sont rouges. C’est l’architecture typique de la région.
   Autrefois la couleur des maisons était le symbole de statut social. Traditionnellement les maisons norvégiennes étaient peintes en rouge, jaune ou blanc. 
   La couleur rouge était la moins coûteuse, créée en mélangeant de l’ocre ou des terres colorantes avec de l’huile de foie de morue ou d’autres huiles. Dans les zones agricoles ou de pêche, la couleur est donc principalement rouge pour les granges et les dépendances.
   La couleur jaune était un peu plus onéreuse que la rouge.
   La blanche était la plus luxueuse. C’était la plus dispendieuse, faite à base de zinc minéral. Elle est réservée pour l’habitat.
   Je m’engage donc dans le chemin. Peu après, j’arrive à l’atelier, il est désert. Je vais ensuite sonner à la maison, la porte d’entrée est ouverte. J’appelle ! Aucune réponse ! Je pousse une porte et j’aperçois la cuisine en bois massif dans laquelle règne une atmosphère paisible. Personne n’est présent. On ne ferme jamais sa porte à clef en Norvège.
   Je contourne la maison aux jardins bien fleuris et parfaitement entretenus et je descends jusqu’au fjord. Deux hommes en bateau viennent dans ma direction. Ils rentrent de la pêche. L’un des deux est le vélociste, il est un peu surpris par mon apparition. Il parle un peu français, ce qui est rare en Norvège. Il me fait attendre puisqu’il veut échanger ses vêtements de pêcheurs contre ses vêtements de vélociste.
   Nous nous rendons ensuite dans son atelier qui occupe un très grand bâtiment composé de différentes pièces. Le stock de matériel est impressionnant. Je suis entrée dans une caverne d’Ali Baba pour cyclistes. 
    Il s’empare de mon vélo, le suspend, change les patins de freins bien usés par mes freinages dans les pentes vertigineuses des fjords et fait une excellente révision. La chaîne est un peu usée, il me dit que cela ira jusqu’au cap Nord. Il ne me demande que deux-cent-cinquante couronnes norvégiennes (vingt-cinq euros).
   Il me raconte qu’il a fait le Tour de France en 1982 avec Bernard Hinault. Il s’appelle Jostein Wilmann, nous sommes nés la même année. Il a été professionnel de 1980 à 1983. Il a notamment été médaillé de bronze du championnat du monde du contre-la-montre par équipes en 1979 et vainqueur du Tour de Romandie et de la Semaine catalane en 1982. Franchement je ne pouvais pas mieux tomber. Mon vélo a été entre d’excellentes mains. Je suis fière et enchantée d’avoir rencontré ce champion.
   Ensuite ma route croise Alain, c’est un Normand. Le vingt mai, il est parti pour le cap Nord en passant par la Finlande. Il est sur le retour. Il a le corps fuselé du cycliste de longue date. Il a fait, à plusieurs reprises, Paris-Brest et Paris-Bordeaux. Autant dire que c’est un vrai cycliste.
   Il pédale cent-cinquante kilomètres par jour. Les paysages défilent moins vite pour moi ! En principe, il arrive à trouver des lieux pour bivouaquer, un peu isolés. Il n’a pas rencontré la même météo que moi. Il a franchi le cercle polaire sous trente degrés. Il semblerait que la pluie me suive depuis le sud. On discute, on se prend en photo, on se communique nos blogs et lorsqu’on est bien trempés par la pluie, refroidis sous les dix degrés ambiants, nous reprenons respectivement nos routes opposées en nous embrassant en guise d’au revoir.
   Quelques kilomètres après, je m’arrête auprès de Cathi la Parisienne. Elle est en train de monter sa tente au bord de la route, sur une petite plate-forme face au fjord. Elle me dit qu’elle est une vraie solitaire, qu’elle n’a pas besoin de compagnie. En ma présence, elle devient extrêmement volubile, elle est intarissable. J’en apprendrai plus sur elle qu’elle sur moi !
   C’est une ancienne athlète de judo, elle a soixante-six ans et elle était professeure d’éducation physique et sportive au lycée. Cela fait quarante ans qu’elle arpente le monde à vélo ou à pied. Elle est toute petite, menue. Elle est partie d’Oslo pour faire ce que je qualifierais de petite boucle de visite des fjords. Elle tire une remorque très lourde, parce qu’elle transporte dix-sept kilogrammes de nourriture lyophilisée. Elle a renouvelé son stock à Trondheim. C’est étrange de ne pas faire ses courses au jour le jour, puisque c’est possible en Norvège ! 
   Je lui dis que si nous avons travaillé pour le même corps de métier, nous ne jouons pas dans la même cour en qualité sportive.
   Et cerise sur le gâteau… elle connaît le Haut-Doubs ! Chaque hiver en février elle va s’entraîner à Mouthe, la petite Sibérie doubienne où il fait régulièrement moins trente degrés. Elle fait un trou dans la neige pour planter sa tente, une lourde tente nordique totalement adaptée au froid et à la pluie, qu’elle utilise aujourd’hui pour son voyage.
   Chaque hiver je vais aussi à Mouthe en janvier ou en février depuis que je possède ma petite caravane vintage des années soixante-dix. Sa robe extérieure est arrondie, son toit est télescopique. Son intérieur a été pensé dans les moindres détails. Elle attire les regards. Elle resplendit dans la neige du Haut-Doubs. Elle trépigne d’impatience de parcourir le monde à la bonne saison, étant donné que depuis de longues années je lui préfère mon vélo.
   Mais Cathi et moi, ne nous sommes jamais rencontrées pendant nos vacances d’hiver, ce qui était beaucoup plus probable qu’ici, à quatre-mille kilomètres de la France. 
   Avec Cathi la prolixe, qui me disait qu’il était ressourçant de ne pas parler avec les autres, je ne suis pas près d’arriver à destination !
   En cette fin de journée, malgré tout, j’arrive à Trondheim. En périphérie de la ville, d’importants chantiers ont fait perdre la piste cyclable à Alain. Il s’est retrouvé sur une quatre voies. La gendarmerie est venue à sa rescousse et l’a aimablement remis dans le droit chemin. Forte de cette information, je monte sans billet dans un bus en espérant qu’il va bien au centre. Mon expérience du tunnel à Førde m’a servi d’excellente leçon. Dans la mesure du possible je dois anticiper, éviter de me mettre en danger.
    Trondheim est la quatrième ville de Norvège de taille modeste, avec 190 500 habitants, ce qui lui confère un visage sympathique. Connaître le nombre d’habitants me permet d’imaginer la configuration de la ville, me renseigne sur ce que j’y découvrirai tels que les musées, les édifices, les bars, les restaurants et m’aide à prévoir mes déplacements à vélo.
   Tout naturellement, je m’installe pour deux nuits dans un bel hôtel du centre-ville. Après toutes mes péripéties depuis mon arrivée en Norvège, je ressens le besoin d’un confort douillet. À mon grand étonnement, mon vélo est autorisé à prendre pension dans le superbe salon, avec bar adjacent. Je prends le temps de considérer l’ensemble des yeux.  Mon vélo fait corps avec les jolis objets de décoration, il est en harmonie de couleur. Sa présence n’est pas déplacée, aucune incongruité n’est à déplorer. Cela commence donc déjà bien. Sous les meilleurs auspices ! 
   Ces derniers jours j’envisageais Trondheim comme un nouveau souffle pour repartir d’un bon pied. En effet, l’avenir me confirmera que j’opérerai un excellent virage depuis cette escale dans cette ville. 
   Le centre est moderne, commerçant, réservé aux piétons. Le soir même, je décide de faire une immersion en ville à vélo jusqu’au bar-restaurant Lokka en bordure de fjord. Jolie petite demeure couleur moutarde avec une modeste terrasse sur l’eau. Et sous la pluie, cela va sans dire. 
   C’est samedi, les Norvégiens sont de sortie. Il est dit qu’ils s’adonnent à l’ivresse en fin de semaine. Nous ne sommes pas en reste en France non plus. Un groupe de jeunes gens s’installe à proximité de moi. Ils prennent d’emblée deux verres, un alcool fort et une grande bière, pour débuter leur soirée. Quelques jeunes filles, des Samies – peuple autochtone du Nord – je reconnais la langue, entonnent parfois, en intervalles réguliers, des chants traditionnels. Des chants particuliers, rauques, gutturaux. Le ton est donc donné ! J’aime déjà cette ville…
   Je décide de passer deux nuits dans la magnifique ville de Trondheim, j’en ai besoin. 

Jostein Wilmann
Jostein Wilmann
Ses dépendances
Ses dépendances
Un important stock de matériel
Un important stock de matériel
La propriété de Jostein Wilmann
La propriété de Jostein Wilmann
Alain le Normand
Alain le Normand
Cathi et sa tente nordique
Cathi et sa tente nordique
J’aime bien le parasol-pluie
J’aime bien le parasol-pluie
Le Lokka-cafe à Trondheim
Le Lokka-cafe à Trondheim
L’intérieur du Lokka
L’intérieur du Lokka
Dimanche 10 juillet – 57e jour
Trondheim – 15 km


Je respire enfin à Trondheim !
 
   Je débute en excellente forme et de bonne heure ma journée de déambulations. Trondheim est une étape de l’express côtier, l’Hurtigruten. Je discute avec deux couples toulousains, passagers de ce célèbre paquebot. Ils me décrivent leurs journées sur le bateau et surtout le spectacle offert par Mère Nature. Ils s’extasient sur le récit de mon aventure. Ils ont trois heures pour visiter la ville. Le bateau fait trente-deux escales de Bergen jusqu’au cap Nord en sept jours. L’express rejoint ensuite Kirkenes près de la frontière russe. Sept jours pour deux-mille-cinq-cents kilomètres ! Sans doute moins. Leur bateau ne fait pas toutes les circonvolutions de l’Eurovelo 1. Et moi qui n’en suis qu’au tiers depuis Bergen… en ayant l’impression d’avoir vécu une éternité depuis le début de mes pérégrinations en Norvège. 
   Je visite la cathédrale de Nidaros, unique en son genre, un des plus beaux édifices gothiques de Norvège. Elle est dédiée au culte catholique ce qui est curieux pour un pays majoritairement luthérien. 
   À proximité, je traverse le vieux pont en bois au décor rouge du dix-septième siècle, point d’entrée de la très jolie vieille ville. Je peux admirer d’anciens entrepôts sur pilotis, rénovés en logements, en bars et en restos. 
   Dans un des entrepôts, je déniche avec surprise un petit café épatant installé dans le vieux quartier de Bakklandet pour un repos bien mérité. Situé au fond d’un couloir, ce café culturel-bibliothèque dispose d’un petit balcon de poche sur l’eau.
   Les meilleures adresses pour les sorties sont concentrées dans ce vieux quartier feutré et paisible en journée, certainement trépidant la nuit. La rue est bordée de petites maisons de poupées, colorées, offrant incontestablement une vision sur le charme norvégien.
   Toujours dans ce quartier, je suis intriguée par un rail permettant à la seule cycliste présente, c’est-à-dire moi, de monter une rue. Le Sykkelheis Trampe ne semble pas si simple d’utilisation. Un garçon m’explique l’attitude qu’il faut adopter pour éviter la chute, la jambe droite doit être tendue et le corps doit être incliné vers l’avant. Pas très rassurée, je place mon pied droit sur le point de départ du rail, le gauche reste sur la pédale de mon vélo. J’appuie sur le bouton de démarrage, et je suis poussée vers l’avant par un repose-pied qui émerge du rail. Mon pied droit est calé et avec quelques craintes me voici entraînée lentement vers le haut de la rue. Incroyable ! Formidable ! Fantastique… je ne suis pas tombée.  
   Grâce à mon vélo, je me rends rapidement dans un autre quartier de la ville. J’entre dans une petite église en bois debout, appelée ainsi, car des mâts ou poteaux sont utilisés pour soutenir le toit et l’élévation de la nef, mais aussi pour dresser les murs. Quel contraste avec la cathédrale ! À mon entrée on me glisse rapidement un missel entre les mains. Je suis athée ; la religion ne fait pas partie de ma vie. C’est dimanche et quelques fidèles sont réunis autour d’un prêtre. Le temps de photographier et je m’éclipse rapidement et silencieusement.  
   Peu après je parcours un quai sur lequel, ici aussi, s’alignent d’anciens entrepôts transformés en bistrots. Les multiples terrasses se succédant sont agrémentées chacune à leur façon et pour la plupart de meubles désuets ; mobilier en formica des années soixante-dix ou vieux fauteuils et divans surannés que l’on ne voudrait surtout pas chez soi. Mais cela me rappelle de bons souvenirs d’antan. 
   Sur ce quai, je rencontre Mario. Il est parti de Milan en Vespa rouge. Son visage est rieur. Il est content de sa performance malgré quelques pannes durant son voyage. Il redescend du cap Nord. Sa « guêpe » est rouge et supporte de nombreux bagages dont un jerrican de la même couleur. C’est le premier Vespatouriste que je rencontre.
   Je m’offre encore un moment de plénitude installée dans un de ces vieux divans, avec une vue sur le canal à admirer les fringants navires à quai. 
   De retour au centre de la ville ma balade me conduit vers une longue rue décorée d’une multitude de parapluies formant un plafond multicolore. Aujourd’hui le soleil m’honore exceptionnellement de sa présence. Passer dans cette rue par un temps pluvieux, abritée sous ces pépins, doit être fort insolite. Une autre rue présente une voûte composée d’une importante densité de fanions bariolés. 
   Fait exceptionnel une boulangerie est installée à Trondheim. C’est un grand clin d’œil à la France, effectivement son enseigne porte le nom de « Moulangerie ». C’est hilarant ! Est-ce une faute d’orthographe ? Ce mot est-il imprononçable par un Norvégien ? Mais non ! C’est tout simplement au cours d’un voyage à Paris que la propriétaire a trouvé comment sa boulangerie devait s’appeler : « Moulangerie », Mo du nom de sa ferme.
   Cette journée m’a procuré un vif bien-être. J’ai vraiment découvert de petites pépites dans cette ville. 
   Cela valait le coup de vivre toutes mes déconvenues pour arriver jusqu’ici !
Église dédiée au culte catholique…
Église dédiée au culte catholique…
… curieux pour un pays majoritaire Luthérien
… curieux pour un pays majoritaire Luthérien
Très large façade aux tours ramassées, impressionnante rangées de sculptures
Très large façade aux tours ramassées, impressionnante rangées de sculptures
Des gargouilles qui ne servent qu’à décorer et non à évacuer l’eau de pluie.
Des gargouilles qui ne servent qu’à décorer et non à évacuer l’eau de pluie.
Détruite par plusieurs incendies, elle fut à chaque fois reconstruite plus belle
Détruite par plusieurs incendies, elle fut à chaque fois reconstruite plus belle
Une gargouille de plus près
Une gargouille de plus près
C’est Bakeri en norvégien
C’est Bakeri en norvégien
Exceptionnel beau temps pour ma visite de Trondheim
Exceptionnel beau temps pour ma visite de Trondheim
Entrepôts sur pilotis
Entrepôts sur pilotis
Ancien entrepôt = café
Ancien entrepôt = café
Kafé skuret
Kafé skuret
Quinze jours depuis Venise.
Quinze jours depuis Venise.
Quartier du Bakklandet
Quartier du Bakklandet
Commentaires
Nadstrasbourg - 09 juil. 2022
8 messages
Quel plaisir de te lire tous les jours ; c’est comme retrouver un livre que l’on a dû fermer la veille et dont on attend avec hâte le moment d’y retourner. Des paysages, même si le soleil n’est pas là, qui me donnent envie de visiter ce beau pays que tu traverses ; tes photos pourraient être affichées dans un office de tourisme !!!
Bonne suite et bon courage si toutefois il t’en manque parfois pour les longues côtes.
Bisous