La traversée des Pyrénées par le GR10, entre autres !
Quand : 31/05/2019
Durée : 39 jours
Durée : 39 jours
Distance globale :
810km
Dénivelées :
+46533m /
-46555m
Alti min/max : 19m/2705m
Carnet publié par Béryl
le 14 juil. 2019
modifié le 20 mai 2020
modifié le 20 mai 2020
Mobilité douce
Précisions :
Départ possible depuis les gares de toute grande ville.
Coup de coeur !
13587 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le topo : J12 - Borce/Gabas (mise à jour : 28 déc. 2019)
Distance section :
23.3km
Dénivelées section :
+1577m /
-1199m
Section Alti min/max : 645m/2175m
Description :
Indications GPS (différentes de celles du site ; je ne comprends pas pourquoi) :
Distance : 27,53Km
Dénivelé positif : 1630m
Dénivelé négatif : 1253m
Temps de marche : 7h28
Temps d'arrêt : 1h40
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Distance : 27,53Km
Dénivelé positif : 1630m
Dénivelé négatif : 1253m
Temps de marche : 7h28
Temps d'arrêt : 1h40
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Le compte-rendu : J12 - Borce/Gabas (mise à jour : 28 déc. 2019)
Mardi 11 juin 2019
Le coq dans ma tête chante à 5h00 ce matin. C'est un coq au vin ; j'avoue en avoir bu un peu trop, hier soir !
Je me fais un p'tit déj comme je les aime : huge ! Faut tenir la distance aujourd'hui.
Départ à 6h45.
Le raccourci indiqué par mon hôte s'avère payant. Une grosse demi-heure après avoir décollé, je suis à l'entrée du Chemin de la Mâture. Je ne vous ferai pas un cours d'Histoire ; allez jeter un œil sur Wikipedia pour savoir le pourquoi du comment de cette magnifique balafre taillée dans la falaise deux cents mètres à l'aplomb des gorges d'Enfer.
Il a plu cette nuit et la roche est très glissante. Aussi, je caresse amoureusement le flanc de la saignée tout en progressant avec prudence.
Le Fort du Portalet, toujours là trente ans après que je l'aie visité. Comment pourrait-il en être autrement ?! Là aussi, Wikipedia vous donnera toutes les infos à savoir, notamment sur ses illustres (ou pas) locataires.
Dommage que le temps soit couvert. La vue est à tomber !
Une montée assez raide vers le pont des Trungas et j'entre dans un bois qui m'abrite un peu de la pluie.
Un torrent, bien gonflé me barre le passage. J'hésite, je tourne, je cherche et trouve une maigre trace de passage sur un talus en hauteur. Je m'y engage en agrippant tout ce que je peux attraper. C'est boueux et très glissant. J'arrive à un passage moins large où un dérisoire pont de branchages relie l'autre rive. Bon, pas le choix, avec l'élan peut-être...
Ouf, je suis passé !
En route vers l'Ayous.
Le coq dans ma tête chante à 5h00 ce matin. C'est un coq au vin ; j'avoue en avoir bu un peu trop, hier soir !
Je me fais un p'tit déj comme je les aime : huge ! Faut tenir la distance aujourd'hui.
Départ à 6h45.
Le raccourci indiqué par mon hôte s'avère payant. Une grosse demi-heure après avoir décollé, je suis à l'entrée du Chemin de la Mâture. Je ne vous ferai pas un cours d'Histoire ; allez jeter un œil sur Wikipedia pour savoir le pourquoi du comment de cette magnifique balafre taillée dans la falaise deux cents mètres à l'aplomb des gorges d'Enfer.
Il a plu cette nuit et la roche est très glissante. Aussi, je caresse amoureusement le flanc de la saignée tout en progressant avec prudence.
Le Fort du Portalet, toujours là trente ans après que je l'aie visité. Comment pourrait-il en être autrement ?! Là aussi, Wikipedia vous donnera toutes les infos à savoir, notamment sur ses illustres (ou pas) locataires.
Dommage que le temps soit couvert. La vue est à tomber !
Une montée assez raide vers le pont des Trungas et j'entre dans un bois qui m'abrite un peu de la pluie.
Un torrent, bien gonflé me barre le passage. J'hésite, je tourne, je cherche et trouve une maigre trace de passage sur un talus en hauteur. Je m'y engage en agrippant tout ce que je peux attraper. C'est boueux et très glissant. J'arrive à un passage moins large où un dérisoire pont de branchages relie l'autre rive. Bon, pas le choix, avec l'élan peut-être...
Ouf, je suis passé !
En route vers l'Ayous.
À partir de là, les éléments vont se déchainer.
La pluie, déjà, qui m'accompagne depuis le début, tombe plus dru. Vers 1800m j'atteins la limite pluie/neige qui semble se déplacer avec moi, car les deux alterneront pendant un bon moment.
Ah, voilà le brouillard ! Timide tout d'abord, il me tournait autour comme s'il n'osait pas. Et puis d'un coup, il a osé ! Il me suivra jusqu'en haut.
Très rapidement, il est rejoint par un méchant grésil qui me gifle le visage et les mains, chahuté par les bourrasques d'un vent semblant venir de partout à la fois.
Vers 2000m, les névés font leur apparition. Effectivement, c'est pas la Pierre-St-Martin, mais restons prudent tout de même.
Juste avant le sommet, je me perds dans cette purée de pois. Ne voyant plus de balises, j'ai suivi de vieilles traces de pas (sûrement de la veille), mais je suis monté trop haut. Mon GPS me l'indique : faut redescendre, petit père !
Je me recale tant bien que mal (un peu acrobatique) sur le GR et continue l'ascension du bon côté.
Finalement, j'arrive au sommet sans trop de mal. J'ai quand même les doigts gelés.
Il est clair qu'avec le brouillard, le grésil et le vent, je ne suis pas là pour la vue !
Par contre, le coup d'œil sur la descente de l'autre côté m'inquiète : là, les névés sont plus raides, plus pentus.
Hop, avertissement ! Je me pose sur la borne du col, sors les crampons que j'avais préparés le matin prêts à être dégainés, et les enfile un peu laborieusement à cause de mes doigts engourdis.
Ok, ce ne sont pas de vrais crampons, juste des tortillons métalliques sous les chaussures.
Pourvu que ça passe...
La pluie, déjà, qui m'accompagne depuis le début, tombe plus dru. Vers 1800m j'atteins la limite pluie/neige qui semble se déplacer avec moi, car les deux alterneront pendant un bon moment.
Ah, voilà le brouillard ! Timide tout d'abord, il me tournait autour comme s'il n'osait pas. Et puis d'un coup, il a osé ! Il me suivra jusqu'en haut.
Très rapidement, il est rejoint par un méchant grésil qui me gifle le visage et les mains, chahuté par les bourrasques d'un vent semblant venir de partout à la fois.
Vers 2000m, les névés font leur apparition. Effectivement, c'est pas la Pierre-St-Martin, mais restons prudent tout de même.
Juste avant le sommet, je me perds dans cette purée de pois. Ne voyant plus de balises, j'ai suivi de vieilles traces de pas (sûrement de la veille), mais je suis monté trop haut. Mon GPS me l'indique : faut redescendre, petit père !
Je me recale tant bien que mal (un peu acrobatique) sur le GR et continue l'ascension du bon côté.
Finalement, j'arrive au sommet sans trop de mal. J'ai quand même les doigts gelés.
Il est clair qu'avec le brouillard, le grésil et le vent, je ne suis pas là pour la vue !
Par contre, le coup d'œil sur la descente de l'autre côté m'inquiète : là, les névés sont plus raides, plus pentus.
Hop, avertissement ! Je me pose sur la borne du col, sors les crampons que j'avais préparés le matin prêts à être dégainés, et les enfile un peu laborieusement à cause de mes doigts engourdis.
Ok, ce ne sont pas de vrais crampons, juste des tortillons métalliques sous les chaussures.
Pourvu que ça passe...
C'est passé !
Les crampons ont fait le job. Je me suis senti en sécurité sur les névés de cette descente bien raide. Pas une seule fois mon pied n'a glissé.
Je passe le lac Gentau et son refuge et me pose un peu plus loin au bord d'un torrent pour déchausser mes crampons et les nettoyer. Fini la neige à cette altitude.
Les crampons ont fait le job. Je me suis senti en sécurité sur les névés de cette descente bien raide. Pas une seule fois mon pied n'a glissé.
Je passe le lac Gentau et son refuge et me pose un peu plus loin au bord d'un torrent pour déchausser mes crampons et les nettoyer. Fini la neige à cette altitude.
Toujours sous la pluie, je cherche un endroit pour casser la croûte.
Même autour du lac de Bious-Artigues je n'en trouverai pas. Le vent tempétueux souffle sans arrêt et aucun abri en vue.
J'irai ainsi jusqu'à Gabas.
Avec ce temps, l'idée de sortir la tente ne m'effleure même pas ! Je suis le panneau indiquant le refuge CAF, à l'écart du village. Quand j'y arrive, tout est désert, fermé.
Bon, je me rabats sur le village, donc. Là, j'apprends que le refuge CAF est fermé depuis deux ans ! Pourquoi donc est-il encore notifié dans le topoguide ?!
Le gars qui me l'apprend m'indique aussi un autre refuge. Précisément celui où il est avec quelques autres.
En fait, la maison des gardes des Pyrénées a été rachetée par le propriétaire de chambres d'hôte sur Gabas qui se trouve aussi être celui de la seule épicerie du bled. Bref, il a la mainmise sur tout ce qui peut être utile au randonneur.
C'est lui-même qui me sert, d'ailleurs, à l'épicerie. Le prix de la maison d'hôte me dissuade (ceux de son commerce sont pas mal aussi !), quant à celui du gîte : 25€ ! On bat des records, là !
Pour ce prix, on dort au sec, c'est déjà ça. Mais n'espérez pas plus. Chauffage en berne (je trouverai finalement le seul radiateur qui chauffe), unique baignoire pour l'étage (deux étages), coin cuisine minimum (pas de bol ni d'assiette) et décors passablement défraîchi. D'accord ils sont en travaux, mais c'est, me semble-t-il, une bonne raison pour pratiquer des tarifs largement en dessous des autres et pas le contraire, non ?
Quand je pense au confort du gîte de Borce pour 10€ de moins...
J'en parlerai d'ailleurs quelques jours plus tard à Éric Chaigneau, très actif sur le GR10 (gr10.fr), que je rencontrerai par hasard. Il me promettra de faire sa petite enquête.
Sinon, nous sommes six ce soir au gîte. On mélange toutes nos rations dans une bonne ambiance. Certains vont jusqu'au bout, d'autres s'arrêtent dans quelques jours. Grosse inquiétude pour ma part. Demain, c'est le passage par la Hourquette d'Arre à 2465m. Certains sont optimistes : ça passe ! Pour eux, j'ai l'impression, tout passe ! D'autres, dont ma pomme, sont plus mesurés.
Au pire, une variante existe en passant par Eaux-Bonnes.
Le ciel continue à déverser son chagrin. Il le fera toute la nuit.
S'il pleut ici, alors là-haut ?
Tu veux vraiment jouer ?...
Même autour du lac de Bious-Artigues je n'en trouverai pas. Le vent tempétueux souffle sans arrêt et aucun abri en vue.
J'irai ainsi jusqu'à Gabas.
Avec ce temps, l'idée de sortir la tente ne m'effleure même pas ! Je suis le panneau indiquant le refuge CAF, à l'écart du village. Quand j'y arrive, tout est désert, fermé.
Bon, je me rabats sur le village, donc. Là, j'apprends que le refuge CAF est fermé depuis deux ans ! Pourquoi donc est-il encore notifié dans le topoguide ?!
Le gars qui me l'apprend m'indique aussi un autre refuge. Précisément celui où il est avec quelques autres.
En fait, la maison des gardes des Pyrénées a été rachetée par le propriétaire de chambres d'hôte sur Gabas qui se trouve aussi être celui de la seule épicerie du bled. Bref, il a la mainmise sur tout ce qui peut être utile au randonneur.
C'est lui-même qui me sert, d'ailleurs, à l'épicerie. Le prix de la maison d'hôte me dissuade (ceux de son commerce sont pas mal aussi !), quant à celui du gîte : 25€ ! On bat des records, là !
Pour ce prix, on dort au sec, c'est déjà ça. Mais n'espérez pas plus. Chauffage en berne (je trouverai finalement le seul radiateur qui chauffe), unique baignoire pour l'étage (deux étages), coin cuisine minimum (pas de bol ni d'assiette) et décors passablement défraîchi. D'accord ils sont en travaux, mais c'est, me semble-t-il, une bonne raison pour pratiquer des tarifs largement en dessous des autres et pas le contraire, non ?
Quand je pense au confort du gîte de Borce pour 10€ de moins...
J'en parlerai d'ailleurs quelques jours plus tard à Éric Chaigneau, très actif sur le GR10 (gr10.fr), que je rencontrerai par hasard. Il me promettra de faire sa petite enquête.
Sinon, nous sommes six ce soir au gîte. On mélange toutes nos rations dans une bonne ambiance. Certains vont jusqu'au bout, d'autres s'arrêtent dans quelques jours. Grosse inquiétude pour ma part. Demain, c'est le passage par la Hourquette d'Arre à 2465m. Certains sont optimistes : ça passe ! Pour eux, j'ai l'impression, tout passe ! D'autres, dont ma pomme, sont plus mesurés.
Au pire, une variante existe en passant par Eaux-Bonnes.
Le ciel continue à déverser son chagrin. Il le fera toute la nuit.
S'il pleut ici, alors là-haut ?
Tu veux vraiment jouer ?...