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La traversée des Pyrénées par le GR10, entre autres !

(réalisé)
randonnée/trek
Quand : 31/05/2019
Durée : 39 jours
Distance globale : 810km
Dénivelées : +46533m / -46555m
Alti min/max : 19m/2705m
Carnet publié par Béryl le 14 juil. 2019
modifié le 20 mai 2020
Mobilité douce
C'est possible (ou réalisé) en train bus
Précisions : Départ possible depuis les gares de toute grande ville.
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Vue d'ensemble

Le topo : J3 - Aïnoha/Bidarray (mise à jour : 29 nov. 2019)

Distance section : 20.8km
Dénivelées section : +869m / -853m
Section Alti min/max : 120m/714m

Description :

Indications GPS (différentes de celles du site ; je ne comprends pas pourquoi) :

Distance : 24,33Km
Dénivelé positif : 981m
Dénivelé négatif : 949m
Temps de marche : NC
Temps d'arrêt : NC

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Le compte-rendu : J3 - Aïnoha/Bidarray (mise à jour : 29 nov. 2019)

Dimanche 2 juin 2019

Départ d'Aïnoha à 7h15.
Tous les bars sont fermés à cette heure-ci ; tant pis pour le café...
Ça monte sec dès la sortie du village, pas le temps de se chauffer !
Cinq cols au programme aujourd'hui, on croirait une étape du Tour de France.
Le col des Troix Croix (510m) arrive rapidement. Je m'y arrête juste le temps de faire quelques photos d'une curieuse mise en scène christique. Si on reconnait bien celui du milieu, je me demande ce qu'ont fait les deux autres pour qu'on les "néglige" de la sorte ?
Celui de droite a même un bras ballant ! Je sais que tout cela n'est qu'une mise en scène et qu'aucune tombe n'est présente sur les lieux, mais je m'interroge sur la symbolique de l'ensemble.

Allez, pas le temps de lambiner, j'attaque la montée du col suivant : le Zuharreteaco (ah, les noms basques...!) à 566m. D'autant qu'on est redescendu entre les deux.
Dans la montée, je rencontre un joyeux couple de locaux qui redescendent. La conversation s'engage. Ils connaissent très bien le coin (et pour cause !) et me renseignent sur la vue (non, c'est pas Hendaye, là, c'est St-Jean-de-Luz !). On en arrive à parler de nos expériences et à l'évocation de Compostelle, ils se réjouissent et m'avouent y être allés neuf (oui, 9 !) fois et par neuf chemins différents ! Des pros du camino ! Ils espèrent pouvoir y aller une dixième fois, après, ils en auront fait le tour. Tu m'étonnes !
Après vingt minutes de discussion passionnée et passionnante, je reprends la montée.
Ouille... qui a rajouté une enclume au piano ?!
Aïnoha au petit matin.
Aïnoha au petit matin.
Le cimetière ouvert sur la rue.
Le cimetière ouvert sur la rue.
Un peu plus tard dans la montée du col des Trois Croix.
Un peu plus tard dans la montée du col des Trois Croix.
Le col des Trois Croix et sa mise en scène bizarre...
Le col des Trois Croix et sa mise en scène bizarre...
On reconnait bien celui du milieu, mais qu'ont fait les deux autres pour être attachés aussi bizarrement ?
On reconnait bien celui du milieu, mais qu'ont fait les deux autres pour être attachés aussi bizarrement ?
Je vous dis pas la taille des lapins, dans le coin !
Je vous dis pas la taille des lapins, dans le coin !
Je me retourne et... il est toujours là !
Je me retourne et... il est toujours là !
Avec le sac à dos, certains passages sont acrobatiques !
Avec le sac à dos, certains passages sont acrobatiques !
Le col de Zuharreteaco (ah... bon ok, j'arrête !) est plus physique, tellement qu'arrivé en haut je me crois déjà au col des Veaux (c'est basque, ça, comme nom ?).
Perdu ! ce dernier est bien plus loin et je n'y arrive qu'un peu avant midi après avoir passé la ferme Esteben où je regretterai de ne pas m'être arrêté. De cet endroit, des hordes de vttistes espagnols s'élancent vers les cols ou bien malmènent leurs articulations dans les descentes, accompagnés par des motards (tout aussi espagnols !) qui préfèrent faire beaucoup plus de bruit sans forcément avancer plus vite.
Au milieu de tout cela, le pauvre randonneur à pied doit être vigilant pour ne pas se faire embarquer par ce courant infernal.
En haut du col des Veaux (550m), je dis enfin adieu à l'Océan ! Si tout va bien, la prochaine étendue d'eau salée sera la Méditerranée !
Je continue ma route et perds encore un peu plus de jus dans le Méhatché (716m) avant de descendre vers le col d'Espalza où je décide de me poser.
Très peu d'ombre sur ce col pelé. Je repère cependant un bosquet d'arbres qui doit faire un endroit fort agréable pour manger mon saucisson. Je verrouille mon radar sur cette cible, me pourléchant les babines d'avance. Un couple de randonneurs à la journée arrivent devant moi. Vingt secondes avant mon arrivée prévue sous l'ombre salvatrice, ils bifurquent soudainement et prennent d'assaut l'oasis visée.
J'enrage ! Ils n'ont même pas une tâche de sueur sous les bras !!
De guerre lasse, je ravale ma colère et continue sous le soleil, exactement.
J'atteins enfin la bergerie Zelhaïburu au bord des falaises de Zarkambidé (ah, et là peut-être ?!!) et me pose dans un recoin servant d'entrée aux brebis. J'y fais un sort à mon saucisson et finis par une pomme, protégé du regard acéré des vautours fauves qui passent juste au-dessus sans me voir.
Je ne perds pas une miette ni du frugal menu ni du spectacle. La pose dure un peu plus longtemps que prévu, les pieds à l'air à admirer le vol majestueux de ces énormes rapaces. Une petite sieste serait la bienvenue.
Mais le temps passe et je ne suis pas encore au bout de l'étape !
D'autant plus qu'avec le GR10, comme souvent, le plus dur est à venir...
Au col des Veaux (où je n'ai vu aucun veau d'ailleurs !), des ventas en veux-tu en voilà !
Au col des Veaux (où je n'ai vu aucun veau d'ailleurs !), des ventas en veux-tu en voilà !
Allez, salut l'Océan, ce coup-ci, je te quitte !
Allez, salut l'Océan, ce coup-ci, je te quitte !
Mon futur terrain de jeu !
Mon futur terrain de jeu !
Par moments, le GR se fait velours...
Par moments, le GR se fait velours...
... mais ça cache toujours quelque chose !
... mais ça cache toujours quelque chose !
La descente vers Bidarray est réputée dangereuse par mauvais temps. Il existe même une variante pour l'éviter.
Je confirme ! Même par beau temps, c'est vraiment dangereux.
La pente est très raide et le pas chasse souvent dans les pierriers. Avec un à-pic vertigineux sur la droite, c'est ce que j'appellerai à l'avenir un passage "craignos". Et il y en aura beaucoup, des passages craignos jusqu'à Banyuls !
Celui-ci est assez haut sur l'échelle de la craignossitude (le haut de l'échelle est pour plus tard). Un pas de travers, une pierre qui roule au mauvais moment, si vous ne parvenez pas à vous rattraper, emporté par le sac à dos, c'est la chute. Et le premier qui vous trouvera sera certainement un vautour ! Avec mon bol, il n'aura pas suivi la formation des gestes qui sauvent (qui ne servira pas à grand-chose, remarquez !).
Certains passages sont si raides que je préfère les descendre sur les fesses !
Quelques mains courantes sont installées de-ci de-là et je n'hésite pas à les empoigner sur toute leur longueur. Je suis tellement concentré sur ma descente que je rate la grotte du Saint-qui-Sue. Si vous voulez plus d'info, cherchez par vous-même ;)
J'arrive enfin en bas de ce chemin de croix. Ouf, le plus dur est derrière moi, ce coup-ci !
Ou pas...
Oui, il faut descendre par-là !
Oui, il faut descendre par-là !
La main courante n'est pas du luxe pour certains passages.
La main courante n'est pas du luxe pour certains passages.
Vous le voyez le chemin, là ? Parce qu'après, ça se corse !
Vous le voyez le chemin, là ? Parce qu'après, ça se corse !
On n'a pas l'impression, mais à droite, ça descend vraiment à pic !
On n'a pas l'impression, mais à droite, ça descend vraiment à pic !
On voit mieux là ?
On voit mieux là ?
Certains ne voient pas où est le problème !
Certains ne voient pas où est le problème !
Suivez la ligne et ne vous écartez surtout pas du chemin !
Suivez la ligne et ne vous écartez surtout pas du chemin !
J'aurais pas aimé faire cette descente sous la pluie ou dans le brouillard !
J'aurais pas aimé faire cette descente sous la pluie ou dans le brouillard !
J'arriverai en bas sans problème. D'autres n'ont pas eu cette chance...
J'arriverai en bas sans problème. D'autres n'ont pas eu cette chance...
En bas des falaises, c'est une petite route qui m'attend. Une petite route...
Bon, un peu de bitume après toute cette caillasse, je vais pas m'en plaindre ! En plus ça descend pépère. J'arrive à un pont sur le Bastan. Des familles sont là à faire trempette dans le torrent où il est bien mentionné par de gros panneaux qu'il est très dangereux de se baigner ici pour cause de lâchers d'eau par le barrage du dessus.
Drames récurrents dont nous abreuvent les infos.
Je continue ma (la) route. La petite route...
Tiens, je n'ai plus d'eau ! Et le Bastan que je longe est devenu inaccessible. Un peu plus de deux kilomètres après, j'arrive au pont d'Enfer. Deux kilomètres. Plus les autres. J'ai les pieds en compote et la gorge sèche.
Quelques voitures sont garées, mais tout le monde batifole dans l'eau fraîche du torrent en contrebas. Personne pour me dépanner de quelques gouttes.
Je continue, Bidarray n'est plus très loin en théorie. En théorie...
Tiens, Claudie est là aussi à consulter son topoguide ! Elle a préféré la variante aux falaises : la sagesse des anciens.
C'est par là, m'indique-t-elle en pointant un raidillon qui grimpe dans un bois. Qui grimpe sec ! Je tire la langue. Bon sang, pas une goutte d'eau sur le bord du chemin. Claudie s'en aperçoit et me propose de partager son dernier demi-litre. Merci Claudie, même tiède, c'est une bénédiction !
Nous arrivons enfin sur les hauteurs du village. Un panneau grossier écrit en rouge à la main indique "GR10 IPARLA" en repartant en arrière sur un chemin caillouteux. Sur ma trace GPS, Iparla est après, en entrant dans Bidarray sur la droite. Claudie a la même info et le topoguide va aussi dans ce sens.
Bon, Iparla, c'est pour demain ; à chaque jour suffit sa peine.
On continue vers le village. Claudie a réservé un gîte. Pour ma part je vise le camping.
Mais, comme souvent, entre la vue sur le village et son entrée, le temps de marche est conséquent. Surtout en fin d'étape !
Quelques kilomètres d'un indigeste bitume avalé de force, nous voici dans le bourg.
Je hais le bitume. Deux kilomètres sur une route me bousillent plus les pieds que vingt sur un chemin.
Renseignement pris au bar du coin, nous filons vers le gîte. Le patron nous l'a tellement bien vendu, contrairement au camping qui est plus loin en plus, que je décide d'appeler pour y prendre une chambre moi aussi.
Si fait.
Nous ne sommes que tous les deux et après les douches, lessives et séchage de tente pour ma part, nous décidons de redescendre vers le village pour un petit menu au bar/resto qui nous a si bien renseignés.
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