La traversée des Pyrénées par le GR10, entre autres !
Quand : 31/05/2019
Durée : 39 jours
Durée : 39 jours
Distance globale :
810km
Dénivelées :
+46533m /
-46555m
Alti min/max : 19m/2705m
Carnet publié par Béryl
le 14 juil. 2019
modifié le 20 mai 2020
modifié le 20 mai 2020
Mobilité douce
Précisions :
Départ possible depuis les gares de toute grande ville.
Coup de coeur !
13587 lecteur(s)
-
Vue d'ensemble
Le topo : J16 - Cauterets/Barèges (mise à jour : 20 mai 2020)
Distance section :
27.5km
Dénivelées section :
+1687m /
-1382m
Section Alti min/max : 935m/1944m
Description :
Indications GPS (la trace a été assainie des points où je me suis perdu.) :
Distance : 36,58Km
Dénivelé positif : 1929m
Dénivelé négatif : 1586m
Temps de marche : 8h52
Temps d'arrêt : 1h35
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Distance : 36,58Km
Dénivelé positif : 1929m
Dénivelé négatif : 1586m
Temps de marche : 8h52
Temps d'arrêt : 1h35
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Le compte-rendu : J16 - Cauterets/Barèges (mise à jour : 20 mai 2020)
Samedi 15 juin 2019
Orage cette nuit sur Cauterets, le premier depuis le temps que j'entends la météo locale (comprenez, de la rue) annoncer "des orages en soirée".
J'étais à l'abri, donc aucune incidence.
Comme convenu, je me fais un petit déjeuner puissance mille et je fais bien, car je vais avoir besoin d'énergie pour cette journée de galère.
Cauterets s'éveille à peine quand je mets un pied dehors. J'arrive au niveau des thermes, là où on choisit. Je continue vers le col de Riou. Adieu veaux, vaches, cochons, lac de Gaube, hourquette d'Ossoue, Petit Vignemale, Gavarnie... Je me fais du mal.
Si en plus il faisait beau. Remarquez, je le regretterais plus encore.
Je longe le fronton (bizarre d'ailleurs ce fronton en plein Hautes-Pyrénées ; je pensais que c'était purement basque, béarnais au pire) et attaque la montée vers le chalet de la Reine Hortense. Rien d'extraordinaire, je continue vers le col de Riou où j'arrive avec trois quarts d'heure d'avance sur le timing du topoguide.
La montée s'est faite dans le brouillard et à part un troupeau de vaches avec lesquelles il a fallu négocier le passage, j'arrive au col en me disant que si le reste de l'étape est aussi monotone que le début, j'aurais mieux fait de faire du stop.
Heureusement, le GR10 soigne toujours ses randonneurs, quitte à faire pire...
Jamais content !
Orage cette nuit sur Cauterets, le premier depuis le temps que j'entends la météo locale (comprenez, de la rue) annoncer "des orages en soirée".
J'étais à l'abri, donc aucune incidence.
Comme convenu, je me fais un petit déjeuner puissance mille et je fais bien, car je vais avoir besoin d'énergie pour cette journée de galère.
Cauterets s'éveille à peine quand je mets un pied dehors. J'arrive au niveau des thermes, là où on choisit. Je continue vers le col de Riou. Adieu veaux, vaches, cochons, lac de Gaube, hourquette d'Ossoue, Petit Vignemale, Gavarnie... Je me fais du mal.
Si en plus il faisait beau. Remarquez, je le regretterais plus encore.
Je longe le fronton (bizarre d'ailleurs ce fronton en plein Hautes-Pyrénées ; je pensais que c'était purement basque, béarnais au pire) et attaque la montée vers le chalet de la Reine Hortense. Rien d'extraordinaire, je continue vers le col de Riou où j'arrive avec trois quarts d'heure d'avance sur le timing du topoguide.
La montée s'est faite dans le brouillard et à part un troupeau de vaches avec lesquelles il a fallu négocier le passage, j'arrive au col en me disant que si le reste de l'étape est aussi monotone que le début, j'aurais mieux fait de faire du stop.
Heureusement, le GR10 soigne toujours ses randonneurs, quitte à faire pire...
Jamais content !
Le GPS me recale régulièrement sur le chemin. Il faut dire que les balises se font discrètes dans le brouillard, même si les couleurs ont été choisies pour être facilement repérables par ce temps.
Là-haut : rien. Un panneau et un immense voile gris partout autour. Je redescends aussi sec. De vagues formes apparaissent dans la brume par-ci par-là que j'ai du mal à reconnaître.
C'est quoi ce grand poteau-là ?...
Oh, c'est un canon à neige ! Je suis sur une piste de ski, alors (merci Hercule Poirot). En effet, je viens de traverser la station de Béderet sans m'en apercevoir.
Un peu plus loin, c'est Luz Ardiden que j'identifie grâce à un grand panneau.
Pour l'instant, je n'ai croisé que des cyclistes sur la route ou vttistes sur les pistes. Ces derniers sont nettement moins nombreux. Je suis étonné par le nombre de Carambars (nom donné par ma fille quand elle était petite aux cyclistes de route à la vue de leur maillot aux couleurs flashies) qui montent par la route de la station. Majoritairement des Espagnols, du reste.
J'arrive en début d'après-midi à Grust et hésite à m'arrêter à l'auberge devant laquelle je passe. Je le regretterai !
Idem pour Sazos où je sors du GR10 pour rallier Sassis, raccourci qui permet d'atteindre Luz-St-Sauveur plus rapidement (bin oui, puisque c'est un raccourci !).
Mais si t'es pas du coin, le raccourci, tu le cherches un moment...
Là-haut : rien. Un panneau et un immense voile gris partout autour. Je redescends aussi sec. De vagues formes apparaissent dans la brume par-ci par-là que j'ai du mal à reconnaître.
C'est quoi ce grand poteau-là ?...
Oh, c'est un canon à neige ! Je suis sur une piste de ski, alors (merci Hercule Poirot). En effet, je viens de traverser la station de Béderet sans m'en apercevoir.
Un peu plus loin, c'est Luz Ardiden que j'identifie grâce à un grand panneau.
Pour l'instant, je n'ai croisé que des cyclistes sur la route ou vttistes sur les pistes. Ces derniers sont nettement moins nombreux. Je suis étonné par le nombre de Carambars (nom donné par ma fille quand elle était petite aux cyclistes de route à la vue de leur maillot aux couleurs flashies) qui montent par la route de la station. Majoritairement des Espagnols, du reste.
J'arrive en début d'après-midi à Grust et hésite à m'arrêter à l'auberge devant laquelle je passe. Je le regretterai !
Idem pour Sazos où je sors du GR10 pour rallier Sassis, raccourci qui permet d'atteindre Luz-St-Sauveur plus rapidement (bin oui, puisque c'est un raccourci !).
Mais si t'es pas du coin, le raccourci, tu le cherches un moment...
Jusqu'ici le GPS m'a permis de rester sur le chemin. À partir de Sazos, je n'ai plus de trace puisque je quitte le GR.
Un gamin fait le couillon avec son skate devant moi. Bonjour, peux-tu m'indiquer la route pour Sassis, s'il te plait ? Il me l'indique. C'est pas compliqué, il suffit que je suive la route et j'arrive à un grand camping, la route pour Sassis est à droite du camping.
Je suis la route. Exactement. Ça grimpe sec sur les hauteurs du village et je me retrouve... sur le GR10. L'itinéraire officiel qui fait un grand détour pour arriver à Luz (allez savoir pourquoi !).
Bon, je redescends. Sazos, c'est pas très grand, je vais bien finir par le trouver ce camping. Je tourne un bon moment et finis par l'apercevoir en contrebas. Suivre la route... Il voulait dire la grande route départementale qui passe en bas du village, pas la route où nous étions quand il m'a renseigné !
Bon, j'arrive devant le camping (j'apprendrai plus tard qu'il est très bien d'ailleurs et pour un prix modique), vois le panneau Sassis et m'y engage.
Je marche, je marche, je marche et toujours pas de Sassis. Je passe dans des bleds même pas indiqués par le moindre panneau. Et personne en vue !
Allez, encore perdu !
J'arrête une voiture : des touristes, pas de bol ils ne sont pas d'ici. Je sonne à quelques portes. Personne.
Un coup de zoom sur la carte de mon GPS, Sassis est plus bas, d'ailleurs je vois le village, là en bas justement, mais comment fait-on pour y aller ? C'est un gag ou quoi ? La caméra invisible ?
Non, c'est pas un gag. La énième porte où je sonne daigne enfin s'ouvrir. Enfin non, le gars reste dans son jardin, mais m'indique que Sassis à pied c'est à droite juste après le camping de Sazos. Quoi ? Faut que je remonte à Sazos ?!
Et oui. Je repars donc en arrière. Les kilomètres s'additionnent et je trouve enfin un minuscule panneau genre carré de dix centimètres de côté avec une flèche noire sur fond jaune : le voilà leur raccourci !!
Non mais ils sont teubés dans le coin ou quoi ?!! Comment voulez-vous que je devine que cette minuscule flèche indiquait le raccourci ?!
En colère contre toutes les peuplades locales, je descends ce mauvais chemin (en plus) et arrive enfin dans Sassis. Deux... locaux, allez je vais me calmer, sortent du cimetière.
Bonjour monsieur dame, pouvez-vous m'indiquer le chemin vers Luz, s'il vous plait ?
Ça dépend, vous voulez y aller en mode flâneur ou le plus rapidement ?
Rapidement !
Bin, vous pouvez y aller par la droite ou par la gauche, comme vous voulez.
...
Bon, ok, c'est la caméra invisible, je vois que ça. T'es où Marcel ?
Le pire, c'est qu'ils sont sérieux.
La femme, devant mon air ahuri, finit par me préciser : en prenant la passerelle, vous gagnez du temps.
ET ELLE EST OÙ TA P..... DE PASSERELLE ?!!! (ok, j'avoue, je l'ai pas dit comme ça, mais là, mes nerfs commençaient à me travailler)
C'est à droite !
Merci !
Et c'était encore loin d'être fini...
Un gamin fait le couillon avec son skate devant moi. Bonjour, peux-tu m'indiquer la route pour Sassis, s'il te plait ? Il me l'indique. C'est pas compliqué, il suffit que je suive la route et j'arrive à un grand camping, la route pour Sassis est à droite du camping.
Je suis la route. Exactement. Ça grimpe sec sur les hauteurs du village et je me retrouve... sur le GR10. L'itinéraire officiel qui fait un grand détour pour arriver à Luz (allez savoir pourquoi !).
Bon, je redescends. Sazos, c'est pas très grand, je vais bien finir par le trouver ce camping. Je tourne un bon moment et finis par l'apercevoir en contrebas. Suivre la route... Il voulait dire la grande route départementale qui passe en bas du village, pas la route où nous étions quand il m'a renseigné !
Bon, j'arrive devant le camping (j'apprendrai plus tard qu'il est très bien d'ailleurs et pour un prix modique), vois le panneau Sassis et m'y engage.
Je marche, je marche, je marche et toujours pas de Sassis. Je passe dans des bleds même pas indiqués par le moindre panneau. Et personne en vue !
Allez, encore perdu !
J'arrête une voiture : des touristes, pas de bol ils ne sont pas d'ici. Je sonne à quelques portes. Personne.
Un coup de zoom sur la carte de mon GPS, Sassis est plus bas, d'ailleurs je vois le village, là en bas justement, mais comment fait-on pour y aller ? C'est un gag ou quoi ? La caméra invisible ?
Non, c'est pas un gag. La énième porte où je sonne daigne enfin s'ouvrir. Enfin non, le gars reste dans son jardin, mais m'indique que Sassis à pied c'est à droite juste après le camping de Sazos. Quoi ? Faut que je remonte à Sazos ?!
Et oui. Je repars donc en arrière. Les kilomètres s'additionnent et je trouve enfin un minuscule panneau genre carré de dix centimètres de côté avec une flèche noire sur fond jaune : le voilà leur raccourci !!
Non mais ils sont teubés dans le coin ou quoi ?!! Comment voulez-vous que je devine que cette minuscule flèche indiquait le raccourci ?!
En colère contre toutes les peuplades locales, je descends ce mauvais chemin (en plus) et arrive enfin dans Sassis. Deux... locaux, allez je vais me calmer, sortent du cimetière.
Bonjour monsieur dame, pouvez-vous m'indiquer le chemin vers Luz, s'il vous plait ?
Ça dépend, vous voulez y aller en mode flâneur ou le plus rapidement ?
Rapidement !
Bin, vous pouvez y aller par la droite ou par la gauche, comme vous voulez.
...
Bon, ok, c'est la caméra invisible, je vois que ça. T'es où Marcel ?
Le pire, c'est qu'ils sont sérieux.
La femme, devant mon air ahuri, finit par me préciser : en prenant la passerelle, vous gagnez du temps.
ET ELLE EST OÙ TA P..... DE PASSERELLE ?!!! (ok, j'avoue, je l'ai pas dit comme ça, mais là, mes nerfs commençaient à me travailler)
C'est à droite !
Merci !
Et c'était encore loin d'être fini...
J'arrive enfin à Luz-St-Sauveur. Le raccourci m'aura fait perdre un temps fou et rallongé de... j'ose pas compter !
Je me pose devant un gîte. J'en ai marre. J'hésite. Et si je m'arrêtais là ? Il est bientôt 15h00. Le prix prohibitif de la chambre (c'est un gîte ou une chambre d'hôte ?!) me dissuade illico. Je continue en suivant bien les balises, ce coup-ci. Au moins, je me paumerai plus !
Hé hé...
Quoi hé, hé, gros malin ?!
Me voilà sorti assez vite de la ville et j'entame une montée très raide sur le flanc montagnard qui la contourne. Le flanc montagnard... Attendez, j'ai lu un truc là-dessus dans le topoguide. Le doute m'envahit. Au bout d'un moment, je profite d'un muret de pierres sèches pour poser mon sac à dos ; il faut que j'en aie le cœur net.
J'ouvre fébrilement mon topoguide. Oh bon sang...
Deux chemins sortent de Luz-St-Sauveur, l'un par les villages du Bastan qui relie Barèges en 3h30, l'autre plus montagnard reste rive gauche et s'élève jusqu'au gué du Boulou pour y arriver en 4h40. Dixit le topoguide.
Devinez quel chemin j'ai pris ?...
Je suis donc sur le GR10F, voie évidemment suivie par la trace de mon GPS.
Demi-tour. À nouveau dans le centre-ville, je ne vois aucune balise. Je tourne, je vire, j'hésite, repars en arrière.
Un militaire arrive vers moi : t'es paumé mon gars ? Il n'a pas d'arme, mais la tenue complète.
Oui, complètement, je cherche le pont de l'Égalité.
Ça n'existe pas, ça, ici...
(C'est pas vrai, ça va pas recommencer ?...). Bon écoute, c'est marqué dans le topoguide : à partir du pont de l'Égalité, deux itinéraires sont proposés pour rejoindre Barèges.
J'habite ici, mon gars et j'ai jamais entendu parler d'un pont de l'Égalité. Fait voir ton bouquin-là. Pff, ramassis de conneries écrit par ceux qui ne sont jamais venus ici.
Le verdict est clair, enfin pour moi : je ne suis pas tombé sur le couteau le plus aiguisé du tiroir.
Il insiste pour aller demander à la pharmacie devant laquelle je me suis posé. Pas l'endroit idéal, j'ai beau lui répéter. Le pharmacien ne connait pas non plus.
Je vais craquer...
Bon, je prends les choses en main : où est l'Office du Tourisme ?
Bin, c'est le grand bâtiment, là, juste à côté.
... ne pas craquer, ne pas craquer... Hum, on aurait pu commencer par là, non ?
J'y vais et il me suit, l'animal. Peur que je me perde ?
Je fais court : à l'Office du Tourisme, où j'ai affaire à des professionnels, on me remet sur les rails assez rapidement.
Si je prends cette rue, là juste au coin, je sors de Luz et n'ai qu'à suivre la route jusqu'à Esquièze-Sère où je peux rattraper le GR10 facilement.
Merci madame !
Bon, merci monsieur, restons courtois. Et il est tout content de ne pas m'avoir aidé du tout...
Il commence à être tard. Je vise St-Justin, un minuscule bled avant Barèges où un gîte est repéré par le topoguide.
Le gars a cru bon de m'encourager : houla, St-Justin, ça fait une trotte et puis ça grimpe sec pour y arriver. T'es pas rendu !
Vraiment merci.
Je me pose devant un gîte. J'en ai marre. J'hésite. Et si je m'arrêtais là ? Il est bientôt 15h00. Le prix prohibitif de la chambre (c'est un gîte ou une chambre d'hôte ?!) me dissuade illico. Je continue en suivant bien les balises, ce coup-ci. Au moins, je me paumerai plus !
Hé hé...
Quoi hé, hé, gros malin ?!
Me voilà sorti assez vite de la ville et j'entame une montée très raide sur le flanc montagnard qui la contourne. Le flanc montagnard... Attendez, j'ai lu un truc là-dessus dans le topoguide. Le doute m'envahit. Au bout d'un moment, je profite d'un muret de pierres sèches pour poser mon sac à dos ; il faut que j'en aie le cœur net.
J'ouvre fébrilement mon topoguide. Oh bon sang...
Deux chemins sortent de Luz-St-Sauveur, l'un par les villages du Bastan qui relie Barèges en 3h30, l'autre plus montagnard reste rive gauche et s'élève jusqu'au gué du Boulou pour y arriver en 4h40. Dixit le topoguide.
Devinez quel chemin j'ai pris ?...
Je suis donc sur le GR10F, voie évidemment suivie par la trace de mon GPS.
Demi-tour. À nouveau dans le centre-ville, je ne vois aucune balise. Je tourne, je vire, j'hésite, repars en arrière.
Un militaire arrive vers moi : t'es paumé mon gars ? Il n'a pas d'arme, mais la tenue complète.
Oui, complètement, je cherche le pont de l'Égalité.
Ça n'existe pas, ça, ici...
(C'est pas vrai, ça va pas recommencer ?...). Bon écoute, c'est marqué dans le topoguide : à partir du pont de l'Égalité, deux itinéraires sont proposés pour rejoindre Barèges.
J'habite ici, mon gars et j'ai jamais entendu parler d'un pont de l'Égalité. Fait voir ton bouquin-là. Pff, ramassis de conneries écrit par ceux qui ne sont jamais venus ici.
Le verdict est clair, enfin pour moi : je ne suis pas tombé sur le couteau le plus aiguisé du tiroir.
Il insiste pour aller demander à la pharmacie devant laquelle je me suis posé. Pas l'endroit idéal, j'ai beau lui répéter. Le pharmacien ne connait pas non plus.
Je vais craquer...
Bon, je prends les choses en main : où est l'Office du Tourisme ?
Bin, c'est le grand bâtiment, là, juste à côté.
... ne pas craquer, ne pas craquer... Hum, on aurait pu commencer par là, non ?
J'y vais et il me suit, l'animal. Peur que je me perde ?
Je fais court : à l'Office du Tourisme, où j'ai affaire à des professionnels, on me remet sur les rails assez rapidement.
Si je prends cette rue, là juste au coin, je sors de Luz et n'ai qu'à suivre la route jusqu'à Esquièze-Sère où je peux rattraper le GR10 facilement.
Merci madame !
Bon, merci monsieur, restons courtois. Et il est tout content de ne pas m'avoir aidé du tout...
Il commence à être tard. Je vise St-Justin, un minuscule bled avant Barèges où un gîte est repéré par le topoguide.
Le gars a cru bon de m'encourager : houla, St-Justin, ça fait une trotte et puis ça grimpe sec pour y arriver. T'es pas rendu !
Vraiment merci.
Effectivement, ça grimpe sec, mais c'est le GR10 après tout !
J'arrive à St-Justin toujours sous la pluie. Je commence à avoir froid.
Le gîte est juste à côté de la ferme auberge. Je me dirige vers celle-ci.
Une jeune fille prend un transat sur la terrasse et le rentre, me laissant la porte ouverte. Un grand feu brûle dans la cheminée.
Bonjour, qu'est-ce qu'il fait bon chez vous !
Bonjour, assieds-toi deux minutes, si tu veux. Tu veux manger quelque chose ? me demande le patron assis sur un second transat devant la télé. Sa fille, d'après ce que j'ai compris, vient poser le sien à sa gauche avant de s'affaler dessus.
Non merci, je voudrais juste savoir si vous avez une chambre de libre au gîte.
Oui, elles le sont toutes ce soir.
Très bien ! Je pourrai enfin faire sécher mes affaires !
Ça m'étonnerait, y'a pas de chauffage.
...
Avec le temps qu'il fait, vous ne pouvez pas l'allumer ?
Sûrement pas. Il est coupé, il est coupé !
Je détecte de suite l'esprit obtus au possible que je n'ai pas l'énergie de combattre.
Il rajoute : tu peux continuer jusqu'à Barèges, y'a un gîte là-bas, tout est prévu pour faire sécher ce que tu veux.
(Très commerçant avec ça, dis-le si je te gêne !)
Barèges, ça fait près de trois quarts d'heure de plus, ça.
Oui, en marchant bien, tu peux y être en une demi-heure, même. Tu serais arrivé plus tôt, ma femme y est descendue pour acheter un jambon !
Trop content de l'apprendre...
Manifestement, la retransmission sportive à la télé l'intéresse plus que moi.
Bon, au revoir m'sieur dame.
Dommage, il faisait vraiment bon chez eux.
J'arrive à St-Justin toujours sous la pluie. Je commence à avoir froid.
Le gîte est juste à côté de la ferme auberge. Je me dirige vers celle-ci.
Une jeune fille prend un transat sur la terrasse et le rentre, me laissant la porte ouverte. Un grand feu brûle dans la cheminée.
Bonjour, qu'est-ce qu'il fait bon chez vous !
Bonjour, assieds-toi deux minutes, si tu veux. Tu veux manger quelque chose ? me demande le patron assis sur un second transat devant la télé. Sa fille, d'après ce que j'ai compris, vient poser le sien à sa gauche avant de s'affaler dessus.
Non merci, je voudrais juste savoir si vous avez une chambre de libre au gîte.
Oui, elles le sont toutes ce soir.
Très bien ! Je pourrai enfin faire sécher mes affaires !
Ça m'étonnerait, y'a pas de chauffage.
...
Avec le temps qu'il fait, vous ne pouvez pas l'allumer ?
Sûrement pas. Il est coupé, il est coupé !
Je détecte de suite l'esprit obtus au possible que je n'ai pas l'énergie de combattre.
Il rajoute : tu peux continuer jusqu'à Barèges, y'a un gîte là-bas, tout est prévu pour faire sécher ce que tu veux.
(Très commerçant avec ça, dis-le si je te gêne !)
Barèges, ça fait près de trois quarts d'heure de plus, ça.
Oui, en marchant bien, tu peux y être en une demi-heure, même. Tu serais arrivé plus tôt, ma femme y est descendue pour acheter un jambon !
Trop content de l'apprendre...
Manifestement, la retransmission sportive à la télé l'intéresse plus que moi.
Bon, au revoir m'sieur dame.
Dommage, il faisait vraiment bon chez eux.
Barèges, enfin en toute fin d'après-midi.
Je repère le gîte ; il ne reste qu'un lit !
L'hôte, un brin narquois, me charrie en me voyant entrer trempe comme un canard (lequel ne l'est jamais du reste).
De suite, le tutoiement est de rigueur, je connais ce genre de bonhomme.
Papier journal dans les chaussures, je monte à l'étage pour trouver mon lit. Un lit en hauteur, tant pis.
Le bonhomme me cherche partout et finit par entrer dans la chambre : ah bin t'es là, je te cherchais partout pour te montrer ton lit.
Comme tu vois, je t'ai pas attendu, j'ai trouvé tout seul. J'ai eu une journée de merde alors je vais pas trainer pour me coucher. C'est combien le lit ?
20,40€.
J'ai que 20€, à prendre ou à laisser (je suis étonné par ma propre audace).
Il me fauche le billet des mains et rajoute, grand seigneur : allez, je te fais cadeau de la taxe de séjour.
Merci.
Par contre, interdiction de te faire à manger toi-même.
Et dans la salle à manger ?
Pareil, j'ai pas le droit de permettre ça à cause des normes, les pompiers, tout ça...
Ouais, et comment ils font dans les autres gîtes.
Ils font comme ils veulent, ici t'es chez moi et chez moi c'est interdit.
Je n'insiste pas, de toute façon je ne prendrai pas le repas du soir chez lui. Ni le petit-déj. Je ressors et vais me faire une pizza pas bien loin.
Le pizzaiolo, qui est aussi moniteur de ski, discute longuement avec moi. Pas sûr que ça passe, au col de Madamète, demain.
Et ça recommence...
J'appelle le refuge d'Orédon : effectivement, c'est encore très enneigé, mais vous pouvez passer par la hourquette d'Aubert qui grimpe à la même altitude en beaucoup moins risqué.
Quand je reviens au gîte, je tombe sur une bande de joyeux loulous qui justement comptent passer par la hourquette d'Aubert, demain. L'un d'eux me montre la trace qu'il a dans son téléphone et la carte IGN sortie de son sac. Je prends tout ça en photo et espère secrètement qu'ils partiront en premier demain pour que je les suive.
Eux, de leur côté, veulent sortir de Barèges par la route de manière à faire du stop, au moins jusqu'à Tournaboup : "c'est toujours ça de gagné !".
Moi ne veux m'éloigner du GR10 que pour une très bonne raison, dorénavant.
Demain ce sera évidemment le cas avec la hourquette d'Aubert, mais avant de dévier, mon radar sera verrouillé sur les balises blanc sur rouge.
Très bon choix. Pour me faire pardonner, je te promets de belles surprises...
Je repère le gîte ; il ne reste qu'un lit !
L'hôte, un brin narquois, me charrie en me voyant entrer trempe comme un canard (lequel ne l'est jamais du reste).
De suite, le tutoiement est de rigueur, je connais ce genre de bonhomme.
Papier journal dans les chaussures, je monte à l'étage pour trouver mon lit. Un lit en hauteur, tant pis.
Le bonhomme me cherche partout et finit par entrer dans la chambre : ah bin t'es là, je te cherchais partout pour te montrer ton lit.
Comme tu vois, je t'ai pas attendu, j'ai trouvé tout seul. J'ai eu une journée de merde alors je vais pas trainer pour me coucher. C'est combien le lit ?
20,40€.
J'ai que 20€, à prendre ou à laisser (je suis étonné par ma propre audace).
Il me fauche le billet des mains et rajoute, grand seigneur : allez, je te fais cadeau de la taxe de séjour.
Merci.
Par contre, interdiction de te faire à manger toi-même.
Et dans la salle à manger ?
Pareil, j'ai pas le droit de permettre ça à cause des normes, les pompiers, tout ça...
Ouais, et comment ils font dans les autres gîtes.
Ils font comme ils veulent, ici t'es chez moi et chez moi c'est interdit.
Je n'insiste pas, de toute façon je ne prendrai pas le repas du soir chez lui. Ni le petit-déj. Je ressors et vais me faire une pizza pas bien loin.
Le pizzaiolo, qui est aussi moniteur de ski, discute longuement avec moi. Pas sûr que ça passe, au col de Madamète, demain.
Et ça recommence...
J'appelle le refuge d'Orédon : effectivement, c'est encore très enneigé, mais vous pouvez passer par la hourquette d'Aubert qui grimpe à la même altitude en beaucoup moins risqué.
Quand je reviens au gîte, je tombe sur une bande de joyeux loulous qui justement comptent passer par la hourquette d'Aubert, demain. L'un d'eux me montre la trace qu'il a dans son téléphone et la carte IGN sortie de son sac. Je prends tout ça en photo et espère secrètement qu'ils partiront en premier demain pour que je les suive.
Eux, de leur côté, veulent sortir de Barèges par la route de manière à faire du stop, au moins jusqu'à Tournaboup : "c'est toujours ça de gagné !".
Moi ne veux m'éloigner du GR10 que pour une très bonne raison, dorénavant.
Demain ce sera évidemment le cas avec la hourquette d'Aubert, mais avant de dévier, mon radar sera verrouillé sur les balises blanc sur rouge.
Très bon choix. Pour me faire pardonner, je te promets de belles surprises...