La traversée des Pyrénées par le GR10, entre autres !
Quand : 31/05/2019
Durée : 39 jours
Durée : 39 jours
Distance globale :
810km
Dénivelées :
+46533m /
-46555m
Alti min/max : 19m/2705m
Carnet publié par Béryl
le 14 juil. 2019
modifié le 20 mai 2020
modifié le 20 mai 2020
Mobilité douce
Précisions :
Départ possible depuis les gares de toute grande ville.
Coup de coeur !
13587 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le topo : J1 - Hendaye/Col de Descargahandiko (mise à jour : 27 nov. 2019)
Distance section :
19.2km
Dénivelées section :
+947m /
-692m
Section Alti min/max : 19m/512m
Description :
Indications GPS :
Distance : 19,7Km
Dénivelé positif : NC
Dénivelé négatif : NC
Temps de marche : NC
Temps d'arrêt : NC
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Distance : 19,7Km
Dénivelé positif : NC
Dénivelé négatif : NC
Temps de marche : NC
Temps d'arrêt : NC
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Le compte-rendu : J1 - Hendaye/Col de Descargahandiko (mise à jour : 27 nov. 2019)
Vendredi 31 mai 2019
Il est 10h30 quand je sors de la gare. Un peu tard, à mon goût, aussi je décide de faire ma première infidélité au GR et le rejoins plus loin en ville au lieu de rallier le casino, borne zéro (côté Hendaye) du chemin.
J'erre un peu dans les rues avant qu'un autochtone ne m'indique l'endroit le plus proche du GR.
C'est parti !
Très vite, les nombreuses balises me guident vers l'extérieur de la ville.
Très vite aussi, les grimpettes s'enchaînent.
Commencer par Hendaye a ceci de particulier : ça commence doucement. Enfin, doucement... J'ai beau avoir un peu d'entraînement, je commence à fatiguer et perds pas mal de jus à enfiler les montées si rapprochées.
Le temps, très chaud, n'arrange rien à l'affaire. J'ai du mal à trouver mon rythme et les nombreuses rencontres obligeant à s'arrêter pour taper la causette (très agréables, par ailleurs), me font redémarrer comme une Twingo tirant un piano à queue !
Mon but : Ibardin où je pourrai me poser dans une venta et manger un repas complet au prix espagnol.
Je force un peu l'allure pour éviter d'y arriver trop tard ; je compte quand même continuer plus loin pour poser ma tente.
Un peu trop, sûrement. Le GR10 allait me mettre au pli très vite...
Il est 10h30 quand je sors de la gare. Un peu tard, à mon goût, aussi je décide de faire ma première infidélité au GR et le rejoins plus loin en ville au lieu de rallier le casino, borne zéro (côté Hendaye) du chemin.
J'erre un peu dans les rues avant qu'un autochtone ne m'indique l'endroit le plus proche du GR.
C'est parti !
Très vite, les nombreuses balises me guident vers l'extérieur de la ville.
Très vite aussi, les grimpettes s'enchaînent.
Commencer par Hendaye a ceci de particulier : ça commence doucement. Enfin, doucement... J'ai beau avoir un peu d'entraînement, je commence à fatiguer et perds pas mal de jus à enfiler les montées si rapprochées.
Le temps, très chaud, n'arrange rien à l'affaire. J'ai du mal à trouver mon rythme et les nombreuses rencontres obligeant à s'arrêter pour taper la causette (très agréables, par ailleurs), me font redémarrer comme une Twingo tirant un piano à queue !
Mon but : Ibardin où je pourrai me poser dans une venta et manger un repas complet au prix espagnol.
Je force un peu l'allure pour éviter d'y arriver trop tard ; je compte quand même continuer plus loin pour poser ma tente.
Un peu trop, sûrement. Le GR10 allait me mettre au pli très vite...
Il est 15h quand j'arrive à Ibardin.
Je suis épuisé.
À la première venta, je me pose contre le rebord d'une fenêtre pour caler mon sac à dos. Je suis pas bien. Pas bien du tout.
Une serveuse vient à moi, je lui demande si c'est possible d'avoir une table. La réponse tombe implacablement : "il est trop tard pour manger, on a fermé la cuisine". Même en espagnol j'ai compris.
Je tremble de partout, j'ai des fourmis dans les doigts et une irrésistible envie de pleurer. J'ai peine à bloquer le flot lacrymal et la serveuse s'en aperçoit.
De suite elle se radoucit : "je vais voir ce que je peux faire pour vous ; je vais pas vous laisser dans cet état, même si je dois me faire eng..... en cuisine !"
Elle me donne une table. Je me pose en la remerciant mille fois. J'ai quand même la lueur d'esprit de lui demander "una caña, por favor" !
Elle m'apporte tout, la caña, l'entrée, l'eau et me fait un grand sourire.
Dès qu'elle me tourne le dos, je m'effondre. Le barrage lâche et je chiale comme un veau dans ma bière. Qu'est-ce qui m'arrive ?!
Syndrome d'épuisement, voilà ce qui t'arrive petit père !
D'autres personnes aux tables à côté me regardent bizarrement sans comprendre.
Je me sens faible, vulnérable. J'ai envie que quelqu'un me prenne dans ses bras en me rassurant : t'inquiète pas, ça va aller. T'as trop forcé, c'est tout. Tu reprends des forces et tu redémarres plus calmement. Les deux ou trois premiers jours, c'est toujours plus dur. Après tu verras, ça ira beaucoup mieux.
J'arrive à me calmer. J'ai vidé les canaux, mais je ne parviens pas encore à arrêter ces fichus tremblements.
Quel idiot.
Après le repas, je suis remis, ça va beaucoup mieux. Au moment de passer à la caisse, la serveuse me le demande, d'ailleurs, et en français ce coup-ci. Oui, ça va mieux, merci infiniment.
Je repars d'un pas plus tranquille malgré l'envie de fuir au plus vite la foule bruyante qui arpente les rues de ce petit coin d'Espagne.
Que croyais-tu, petit père ? Que tu allais me gambader dessus comme dans tes plaines ? Regarde-toi, tu as à peine fait un centième du chemin et tu n'en peux déjà plus. Prends ça pour un avertissement.
Le GR10 n'est pas tendre avec moi quand il me parle.
Cela dit, qui aime bien châtie bien.
Et il va bien m'aimer à l'avenir, car cet avertissement ne sera pas le dernier...
Je suis épuisé.
À la première venta, je me pose contre le rebord d'une fenêtre pour caler mon sac à dos. Je suis pas bien. Pas bien du tout.
Une serveuse vient à moi, je lui demande si c'est possible d'avoir une table. La réponse tombe implacablement : "il est trop tard pour manger, on a fermé la cuisine". Même en espagnol j'ai compris.
Je tremble de partout, j'ai des fourmis dans les doigts et une irrésistible envie de pleurer. J'ai peine à bloquer le flot lacrymal et la serveuse s'en aperçoit.
De suite elle se radoucit : "je vais voir ce que je peux faire pour vous ; je vais pas vous laisser dans cet état, même si je dois me faire eng..... en cuisine !"
Elle me donne une table. Je me pose en la remerciant mille fois. J'ai quand même la lueur d'esprit de lui demander "una caña, por favor" !
Elle m'apporte tout, la caña, l'entrée, l'eau et me fait un grand sourire.
Dès qu'elle me tourne le dos, je m'effondre. Le barrage lâche et je chiale comme un veau dans ma bière. Qu'est-ce qui m'arrive ?!
Syndrome d'épuisement, voilà ce qui t'arrive petit père !
D'autres personnes aux tables à côté me regardent bizarrement sans comprendre.
Je me sens faible, vulnérable. J'ai envie que quelqu'un me prenne dans ses bras en me rassurant : t'inquiète pas, ça va aller. T'as trop forcé, c'est tout. Tu reprends des forces et tu redémarres plus calmement. Les deux ou trois premiers jours, c'est toujours plus dur. Après tu verras, ça ira beaucoup mieux.
J'arrive à me calmer. J'ai vidé les canaux, mais je ne parviens pas encore à arrêter ces fichus tremblements.
Quel idiot.
Après le repas, je suis remis, ça va beaucoup mieux. Au moment de passer à la caisse, la serveuse me le demande, d'ailleurs, et en français ce coup-ci. Oui, ça va mieux, merci infiniment.
Je repars d'un pas plus tranquille malgré l'envie de fuir au plus vite la foule bruyante qui arpente les rues de ce petit coin d'Espagne.
Que croyais-tu, petit père ? Que tu allais me gambader dessus comme dans tes plaines ? Regarde-toi, tu as à peine fait un centième du chemin et tu n'en peux déjà plus. Prends ça pour un avertissement.
Le GR10 n'est pas tendre avec moi quand il me parle.
Cela dit, qui aime bien châtie bien.
Et il va bien m'aimer à l'avenir, car cet avertissement ne sera pas le dernier...
Arrivé à la venta d'Inzola, une venta isolée aux abords d'un bois, je croise un panneau qui m'indique le refuge d'Olhette à 1h15. En arrière.
En arrière ?! C'est quoi ce gag ?!!
Mon but est le col des Trois Fontaines et je sais qu'il se trouve après le refuge d'Olhette. Refuge que je n'ai pas encore passé. Alors quid de ce panneau ?
Je pose mon sac à dos et fouille fébrilement dans mon topoguide. Bon sang, mais le refuge est devant, pas derrière ! Mon GPS me fournit la même info. Le panneau a l'air bien planté, pas le genre canular.
Le doute s'installe. Je continue tout de même ma route.
En chemin, je croise deux randonneurs à la journée. Je leur demande si le col des Trois Fontaines est encore loin et leur parle du fameux (fumeux ?) panneau. D'après eux, le refuge est plus loin et le col encore plus.
Merci, ça je m'en doutais. Quand ils apprennent que je veux poser ma tente là-bas, ils me mettent en garde sur le fait qu'il n'y a pas d'eau.
Pas d'eau... Au col des Trois Fontaines... C'est une blague ?
Non, manifestement c'est pas une blague.
Mais qui a donné un nom pareil à un col aride ?!
Je continue et me mets en quête d'un endroit où poser ma tente. Je suis fatigué et la journée n'est pas terminée, il est temps que je me pose.
C'est chose faite au col de Descargahandiko (ah, les noms basques !...) où je tombe sur un des plus beaux spots de bivouac !
Premier repas frugal. Il faut que je trouve un équilibre entre calmer ma faim et garder des réserves jusqu'au prochain ravitaillement.
La nuit sera douce est sèche.
Demain, fin de l'énigme refuge d'Olhette/col des Trois Fontaines...
En arrière ?! C'est quoi ce gag ?!!
Mon but est le col des Trois Fontaines et je sais qu'il se trouve après le refuge d'Olhette. Refuge que je n'ai pas encore passé. Alors quid de ce panneau ?
Je pose mon sac à dos et fouille fébrilement dans mon topoguide. Bon sang, mais le refuge est devant, pas derrière ! Mon GPS me fournit la même info. Le panneau a l'air bien planté, pas le genre canular.
Le doute s'installe. Je continue tout de même ma route.
En chemin, je croise deux randonneurs à la journée. Je leur demande si le col des Trois Fontaines est encore loin et leur parle du fameux (fumeux ?) panneau. D'après eux, le refuge est plus loin et le col encore plus.
Merci, ça je m'en doutais. Quand ils apprennent que je veux poser ma tente là-bas, ils me mettent en garde sur le fait qu'il n'y a pas d'eau.
Pas d'eau... Au col des Trois Fontaines... C'est une blague ?
Non, manifestement c'est pas une blague.
Mais qui a donné un nom pareil à un col aride ?!
Je continue et me mets en quête d'un endroit où poser ma tente. Je suis fatigué et la journée n'est pas terminée, il est temps que je me pose.
C'est chose faite au col de Descargahandiko (ah, les noms basques !...) où je tombe sur un des plus beaux spots de bivouac !
Premier repas frugal. Il faut que je trouve un équilibre entre calmer ma faim et garder des réserves jusqu'au prochain ravitaillement.
La nuit sera douce est sèche.
Demain, fin de l'énigme refuge d'Olhette/col des Trois Fontaines...