13 invités en ligne

La traversée des Pyrénées par le GR10, entre autres !

(réalisé)
randonnée/trek
Quand : 31/05/2019
Durée : 39 jours
Distance globale : 810km
Dénivelées : +46533m / -46555m
Alti min/max : 19m/2705m
Carnet publié par Béryl le 14 juil. 2019
modifié le 20 mai 2020
Mobilité douce
C'est possible (ou réalisé) en train bus
Précisions : Départ possible depuis les gares de toute grande ville.
Coup de coeur ! 13920 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le topo : J6 - St-Jean-Pied-de-Port/Kaskoleta (mise à jour : 24 nov. 2019)

Distance section : 15.9km
Dénivelées section : +841m / -411m
Section Alti min/max : 192m/622m

Description :

Indications GPS (différentes de celles du site ; je ne comprends pas pourquoi) :

Distance : 16,63Km
Dénivelé positif : 940m
Dénivelé négatif : 493m
Temps de marche : 4h10
Temps d'arrêt : NC

Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.

Télécharger traces et points de cette section au format GPX , KML
Télécharger traces et points pour l'ensemble du carnet (toutes les sections) GPX , KML

Le compte-rendu : J6 - St-Jean-Pied-de-Port/Kaskoleta (mise à jour : 24 nov. 2019)

Mercredi 5 juin 2019

Hier soir l'orage n'a pas grondé très fort, mais a bien rafraichi l'atmosphère.
Un peu trop même ; il a plu toute la nuit et au réveil, ça continue.
Les consignes de Kristiane (le vrai prénom de Marie Mélodie, son nom d'artiste - ah oui, je vous ai pas dit, mais elle est peintre, artiste peintre je veux dire, à ses heures), ses consignes donc étaient claires : personne debout avant 7h00.
Le premier levé, c'est bibi ! Il faut dire que ça fait deux heures que je tourne dans mon lit en attendant l'heure légale. À 7h00 pile, je descends, n'y tenant plus. Pas un bruit. Notre hôtesse dort encore.
Dépité, je remonte et file à la salle de bain avant qu'elle ne soit prise d'assaut.
Une fois mes ablutions terminées, j'entends du bruit en bas. Bon signe.
Le p'tit déj est bon enfant, chacun sur un coin de la table bien encombrée.
Nous sommes prêts très vite, Eveleine et moi. Un couple d'Américains me lancent un "buen camino !" en me voyant sortir. Je leur explique que je ne suis pas sur le camino, mais sur le GR10. Ils ne connaissent pas et, devant mes explications, ouvrent des yeux comme des soucoupes et finissent par me traiter de fou !
Crazy man ne leur en veut pas et je leur souhaite à mon tour un bon chemin, sachant déjà ce qui les attend (d'autant plus que, comme la plupart, ils commencent par l'étape la plus dure sans forcément beaucoup - voire pas du tout - d'entraînement).

Étape courte aujourd'hui, probablement à cause de la pluie qui ne va pas nous lâcher de la journée.
Très vite, nous nous heurtons à un torrent dont le passage à gué ne pose pas de problème en temps normal.
Sauf que la pluie incessante en a fait gonfler le débit à tel point que nous devons le traverser pieds nus, chaussures à la main.
Pas simple de marcher sur les cailloux sans voir le fond dans une eau bien fraîche.
Eveleine passe en premier et atteint l'autre rive sans problème.
Arrive mon tour. Je me déchausse dans la boue, entre dans l'eau (la vache, elle est glacée !) et avance péniblement en serrant les dents. Je ne vois pas où je pose les pieds et le poids de mon sac à dos me déstabilise dès que je glisse.
La rive opposée est toute proche. Je lève les yeux et vois Eveleine se rechausser après avoir essuyé ses pieds. Il a suffi de deux ou trois malheureux pas sans regarder pour que je dévie légèrement vers la droite.
Et plouf !
Un trou. Là, pile où je pose mon pied droit. Un pu.... de trou, sûrement le seul du torrent. Ma jambe s'enfonce d'un coup jusqu'à mi-mollet, me déséquilibrant. Je pars, emporté par mon sac. L'eau atteint le genou et j'ai le réflexe à l'ultime moment de planter mon bâton pour me rattraper. Il glisse entre deux cailloux et l'eau monte à la cuisse. Enfin, il finit par se caler sur le fond et bloque ma chute.
Bon sang, c'était moins une !
Je me sors de là tant bien que mal et arrive sur la rive le pantalon et les manchons (oui, je marche avec des manchons de compression) trempés.
Par miracle, je ne suis pas tombé.
Par miracle, je n'ai pas lâché mes chaussures avec mes chaussettes dedans.
Des miracles, il y en aura d'autres par la suite et sur des incidents plus "craignos".
Du genre à devenir croyant.
La pluie de la nuit a gonflé les cours d'eau.
La pluie de la nuit a gonflé les cours d'eau.
Eveleine se lance en premier, chaussures à la main (sa tête est devant, je vous assure !).
Eveleine se lance en premier, chaussures à la main (sa tête est devant, je vous assure !).
Je me pose sur l'autre rive assis contre un poteau sur un vague talus. Je sors un mouchoir, autant dire un timbre-poste et m'essuie méticuleusement les pieds. Des pieds humides dans des chaussures, ampoules assurées !
L'avenir me prouvera que ce n'est pas forcément le cas.
Une fois rechaussé, je me lève. Enfin, j'essaie. Quelque chose me retient. Je force et Eveleine a à peine le temps de me prévenir que craaaac ! j'entends un bruit de déchirure dans mon dos.
Le poteau en question fait partie d'une clôture hors d'âge à moitié enfouie sous la mousse. Une clôture de fil barbelé.
Eveleine me libère de la vicieuse clôture et, après examen, décrète sur le trou n'est pas si gros, ça aurait pu être pire.
N'empêche, mon poncho n'est plus étanche maintenant.
Sombre journée...

La pluie et la brume m'accompagneront toute la journée.
La pluie et la brume m'accompagneront toute la journée.
Celui-ci, j'ai pu le traverser en gardant mes chaussures !
Celui-ci, j'ai pu le traverser en gardant mes chaussures !
Heureusement, un pont enjambait celui-ci !
Heureusement, un pont enjambait celui-ci !
Le chemin est complètement trempé et très vite mes chaussures aussi.
Je remarque à ce propos que ma chaussure gauche n'est plus aussi étanche que la droite. Il faut dire qu'elles commencent à avoir pas mal de kilomètres dans les semelles !
Fatalement, j'ai les pieds trempés et redoute les ampoules à venir.
Le petit col d'Handiague (587m), seule difficulté de la journée, est vite avalé. D'autant plus que la pente est douce, aussi bien en montée qu'en descente.
Un peu avant le sommet, je vois la silhouette d'un randonneur qui avance péniblement et finit par s'arrêter sur le bord. Arrivé à ses côtés, je reconnais Claudie !
Nous discutons des évènements depuis que nous nous sommes quittés et voilà Eveleine qui nous rejoint. Nous voilà partis tous les trois et très vite je prends la tête.
Une petite pause sous le porche bienvenu de l'église d'Estérençuby pour le casse-croûte.
La pluie s'arrête enfin ! Voilà même une belle éclaircie nous incitant à ne pas trainer.
Ça monte, ça monte et j'aime ça ! Mais pas le temps de sécher que la pluie revient déjà.
Une dernière grimpette dans la terre détrempée et les herbes hautes (celles qui se vident dans vos chaussures dès qu'on les frôle) et j'ai les pieds qui macèrent à nouveau.
J'arrive le premier au gîte où j'avais pris soin d'appeler pour réserver une place ; pas question de poser la tente par ce temps.
L'hôtesse n'ouvre qu'à 15h. Heureusement, un auvent (ouvert à tous les vents !) me permet d'ôter tout ce que j'ai d'humide sur moi et me changer rapidement.
Les filles finissent par arriver et nous poireautons dans l'humidité ambiante.
Finalement, l'hôtesse arrive par l'autre côté du gîte et, ouvrant la porte donnant sur l'auvent, s'étonne qu'elle ne soit pas verrouillée. Nous aurions pu entrer nous mettre à l'abri depuis une bonne heure si seulement nous avions eu l'idée de tirer la porte !
Et dire que la porte était ouverte...
Et dire que la porte était ouverte...
Nous pouvons enfin mettre nos affaires à sécher, prenant d'assaut les deux seuls radiateurs qui fonctionnent dans le gîte, dont un dans la chambre que je partage avec Eveleine.
Heureusement, la douche est chaude (ce qui ne sera pas toujours le cas !).

Nous sommes arrivés tôt dans l'après-midi et, une fois nos corvées terminées, il faut passer le temps. Chacun se plonge dans son carnet et l'ambiance d'un coup ressemble à une salle d'examen du bac !
L'hôtesse revient quelques heures après avec le repas que nous avons pris, Claudie et moi. Mais il est encore un peu tôt pour dîner.
Plus tard, on toque à la porte. Un jeune grdiste se pointe, trempé jusqu'aux os et demande s'il peut s'installer. Nous lui donnons le numéro de téléphone de l'hôtesse qui, vu l'heure, refuse de se déplacer à nouveau lui disant qu'il peut dormir sous l'auvent !
Le pauvre n'y trouve rien à redire et s'en contente.
Cela nous choque, Claudie et moi (Eveleine est dans la chambre à l'étage) et nous lui disons qu'il est hors de question qu'il dorme dehors par ce temps alors qu'il y a des lits de libres !
Il accepte de rentrer, mais comme il ne veut pas d'histoire, il dépliera son tapis de sol dans la salle à manger une fois qu'il sera sûr que personne ne reviendra.
Arrive l'heure du repas où finalement nous partagerons les plats préparés.
Commentaires