La traversée des Pyrénées par le GR10, entre autres !
Quand : 31/05/2019
Durée : 39 jours
Durée : 39 jours
Distance globale :
810km
Dénivelées :
+46533m /
-46555m
Alti min/max : 19m/2705m
Carnet publié par Béryl
le 14 juil. 2019
modifié le 20 mai 2020
modifié le 20 mai 2020
Mobilité douce
Précisions :
Départ possible depuis les gares de toute grande ville.
Coup de coeur !
13587 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le topo : J35 - Abri des Mariailles/Chalet des Cortalets (mise à jour : 20 mai 2020)
Distance section :
12.3km
Dénivelées section :
+1022m /
-584m
Section Alti min/max : 1714m/2705m
Description :
Indications GPS (différentes de celles du site) :
Distance : 15,35Km
Dénivelé positif : 1142m
Dénivelé négatif : 675m
Temps de marche : 4h55
Temps d'arrêt : 1h35
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Distance : 15,35Km
Dénivelé positif : 1142m
Dénivelé négatif : 675m
Temps de marche : 4h55
Temps d'arrêt : 1h35
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Le compte-rendu : J35 - Abri des Mariailles/Chalet des Cortalets (mise à jour : 20 mai 2020)
Jeudi 4 juillet 2019
2h00 du mat', je ne dors plus. Je me tourne, me retourne, me re-retourne, pas moyen.
Un choix à faire : Canigou ou pas Canigou ?
Renseignements pris au refuge hier soir : les orages devraient arriver plus tard aujourd'hui. Il faut compter un peu moins de cinq heures pour arriver au pic. Une pause au sommet, disons une demi-heure, le temps d'en prendre plein les mirettes. La descente vers les Cortalets, compter un peu moins de deux heures. En partant assez tôt, je pense que c'est jouable.
3h45 : ça suffit, je me lève. Mes affaires, préparées la veille comme d'habitude, sont déjà prêtes.
Je descends en silence et sors vérifier le temps. Wouahou, champs d'étoiles en fleurs ! Ah, pisser dans la nuit, les yeux perdus dans le firmament, quel panard ! Bon, j'arrête de faire le poète !
Petit-déj double ration, soyons fous ! Je temporise un peu afin d'attendre un minimum de clarté.
Yoan se lève au moment où je m'apprête à partir. Il est 5h45. Petits mots d'encouragement. Lui aussi pense que c'est largement faisable. Allez, bye, tu diras à Patrick que je l'ai pas attendu (on n'est pas dans Camping !).
Me voilà parti, la frontale allumée. Certains passages dans les bois sont très sombres, mais cela ne m'empêche pas d'y voir quelques jolis cèpes qu'en temps normal je ne me serais pas privé de ramasser.
Arrive très vite le carrefour où il faut choisir. J'ai déjà fait mon choix : je pars à droite, direction le pic !
2h00 du mat', je ne dors plus. Je me tourne, me retourne, me re-retourne, pas moyen.
Un choix à faire : Canigou ou pas Canigou ?
Renseignements pris au refuge hier soir : les orages devraient arriver plus tard aujourd'hui. Il faut compter un peu moins de cinq heures pour arriver au pic. Une pause au sommet, disons une demi-heure, le temps d'en prendre plein les mirettes. La descente vers les Cortalets, compter un peu moins de deux heures. En partant assez tôt, je pense que c'est jouable.
3h45 : ça suffit, je me lève. Mes affaires, préparées la veille comme d'habitude, sont déjà prêtes.
Je descends en silence et sors vérifier le temps. Wouahou, champs d'étoiles en fleurs ! Ah, pisser dans la nuit, les yeux perdus dans le firmament, quel panard ! Bon, j'arrête de faire le poète !
Petit-déj double ration, soyons fous ! Je temporise un peu afin d'attendre un minimum de clarté.
Yoan se lève au moment où je m'apprête à partir. Il est 5h45. Petits mots d'encouragement. Lui aussi pense que c'est largement faisable. Allez, bye, tu diras à Patrick que je l'ai pas attendu (on n'est pas dans Camping !).
Me voilà parti, la frontale allumée. Certains passages dans les bois sont très sombres, mais cela ne m'empêche pas d'y voir quelques jolis cèpes qu'en temps normal je ne me serais pas privé de ramasser.
Arrive très vite le carrefour où il faut choisir. J'ai déjà fait mon choix : je pars à droite, direction le pic !
La pente est légère jusqu'au refuge d'Arago où mon hôte de Mantet m'avait conseillé de passer la nuit. Sans l'orage, je l'aurais probablement fait. J'ouvre par curiosité : personne.
Un isard fluo (comprenez un trailer en tenue) me double dans la pente et s'envole vers le sommet.
Ça se raidit par la suite, mais rien de bien méchant. La montée se fait en rythme, pépère. Je ne sais plus quelle musique j'avais en tête à ce moment-là, mais avec le temps dégagé, la douceur des températures et un chemin à fouler, je suis bien. Incroyablement bien.
Je vois quelques silhouettes loin devant moi et deux gars qui marchaient derrière se sont arrêtés au refuge. Pour l'instant je suis seul, mais ça ne va pas durer.
Je cherche où peut être le pic parmi tous les sommets aux alentours, quand je repère un tout petit point noir sur une arête. Je sais de suite que c'est la croix catalane qui orne le haut du Canigou.
Petite pause recharge rapide à la Font Nostre, une fontaine aménagée dans la montée, sûrement bienvenue dans la canicule.
J'arrive à un endroit où le chemin se sépare en deux : à droite, on peut rejoindre les Cortalets par la crête de Barbet, à gauche par le Canigou. À gauche toutes !
Tiens, revoilà mon isard Carambar. Bonjour !
Bonjour !
Vous avez la forme, dites donc ! Vous arrivez d'en haut ?
Oui, j'essaie de faire ça une ou deux fois par semaine, pour m'entretenir.
Sacré entretien ! Avec la cheminée en prime à chaque fois !
Oh, la cheminée, c'est pas la mer à boire, il y a des prises partout. Le plus dur, c'est pour la descendre. D'ailleurs, je vous conseille de laisser votre sac à dos en bas avant de monter parce que la descente avec un gros sac comme le vôtre, c'est quand même très risqué.
Je lui explique alors que je compte passer par l'autre versant pour rallier les Cortalets.
Sur l'autre versant, pas de problème, c'est une pente très douce. D'ailleurs, la majorité des randonneurs grimpent au pic par ce côté-là, beaucoup plus facile.
Il y a du monde là-haut ?
Oui, pas mal, oui. Il faut partir plus tôt si vous voulez être seul.
C'est effectivement le conseil que m'avait donné le patron du gite de Mantet et la raison pour laquelle il m'avait dit de dormir à Arago pour démarrer à l'aube.
Bon allez, je repars. Bon courage !
Un isard fluo (comprenez un trailer en tenue) me double dans la pente et s'envole vers le sommet.
Ça se raidit par la suite, mais rien de bien méchant. La montée se fait en rythme, pépère. Je ne sais plus quelle musique j'avais en tête à ce moment-là, mais avec le temps dégagé, la douceur des températures et un chemin à fouler, je suis bien. Incroyablement bien.
Je vois quelques silhouettes loin devant moi et deux gars qui marchaient derrière se sont arrêtés au refuge. Pour l'instant je suis seul, mais ça ne va pas durer.
Je cherche où peut être le pic parmi tous les sommets aux alentours, quand je repère un tout petit point noir sur une arête. Je sais de suite que c'est la croix catalane qui orne le haut du Canigou.
Petite pause recharge rapide à la Font Nostre, une fontaine aménagée dans la montée, sûrement bienvenue dans la canicule.
J'arrive à un endroit où le chemin se sépare en deux : à droite, on peut rejoindre les Cortalets par la crête de Barbet, à gauche par le Canigou. À gauche toutes !
Tiens, revoilà mon isard Carambar. Bonjour !
Bonjour !
Vous avez la forme, dites donc ! Vous arrivez d'en haut ?
Oui, j'essaie de faire ça une ou deux fois par semaine, pour m'entretenir.
Sacré entretien ! Avec la cheminée en prime à chaque fois !
Oh, la cheminée, c'est pas la mer à boire, il y a des prises partout. Le plus dur, c'est pour la descendre. D'ailleurs, je vous conseille de laisser votre sac à dos en bas avant de monter parce que la descente avec un gros sac comme le vôtre, c'est quand même très risqué.
Je lui explique alors que je compte passer par l'autre versant pour rallier les Cortalets.
Sur l'autre versant, pas de problème, c'est une pente très douce. D'ailleurs, la majorité des randonneurs grimpent au pic par ce côté-là, beaucoup plus facile.
Il y a du monde là-haut ?
Oui, pas mal, oui. Il faut partir plus tôt si vous voulez être seul.
C'est effectivement le conseil que m'avait donné le patron du gite de Mantet et la raison pour laquelle il m'avait dit de dormir à Arago pour démarrer à l'aube.
Bon allez, je repars. Bon courage !
Le chemin qui monte au pic est balisé par des marques jaunes peintes sur les rochers, mais le sentier se divise souvent en plusieurs bras et je les perds assez régulièrement.
D'ailleurs, là, ça fait un petit moment que je n'en vois plus.
Ah, voilà la partie escalade, ça doit être l'entrée de la cheminée ! Je grimpe et me trouve bloqué par un passage étroit à gravir entre deux rochers. Je me hisse tant bien que mal et dois me contorsionner pour passer le sac à dos. Je redescends de l'autre côté en me laissant glisser et atterris sur un pierrier avec une pente vertigineuse. Sacrément dangereux ce passage, pourquoi personne n'en parle ?! Je continue en rasant la falaise. Quelques cailloux prennent la pente en n'en finissent plus de dégringoler.
Pétard, mais c'est hyper craignos cet endroit !
Trop craignos. Beaucoup trop. La suite est à l'avenant : une sacrée grimpette bien parallèle à la pente qui semble n'aboutir nulle part. Impossible, personne ne passe par là. Je me suis gouré.
Demi-tour. Bon sang, il faut que je repasse entre les deux rochers. Je mets un bon moment avant de trouver des prises correctes afin de me hisser sur ce promontoire. Me voilà sur le ventre, les pieds fouillant la roche à la recherche d'un appui.
Le poids du sac m'écrase et je commence à paniquer. Au pire, je sais qu'il y a du monde dans le coin, je peux toujours appeler à l'aide, mais l'orgueil du mâle me rend muet pour l'instant.
Allez, il faut passer petit père, un peu de méthode. Une bonne poussée sur les bras, façon pompe, et mon pied droit trouve une marche. Je pose, je pousse. Je parviens à basculer mon bâton de l'autre côté et pose mon genou gauche près de mes mains. Ouille, j'endure la douleur de la pierre sur ce maigre appui et force un bon coup pour y poser le droit. Ouille ouille !
Me voilà à genoux entre les deux blocs de pierre qui ne bougent pas d'un iota pour m'aider.
Tu veux pas un ascenseur aussi, tant que tu y es ?
Oh toi ça va, c'est pas le moment !
On bougonne parce qu'on a encore raté des balises ?
MERDE !
J'envoie balader mon imagination et parviens, comme à l'aller, à me laisser tomber doucement de l'autre côté.
Ouf, sauvé !
Je ne prends pas le temps de souffler et continue à descendre jusqu'à ce que je trouve à nouveau les flèches jaunes indiquant l'entrée de la cheminée. La vraie !
Du monde arrive derrière moi prouvant que je suis au bon endroit. Deux jeunes tout fous grimpent façon isards sous amphétamines en se marrant comme des baleines. Il faut dire qu'ils sont montés léger, niveau sac à dos (on se trouve les excuses qu'on peut !).
L'un d'eux me voyant progresser lentement me demande si j'ai besoin d'un coup de main.
Tu veux porter mon sac ? lui dis-je malicieusement
Non, non, mais je peux vous aider si vous voulez.
Merci, t'es gentil, mais ça ira.
De quoi il se mêle, ce p'tit con ?! Ça va, je suis pas à la ramasse, non plus ! Non, je ne suis pas vexé.
JE SUIS PAS VEXÉ, JE VOUS DIS !!
Je m'engage donc dans l'étroit conduit de la cheminée. Rien de bien compliqué, en effet. Il faut prendre son temps et bien repérer les points d'appui.
Ça souffle sec derrière moi, je me retourne et vois un chien qui grimpe en sautant comme un cabri ! Ça alors !
Remarquez, rien d'étonnant à ce qu'un chien se tape le Canigou, après tout !
Les derniers mètres sont bien raides, mais les points d'appui nombreux. J'arrive en haut où plusieurs personnes sont là à admirer la vue ou se prendre en photo.
Il faut dire que... wouahou, ça en jette !
Je vais éviter les "superbe", "magnifique", grandiose" et autre "majestueux". Je ne dirai qu'une chose : allez-y. Si vous avez l'opportunité, ne la ratez pas.
J'ai bien pris quelques photos, mais franchement, ça ne rend pas hommage. En plus, pas de bol, une brume de chaleur voilait le lointain et nous empêchait de voir la mer.
Tiens, en parlant photo, viens voir par là, toi (p'tit con). Tu me demandais tout à l'heure si tu pouvais m'aider, ça tombe bien, prends mon appareil photo et shoote-moi devant la croix, s'il te plait.
Merci mon gars, tu peux te replonger dans ton portable.
À mon tour d'en prendre avec le portable des autres (je suis le seul à avoir un véritable appareil photo !).
Oh mais, ça commence à bourgeonner là-bas ! Je ne vais pas trainer dans le coin. Je termine de prendre ces messieurs dames devant la croix et amorce ma descente.
Je croise beaucoup de monde de ce côté-ci. Sur toute la longueur de la descente, des randonneurs plus ou moins équipés correctement, plutôt moins que plus d'ailleurs, montent vers le pic. Certains même avec des enfants en bas âge. Quelques-uns m'arrêtent pour me demander si c'est encore loin et j'en profite pour leur glisser qu'avec le temps qui change, il serait plus raisonnable de faire demi-tour. Je ne convaincrai qu'une dame âgée. Il faut dire qu'elle reprenait des forces, assise sur le bord du chemin. Elle venait de se sentir mal.
D'ailleurs, là, ça fait un petit moment que je n'en vois plus.
Ah, voilà la partie escalade, ça doit être l'entrée de la cheminée ! Je grimpe et me trouve bloqué par un passage étroit à gravir entre deux rochers. Je me hisse tant bien que mal et dois me contorsionner pour passer le sac à dos. Je redescends de l'autre côté en me laissant glisser et atterris sur un pierrier avec une pente vertigineuse. Sacrément dangereux ce passage, pourquoi personne n'en parle ?! Je continue en rasant la falaise. Quelques cailloux prennent la pente en n'en finissent plus de dégringoler.
Pétard, mais c'est hyper craignos cet endroit !
Trop craignos. Beaucoup trop. La suite est à l'avenant : une sacrée grimpette bien parallèle à la pente qui semble n'aboutir nulle part. Impossible, personne ne passe par là. Je me suis gouré.
Demi-tour. Bon sang, il faut que je repasse entre les deux rochers. Je mets un bon moment avant de trouver des prises correctes afin de me hisser sur ce promontoire. Me voilà sur le ventre, les pieds fouillant la roche à la recherche d'un appui.
Le poids du sac m'écrase et je commence à paniquer. Au pire, je sais qu'il y a du monde dans le coin, je peux toujours appeler à l'aide, mais l'orgueil du mâle me rend muet pour l'instant.
Allez, il faut passer petit père, un peu de méthode. Une bonne poussée sur les bras, façon pompe, et mon pied droit trouve une marche. Je pose, je pousse. Je parviens à basculer mon bâton de l'autre côté et pose mon genou gauche près de mes mains. Ouille, j'endure la douleur de la pierre sur ce maigre appui et force un bon coup pour y poser le droit. Ouille ouille !
Me voilà à genoux entre les deux blocs de pierre qui ne bougent pas d'un iota pour m'aider.
Tu veux pas un ascenseur aussi, tant que tu y es ?
Oh toi ça va, c'est pas le moment !
On bougonne parce qu'on a encore raté des balises ?
MERDE !
J'envoie balader mon imagination et parviens, comme à l'aller, à me laisser tomber doucement de l'autre côté.
Ouf, sauvé !
Je ne prends pas le temps de souffler et continue à descendre jusqu'à ce que je trouve à nouveau les flèches jaunes indiquant l'entrée de la cheminée. La vraie !
Du monde arrive derrière moi prouvant que je suis au bon endroit. Deux jeunes tout fous grimpent façon isards sous amphétamines en se marrant comme des baleines. Il faut dire qu'ils sont montés léger, niveau sac à dos (on se trouve les excuses qu'on peut !).
L'un d'eux me voyant progresser lentement me demande si j'ai besoin d'un coup de main.
Tu veux porter mon sac ? lui dis-je malicieusement
Non, non, mais je peux vous aider si vous voulez.
Merci, t'es gentil, mais ça ira.
De quoi il se mêle, ce p'tit con ?! Ça va, je suis pas à la ramasse, non plus ! Non, je ne suis pas vexé.
JE SUIS PAS VEXÉ, JE VOUS DIS !!
Je m'engage donc dans l'étroit conduit de la cheminée. Rien de bien compliqué, en effet. Il faut prendre son temps et bien repérer les points d'appui.
Ça souffle sec derrière moi, je me retourne et vois un chien qui grimpe en sautant comme un cabri ! Ça alors !
Remarquez, rien d'étonnant à ce qu'un chien se tape le Canigou, après tout !
Les derniers mètres sont bien raides, mais les points d'appui nombreux. J'arrive en haut où plusieurs personnes sont là à admirer la vue ou se prendre en photo.
Il faut dire que... wouahou, ça en jette !
Je vais éviter les "superbe", "magnifique", grandiose" et autre "majestueux". Je ne dirai qu'une chose : allez-y. Si vous avez l'opportunité, ne la ratez pas.
J'ai bien pris quelques photos, mais franchement, ça ne rend pas hommage. En plus, pas de bol, une brume de chaleur voilait le lointain et nous empêchait de voir la mer.
Tiens, en parlant photo, viens voir par là, toi (p'tit con). Tu me demandais tout à l'heure si tu pouvais m'aider, ça tombe bien, prends mon appareil photo et shoote-moi devant la croix, s'il te plait.
Merci mon gars, tu peux te replonger dans ton portable.
À mon tour d'en prendre avec le portable des autres (je suis le seul à avoir un véritable appareil photo !).
Oh mais, ça commence à bourgeonner là-bas ! Je ne vais pas trainer dans le coin. Je termine de prendre ces messieurs dames devant la croix et amorce ma descente.
Je croise beaucoup de monde de ce côté-ci. Sur toute la longueur de la descente, des randonneurs plus ou moins équipés correctement, plutôt moins que plus d'ailleurs, montent vers le pic. Certains même avec des enfants en bas âge. Quelques-uns m'arrêtent pour me demander si c'est encore loin et j'en profite pour leur glisser qu'avec le temps qui change, il serait plus raisonnable de faire demi-tour. Je ne convaincrai qu'une dame âgée. Il faut dire qu'elle reprenait des forces, assise sur le bord du chemin. Elle venait de se sentir mal.
J'arrive au chalet des Cortalets une heure et quart après avoir quitté le sommet.
Beaucoup de monde, là aussi.
Une des gardiennes prend sa pause sur la terrasse. Elle m'invite à m'assoir en face d'elle. Nous discutons notamment de la tenue d'un refuge pareil (j'apprendrai plus tard que les Cortalets est le plus grand des Pyrénées) lors des périodes d'affluence.
Là ça va, me répond-elle, c'est un jour calme.
Un jour calme ? Avec tout ce monde ?!
Oh oui, quand c'est plein il y a du monde jusque derrière le refuge !
La discussion part ensuite sur le GR10 et bien sûr, le Canigou. Elle pense que trop d'inconscients partent à l'assaut du pic quel que soit le temps, comme en ce moment. Pas sûr que ça tourne à l'orage, me dit-elle, mais dans les nuages là-haut, c'est bien galère pour redescendre et là, ils vont y avoir droit, c'est certain !
Je me renseigne sur la cabane dans le coin dont j'ai entendu parler (je ne me souviens plus où, d'ailleurs !).
La cabane ? Quelle cabane ?
J'ai entendu dire qu'il y avait une cabane, genre cabane de berger, pas loin et je comptais y passer la nuit.
Ah oui, en effet, mais elle n'est pas à côté ! Il vous faut marcher une bonne demi-heure pour y arriver. En plus elle n'est pas du tout sur le GR.
Douche froide. Avec le temps qui tourne, je ne vais pas tenter le diable.
Bon, il vous reste de la place ?
Oui, il en reste, vous prenez la demi-pension ?
Non, j'ai de quoi manger.
Puisque vous êtes autonome, je peux exceptionnellement vous ouvrir le refuge d'hiver. Vous pourrez vous faire à manger. Ici, c'est interdit.
Pour 9€ la nuit, je ne vais pas me gêner ! Je prends quand même le petit-déjeuner, en précisant que je suis un gros mangeur et que je pars très tôt.
Pas de problème, il sera préparé dès ce soir et posé sur la table. Vous êtes plusieurs à partir tôt et il y aura assez pour tout le monde, me dit la serveuse.
Là, j'ai un très gros doute sur le "assez". C'est rarement le cas et celui-là ne fera pas exception.
J'ai donc le refuge d'hiver entier pour moi. Je choisis mon lit à l'étage, étale mes affaires, et reviens vers le chalet pour me prendre le plat du jour dont le prix est très honnête. Avec une petite mousse, s'il vous plait !
Une fois la panse pleine, enfin moins vide qu'avant, je sors faire un tour et constate que le sommet du pic n'est déjà plus visible, noyé dans le brouillard qui descend inexorablement. Je plains vraiment ceux qui sont dans cette purée de pois, mais bon, deux doigts de jugeote leur auraient évité cette galère.
Tiens, les Espagnols de Mantet sont là, installés en terrasse. Je discute un moment avec eux, puis pars en reconnaissance pour l'étape de demain. Plusieurs sentiers partent d'ici pour arriver, semble-t-il, au même endroit. Tout dépend du type de terrain que l'on préfère. Après en avoir discuté avec le patron du refuge, j'opte pour le GR10 officiel qui lézarde un moment sur une large piste.
Le soir venu, je mange seul dans la grande salle du refuge d'hiver. J'entends un boucan du diable dans celui d'en face. Une bande de joyeux loulous se charge de mettre l'ambiance, manifestement façon mariage. Les serviettes doivent tourner et la chenille n'est pas loin. Le truc que je fuis habituellement.
Je suis bien, là, au calme, avec quelques magazines que j'ai glanés dans la salle à manger du chalet. Une fois ma vaisselle faite, je monte, consulte à nouveau mon topoguide pour demain et, mes revues terminées, me glisse dans mon sac à viande, deux couvertures par dessus. Oui, à 2150m les nuits sont fraîches.
Alors que je somnole, j'entends la porte du bas qui s'ouvre et une partie des loulous, semble-t-il, envahit mon espace. Pas discrets pour deux sous, ils montent et, me voyant, sont tout étonnés que ce soit habité.
Et dire qu'on paie un lit une fortune, tous entassés, alors qu'ici c'est quasiment vide et sûrement moins cher, on est bien bêtes, remarque un gars de la troupe !
Je ne dis rien, mais n'en pense pas moins. Je pense surtout, que j'ai beaucoup de bol d'avoir échappé à cette clique de ronfleurs de compète !
Beaucoup de monde, là aussi.
Une des gardiennes prend sa pause sur la terrasse. Elle m'invite à m'assoir en face d'elle. Nous discutons notamment de la tenue d'un refuge pareil (j'apprendrai plus tard que les Cortalets est le plus grand des Pyrénées) lors des périodes d'affluence.
Là ça va, me répond-elle, c'est un jour calme.
Un jour calme ? Avec tout ce monde ?!
Oh oui, quand c'est plein il y a du monde jusque derrière le refuge !
La discussion part ensuite sur le GR10 et bien sûr, le Canigou. Elle pense que trop d'inconscients partent à l'assaut du pic quel que soit le temps, comme en ce moment. Pas sûr que ça tourne à l'orage, me dit-elle, mais dans les nuages là-haut, c'est bien galère pour redescendre et là, ils vont y avoir droit, c'est certain !
Je me renseigne sur la cabane dans le coin dont j'ai entendu parler (je ne me souviens plus où, d'ailleurs !).
La cabane ? Quelle cabane ?
J'ai entendu dire qu'il y avait une cabane, genre cabane de berger, pas loin et je comptais y passer la nuit.
Ah oui, en effet, mais elle n'est pas à côté ! Il vous faut marcher une bonne demi-heure pour y arriver. En plus elle n'est pas du tout sur le GR.
Douche froide. Avec le temps qui tourne, je ne vais pas tenter le diable.
Bon, il vous reste de la place ?
Oui, il en reste, vous prenez la demi-pension ?
Non, j'ai de quoi manger.
Puisque vous êtes autonome, je peux exceptionnellement vous ouvrir le refuge d'hiver. Vous pourrez vous faire à manger. Ici, c'est interdit.
Pour 9€ la nuit, je ne vais pas me gêner ! Je prends quand même le petit-déjeuner, en précisant que je suis un gros mangeur et que je pars très tôt.
Pas de problème, il sera préparé dès ce soir et posé sur la table. Vous êtes plusieurs à partir tôt et il y aura assez pour tout le monde, me dit la serveuse.
Là, j'ai un très gros doute sur le "assez". C'est rarement le cas et celui-là ne fera pas exception.
J'ai donc le refuge d'hiver entier pour moi. Je choisis mon lit à l'étage, étale mes affaires, et reviens vers le chalet pour me prendre le plat du jour dont le prix est très honnête. Avec une petite mousse, s'il vous plait !
Une fois la panse pleine, enfin moins vide qu'avant, je sors faire un tour et constate que le sommet du pic n'est déjà plus visible, noyé dans le brouillard qui descend inexorablement. Je plains vraiment ceux qui sont dans cette purée de pois, mais bon, deux doigts de jugeote leur auraient évité cette galère.
Tiens, les Espagnols de Mantet sont là, installés en terrasse. Je discute un moment avec eux, puis pars en reconnaissance pour l'étape de demain. Plusieurs sentiers partent d'ici pour arriver, semble-t-il, au même endroit. Tout dépend du type de terrain que l'on préfère. Après en avoir discuté avec le patron du refuge, j'opte pour le GR10 officiel qui lézarde un moment sur une large piste.
Le soir venu, je mange seul dans la grande salle du refuge d'hiver. J'entends un boucan du diable dans celui d'en face. Une bande de joyeux loulous se charge de mettre l'ambiance, manifestement façon mariage. Les serviettes doivent tourner et la chenille n'est pas loin. Le truc que je fuis habituellement.
Je suis bien, là, au calme, avec quelques magazines que j'ai glanés dans la salle à manger du chalet. Une fois ma vaisselle faite, je monte, consulte à nouveau mon topoguide pour demain et, mes revues terminées, me glisse dans mon sac à viande, deux couvertures par dessus. Oui, à 2150m les nuits sont fraîches.
Alors que je somnole, j'entends la porte du bas qui s'ouvre et une partie des loulous, semble-t-il, envahit mon espace. Pas discrets pour deux sous, ils montent et, me voyant, sont tout étonnés que ce soit habité.
Et dire qu'on paie un lit une fortune, tous entassés, alors qu'ici c'est quasiment vide et sûrement moins cher, on est bien bêtes, remarque un gars de la troupe !
Je ne dis rien, mais n'en pense pas moins. Je pense surtout, que j'ai beaucoup de bol d'avoir échappé à cette clique de ronfleurs de compète !