La traversée des Pyrénées par le GR10, entre autres !
When : 5/31/19
Length : 39 days
Length : 39 days
Total distance :
810km
Height difference :
+46533m /
-46555m
Alti min/max : 19m/2705m
Guidebook created by Béryl
on 14 Jul 2019
updated on 20 May 2020
updated on 20 May 2020
Eco travel
Details :
Départ possible depuis les gares de toute grande ville.
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Global view
Guidebook : J38 - Las Illas/Col de l'Ouillat (updated : 29 Dec 2019)
Section distance :
24km
Height difference for this section :
+992m /
-591m
Section Alti min/max : 539m/952m
Description :
Indications GPS (différentes de celles du site) :
Distance : 28,48Km
Dénivelé positif : 1088m
Dénivelé négatif : 708m
Temps de marche : 6h48
Temps d'arrêt : 2h02
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Distance : 28,48Km
Dénivelé positif : 1088m
Dénivelé négatif : 708m
Temps de marche : 6h48
Temps d'arrêt : 2h02
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Report : J38 - Las Illas/Col de l'Ouillat (updated : 29 Dec 2019)
Dimanche 7 juillet 2019
Réveil un peu avant 4h00. Je ne me presse pas. Les gestes sont précis et habituels. Petit-déj à la frontale sur une des tables de camping dans le silence et la douceur de fin de nuit.
Je suis prêt à décoller à 5h20. Gag : il fait encore nuit ! Trop pour un départ à la lampe.
Benoit se lève et s'étonne de me voir déjà dans les starting-blocks ! Je patiente un moment avec lui, le temps que le ciel s'éclaircisse.
À 5h40, n'y tenant plus, je pars, la frontale sur la tête.
Mon pied droit me fait des misères. Ce n'est pas la première fois. Problème chronique d'articulation qui coince un nerf. C'est un peu l'épée de Damoclès à chaque pas. Coincera, coincera pas ? La douleur est telle, parfois, qu'elle m'arrache un cri et je suis obligé de m'arrêter. Cette étape et la suivante se dérouleront au rythme des pauses pour calmer la douleur.
Le départ se fait sur du bitume pendant près de trois kilomètres. Ça chauffe ! Puis j'enchaine sur la montée vers le pic de la Calmella (725m) par une large piste. J'ai connu des pics plus hauts !
Passage par le Mas Nou où l'agriculture n'a rien à cacher ! Je ne verrai personne, cela dit.
Très vite la température grimpe elle aussi.
Au col du Priorat (459m), je croise un gars parti de Banyuls avant-hier. Il transpire déjà abondamment. Ah les douleurs des premiers jours... Souvenirs !
La citadelle du Perthus n'est plus très loin, selon ses dires. Tant mieux, je pourrai faire une pause et masser mon pied.
Je passe devant un site archéologique, au col des Panissars (325m) où un général romain mégalo s'était fait ériger un trophée à sa gloire, démonté par la suite pour les besoins d'autres constructions. On y trouve aussi les restes des vias Domitia et Augusta, d'un prieuré du XIè siècle et un bâtiment militaire (la Redoute) du XVIIè. Merci Wikipédia.
Un peu après, j'entends qu'on m'appelle sur le côté : c'est Benoit qui arrive à mon niveau. On se pose un moment au Perthus, pour un café ?
Je comptais le faire ! En plus, j'ai déjà faim.
Lui aussi à faim, il a aussi faim que moi. Une faim de loup et on se fera sacrément remarquer à cause de ça.
Réveil un peu avant 4h00. Je ne me presse pas. Les gestes sont précis et habituels. Petit-déj à la frontale sur une des tables de camping dans le silence et la douceur de fin de nuit.
Je suis prêt à décoller à 5h20. Gag : il fait encore nuit ! Trop pour un départ à la lampe.
Benoit se lève et s'étonne de me voir déjà dans les starting-blocks ! Je patiente un moment avec lui, le temps que le ciel s'éclaircisse.
À 5h40, n'y tenant plus, je pars, la frontale sur la tête.
Mon pied droit me fait des misères. Ce n'est pas la première fois. Problème chronique d'articulation qui coince un nerf. C'est un peu l'épée de Damoclès à chaque pas. Coincera, coincera pas ? La douleur est telle, parfois, qu'elle m'arrache un cri et je suis obligé de m'arrêter. Cette étape et la suivante se dérouleront au rythme des pauses pour calmer la douleur.
Le départ se fait sur du bitume pendant près de trois kilomètres. Ça chauffe ! Puis j'enchaine sur la montée vers le pic de la Calmella (725m) par une large piste. J'ai connu des pics plus hauts !
Passage par le Mas Nou où l'agriculture n'a rien à cacher ! Je ne verrai personne, cela dit.
Très vite la température grimpe elle aussi.
Au col du Priorat (459m), je croise un gars parti de Banyuls avant-hier. Il transpire déjà abondamment. Ah les douleurs des premiers jours... Souvenirs !
La citadelle du Perthus n'est plus très loin, selon ses dires. Tant mieux, je pourrai faire une pause et masser mon pied.
Je passe devant un site archéologique, au col des Panissars (325m) où un général romain mégalo s'était fait ériger un trophée à sa gloire, démonté par la suite pour les besoins d'autres constructions. On y trouve aussi les restes des vias Domitia et Augusta, d'un prieuré du XIè siècle et un bâtiment militaire (la Redoute) du XVIIè. Merci Wikipédia.
Un peu après, j'entends qu'on m'appelle sur le côté : c'est Benoit qui arrive à mon niveau. On se pose un moment au Perthus, pour un café ?
Je comptais le faire ! En plus, j'ai déjà faim.
Lui aussi à faim, il a aussi faim que moi. Une faim de loup et on se fera sacrément remarquer à cause de ça.
Nous arrivons au Perthus au milieu de la foule et des voitures. Contraste.
Des vendeurs à la sauvette veulent nous refourguer leur camelote (de véritables lunettes de marque, pas chères, ji ti jure !) et des rabatteurs nous invitent à entrer dans le meilleur (et moins cher) commerce du coin où de non moins véritables parfums, montres et autres écrans plats sont justement en promo aujourd'hui, dis donc ! Ji ti jure !
Insensibles à ces chants de sirène en plâtre made in China, nous poursuivons notre route, ou plutôt notre rue, à la recherche d'un troquet où se poser.
En voilà un justement. Enfin, c'est plus qu'un troquet. Un mini MacDo, mais ils font le petit-déj à 4€ avec café, croissants et jus d'orange pressée.
On s'en prend deux, forcément !
Nous engloutissons tout ça promptement et pendant que nous étudions l'étape sur le topoguide, je peux enfin me masser le pied. Ce sera peine perdue, la douleur m'accompagnera jusqu'à la plage.
Tiens, voilà les Bordelais ! Salut les gars !
Eux aussi se posent pour se remplir la panse.
Un coup de fil de Mélanie, la belle-sœur de mon frère qui doit m'héberger demain soir sur Perpignan, me permettant de prendre mon train au plus tôt mardi matin. Je consulte les horaires du bus de Banyuls à Perpignan, ça colle parfaitement. Très pratique ces bus à 1€ qui vous amènent partout dans les Pyrénées-Orientales !
Benoit est intéressé aussi et ne savait pas que ces navettes existaient.
Je profite du fait que nous sommes en ville pour chercher un marchand de journaux. Je suis en manque ! Las, nous ferons toute la longue rue principale sans en voir un seul. J'apprendrai plus tard qu'effectivement, il n'y a pas de marchand de journaux au Perthus. Incroyable ! Seuls les marchands du temple ont pignon sur rue avec leur pacotille, leurs cigarettes ou toute sorte d'alcools (principalement anisé).
Nous repartons.
Je souffre beaucoup du pied et prie Benoit de partir en avant, je le ralentis trop. Non, il tient à rester avec moi, il n'est pas pressé.
Nous nous trompons de chemin en sortant du Perthus et prenons la mauvaise côte. Il faut redescendre. Le passage emprunte en fait une clôture de simple fil de fer matérialisant la frontière entre la France et l'Espagne.
Une petite photo du fort de Bellegarde, la plus belle réalisation de Vauban et nous entamons la montée vers le correc dels Empordanesos (710m).
Vers midi, nous tombons sur les trois Bordelais assis à l'ombre à faire la sieste !
J'ai faim, Benoit, je me pose moi aussi !
Je me colle contre un arbre pour décapiter mon saucisson avec gourmandise sans savoir que j'allais douloureusement regretter cette décision...
Des vendeurs à la sauvette veulent nous refourguer leur camelote (de véritables lunettes de marque, pas chères, ji ti jure !) et des rabatteurs nous invitent à entrer dans le meilleur (et moins cher) commerce du coin où de non moins véritables parfums, montres et autres écrans plats sont justement en promo aujourd'hui, dis donc ! Ji ti jure !
Insensibles à ces chants de sirène en plâtre made in China, nous poursuivons notre route, ou plutôt notre rue, à la recherche d'un troquet où se poser.
En voilà un justement. Enfin, c'est plus qu'un troquet. Un mini MacDo, mais ils font le petit-déj à 4€ avec café, croissants et jus d'orange pressée.
On s'en prend deux, forcément !
Nous engloutissons tout ça promptement et pendant que nous étudions l'étape sur le topoguide, je peux enfin me masser le pied. Ce sera peine perdue, la douleur m'accompagnera jusqu'à la plage.
Tiens, voilà les Bordelais ! Salut les gars !
Eux aussi se posent pour se remplir la panse.
Un coup de fil de Mélanie, la belle-sœur de mon frère qui doit m'héberger demain soir sur Perpignan, me permettant de prendre mon train au plus tôt mardi matin. Je consulte les horaires du bus de Banyuls à Perpignan, ça colle parfaitement. Très pratique ces bus à 1€ qui vous amènent partout dans les Pyrénées-Orientales !
Benoit est intéressé aussi et ne savait pas que ces navettes existaient.
Je profite du fait que nous sommes en ville pour chercher un marchand de journaux. Je suis en manque ! Las, nous ferons toute la longue rue principale sans en voir un seul. J'apprendrai plus tard qu'effectivement, il n'y a pas de marchand de journaux au Perthus. Incroyable ! Seuls les marchands du temple ont pignon sur rue avec leur pacotille, leurs cigarettes ou toute sorte d'alcools (principalement anisé).
Nous repartons.
Je souffre beaucoup du pied et prie Benoit de partir en avant, je le ralentis trop. Non, il tient à rester avec moi, il n'est pas pressé.
Nous nous trompons de chemin en sortant du Perthus et prenons la mauvaise côte. Il faut redescendre. Le passage emprunte en fait une clôture de simple fil de fer matérialisant la frontière entre la France et l'Espagne.
Une petite photo du fort de Bellegarde, la plus belle réalisation de Vauban et nous entamons la montée vers le correc dels Empordanesos (710m).
Vers midi, nous tombons sur les trois Bordelais assis à l'ombre à faire la sieste !
J'ai faim, Benoit, je me pose moi aussi !
Je me colle contre un arbre pour décapiter mon saucisson avec gourmandise sans savoir que j'allais douloureusement regretter cette décision...
Pendant notre frugal repas, je remarque que le ciel bourgeonne de plus en plus. Pas bon ça !
On va pas trainer, Benoit, ces gros choux-fleurs là-haut ne m'inspirent pas confiance.
Les Bordelais sont divisés : ça passera pas par là, pour les deux plus optimistes. Le dernier, plus âgé, n'est pas d'accord, mais par solidarité, se range à l'avis des autres qui préfèrent prolonger un peu la sieste.
On devrait toujours écouter les anciens...
Nous repartons, Benoit et moi. Mon pied droit me fait de plus en plus mal et le gauche, sur lequel je m'appuie plus, commence à se plaindre lui aussi.
Je me retourne souvent pendant la marche ; le ciel s'obscurcit de plus en plus.
Benoit, il va falloir accélérer, je crois. T'as vu derrière ?
Oui j'ai vu, ça vient sur nous.
Au bout d'une grosse demi-heure, premier grondement. Allez, on change de rapport.
Aïe, aïe, aïe, je serre les dents et suis Benoit qui commence à prendre de l'avance.
Ça gronde de plus en plus et un rideau de pluie apparait sur le versant en face.
Très vite les premières gouttes nous atteignent.
Nous nous arrêtons un court instant dans un bois pour mettre nos housses de pluie. Je peux souffler un peu, mais un coup de tonnerre plus fort nous pousse à repartir au plus vite.
Et plus vite ! Je suis au supplice et peine à trouver mon souffle, mais pas grave, il faut avancer. Déjà, les éclairs se font plus rapprochés et le roulement sonore ne désemplit plus l'espace.
Il faut trouver un abri, vite !
C'est justement à la sortie de la châtaigneraie où nous sommes que nous tombons sur un bâtiment en bois. La porte est fermée et barricadée par une bétonnière. Je l'empoigne et tire de toutes mes forces pour la sortir de là. Benoit parvient à entrouvrir la porte et s'aperçoit, en jetant un regard à l'intérieur, qu'une autre entrée plus pratique se situe de l'autre côté !
Le déluge s'abat alors que nous faisons le tour et ouvrons l'autre passage uniquement bloqué par des palettes enfichées sur une grosse barre en bois.
Nous entrons dans ce qui semble être une étable. Ouf, sauvés !
L'averse de pluie se change alors en grêle dont la chute sur le toit de tôle nous oblige à crier pour nous entendre. Les éclairs s'enchainent frénétiquement et la foudre frappe à plusieurs reprises.
On l'a échappé belle ! Petite pensée pour les Bordelais qui sont partis après nous. Si seulement je n'avais pas décidé de me poser pour manger, nous serions probablement arrivés au moins au refuge de l'Ouillat.
Tu comptes toujours pas t'y arrêter et continuer plus loin, me demande Benoit ?
En effet, je visais la cabane de Tagnarède, quelques kilomètres après le refuge. Benoit insistait pour que je reste au refuge plutôt ; on se faisait une dernière bonne bouffe ensemble et nous arrivions de conserve à Banyuls.
Bin là, je crois que j'ai pas trop le choix !
Je jette un œil sur mon GPS : hé regarde, ces bâtiments un peu plus loin, ce serait pas le refuge, par hasard ?
Benoit consulte son topoguide. Ça s'pourrait bien !
L'orage commence à se calmer. Quand il ne reste que quelques gouttes, nous repartons non sans avoir tout remis en place.
Effectivement, quelques deux cents mètres après, nous atteignons le gite et le restaurant du col de l'Ouillat.
Sans la pause pique-nique, nous serions arrivés avant l'orage sans forcer l'allure comme des dératés !
Cette fois-ci, je peux vraiment dire que la faim m'aura cassé les pieds !
On va pas trainer, Benoit, ces gros choux-fleurs là-haut ne m'inspirent pas confiance.
Les Bordelais sont divisés : ça passera pas par là, pour les deux plus optimistes. Le dernier, plus âgé, n'est pas d'accord, mais par solidarité, se range à l'avis des autres qui préfèrent prolonger un peu la sieste.
On devrait toujours écouter les anciens...
Nous repartons, Benoit et moi. Mon pied droit me fait de plus en plus mal et le gauche, sur lequel je m'appuie plus, commence à se plaindre lui aussi.
Je me retourne souvent pendant la marche ; le ciel s'obscurcit de plus en plus.
Benoit, il va falloir accélérer, je crois. T'as vu derrière ?
Oui j'ai vu, ça vient sur nous.
Au bout d'une grosse demi-heure, premier grondement. Allez, on change de rapport.
Aïe, aïe, aïe, je serre les dents et suis Benoit qui commence à prendre de l'avance.
Ça gronde de plus en plus et un rideau de pluie apparait sur le versant en face.
Très vite les premières gouttes nous atteignent.
Nous nous arrêtons un court instant dans un bois pour mettre nos housses de pluie. Je peux souffler un peu, mais un coup de tonnerre plus fort nous pousse à repartir au plus vite.
Et plus vite ! Je suis au supplice et peine à trouver mon souffle, mais pas grave, il faut avancer. Déjà, les éclairs se font plus rapprochés et le roulement sonore ne désemplit plus l'espace.
Il faut trouver un abri, vite !
C'est justement à la sortie de la châtaigneraie où nous sommes que nous tombons sur un bâtiment en bois. La porte est fermée et barricadée par une bétonnière. Je l'empoigne et tire de toutes mes forces pour la sortir de là. Benoit parvient à entrouvrir la porte et s'aperçoit, en jetant un regard à l'intérieur, qu'une autre entrée plus pratique se situe de l'autre côté !
Le déluge s'abat alors que nous faisons le tour et ouvrons l'autre passage uniquement bloqué par des palettes enfichées sur une grosse barre en bois.
Nous entrons dans ce qui semble être une étable. Ouf, sauvés !
L'averse de pluie se change alors en grêle dont la chute sur le toit de tôle nous oblige à crier pour nous entendre. Les éclairs s'enchainent frénétiquement et la foudre frappe à plusieurs reprises.
On l'a échappé belle ! Petite pensée pour les Bordelais qui sont partis après nous. Si seulement je n'avais pas décidé de me poser pour manger, nous serions probablement arrivés au moins au refuge de l'Ouillat.
Tu comptes toujours pas t'y arrêter et continuer plus loin, me demande Benoit ?
En effet, je visais la cabane de Tagnarède, quelques kilomètres après le refuge. Benoit insistait pour que je reste au refuge plutôt ; on se faisait une dernière bonne bouffe ensemble et nous arrivions de conserve à Banyuls.
Bin là, je crois que j'ai pas trop le choix !
Je jette un œil sur mon GPS : hé regarde, ces bâtiments un peu plus loin, ce serait pas le refuge, par hasard ?
Benoit consulte son topoguide. Ça s'pourrait bien !
L'orage commence à se calmer. Quand il ne reste que quelques gouttes, nous repartons non sans avoir tout remis en place.
Effectivement, quelques deux cents mètres après, nous atteignons le gite et le restaurant du col de l'Ouillat.
Sans la pause pique-nique, nous serions arrivés avant l'orage sans forcer l'allure comme des dératés !
Cette fois-ci, je peux vraiment dire que la faim m'aura cassé les pieds !
Nous nous arrêtons au restaurant du col. La pluie tombe à nouveau et la terrasse, bizarrement couverte par de la brande, fuit comme un panier percé. Beaucoup de monde attablé en ce milieu d'après-midi. Ils ont apparemment bougé les tables pour éviter les fuites !
L'orage semble tourner et revenir dans le coin.
Bon, Benoit, une petite mousse ?
Allez !
Nous savourons nos bières, le nez agacé par les effluves d'entrecôte grillée et de pomme de terre sautée à la persillade.
Grouuuuuuuuuuuuuu !
Tu m'étonnes, grou !
Benoit me demande : on mange ici ce soir, t'es d'accord ?
Ah ouais, tant pis pour le budget. Je te préviens, je partage pas ma vache. T'auras qu'à en demander une, toi aussi !
Il a aussi faim que moi et à tous les deux, on va amuser beaucoup de monde. Sauf le patron !
Nous rejoignons enfin le gite. Après l'installation et la douche, nous passons le temps en rédigeant nos notes.
Tiens, voilà les Bretons ! Alors, pas trop mouillés ? Bin si, forcément !
Ils prennent les deux lits du fond.
Au bout d'un moment, les Bordelais débarquent, trempés comme la soupe !
On a pensé à vous, les gars, vous avez dû prendre cher !
Oui, ils ont pris. Ils se mettaient à l'abri sous les arbres, comme ils pouvaient, mais la grêle ne les a pas épargnés. Oui, je sais, on ne se met pas sous un arbre par temps d'orage. Bon, dans une forêt, ce ne serait pas de bol que la foudre tombe juste sur celui qu'on a choisi ! Et puis entre la théorie des livres et la réalité de l'instinct, il y a un gouffre, comme je l'ai appris au col del Pal voilà quelques jours.
Nous nous retrouvons tous à table dans la soirée. L'orage a définitivement mis les bouts et une chaleur humide de tropiques s'installe pour la nuit.
Benoit et moi sommes à la table des Bretons, rejoints par un autre couple de Bretons. Nous engloutissons nos assiettes respectives en redemandant cent fois du pain. Nos voisins ne finissent pas les leurs ; on s'en charge !
Je ne me souviens plus du menu, mais je sais qu'il y avait des pâtes en sauce et des joues de bœuf. Avec les restes, ça nous fait deux bonnes parts chacun, mais malgré cela, nous avons encore faim.
Benoit me demande : tu crois qu'on peut en commander une autre ?
S'il vous plait ! dis-je en levant le doigt. Le patron vient à moi et semble fort étonné quand nous lui demandons si nous pouvons avoir une autre assiette chacun. Et à quel prix. Et tenez, remettez donc du pain dans la panière, s'il vous plait !
Nous finissons donc notre troisième assiette. Le patron s'approche alors de la table d'un couple dont la femme n'a pas touché la sienne. Nous l'entendons dire : elle n'a pas touché son assiette, si ça vous intéresse...
OUI !
OUI !
Comme deux coups de fusil simultanés, nous crions nos "oui" respectifs, Benoit et moi.
Tout le monde nous regarde, mais nous baissons rapidement la tête tout en rougissant quand nous nous apercevons que le patron parlait à une dame seule à une autre table qui avait, elle aussi, demandé du rab alors que la cuisine était fermée.
Là, c'est la honte !
Les Bretons sont morts de rire. Et nous morts de faim.
Nous dévorons nos desserts quand le patron vient nous demander ce que l'on prend pour le petit-déjeuner.
De tout, pour nous (sauf du beurre et du fromage, pour moi). Et surtout du pain, beaucoup de pain.
Mais le "beaucoup" du patron n'a pas la même échelle que le notre, et il lui faudra monter beaucoup, beaucoup (pour le coup !) plus haut pour nous contenter !
L'orage semble tourner et revenir dans le coin.
Bon, Benoit, une petite mousse ?
Allez !
Nous savourons nos bières, le nez agacé par les effluves d'entrecôte grillée et de pomme de terre sautée à la persillade.
Grouuuuuuuuuuuuuu !
Tu m'étonnes, grou !
Benoit me demande : on mange ici ce soir, t'es d'accord ?
Ah ouais, tant pis pour le budget. Je te préviens, je partage pas ma vache. T'auras qu'à en demander une, toi aussi !
Il a aussi faim que moi et à tous les deux, on va amuser beaucoup de monde. Sauf le patron !
Nous rejoignons enfin le gite. Après l'installation et la douche, nous passons le temps en rédigeant nos notes.
Tiens, voilà les Bretons ! Alors, pas trop mouillés ? Bin si, forcément !
Ils prennent les deux lits du fond.
Au bout d'un moment, les Bordelais débarquent, trempés comme la soupe !
On a pensé à vous, les gars, vous avez dû prendre cher !
Oui, ils ont pris. Ils se mettaient à l'abri sous les arbres, comme ils pouvaient, mais la grêle ne les a pas épargnés. Oui, je sais, on ne se met pas sous un arbre par temps d'orage. Bon, dans une forêt, ce ne serait pas de bol que la foudre tombe juste sur celui qu'on a choisi ! Et puis entre la théorie des livres et la réalité de l'instinct, il y a un gouffre, comme je l'ai appris au col del Pal voilà quelques jours.
Nous nous retrouvons tous à table dans la soirée. L'orage a définitivement mis les bouts et une chaleur humide de tropiques s'installe pour la nuit.
Benoit et moi sommes à la table des Bretons, rejoints par un autre couple de Bretons. Nous engloutissons nos assiettes respectives en redemandant cent fois du pain. Nos voisins ne finissent pas les leurs ; on s'en charge !
Je ne me souviens plus du menu, mais je sais qu'il y avait des pâtes en sauce et des joues de bœuf. Avec les restes, ça nous fait deux bonnes parts chacun, mais malgré cela, nous avons encore faim.
Benoit me demande : tu crois qu'on peut en commander une autre ?
S'il vous plait ! dis-je en levant le doigt. Le patron vient à moi et semble fort étonné quand nous lui demandons si nous pouvons avoir une autre assiette chacun. Et à quel prix. Et tenez, remettez donc du pain dans la panière, s'il vous plait !
Nous finissons donc notre troisième assiette. Le patron s'approche alors de la table d'un couple dont la femme n'a pas touché la sienne. Nous l'entendons dire : elle n'a pas touché son assiette, si ça vous intéresse...
OUI !
OUI !
Comme deux coups de fusil simultanés, nous crions nos "oui" respectifs, Benoit et moi.
Tout le monde nous regarde, mais nous baissons rapidement la tête tout en rougissant quand nous nous apercevons que le patron parlait à une dame seule à une autre table qui avait, elle aussi, demandé du rab alors que la cuisine était fermée.
Là, c'est la honte !
Les Bretons sont morts de rire. Et nous morts de faim.
Nous dévorons nos desserts quand le patron vient nous demander ce que l'on prend pour le petit-déjeuner.
De tout, pour nous (sauf du beurre et du fromage, pour moi). Et surtout du pain, beaucoup de pain.
Mais le "beaucoup" du patron n'a pas la même échelle que le notre, et il lui faudra monter beaucoup, beaucoup (pour le coup !) plus haut pour nous contenter !