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A vélo, de Lanester à Samarkand (?)

(réalisé)
vélo de randonnée
Quand : 11/04/2024
Durée : 100 jours
Carnet publié par Renan le 11 avr. 2024
modifié le 31 juil. 2024
3731 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le topo : Vendredi 24 (mise à jour : 25 mai 2024)

Description :

Plataria / Ioanina 

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Le compte-rendu : Vendredi 24 (mise à jour : 25 mai 2024)

En me voyant arriver à vélo hier soir, le responsable du camping me dit :
" Vous faites 100 km par jour, c'est ça ?"
" Un peu moins, le vélo est lourd."
Il demande où je vais après et je lui réponds à Ioanina.
"C'est à quelle distance ?"
"100 km, une journée."
"Pas pour moi."
Je regarde, il y a deux chemins possibles, effectivement une centaine de kilomètres chacun. Par contre un des deux offre un peu moins de dénivelé. Car pour rejoindre Ioanina ça grimpe quand même sévère. Je ne réfléchis même pas, je prends les 200 m de dénivelé en moins.
Je pars saluer le patron.
"Vous allez réussir dans la journée, regardez, vous êtes mince et en forme !"
Ben oui mais quand même. Il est vraiment sympa.
Il est tôt, 8h, je pars en direction d'Igoumenitsa, à  une dizaine de km, où je m'arrêterai pour un petit-dèj, retirer des soussous, prendre de quoi manger pour la journée.

Au revoir le magnifique bougainvillier du camping, perché dans un arbre.
Au revoir le magnifique bougainvillier du camping, perché dans un arbre.
J'essaie quand même de grimper la côte qui rejoint la route... je fais 50 m. C'est le matin, faut pas pousser non plus. Enfin le vélo si.
Encore de la montée sur la route, puis ça descend vers Igoumenitsa. Bref comme hier soir mais à l'envers.
Encore de la montée sur la route, puis ça descend vers Igoumenitsa. Bref comme hier soir mais à l'envers.
Igoumenitsa c'est fait. En route jusqu'à... on verra. Ioanina est maintenant à 90 km.
Dracula ne pourra pas racheter cette voiture.
Dracula ne pourra pas racheter cette voiture.
Ouf, les panneaux sont maintenant aussi en alphabet latin, parce que sinon...
Ouf, les panneaux sont maintenant aussi en alphabet latin, parce que sinon...
Nous voici, Kotor et moi, dans la plaine.
Nous voici, Kotor et moi, dans la plaine.
Contrôle de la pression des pneus chez un petit vélociste comme d'habitude.
Contrôle de la pression des pneus chez un petit vélociste comme d'habitude.
Sur la route de Ioanina m'attendent deux côtes modérées et deux autres beaucoup plus sérieuses.
J'ai le sentiment que commence ici le premier de ces deux tronçons qui vont bien me faire transpirer.
J'ai le sentiment que commence ici le premier de ces deux tronçons qui vont bien me faire transpirer.
Sauge de Jérusalem, espèce arbustive qui forme d'importants massifs. La floraison est presque terminée.
Sauge de Jérusalem, espèce arbustive qui forme d'importants massifs. La floraison est presque terminée.
Je dégouline tout au long de ces kilomètres de montée. J'envisage de faire une pause aux heures chaudes de la journée, entre 14 et 16h.
C'est assez incroyable, je roule des kilomètres et des kilomètres sans croiser un voiture. 

Ça y est, tout en haut ??
Ben non... Mais il ne reste plus grand chose.
Ça y est, tout en haut ??
Ben non... Mais il ne reste plus grand chose.
Il faut avouer que le conducteur grec est plus respectueux des cyclistes que son homologue italien : il s'écarte vraiment en doublant, ça fait du bien.
Mais je réalise qu'il y a deux choses auxquelles il faut faire attention sur les routes grecques :

Nos amies à pis.
Je dois dire que je n'étais pas fier au milieu de toutes ces cornes bien affûtées. J'y vais tout doux en leur parlant... Un vrai éleveur quoi.
Nos amies à pis.
Je dois dire que je n'étais pas fier au milieu de toutes ces cornes bien affûtées. J'y vais tout doux en leur parlant... Un vrai éleveur quoi.
Et les pierres qui ont roulé.
Et les pierres qui ont roulé.
Les vaches étaient les gardiennes du sommet, ça descend ensuite. Et quelle descente ! Je reste extrêmement vigilant car hier j'ai évité de justesse un méchant nid de poule. Il faut regarder loin, faire attention dans les virages et au niveau des zones d'ombre sous les arbres où l'on peut moins anticiper. Je me grandi au maximum sur le vélo pour faire prise au vent, ça permet de limiter un peu la vitesse et je freine régulièrement. Des kilomètres de descente, c'est génial !
Je me dis que je vais m'arrêter dans le premier village. Il sera en bas de cette grande descente.
Il est quasiment 14h, parfait. Il fait chaud, je vais faire une belle pause : miam miam, petite sieste, café.
1h45 de pause, première fois. 

J'ai le bonheur de trouver un petit coin de paradis pour la pause, à l'ombre d'un noyer, au bord d'un ruisseau flanqué de don joli pont.
J'ai le bonheur de trouver un petit coin de paradis pour la pause, à l'ombre d'un noyer, au bord d'un ruisseau flanqué de don joli pont.
Après la sieste je traverse la route pour un café. Sur un malentendu la patronne m'en apporte un grand frappé. Très bien ça ! Parfois l'incompréhension peut avoir du bon.
Après la sieste je traverse la route pour un café. Sur un malentendu la patronne m'en apporte un grand frappé. Très bien ça ! Parfois l'incompréhension peut avoir du bon.
En quittant le village. Et il y en avait autant de l'autre côté.
En quittant le village. Et il y en avait autant de l'autre côté.
Rucher routier. Les abeilles s'envolent heureusement de l'autre côté !
Rucher routier. Les abeilles s'envolent heureusement de l'autre côté !
Alors on fait sa timide ?
Alors on fait sa timide ?
Finalement il y a un troisième truc auquel il faut faire attention sur la route. Pour le cycliste tout particulièrement. En passant au niveau d'une maison, je vois avec horreur un chien débouler en hurlant. Il commence à me courser. Inutile de préciser que ça mobilise en vous des ressources insoupçonnées ! Mais un  chien ça court vite. J'ai le temps d'enlever une pédale automatique, l'autre je n'ose pas par peur de trop ralentir. On commence à mettre de la distance par rapport à la maison. Il va aller jusqu'où comme ça ce sale clébard ? Il est tout près. Dans un ultime moment de détresse je tente un truc : la sonnette du vélo. Je sais, maintenant j'en rigole. Est-ce ce bruit strident ou était-il arrivé à la limite de son territoire ? Il abandonne. C'est sûrement la sonnette.
Je m'arrête un peu plus loin pour me préparer à la prochaine attaque : je pose sur le guidon un élément des arceaux de la tente. Une bonne raclée avec ça devrait te calmer tout roquet dressé contre les cyclistes. Je me dis aussi que la meilleure attitude serait de descendre du vélo et d'interposer celui-ci entre soi et son agresseur. Mais encore faut-il en avoir le temps.
Je ne verrai plus arriver du même œil les hameaux maintenant. Et j'enlèverai les pédales automatiques pour parer à toute éventualité.

Ma baguette magique. Hop, un coup et tu rentres chez toi direct.
Ma baguette magique. Hop, un coup et tu rentres chez toi direct.
La longue pause a fait son œuvre, je vais essayer de rejoindre Ioanina. Après la dernière grande côte ce sera descente puis plat.
Un moment de solitude dans un tronçon rectiligne de cette dernière côte.
Ça c'est derrière.
Un moment de solitude dans un tronçon rectiligne de cette dernière côte.
Ça c'est derrière.
Et ça c'est devant.
Je préfère les virages.
Et ça c'est devant.
Je préfère les virages.
Puis c'est l'ultime descente.
Ce n'est pas encore Ioanina mais je m'en approche rapidement.
Puis c'est l'ultime descente.
Ce n'est pas encore Ioanina mais je m'en approche rapidement.
Je n'étais pas du tout certain d'arriver jusqu'ici, je n'ai pas réservé de lit dans l'auberge que j'avais repéré. Maintenant mon téléphone me dit que c'est complet. Reste le camping. Je regarde, c'est à 13 km ! Même pas envie. Je vais quand même aller voir à l'auberge s'il n'y a pas moyen. Alors que je m'en approche je passe devant un camping dont je n'avais pas entendu parler. Je tourne aussi sec !
Et me voici juste au bord du lac de Ioanina. Un endroit rêvé, quelle chance.
Et me voici juste au bord du lac de Ioanina. Un endroit rêvé, quelle chance.
Il est 19h, je m'installe, douche et popote.
La tente est au bord de l'eau.
Je fais un petit message au patron d'Elena's beach camping pour lui dire qu'il avait raison !
Je vérifie la météo et c'est bien ça, de la pluie de prévue demain soir et la nuit qui suit. Et il n'y aura pas d'hébergement bon marché pour se mettre à l'abri dans ma direction. Rester ici demain et visiter le coin pour laisser passer la pluie ? C'est assez tentant.

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