A vélo, de Lanester à Samarkand (?)
Quand : 11/04/2024
Durée : 100 jours
Durée : 100 jours
Carnet publié par Renan
le 11 avr. 2024
modifié le 31 juil. 2024
modifié le 31 juil. 2024
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Vue d'ensemble
Le topo : Samedi (mise à jour : 06 juil. 2024)
Le compte-rendu : Samedi (mise à jour : 06 juil. 2024)
J'étais vraiment fatigué hier, je me suis glissé dans le duvet comme les poules, à 20h.
Les vaches qui repassent dans l'autre sens le matin et viennent renifler la tente me réveillent à 6h. Je me lève finalement, ça fait déjà une belle nuit.
Départ à 7h. Je commence par faire le plein d'eau et en avant.
Il fait beau, je suis reposé, Borjomi est à un peu plus de 60 km, ça roule bien... Bref le pied.
Oui, sauf qu'après être entré dans le village suivant ça se corse.
Les vaches qui repassent dans l'autre sens le matin et viennent renifler la tente me réveillent à 6h. Je me lève finalement, ça fait déjà une belle nuit.
Départ à 7h. Je commence par faire le plein d'eau et en avant.
Il fait beau, je suis reposé, Borjomi est à un peu plus de 60 km, ça roule bien... Bref le pied.
Oui, sauf qu'après être entré dans le village suivant ça se corse.
Rapidement le chemin devient très très mauvais avec de grosses pierres qui vous secouent comme c'est pas permis et dont certaines roulent sous les pneus. Je regarde le GPS, j'ai bien peur de ne pas retrouver de la route avant le prochain village, Didi Mitarbi, qui est à 36 km. Et encore. Mais il n'y a pas vraiment d'autre option sauf à transformer les 60 km pour Borjomi en plus de 200 par de la route... À regret je continue sur ce chemin. Ça commence à monter, il est impossible de gravir ça en pédalant. Je descends et pousse ce vélo qui pèse une tonne.
Je me rends compte arrivé en haut que j'ai perdu une chaussure fixée à l'arrière. Je regarde, je ne la voie pas. Et bien tant pis. C'est dire mon découragement devant l'état du chemin.
Je me rends compte arrivé en haut que j'ai perdu une chaussure fixée à l'arrière. Je regarde, je ne la voie pas. Et bien tant pis. C'est dire mon découragement devant l'état du chemin.
Un ruisseau ! J'engloutis le fond de la première gourde et refait le plein avec le filtre. En regardant sur la carte je pensais ne pas trouver d'eau avant Didi Mitarbi.q
Vu la vitesse de progression, je dois me rendre à l'évidence : l'objectif pour aujourd'hui est en train de devenir Didi Mitarbi et non plus Borjomi. Je vais embrasser le bitume quand je vais le retrouver.
Je croise une voiture arrêtée un peu plus loin. Le chauffeur me parle mais je ne comprends évidemment rien du tout. Il fait demi-tour. Non, il ne va quand même pas m'emmener ? Non ce n'est pas ça, mais c'est quand même très attentionné de sa part : je vais passer devant sa ferme, il rappelle ses ÉNORMES chiens le temps que je passe. Vraiment je le remercie.
Je passerai devant deux autres fermes desquelles débouleront une meute de molosses en furie. Cinq ou six énormes chiens à chaque fois. A la première ils finissent par être rappelés mais pas à la seconde. Une femme me regarde et c'est tout, les quatre gamins me donnent du "Hello, hello !" alors que je suis entouré de ces cerbères vociférants. Je n'ai heureusement pas peur des chiens mais je dois avouer que je n'étais pas fier : ça montrait les crocs à 50 cm des mollets. Je me remets à avancer, les chiens finissent par aller voir ailleurs. Trois fois ouf !
J'arrive à une bifurcation qui n'apparaît pas sur le GPS. Toujours de la caillasse d'un côté, de la terre bien plus accueillante de l'autre. Elle me tente mais vais-je retrouver plus loin le chemin principal ? Par chance arrive dans l'autre sens un camion de voyage 4x4. C'est un couple d'allemands partis pour une année. Ils me confirment que je peux emprunter la partie en terre, elle rejoindra l'autre plus loin.
J'arrive à une bifurcation qui n'apparaît pas sur le GPS. Toujours de la caillasse d'un côté, de la terre bien plus accueillante de l'autre. Elle me tente mais vais-je retrouver plus loin le chemin principal ? Par chance arrive dans l'autre sens un camion de voyage 4x4. C'est un couple d'allemands partis pour une année. Ils me confirment que je peux emprunter la partie en terre, elle rejoindra l'autre plus loin.
Ce n'est vraiment pas la journée. Quelques kilomètres après la bifurcation, un policier à cheval me dit que je ne peux pas continuer. Je dois faire demi-tour et prendre une route depuis le lac. Quand je pense à la galère qu'ont été ces quelques kilomètres, je suis dépité. Mais c'est comme ça, il n'y a pas à discuter. Mais que se trame-t-il encore une fois au cœur des montagnes géorgiennes ?
Le policier chevauche à mes côtés tout du long...
Le policier chevauche à mes côtés tout du long...
Je m'arrête acheter un remontant sucré dans la petite épicerie que je croise et me metd sur la route de Didi Mitarbi. Lorsque je vois l'état du chemin encore une fois et sachant que je vais en prendre pour 14 km, je jette l'éponge. J'en ai vraiment plus qu'assez et l'endroit est chouette ici. Je fais demi-tour et me dirige vers le centre du village.
Après plusieurs vaines tentatives, je trouve un coin pour planter la tente : à côté de la ferme d'une famille arménienne.
Ils sont très gentils, m'offrent un café et même une assiette, les enfants sont en train de manger. L'un d'eux, Alex, parle anglais. C'est bien le seul. Il m'apprend que tout le monde est d'origine arménienne ici et que c'est le cas partout dans cette région de Géorgie. Ils apprécient les français ! Charles Aznavour n'est pas loin.
Alex me montre le chemin pour accéder au bord du lac qui est en contrebas, je vais aller me débarbouiller.
Ils sont très gentils, m'offrent un café et même une assiette, les enfants sont en train de manger. L'un d'eux, Alex, parle anglais. C'est bien le seul. Il m'apprend que tout le monde est d'origine arménienne ici et que c'est le cas partout dans cette région de Géorgie. Ils apprécient les français ! Charles Aznavour n'est pas loin.
Alex me montre le chemin pour accéder au bord du lac qui est en contrebas, je vais aller me débarbouiller.
Et bien quelle p***** de journée ! Entre les vilaines secousses, les dérapages, les poussettes exténuantes dans les montées ( je m'arrêtais tous les 30 m), les sales clébards, le demi-tour... Parti à 7h, terminé à 15h avec 30 mn de pause à midi, je ne me suis rapproché de Borjomi que de 20 km. C'est à pleurer. ll y a des jours comme ça. Rares heureusement.
Mais la journée c'est magnifiquement terminé avec cet endroit et cette famille.
Et je sais à quoi m'attendre demain pour au moins les 14 premiers kilomètres jusqu'à Didi Mitarbi. Allez, on y croit !
Mais la journée c'est magnifiquement terminé avec cet endroit et cette famille.
Et je sais à quoi m'attendre demain pour au moins les 14 premiers kilomètres jusqu'à Didi Mitarbi. Allez, on y croit !