A vélo, de Lanester à Samarkand (?)
Quand : 11/04/2024
Durée : 100 jours
Durée : 100 jours
Carnet publié par Renan
le 11 avr. 2024
modifié le 31 juil. 2024
modifié le 31 juil. 2024
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Vue d'ensemble
Le topo : Dimanche 23 (mise à jour : 02 juil. 2024)
Description :
Arrivée en Ouzbékistan, nuitée à Nukus.
(Train de nuit jusqu'à Beyneu, taxis partagés jusqu'à Nukus
(Train de nuit jusqu'à Beyneu, taxis partagés jusqu'à Nukus
Le compte-rendu : Dimanche 23 (mise à jour : 02 juil. 2024)
Ha... La bonne nuit sur ma petite couchette. C'est vraiment une autre manière de voyager. Le train est à Beyneu pour 6h30, je suis debout une heure avant, le jour se lève, je vais profiter du paysage.
Chacun défait sa couchette et apporte le linge au chef de wagon. Celui-ci me tend un verre avec un peu de soluble, je me prépare un café à la grosse bouilloire. Il m'offre aussi une poignée de bonbons...
A la gare il helle un chauffeur de taxi sur le quai : ce sera la manière de poursuivre, il n'y a pas de bus dans ma direction. J'achève de remplir la voiture, nous serons cinq occupants. Dont un très gros monsieur sur ma gauche. A droite un petit gars de 13 ans compense un peu. Direction la frontière ouzbek à une petite centaine de kilomètres. Mon imposant voisin parle un peu anglais et utilise un traducteur sur son téléphone. C'est vraiment pratique ce truc. Il me dit que nous continuerons ensemble côté Ouzbékistan, le taxi ne passera pas la frontière. Tout est déjà arrangé pour l'autre passager adulte devant, nous irons tous ensemble. Voilà qui m'arrange !
A la gare il helle un chauffeur de taxi sur le quai : ce sera la manière de poursuivre, il n'y a pas de bus dans ma direction. J'achève de remplir la voiture, nous serons cinq occupants. Dont un très gros monsieur sur ma gauche. A droite un petit gars de 13 ans compense un peu. Direction la frontière ouzbek à une petite centaine de kilomètres. Mon imposant voisin parle un peu anglais et utilise un traducteur sur son téléphone. C'est vraiment pratique ce truc. Il me dit que nous continuerons ensemble côté Ouzbékistan, le taxi ne passera pas la frontière. Tout est déjà arrangé pour l'autre passager adulte devant, nous irons tous ensemble. Voilà qui m'arrange !
Le taxi s'arrête, nous descendons.
Devant la frontière kazakhe à 7h30.
Devant la frontière kazakhe à 7h30.

Nous faisons partie du peu de personnes à passer la frontière à pied. Certains véhicules sont vraiment chargés.
La sortie du territoire kazak me prend un peu de temps, l'agent fait du zèle. Mes compagnons de voyage, passés avant, m'attendent plus loin. Une portion de no man's land et nous atteignons la frontière ouzbek.
"Français ?"
Histoire de détendre l'atmosphère, j'y vais de mon petit truc qui, j'ai remarque, marche bien :
"Oui. Mbapé !"
Il me regarde.
"Non."
Pas de chance je suis tombé sur le seul mâle du continent qui ne s'intéresse pas au foot, ça commence bien.
"Non, Benzema."
Je respire et me marre un bon coup !
Les formalités sont rapides, super. Je me trompe juste de portail en essayant de suivre mes camarades, un gars en uniforme me redemande mon passeport. Il le met dans sa poche et repart.
" Hey, mon passeport !"
Je commence à avoir des sueurs froides. Il fait demi-tour et me sort tout un baratin, je finis par comprendre qu'il s'amuse du touriste. Je récupère mon passeport. Mes compagnons m'attendent de l'autre côté et me demande ce qu'il se passait. Ben, un français à la frontière, quoi !
Du côté ouzbek à 8h.
Et allez hop, dans un nouveau taxi et pas pour une heure seulement cette fois-ci. Nukus est à presque 450 km.
L'état de la route est déplorable de ce côté. Le chauffeur roule où il peut, à droite, au milieu, à gauche, sur les bas côtés.
"Français ?"
Histoire de détendre l'atmosphère, j'y vais de mon petit truc qui, j'ai remarque, marche bien :
"Oui. Mbapé !"
Il me regarde.
"Non."
Pas de chance je suis tombé sur le seul mâle du continent qui ne s'intéresse pas au foot, ça commence bien.
"Non, Benzema."
Je respire et me marre un bon coup !
Les formalités sont rapides, super. Je me trompe juste de portail en essayant de suivre mes camarades, un gars en uniforme me redemande mon passeport. Il le met dans sa poche et repart.
" Hey, mon passeport !"
Je commence à avoir des sueurs froides. Il fait demi-tour et me sort tout un baratin, je finis par comprendre qu'il s'amuse du touriste. Je récupère mon passeport. Mes compagnons m'attendent de l'autre côté et me demande ce qu'il se passait. Ben, un français à la frontière, quoi !
Du côté ouzbek à 8h.
Et allez hop, dans un nouveau taxi et pas pour une heure seulement cette fois-ci. Nukus est à presque 450 km.
L'état de la route est déplorable de ce côté. Le chauffeur roule où il peut, à droite, au milieu, à gauche, sur les bas côtés.
A plusieurs reprises pendant la journée, le chauffeur traversera la steppe pour rejoindre une nouvelle route parallèle en construction. Elle est praticable par endroits. Mais par endroits seulement. Et entre les deux c'est le véritable gymkhana !
Un premier arr
Deuxième arrêt pour faire le plein. C'est assez long, j'attends dehors avec Nazarbay qui veut absolument que j'envoie une photo en France.
Depuis un moment déjà il me fait bénéficier de connexion Internet depuis son téléphone. Parce qu'ici ma carte sim kazakhe ne m'est pas d'un grand secours.
Nous nous arrêterons manger plus loin.
Nazarbay joue l'intermédiaire et le taxi se transforme un instant en bureau de change : je ne dispose que de monnaie kazakhe. Le passager avant semble être le secrétaire du chauffeur.
Nazarbay descend avant Nukus, je poursuis. Il m'aura bien aidé.
Nazarbay joue l'intermédiaire et le taxi se transforme un instant en bureau de change : je ne dispose que de monnaie kazakhe. Le passager avant semble être le secrétaire du chauffeur.
Nazarbay descend avant Nukus, je poursuis. Il m'aura bien aidé.
Le chauffeur me laisse au niveau d'un petit marché pour me faire prendre un dernier taxi jusqu'à la guesthouse que j'ai repérée.
J'y suis. C'est très bien et ce n'est pas complet : je suis le seul occupant. Parents, frère et soeurs, la famille vit ici. C'est chouette.
Je suis un peu fatigué mais j'ai passé tellement de temps assis dans des voitures, 7 heures hier, 8 heures aujourd'hui, que je vais aller me dégourdir un peu les jambes dans Nukus.
J'y suis. C'est très bien et ce n'est pas complet : je suis le seul occupant. Parents, frère et soeurs, la famille vit ici. C'est chouette.
Je suis un peu fatigué mais j'ai passé tellement de temps assis dans des voitures, 7 heures hier, 8 heures aujourd'hui, que je vais aller me dégourdir un peu les jambes dans Nukus.
On m'a proposé de manger ici, j'ai dit oui. Repas local ordinaire dans la cuisine. Très bien.
Khiva, la première des trois magnifiques cités que je souhaiterais visiter en Ouzbékistan, est à 170 km. Ce sera en taxi encore une fois : pas de train demain, pas de bus avant l'après-midi. La demoiselle de l'hébergement se charge d'en commander un pour moi. Et j'ai pris connaissance du tarif "normal" ce qui est toujours bien...
Quand je repense à toute cette distance parcourue depuis Aktau, à ces mornes steppes, à ce vent, cette poussière, à l'état de la route, aux camions, à la chaleur, aux distances sans âme qui vive (combien de litres d'eau doit transporter un cycliste pour ne pas mourir de soif ?)... Je ne regrette pas d'avoir du laisser le vélo à Tbilissi. Et le train c'était vraiment chouette. Le taxi aussi dans son genre ! Nous avons vu deux cyclistes aujourd'hui. C'est s'imposer une sacrée épreuve. Mais je connais aussi la satisfaction d'atteindre la destination à la force des mollets.
Khiva, la première des trois magnifiques cités que je souhaiterais visiter en Ouzbékistan, est à 170 km. Ce sera en taxi encore une fois : pas de train demain, pas de bus avant l'après-midi. La demoiselle de l'hébergement se charge d'en commander un pour moi. Et j'ai pris connaissance du tarif "normal" ce qui est toujours bien...
Quand je repense à toute cette distance parcourue depuis Aktau, à ces mornes steppes, à ce vent, cette poussière, à l'état de la route, aux camions, à la chaleur, aux distances sans âme qui vive (combien de litres d'eau doit transporter un cycliste pour ne pas mourir de soif ?)... Je ne regrette pas d'avoir du laisser le vélo à Tbilissi. Et le train c'était vraiment chouette. Le taxi aussi dans son genre ! Nous avons vu deux cyclistes aujourd'hui. C'est s'imposer une sacrée épreuve. Mais je connais aussi la satisfaction d'atteindre la destination à la force des mollets.