A vélo, de Lanester à Samarkand (?)

En route dans le frisquet.

Pause du matin à Ste Sévère s/Indre. Ste Sévère très certainement la patronne des cyclistes locaux. Son nom doit trouver son origine dans la sacrée pente à gravir pour arriver au village. De mon côté je ne manquerais pas d'aller brûler un cierge en signe de totale dévotion envers St Dérailleur.
Je tombe encore sur un de ces petits cafés de village qui font mon bonheur. Avec Françoise sa très avenante tenancière.
Nous passons la porte avec un habitué sorti tirer sur sa clope. Nous nous mettons à discuter. Il s'est déjà rendu à Lorient. En photographe averti il me parle de la lumière du port de commerce au petit matin, la silhouette des cargos commençant à se se dessiner, leurs cheminées soufflant des volutes de fumée. Je ne peut qu'abonder dans son sens.
De beaux et vieux objets à l'intérieur.

Agrandissez l'image, mettez vos lunettes et regardez bien tout au fond derrière les halles. Si, si, cette statue. Reconnaissez vous cette silhouette caractéristique ? Oui, il s'agit de celle de Jacques Tati. C'est en effet ici, à à St Sévère s/Indre, que se déroule son film Jour de Fête. C'est la fierté locale.

C'est reparti.

C'est ici que se cache un endroit passage obligé de tout maire de France après sa première élection. Il faut bien apprendre le métier.

Ho le bel endroit à boîtes à livres ! Celui que j'ai débuté hier soir ne me convainquant pas vraiment, je farfouille pour en dégoter un autre.

Le festival de pétales et autres sépales ne cesse de m'éblouir le long de la route.

L'Indre c'est terminé, place à la Creuse.
Arrêt à Boussac et son joli château du XV ème.

Ma réputation me précède, j'ai un groupe de fans creusoix ! Ils ont tous accouru depuis le milieu du champ en me voyant passer, vraiment drôle ! Ils ont du reconnaître là un congénère, en effet je suis taureau. 

Je pensais en avoir aperçu un en roulant mais là c'est certain, un beau flambé me tourne autour. Il vole, il vole et finit par se poser. Chouette, je n'ai guère le loisir d'observer ce spécimen en Bretagne.

Le parcours est décidément très vallonné. Décidément très vallonné ça veut dire en fait de belles côtes à grimper. De plus, je réalise que les 80 km prévus hier pour rejoindre Chambon-sur-Voueize ne vont pas être suffisants. Je décide alors de tricher sur la fin pour éviter le point culminant, Toulx Ste Croix. Un point culminant dans la journée c'est bien assez. Tant pis pour le panorama sur les Monts d'Auvergne et ceux du Limousin, le plateau du Berry. Mais tant mieux pour mes cuisses.

Ce dernier tronçon jusqu'à Chambon-sur-Voueize ne sera que descentes. C'est grisant. Le compteur fait toujours des siennes mais lorsque l'on entend claquer les manches de chemise c'est qu'on file bon train !

Je finis par garer ma grosse Harley au camping municipal à 16h45. Yes !
Lorsque la gérante m'annonce le prix, j'ai un moment d'hésitation : 3,72 € la nuitée... Je décide finalement d'y passer deux nuits. Ce sera donc premier jour de relâche demain. J'en profiterai pour visiter le village qui semble ravissant, faire une lessive, rédiger ce compte rendu, étudier la suite du parcours et opérer une petite révision du vélo histoire de poursuivre en toute quiétude.
Je croise un monsieur venu prendre sa douche. Il construit une maison écologique pour sa fille (bois, paille, solaire...) et a un arrangement avec la mairie pour profiter des sanitaires. Je lui propose mes services pendant quelques heures demain. Pas pour l'électricité car il n'en est pas encore là : s'il a des choses à porter ou je ne sais quoi. Mais demain c'est repos pour lui également.

Voilà, l'Indre à Vélo (qui s'achève finalement en Creuse) c'est terminé.
Et pour fêter dignement cette veille de premier jour de relâche, je décide de faire honneur au présent de Jean-François pour le départ.

Ha j'oubliais. A rajouter à la maxime de mercredi soir :
" Et gants, bonnet et caleçon fourré de prendre avec toi tu n'oublieras pas."