A vélo, de Lanester à Samarkand (?)

Ho le gros dodo!
Couché 8h30, levé... 8h.
Mettons ça sur le compte du contrecoup lié au départ. Si, si.

En quittant le camping nous contrôlons encore une fois la pression des pneus avec le gérant. Car j'avais comme un doute : j'ai en effet trouvé bizarre le fonctionnement de la pompe à l'atelier vélo. Et niveau sensation ça ne ressemblait pas à ce à quoi je m'attendais. Verdict : au lieu de  faire passer la pression de 5 à 5,5 bars hier matin, la pompe l'a descendue à 3 ! Ceci a par contre dû améliorer mon confort dans les petits chemins. Un coup de compresseur et tout rentre dans l'ordre.

Allez zou, direction Ancenis.
Le parfait troquet m'attend en haut de la côte une fois arrivé. Pause café du matin. Heu... du midi. Le patron est un sympathique personnage

Un cycliste est attablé, je pars à la pêche aux informations. Il m'apprend que le circuit sud de la Loire à vélo, que je m'apprêtais à emprunter, est impraticable pour cause d'inondation. Il me dit de prendre le circuit nord. Super l'info, merci!
J'enfourche à nouveau ma monture, fais 200 m, prends à gauche et...

C'est avec un petit pincement au cœur que je la retrouve 3 ans plus tard. Côté berges cette fois-ci.

Pas de voiture, les chemins sont roulants, il fait beau, la Loire à portée d'œil... C'est du pur bonheur. Calé sur le plateau médian et le 6ème pignon, ça déroule tout seul.
C'est certain, je vais avoir la larme à l'oeil en y repensant à chaque fois que je serai dans le dur plus tard. La Loire je ne vais pas la suivre longtemps et je sens déjà que la quitter ne va pas être facile.
De telles conditions de roulage invitent à l'introspection. Soudain remonte une belle pensée échappée d'un écrin profondément enfoui : " Bon, je crois que je n'ai plus envie de travailler." En rentrant je vais organiser des conférences.

Ça fait tout drôle de circuler dans ces endroits devant lesquels je suis passé en descendant le fleuve il y a trois ans.

Le parcours fait traverser l'île de Chalonnes, la plus grande des îles de la Loire. C'est magnifique.
Et quel bouquet d'odeurs, on en prend plein les narines. Champs de colza, de fèves, glycine, sous ce beau soleil les fleurs exhalent de merveilleuses fragrances.

A plusieurs reprises il y a des déviations pour cause d'inondation.

Un peu plus loin je croise un ensemble de barnums empli de tablées. Oula ça a l'air bien bon tout ça. Il est 16h30 mais je m'arrête. La dame avec qui je discute m'apprend qu'il n'y a rien a vendre, c'est le rassemblement d'une association. Zut. Et puis elle décide finalement de me servir une assiette. "Ça reste entre nous." Ça c'est vraiment des chouettes moments. Avec une tout aussi chouette assiette de pot au feu sauce gribiche (merveilleuse !).  Ça c'est du goûter ! Je remercie chaleureusement ma bienfaitrice. Puis la fanfare commence, je reste un peu.

A côté de ma piètre performance d'hier j'ai du mal à croire que je laisse Angers sur ma gauche un peu plus loin.
Bivouac à Ste Gemmes s/ Loire.

Nous discutons avec un jeune venu faire le plein d'eau de son camion. Il a travaillé quatre saisons comme cascadeur au Puy du Fou et a dégoté cette année un boulot moins physique : il crée des décors pour l'audiovisuel à Angers. Échange sympa.