A vélo, de Lanester à Samarkand (?)
Quand : 11/04/2024
Durée : 100 jours
Durée : 100 jours
Carnet publié par Renan
le 11 avr. 2024
modifié le 31 juil. 2024
modifié le 31 juil. 2024
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Vue d'ensemble
Le topo : Dimanche (mise à jour : 08 juil. 2024)
Description :
Tabatskuri / Borjomi
Le compte-rendu : Dimanche (mise à jour : 08 juil. 2024)
Quelle nuit ! L'orage est arrivé, de la pluie et un vent ! Heureusement que mes quelques dizaines de kg de muscles étaient à l'intérieur de la tente sinon elle finissait en haut d'une montagne. Je ne sais pas à quelle heure ça s'est terminé, j'ai dormi en pointillé.Par contre, presque pas d'eau dans la tente. Certainement grâce au vent qui la secouait comme un bananier. Tellement d'ailleurs qu'un des morceaux des arceaux était tout fendu au démontage. Et bé, j'ai eu chaud ! J'ai rafistolé ça avec du scotch.
Malgré cette nuit, ce début de nuit tout du moins, je ne me sens pourtant pas fatigué au réveil et me lève à 6h.
Malgré cette nuit, ce début de nuit tout du moins, je ne me sens pourtant pas fatigué au réveil et me lève à 6h.
Je remballe tout et vais saluer Edik et Anno qui sont déjà à pied d'œuvre.
Mais je ne partirai pas comme ça ! Edik me dit de venir boire le café. J'observe Anno qui est occupée à une des étapes de la confection d'un aliment de base ici : elle touille un mélange dans une énorme gamelle puis égoutte ce qui deviendra du fromage. Elle m'avait déjà offert un morceau de ce dernier et la voici qui pioche dans la gamelle pour me faire goûter. C'est doux, presque sucré, je dévore ça sur un morceau de pain maison. Mais tout est fait maison ici j'ai l'impression. La ferme compte vaches, veaux, cochons, poules, des carrés de potager en surplomb du lac, des terres cultivées un peu plus loin. Ici la vie n'est pas compliqué : on s'efforce d'avoir quelque chose dans l'assiette et c'est déjà bien. J'ai aussi visité l'atelier où Edik travaille le bois. On fait plein de choses avec du bois. Ils sont vraiment gentils. Je laisse un mot en anglais pour Alex, les enfants sont encore couchés, ha mais justement le voici. Je le soupçonne d'avoir eu envie de me dire au revoir. C'est un brave jeune homme de 14 ans. Lui parle anglais car il ne vit plus ici mais dans une ville à une cinquantaine de kilomètres : l'enseignement dispensé à ses cousins restés au village n'est visiblement pas le même. Il revient chez ses grands-parents tous les ans passer les trois mois de vacances estivales dont bénéficie tout jeune géorgien.
Il est l'heure de se dire au revoir, Edik retourne à la maison et revient en me tendant une portion de pain et de fromage... Quelle hospitalité.
Mais je ne partirai pas comme ça ! Edik me dit de venir boire le café. J'observe Anno qui est occupée à une des étapes de la confection d'un aliment de base ici : elle touille un mélange dans une énorme gamelle puis égoutte ce qui deviendra du fromage. Elle m'avait déjà offert un morceau de ce dernier et la voici qui pioche dans la gamelle pour me faire goûter. C'est doux, presque sucré, je dévore ça sur un morceau de pain maison. Mais tout est fait maison ici j'ai l'impression. La ferme compte vaches, veaux, cochons, poules, des carrés de potager en surplomb du lac, des terres cultivées un peu plus loin. Ici la vie n'est pas compliqué : on s'efforce d'avoir quelque chose dans l'assiette et c'est déjà bien. J'ai aussi visité l'atelier où Edik travaille le bois. On fait plein de choses avec du bois. Ils sont vraiment gentils. Je laisse un mot en anglais pour Alex, les enfants sont encore couchés, ha mais justement le voici. Je le soupçonne d'avoir eu envie de me dire au revoir. C'est un brave jeune homme de 14 ans. Lui parle anglais car il ne vit plus ici mais dans une ville à une cinquantaine de kilomètres : l'enseignement dispensé à ses cousins restés au village n'est visiblement pas le même. Il revient chez ses grands-parents tous les ans passer les trois mois de vacances estivales dont bénéficie tout jeune géorgien.
Il est l'heure de se dire au revoir, Edik retourne à la maison et revient en me tendant une portion de pain et de fromage... Quelle hospitalité.
Au revoir vous trois, je me suis pas prêt de vous oublier.
Je dois passer de l'autre côté d'un cours d'eau pour continuer.
Et c'est ici que débute la première (il y en aura d'autres vous verrez 🙂) épreuve de la journée : Je cherche un pont, en vain. Il va falloir traverser. Je m'approche à plusieurs reprises avec le vélo à travers une végétation très haute et très dense mais suis obligé de faire demi-tour, impossible de traverser, c'est trop profond ou alors une partie marécageuses m'interdit de rejoindre le ruisseau. Je zigzague, je vais des aller-retour. Il me faut presque une heure pour trouver l'endroit. Heureusement que je suis parti assez tôt...
Bon si c'est comme ça tous les 100 m ça promet. Et je ne vois plus par où progresser ensuite. Pourtant le GPS est formel. Je constate qu'il y a un autre chemin mais qui ferait un sacré détour. Je vais essayer par ici, si c'est trop galère je ferais demi-tour. Demi-tour ? 😭
Je n'enlève pas une nouvelle fois les chaussures, elles auront bien le temps de sécher.
Je n'enlève pas une nouvelle fois les chaussures, elles auront bien le temps de sécher.
Ça monte à pic ! Je ne sais pas ce que m'a fait le GPS, mais ce n'est pas du sentier pour vélo. (Depuis un moment d'ailleurs...)
Je pousse, je tire, je m'arrête, je repars, je perds l'équilibre, je me rattrape... Quelle corvée.
Je pousse, je tire, je m'arrête, je repars, je perds l'équilibre, je me rattrape... Quelle corvée.
Oui mais après un col, que se passe-t-il ? Et bien ça descend, me direz-vous. Et d'ajouter : facile maintenant, ça descend !
Et bien non. Troisième épreuve.
Et bien non. Troisième épreuve.

Du pierrier...
Je vais faire une reconnaissance à pied car il sera tout simplement impossible de remonter ça avec le vélo. Surtout avec ce vent de dingue qui pousse dans la descente.
Je vais faire une reconnaissance à pied car il sera tout simplement impossible de remonter ça avec le vélo. Surtout avec ce vent de dingue qui pousse dans la descente.
C'était tendu mais c'est passé. Plusieurs passages très délicats comme ça par la suite. Le col était à 2200 m et Didi Mitarbi se situe à 1500 m : 700 m de dénivelé en 6 km. Ça en fait de la pente ! Sur les 4 premiers kilomètres je ne pourrais tout simplement pas monter sur le vélo. J'ai de la chance de ne pas être tombé car par endroits ça glisse. Il faut être extrêmement vigilant et y aller tout doux.
Je suis ENFIN arrivé au village. Je bas des records : 5 HEURES POUR FAIRE 14 KM ! Il est 13h.
Ce n'était pas du vélo, c'était... autre chose.
La pente s'adoucit sérieusement.
Ce n'était pas du vélo, c'était... autre chose.
La pente s'adoucit sérieusement.

Et je trouve ceci à la sortie du village. Ho joie !
Ce n'est pas du goudron mais j'en pleurerais presque.
Ce n'est pas du goudron mais j'en pleurerais presque.
Je resterai bien un peu, j'ai un coup de barre. Mais je ne sais pas si la suite réserve des surprises et je voudrais vraiment arriver à Borjomi.
Le chemin de terre fait rapidement place à de la caillasse, je passe le reste du chemin debout sur le vélo. Avec toujours les mains sur les freins.
Ce n'est que 20 kilomètres avant d'arriver à destination que je trouve ceci à la sortie d'un village.
Ce n'est que 20 kilomètres avant d'arriver à destination que je trouve ceci à la sortie d'un village.
Arrivée à Borjomi vers 16h.
Personne au premier logement que j'avais repéré, un ancien sanatorium de l'époque soviétique, l'entrée est même fermée, je file au second. Moins sympa mais il y a du monde.
Douche et sieste, je n'en peu plus.
Puis je décide de faire une inspection du vélo. Si depuis hier matin ça a été dur pour le bonhomme, le matériel a souffert aussi. Resserrage par-ci, resserrage par-là, réglage des freins qui ont pris cher. Et - ho ! - la tête d'une des vis qui fixent le porte-bagages au cadre a cassé. Le filetage est resté. Et bé, je m'en sors bien et heureusement que j'ai regardé.
Personne au premier logement que j'avais repéré, un ancien sanatorium de l'époque soviétique, l'entrée est même fermée, je file au second. Moins sympa mais il y a du monde.
Douche et sieste, je n'en peu plus.
Puis je décide de faire une inspection du vélo. Si depuis hier matin ça a été dur pour le bonhomme, le matériel a souffert aussi. Resserrage par-ci, resserrage par-là, réglage des freins qui ont pris cher. Et - ho ! - la tête d'une des vis qui fixent le porte-bagages au cadre a cassé. Le filetage est resté. Et bé, je m'en sors bien et heureusement que j'ai regardé.
Pas le courage ce soir, je ferai un tour dans la ville demain en partant.